La France est-elle encore la bienvenue quelque part en Afrique francophone ? Près d’un an après le début du retrait des troupes de l’opération Barkhane du Mali, et quelques mois après un départ de la Centrafrique, c’est désormais le Burkina Faso qui rejette la présence tricolore venue soutenir la lutte contre les groupes djihadistes qui sévissent au Sahel. D’ici un mois, les 400 militaires des forces spéciales françaises, engagées dans une opération baptisée Sabre, ne seront plus qu’un souvenir. L’option privilégiée serait alors de redéployer ces militaires d’élite au Niger voisin. Mais jusqu’à quand ?
Le scénario burkinabé ressemble de plus en plus aux rebondissements qui touchent le Mali avec quelques mois d’écart. Entre le sentiment anti-français, des putschs à répétition, une junte militaire au pouvoir et un rapprochement avec la Russie, le Burkina Faso est-il dans les pas du Mali ? « Ça ne fait aucun doute », tranche Thierry Vircoulon, coordinateur de l’Observatoire de l’Afrique centrale et australe de l’Ifri (Institut français des relations internationales), contacté par 20 Minutes. Toutefois, la présence militaire française au Mali « est incomparable » avec celle au Burkina Faso, nuance Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes et auteur de L’Etat islamique, le fait accompli (Plon).
Une junte militaire au pouvoir
Ce n’est pas un mais deux coups d’Etat qui ont secoué le Burkina Faso en 2022 déclenchés par des attaques meurtrières perpétrées par des djihadistes. Le premier a renversé en janvier le président élu démocratiquement Roch Marc Christian Kaboré remplacé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Mais ce dernier est à son tour éjecté du siège présidentiel en septembre de la même année. C’est le capitaine Ibrahim Traoré, désigné président de transition jusqu’à une élection présidentielle prévue en 2024, qui lui succède. Un scénario qui n’est pas sans rappeler celui du Mali où deux coups d’Etat ont également éclaté en 2020 et 2021, laissant là aussi la place à une junte militaire.
Magistrats, avocats, officiers, marabouts, politiciens, charlatans, tous dans la rue, devant le tribunal populaire, pour plaider ou témoigner dans un dossier supposé être privé
Ça a les allures d’un chaos presque généralisé. Une sorte de sauve-qui-peut où chacun cherche à sauver sa peau, en jetant l’opprobre sur l’autre. Et dans cette débandade, difficile de distinguer le magistrat du politicien ; l’avocat du client ; l’agent ou l’officier de police judiciaire de l’accusé… Sur sa page Facebook, Aminah Diagne exprime son désarroi. ‘’Le Sénégal a vraiment changé et ça fait peur. On ne reconnait plus le président, l’opposant, le procureur… Pour avoir suivi tous les directs relatifs à cette affaire, j’ai vu tellement de contradictions’’, s’indigne-t-elle.
L’histoire retiendra que tout est parti d’une plainte pour viols et menaces de mort déposée par une Sénégalaise du nom d’Adji Sarr contre l’un des politiciens les plus influents du Sénégal, en l’occurrence Ousmane Sonko. Dès que l’affaire fut ébruitée, le leader politique est monté au créneau pour charger le régime, parlant de complot. Dans son viseur, il y avait principalement le président de la République, son ministre de l’Intérieur et le procureur de la République. Il disait (février 2021) : ‘’Depuis quelques jours, on ne parle que de cette affaire, oubliant plusieurs autres priorités… Ceci est un complot ; un complot dont l’instigateur n’est personne d’autre que Macky Sall ; un homme qui n’ose pas faire face à ses adversaires à armes égales. Il ne connait que les armes non conventionnelles. Son seul objectif, c’est de masquer sa mauvaise gestion et les deals à n’en plus finir.‘’
Depuis, la polémique n’a eu de cesse d’enfler. Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, un président de la République est ouvertement accusé de fomenter une affaire de mœurs pour museler son adversaire politique le plus coriace. De l’avis du patron de Pastef, c’est pour essayer de faire croire que c’est une affaire privée et non politique, que les tenants du régime ont donné des instructions à tous leurs militants de ne pas s’en mêler.
‘’Qu’on sache que cela n’a rien de privé. C’est une affaire dont les ficelles sont tirées directement par le ministre de l’Intérieur avec son procureur. J’y apporterai des preuves en temps opportun. Nous montrerons tous les intermédiaires qui rôdent autour, l’argent qui a été donné à l’accusatrice’’.
La suite, tout le monde la connait. D’un dossier judiciaire, on est passé à une affaire politique, voire d’État. Le Sénégal est coupé en deux. D’une part, il y a ceux qui croient dur comme fer au complot ; d’autre part, ceux qui estiment que c’est une affaire privée et qu’il faut laisser la justice faire son travail. Les conséquences sont mortelles. Le bilan très lourd. Une dizaine de jeunes y ont laissé leur vie.
Et si la volonté des uns et des autres se confirme, ce bilan pourrait être encore plus lourd. Pour l’État, il est hors de question de sursoir à la procédure. Chez Ousmane Sonko et ses partisans, rien ne montre qu’on est prêt à aller en procès volontairement.
D’une affaire privée à une affaire judiciaire, voire une affaire d’État
De février 2021 à aujourd’hui, on aura tout vu dans le dossier Ousmane Sonko contre Adji Sarr. Des sorties au vitriol de l’ancien officier de la gendarmerie, le capitaine Seydina Oumar Touré, à celle de l’ancien procureur de la République, hier, en passant par les audio d’Adji Sarr diffusés par son marabout, la liste de Serigne Bara Ndiaye, le communiqué incendiaire de Maitre Dior Diagne (par ailleurs épouse d’Antoine Diome), beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. La politique a fini d’assoir ses bases dans le dossier. Le droit rudement malmené. De part et d’autre. Les témoins, les PV, les documents compromettants, les violations des données à caractère personnel, tout se passe sur la place publique, devenue le grand prétoire.
