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25 août 2025
LA JOURNEE MOUVEMENTEE DE L’OPPOSANT OUSMANE SONKO A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les quotidiens reçus vendredi à l’APS se font écho de la journée mouvementée qu’a vécue l’opposant Ousmane Sonko extrait de force de son véhicule par les forces de l’ordre alors qu’il rentrait chez lui après le renvoi de son procès contre Mame Mbaye Niang
Dakar, 17 fev (APS) – Les quotidiens reçus vendredi à l’APS se font écho de la journée mouvementée qu’a vécue l’opposant Ousmane Sonko, extrait de force de son véhicule par les forces de l’ordre alors qu’il rentrait chez lui après le renvoi de son procès contre Mame Mbaye Niang et empêché de quitter son domicile pour se rendre au siège de son parti.
Après avoir quitté le tribunal de Dakar, le leader du Pastef et son convoi, escortés par une foule de jeunes, ont été stoppés par les forces de sécurité. Ousmane Sonko n'a pas, en effet, voulu suivre les consignes des forces de l’ordre qui voulaient que son convoi emprunte le tunnel de Soumbédioune. La tension est alors montée, poussant ces dernières à faire usage de grenades lacrymogènes pour disperser la foule qui accompagnait le leader de Pastef.
Ousmane Sonko est extrait de son véhicule par les forces de l’ordre, qui le conduisent dans un véhicule blindé de la BIP (Bridage d’intervention polyvalente) pour le ramener chez lui en compagnie de son avocat, Me Ciré Clédor Ly. La vitre de son véhicule a été brisée par les éléments des forces de l’ordre.
Le quotidien Bës Bi parle de ‘’journée noire pour la démocratie’’ et affiche à la Une : ‘’Vitrine cassée’’.
‘’La scène devenue virale a fait le tour du monde. Ousmane Sonko serein dans son véhicule sur la corniche, méprise du regard les forces de l’ordre qui l’intiment d’ouvrir la voiture. Encagoulées et face à des dizaines de partisans du leader de Pastef, elles tentent par tous les moyens d’entrer en contact avec le maire de Ziguinchor. L’atmosphère, déjà assez tendue, est chargée de gaz lacrymogènes. Les éléments de la sécurité du leader de Pastef sont tenus en respect. +Ouvre la porte+, intime l’un d’entre eux à Sonko qui l’ignore. Par une barre de fer, la vitre est brisée et les tessons s’abattent sur le leader de Pastef, zen. +Sors de la voiture !+, ordonne un agent avec fermeté. +Est-ce que je suis en état d’arrestation ?+, réplique Ousmane Sonko furax. +Non ! +, lui signifie-t-on alors que le responsable des opérations coupe court à la discussion. +Prenez-le, prenez-le !+ répète-t-il avec véhémence. L’ordre est exécuté. Sonko est sorti illico presto de son véhicule et conduit chez lui’’, relate le journal.
‘’Ousmane Sonko embarqué de force par la BIP puis gazé’’, affiche à la Une Libération. Le journal rapporte que le leader du Pastef, sorti plus tard pour une conférence de presse, a été visé par des tirs de grenades lacrymogènes.
‘’Sonko violenté et séquestré chez lui’’, titre L’Info, soulignant qu’en ‘’rentrant à l’issue de l’audience, Ousmane Sonko a été gazé, la vitre de sa voiture brisée par des éléments du GIGN qui l’ont embarqué dans leur fourgonnette blindée pour le conduire de force chez lui où il a été empêché de sortir’’.
Ousmane Sonko ‘’victime de violences policières’’, dénonce WalfQuotidien qui écrit : ‘’En revenant, hier, du tribunal de Dakar, Ousmane Sonko a vécu l’enfer en cours de route. Drainant une foule impressionnante qui scandait son nom, il a été brutalisé, persécuté, son convoi gazé avant d’être extirpé de son véhicule et conduit de force à son domicile, à la Cité Keur Gorgui’’.
C’était comme dans un ‘’western’’, dit Source A, qui écrit : ‘’La voiture du GIGN heurte un véhicule de la garde rapprochée d’Ousmane Sonko ; des éléments armés fracassent la vitre du véhicule du leader de Pastef, l’enlèvent et le conduisent à la Cité Keur Gorgui’’.
Dans Le Quotidien, le leader de Pastef déclare qu’’on se s’approche dangereusement de la ligne rouge’’ et que ‘’celui qui observe et ne dit rien ne sera pas épargné’’.
Les partisans de l’opposant qui ‘’déplorent les échauffourées et l’important dispositif sécuritaire à la Cité Keur Gorgui soutiennent que le pouvoir a décidé de placer Ousmane Sonko en +résidence surveillée+’’, rapporte la publication.
Selon Sud Quotidien, ‘’les partisans de Sonko sonnent la fin de la récréation’’.
‘’A la place du président du Pastef (….) empêché de rejoindre le siège de son parti par des gaz lacrymogènes des forces de l’ordre et qui est finalement retourné chez lui, ce sont ces partisans qui ont animé le point de presse. Selon eux, il n’est plus question de laisser le régime en place +liquider+ pour un agenda politique leur mentor. Ils ont appelés tous les Sénégalais épris de justice à faire face’’, écrit Sud.
Kritik note pour sa part que la coalition Benno Bokk Yaakaar est aussi ‘’dans une posture de combat’’. ‘’Le camp présidentiel porte le combat de Mame Mbaye Niang’’, dit le journal.
Selon L’As, ‘’le ministre du Tourisme a tout le soutien de l’Alliance pour la République dans le procès pour diffamation qui l’oppose à Ousmane Sonko. Des responsables du parti au pouvoir (…) ont pris part à la conférence de presse qu’il animait hier pour l’épauler. Ils ont également exprimé toute leur satisfaction sur l’extraction du maire de Ziguinchor de son véhicule par les forces de l’ordre’’.
Loin de cette actualité mouvementée, Le Soleil dresse le bilan de la présidence de Macky Sall à la tête de l’Union africaine durant l’année 2022. Le journal revient sur ‘’les temps forts d’un mandat mis à profit pour porter et faire avancer de grands chantiers si chers à l’Afrique’’.
