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16 juin 2025
PAR PATHÉ DIÈYE
INONDÉ ET CALCINÉ, UN SYSTÈME DE SANTE EN QUETE DE SAUVEURS…
Dans un pays où on hume le vent à bord d’un TER, un stade qui éblouit tout visiteur et une corniche qui met du vernis à l’éclat de l’Atlantique (...), un hôpital inondé pourrait être de l’ordre de la fiction.
Dans un pays où on hume le vent à bord d’un Train express régional (TER), un stade qui éblouit tout visiteur et une corniche qui met du vernis à l’éclat de l’Atlantique, à l’ère où le monde trépigne pour embrasser sa méta-humanité, un hôpital inondé pourrait être de l’ordre de la fiction. Mais il existe encore des pays où ces scènes romanesques font le récit du quotidien. Un peu d’anesthésie pour tenir le choc.
Nous sommes au mois de juillet, en plein hivernage. Ici, on ne danse pas sous la pluie, car après elle, à la place du beau temps, on constate de la boue, des dégâts, et des larmes bruinent comme pour proposer un refrain aux averses. Dans la capitale dakaroise et au niveau des régions, les inondations n’ont même pas épargné les hôpitaux.
Le vendredi 8 juillet 2022, de fortes pluies avaient rempli d’eau les salles des patients de l'hôpital régional de Kolda, à 679 km au sud de Dakar. Le 22 juillet, les eaux de pluie ont tenu compagnie à un patient dans un bloc opératoire àl'hôpital Aristide Le Dantec à Dakar. Les médecins étaient obligés de se transformer en techniciens de surface. Sauver une vie en raclant des eaux, cela demande bien du génie…
Cette situation alarmante soulève trois questions fondamentales : est-ce que le Sénégal met assez de ressources pour financer son système de santé ? Est-ce que ces ressources sont utilisées de manière optimale ? Est-ce que le système de santé est à la hauteur des exigences de son époque ?
D’abord, le Sénégal a fait sienne des dispositions telles que la déclaration d’Abuja de 2001 qui matérialise l’engagement des pays de l’Union africaine à allouer au minimum 15% de leur budget au secteur de la santé ou encore la déclaration de Tunis du 5 juillet 2012 des ministres des finances et de la santé des pays d’Afrique qui les engage à accélérer la Couverture Sanitaire Universelle. Si la part de la santé n’était qu’à 8% du budget national en 2017, elle est passée à 10% en 2019. Même si des efforts sont faits pour améliorer ce budget d’année en année, l’utilisation efficiente des ressources demeure un défi majeur.
Le Sénégal comptait, en 2019, selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), 36 hôpitaux, soixante-dix-neuf (79) districts sanitaires, cent trois (103) centres de santé, mille quatre cent quinze (1 415) postes de santé, deux mille six cent soixante-seize (2 676) cases de santé. Mais on constate que certaines de ces structures de santé sont dans des états très vétustes avec des équipements précaires. Pour ne pas tomber dans l’idolâtrie des chiffres, il est utile de rappeler qu’il manque parfois du paracétamol ou le matériel de base pour faire les premiers soins dans ces structures surtout celles qui sont dans les régions reculées. C’est la raison pour laquelle, dans le dictionnaire de l’imaginaire populaire, nos hôpitaux sont synonymes de mouroirs. Bien validé à l’académie du désespoir…
On ne pourrait pas parler des infrastructures sans évoquer les ressources humaines. Non seulement il y a des établissements de santé sans personnel suffisant d’où le phénomène des déserts médicaux, il y aussi un réel déséquilibre géographique dans la répartition des acteurs de la santé. Dakar concentre 36% des professionnels de santé soit plus du tiers au niveau national. Cette répartition déséquilibrée explique le fait que certaines installations sanitaires n’existent que de nom, sans médecin qualifié et sans entretien.
Aujourd’hui si on enregistre certains accidents dans le milieu hospitalier comme des bébés calcinés ou des blocs opératoires inondés, c’est parce que l’existant est de mauvaise qualité. Les bâtiments sont dans des états de délabrement avancé, certains ayant été construits depuis la période des indépendances. D’autres sont récemment construits, inaugurés à grande pompe, mais mal entretenus.
