Omar PENE Honoré avec les applaudissements de l’ami de Me Karl Pape
LE BRÉSIL EN DÉMONSTRATION FACE À LA CORÉE DU SUD
Le Brésil, avec Neymar de retour, a balayé la Corée du Sud 4-1 (4-0 à la pause) en huitième de final du Mondial au Qatar lundi, et s'avance plus que jamais en favori avant d'affronter la Croatie au prochain tour
Le "Roi" Pelé, qui avait fait savoir qu'il suivrait la rencontre depuis son lit d'hôpital, a dû apprécier la victoire tout comme la banderole que les joueurs ont affiché en fin de match, avec écrit "Pelé!" et une photo le représentant en train de célébrer un but avec la Seleçao.
Soigné pour un cancer du côlon, le triple champion du monde (1958, 1962, 1970) de 82 ans aura pu voir un Brésil en démonstration, solidement appuyé sur une défense impeccable, qui permet aux attaquants de déployer tout leur talent.
L'idole du Brésil n'a cependant pas encore perdu son record de 77 buts en sélection (selon la Fifa), puisque Neymar, qui a marqué une fois sur pénalty, en reste - pour le moment - à 76 réalisations.
Quant aux Croates, ils auront de quoi se concocter quelques séances vidéo sur leur adversaire d'ici à vendredi, en visionnant le récital brésilien: quatre buts en 36 minutes, face à des Coréens débordés.
- Réponse du "Ney" -
Il n'y a pas eu de round d'observation : à peine joué sept minutes que Vinicius ouvrait le score et son compteur personnel dans ce Mondial. Oublié par la défense aspirée à droite par une percée de Raphinha, il a pris tout son temps pour placer sa frappe (1-0, 7e).
Le deuxième but a été inscrit par un pénalty sévère sifflé par l'arbitre français Clément Turpin, pour une faute de Jung Woo-young sur Richarlison. Neymar, pour son retour, n'a laissé à personne d'autre le soin de le transformer (2-0, 13e).
C'était la réponse du "Ney" à ceux qui l'avaient mis sous pression ces derniers jours. La presse brésilienne notamment avait insisté sur le brillant début de Mondial de ses comparses du Paris SG, Kylian Mbappé avec la France et Leo Messi avec l'Argentine, et l'appelait à se hisser à leur hauteur, une fois rétabli de son entorse à la cheville droite.
Outre son but, le N°10 brésilien n'a pas semblé gêné par sa cheville pendant la rencontre, avant de sortir à la 80e minute.
Costauds mentalement, les Coréens ont continué à faire front, essayant de jouer les contres à fonds, mais sans fermer le jeu. Hwang Hee-chan, d'un superbe tir de 25 m en lucarne, a même obligé Alisson Becker à sortir une grande parade pour éviter la réduction du score.
- Quatre buts en une mi-temps-
Mais le Brésil était vraiment trop fort ce lundi, et comme à l'entraînement, Richarlison a conclu une action qu'il avait lui-même initiée, lancé dans la surface et dans le dos des défenseurs par Thiago Silva (3-0, 30e).
Le buteur, après avoir célébré par une danse avec ses coéquipiers sur le terrain, a couru vers le banc où les remplaçants ont poussé leur sélectionneur Tite à s'associer à leur danse. Preuve, s'il en fallait que ce groupe en quête d'une sixième étoile vit bien sa coupe du monde !
À la pause, les quintuples champions du monde menaient 4-0, grâce à un autre but de Paqueta (36e).
La messe était dite, mais Tite n'a pas fait tourner tout de suite, et les onze mêmes joueurs ont repris le match sur un rythme plus décontracté, tout en gardant globalement le contrôle.
Les Coréens ont eu des occasions, mais ont longtemps buté sur Alisson Becker, impérial, auteur de deux parades fantastiques après des tentatives de l'attaquant de Tottenham Heung-min Son (47e) et de Hee-chan Hwang (68e). Puis ils ont magnifiquement sauvé l'honneur par Paik Seung-ho, passé par le centre de formation du Barça, auteur d'un tir lointain puissant sur lequel le gardien brésilien a dû s'avouer vaincu (4-1, 76e).
