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17 juin 2025
Par THECONVERSATION.COM
JOLOF RICE : APRES LA LABELLISATION, LES DEFIS QUI ATTENDENT LE SENEGAL
Le Jolof rice ou riz au poisson - appelé également ceebu jën, selon l’orthographe wolof - a été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco à la demande du Sénégal
Le Jolof rice ou riz au poisson - appelé également ceebu jën, selon l’orthographe wolof - a été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco à la demande du Sénégal. Au-delà du débat entre nations ouest-africaines sur la paternité de ce mets, les défis qui attendent le Sénégal pour tirer profit de cette reconnaissance sont nombreux.
L’origine de ce plat est liée, d’abord, à un point d’histoire. Précisément, la colonisation a substitué aux cultures vivrières la brisure de riz, importée à partir de l’Indochine. Ensuite, interviendra ce que nous avons appelé dans notre livre Le ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais le coup de génie des autochtones, notamment des Saint-louisiens. Sous ce rapport, la principale curiosité était la suivante : comment réussir, à partir de ce qu’on n’a pas produit, à créer du tout à fait nouveau. Et en l’occurrence, pour le ceebu jën, ce n’est pas uniquement le riz qui est exporté. Excepté le poisson, pratiquement toutes ses composantes essentielles témoignent, par leur provenance, d’une économie extravertie.
LA LEGENDE PENDA MBAYE
Le riz sera l’objet d’un traitement original, au terme duquel sera inventé un mets méconnu aussi bien de ceux-là qui ont la culture du riz que des producteurs des légumes. Au nom de riz au poisson est régulièrement accolé le nom d’une femme, Penda Mbaye. Si nul ne conteste cette filiation entre ce plat et cette dame, il reste que de sérieuses informations sur l’identité de cette femme, sur le lieu et l’époque où elle a vécu et sur les conditions de la création de ce mets font cruellement défaut. C’est pourquoi nous avons affirmé dans notre livre qu’elle a bien vite quitté l’histoire pour se tailler une place de choix dans la légende.
Le colon trouvera la stratégie idoine pour « accrocher » ses sujets. L’acte un fut de mettre sous dépendance du riz tous ces déconnectés des activités agricoles, venus tenter de faire fortune dans les marchés à Saint-Louis, une des portes d’entrée des Occidentaux et, pendant une bonne période, capitale de l’Afrique Occidentale Française.
Suivront, ensuite, les paysans, premières victimes de l’économie désarticulée par la disparition programmée des cultures vivrières. Si on ajoute à ces franges, les enseignants, les différents agents de l’administration et les militaires, on comprend mieux le processus pernicieux de promotion du riz.
Débordant les centres urbains, le riz sera consommé sur, pratiquement, l’essentiel de la colonie du Sénégal. Et, à la faveur du brassage, les « étrangers », en épousant des Saint-Louisiennes, ramènent à leur terroir d’origine leur « douce moitié » qui ne rate pas l’occasion de faire goûter à leur nouvelle famille les délices du riz au poisson. Conjuguant expertise et coquetterie, elle « s’amusera » à servir le riz au poisson dans ses différentes déclinaisons : riz rouge, riz blanc sauce goorjigèen – ce mets à cheval sur le riz rouge et le riz blanc est appelé riz homme-femme.
ENJEUX GASTRODIPLOMATIQUES
Du succès de la stratégie de promotion du riz par les forces coloniales a résulté l’ancrage d’une économie foncièrement extravertie. Des indépendances à nos jours, des efforts ont été fournis pour produire du riz en Casamance et dans la région de Saint-Louis. Dans le même mouvement, l’exploitation des zones maraîchères des Niayes et du Gandiol a contribué à répondre au besoin des populations en matière de légumes.
Il a été noté une revendication fort divergente de la paternité du ceebu jën. Cependant, cette controverse n’a jamais débouché sur ces « guerres » qui provoquent souvent des soubresauts de violence dont a parlé Paul Bocuse, surnommé « le pape » de la gastronomie française. Pour illustration, il souligne que lors de la venue de Barack Obama, en 2013, en Israël, les Palestiniens avaient estimé qu’en servant au président americain du houmous, leurs voisins avaient commis un « vol de leur héritage culturel». L’auteur indique que, outre le houmous, le falafel, autre mets fort prisé de cette région, est aussi objet de la même « guerre » entre le Liban et Israël.