Ce constat interpelle aussi sur le niveau de salubrité des structures de santé. En plus de la nécessité de maintenir propres les espaces qui accueillent les patients et le personnel, la gestion des déchets biomédicaux demeure problématique dans plusieurs structures où on utilise encore de vieux incinérateurs ou des fours artisanaux ayant donc un effet néfaste sur l’environnement.
Rien qu’à travers l’état des infrastructures sanitaires, il saute à l’œil tous les symptômes d’un grand malade à qui il faut un perfusion de mise à niveau.
Lutter contre la corruption, diversifier les sources de financement, et miser sur l’entretien
Le Sénégal est un des « champions » quand il s’agit d’adhérer à des protocoles et conventions, et de rédiger des plans. Toutefois, on constate dans le pays, une mauvaise culture de suivi-évaluation et de sanction.
Comme souligné en amont, des efforts sont faits pour augmenter le budget affecté à la santé mais on ne ressent pas forcément les impacts sur le système. Donc il est nécessaire de s’attaquer aux questions de corruption et de redevabilité dans le système de santé. A ce propos, dans le document publié en février 2020 sur l’amélioration des systèmes de santéau bénéfice des populations, le think tank citoyen WATHI préconisait l’instauration « d’audits externes et internes pour assurer que les budgets sont alloués et dépensés de façon adéquate » et « l’élaboration de normes strictes de contrôle d’accès à certains équipements pour promouvoir la transparence et la reddition de comptes » afin de lutter contre la corruption au quotidien dans le milieu de la santé.
Pour diversifier les sources de financement, il faudrait affecter au secteur de la santé les ressources tirées des taxes sur les produits nocifs pour la santé, comme le tabac ou l’alcool, les taxes sur des produits de luxe et sur les transactions financières et éventuellement une taxe spéciale sur les profits des grandes entreprises.
En outre, la construction des hôpitaux modernes est essentielle au développement d’un pays, mais à la place des coups de pelle politique, il faudrait veiller à mettre à la disposition des populations des édifices de qualité avec des systèmes d’entretien pour assurer la durabilité. Le service d’entretien doit donc être considéré comme un organe incontournable au fonctionnement des établissements de santé.
Pour pallier toutes ces carences au niveau des installations physiques, recourir aux technologies modernes pourrait aider à instaurer des modes de paiements transparents, un système de traitement des dossiers plus rapide et faciliter le développement de la prévention à distance et de la télémédecine dans les zones reculées en priorité.
Il est presque impossible de relever tous ces défis sans avoir un état des lieux précis et à jour sur les besoins du système de santé. Aujourd’hui, il est difficile d’avoir des données à jour sur les finances ou sur le personnel du système de santé. Dès lors, on pourrait corriger cette faille à travers la mise en place d’une institution chargée de faire de la recherche sur le système de santé, d’identifier ses forces et ses faiblesses, et proposer des axes d’amélioration pour la mise en place de politiques publiques cohérentes et durables.
Préparer le système de santé au temps à venir
Avec une population sénégalaise qui pourrait atteindre 28 millions d'habitants d’ici 2050, un taux d’urbanisationdépassant la moyenne en Afrique de l’Ouest (40%), il est évident que les modes de vie changent. Par conséquent les pathologies liées aux maladies cardio-vasculaires, le diabète, le cancer sont de plus en plus fréquentes. Il est important pour notre système de santé d’être doté d’un mécanisme de suivi des dynamiques de la population qu’il sera appelé à prendre en charge afin d’améliorer ses capacités d’accueil, et investir davantage sur la prévention.
Cette approche prospective nous rappelle encore l’importance de la recherche. Les résultats de la recherche ne sont pas des prédictions mais offrent éventail de situations ou de scénarios possible pour mieux réagir face à une situation ou une crise. Cette exigence d’avoir des systèmes préparés à faire face aux défis d’un monde dynamique et incertain nous impose de laisser plus d’espace aux scientifiques dans les processus de prise de décision.
