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17 juin 2025
«AU SENEGAL, LES MEDECINS N’ONT PAS LA CULTURE DU DROIT DE LA SANTE»
Dr Joseph Mendy, neurochirurgien, juriste et bioéthicien revient sur les obligations des patients et des soignants, les dérives pénales, les lois et règlements qui régissent l’exercice de la médecine mais aussi la gestion des cas d’urgence
Recueillis par Mariame DJIGO |
Publication 19/11/2022
Les travaux de la première Conférence africaine sur la réduction des risques en santé se poursuivent à Marrakech. Après son exposé sur le Droit de la santé et réduction du risque en santé, Dr Joseph Mendy, neurochirurgien, juriste et bioéthicien s’est entretenu avec la presse. Dans cet entretien, l’enseignant chercheur par ailleurs expert médical près des Cours et Tribunaux à Dakar est largement revenu sur les obligations des patients et des soignants, les dérives pénales, les lois et règlements qui régissent l’exercice de la médecine mais aussi la gestion des cas d’urgence.
Pouvez-vous revenir sur la problématique du droit de la santé ?
Le droit de la santé, ce sont des règles juridiques. C’est-à-dire les lois, les décrets, les arrêtés qui réglementent les activités de la santé. Et donc, l’amélioration des systèmes de santé repose en premier lieu sur la maitrise des techniques médicales, le financement médical mais également sur la maitrise des lois et règlements qui réglementent l’exercice de la médecine et le fonctionnement des structures, la formation des professionnels que ce soit les médecins, les pharmaciens ou les paramédicaux. Donc, c’est extrêmement important que tous les acteurs de la santé que ce soit les professionnels de la santé ou certaines professions connexes qui interviennent de façon ponctuelle ou permanente au niveau de la santé. Je peux prendre par exemple des économistes instruits de la responsabilité pour construire des règles pour pouvoir conduire à bien leurs missions. Au cas contraire, ce sera des manquements qui peuvent prendre l’allure des fautes que ce soient les fautes civiles comme les fautes pénales qui engagent la responsabilité des acteurs et ça peut amener à nuire aux acteurs de la santé alors que le but premier de tout acteur de la santé, c’est la réduction de la souffrance. C’est-à-dire le combat contre la maladie.
Quel est l’apport du droit de la santé dans la réduction des risques sanitaires ?
L’apport est extrêmement important. Parce que pour réduire un risque, il faut d’abord savoir à quoi renvoie le risque et qu’est-ce qui nous est autorisé à faire ? Qu’est-ce qui ne nous est pas autorisé à faire ? Rien qu’en étant en possession de ces connaissances permet d’éviter le risque au patient. Et donc, la réduction des risques, il faut maitriser les techniques médicales mais il faut aussi savoir les droits et obligations des patients et des professionnels. Parce que le risque ne concerne pas que le malade, il concerne également les internats au niveau de la santé notamment les infections nosocomiales, la contamination du personnel médical par le Sida par exemple. Ce sont des risques auxquels les personnels sont exposés. Donc, quand on veut combattre les risques, il faudrait que les différents acteurs, comme je l’ai dit à la conférence, soient instruits de l’administration de la santé, de la formation jusqu’aux obligations de soins. Qui doit prendre les soins ? Qui doit prendre tel ou tel soin ? Que dit la loi par rapport aux fonctionnements des services de santé ? On a entendu tout à l’heure l’ex-ministre de la Turquie qui disait que dans son pays, on prenait les malades en otage. Ça par exemple, c’est une dérive pénale. La dérive pénale, c’est la séquestration. Le médecin ou bien le gestionnaire d’une clinique ou d’un service de santé ne peut pas et ne doit pas garder le patient à l’hôpital contre son gré dès l’instant que le médecin a décidé que le patient doit être sorti, qu’il n’a plus besoin d’être à l’hôpital. Maintenant, le patient doit savoir que s’il va dans un hôpital, dans une clinique, il va falloir payer. En revanche, même s’il ne paie pas, le professionnel ou le propriétaire de la clinique ne peut pas le garder à l’hôpital sous prétexte qu’il n’a pas payé. Ça devient de la séquestration. Il va donc falloir saisir d’autres structures de recouvrement. C’est pourquoi, dans les structures de santé, il y a toujours un service de recouvrement pour aller chercher les factures qui n’ont pas été payés.
Quel est l’état du droit de la santé dans l’enseignement dans les universités au Sénégal ?