Nigérians et Ghanéens ont revendiqué la paternité du Jolof rice. Mais, dans notre livre, nous indiquons que la « sénégalité » de ce plat est d’autant plus établie que la référence au « Jolof », ancien royaume, constitutif du Sénégal, n’est pas une simple clause de style.
Comme il arrive dans l’histoire, quand un art atteint une certaine notoriété, sa paternité devient objet de controverses. Il s’y ajoute que les transformations et les différentes déclinaisons subies par le mets peuvent contribuer à brouiller les repères historiques. En l’occurrence, lorsque que le ceebu jën renvoie exclusivement au riz au poisson, le jolof rice s’accommode, de manière indifférenciée aussi bien de la viande, du poulet que du poisson. Sans doute, il s’agit d’un enrichissement indéniable, mais dans le patrimoine originel, il existe des codes qui permettent de distinguer les différents types de plats. Nous pensons d’ailleurs qu’aujourd’hui la question de la paternité soulève de moins en moins de passion.
LES DEFIS A RELEVER
Depuis décembre 2021, l’Unesco a intégré le ceebu jën sur la liste du patrimoine immatériel l’humanité. Cette labellisation par l’Unesco de la version sénégalaise du riz au poisson a, d’abord, le mérite de valoriser ce que les Sénégalais ont à un double niveau. Ce classement de cet art culinaire dans le trésor de l’humanité est une reconnaissance d’un savoir-faire, partie intégrale du patrimoine immatériel. Et c’est toujours bon pour le mental des Africains. Il s’agit aussi d’un encouragement à fournir un effort plus soutenu pour faire du consommer local une réalité, voire un réflexe.
Cette labellisation a sans doute aussi des incidences tout à fait positives pour l’économie, le tourisme, l’agriculture, la pêche, la restauration, etc. Il n’est pas non plus superflu d’y intégrer les enjeux dans le cadre de la gastrodiplomatie. Toutefois, mettre à profit tous ces avantages exige que le Sénégal veille davantage sur ses ressources halieutiques et, surtout, règle, pour de bon, la récurrente question de l’autosuffisance en riz pour mettre un terme à cette perversion scandaleuse consistant à se nourrir de ce que l’on ne produit pas.
Le Sénégal, dont la réputation repose davantage sur son rayonnement culturel et sa diplomatie, a tout intérêt à s’inscrire dans cette mouvance. Ainsi, il lui reviendra de revaloriser, en plus du riz au poisson, tout son patrimoine gastronomique, afin d’en faire un atout supplémentaire au profit du rôle qu’il entend jouer dans le concert des nations.
Dans cet esprit, l’Institut de technologie alimentaire retrouverait une nouvelle jeunesse. A cet établissement public, créé en 1963, avait été assignée la mission de recherche développement en alimentation et nutrition.
Dans cet esprit de valoriser le riche patrimoine sénégalais, l’institut pourrait se fixer comme objectif de promouvoir tout ce remarquable consommable sénégalais à base de mil ou de fruits locaux. Et pour relever ce défi, le Sénégal serait bien inspiré de mettre à profit toute l’expertise avérée des institutions de recherche, des universités, de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta et de la Vallée du fleuve (Saed), d’Africa Rice et des différents acteurs de son économie.
Cet article a été écrit avec la contribution de Alpha Amadou Sy, co-auteur du livre Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais.