L’ultime recommandation c’est qu’il faut dépasser le temps des murs mal bâtis ou des hôpitaux sans électricité et être orientés sur le futur pour mieux faire face aux problèmes du présent. Pour cela, nos États devraient penser à financer des programmes de recherche prospective sur les scénarios possibles de notre système de santé d’ici 2030 voire 2050. Les résultats des recherches pourraient améliorer ou corriger les orientations de la stratégie nationale, aider à repenser la gouvernance du secteur, et même nous préparer à une médecine à l’ère de l’intelligence artificielle.
Pathé Dieye, chargé de recherche au Think Tank WATHI
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CINQ CHOSES À SAVOIR SUR OUSMANE SONKO
Porteur d’un discours radical contre la corruption, d’une idéologie souverainiste en vogue sur le continent, le leader de Pastef a construit sa popularité sur une promesse de rupture. Portrait !
Accusé de viol par Adji Sarr, une employée d’un salon de massage, l’opposant se dit victime d’une cabale politique et espère un « non-lieu total ».
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, 48 ans, a été entendu par la justice, le 3 novembre, à propos des accusations de viols répétés portées contre lui par Adji Sarr, une ancienne employée d’un salon de massage, en mars 2021. L’ancien inspecteur des impôts, arrivé troisième lors de l’élection présidentielle de 2019 puis élu en janvier maire de Ziguinchor, la principale ville de Casamance, dénonce une cabale politique et a, selon ses avocats, « répondu aux questions en éventrant le complot ». Il espère un « non-lieu total ».
Porteur d’un discours radical contre la corruption, d’une idéologie souverainiste en vogue sur le continent et d’une défense de ce qu’il considère être « les valeurs sénégalaises » – pourfendant notamment l’homosexualité comme une perversion exportée par l’Occident –, le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) a construit sa popularité sur une promesse de rupture. Cinq choses à savoir sur Ousmane Sonko.
LES AFRICAINS À SUIVRE AU MONDIAL
Alors que s’ouvre, ce 20 novembre, le Mondial de football au Qatar, zoom sur cinq joueurs africains qui pourraient faire basculer le destin de leur sélection
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 20/11/2022
La FIFA a autorisé les sélectionneurs à convoquer 26 joueurs au maximum pour disputer la Coupe du monde. Les sélectionneurs des cinq équipes africaines engagées, Aliou Cissé (Sénégal), Otto Addo (Ghana), Rigobert Song (Cameroun), Jalel Kadri (Tunisie) et Walid Regragui (Maroc) ont tous décidé de profiter au maximum de cette possibilité. Dans ces listes finalement assez classiques, dénuées de vraies surprises, certains joueurs seront plus observés que les autres. Tour d’horizon.
André-Frank Zambo Anguissa
Avec Eric Maxim Choupo-Moting, flamboyant avec le Bayern Munich, André-Frank Zambo Anguissa est incontestablement l’international camerounais le plus en forme depuis le début de la saison. À 27 ans, le milieu de terrain n’est pas pour rien dans le brillant début de saison de Naples, leader du championnat d’Italie et qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions.
Depuis son arrivée en Europe en 2013 à Reims, où il évoluait avec l’équipe réserve, le joueur formé au Cotonsport Garoua s’est imposé partout où il a joué : à Marseille, Fulham (Angleterre), Villarreal (Espagne) et désormais dans le sud de l’Italie, où les bouillants supporters napolitains lui vouent un immense respect.
En plus d’être un excellent footballeur, Zambo Anguissa n’a pas sa langue dans sa poche. Il avait en effet critiqué l’intervention discutable de Samuel Eto’o, le président de la fédération, à l’issue d’un match remporté face au Burundi (1-0) en qualifications pour la CAN 2024. Le dirigeant avait sèchement recadré les joueurs devant les caméras, ce que Zambo Anguissa n’avait guère goûté. Au Cameroun, beaucoup supposent que l’absence du milieu de terrain lors de la tournée en Corée du Sud en septembre dernier était liée à cette prise de parole qui avait déplu à Eto’o. Mais le président de la Fecafoot, qui voit les Lions Indomptables remporter la Coupe du monde, a bien compris qu’il aurait besoin de tout le monde pour atteindre son objectif.