Je dois dire qu’il n’y a pas réellement l’enseignement proprement dit du droit de la santé. En revanche, il y a certains chapitres qui sont enseignés notamment au niveau de la médecine légale. La médecine légale, son but, c’est d’apporter l’éclairage au juge ou à l’administration pour qu’il puisse prendre les décisions pour trancher les litiges ou les cas de problématiques au niveau de la santé. Et dans cet enseignement, on enseigne une partie du droit de la santé. On nous parlera de certificat médical, de diagnostic de la mort mais le droit de la santé dépasse largement ce contexte-là et c’est pourquoi on m’a sollicité pour parler du droit de la santé dans cette conférence internationale.
Que dit la loi lorsqu’un médecin refuse d’examiner un patient tant qu’il n’a pas passé à la caisse avec tous les risques que cela comporte ?
Justement, vous avez évoqué une problématique du droit de la santé. Vous allez à l’hôpital. Quels sont vos droits à l’hôpital ? Quelles sont vos obligations ? L’hôpital a une organisation administrative qui est basée sur un financement qui vous dit voilà comment ça marche dans l’hôpital. Donc, quand vous allez à l’hôpital en tant que patient, vous ne pouvez pas imposer vos lois. Il faut que vous suiviez l’obligation administrative de l’hôpital. La deuxième question qui est fondamentale, c’est celle de la prise en charge sanitaire. Si vous êtes arrivé à l’hôpital, il y a deux cas. Si vous y êtes arrivés en état d’urgence, effectivement on ne peut pas vous exiger une quelconque participation ou bien de vous demander une formalité avant de vous prendre en charge. Dès que vous arrivez, le médecin urgentiste, son obligation contractuelle, c’est de mettre à votre disposition tous les moyens de diagnostic et de traitement dont il a besoin sans pour autant qu’il vous dise de passer à la caisse ou de remplir tel ou tel papier. Peut-être qu’il va vous demander votre nom pour vous identifier. Mais il ne peut pas vous retarder pour vous dire d’aller payer quoi que ce soit. Maintenant, à la fin de la procédure d’urgence, le patient viendra maintenant pour remplir son obligation de payer les soins. Le deuxième volet, si vous arrivé à l’hôpital et que vous n’êtes pas en état d’urgence, vous devez entrer dans l’organisation administrative de l’hôpital. C’est-à-dire quelles sont les procédures de prise en charge du patient qui ont été édictées par le ministère de la Santé et de l’hôpital. Si on vous dit que pour voir le médecin, vous devez d’abord passer par la caisse, vous le faites. Si vous ne le faites pas, alors que vous n’êtes pas en état d’urgence, l’hôpital se réserve le droit de ne pas vous traiter mais quand il s’agit des urgences, on ne peut pas attendre quoi que ce soit. Seulement, il faut le dire, l’urgence, c’est vrai que c’est le patient qui a mal mais avoir mal ne signifie pas que vous êtes en état d’urgence. C’est le médecin qui le détermine. L’obligation du médecin, c’est de soulager le patient parce que vous ne pouvez pas aller dans un hôpital, avoir mal et rester deux ou trois heures de temps sans que le médecin ne puisse vous soulager. C’aurait été en France en vertu de la loi du 4 mars 2002 relative à l’amélioration de la relation médecin-malade, le droit de ne pas souffrir, c’est un droit effectif et que le patient peut porter plainte contre le médecin du fait qu’il soit rendu chez le médecin pendant deux ou trois heures sans qu’il ne puisse le soulager.
Qu’en est-il des cas d’urgence qui sont renvoyés pour manque de place ?
Je ne suis pas en train de dire que tout est rose, que les médecins reçoivent les urgences et qu’au Sénégal, les médecins ont la culture du droit de la santé. Moi-même étant médecin, je suis confronté à ces problèmes. Des collègues peut-être qu’ils le faisaient délibérément ou bien qu’ils n’étaient pas animés de bonne foi, renvoient des cas d’urgence. C’est des cas qui existent. Ça revient à ce que je suis en train de faire aujourd’hui parce qu’un médecin ne sait pas qu’il peut aller en prison à cause de ça parce que s’il le savait, il n’aurait pas réagi comme ça. Le fait de refuser un malade en cas, pour moi, c’est ce que vous n’êtes pas vraiment instruits de vos obligations et qu’à partir de ce cas-là, vous pouvez nuire à votre carrière définitive mais ils le font. Peut-être aussi ils le savent.
Est-ce que ce n’est pas une chaine de défaillance qui aboutit à des cas de morts?