À la suite de l’avocate Me Dior Diagne, l’ancien procureur chargé du dossier, Serigne Bassirou Guèye, a aussi jugé nécessaire de se soumettre au tribunal populaire. Il se justifie : ‘’C’est parce que je suis à un tel niveau de pression… Un proche m’a dit : ‘Si vous ne voulez pas parler à la presse, allez au moins leur dire : Bonjour, les journalistes ; ce que Ousmane Sonko a dit, c’est faux ; merci ! Et ça nous mettrait à l’aise. Mais on ne peut pas être vos parents, vos amis, vos proches, on vous accuse matin, midi et soir, tout le monde se défend ou est défendu et toi tu ne te défends pas.’ C’est juste ça. J’aurais préféré ne pas avoir à répondre. Je suis donc venu uniquement pour vous dire : il n’y a pas eu de falsification, il n’y a pas d’acharnement contre Ousmane Sonko de ma part et que tout a été fait dans les règles de l’art, contrairement à ses allégations.’’
Une chose est sûre : ce n’est pas la justice qui va permettre de trancher le litige entre les deux blocs de Sénégalais, de recoller les morceaux entre le peuple plus que jamais divisé. Ce, d’autant plus que cela fait longtemps que cette institution judiciaire n’inspire plus aucune confiance à nombre de compatriotes. Surtout quand il s’agit de dossiers impliquant des politiques. Les affaires Khalifa Ababacar Sall, Karim Wade, Aliou Sall… sont souvent citées en exemples.
Beaucoup ont le sentiment d’une justice qui marche selon la tête du client. Et Ousmane Sonko, à tort ou à raison, n’a fait que surfer dessus. Pour lui, ce sera du ‘’gatsa gatsa’’, mais il est hors de question de subir les ‘’jurisprudences’’ des autres opposants. Lors de la dernière rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, le président de la République a senti le besoin de rassurer les magistrats. Il peste : ‘’Ce n’est pas un sujet nouveau (la remise en cause de l’indépendance de la justice). Ce n’est pas une raison pour qu’on jette l’opprobre sur les acteurs de la justice ou sur la justice elle-même. L’État, en ce qui le concerne, défendra avec fermeté la justice, les magistrats qui sont chargés de l’incarner.’’
Le karma pour le régime qui a toujours refusé de mettre en œuvre les réformes pour rendre la justice plus indépendante
A l’occasion de cette même cérémonie, le bâtonnier de l’Ordre national des avocats a invité les acteurs judiciaires à revoir certains comportements. Selon lui, ces derniers sont interpellés au plus haut point, pour que la justice ne tende pas à devenir le patient de son propre système. Il déclare : ‘’Qu’ils soient, à tort ou à raison, le déficit de confiance et la défiance des citoyens à l’égard de leur justice jettent de façon dommageable le soupçon sur une institution qui ne le mérite pas et qui doit être respectée, car la justice est rendue au nom des citoyens. Lesquels doivent s’y reconnaitre et s’y soumettre pour qu’elle reste ce pilier de l’État de droit.’’
Pour arriver à ce résultat, le patron des avocats a invité les acteurs à s’armer de vertus. ‘’Ce que l’on peut appeler un affaiblissement de l’autorité judiciaire procède, certes, d’un état d’esprit de certains citoyens, mais, reconnaissons-le aussi, est entretenu de l’intérieur de l’institution par certains de nos comportements. Les acteurs de la justice que nous sommes avons tout pour jouer notre partition, surtout que nous avons tous, un jour, prêté serment d’être ‘indépendants’ et ‘dignes’, pour ne citer que ces deux principes essentiels qui nous caractérisent.’’
Mais comment en est-on arrivé là ? Durant tout son magistère à la tête de l’Union des magistrats sénégalais, Souleymane Téliko n’a eu de cesse d’attirer l’attention de ses pairs et des pouvoirs publics dans le sens de redorer l’image de la justice. Parmi les propositions essentielles préconisées à l’époque par l’organisation, il y a la nécessité de faire en sorte que la promotion des magistrats ne dépende plus des desiderata des tenants de l’Exécutif.
Dans la même veine, un comité de modernisation mis en place par le chef de l’État avait également fait des propositions pour renforcer l’indépendance de la justice. Mais désireux de continuer sa mainmise sur cette institution, l’Exécutif n’a jamais voulu les mettre en œuvre. Résultat : la justice s’est retrouvée aujourd’hui complètement dans la rue. Laquelle semble devenir un vaste tribunal où se règlent tous les différends. Et même les magistrats, censés dire le droit, se voient contraints de venir plaider leur cause, se soumettant ainsi au jugement implacable de l’opinion.
TOURNOI UFOA-A DAMES : LE SENEGAL EN FINALE
L'équipe nationale féminine du Sénégal s'est qualifiée en finale du tournoi UFOA-A Dames, ce vendredi, après son succès, 4-0, devant la Guinée-Bissau à Sal (Cap-Vert) en demi-finale.
L'équipe nationale féminine du Sénégal s'est qualifiée en finale du tournoi UFOA-A Dames, ce vendredi, après son succès, 4-0, devant la Guinée-Bissau à Sal (Cap-Vert) en demi-finale.
En finale, le Sénégal sera opposé au Cap-Vert, pays hôte du tournoi, dimanche.