Le chef de l’Etat sénégalais passera le flambeau lors du sommet de l’UA prévu ce week-end à Addis-Abeba.
Par Sebastien FLEURET, David LESSAULT et Pape SAKHO
RECUL DU TOURISME DE MASSE
Saly : dans l’imaginaire de nombreux touristes et retraités européens, et notamment français, le nom même de cet ancien petit village côtier sénégalais, situé sur la Petite Côte, à quelque 90 km au sud de Dakar, évoque le modèle typique de la station
La transformation d’une station balnéaire emblématique du Sénégal
Saly : dans l’imaginaire de nombreux touristes et retraités européens, et notamment français, le nom même de cet ancien petit village côtier sénégalais, situé sur la Petite Côte, à quelque 90 km au sud de Dakar, évoque le modèle typique de la station balnéaire.
Cette vision est désormais quelque peu dépassée. À Saly, la vie économique et sociale a longtemps reposé sur le dynamisme des complexes hôteliers et autres clubs de vacances célèbres gérés par les grands tour-opérateurs. Ce modèle qui s’essoufflait déjà a été profondément affecté par la pandémie de Covid-19. Certains hôtels historiques sont laissés à l’abandon, le principal restaurant est fermé et le centre commercial originel vivote.
Pour autant, loin de dépérir, la ville se transforme, attirant davantage la clientèle sénégalaise, tandis que les formes de la présence des Européens se transforment progressivement.
LE RECUL DU TOURISME DE MASSE
La crise sanitaire mondiale de 2019 a incité les touristes de l’UE à opter pour des destinations moins éloignées que par le passé. Et cette tendance à un tourisme « de proximité » semble perdurer. Les pratiques touristiques ont évolué vers de nouvelles formes, comme les Digital nomads (ces personnes qui choisissent de travailler à distance, souvent depuis un lieu de villégiature), qui correspondent moins aux standards du tourisme de masse. Les nouveaux voyageurs fréquentent moins les clubs et leurs besoins s’éloignent dorénavant de plus en plus du modèle « Sea, sun and sand »
La pandémie a également généré une croissance du tourisme intérieur. Le Sénégal ayant été l’un des premiers pays à fermer ses frontières au moment de l’épidémie, les touristes sénégalais se sont réapproprié les espaces balnéaires côtiers désertés par les Européens. Certains hôteliers de prestations haut de gamme relatent qu’au moment des confinements, ils ont développé une offre promotionnelle essentiellement adressée à une clientèle dakaroise afin d’assurer un minimum d’activité dans leurs établissements.
La tendance a confirmé l’attrait, en nette augmentation depuis deux décennies, que suscitent les espaces côtiers chez les Dakarois. Chaque fin de semaine, l’accès à la seule plage de Saly qui soit dotée d’un parking, est pris d’assaut par des centaines de familles venant de Dakar et possédant une résidence secondaire ou séjournant en location dans des auberges alentour. Les habitants en profitent pour installer des gargotes éphémères où sont vendus poissons grillés, fruits et autres jus. Le temps d’un week-end, les Sénégalais semblent reprendre leurs droits, alors que durant la semaine cette plage est plutôt fréquentée par les touristes et résidents européens, voire leur est exclusivement réservée.
NOUVELLES FORMES DE PRESENCE EUROPEENNE
Si le modèle de la station balnéaire dédiée au tourisme international semble avoir fait son temps, d’autres présences européennes se sont imposées localement. Dans un premier temps, Saly n’a pas échappé, à l’instar de nombreuses destinations des pays du Sud, à l’arrivée de Français retraités venus passer « l’hiver au chaud ». Pour les retraités célibataires, ces séjours longs sont parfois associés à la recherche d’un projet de vie en couple au Sénégal, de préférence avec un ou une partenaire plus jeune. Ces démarches sont assez fréquentes et pleinement assumées malgré le regard peu approbatif des populations locales, qui y voient parfois une pratique immorale compte tenu des grandes différences d’âge et de ressources.
Toujours est-il que le phénomène s’est développé depuis le début des années 2000 et se localise principalement dans une dizaine de résidences collectives fermées qui essaiment au sud de l’ancienne station balnéaire. L’autonomie de ces nouveaux résidents, par rapport à ceux des hôtels et clubs, a donné naissance à une nouvelle économie locale orientée vers l’accès à l’alimentation (multiplication des supermarchés, de grandes enseignes), vers des services résidentiels (femmes de ménage, gardiennage, piscinistes, etc.) et vers la restauration (bars, restaurants). Cette seconde forme de l’expansion de Saly semble aujourd’hui diluée à son tour par le développement de nouvelles extensions résidentielles vers le nord et vers le sud de la commune.
Au début des années 2020, de nouvelles implantations transforment le paysage local. Aux côtés des complexes hôteliers et des résidences collectives fermées pour retraités apparaissent de nouveaux espaces résidentiels construits de manière plus anarchique sur le modèle de la villa individuelle ou du groupement de villas. Ce mode d’expansion est dopé par l’arrivée plus récente d’entrepreneurs européens.
Armelle et Hervé (les prénoms ont été changés) se sont installés en location dans une villa meublée de bord de mer au moment du Covid pour fuir le confinement en France. Leur séjour les a décidés à venir s’installer définitivement à Saly. Ils ont laissé en gestion en France leur réseau de boutiques de prêt-à-porter pour venir développer de nouvelles entreprises au Sénégal. Après un premier achat immobilier sur la côte au nord de la station, ils envisagent aujourd’hui de déménager vers les extensions récentes d’un quartier au nom évocateur « La Piste des milliardaires », où les constructions se multiplient autour du golf, vers l’intérieur, en rognant sur les espaces de culture des villages environnants.
De nombreux jeunes entrepreneurs ont rapidement cerné les besoins de consommation de cette nouvelle population huppée de Saly. Jean vient d’ouvrir un fast food sur l’artère principale de la ville. Ses hamburgers sont vendus aux prix que l’on retrouve en Europe avec des produits « bio » garantis « fraîcheur ». Il a bien ciblé sa clientèle. Le secteur dans lequel il exerce concentre essentiellement des résidents européens, principalement belges et français, et des résidents secondaires de l’élite dakaroise et libanaise. On retrouve également dans sa clientèle des Sénégalais anciennement émigrés de retour d’Europe. Ces derniers se sont approprié les pratiques touristiques des pays d’immigration et sont de plus en plus nombreux à investir dans l’immobilier sur la Petite Côte.