C’est ça le droit de la santé parce que l’obligation du personnel soignant, c’est l’obligation des moyens. Ce n’est pas l’obligation de résultat. En médecine, on vous dit vous devez mettre les moyens. On n’a pas l’obligation de guérir mais nous avons l’obligation de soigner qui consiste à mettre à disposition des malades tous ceux dont on dispose en matière de techniques médicales. Une fois que nous l’avons fait, on a rempli notre obligation parce que si on nous obligeait le résultat, nous tous, nous serions en prison. Maintenant, cette obligation requiert les moyens de diagnostic et de prise en charge et les moyens des structures d’hospitalisation. Nous qui sommes dans ce domaine, on sensibilise tout le monde, les pouvoirs publics comme les praticiens parce que si dans un hôpital universitaire, on vous dit que le scanner est en panne ou bien il y a que cinq ou six lits au service d’urgence qui sont occupés le week-end, le médecin ne peut pas vous recevoir. Ce n’est pas une faute. C’est un défaut de moyen et c’est l’Etat qui en est responsable parce qu’il n’a pas pu mettre en place les structures suffisantes pour accueillir les citoyens et dans certaines circonstances, on peut ester l’Etat en justice, pour fonctionnement défectueux du service public. Il va payer les dommages et intérêts mais le juge sénégalais n’a pas un pouvoir coercitif par rapport à l’Etat.
Est-ce qu’au Sénégal, les médecins ont la culture du droit de la santé ?
Ils ne l’ont pas. Même les notions qu’ils apprennent en médecine légale, ils oublient à la sortie de la faculté. Quand j’étais vice-président de l’Ordre des médecins du Sénégal, j’ai mis un système pour inciter les médecins mais ils ne venaient même pas s’inscrire à l’Ordre alors qu’en médecine légale, on leur dit pour exercer la médecine, il faut avoir le diplôme d’Etat, être sénégalais et s’inscrire à l’Ordre. Quand ils sortent, ils ne s’inscrivent pas et dès qu’ils ne s’inscrivent pas, ils sont en état d’illégalité dans l’exercice de la médecine.
Recueillis par Mariame DJIGO
(ENVOYEE SPECIALE A MARRAKECH)
POURQUOI ALIOU CISSE DOIT CROIRE EN SON ÉTOILE
L’absence de Sadio Mané déclaré forfait pour la Coupe du monde est un coup dur pour les «Lions». Une pilule difficile à avaler dans la «Tanière»
L ’absence de Sadio Mané déclaré forfait pour la Coupe du monde est un coup dur pour les «Lions». Une pilule difficile à avaler dans la «Tanière».
Et ce n’est plus Aliou Cissé qui va dormir à poings fermés, appelé à faire face à cette terrible nouvelle. Seulement, si le sélectionneur des «Lions» croit à son étoile et à ses stats sur le banc des «Lions», il n’aura pas trop de soucis à se faire. Tout simplement parce que les absences de Sadio Mané n’ont jusqu’ici pas posé trop de dégâts sur les résultats obtenus par Cissé sur le banc de l’équipe nationale. Alors qu’il s’est absenté pour diverses raisons pendant 12 matches sur les 80 de l’actuel coach du Sénégal, les «Lions» n’ont perdu qu’une fois.
Et c’était en amical contre le Maroc (3-1), disputé le 09 octobre 2020 à Rabat. Tout le reste des matches sans la présence de Sadio Mané est sanctionné par des victoires (7) et des nuls (4). Comme quoi, malgré son importance dans et en dehors du terrain, Sadio Mané n’est pas statistiquement indispensable avec les «Lions»
Cependant, il faut reconnaître que l’enjeu est différent et que les adversaires sont de taille en cette Coupe du monde où le Sénégal partage la même poule avec les Pays-Bas, le Qatar et l’Equateur. D’ailleurs il aurait beaucoup aidé à faire face aux calibres de la trempe des Pays-Bas amenés par l’expérimenté Louis Van Gaal. D’autant que le capitaine des «Lions» était en forme en club avant de se blesser au niveau du péroné à quelques jours de la publication de la liste des «Lions» devant prendre part au Mondial 2022.
Retenu dans les 26 malgré les incertitudes qui planaient sur sa participation, il a officiellement déclaré forfait jeudi dernier. Les stats ont beau démontré que les victoires sont liées à la présence de Sadio Mané, il reste un joueur important en équipe nationale. Il est de loin le meilleur buteur des «Lions» avec 34 réalisations dont 12 sur penalty et 8 inscrits en Can. Sadio a aussi réalisé 22 passes décisives et provoqué 8 penaltys le tout en 93 sélections. Quel coach aurait accepté de se passer d’un joueur aussi important qu’efficace ?