THECONVERSATION.COM
LA PRESSE SE RADICALISE AU SUJET DE L'EMPRISONNEMENT DE PAPE ALÉ NIANG
Le bras de fer entre le régime en place et la presse se poursuit. Le Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang, du nom du journaliste d'investigation placé sous mandat de dépôt le mercredi 9 novembre 2022, défie le gouvernement
Le torchon brûle entre le gouvernement du Sénégal et les acteurs des médias. Le Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang, du nom du journaliste d'investigation placé sous mandat de dépôt, le mercredi 9 novembre dernier, a organisé son propre «Conseil des médias» le jour même où se tient le Conseil des ministres officiel. Ce, pour exiger la libération sans condition du journaliste, par ailleurs, directeur de publication du site d'informations DakarMatin. Ce rendez-vous parallèle a eu lieu hier, mercredi 16 novembre, à la Maison de la presse Babacar Touré.
Le bras de fer entre le régime en place et la presse se poursuit. Le Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang, du nom du journaliste d'investigation placé sous mandat de dépôt le mercredi 9 novembre 2022, défie le gouvernement du Sénégal. Il a organisé son propre «Conseil des médias» le même jour où se déroule habituellement le Conseil des ministres, une réunion hebdomadaire officielle du gouvernement présidée par le chef de l’Etat, Macky Sall. Lors de ce rassemblement parallèle organisé hier, mercredi 16 novembre, à la Maison de la presse Babacar Touré, les acteurs des médias ont brandi des brassards rouges et exigé la libération inconditionnelle de leur confère, le directeur de publication du site d'informations DakarMatin. «Je dois d'abord commencer par dire la signification de la manifestation de la journée d'aujourd'hui. Cette manifestation est un des points inscrits dans le plan d'actions qui a été élaboré par le Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang», a précisé le journaliste Momar Diongue, membre du collectif. «Pourquoi avons-nous choisi ce rassemblement en direction de la marche ? Pourquoi ce jour ? C'est parce que ce mercredi correspondant à la tenue du Conseil des ministres au Palais de la République où le président de la République Macky Sall rencontre ses ministres pour discuter avec eux de la marche des affaires du pays. Et nous, aujourd'hui, notre Conseil des ministres, c’est ce Conseil des médias que nous tenons pour parler aux Sénégalais sur un point qui nous tient vraiment à cœur, à savoir la libération de Pape Alé Niang.»
Et d'ajouter : «Cette manifestation est aussi destinée à rassembler toute la corporation autour de cette cause. Jusque-là, nous avons eu à rencontrer, en tant que Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang, les avocats qui assurent sa défense, les organisations des droits humains. On s'est dit qu'il y avait lieu, à quelques jours de la marche prévue vendredi prochain, de rassembler toute la corporation pour préparer la mobilisation. C'est donc une sorte de veillée que nous organisions aujourd'hui. Nous convions tous les Sénégalais à en comprendre le sens et à savoir que si nous en sommes aujourd'hui là, c'est parce qu'il y a une obligation que nous avons vis-à-vis du peuple que nous voulons respecter et qui nous vaut, aujourd'hui, des brimades, des agressions contre la profession, des injures, des propos calomnieux et même la prison ; comme c'est le cas aujourd'hui avec Pape Alé Niang.» Le journaliste et analyste politique insiste qu'il «faudrait que les Sénégalais sachent qu'au-delà de Pape Alé Niang, c'est un combat pour la liberté au Sénégal, pour la démocratie et pour la liberté d'expression.»
LE SÉNÉGAL SUR LA LISTE ROUGE DU COMITÉ POUR LA PROTECTION DES JOURNALISTES (CPJ) ?
Momar Diongue de mettre en garde le gouvernement de Macky Sall. «Tant que Pape Alé Niang sera dans les lieux de détention, nous allons continuer à mettre la pression sur le gouvernement. Sous ce registre, nous venons d'avoir aujourd'hui un soutien de taille à travers le Comité pour la Protection des Journalistes basé aux États-Unis et qui est l'équivalent de Reporter sans Frontières, qui s'est engagé, si au-delà du 1er décembre Pape Alé Niang n'est pas libéré, d'inscrire le Sénégal sur la liste rouge des pays où les journalistes sont malmenés ou en danger. Ce qui serait très dévalorisant pour l'image de notre pays», a-t-il, notamment dit.