Ngénar Ndiaye 12e mn, Hapsatou Malado Diallo 50e mn et 68e mn et Korka Fall 81e mn ont inscrit les buts sénégalais.
Vainqueur de la première édition du tournoi UFOA-A Dames qui a eu lieu en Sierra-Leone en 2020, le Sénégal va défendre son titre face aux Cap-Verdiennes.
Leader de la poule B avec 9pts, l'équipe du Sénégal a fait un carton plein avec quatre victoires face respectivement à la Guinée (4-0), la Gambie (4-1), la Sierra Leone (4-0). En demi-finale, l'équipe a battu la Guinée-Bissau, 4-0.
L’AFAO LISTE LES PREALABLES A LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
La présidente de l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO) a invité les gouvernants et parties prenantes au 2e Forum Dakar sur l'agriculture à régler les préalables à la souveraineté alimentaire.
La présidente de l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO) a invité les gouvernants et parties prenantes au 2e Forum Dakar sur l'agriculture à régler les préalables à la souveraineté alimentaire.
‘’L’Afrique est très riche mais très pauvre de par son management. Nous avons tous une part de responsabilité’’, a dit Khady Fall Tall interrogé par l’APS, en marge de la clôture vendredi au CICAD au forum ‘’Nourrir l’Afrique ; Autosuffisance et résilience’’.
Elle a notamment cité parmi les préalables à la souveraineté alimentaire la maitrise de l’eau, la mécanisation de l’agriculture, le financement des producteurs, la préservation des exploitations familiales et une meilleure implication des femmes productrices.
Il faut avoir les moyens, les ressources et le sérieux qu’il faut pour nourrir l’Afrique de façon endogène, a-t-elle indiqué.
‘’La nourriture de l’Afrique c’est d’abord la préoccupation des femmes depuis la nuit des temps maintenant qu’on est en train de privilégier la méthode endogène on ne peut que s’en réjouir en tant qu’organisme travaillant sur cette question’’, a-t –elle souligné.
Pour Khady Fall Tall, ‘’il va falloir aller vers une rupture de paradigmes pour essayer d’aller vers des solutions simples parce que nourrir ses populations est la première obligation pour un dirigeant comme le ferais un chef de ménage’’.
Elle a rappelé que les contributions des femmes africaines dans leur foyer, dans les systèmes de production alimentaire et dans les économies nationales doivent être prise en compte dans cette nouvelle dynamique de souveraineté alimentaire.
S'appuyant sur des statistiques, elle a avancé une force agricole des femmes de l’ordre de 61% en Afrique. Aussi, s'est-elle réjouie d’une telle prise en compte stratégique tout au sommet de l’Afrique’’
‘’Ce sommet qui est une grande réussite au regard de la mobilisation non pas des acteurs comme nous, ou des producteurs, mais des décideurs avec 40 pays représentés soit par des Chefs d’Etat, des vice-présidents, de Premiers ministres ou de ministres sur une question aussi importante que la nourriture de l’Afrique’’, a relevé Khady Fall Tall
‘’On peut penser avec cette présence d’autant de chefs d’Etat (16) que cela va changer et très rapidement sur la question de la souveraineté alimentaire’’, a t –elle ajouté.
L’AFAO a toujours prôné cet approche mais maintenant que c’est arrivé au sommet avec cet engagement au plus haut niveau, ‘’nourrir l’Afrique va dépasser le stade de slogan’’.
Elle a dit espérer que ‘’les engagements pris de l’ordre de 30 milliards de dollars seront au rendez-vous et à temps réel pour qu’on aille de manière concrète à la réduction de la pauvreté et de la faim en Afrique qui abrite 65% des terres arables, le plus d’eau souterraine alors que l’on ne cultive le plus souvent que pendant l’hivernage’’.
L’AFAO est une organisation régionale créée en 2005 à Dakar et regroupant 15 pays de la CEDEAO. L’association a ouvert à Gorom (Département de Rufisque) un centre qui propose de formation aux métiers de l’agriculture et de la transformation de céréales pour les femmes.
LE SENEGAL EN DEMI-FINALE DU CHAN
L'équipe nationale du Sénégal s'est qualifiée, vendredi, en demi-finales du Championnat d'Afrique des nations (CHAN) grâce à son succès 1 but à 0 devant la Mauritanie.
L'équipe nationale du Sénégal s'est qualifiée, vendredi, en demi-finales du Championnat d'Afrique des nations (CHAN) grâce à son succès 1 but à 0 devant la Mauritanie.
Le joueur de Génération Foot Mamadou Lamine Camara a inscrit l'unique but de cette rencontre à la 34 e mn sur pénalty.
Les Mauritaniens se sont encore montrés dangereux durant toute la première période.
Les joueurs sénégalais ont pu compter sur leur solide défense et le gardien Pape Mamadou Sy resté vigilant tout le long du match.
Le Sénégal va affronter en demi-finale le vainqueur du match Madagascar-Mozambique prévu, samedi à 19 h GMT.
L'Algérie est la première équipe qualifiée en demi-finale après sa victoire, 1-0, devant la Côte d'Ivoire.
L’équipe nationale locale sénégalaise a retrouvé la phase finale de cette compétition après 11 ans d’absence. Lors de la première édition en 2009, le Sénégal avait pris la quatrième place.
Les Lions n’ont pas fait mieux en 2011 pour leur deuxième participation au tournoi. Ils avaient été éliminés dès le premier tour sur une défaite contre la Tunisie (0-2), qui avait remporté le CHAN.
Par Le Figaro
TER DE DAKAR : SENEGAL 0, SNCF 1, EN ATTENDANT LES PROLONGATIONS...