LES MATCHES MANQUÉS PAR SADIO MANÉ SOUS L’ÈRE CISSÉ
1 – Libye - Sénégal (1-2), 8 janvier 2017 à Brazza (15e match)
2 – Sénégal – Algérie (2-2), 23 janvier 2017 à Franceville (19e match)
3 – Sénégal - Ouganda (0-0), 5 juin 2017 à Dakar (23e match)
4 – Sénégal – Guinée Equatoriale (3- 0), 10 juin 2017 à Dakar (24e match)
5 - Sénégal - Afsud (2-1), 14 novembre 2017 à Dakar (29e match)
6 - Sénégal – Ouzbékistan (1-1), 23 mars 2018 à Casa (30e match)
8 – Soudan - Sénégal (0-1), 16 octobre 2018 à Khartoum (40e match)
9 – Sénégal – Nigeria (1-0), 16 juin 2019 à Ismaila (44e match)
10 – Sénégal – Tanzanie (2-0), 23 juin 2019 au Caire (45e match)
11 – Maroc - Sénégal (3-1), 09 octobre 2020 à Rabat (55e match)
12 – Sénégal – Congo (2-0) 14 novembre 2021 à Thiès (67e match)
LE QATAR «BOUCLE» SON MONDIAL CE DIMANCHE
Match d’ouverture - Pendant que les équipes se préparent à entrer en lice dans cette Coupe du monde ce dimanche, le Qatar franchit quasiment la ligne d’arrivée et s’apprête à boucler son Mondial.
Pendant que les équipes se préparent à entrer en lice dans cette Coupe du monde ce dimanche, le Qatar franchit quasiment la ligne d’arrivée et s’apprête à boucler son Mondial.
Après tout le vacarme qui a entouré cette édition du Mondial 2022 et les incertitudes qui ont plané sur sa tenue à date échue et dans les conditions normales, le Qatar a tenu bon et résisté à pas mal de choses pour arriver au bon port.
Le pays hôte a fait dos rond, réagit avec diplomatie sur certaines accusations et coupe la poire en deux à chaque fois que le besoin se faisait sentir. Et le voilà ce dimanche le tapis rouge déroulé pour une cérémonie d’ouverture inoubliable avant de prendre des vacances anticipées pour le reste du Mondial. Car il faut le dire, quel que soit le résultat de ce dimanche face à l’Equateur, Qatar aura déjà réussi son pari d’être le premier pays arabe à accueillir la Coupe du monde. Mieux, il a obligé la Fifa à réadapter son calendrier de Mondial qui se tenait en juin. Exception faite, il se jouera cette année en décembre alors que les joueurs n’ont même pas bouclé la première partie de leur longue et infernale saison en clubs.
Le score du match Qatar-Equateur importe peu. Même s’il continue à jouer le jeu, le Qatar ne cherche rien d’autre qu’à participer à cette fête mondiale du football. On ne doute guère que ses joueurs seront prêts à jouer les trouble-fêtes dans cette poule A qu’ils partagent avec le Sénégal, l’Equateur et les Pays-Bas. Mais personne n’osera crier au scandale si le Qatar se faisait ramasser dans cette compétition. Ce n’est même pas exclu que le pays hôte quitte la compétition avec 0 pt au compteur. Car, c’est moins important pour eux de faire un bon parcours que de réussir le pari de l’organisation d’un Mondial qui n’a jamais fait autant de bruits depuis le jour où il a été officiellement attribué
ATTENTION A L’APPETIT DE LA COMPETITION
Le Qatar est l’une des équipes les plus faibles du tournoi. Mais cela ne fait pas d’eux des «sans voix». L’exemple du Sénégal en 2002 est fraîche dans les mémoires. Alors que les «Lions» découvraient le Mondial, ils ont par la suite créé la sensation de l’édition 2002 jusqu’en quart de finale. C’est vrai que ce n’est pas le même calibre entre ces deux formations. Encore que le Qatar aura l’avantage du terrain, du public… Sans aucune pression ni l’obligation de faire de résultats, le Qatar pourra jouer libérer et exploiter les premières failles qui s’offriraient aux joueurs. Et puisque l’appétit vient en mangeant surtout dans ces genres de compétitions, le premier but de l’histoire pourrait déclencher pas mal de bonnes choses pour ce pays. Mais faudrait-il d’abord déclencher ce premier but.