Avec le développement du modèle de la villa individuelle, qui rompt avec le modèle hôtelier classique, de nouvelles activités émergent dans différents domaines. On observe, par exemple, la multiplication des centres commerciaux. Sidy, qui a vécu 35 ans en France, a ainsi lancé son enseigne de grande distribution pour concurrencer les groupes internationaux qui ouvrent des magasins à travers tout le Sénégal et encore davantage à Saly. Jean a, lui, mis en place une offre de livraison de burgers à domicile pour diversifier la clientèle de son fast food. Ce modèle commercial occidental assez peu développé dans la région rencontre un franc succès. D’autres activités émergent sous l’effet des présences européennes. C’est le cas du padel, ce jeu de raquette importé d’Espagne, qui réunit en vase clos des adeptes exclusivement d’origine européenne.
L’EVOLUTION DES PAYSAGES
Ces tendances récentes ont un impact notable sur les paysages. Elles se traduisent par la multiplication des chantiers de construction, participent à l’expansion rapide de la zone des villas tout en opérant la jonction au nord avec le front d’urbanisation dakarois. Cet axe (zone verte sur la carte) est principalement animé par les investissements provenant d’Européens et de la diaspora sénégalaise.
De nouvelles constructions sont en plein développement sur le littoral en direction de Ngaparou. Sur cet axe, l’urbanisation est continue jusqu’à Somone. C’est aussi dans le domaine des terres agricoles périphériques, en direction de l’intérieur (vers l’autoroute), que de grandes villas et résidences privées fleurissent. C’est ici que se trouve la « piste des milliardaires » évoquée plus haut. Plus au sud et vers l’intérieur, l’expansion, également très rapide, est plutôt alimentée par les migrants originaires du Sénégal ou de la sous-région (Gambie, Guinée, Niger, Mali, Mauritanie). Ces derniers sont attirés par les perspectives d’emplois générés par ce développement local soudain et cherchent à s’installer à proximité de leur lieu de travail. Ils participent ainsi à l’urbanisation du quartier « Saly Carrefour » qui rejoint désormais la ville voisine de M’Bour (zone violette sur la carte).
Chaque matin, la route qui relie M’Bour à Saly est prise d’assaut par des taxis informels (nommés les « clandos ») qui acheminent les travailleurs domestiques vers les zones résidentielles. Ibrahim, embauché par des propriétaires français pour surveiller un groupement de 23 villas, doit prendre trois moyens de transport différents pour venir travailler. Cela représente plus d’une heure de transport et un quart de son maigre salaire (70 000 francs CFA par mois soir un peu plus de 100 euros) prélevé chaque mois pour rejoindre son lieu de travail, six jours sur sept.
D’une certaine manière, l’expansion rapide observée dans le secteur résidentiel aisé vers le nord de la commune et dans celui des extensions populaires vers l’est et vers le sud éloigne encore davantage les populations locales et européennes les unes des autres. Elle renforce ainsi la ségrégation et complique l’accès à l’emploi des travailleurs locaux qui ne disposent pas des ressources pour se loger sur place.
La dynamique d’expansion de Saly initialement stimulée par l’État dès les années 1970 à travers la promotion du tourisme balnéaire international, puis par la mise en place des grands projets d’infrastructures (nouvel aéroport, autoroute à péage) est aujourd’hui relayée par le foisonnement de nouveaux acteurs privés. Plusieurs modèles de présence européenne co-existent désormais : celui des complexes hôteliers en déclin, des résidences fermées pour seniors, des villas individuelles des entrepreneurs et de la diaspora sénégalaise. En marge, de nouveaux quartiers populaires se développent vers le sud et l’intérieur en lieu et place des anciens villages. De part et d’autre de l’ancien cœur de station, ces deux formes d’extension au contenu social très contrasté participent à la fabrique originale d’une ville satellite de Dakar devenue cosmopolite.
SEBASTIEN FLEURET Directeur de recherche au CNrS, géographe de la santé, université d’Angers
DAVID LESSAULT Chargé de recherche au CNrS, spécialiste des migrations et mobilités internationales, université d’Angers
PAPE SAKHO Maître de conférences CAMES, université Cheikh Anta Diop de Dakar
THECONVERSATION.COM
Appel de la famille sankara
POUR QUE LES RESTES DE THOMAS SANKARA NE SOIENT PAS RÉ-INHUMÉS AU CONSEIL DE L’ENTENTE
Notre famille est en train de subir encore une dure épreuve, celle de voir inhumer Thomas contre notre volonté à l’endroit où il a été trucidé. Monsieur le président, vous êtes notre dernier recours contre l’arbitraire qui nous écrase
Pour une demande de grâce présidentielle afin que les restes du président Thomas Sankara ne soient pas ré-inhumés au Conseil de l’Entente
Le caractère solennel, sacré et l’urgence du moment recommandent que nous nous adressions à vous monsieur le président de la Transition, au peuple burkinabè et à l’opinion internationale pour demander une grâce présidentielle.
Nous cherchons simplement à inhumer dignement pour la première fois celui-là même qui est fils, père, époux et frère. Permettez que ce soit possible aujourd’hui, ce qui n’a pas pu l’être il y a 35 ans. Nous voulons enterrer Thomas pour enfin faire notre deuil et que son âme repose en paix.
Notre famille est en train de subir encore une dure épreuve, celle de voir inhumer Thomas contre notre volonté à l’endroit où il a été trucidé, c’est à dire au Conseil de l’Entente. Nous attirons votre attention qu’il n’est pas mort par accident, mais par un complot bien orchestré. Beaucoup d’autres meurtres ont été perpétrés à cet endroit, sans compter le nombre de personnes qui y ont subi des atrocités.