Un an après son inauguration, le TER de Dakar exploité par la SNCF est très en retard sur ses objectifs financiers mais aussi de fréquentation. Tour d'horizon d'une cacophonie comme seule la France en a le secret
Un an après son inauguration, le TER de Dakar exploité par la SNCF est très en retard sur ses objectifs financiers mais aussi de fréquentation. Tour d'horizon d'une cacophonie comme seule la France en a le secret
I l y a un an, la SNCF ouvrait à Dakar le premier TER africain. Guillaume Pepy, l'ancien patron de la SNCF, avait en effet un objectif : réaliser à l'international 30% du chiffre d'affaires de la maison SNCF. La réalisation fut menée en un temps record après l'abandon de la RATP qui convoitait également ce réseau dakarois. C'est qu'Élisabeth Borne, à l'époque à la tête de la RATP, espérait faire de ce projet sa vitrine dans le cadre de l'ouverture à la concurrence, d'autant plus que la régie n'exploitait aucun TER en France. Une ambition non poursuivie par celle qui lui a succédé à la tête de la Régie. Mais le train dakarois s'avérait tout aussi important pour les projets d'expansion de la SNCF en Afrique et dans les pays émergents.
Dans un courrier commun daté du 13 novembre 2015 que Le Figaro a pu lire, Élisabeth Borne et Guillaume Pepy vantaient chacun les mérites et le savoir-faire de leurs entreprises respectives auprès du président sénégalais Macky Sall. La SNCF se retrouvant seule, elle a aussitôt créé sur place la SETER (Société d'exploitation du TER) appartenant à 100% à la SNCF et adossée à une coquille vide appelée « SNCF International » dirigée par Diego Diaz.
En seulement trois ans, les équipes de la SETER vont procéder au lancement de ce train reliant Dakar à Diamniadio. Selon les prévisions de la société, la ligne transporterait 100.000 passagers par jour, et trouverait son équilibre financier au bout de trois ans. Et, à la suite à ce contrat de pré-exploitation, un nouvel engagement pour trois ans aurait dû suivre. Jean-Pierre Farandou, le nouveau patron de la SNCF a pourtant voulu durcir les conditions du nouveau contrat. Le président de la SETER Stéphane Volant, Franco-sénégalais et ancien secrétaire général de la SNCF s'y est opposé. Il a été immédiatement remercié, pour être remplacé par Pierre Boutier ancien directeur territorial Occitanie, sans que le gouvernement sénégalais n'ait son mot à dire. Dans un courrier du 12 mai 2022 adressé à Jean-Pierre Farandou, le ministre sénégalais des infrastructures et des transports terrestres Mansour Faye contestait la légalité de cette nomination, car, disait-il, elle enfreignait« les articles 29, 30 et 31 des conditions générales».
Ce courrier fut l'équivalent d'une déclaration de guerre entre le Sénégal et la SNCF. D'autant qu'au terme de cette première période avec ce nouveau dirigeant, la SETER affichait des résultats bien en deçà des prévisions : les voyageurs n'étaient pas au rendez-vous. Les licenciements se sont enchaînés à la SETER, dont celui de son directeur général Frédéric Bardenet. La SNCF ayant rencontré des difficultés à trouver son successeur parmi son personnel, elle a pris la décision de confier l'intérim de ce poste à deux intervenants extérieurs, Patrick Tranzer et Marc Burger. Ces derniers, malgré leur manque d'expérience significative dans le ferroviaire, facturent leur prestation à hauteur de 84.000 euros par mois via Valtus Transition. Sans compter les frais externes : chambre à demeure à l'hôtel Pullman pour l'un, et allers-retours hebdomadaires vers Nouakchott pour l'autre.
Contractuellement, le déficit de la SETER est à la charge de l'État sénégalais. Mais, en raison de la situation internationale et de la forte augmentation du prix des matières premières, celui-ci s'est retrouvé en difficulté et a multiplié les retards de paiement. Le ton a lors continué de se durcir. Dans un courrier du 24 juin 2022, adressé au ministre des transports, Pierre Boutier et Diego Diaz insistent sur la nécessité de signer le contrat sur trois ans (le contrat de pré-exploitation prenant fin) « pour percevoir les sommes dues à hauteur de 25,78 milliards de Francs CFA TTC » et pour éviter, poursuit le courrier, « une dégradation inévitable du service ».
La menace d'interrompre les circulations en cas de non-paiement est à peine voilée. Dès lors, la presse locale va faire ses choux gras de la guerre entre la SNCF et Sénégal. « Le déraillement général », titre Libération le 05 août, « le TER vire au rouge » pour le Quotidien le 2 août, « la direction générale déraille encore» … Et pour ne rien arranger, la presse s'est aussi emparée de l'affaire de la mise en demeure de la Commission pour la protection des données personnelles à la suite de la requête faite par le responsable comptable Lamine Camara qui a aussitôt été, lui aussi, remercié. « La situation est de plus en plus délétère » écrit à nouveau Libération le 22 septembre.
Profitant de cette situation inextricable, la société Meridiam fait alors une offre spontanée de reprise des activités à travers une concession sur 25 ans, assumant ainsi l'entier déficit des premières années. Cette entreprise française a par ailleurs été choisie par le Sénégal pour mener à bien le projet de Bus à haut niveau de service en cours à Dakar. Un véritable « irritant » pour les consultants de la SNCF qui ont multiplié les allers retour entre Paris et la capitale Sénégalaise pour tenter d'imposer leurs conditions à l'État sénégalais. « Avec arrogance », n'a pas manqué de souligner un membre du cabinet du premier ministre rencontré sur place.