C’EST PARTI POUR LA GRAND-MESSE DU FOOTBALL
Coupe du monde « Qatar » 2022 - La Coupe du monde au Qatar sera lancée demain, dimanche 20 novembre, avec comme match d'ouverture Qatar - Equateur
La Coupe du monde au Qatar sera lancée demain, dimanche 20 novembre, avec comme match d'ouverture Qatar - Equateur. Ce sera le début d’une compétition longue de 29 jours et rythmée par de très nombreux matches. Les 32 équipes vont s'affronter sur un total de 64 matches à la quête d’une place en finale le 18 décembre. Mais aussi pour détrôner l'équipe de France, championne du monde.
C’est parti ! La Coupe du monde de football, tant attendue, débute ce dimanche 20 novembre au Qatar. Après la traditionnelle cérémonie d'ouverture de la compétition au stade Al Bayt, à Al-Khor, c’est l’équipe du pays organisateur, le Qatar, qui lance "son" Mondial avec le match d'ouverture qui l’oppose à l'Équateur (16H).
Ce premier match du Groupe A sera le seul pour cette première journée de compétition. Avant de laisser la place le lendemain, lundi, au duel entre les Lions du Sénégal et les Oranjes des Pays-Bas, toujours dans le Groupe A, Angleterre-Iran (Groupe B) et ÉtatsUnis-Pays de Galles (Groupe B) suivront. Les passionnés de football du monde entier vont pouvoir se réjouir des 64 matches qui rythmeront le plus grand tournoi international de football et l’évènement sportif le plus regardé au monde.
Cette 22e édition sera la première Coupe du monde à être disputée pendant le mois d'hiver. Un décalage qui s’explique par les températures élevées qui règnent en été dans l’État désertique du Qatar. Afin de protéger la santé des joueurs, des officiels et aussi des supporters, la FIFA avait finalement décidé de déplacer la compétition de l’été à l’hiver.
Cette décision d’attribuer l’organisation n’’avait pas manqué de secouer la haute instance du football mondial en réveillant de multiples soupçons de corruption. Il faut noter qu’aucune Coupe du monde n’a jusqu’ici suscité autant de reproches sur son organisation. Au point que l’aspect strictement sportif a été un moment éclipsé par le nonsportif. Et il faut remonter aux JO de Moscou (1980) et de Los Angeles (1984), marqués par des boycotts, pour voir une compétition aussi controversée. Quoiqu’il en soit, une partie du monde aura pendant un mois, du 20 novembre au 18 décembre, les yeux tournés vers Doha.
Après la première phase, les huitièmes de finale sont prévues entre le samedi 3 et le mardi 6 décembre, puis les quarts de finale fixés au vendredi 9 et samedi 10 décembre 2022. Les demi-finales du championnat ont été prévues les mardi 13 et mercredi 14 décembre. Finalement, la Coupe du monde 2022 s'achèvera le dimanche 18 décembre 2022, avec la finale au stade Lusail.
A noter qu’au cours des 21 éditions de la Coupe du monde organisées depuis la FIFA depuis 1930, le continent européen tient le haut du pavé avec 11 trophées glanés par ses équipes contre 11 pour l’Amérique. Le Brésil reste la nation qui a remporté le plus de Coupes du monde (1958, 1962, 1970, 1994, 2002). L'Italie et l'Allemagne sont juste derrière avec quatre titres chacune. La dernière édition disputée en Russie a été remportée par la France. Cette édition en terre asiatique est également la dernière édition où 32 nations sont sur la ligne de départ.
À partir du Mondial 2026 organisé par les États-Unis, le Canada et le Mexique, la compétition passera à 48 équipes. Une volonté de la Fifa qui souhaite augmenter l'exposition du tournoi et offrir plus de chances de participer à d'autres pays. Le format à 32 équipes, était en vigueur depuis la Coupe du monde 1998 en France.
DES POLITIQUES EN RENFORT POUR RÉCLAMER LA LIBÉRATION DE PAPE ALÉ NIANG
Marche des professionnels des médias pour la libération de Pape Alé Niang, À l'appel de la Coordination des associations de presse (CAP), les professionnels des médias ont battu le macadam hier, vendredi
À l'appel de la Coordination des associations de presse (CAP), les professionnels des médias ont battu le macadam hier, vendredi 18 novembre, pour exiger la libération sans condition de leur confrère, Pape Alé Niang, directeur du Site d'information Dakar Matin. Cette marche qui s’est déroulée sur l’avenue Bourguiba de la Fastef ex-École normale supérieure au rond-point du jet d’eau a enregistré la présence de plusieurs acteurs politiques, notamment de l’opposition.