Nous ne serions pas en train d’évoquer ce problème à l’attention du peuple si possibilité nous avait été donnée d’avoir un contact et de parler de cette question avec monsieur le président de la Transition qui avait bien voulu respectueusement demander aux familles de proposer un lieu pour les ré-inhumations des restes de leurs proches. Hélas, ce choix n’a pas été accepté par les personnes en charge des ré-inhumations ! A notre grande surprise, le Conseil de l’Entente, lieu qui avait toujours été écarté, est retenu par ces derniers pour l’ensevelissement des restes de Thomas. Nous avions souhaité que la scène du crime qui est le Conseil de l’Entente reste intacte pour l’Histoire et conservée pour la mémoire des générations actuelles et futures. Depuis la gestation de l’idée du Mémorial, nous avions également insisté sur la pertinence de la préservation de ce lieu pour la mémoire des martyrs du 15 octobre 1987.
Toutes nos nombreuses tentatives de résolution de la question (tentatives de joindre le président de la Transition, les propositions pour arriver à un consensus, sont restées sans réponse). Nous, la famille de feu le président Thomas Sankara, nous nous sentons écrasée par la force de la puissance publique qui a décidé contre notre souhait de la ré-inhumation, au Conseil de l’Entente, des restes de mon époux, de notre père, de notre frère. Au nom de votre autorité morale objective et unanimement reconnue en tant que président de la Transition, au nom de votre humanisme, nous vous demandons solennellement de faire suspendre cette ré-inhumation au Conseil de l’Entente. Notre souhait est que les restes soient ramenés à Dagnoen où ils ont été exhumés, ou à défaut, au Jardin de l’Amitié au bout de l’avenue Thomas Sankara ou encore au Jardin Yennenga.
Monsieur le président, vous êtes notre dernier recours contre l’arbitraire qui nous écrase et nous ressentons ce refus comme la seconde mort de mon époux, de notre père, de notre frère.
Nous sommes avec vous pour la restauration de la paix dans notre pays.
Mariam Sankara (Epouse), Philippe Sankara (Fils), Auguste Sankara (Fils), Frères et Sœurs de Thomas Sankara.
L’ETAT CHERCHE DES CAFARDS DANS LES EXPLOITATIONS MINIÈRES
Une évaluation des acquis et dommages causés par l’exploitation minière a été lancée hier, jeudi 16 février 2023.
Une évaluation des acquis et dommages causés par l’exploitation minière a été lancée hier, jeudi 16 février 2023. Selon le ministre auprès du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargé de la Bonne gouvernance et de la Promotion des droits humains, Mamadou Saliou Sow, qui a présidé la cérémonie, il sera question de mesurer, entre autres, le niveau de respect de la responsabilité sociétale des entreprises et les besoins de renégociation des contrats miniers.
Le ministre auprès du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargé de la Bonne gouvernance et de la Promotion des droits humains, Mamadou Saliou Sow, loue la nécessité d’évaluer les acquis obtenus du secteur minier, mais aussi souligne les manquements. «Le Sénégal a fait des progrès indéniables dans le secteur des mines, qui lui ont notamment valu une reconnaissance internationale au titre de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (Itie). Toutefois, force est de reconnaitre que d’importants défis restent à adresser, de la négociation des contrats miniers à leur mise en œuvre. A titre indicatif, la problématique de la responsabilité des entreprises ainsi que la question de l’impact économique et social de l’exploitation des mines pour les populations locales demeurent des sujets de réelle préoccupation». Le ministre auprès du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargé de la Bonne gouvernance et de la Promotion des droits humains s’exprimait hier, jeudi 16 février, lors du lancement de la Mission d’évaluation ciblée sur les ressources minières.
Selon toujours Mamadou Salif Sow, «l’évaluation ciblée du secteur minier, dans notre pays, procède d’une réelle volonté politique de mesurer le chemin parcouru et celui qui reste à faire dans ce domaine». Il ajoute ainsi qu’il est nécessaire de faire un diagnostic sans complaisance de l’exploitation minière pour permettre d’identifier des options stratégiques pour une meilleure gouvernance du secteur. En lançant une évaluation sur le secteur minier, l’Etat cherche à harmoniser les points de vue de toutes les parties prenantes sur les décisions qui devront être prises, afin que les retombées des ressources minières puissent être plus ressenties par la population.
Pour le professeur Ibrahima Thioub, président de la Commission nationale de gouvernance (Cng), l’évaluation ciblée du Sénégal dans le secteur minier devra fournir des réponses sur les questions clés comme l’impact du Code minier de 2016, l’effectivité des fonds crées par ce code, la situation des contrats miniers, l’impact des politiques d’exonération fiscale et des mesures incitatives dans le secteur minier sur l’économie. Mieux, elle devra aussi servir à mesurer les impacts sociaux et environnementaux de l’exploitation minière, les enjeux sécuritaires, les enjeux de transformation et de valorisation des produits miniers.
LE PHOTOGRAPHE DE SUD QUOTIDIEN ET 2 JOURNALISTES ARRETES ET CONDUITS A LA POLICE DE DIEUPPEUL
Les journalistes reporters et autres techniciens preneurs de sons et d’images doivent désormais faire avec les excès de certains agents des Forces de l’ordre
La journée d’hier, jeudi 16 février 2023, n’a pas été de tout repos pour les reporters déployés sur le terrain, pour les besoins de la couverture du procès en diffamation opposant le ministre Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko. En prolongation de cette journée tendue, à la Cité Keur Gorgui, le photographe de Sud Quotidien et Sudquotidien.sn, Sidy Badji, et deux (2) autres professionnels de sites d’informations ont été arrêtés par la Police, leurs matériels et téléphones confisqués, pour avoir soi-disant pris des images «compromettantes» (pour la Police) de la répression de la conférence de presse annoncée du président de Pastef, Ousmane Sonko, dans l’après-midi.
Vivant depuis un certain temps des difficultés pour la couverture de procès impliquant des politiques, en plus du verrouillage sécuritaire du Palais de Justice Lat-Dior de Dakar, les journalistes reporters et autres techniciens preneurs de sons et d’images doivent désormais faire avec les excès de certains agents des Forces de l’ordre. Et ce ne sont pas le photographe de Sud Quotidien et Sudquotidien.sn, Sidy Badji, ainsi que deux (2) autres professionnels de sites d’informations arrêtés par la Police, hier jeudi, qui diront le contraire.