Vu coté sénégalais les principaux points d'achoppement de ce nouveau contrat étaient la remise en cause par la SNCF de sa garantie « maison mère », son refus de faire entrer au capital le fond souverain Sénégalais Fonsis, sa demande d'une garantie de subvention pendant trois ans et son manque d'entrain à nommer un président sénégalais. Pour ne pas risquer de perdre le contrat, Jean-Pierre Farandou a tenté le tout pour le tout et s'est envolé lundi dernier pour Dakar en compagnie de Muriel Signouret et Diego Diaz. L'ambassadeur de France a pu organiser en dernière minute un rendez-vous non prévu à l'agenda du Président Macky Sall. Pendant une grosse demi-heure, les deux hommes ont tenté de trouver un «terrain d'entente», qui se révèle n'être pas à l'avantage du Sénégal. Cet accord reste encore à formaliser avec le blanc sein du conseil d'administration de la SNCF, qui n'a pas répondu aux sollicitations du Figaro. Mais surtout celui de la Commission des marchés public sénégalaise très jalouse de son indépendance.
Reste le fond du problème : à savoir améliorer le service et faire venir des voyageurs pour que ce TER n'ait plus besoin d'argent public pour rouler. Or rien dans le nouveau contrat pousse l'opérateur SNCF à améliorer ses résultats. Bref, le projet TER de Dakar servira, sans doute, de modèle aux régions françaises pour négocier plus et mieux avec la SNCF. Sans se laisser impressionner.
PAR LE FIGARO
CES JUGES QUI ONT OSÉ
Les récriminations contre la justice sénégalaise sont nombreuses et viennent parfois de ses principaux acteurs. Et pourtant, des juges se sont par le passé illustrés à travers des positions qui tranchent d’avec la volonté de l’Exécutif
Les récriminations contre la justice sénégalaise sont nombreuses et viennent parfois d’hommes qui l’incarnent. Des magistrats à la solde de l’Exécutif à ceux qui privilégient plus leur carrière que rendre une décision basée sur le droit, les griefs fusent de partout. Et pourtant, des juges ont eu à s’illustrer en prenant des positions qui tranchent d’avec la volonté de l’Exécutif.
La justice sénégalaise est très critiquée dernièrement. Une rupture de confiance entre les Sénégalais et la justice est de plus en plus évoquée. Des dossiers mettant en cause des leaders politiques vidés à la hâte pour servir l’Exécutif, des proches du régime qui ne sont jamais inquiétés en dépit le fait d’être épinglés par des audits, sont autant de reproches faits à la justice. Et pourtant, des hommes qui incarnent cette justice ont eu à se distinguer de par leur position. La dernière en date est celle du conseiller référendaire à la Cour Suprême qui, lors de la rentrée des Cours et tribunaux du lundi 23 janvier 2023, a dressé un tableau sombre de la santé, un secteur dont le Président de la République, Macky Sall, loue les efforts consentis. Il n’est pas le seul. Il ne manque pas dans certaines situations que des magistrats défendant leurs principes prennent des positions qui ne sont pas du goût de leur hiérarchie. Le combat pour l’indépendance de la justice avec le retrait du président de la République du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) a été cher à l’ancien président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), Souleymane Téliko. Il l’a porté durant tout le temps qu’il était à la tête de cette institution.
Sa prise de fonction dans le dossier de la caisse d’avance lui a valu une procédure disciplinaire à l'Inspection générale de l'administration de la justice (Igaj) qui lui a servi un blâme. Il a été traduit à l’Igaj au motif que, lors d’une interview, le 12 juillet 2020, il aurait tenu des propos de nature à «jeter le discrédit» sur certains magistrats et l’institution judiciaire toute entière. Il donnait son avis sur la caisse d’avance de la mairie de Dakar. En 2020, le magistrat Ngor Diop a payé cher son refus de faire libérer un marabout alors qu’il était président de la Juridiction de Podor. Il fut muté à la Cour d’appel de Thiès comme conseiller suite à une réunion du Conseil supérieur de la magistrature. Cette décision étant illégale, Ngor Diop a été réhabilité dans ses droits par la Cour Suprême en mars 2022 pour violation de l’article 6 du statut des magistrats.
2014, LE PROCUREUR SPECIAL A LA CREI LIMOGE, EN PLEINE AUDIENCE, POUR SON ENTETEMENT
Parmi les exemples de juges qui disent non ou ont un avis divergent avec leur tutelle, le Procureur Alioune Ndao. Procureur spécial à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), il a été limogé en pleine audience alors que Karim Wade, le fils de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade était à la barre. C’était en plein procès que le décret mettant fin à ses fonctions de Procureur spécial à la CREI et son remplacement par Cheikh Tidiane Mara, un haut magistrat ayant eu à officier notamment au Tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir), est tombé. Aucune notification ne lui avait été faite au préalable. Les raisons évoquées en son temps pour justifier son limogeage sont sa volonté d’engager d’autres poursuites dans le cadre de cette affaire d’enrichissement illicite concernant une liste de plus d’une vingtaine de personnes citées.