Hakim Ziyech
Les puristes sont unanimes : le Marocain Hakim Ziyech, 29 ans, est l’un des joueurs les plus doués de sa génération. Techniquement très au-dessus de la moyenne, le gaucher s’est révélé à l’Ajax Amsterdam au cœur d’un système de jeu résolument offensif. Depuis 2020, l’international marocain évolue à Chelsea, où ses performances sont fluctuantes.
Né aux Pays-Bas, dont il a porté le maillot dans les catégories de jeunes, Ziyech a choisi le Maroc en 2015, et ses relations avec son pays d’origine n’ont pas toujours été fluides. L’attaquant s’était embrouillé avec Hervé Renard, alors sélectionneur des Lions de l’Atlas, avant que Fouzi Lekjaa, le président de la fédération, s’implique personnellement pour rabibocher les deux hommes.
Avec Vahid Halilhodzic, le conflit avait atteint un point de non-retour : le technicien bosnien reprochait au joueur ses écarts disciplinaires, et ce dernier avait juré de ne plus remettre les pieds en sélection tant que l’ex-sélectionneur de l’Algérie serait en place. Cette affaire explique en partie pourquoi Halilhodzic a été limogé en août dernier et remplacé par Walid Regragui. Celui-ci a immédiatement rappelé Ziyech pour les matches amicaux du mois de septembre, et l’a logiquement retenu pour la Coupe du monde. « Regragui a une proximité avec les joueurs et il a su trouver les bons mots pour convaincre Ziyech, dont le retour était réclamé par les supporters », explique Youssouf Hadji, ancien partenaire de Regragui en sélection nationale.
PLUS DE 60% DE CEUX QUI UTILISENT LE FRANÇAIS AU QUOTIDIEN SE TROUVENT EN AFRIQUE
Avec 321 millions de locuteurs dans le monde, le français est aujourd'hui la cinquième langue la plus parlée après le chinois, l'espagnol, l'anglais et l'hindi. Entretien avec Alexandre Wolff, chef de l'Observatoire de la langue française
Avec 321 millions de locuteurs dans le monde, le français est aujourd'hui la cinquième langue la plus parlée après le chinois, l'espagnol, l'anglais et l'hindi. Entretien avec Alexandre Wolff, chef de l'Observatoire de la langue française, qui publie tous les quatre ans, en amont du sommet de la Francophonie, un rapport sur la « galaxie francophone ».
RFI : On a souvent tendance à penser que l'usage de la langue française est en perte de vitesse. Le dernier rapport La langue française dans le monde semble le démentir ?
Alexandre Wolf : Ce qui apparaît clairement, c'est que le nombre de locuteurs de français progresse. Il progresse même à un bon rythme – 7% soit 21 millions de locuteurs de plus qu'il y a quatre ans –, avec une particularité, c'est que la progression est beaucoup plus rapide sur le continent africain et en particulier en Afrique subsaharienne où là la progression est plus proche de 15%. L'augmentation s'explique donc assez facilement. Il s’agit de pays dans lesquels le français est langue officielle mais surtout langue d'enseignement. Et donc, compte tenu de la démographie de ces pays et du nombre d'enfants croissant qui va à l'école, le nombre de francophones augmente.
C'est pour ça que vous dites dans le rapport qu'on naît de moins en moins francophone, mais qu'on le devient de plus en plus ?
Il est clair que la progression de la langue française et du nombre de locuteurs de français est due et sera due de plus en plus à l'avenir aux pays dans lesquels elle n'est pas la première langue, la langue maternelle.