Tout a commencé après le revoi de l’audience Mame Mbaye Niang - Ousmane Sonko au 16 mars prochain. Les reporters (journalistes, photographes, cameramen), qui suivaient le cortège du leader de Pastef, ont été bloqués à plusieurs reprises le long de leurs différents itinéraires, surtout après que Sonko a été extirpé «de force» de son véhicule par les Forces de l’ordre qui l’ont escorté jusque chez lui. Des cordons de sécurité ont été dressés pour empêcher les professionnels des médias non seulement de suivre Ousmane Sonko, jusque-là escorté par des milliers de militants, mais aussi pour accéder à son domicile à la Cité Keur Gorgui. Dans l’après-midi, le patron des Patriotes qui avait donné rendez-vous à la presse au siège de son parti, a été empêché d’accès à ce quartier général. Alors qu’il est sorti de son véhicule pour faire le reste du trajet à pied, des grenades ont commencé à pleuvoir sur lui et ses soutiens ; il a fini par se rabattre à la devanture d’une maison d’à côté où un masque lui sera remis.
Infiltrés par des policiers en civil, certains des techniciens des médias qui ont pris des images de ces scènes seront arrêtés, leur matériel confisqué. Parmi eux, le photographe de Sud Quotidien et Sudquotidien.sn, Sidy Badji. II y a aussi deux autres des sites d’informations notamment Souveïbou Sagna de Kewoulo et Boubacar Sow. Ces reporters arrêtés à la Cité Keur Gorgui ont été acheminés à la Police de Dieuppeul, où ils ont été retenus, de 18h à 20h, avant d’être libérés.
Auparavant, mis au courant par son reporter-photographe, la Rédaction de Sud Quotidien a cherché à en savoir plus sur l’arrestation de son élément. C’est ainsi qu’un agent de Police confiera : «Bonsoir monsieur ! Je confisque son appareil photo et son téléphone», déclare le policier. A la question de savoir pourquoi cette décision et à quelle fin, il répond : «Parce que photos yi mu jël dafa grave («Il a pris des photos compromettantes», en wolof). Il faut les supprimer, sinon on confisque tout», insisteil, refusant de donner suite aux autres questions. C’est alors qu’il a été conseillé au photographe de Sud Quotidien de supprimer les images jugées «compromettantes» (pour la Police), afin de récupérer son appareil et rentrer librement. Toutefois, le téléphone du photographe Sidy Badji a été cassé, l’écran endommagé.
Cet incident n’est pas le premier vécu par des journalistes et techniciens des médias dans l’exercice de leur fonction, sous le régime actuel, surtout lors de la couverture de manifestations du genre. A titre d’exemple, l’on se rappelle, lors des événements du 3 au 8 mars 2021, une autorité administrative, le préfet de Dakar d’alors, avait ordonné les Forces de l’ordre de gazer les journalistes dont la seule faute était de faire leur travail. Là aussi, un reporter d’un site d’information s’en est sorti avec des blessures graves.
Dans un autre registre, des journalistes ont été arrêtés et incarcérés pour leurs écrits (Adama Gaye, Pape Alé Niang), des entreprises de presse fermées/ suspendues, à plusieurs reprises, par le régulateur audiovisuel (CNRA). C’est le cas de Sen Tv, Zik Fm, et Walf Tv qui ont souffert des coupures de leur signal, entre autres incidents déplorables.
LES PARTISANS DE SONKO SONNENT LA FIN DE LA RECREATION
A la place du président du parti Pastef, Ousmane Sonko empêché de rejoindre le siège de son parti par des gaz lacrymogènes des forces de l’ordre et qui est finalement retourné chez lui, ce sont ses partisans qui ont animé le point de presse.
A la place du président du parti Pastef, Ousmane Sonko empêché de rejoindre le siège de son parti par des gaz lacrymogènes des forces de l’ordre et qui est finalement retourné chez lui, ce sont ses partisans qui ont animé le point de presse. Selon eux, il n’est plus question de laisser le régime en place « liquider » pour un agenda politique leur mentor. Ils sont appelés tous les Sénégalais épris de justice à faire face.
Les partisans du leader du parti Pastef sont plus que jamais déterminés à en découdre avec le régime en place. Face à la presse hier, jeudi 16 février, après le renvoi du procès pour diffamation d’Ousmane Sonko au 16 mars prochain, ils ont fait savoir qu’il n’est pas question de laisser le régime en place dérouler son plan qui n’est rien d’autre que la « liquidation » de leur leader et candidat déclaré à la présidentielle de 2024. « On a constaté qu’ils se rapprochent de jour en jour du kidnapping ultime et aujourd’hui, ils ont goûté. Ils ont dit, on va casser sa voiture et l’amener, une attitude de service d’ordre digne de braquage, digne de ce qui se passe au Paraguay. Il faut que ça cesse. Il faut qu’on prenne aujourd’hui toutes nos responsabilités. Nous ne l’accepterons plus. On a atteint le plafond de verre », a déclaré le vice-président du parti Pastef, Birame Soulèye Diop, sur un ton très dur.
Selon les membres de Pastef, rien ne peut empêcher Ousmane Sonko de participer à la présidentielle de 2024. « Je n’écouterais pas ceux qui disent restez chez vous. Si tout le monde reste chez lui, on est en train d’élire un roi, un tyran qui n’a de limites que la réalité de l’opposition qu’on lui oppose, qui ne connait ni les institutions ni la séparation du pouvoir. Il n’a que sa propre volonté et son organisation pour détruire tout ce qui s’oppose à la justice. Il veut être candidat et ne veut personne comme candidat. Du moins, la seule personne qu’il ne veut pas avoir en face de lui, c’est Ousmane Sonko mais ce dernier fera face au candidat de l’APR qui ne sera pas Macky Sall », a averti le député et non moins président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi.