En effet, il aurait voulu placer sous mandat de dépôt l’ancien ministre d’Etat et maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, mesure jugée inopportune et contre-productive par l’exécutif à la veille des élections locales car elle serait interprétée comme une instrumentalisation de la justice contre un «candidat-adversaire» du parti au pouvoir. Et il s’est, pendant longtemps, opposé à l’évacuation en France de Bibo Bourgi qui a même eu à comparaître sur civière au Tribunal. Entre autres preuves d'une intransigeance qui aurait gêné le président Macky Sall, de même que ses relations avec Me Sidiki Kaba, alors ministre de la Justice, qui seraient exécrables. D’ailleurs, il aurait fallu des instructions écrites du ministre de la Justice à l’endroit du Procureur spécial, qui les avait d’ailleurs exigées, pour arrêter la machine contre Abdoulaye Baldé, le temps que les élections locales se tiennent, avait répondu le Procureur Ndao. C’était en 2014. Sept ans plus tard, revenant sur son limogeage, Alioune Ndao confie : «j’étais militaire, gendarme, policier avant d’entrer dans la magistrature. J’ai reçu beaucoup de coups qui m’ont fortifié, mais la manière par laquelle j’ai quitté la Crei m’a fait beaucoup mal. Cette manière de m’évincer du poste de procureur spécial, dénote une attitude de mépris du pouvoir exécutif à l’endroit du pouvoir judiciaire. Les tenants du pouvoir exécutif n’ont aucun respect à l’endroit du pouvoir judiciaire. Ils ne veulent pas d’une justice indépendante parce que ça ne va pas dans le sens de leur intérêt. Ils veulent tenir la justice quand ils ont une affaire importante, choisir les magistrats qui vont les traiter à leur propre convenance».
«MONSIEUR LE PRESIDENT, LES SENEGALAIS SONT FATIGUES»
Qui ne se souvient pas de cette phrase devenue culte, du juge Kéba Mbaye, lors de l’installation du président de la République, Abdou Diouf, dans ses fonctions de Chef de l’Etat. L’ancien membre du Comité exécutif du CIO, père du Tribunal arbitral des sports (TAS), avait déclaré ceci : «Monsieur le Président, les Sénégalais sont fatigués». Lundi 02 avril 2012, le président du Conseil constitutionnel, Cheikh Tidiane Diakhaté, a installé Macky Sall dans ses fonctions de président de la République du Sénégal. Macky Sall qui héritait d’un climat politique tendu marqué par la crise électorale n’a pas manqué de recevoir les invites du magistrat. «Vous êtes le premier président né après l’Indépendance. Vous êtes en terrain connu et votre expérience augure de votre pratique de l’Etat. Monsieur le président, il y a tant de frustrations que l’urgence est pratiquement installée partout. Il y a tellement d’impératifs que l’on peut croire que tout reste à faire », avait-t-il dit. Seulement, le haut magistrat Diakhaté n’était pas étranger à ce climat tendu et ces frustrations qu’il indexait, puisque c’est l’institution arbitre des élections, le Conseil constitutionnel qu’il présidait, qui avait entériné le 3e mandat tant décrié du président de la République sortant d’alors, Me Abdoulaye Wade. Candidature à l’origine d’échauffourées et d’émeutes partout dans le pays et ayant entrainé la mort de plus d’une dizaine de personnes, occasionnant moult blessés. Sans compter des destructions et saccages de plusieurs édifices et sièges de sociétés publiques, en représailles à la répression exercée par les Forces de l’ordre sur des manifestants à la Place de la Nation (ex-Obélisque) et autres points et coins du pays.
LES ETUDIANTS DECRETENT 48H DE GREVE ET 96H DE JST RENOUVELABLES
La Coordination des étudiants de l'Université Gaston Berger a décrété dans la soirée du jeudi 26 janvier, 48 heures de cessation de toutes activités pédagogiques et 96 heures de "journées sans tickets" renouvelables.
La Coordination des étudiants de l'Université Gaston Berger a décrété dans la soirée du jeudi 26 janvier, 48 heures de cessation de toutes activités pédagogiques et 96 heures de "journées sans tickets" renouvelables. Ses membres ont au préalable barré la Route Nationale no.2 avant de s'affronter rudement avec les forces de l'ordre. Ils dénoncent l'orientation abusive de nouveaux bacheliers sans mesures d'accompagnement ; le manque criard de logements ; le déficit d'infrastructures pédagogiques ; le manque d'espace au niveau des restaurants universitaires et un centre médical quasi inexistant. « La Coordination des étudiants de Saint-Louis est au regret de constater l’insouciance des autorités face aux problèmes qui gangrènent l’Université Gaston Berger de Saint-Louis », a dit Amadou Ndiaye, Président de Séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis.
En effet, la CESL, a-t-il rappelé, a rencontré mardi dernier (24 janvier) le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en présence du Recteur et du Directeur du CROUS, pour discuter sur les urgences du moment à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis afin d’y apporter des solutions. « La Coordination des étudiants de Saint-Louis en tant que structure responsable est allée à cette rencontre avec des propositions qui pourraient alléger la précarité de la situation actuelle. Malheureusement, tel n’a pas été le cas pour nos autorités internes, car ces dernières se sont rendues à cette rencontre les mains vides, sans aucune proposition, au moment où, à l’UGB, des conseils d’UFR sont prévus dans le seul but d’augmenter encore le quota de nouveaux bacheliers, sachant que le principal motif de revendication de la CESL est le manque d’infrastructures capables de contenir ces derniers », a fait savoir Amadou Ndiaye.
Selon lui, il apparaît clairement que leurs autorités internes ne sont nullement intéressées par les conditions de vie et d’étude des étudiants de l’UGB de Saint-Louis. « Compte tenu de cette situation, la CESL interpelle l’opinion nationale et internationale sur le fait que les autorités seront tenues responsables de tout ce qui se passera dans cette université dans les moments à venir », a-t-il conclu invitant donc les autorités internes à réagir à ce sujet au plus vite.