Dans beaucoup de ces pays d'Afrique subsaharienne, le français est la langue de communication entre des locuteurs qui ont des langues premières différentes. Elle leur permet de communiquer entre eux, d'avoir des activités économiques... Il est beaucoup plus présent au travail que dans les foyers, mais il est aussi présent dans les médias, la culture, l'administration. Il y a donc un environnement francophone qui fait que la langue française, même si elle n'est pas la première langue, est une langue d'usage quotidien. C’est aussi ça qu'on met aussi en lumière : sur les 321 millions de francophones, un peu plus de la moitié sont sur le continent africain. Mais si on observe ceux qui utilisent le français tous les jours, on dépasse les 60% de francophones sur le continent africain.
Ce n'est donc pas une langue des élites, comme on l'entend souvent ?
Elle est de fait mieux maîtrisée par ceux qui ont fait de plus longues études ou qui ont fait tout simplement des études. Cest incontestable. Mais dans les sondages faits par l'institut Kantar tous les ans, c’est l'utilité du français qui est mise en avant : « le français, j'en ai besoin pour travailler, j'en ai besoin pour faire des études, pour aller sur Internet, pour accéder à l'information nationale et internationale. »
À DOHA, MACKY SALL A REMIS LE DRAPEAU NATIONAL AUX LIONS
Arrivé en début de matinée à Doha en provenance de Djerba(Tunisie), le président Sall s'est déplacé jusqu’au camp de base du Sénégal (Duhail handball sports hall) avec son épouse Marième Faye Sall pour remettre le drapeau aux Lions
Le chef de l'Etat, Macky Sall a remis dimanche en milieu de matinée à Doha (Qatar) le drapeau national aux Lions qui entrent en lice lundi à la Coupe du monde 2022, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
Arrivé en début de matinée à Doha en provenance de Djerba(Tunisie), le président Sall s'est déplacé jusqu’au camp de base du Sénégal (Duhail handball sports hall) avec son épouse Marième Faye Sall pour remettre le drapeau aux Lions.
Il a été accueilli sur place par le ministre des Sports, Yankhoba Diattara et des membres de la Fédération sénégalaise de football.
Le Sénégal débute la Coupe du monde lundi à partir de 16 heures contre les Pays-Bas au stade Al Thumama de Doha.
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LE KORISTE SÉNÉGALAIS LE PLUS EN VUE D'ESPAGNE
Grâce à Sirifo Kouyaté beaucoup d’Espagnols ont découvert et adopté la kora. Si le koriste koldois est né griot, il a dû se former pour être l’artiste qu’il est devenu et qui donne des concerts partout en Europe.
Le koriste hispano-sénégalais, Sirifo Kouyaté, griot doublé d’artiste, a animé récemment une conférence musicale à l’Instituto Cervantes (le contre culturel espagnol de Dakar) où il a abordé plusieurs problématiques comme la mission du griot dans la société, l’émigration, etc.
Peu connu au Sénégal, si ce n’est dans son Kolda natal, Sirifo, le griot bien connu en Europe et surtout en Espagne a profité de cette conférence pour dévoiler son identité ainsi que celle de sa famille. Né à Kolda, Sirifo Kouyaté a atterri en Espagne grâce à une opportunité depuis 1994, à l’âge de 24 ans. Le pays de Miguel de Cervantes fait définitivement parti de lui.
Nous vous proposons ici quelques notes de sa kora.
Son interview intégral vous sera proposée ultérieurement.
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ENTREPRENEURS AMBITIEUX, MÉFIEZ-VOUS DES TITRES POMPEUX
PDG, CEO ou autre Manager, ce sont là des titres qui perdent beaucoup de jeunes entrepreneurs… Or pour la directrice exécutive de Jokkolabs, il faut rester humble et se former en permanence pour réussir son projet entrepreneurial
Alors que l’emploi est de plus en plus problématique partout dans le monde, la jeunesse africaine se montre de plus en plus dynamique et inspirante sur le plan entrepreneurial depuis quelques années.
Les différentes éditions de la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat le prouvent à suffisance comme on l’a encore vu cette semaine.