Revenant sur le procès pour diffamation de leur leader, les partisans du maire de Ziguinchor tirent sur une justice « partisane ». « Ce qui s’est passé aujourd’hui au niveau du tribunal est plus qu’alarmant et à tout point de vue. On a appris à l’intérieur du tribunal que dans ce processus, il y avait des documents utiles à assurer la défense de Sonko. Des éléments qu’on a cachés pendant toute cette période-ci et qu’on a voulu remettre à la défense aujourd’hui pour lui accorder juste une demi-heure et leur dire pendant que le destin d’une organisation politique comme Pastef est en train d’être engagé, pendant que l’avenir politique d’un politique était engagé, nous tribunal, procureurs, on est en train de dire que vous n’avez que 30 minutes pour assurer la défense. Et on dit qu’on nous garantit les conditions d’un procès juste et équitable dans ce que l’on appelle la distribution équitable dans la justice. Voilà le cinéma auquel nous avons assisté ce matin », a souligné Birame Soulèye Diop.
A l’en croire, les avocats en avaient déjà informé le procureur. C’est pourquoi, dirat-il, « il est regrettable pour tout ce qu’on dit de la justice, qu’on constate qu’il devient un acteur politique partisan, qui assume la défense d’un calendrier uniquement politique ». Cependant, les partisans d’Ousmane Sonko sont d’avis que les Sénégalais ont déjà décidé d’élire le prochain Président de la République du Sénégal qui n’est autre que leur leader.
LE BATONNIER DICTE LA CONDUITE AU TRIBUNAL
L’affaire de diffamation opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang a été renvoyée pour une deuxième fois au 16 mars sur intervention du bâtonnier de l’ordre des avocats
Appelée à la barre du tribunal de grande instance hors classe de Dakar statuant en matière correctionnelle, l’affaire de diffamation opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang a été renvoyée pour une deuxième fois au 16 mars sur intervention du bâtonnier de l’ordre des avocats. L’intervention du bâtonnier fait suite au refus du président du tribunal, du procureur et de la partie civile d’accéder à la demande de renvoi des avocats nouvellement constitués pour la défense du leader de Pastef.
Deuxième renvoi de l’affaire de diffamation opposant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, une affaire appelée à la barre du tribunal de grande instance hors classe de Dakar statuant en matière correctionnelle hier, jeudi 16 février, ce renvoi ferme a été acté après intervention formelle du bâtonnier de l’ordre des avocats à la suite d’échanges houleux entre avocats, mais aussi entre avocats de la défense et le président du tribunal.
En effet, peu après l’ouverture de l’audience, la défense du maire de Ziguinchor a sollicité un nouvel renvoi de cette affaire au 18 mai prochain afin de permettre à leurs confrères nouvellement constitués de s’imprégner du dossier. Mais, en réaction à cette demande, le président du tribunal, le représentant du Parquet, la partie civile ont opposé un refus catégorique provoquant ainsi la colère de la défense qui dit ne pas comprendre cet empressement du tribunal allant même jusqu’à vouloir refuser à leurs collègues nouvellement constitués leur droit élémentaire.
Parmi ces avocats nouvellement constitués, nous pouvons citer entre autres, Mes Abdy Nar Ndiaye, Etienne Joseph Ndione, Ndoumbé Wane, Martin Diatta, Abdou Aziz Djigo... « J’ai été constitué hier (ndlr avant-hier) mercredi, par Sonko et je n’ai pas eu accès au dossier. Je sollicite le renvoi, on me dit non sous prétexte que l’affaire devait être débattue aujourd’hui parce qu’on avait un renvoi ferme. Mais, sauf erreur de ma part, cette affaire vient d’être appelée pourla deuxième fois.
Après un renvoi simple, il y a le renvoi ferme puis le renvoi ultime et encore le renvoi exceptionnel. Cette affaire doit subir le même traitement que les autres », a martelé Me Joseph Etienne Ndione. Abondant dans le même sens, Me Khoureichi Ba pour dénoncer l’empressement du tribunal à vouloir statuer sur cette affaire a rappelé que le même tribunal correctionnel saisi pour les mêmes faits d’accusation de diffamation par le même ministre Mame Mbaye Niang contre Abdou Karim Guèye, alias Karim Xrum Xakh a mis six (06) mois pour juger cette affaire après son enrôlement.
Prenant la parole, toujours pour appuyer cette demande de renvoi, Me Siré Clédor Ly a déploré l’attitude du Parquet qu’il dit avoir saisi à travers un mail pour lui demander non seulement de mettre à la disposition de la défense tous les éléments de ce dossier mais aussi de prendre les dispositions relatives à la disponibilité le jour de l’audience du matériel de diffusion des éléments contenus dans une clé USB versée à la procédure. Mais, du côté du Parquet et de la partie civile, on a rejeté catégoriquement cette demande.
En effet, apportant la réplique à ses confrères de la défense, Me Baboucar Cissé, un des avocats de Mame Mbaye Niang a demandé au tribunal de faire preuve de fermeté en rappelant que le 2 février dernier, le tribunal avait estimé que l’affaire était dans les dispositions d’être jugée. « Vous avez renvoyé le dossier pour la comparution de Sonko et la plaidoirie. C’est clair ! Nous estimons que cette affaire est en état de recevoir un jugement. Nous nous opposition fermement à la demande de renvoi », a-t-il martelé.
Abondant dans le même sens, son confrère de la partie civile Me Moustapha Dieng d’insister à son tour, « la dernière audience a été renvoyée pour la comparution d’Ousmane Sonko. Il est là. Il faut juger cette affaire car le renvoi de la dernière fois était ferme. Nous demandons que l’affaire soit plaidée et vidée ».
Toutefois, prenant la parole, Me Soumaré, jeune avocat de la partie civile a conforté la défense en prenant le contrepied de ses confrères. « Bien que je fasse partie des avocats de la partie civile, je soutiens la demande de renvoi de mes confrères de la défense. Dans toutes les procédures, on a toujours accordé un renvoi pour permettre à un confrère nouvellement constitué de s’imprégner du dossier. En tant qu’avocat, nous ne devons pas encourager la violation de certains principes qui sont des acquis pour le barreau et ce, peu importe notre position dans un dossier », a-t-il sermonné.