MACKY ENTRE MILLE FEUX
De plus en plus agitée par ses camarades au sein de l’Alliance pour la République (Apr), la question de la 3e candidature de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, est-elle en train d’être sérieusement plombée?
De plus en plus agitée par ses camarades au sein de l’Alliance pour la République (Apr), la question de la 3e candidature de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, est-elle en train d’être sérieusement plombée? Le contexte socio-économique fait de hausse généralisée des prix, d’inefficacité des politiques à redresser la barre avec comme consécutive une crispation des populations et/de l’électorat, ne tend pas à faciliter une autre candidature du chef de l’Etat, déjà en butte à un contexte politique lourd, sur fond de menaces sur la paix civile et de potentiel procès de l’opposant Ousmane Sonko. Qui plus est, le président Macky Sall ne semble plus bénéficier, avec ses alliés, de l’état de grâce de l’entre-deux tours de 2012 et de la présidentielle de 2019, autour de sa candidature. Pour preuve, alors que l’investiture du président Macky Sall, au dernier scrutin présidentiel, pour un deuxième mandat n’a été qu’une simple formalité pour les directoires des partis alliés, des voix opposées à toute violation du principe de limitation des mandats présidentiels à deux s’élèvent, de plus en plus, au sein de ces mêmes partis alliés dans Benno Bokk Yakaar.
A douze mois de la présidentielle de février 2024, c’est toujours le statu quo au sein du pouvoir en place. Le président Macky Sall qui s’était engagé à passer le témoin au terme de son deuxième et dernier mandat présidentiel obtenu en février 2019, continue de maintenir le suspense autour d’une troisième candidature à la magistrature suprême que ses partisans continuent de défendre becs et ongles en multipliant des actions de légitimation sur le terrain. Cependant, il faudra souligner que nonobstant ces multiples appels de pieds de ses partisans, la candidature de l’actuel chef de l’Etat en 2024 est encore loin d’être un acquis. Et pour cause, qu’on le dise ou pas, le contexte actuel est marqué par moult chapes qui plombent toute velléité de troisième candidature. Ainsi en est-il de la hausse des prix de l’énergie et du carburant qui a fortement impacté les mesures prises par le Gouvernement, le 12 novembre 2022 dernier à l’issue du Conseil national spécial présidentiel de la consommation du 9 novembre pour faire face à l’inflation généralisée des prix. Un état de fait qui risque de peser négativement sur un tel projet, en raison du fort sentiment d’inconsistance ou selon d’échec que les populations et/ou l’électorat ont des politiques publiques sous Macky Sall. Au-delà du contexte socio-économique difficile, il faut également souligner la forte tension socio-politique et de menace sur la paix civile qui accompagne l’éventualité d’un procès concernant la procédure de viol qui vise l’actuel maire de Ziguinchor et leader de Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko. Lequel a été renvoyé en chambre criminelle par le Doyen des juges d’instruction. La main de l’Exécutif sur fond de forcing d’une troisième candidature est à ce niveau évoquée par certains observateurs de la scène politique.
REMOUS SILENCIEUX EN INTERNE
Autre défi qui attend le président Macky Sall qui avait bénéficié d’un accompagnement décisif de ses camarades de l’Apr et alliés de la coalition Benno Bokk Yakaar, lors de la présidentielle de 2012 et 2019, est d’abord le soutien de son propre parti, l’Apr, à ce projet. En effet, contrairement à ce que certains de ses partisans font croire, l’idée de cette troisième candidature ne semble pas faire l’unanimité au sein même de la famille politique restreinte du président de la République qui est l’Apr. La preuve, depuis le début, seule une poignée de responsables parmi ceux qui sont promus à des postes de responsabilité dans le gouvernement, à l’Assemblée nationale ou encore à la tête des directions, alimentent ce débat autour de cette troisième candidature. A côté, il y a la masse silencieuse des responsables et militants du parti au pouvoir qui observent, analysent et attendent calmement la tournure que prendra les choses ou du moins la décision finale du chef de l’Etat.
DES ALLIES SUR LE QUI VIVE
En plus du soutien de la base de son parti, l’autre challenge qui attend l’actuel chef de l’Etat sur son chemin de 2024 est l’adhésion de ses alliés au sein de Benno Bokk Yakaar à ce projet. Mise en place entre les deux tours de la présidentielle de 2012, cette coalition est composée des partis d’opposition et des mouvements citoyens qui s’étaient engagés dans le combat contre la troisième candidature du président Wade entre 2011 et 2012. Les responsables de ces partis et mouvements citoyens vont-ils permettre au leader de l’Apr de briguer une troisième candidature qu’ils avaient refusée à son prédécesseur au nom du principe de la limitation des mandats inscrits à l’article 27 de la Constitution et la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales que ces partis ont ratifiée en 2009 ? La preuve, contrairement à la dernière présidentielle de 2019 où l’investiture du président Macky Sall pour un deuxième mandat n’a été qu’une simple formalité pour les directoires des partis alliés, tel n’est pas aujourd’hui le cas. De plus en plus, des voix opposées à toute violation du principe de limitation des mandats présidentiels à deux s’élèvent au sein des partis de cette coalition. Pour justifier leur position, ces responsables mettent en avant l’entente de soutenir l’actuel chef de l’Etat pour ses deux mandats conclus à l’époque. Dernière en date, la sortie du déput-éprésident du Conseil départemental de Kaffrine et porteparole du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane.