En marge des activités de cette édition, AfricaGlobe Tv interviewée Fatoumata Niang Niox, la Directrice exécutive de l’incubateur Jokkolabs, l’une des cheville ouvrière depuis dix ans de la tenue de cet événement.
Au menu de la discussion, les petits secrets des entrepreneurs qui réussissent, la place du financement dans l’entrepreneuriat, les erreurs à ne pas commettre.
Réaliste, elle reconnaît que l’on a beau avoir de belles idées, mais à un moment donné, il faut les moyens pour grandir ajoutée à des formations en permanence.
Pour notre invitée, il faut une certaine de dose de folie pour entreprendre et la réussite n’est qu’une parfaite conjonction entre le savoir, la savoir-être et le savoir-faire.
Quid des entrepreneurs ambitieux qui veulent aller loin ? Ils devraient se méfiez absolument des titres pompeux. Leur humilité les élèvera. Il ne sert à rien de courir, il faut aller à point.
C’est une vraie leçon d’entrepreneuriat que donne Fatoumata Niang Niox.
Regardez son entrevue sur AfricaGlobe Tv
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CULTUR'ELLES-MENT, LES FEMMES PEUVENT LE FAIRE
Beat-maker, accessoiriste ou encore éditeur…, ces métiers de la culture et des arts ne doivent pas être l’affaire des seuls hommes. La scénariste Amina Seck veut les arracher aussi pour les femmes grâce à Cultur’Elles, qui prépare les femmes à cette fin
Il est «cultur’Elles-ment» inacceptable que les femmes restent à la traine en matière d’entrepreneuriat dans le domaine des arts et de la culture, qui pourtant restent une niche fort inexplorée et potentiellement pourvoyeuse d'emplois. C'est le constat de la romancière Amina Seck, incitatrice du premier salon du livre féminin au Sénégal.
Scénariste et romancière, Amina Seck a lancé «Cultur’Elles », une agence qui vise à promouvoir l’entrepreneuriat des femmes dans le domaine des arts et de la culture et à favoriser l’accès des femmes à certains métiers comme l'édition (littérature) le beat-making (musique) ou encore "l'accessoirisme" dans le secteur du cinéma, domaines où elles sont absentes.
L’autre objectif que poursuit Cultur’Elles c’est la visibilisation des femmes qui même si elles produit des œuvres littéraires de qualité, ne sont pas vues, mais restent dans l’anonymat total. Le projet du salon du livre féminin est dédié à elles.
Pour Amina Seck, ce n'est pas impossible, il faut juste sensibiliser et former. C’est pourquoi le renforcement des capacités des femmes occupe une place dans les activités de son agence.
Amina Seck a été interviewée à Dakar, en marge de la journée mondiale de l’entrepreneuriat, à la Place du Souvenir
Regardez son entretient sur AfricaGlobe Tv
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SÉNÉGAL, LE GRAND ESPOIR AFRICAIN AU MONDIAL
Les hommes d'Aliou Cissé peuvent-ils réellement répondre aux attentes de tout un peuple, voire d'un continent au Qatar ? L'héroïque parcours de 2002 peut-il être égalé, voire dépassé ? Analyse
Sacré champion d'Afrique en février dernier, le Sénégal se présente au Qatar doté d'un statut d'outsider. En compagnie de leur guide Sadio Mané, les Lions de la Terenga ont une véritable carte à jouer. Mais peuvent-ils réellement répondre aux attentes de tout un peuple, voire d'un continent ? Sont-ils la plus grande chance africaine du tournoi ? L'héroïque parcours de 2002 peut-il être égalé, voire dépassé ?
Autant de questions sur lesquelles se penchent le journaliste Mansour Loum pour Onze Mondial.
LA FERVEUR POUR LE MONDIAL EST MITIGÉE DANS LE MONDE ARABE
Plus accessible pour certains, trop cher et pas assez festif pour d'autres... Le Mondial au Qatar, le premier dans un pays arabe, suscite une ferveur mitigée chez les supporters d'une région passionnée de football
Du Maroc au Liban, en passant par l'Egypte, les amoureux du ballon rond n'ont pas tous les moyens d'assister au tournoi dans le riche émirat du Golfe, qui débute dimanche et se refermera le 18 décembre.