LA CROATIE SUR LE FIL
La Croatie, vice-championne sortante, poussée aux tirs au but par le Japon, a décroché lundi sa place en quarts de finale du Mondial-2022, où elle affrontera le vainqueur de Brésil-Corée du Sud (20h00), un match que le "Roi" Pelé regardera à l'hôpital
Spécialistes des prolongations, les Croates ont fait parler leur expérience et mieux géré la séance de tirs au but que les Japonais, décidément maudits à ce stade de la compétition (1-1, 3 t.a.b à 1). Comme lors des deux dernières Coupes du monde et pour la quatrième fois de son histoire, la sélection nippone échoue en huitièmes.
Tombeurs de l'Allemagne et l'Espagne et surprenants premiers de leur groupe, les Japonais avaient pourtant mieux débuté que Luka Modric et ses coéquipiers en ouvrant le score par Daizen Maeda (43e). Mais Ivan Perisic a remis les deux équipes à égalité au retour des vestiaires (55e).
Pour la première fois depuis le début de ce tournoi, il a fallu en passer par les tirs au but et à cet exercice le gardien croate Dominik Livakovic s'est montré impérial en détournant trois tentatives japonaises.
Lors de la Coupe du monde 2018, les Croates avaient déjà eu recours aux tirs au but pour écarter le Danemark en huitièmes, puis la Russie en quarts, avant de battre l'Angleterre en prolongation en demi-finales.
- Pelé devant la télé -
Au-dessus du match des Brésiliens planera l'ombre du Roi Pelé, seul joueur à avoir remporté trois fois le plus prestigieux des trophées du football, dont tout le pays suit l'évolution de l'état de santé et qui a annoncé qu'il suivrait la rencontre depuis son lit d'hôpital.
"Je vais regarder le match ici à l'hôpital et je vais soutenir chacun d'entre vous. Bonne chance à notre Brésil!" peut-on lire sur le compte Instagram de la légende âgée de 82 ans, à l'adresse des joueurs de la Seleçao en lice au Qatar.
Le sélectionneur auriverde Tite a transmis "l'affection" de l'ensemble de l'équipe au "Roi". "Nous prions pour votre santé, majesté", a posté de son côté Neymar sur Instagram. Rétabli de son entorse à la cheville droite, la star brésilienne sera titulaire face à la Corée du Sud.
Contre la Corée du Sud, les Brésiliens partiront immenses favoris, d'autant qu'ils enregistrent également le retour de Danilo derrière. Un renfort qui fera oublier aux supporters les forfaits définitifs d'Alex Telles et Gabriel Jesus.
Si l'on excepte le chef d'oeuvre de l'attaquant de Tottenham Richarlison en ouverture contre la Serbie, le Brésil a en effet plus impressionné par sa solidité défensive que par son animation offensive. Elle n'a inscrit que trois buts.
Le Brésil serait bien inspiré de ne pas se projeter trop vite vers une éventuelle demi-finale contre l'Argentine, dont rêve l'Amérique du sud et que beaucoup annoncent déjà comme une finale avant l'heure.
Les Coréens, qui sont sortis d'un groupe difficile aux dépens de l'Uruguay et du Ghana, ne se présenteront pas en victimes expiatoires, comme ils l'ont montré en renversant une situation compromise lors de leur victoire convaincante contre le Portugal (2-1). "C'est une équipe agressive et puissante. On ne pourra pas se permettre d'erreurs", prévient Richarlison.
Arriver en huitième "est formidable mais notre tournoi n'est pas terminé", prévient Son Heung-min, coéquipier de Richarlison aux Spurs. Depuis sa demi-finale de 2002, la Corée du Sud n'a jamais atteint les quarts de finale.
On connaît déjà deux affiches des quarts de finale, prévus vendredi et samedi prochains. Après le duel Pays-Bas-Argentine, déterminé samedi, la France - grâce au 52e but en Bleu de Giroud et à un doublé de Mbappé - a dominé la Pologne (3-1) et affrontera l'Angleterre, facile vainqueur du Sénégal (3-0), avec le premier but au Qatar de Harry Kane.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
BOIRE LA MANCHE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le milieu de terrain fut la grosse déception du match contre l'Angleterre. Krépin, un funambule. Sarr et Boulaye eurent leurs occasions qu’ils vendangèrent. C’est ce qui sépare le haut niveau d’un bon niveau
Pour ceux qui en doutaient et qui se berçaient d’illusions, la réalité les a rattrapés. L‘Angleterre est au-dessus du Sénégal et cela s’est vérifié sur le terrain. Nous aurons en tout tenu 37 petites minutes. La différence s’est faite par le talent. Il y avait plus de talents en face. Nous avons eu les meilleures occasions au début du match par Boulaye et Ismaïla mais nous ne les avons pas mises au fonds. Soudain, ce qui arrive dans ce genre de match, erreur de placement de Diatta, démarrage et appel de Bellingham sur le cote droit, déviation de Foden, passe de Kane pour Bellingham parti sans être suivi par son demi et parfait centre en retrait de ce dernier entre les jambes de Koulibaly, accouru pour couvrir et voilà Henderson, le moins technique de l’attaque anglaise, tout seul au point de penalty, d’un plat de pied qui ouvre la marque. Du grand art !