Invité à prendre la parole, le Substitut du procureur de la République affirmant que le parquet a répondu favorablement à l’ensemble des requêtes des avocats de la défense, dit être opposé à la demande de renvoi. Reprenant la parole, le président du tribunal correctionnel a rassuré la défense que le contenu des clés USB versées dans le dossier sera écouté en cours d’audience.
Poursuivant son propos, il a également indiqué qu’il va suspendre l’audience pour 30 minutes pour permettre aux nouveaux avocats de la défense de s’imprégner du dossier. « Vous êtes d’excellents avocats qui avaient l’habitude de plaider des dossiers devant le tribunal. Ceux qui viennent de se constituer ont eu vent de la procédure et donc pourront aussi plaider le dossier... », a-t-il indiqué suscitant une vive protestation des avocats de la défense. Selon eux, cette proposition viole les principes élémentaires de la justice qui permettent à tout avocat nouvellement constitué dans une affaire de solliciter un renvoi pour prendre connaissance du dossier.
Reprenant la parole dans une salle agitée par des échanges entre avocats qui s’accusent mutuellement de vouloir politiser cette banale procédure, le président du tribunal a annoncé la suspension de l’audience. De retour dans la salle, une vingtaine de minutes plus tard, il a annoncé un renvoi ultime de cette affaire, sur intervention du bâtonnier de l’ordre des avocats jusqu’au 16 mars prochain. A souligner que cette audience s’est tenue en présence du ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, et du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko. Plusieurs de ses camarades de la coalition Yewwi askan wi ont également fait le déplacement pour assister à cette audience dans une salle bondée. Il s’agit entre autres, de Malick Gakou, Déthié Fall, Aida Mbodj, Ahmet Aïdara, Cheikh Tidiane Dieye pour ne citer que ceux-là.
KEEMTAAN GI - FLICS OU VOYOUS ?
Excellente nouvelle pour les malfrats, voyous et autres braqueurs ! Désormais, ils peuvent attaquer des citoyens en pleine circulation, ouvrir par effraction les portières de leurs voitures, ou alors après avoir brisé les vitres de ces dernières, les extraire de force de leurs caisses. Puis faire ce qu’ils veulent. En tout cas, faire cela qui était considéré jusqu’à hier comme un acte de banditisme, du « car-jacking », est désormais tout à fait légal dans notre pays. A preuve, c’est la Police elle-même qui donne l’exemple ! Hier, ses éléments ont immobilisé de force le cortège du leader de l’opposition Ousmane Sonko, qui rentrait tranquillement chez lui après le renvoi de son procès, avant de briser la vitre de sa voiture dont il a été extrait manu militari comme un vulgaire malfrat et l’embarquer dans leur fourgon. Direction, son domicile à la cité Gorgui. Tout cela est parfaitement légal vu que le procureur de la République n’apas élevé la moindre protestation et n’a pas non plus ordonné l’arrestation des policiers braqueurs! Nos agresseurs savent donc ce qu’ils doivent faire. C’est en tout cas dans un pays qui se dit de droit et qui jusqu’à ces dernières années prétendait être la vitrine (brisée comme les vitres de la voiture de Sonko !) de la démocratie en Afrique que des policiers ont usé de ces méthodes de voyous que ne renieraient pas leurs homologues d’Amérique latine à l’encontre d’un opposant dont le seul crime est d’être populaire et de drainer des foules partout où il passe. Cela nous rappelle ce film intitulé « Flic ou voyou » dans lequel Jean Paul Belmondo, une des vedettes, avec Alain Delon du cinéma français dans les années 70 à 80, ce film où Bébel, donc, jouait le rôle d’un commissaire de police nommé Cerutti. Il était chargé d’infiltrer un réseau de trafiquants de drogue à Nice. Pour la circonstance, il avait dû adopter des méthodes de voyou afin de se faire accepter par ses copains malfrats. A la fin du film, alors qu’un protagoniste lui demandait s’il était flic ou voyou, Belmondo avait répondu «les deux ! » Eh bien les policiers qui ont extrait de force Ousmane Sonko hier pourraient aussi donner la même réponse ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
ELECTION LA PRESIDENTIELLE FIXEE AU DIMANCHE 25 FEVRIER 2024
Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 25 février 2024, annonce le ministère de l’Intérieur. Dans un communiqué rendu public ce jeudi, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome « informe les citoyens sénégalais et les acteurs politiques que la date de la prochaine élection présidentielle est fixée au dimanche 25 février 2024 par décret N° 2023-339 en date du 16 février 2023 ». Cette élection reste très convoitée. Plusieurs chefs de partisse sont déjà déclarés candidats à ce scrutin mais, comme en 2019, ils devront d’abord passer l’étape du parrainage des citoyens. Tout prétendant à la magistrature suprême doit recueillir les parrainages de 0,8 % à 1 % du corps électoral. Ces signatures doivent être obtenues dans au moins sept des quatorze régions du Sénégal, à raison de 2000 parrainages chacune au minimum. Le président sortant Macky Sall avait remporté l’élection présidentielle 2019 dès le premier avec 58,27% des suffrages.
SONKO EN RESIDENCE SURVEILLEE ?
Dans une déclaration solennelle postée hier nuit dans les réseaux sociaux, le leader de Pastef Ousmane Sonko dénonce ce qu’il qualifie de placement en résidence surveillée. Et prend l’opinion nationale et internationale à témoin. « On s’approche dangereusement à la ligne rouge qui peut conduire le Sénégal à la guerre civile. Non seulement mon convoi a été bloqué à l’entrée du tunnel de Soumbédioune mais encore les policiers m’ont extrait violemment de mon véhicule pour me jeter à bord d’un fourgon blindé de la police » a-t-il fustigé. « Pire encore, les forces de l’ordre de Macky Sall ont encerclé ma maison pour m’empêcher d’aller tenir ma conférence de presse. Dans la même foulée, elles m’ont interdit de sortir pour aller au banquet de l’ambassade des Usa à Dakar pour la célébration de l’anniversaire de l’indépendance de ce pays. Vous voyez comment Macky Sall et ses forces de l’ordre m’ont placé en résidence surveillée ! Mais on peut pas arrêter la mer avec les bras » a déclaré Ousmane Sonko la mort dans l’âme tout en se disant déterminé à mener le combat.