Sur l’avenue du président Bourguiba où s’est tenue hier, vendredi 18 novembre, une marche pour la libération du directeur du Site d'information Dakar Matin, Pape Alé Niang, il n’y avait pas que des journalistes et autres techniciens des médias à braver la chaleur. Plusieurs acteurs politiques notamment de l’opposition ont également pris part à cette manifestation à l'appel de la Coordination des associations de presse (CAP). Parmi eux, on peut citer entre autres le leader du parti Awalé, Dr Abdourahmane Diouf, Moussa Taye de Taxawu Dakar, le doyen Mamadou Goumbala, le Coordonnateur national de la plateforme « Avenir Sénégal bi nu begg », Dr Cheikh Tidiane Dièye, des responsables du parti Pastef dont Amadou Ba et Thierno Bocoum, leader du mouvement Agir et pour ne citer que ceux-là.
La plupart de ces acteurs politiques ont fait le circuit de la marche qui s’est déroulé de la Fastef ex-École normale supérieure au rond-point du jet d’eau aux côtés des professionnels des médias. Il en est de même pour les responsables du Collectif pour la Libération des Détenus Politiques (Colidep). Avec des pancartes et des teeshirts à l’effigie du journaliste détenu à la prison de Sébikhotane pour « diffusion d’informations militaires non autorisées par la hiérarchie, recel de documents administratifs et militaires, diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques. », tous ont battu le pavé sous haute surveillance des forces de police et de la Gendarmerie nationale.
Très critique à l’égard du régime en place, Pape Alé Niang, patron du site d’information Dakar Matin a été arrêté le 6 novembre par des éléments de la sureté urbaine alors qu’il faisait changer des roues de son véhicule sans convocation préalable. Conduit à la Police centrale, il sera par la suite placé en garde à vue pour « divulgation d’informations de nature à nuire à la défense nationale, recel de documents administratifs et militaires et diffusion de fausses nouvelles. Déféré au Parquet le 9 novembre, il est inculpé et placé en détention préventive à la Maison d’arrêt de Sébikotane.
Cette procédure fait suite à la diffusion par le journaliste d’un rapport d’enquête interne de la Gendarmerie qui aurait mouillé l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Gueye, l’ancien patron de la Section de recherche de la Gendarmerie, le commandant Mbengue, et l’actuel Haut commandant de la Gendarmerie nationale dans la falsification de procès-verbal d’enquête. Ceci, dans le but de corser les accusations de « viols répétés et menaces de mort » avec arme portées par Adji Sarr contre l’opposant Ousmane Sonko. Ce rapport interne de la Gendarmerie nationale serait commandité par l’ex Haut commandant de la Gendarmerie nationale, le général Jean Baptiste Tine à la suite des accusations de « violation de ses obligations militaires » contre le capitaine Seydina Oumar Touré, alors officier de police judiciaire à la section de recherches de la Gendarmerie qui avait mené l’enquête préliminaire dans le cadre de cette affaire opposant Adji Sarr et Ousmane Sonko.
DR ABDOURAHMANE DIOUF, PRESIDENT DU PARTI AWALE : « Je suis là en tant qu’homme politique, (…) indigné par le fait que notre démocratie est en train de partir en vrille »
Je suis là en tant qu’homme politique mais aussi en tant que sénégalais indigné par le fait que notre démocratie est en train de partir en vrille. Nous avons élu un président, Macky Sall, suivant des principes très démocratiques sans lesquels il n’aurait jamais pu être président de la République parce que nous connaissons tous son parcours. C’est parce que les Sénégalais ont la poitrine large, c’est parce que nous avons des préceptes démocratiques qui sont ancrés chez nous depuis longtemps qu’il a pu devenir président de la République. Seulement, nous constatons depuis qu’il a pris fonction, il s’attelé à annuler toutes ces règles démocratiques pour se donner un règne à la limite infini. Il a perdu son premier mandat à faire de la traque de ses opposants en emprisonnant : Karim Wade, Khalifa Sall. Il n’était pas focalisé sur les intérêts des Sénégalais mais travailler à éliminer des opposants susceptibles de le remplacer, ce qui a fait échouer son premier mandat. Mais, après sa réélection pour son second et dernier mandat, comme il est entouré par des gens qui ne pensent qu’à leur propre intérêt en mettant de côté ceux du Sénégal, ces derniers sont en train de l’induire en erreur en le faisant croire qu’il peut avoir une troisième candidature. Il n’a plus les yeux fixés sur le Sénégal mais sur sa seule ambition de continuer à être président au-delà de 2024. Et, pour cela, il va emprisonner Pape Alé Niang, il va certainement emprisonner encore d’autres journalistes et d’autres opposants politiques et même des gens de la société civile pour faire en sorte qu’il n’y ait aucune voix discordante par rapport à lui. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour lui dire, tous unis que nous sommes prêts à reprendre notre Sénégal et que pour les 14 mois qui lui restent comme président de la République, il n’a qu’à gérer les affaires courantes pour nous rendre notre pays, au moins, tel que nous lui avons donné ».