Les demi ont commis deux fautes sur cette action : laisser partir Bellingham, ne pas couvrir Henderson. Sept minutes plus tard, bis repetita : récupération de Bellingham, encore lui, sur une attaque sénégalaise, accélération pour se débarrasser des demi, passe à Foden et le voilà qui met koulibaly à un contre deux. Kane a tout le temps du monde pour ajuster le pauvre Mendy – pas dans un grand jour – et marquer : deux à zéro. C’était la dernière action de la mi-temps. L’affaire semblait pliée. Les Lions ne se remettront jamais de ce deuxième but !
La seconde mi-temps vit une Angleterre conquérante, sûre et confiante de sa force et des Lions de la Teranga bien dociles. Le sursaut attendu ne vint pas. Les changements effectués ne furent que des changements d’hommes, mais la bataille était ailleurs. Elle était tactique et elle était gagnée par Southgate. Aliou ne la contesta pas. Il n’avait sûrement pas les moyens de le faire. Le troisième but de Saka, à l’heure de jeu, fut une copie conforme du premier. Démarrage de Foden sur la droite qui embarque les demi-centres venus couvrir, centre en retrait pour Saka qui, malgré Jacobs venu tacler, d’une pichenette malicieuse trompe Mendy. Les pommes de terre étaient cuites.
Voilà le résumé de ce match à oublier bien vite. Le talent se trouvait indiscutablement du coté de l’Angleterre. Jude Bellingham fut un véritable poison, (on aurait dû envoyer des cambrioleurs chez lui). Il fut à l’origine de tous les buts anglais. Il a 19 ans. Il donna un amour de centre en retrait à Henderson pour son premier but, fut impliqué sur le troisième but de Saka et enclencha sur un modèle de contre-attaque, l’action du deuxième but de Kane.
Nous savions que l’Angleterre avait une attaque de feu. Elle le prouva. Nous pensions que notre défense était forte, mais elle ne l’était pas. Elle l’est quand elle est protégée par trois demi-défensifs, sinon elle est vulnérable. Elle le montra sur ce match où elle fut souvent prise à défaut. Diallo fut inexistant, souvent mal placé, lent et pas accrocheur le moins du monde. Il fit souvent les mauvais choix. Étonnant qu’il ait fini le match. Le milieu de terrain fut la grosse déception de ce match. On mesure en leur absence, le rôle important que jouaient Kouyate et Gana comme protecteurs de l’axe central. Nampalys et Ciss ne furent jamais à la hauteur. Koulibaly montra, comme à l’accoutumée, une bonne combativité mais fut battu sur les buts parce que couvrant sans cesse les manquements de ses collègues. Il manqua toujours ce liant pour approvisionner l’attaque.
Ismailla et Illiman furent tout le temps obligés de revenir rechercher les ballons ce qui facilita grandement le rôle des latéraux anglais pour les contenir et les obliger à jouer en arrière. Krépin fut un funambule à son habitude et on se demande quel secret de sang le lie au coach pour qu’il soit systématiquement dans son 11 de départ. Il n’a pas sa place dans les 26. Il fut une véritable âme en peine sur le terrain.
Avant cette 37e minute, nous jouâmes parfaitement bien, pressant haut les Anglais et Maguire et Stone furent souvent à la peine et commirent de nombreuses fautes. La balle était vivante et notre pressing ne laissa pas le temps aux Anglais de s’organiser. C’est en ces moments que Sarr et Boulaye eurent leurs occasions qu’ils vendangèrent. Ce sont ces moments qu’il faut savoir répéter infiniment dans le haut niveau et marquer dans ses temps forts. Nous eûmes 10 tentatives de tir dont une seule fut cadrée et zéro but à l’arrivée. L’Angleterre eut huit tentatives dont quatre furent cadrées et ils marquèrent trois buts. C’est ce qui sépare le haut niveau d’un bon niveau. C’est ce qui nous reste à apprendre.