"Les coûts de logement et de transport sont exorbitants", fustige Makram Abed, un supporter tunisien qui gère un groupe sur Facebook réunissant 40.000 fans des Aigles de Carthage, l'une des quatre équipes arabes qualifiées, avec l'Arabie saoudite, le Maroc et le Qatar. La première nation arabe à accueillir l'événement "aurait pu proposer des prix préférentiels" au public de la région, estime-t-il, alors que la plupart de ces pays font face à des difficultés économiques exacerbées par la guerre en Ukraine.
Les Coupes du monde ont certes toujours été destinées à un public relativement aisé, différent de celui des rencontres de clubs, rappelle l'historien spécialiste du football, Paul Dietschy. Mais le Qatar ayant misé sur un tourisme de luxe, le Mondial-2022 "renforce ce caractère particulier", ajoute-t-il.
"Une vraie atmosphère"
Même en Arabie saoudite, première économie de la région, les prix au Qatar font grincer des dents. "Il faut prendre un prêt pour assister aux trois matchs des Verts", ironise Mohannad, un étudiant saoudien de 25 ans qui ne donne pas son nom.
Selon la Fifa, la plus grande part des près de trois millions de billets vendus ont été achetés par les résidents du pays hôte. Deux autres pays arabes figurent parmi les dix principaux acheteurs : l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, où la tradition du football est pourtant plus récente qu'ailleurs dans le monde arabe.
La pratique du ballon rond s'est développée dans la péninsule arabique dans les années 1970, bien plus tard qu'au Levant ou au Maghreb sous influence britannique ou française.
En Egypte, les premiers clubs ont vu le jour au lendemain de la Première Guerre mondiale et la popularité des deux géants cairotes, Zamalek et Al-Ahly, dépassent largement les frontières nationales. Dans cette nation passionnée de football, des fans assurent qu'ils iront à Doha même si leur équipe ne s'est pas qualifiée.
"Les vols pour le Qatar coûtent deux fois moins cher" que pour la Russie, pays hôte en 2018, se réjouit l'Egyptien Amr Mamdouh, qui compte en profiter pour visiter d'autres pays du Golfe.
Les centaines de vols navettes mis en place entre le Qatar et ses voisins durant le tournoi sont une aubaine pour de nombreux supporters arabes, notamment pour les milliers d'entre eux installés dans les riches Etats pétroliers de la région.
Fadi Bustros, Libanais résident à Dubaï, à une heure de vol de Doha, fera l'aller-retour pour une journée, comme beaucoup de ses amis expatriés. Entre les polémiques sur les droits humains et les dates inhabituelles du tournoi, en hiver, ce fan de football s'inquiète toutefois de ne pas y trouver "une vraie atmosphère de Coupe du monde".
Deux tendances
Au Maroc, les autorités ont annoncé des vols subventionnés à environ 760 euros, mais cela ne suffit pas à convaincre Yassine, un supporter de 34 ans ayant assisté au Mondial-2018.
Le Marocain avait acheté des billets pour les matchs des Lions de l'Atlas, avant d'être découragé par les règles "restrictives" du pays conservateur, où divertissements et accès à l'alcool restent limités. "Une Coupe du monde est synonyme d'une belle ambiance, de rencontres humaines, d'insouciance, de fête, le Qatar ne répond pas à ces critères", regrette-t-il.
Pour son compatriote Wassim Riane, 38 ans, qui lui aussi avait fait le déplacement en Russie, le Qatar est "un pays sans histoire footballistique qui n'a pas une culture de célébration".
L'historien Paul Dietschy distingue deux tendances dans la région : d'un côté, "un football populaire qui attire les foules" comme au Maroc, en Irak, en Syrie ou en Algérie, et de l'autre, des pays où ce sport est "davantage un spectacle qu'on regarde à la télévision" ainsi qu'un outil de "soft power", à l'instar du Qatar.