MOUSSA TAYE, CONSEIL EN POLITIQUE DE KHALIFA ABABACAR SALL « Ce combat que mènent les acteurs de la presse n’est pas exclusivement pour la libération de Pape Alé Niang »
« C’est une mobilisation exceptionnelle. Au-delà des journalistes, c’est tous les Sénégalais qui se sont mobilisés aujourd’hui : la société civile est là, les hommes politiques sont là, tous les Sénégalais épris de paix, de justice et de démocratie sont là, aujourd’hui pour dire non au monstre et dire oui au respect des droits de l’homme et de la liberté. Personnellement, je pense que cette liberté commence par celle de la presse. Dans un pays où, il n’y a pas de liberté de la presse, il n’y a pas de liberté. Donc, ce combat que mènent les acteurs de la presse n’est pas exclusivement pour la libération de Pape Alé Niang mais un combat de principe pour la démocratie et la liberté dans ce pays ».
SEYDI GASSAMA, DIRECTEUR EXECUTIF DE LA SECTION SENEGALAISE D'AMNESTY INTERNATIONAL : « Le message de cette mobilisation exceptionnelle, c’est de dire au président Macky Sall qu’il a atteint une limite qu’il ne doit pas franchir »
« On a eu une mobilisation exceptionnelle de la presse d’abord, corporation à laquelle appartient Pape Alé Niang, mais aussi des citoyens sénégalais tous âges confondus pour soutenir non seulement la liberté de la presse mais aussi le droit des citoyens à l’information. Il s’agit là de deux droits fondamentaux en démocratie mais qui sont, aujourd’hui, menacés par les dérives autoritaires du pouvoir en place. Nous ne pouvons pas, aujourd’hui, compter sur la justice pour nous protéger contre ces dérives-là. Le seul rempart que nous disposons, c’est la mobilisation citoyenne. Les citoyens doivent pouvoir, chaque fois que les libertés sont en danger, quel que soit leur appartenance politique ou sociale, se mobiliser pour dire non et montrer à l’Etat la limite qu’il ne faut pas franchir. Aujourd’hui, le message de cette mobilisation exceptionnelle, c’est de dire au président, Macky Sall qu’il a atteint une limite qu’il ne doit pas franchir. Pape Alé Niang doit être libéré immédiatement, la presse doit pouvoir continuer à faire son travail librement parce qu’il n’y a pas de démocratie sans liberté de la presse ».
LES JOURNALISTES PRENNENT LA RUE
La presse sénégalaise a organisé hier, vendredi 18 novembre, une marche pour exiger la libération du journaliste d'investigation Pape Alé Niang, placé sous mandat de dépôt le 9 novembre dernier.
PAPA MOUSSA CAMARA (STAGIAIRE) & N.C. G |
Publication 19/11/2022
La presse sénégalaise a organisé hier, vendredi 18 novembre, une marche pour exiger la libération du journaliste d'investigation Pape Alé Niang, placé sous mandat de dépôt le 9 novembre dernier. Des journalistes, des membres de la société civile, des syndicalistes, des hommes politiques, etc. ont pris part à cette manifestation pour réclamer la libération immédiate et sans condition du directeur de publication du site d'informations Dakar Matin.
L a presse sénégalaise ne badine pas avec sa liberté d'expression. Elle a organisé hier, vendredi 18 novembre, une marche pour exiger la libération immédiate et sans condition du journaliste d'investigation Pape Alé Niang. Ce dernier a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le Tribunal de Dakar, le 9 novembre dernier, après trois jours en garde à vue. Plusieurs manifestants se sont rassemblés devant le portail de l'Ecole normale supérieure de Dakar, avant de rallier à pied le rond-point Jet d'eau.