Quant au représentant de Reporter Sans Frontières (RSF) au Sénégal, Sadibou Marone, il a de son côté, exprimé le soutien de son organisation aux journalistes manifestants. «Je suis venu vous apporter la solidarité internationale de Reporter sans Frontières, à travers l'ensemble de ses réseaux dans 180 pays dans le monde, y compris le Sénégal. Le message que nous avons lancé le 6 novembre, quand Pape Alé a été interpellé, reste le même. C'est un message clé. La place de Pape Alé n'est pas la prison», a déclaré M. Marone devant ses confrères. Non sans indiquer : «Dans un pays comme le Sénégal, il est vraiment très anachronique d'arrêter un journaliste et de le mettre en prison.»
«LES ASSOCIATIONS DE PRESSE SONT TRES OUVERTES POUR PARLER AVEC LES AUTORITES, SE METTRE AUTOUR D'UNE TABLE ET DISCUTER»
Dans la même veine, le journaliste du quotidien national «Le Soleil» invite à la libération de son confrère et appelle les autorités à s'ouvrir au dialogue. «J'en profite pour demander aux autorités de libérer Pape Alé Niang. Sa place n'est pas la prison. J'en profite également pour apporter notre soutien à la Coordination des Associations de Presse du Sénégal (CAP), avec laquelle nous sommes en train de travailler pour porter davantage le plaidoyer. Et quand je dis plaidoyer, je ne dis pas pression, ça veut dire que les associations de presse d'une manière générale sont très ouvertes pour parler avec les autorités. De l'autre côté, nous lançons un appel aux autorités pour qu'elles puissent avoir la même dimension que les associations de presse pour pouvoir se mettre autour d'une table et discuter. Il y va des enjeux démocratiques dans ce pays-là, mais il y va surtout fondamentalement de la liberté de la presse», a plaidé le représentant de RSF au Sénégal.
Par ailleurs, le Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang a profité de cette tribune pour donner rendez-vous à tous les Sénégalais pour la prochaine marche en soutien au journaliste incarcéré, prévue ce vendredi à 15H, avec comme point de départ devant le portail l'ex-Ecole normale supérieure (ENS, actuel FASTEF). Ensuite, les manifestants vont rallier ensemble le rond-point Jet d'Eau où les prises de parole auront lieu. Pape Alé Niang est poursuivi des chefs d'inculpation suivants : «divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la Défense nationale ; recel de documents administratifs et militaires ; diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques», à en croire Me Cheikh Koureyssi Ba, l'un de ses avocats. Le directeur de publication de DakarMatin risque cinq (05) ans de prison.
LE HCCT EN SURSIS
À l'heure du marathon budgétaire qui s'ouvre à l'Assemblée nationale ce jeudi 17 novembre, l'incertitude plane autour de l'avenir de l'institution dont le renouvellement des membres a été récemment boycotté par les députés de l'opposition
Le top de départ du marathon budgétaire 2023 sera donné ce jeudi 17 novembre 2022 par les députés de la 14ème législature qui vont examiner le projet de Loi de finances 2023 et procéder ensuite à l’adoption du budget des différentes institutions de la République. Cependant, contrairement à la routine des dix dernières années où le vote du budget de ces institutions n’a été qu’une simple formalité, la position hostile des députés de l’opposition parlementaire vis-à-vis du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) fait planer une grande incertitude au-dessus de cet exercice.
C’est parti ! Les députés de la 14ème législature vont donner le top départ du marathon budgétaire 2023 ce jeudi 17 novembre 2022. Le programme de cette première journée sera consacré à l’examen du projet de Loi de finances 2023 et le vote du budget du ministère des sports.
En présence du ministre des Finances et du budget qui ouvrira le bal de cette session budgétaire 2023, les députés, vont examiner les différentes rubriques de ce projet de Loi de finances 2023 notamment : les recettes et la dette publique. Une fois ce cap franchi, les parlementaires vont ensuite procéder à l’adoption du budget des différentes institutions de la République.