CA BRUITE AU PS ET A L’AFP
Interpellé sur la question de la troisième candidature de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, lors de son passage dans l’émission Grand jury de la Radio futurs médias (Rfm, privée), le dimanche 15 janvier dernier, Abdoulaye Wilane a été formel en précisant que « personne n’a droit à un troisième mandat. Surtout quand on a fait deux mandats ». Cette sortie du porte-parole du Ps qui a finalement retourné sa veste en disant que « ses propos ont été mal rapportés » à l’issue de la réunion du Secrétariat exécutif tenue le jeudi 19 janvier dernier, rejoignent la position des membres de l’Initiative de Réflexion et d’Actions Socialistes. Un mouvement installé par des responsables socialistes membres du Bureau politique au lendemain de la désignation des candidats aux élections législatives de 2022 et qui prône la sortie du Ps de la coalition Benno. Outre les responsables du Parti socialiste (Ps), certains camarades de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, se positionnent également contre toute 3ème candidature du président Sall et appellent à la sortie de l’Alliance des forces de progrès (Afp) de la coalition présidentielle. Regroupés au sein d’une structure dénommée « Groupe de réflexion » de l’Alliance des forces de progrès (Afp), ces responsables progressistes étaient montés au créneau pour recadrer vigoureusement leur camarade de parti et ministre de la Pêche et de l’Économie maritime Pape Sagna Mbaye qui avait laissé entendre sans réserve que Macky Sall est le candidat de l’AFP en 2024. Dans un communiqué rendu public, le dimanche 22 janvier dernier, des responsables de l’Afp des trois départements de la région de Kaolack ont également rejeté la troisième candidature du président Sall en proposant l’ancien ministre du Tourisme et maire de Notto dans la région de Thiès, Alioune Sarr, comme candidat de l’Afp à l’élection présidentielle de 2024.
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LES DEPUTES DE YEWWI ASKAN WI SONNENT LA MOBILISATION DES SENEGALAIS
Le Groupe parlementaire Yewwi Askan wi (Yaw) s’invite dans la procédure de «viol et menace de mort» qui a valu au leader de Pastef, Ousmane Sonko, un renvoi devant la Chambre criminelle.
Le Groupe parlementaire Yewwi Askan wi (Yaw) s’invite dans la procédure de «viol et menace de mort» qui a valu au leader de Pastef, Ousmane Sonko, un renvoi devant la Chambre criminelle. En conférence de presse hier, vendredi 27 janvier, les députés de l’opposition parlementaire, rejetant l’ordonnance de renvoi du Doyen des juges d’instruction, ont indiqué que le maire de Ziguinchor est «victime d’un complot d’État ; d’un acharnement judiciaire et d’une instrumentalisation de la procédure pénale pour l’écarter de la liste des candidats de l’élection présidentielle de 2024»
L es députés du Groupe parlementaire Yewwi Askan wi (Yaw) se joignent à la vague de soutiens au leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), Ousmane Sonko, à la suite du renvoi devant la Chambre criminelle de la procédure de «viol et menace de mort» dans laquelle il est visé.
En conférence de presse hier, vendredi 27 janvier 2023, ces députés de l’opposition parlementaire, rejetant l’ordonnance de renvoi du Doyen des juges d’instruction, ont indiqué que le maire de Ziguinchor est «victime d’un complot d’État ; d’un acharnement judiciaire et d’une instrumentalisation de la procédure pénale pour l’écarter de la liste des candidats de l’élection présidentielle de 2024».
Dans son introduction de la déclaration liminaire, la députée Roky Issa a déploré l’entêtement des «comploteurs qui refusent», selon elle, «d’admettre l’échec de leurs funestes plans visant à aménager un boulevard pour le 3e mandat illégal et illégitime de Macky Sall, en 2024». «Cette folle ambition du 3e mandat et son corollaire qui est la liquidation politique des candidats sérieux de l’opposition, fait peser de lourds dangers sur la stabilité du Sénégal. Le président Ousmane Sonko subit, depuis trop longtemps, des actes de persécution judicaire et administrative qui sont certainement pilotés depuis le Palais présidentiel», a-t-elle dénoncé.
Prenant la parole à son tour, le député-maire de la ville de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, a accusé le président Macky Sall comme étant le principal instigateur de cette opération de «liquidation politique des candidats sérieux de l'opposition, en vue de briguer un troisième mandat». Non sans faire remarquer que leur Groupe parlementaire est plus que jamais déterminé à défendre le leader du Pastef. «Nous sommes prêts, avec Ousmane Sonko, pour faire face à cette dictature rampante perpétrée par Macky Sall. Nous appelons tous les Sénégalais épris de justice à rejoindre le mouvement de la démocratie, pour faire face au régime», a martelé Ahmed Aïdara.
DECHEANCE DU MANDAT DE DEPUTE DE MIMI TOURE : Birame Souleye Diop parle de pratiques antidémocratiques de Macky Sall
Lors de cette rencontre avec la presse, Birame Souleye Diop, président du Groupe parlementaire Yewwi Askan wi (Yaw), est également revenu sur la déchéance du mandat de leur collègue député du Groupe des non-inscrits, Aminata Touré. Et c’est pour réfuter les arguments brandis par leurs collègues de la majorité qui, pour justifier leur décision, ont évoqué le rapprochement de cette dernière avec son groupe. «Je n’ai aucune considération pour Mimi Touré. Qu’est-ce qu’elle n’a pas dit sur Ousmane Sonko ? Elle a passé son temps à l’insulter. Ce n’est pas mon amie», a-t-il précisé d’emblée. Avant de faire remarquer : «Toutefois, le fait qu’elle soit déchue de son poste de député peut bien être rangé dans les observations sur les pratiques anti-démocratiques de Macky Sall. Les dispositions pour déchoir Aminata Touré ne sont fondées sur absolument rien du tout».