Au cours de la marche, la foule a scandé des slogans du genre : «Libérez Pape Alé» ou encore «Macky Sall dictateur». Sur les pancartes brandies, on pouvait lire : «La place d'un journaliste n'est pas en prison mais dans les rédactions», «Non aux entraves contre la liberté de la presse», «Pape Alé et moi, c'est toi, c'est nous tous» ou alors «Au Sénégal, la liberté d'expression est en danger», etc. L'effigie du directeur de publication de Dakar Matin a été placée sur les t-shirts blancs qui ont été distribués aux manifestants. Les phrases comme «À bas le monstre» et «Libérez Pape Alé» sont inscrites sur ces mêmes uniformes. Sans omettre les brassards rouges agités ou portés à cette occasion. D'aucuns, s'y prenaient avec des sifflets.
Des organisations de la société civile comme le mouvement Y'en a marre, le Collectif pour la Libération des Détenus politiques (COLIDEP) et le syndicat d'enseignants SELS Authentique ont pris part à ce rassemblement, mais aussi des formations politiques, à l'image du Pastef Les Patriotes, de Takhawu Dakar et du Mouvement AGIR.
Baye Oumar Gueye, le directeur général de Sud Fm a aussi été au rendez-vous. Selon lui, sa «présence est naturelle et nécessaire», parce que, explique-t-il, le journaliste détenu «n'est pas n'importe qui pour Sud». «Il (Pape Alé Niang, Ndlr) a fait ses débuts à Sud et il y a été formé. S'il est dans des difficultés et que nous connaissons les motifs pour lesquels il a été arrêté, on ne peut qu'être là à ses côtés. C'est pour cela que je suis à la tête d'une importante délégation de la rédaction pour manifester et lui dire de rester encore debout et d'être fort. Nous à Sud, on ne connait pas la peur parce qu'on a été à bonne école, parce que celui qui nous a formés a toujours été debout. Nous avons été dans tous les combats sur le plan démocratique. Il n’y a pas de raison, c'est une étape normale de se mobiliser pour exiger sa libération immédiate», a déclaré M. Guèye.
Et de poursuivre : «Les motifs pour lesquels il a été arrêté montrent si besoin en était, qu'il a été arrêté par des gens qui voulaient uniquement son arrestation, mais qui ne cherchaient pas à ce que la vérité soit dite de façon claire. C'est pour cela qu'il ont commandité à partir d'un procureur qui a instruit à charge et qui a demandé à ce qu'un juge d'instruction poursuive en ne lui accordant aucune possibilité.» «Il ne reste aucune alternative que de se battre pour exiger sa libération immédiate et sans condition», a fait savoir Baye Oumar Gueye.
Une des figures du panthéon des quatre mousquetaires de la presse sénégalaise, Mamadou Oumar Ndiaye, le directeur de publication du quotidien «Le Témoin» a, de son côté, rappelé que la liberté de la presse est le résultat de luttes au Sénégal. «Je viens vous transmettre à vous la jeune génération le message des anciens. Je ne peux pas le transmettre au nom de Babacar Touré, ni de Sidi Lamine Niasse qui ne sont plus de ce monde. Mais c'est avec eux que nous avons mené les premiers pas pour la liberté de la presse dans ce pays. Ils ne sont plus de ce monde, mais Dieu m'a donné la chance d'être ici parmi vous, donc des quatre mousquetaires de 1990. Laye Bamba et moi sont les seuls encore vivants», at-il dit pour rappeler. Non sans arranger la foule : «Laye Bamba pour des raisons institutionnelles n'a pas pu être ici, mais moi je suis ici pour vous dire que votre combat est le nôtre, que nous vous soutenons, il ne faut pas baisser la garde, il faut continuer la mobilisation jusqu'à la victoire totale, c'est-à-dire jusqu'à la libération de Pape Alé Niang.»
«Dans les mêmes circonstances de mobilisation, poursuit le doyen, nous avions eu en 2004 à mener le combat pour la libération de Madiambal Diagne et ce combat s'était soldé par un succès éclatant et justement le président Macky Sall était à l'époque le Premier ministre avec qui nous avions négocié la libération de Madiambal Diagne (...) On comprend d'autant mal que le président Macky Sall qui avait joué un rôle déterminant pour la libération de Madiambal Diagne soit celui-là même aujourd'hui qui emprisonne Pape Alé.» Pour mémoire, le journaliste Pape Alé Niang est inculpé des chefs de divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la Défense nationale ; recel de documents administratifs et militaires ; diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques. Il risque cinq (05) ans de prison.