Il s’agit entre autres, de la Présidence de la République, de l’Assemblée nationale, du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), du Conseil économique, social et environnemental (CESE), de la Cour suprême, du Conseil constitutionnel, de la Cour des comptes et de la Primature. Cependant, une grande incertitude plane sur le vote des crédits alloués à ces institutions de la République cette année au-dessus de cet exercice, contrairement à la routine des dix dernières années où le vote du budget de ces institutions n’a été qu’une simple formalité.
Et pour cause, la position radicale des députés de l’opposition parlementaire du groupe parlementaire «Libertés, démocratie et changement» de la coalition Wallu Sénégal et ceux du groupe de Yewwi Askan Wi, visà-vis du Haut Conseil des collectivités territoriales (Hcct), considéré comme une «institution budgétivore qui ne sert qu’à caser une clientèle politique» fait planer un grand doute sur le renouvellement des crédits de cette institution voire de toutes les autres.
Regroupés au sein l’inter-coalition Yewwi-Wallu, ces deux coalitions qui incarnent l’opposition parlementaire représentent 80 sièges contre 82 pour la coalition au pouvoir. Lors des élections législatives du 31 juillet, elles avaient battu campagne pour la suppression du HCCT et l’orientation des fonds alloués à son fonctionnement vers d’autres secteurs plus stratégiques et prioritaires comme la gestion des inondations.
Ainsi, pour rester conforme à cette position, ces deux coalitions avaient ainsi annoncé le 10 août dernier lors d’un point de presse leur décision de boycotter les élections de renouvellement du mandat des membres du HCCT, le 4 septembre. «L’inter-coalition Wallu-Yewwi est une inter-coalition très sérieuse, composée de personnalités soucieuses des conditions pénibles de vie des Sénégalais. Ce haut conseil ne sert à rien et les fonds qui lui sont alloués peuvent servir à soulager les souffrances des Sénégalais. C’est pour cela que l’inter-coalition a décidé à l’unanimité de ne pas participer à ces élections au HCCT», avait déclaré leur porte-parole du jour, Déthié Fall, mandataire national de Yewwi Askan Wi. Confortant cette position, Cheikh Tidiane Dièye est allé plus loin en faisant remarquer au sujet de ce boycott qu’il «ne s’agit pas d’un boycott mais d’une posture de constance puisque dans son programme de législature l’inter-coalition s’était engagée une fois majoritaire à l’Assemblée nationale, de supprimer le HCCT».
Aujourd’hui, toutes les interrogations tournent autour de la posture que vont adopter les députés de l’opposition par rapport au budget de cette institution dont ils ont boycotté les élections de renouvellement, il y a juste quelques jours. Un boycott qui avait d’ailleurs permis à la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar a raflé 78 sièges sur les 80.
Le 20 octobre dernier, le chef de l’Etat a signé le décret déterminant la liste des 150 membres de cette institution en procédant en même temps à la nomination des 70 membres manquants. Parmi ceux-ci, on peut citer entre autres, le maire de Diamniadio, Mamadou Moulaye Guèye, Landing Savané leader de And Jëf/Authentique, Samba Bathily Diallo, ex-maire de Ouakam, Souty Touré, ancien ministre d’Abdou Diouf et Sg du Parti Socialiste Authentique (Psa), Maouloud Diakhate de l’Afp, l’ex-député socialiste de la treizième législature, Juliette Paul Zingua et son ex-collègue député de l’Apr, Amadou Mbery Sylla par ailleurs, président du Conseil départemental de Louga.
Pour rappel, il est prévu cette année pour la Présidence de la République du Sénégal un budget de 71,1 milliards de francs Cfa contre 72,2 milliards de francs Cfa en 2022. La Primature qui a été remis sur les rails est crédité de 29,4 milliards de francs Cfa contre 48,3 milliards de francs Cfa en 2020 avant sa suppression. L’Assemblée nationale arrive en troisième place avec 20,7 milliards de francs Cfa contre 17,2 milliards de francs Cfa en 2022.