BUSINESS ELECTORAL DEJA, LA GUERRE DES IMPRIMEURS LIBANAIS !
À chaque échéance électorale comme la prochaine présidentielle 2024, des milliards cfa sont dépensés en impression de bulletins de vote et autres professions de foi. Et à chaque élection, la mafia sénégalo-libanaise roule à grande vitesse « financière » sur des voies de contournement pour contrôler le business des imprimés. Des pratiques déloyales à l’origine à chaque fois de guerre des imprimeurs sénégalais d’origine libanaise. Pire, « Le Témoin » quotidien a même appris que d’influents imprimeurs libanais sont même prêts à utiliser des armes non conventionnelles pour gagner une part importante du marché des bulletins de vote de la prochaine présidentielle après s’être enrichis lors des dernières élections locales et législatives. Preuve, un célèbre imprimeur libanais est allé jusqu’à acheter une nouvelle imprimerie rotative numérique pour mieux capter la pluie des bulletins électoraux. Encore, l’imprimeur en question est entrain de faire l’extension de ses locaux dans l’espoir de régner sans partage dans le monde du business électoral. Donc les pauvres imprimeurs sénégalais sont alertés. Qu’ils se le tiennent pour dit ! N’est-ce pas président Baba Tandian ?
RAPPORT FBI
Le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, est très confiant. Il est venu tout seul au tribunal de Dakar et a fait son entrée dans la salle à partir de 9h00. Très serein, il déclare que même si Ousmane Sonko a fait un lapsus, il peut amener un rapport du FBI. Et pourquoi pas des renseignements marocains ? A l’en croire, les avocats ne savent plus quoi faire, raison pour laquelle, ils demandent un renvoi. Pendant ce temps, des membres de la conférence des leaders de Yewwi dont l’ancien ministre étaient dans la salle d’audience. On peut mentionner l’ancien ministre d’Etat Habib Sy, le député Abass Fall, Déthié Fall, Aïda Mbodj, le maire de Guédiawaye, Ahmed Aidara, compris Birame Soulèye Diop, le président du groupe des députés de Yewwi etc.
TRIBUNAL DE DAKAR
Le député Abass Fall se chamaillait avec un militant du ministre Mame Mbaye Niang. Ils s’insultaient de mère dans la salle même du tribunal. Finalement, un gendarme a évacué l’autre personne de la salle. Au même moment, un des gardes du corps d’Ousmane Sonko tentait de menacer une jeune fille dans la salle en promettant l’enfer à cette dernière. « Je m’en fous de ton pistolet, ce sont les partisans d’Ousmane Sonko qui me font une menace », une dernière phrase entendue par le juge : « Taisez-vous, ou je fais évacuer toute la salle » a-t-il intimé. Le gendarme chef de salle, fait appel à la dame pour l’évacuer.
MIMI TOURE DENONCE…
L’interdiction faite au leader de Pastef d’aller tenir sa conférence de presse a fait sortir la présidente du Mouvement pour l’Intégrité, le Mérite et l’Indépendance (Mimi) de ses gonds. Mme Aminata Touré s’est demandé « au nom de quoi Ousmane Sonko est interdit d’aller tenir sa conférence de presse. » Son procès en diffamation contre Mame Mbaye renvoyé, Ousmane Sonko, qui a été déposé de force chez lui par la BIP, avait décidé quelques heures après de tenir une conférence de presse au siège de son parti sur la Vdn. C’était compter sans les forces de sécurité qui opéraient chez lui à Cité Keur Gorgui qui l’ont gazé avec sa sécurité avant de lui imposer un retour forcé chez lui. Touchée par cet « acharnement » contre le leader de Pastef, l’opposante Aminata Touré a durci le ton. « Il faut que cet acharnement contre l’opposition cesse ! Au nom de quoi Ousmane Sonko est interdit d’aller tenir sa conférence de presse alors qu’au même moment Mambaye Niang du camp présidentiel tient une conférence de presse ? », a demandé Mimi Touré. Poursuivant, l’ancienne Première ministre a soutenu que le Sénégal est quand même un Etat de droit et « la liberté de circulation est un principe démocratique de base ! » La candidate à l’élection présidentielle du 25 février 2024 a rappelé que « de nombreuses générations se sont battues pour l’avènement d’une démocratie forte et tous les démocrates de notre pays doivent se rassembler sans délai pour mettre fin à ces dérives d’un autre âge ».
… DETHIE FALL AUSSI EN COLERE
Déthié Fall, président du PRP, ne décolère pas lui aussi contre le régime en place. « Chers compatriotes, ce 16 février 2023 se sont déroulés des faits alarmants d’entrave à la liberté sacro-sainte de déplacement conférée par la Constitution et des faits d’atteinte à l’intégrité physique d’un citoyen et de destruction de biens lui appartenant. Comment, au Sénégal, jadis pays de paix et de démocratie, peut-on casser la vitre du véhicule d’un leader de l’opposition pour l’enlever avec tout ce que cela pouvait occasionner comme dégât physique sur sa personne ? Ces scènes d’une particulière gravité, indignes d’un pays comme le nôtre, dénotent du manque de retenue, de l’excès de zèle du régime du président Macky Sall. « Ce traitement injuste subi par Ousmane SONKO, président du parti Pastef-Les patriotes, est incommode à l’Etat de droit et inacceptable dans une République. Je manifeste et renouvelle mon indéfectible soutien à mon frère Ousmane SONKO, et appelle tous les Sénégalais épris de justice à rester mobilisés et déterminés pour la défense de la démocratie et la préservation des acquis démocratiques. »
ARRESTATION DE MARIE ROSE FAYE, PORTE-PAROLE ADJOINTE DE PASTEF
Marie Rose Faye, porte-parole adjointe du Pastef, a été arrêtée à la fin de l’audience de son leader juste parce qu’elle allait récupérer sa voiture. Son bébé de trois mois a été envoyé au commissariat central pour « allaitement ». Encore heureux que le procureur Amady Diouf n’ait pas ordonné l’incarcération du bébé de trois mois !