S’agissant du Haut Conseil des collectivités territoriales (Hcct), une légère hausse a été constatée dans son budget qui passe de 8,5 milliards de francs CFA en 2022 à 9,1 milliards de francs CFA. Le Conseil économique social et environnemental (Cese) campe sur ses 7,5 milliards de francs CFA. La répartition du budget des autres institutions s’établisse comme suite : 1.233.583.600 FCFA pour le Conseil constitutionnel, 595.066.136 FCFA pour la Cour suprême, la Cour des Comptes et le Secrétariat général du Gouvernement ont respectivement 8.595.066.136 FCFA et 27.029.796.583 FCFA.
ISMAÏLA MADIOR FALL, MINISTRE DE LA JUSTICE, «Si l’Assemblée bloque le budget, le président peut promulguer...»
Invité de l’émission «Jury du dimanche» le 14 octobre dernier, chez nos confrères de iRadio et iTv, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, répondant à une interpellation sur la sortie du président du groupe Wallu Sénégal, Mamadou Lamine Thiam assurant que «l’opposition ne votera pas le budget les yeux fermés», avait écarté tout risque de blocage du budget 2023. «Si par exemple l’Assemblée bloque le budget, le président peut promulguer le projet de loi de finances préparé par le ministre des Finances. Si également on bloque le fonctionnement des institutions, l’article 52 de la Constitution prévoit que le Président peut gouverner par ordonnance. L’Assemblée siège mais le Président gouverne par ordonnance», avait prévenu le Garde des Sceaux. Et le ministre de la Justice d’insister, «et si les députés exigent que le Président promulgue une loi, le président peut convoquer la loi pour une seconde lecture. Et lorsque la loi est convoquée pour une seconde lecture, il leur faut un 3/5 pour briser le véto présidentiel». Cette sortie du Professeur Ismaïla Madior Fall a-t-elle été savamment orchestrée en perspective d’un éventuel blocage de l’Assemblée nationale ? Wait and see !
Par Alassane THIAM
SADIO, TU NOUS RENDS FOU
Tu crois que tu vas nous laisser regarder cette coupe du monde sans toi. Jeune homme, ce n’est pas possible, si tu ne pars pas, nous déclarons forfait avec les conséquences que ton pays subira
Le titre du journal français l’équipe : «Sadio Mané, forfait pour la coupe du monde» a créé une onde de choc au Sénégal, dans la diaspora et plus particulièrement en France.
Sadio, il est temps d’arrêter de jouer avec nos nerfs. Tu rates un pénalty en cours de jeu, lors de la finale de la dernière coupe d’Afrique, tu fais vibrer tout le Sénégal en inscrivant le but victorieux qui a fait déferler ton peuple partout dans le monde. Tu inscris encore le but sur pénalty qui nous conduit à la coupe du monde au Qatar
Et maintenant, cher Sadio, tu crois que tu vas nous laisser regarder cette coupe du monde sans toi. Jeune homme, ce n’est pas possible, si tu ne pars pas, nous déclarons forfait avec les conséquences que ton pays subira. Dis-moi tout simplement que tu seras très présent après les poules éliminatoires. Ici, en France, les sénégalais pensent que leur pays sera champion du monde avec toi. Ils chambrent les français avec une flopée de vedettes qu’ils souhaitent rencontrer et battre comme en 2002.
Dans les cafés et restaurants, on nous appelle Mané ou Sadio, tu nous fais perdre nos prénoms et nous en sommes fiers. Nous voulons tout simplement vibrer, toujours à la dernière minute, perdre l’équilibre, pleurer de plaisir et réanimer nos compatriotes fragiles.
Sadio, tu as rendu tes compatriotes fous car ils croient dur comme fer que leur pays sera champion du monde. Cette probabilité est inquiétante parce que le 18 décembre 2022, date de la finale sera le jour le plus long et la communion risque d’être étouffante. Les médecins et le personnel médical doivent être mobilisés pour venir en aide aux sénégalais qui risquent de «tomber dans les pommes». (Attaques cardiaques, tachycardies, etc.)
Sadio, tu nous rends fou, viens quand-même, joue un peu, sinon est-ce que je vais regarder la coupe du monde ? Peut-être quand même, mais avec beaucoup d’amertume.