SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
16 juin 2025
LE CERTIFICAT MÉDICAL ET L’ACTE NOTARIÉ À LA CROISÉE DES CHEMINS DE LA CONTESTATION
Si les procureurs et les juges ne sont pas liés par l’avis du médecin ou du notaire, c’est parce qu’ils évitent de tomber dans le « piège » ou la bienveillance des certificats et actes de complaisance
Courant novembre 2012, il y a exactement 10 ans, Karim Meissa Wade avait été convoqué par la Section de Recherches de la Gendarmerie. Face aux enquêteurs, il avait vigoureusement contesté les 99 % du patrimoine que lui imputait la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (Crei). Preuves — plus précisément des actes notariés — à l’appui, il avait montré que ces entreprises et biens immobiliers appartiennent juridiquement et financièrement à Bibo Bourgi et Pape Mamadou Pouye. Au finish, on l’a vu, une simple déclaration d’un témoin s’était substituée à des actes notariés. Un état de fait similaire dans l’affaire Ousmane Sonko où un certificat médical à « décharge » pour l’accusé a été multiplié par zéro par une simple déclaration de l’accusatrice Adji Sarr. Acte notarié et certificat médical, deux pièces maitresses à la croisée des chemins…de la contestation. Ou de la récusation par les juges. « Le Témoin » a enquêté.
Si l’acte notarié était une « sorcière », force est de constater qu’elle a été chassée des Cours et Tribunaux avant d’être persécutée, déshabillée et réduite à sa plus simple expression…juridique. C’était courant 2012 lorsque l’ancien ministre d’Etat Karim Wade avait été convoqué et entendu à la Section de recherches de la gendarmerie dans le cadre de l’enquête ouverte par le procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) contre des dignitaires de l’ancien régime. Face aux enquêteurs, Karim Wade avait vigoureusement contesté 99 % du patrimoine (Ahs, Eden Rock etc.) que lui imputait la Crei. Facile puisque, dans chacune de ces sociétés, les actionnaires étaient clairement identifiés en l’occurrence Bibo Bourgi et Pape Mamadou Pouye en tant qu’actionnaires ou propriétaires pour avoir entièrement libéré leurs parts ou leurs actions. Mieux, la plupart de ces sociétés avaient contracté des emprunts bancaires auprès de la Sgbs et de la Bis pour financer l’acquisition d’équipements. Preuves à l’appui, Bibo Bourgi et Pape Mamadou Pouye avaient posé sur la table des enquêteurs des attestations de prêts et des actes notariés. Naturellement, sur aucun des documents juridiques et relevés bancaires établis ne figurait le nom de Karim Meissa Wade. Contre toute attente, deux témoins cités par le maître des poursuites avaient remis en question tous les actes notariés sur la base de simples déclarations.
Pourtant, nous explique un célèbre notaire dakarois, l’acte notarié est au sommet de la hiérarchie légale des preuves. « L’acte notarié est incontestable, il fait pleine foi. Il n’est possible de rapporter la preuve contraire que par une procédure complexe que l’on appelle l’inscription de faux, qui équivaut par comparaison à contester une décision judiciaire. Par exemple, dans l’affaire de la Crei, il n’y a jamais eu d’inscription de faux à ma connaissance. Car, les actes notariés en question sont authentiques puisqu’ils ont été établis par des notaires officiellement reconnus et installés dans leurs charges. Parce que dans le cadre d’une transaction immobilière ou d’une création d’une société, le recours à un acte notarié est une obligation légale » explique notre notaire. Qui n’oublie pas de rappeler que, lors du procès de la Crei, de simples allégations attribuant un patrimoine à Karim Wade, s’étaient substituées à des actes notariés.
La même chose a également été constatée dans l’affaire opposant la masseuse Adji Sarr à l’opposant Ousmane Sonko. Ici, en lieu et place d’acte notarié, il est question de certificat médical c’est-à-dire un document rédigé par un médecin après interrogatoire et examen d’une personne, constatant ou interprétant des faits d’ordre médical. Aussi bien dans la définition que dans la rédaction d’un certificat médical, chaque mot a son importance. Car le certificat médical est une étape cruciale dans une procédure judiciaire. Allez vous aventurer dans les prisons pour constater qu’ils sont très nombreux les détenus à avoir été arrêtés et condamnés sur la base d’un certificat médical. Les uns pour viol, les autres pour coups et blessures constatés à l’examen médical. Par contre, l’affaire Ousmane Sonko/Adji Sarr fait partie des rares cas de viol où le certificat médical ne fait pas foi ! Etabli à « décharge », le certificat médical déposé par la plaignante Adji Sarr s’est complètement métamorphosé à « charge » contre Ousmane Sonko. Pourtant, le médecin-gynécologue a dit n’avoir décelé aucune lésion dans les parties génitales de la victime supposée. « Sauf des déchirures anciennes » a-t-il constaté. Ce, contrairement au réquisitoire introductif du procureur de la République se disant convaincu qu’il y avait bel et bien des viols répétés et menaces. Comme ce fut le cas de l’acte notarié à « décharge » qui n’avait pas pu sauver la tête de Karim Wade, le certificat médical établi par l’homme de l’art et « déchargeant » Ousmane Sonko a été purement et simplement repoussé par le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye.
Avis d’experts…
En tout cas, le Sénégal vit une époque cruciale où l’acte notarié et le certificat médical sont à la croisée des chemins…de la contestation. Et de la « récusation ». N’est-ce pas Me Moustapha Ndoye ? Avant de répondre à cette question, l’éminent avocat prend le soin de préciser qu’il n’est pas intéressé par l’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko. « Pas d’amalgame ! Je parle dans le cadre de faits précis comme dans un cas pratique étudié », a confié Me Ndoye avant d’expliquer : « Tous les avocats et autres juristes vous le diront, un certificat médical établi à la suite d’une plainte pour viol immédiatement après les faits objet de la plainte constitue une pièce de procédure incontournable pour la manifestation de la vérité. Si ce certificat constate l’absence de toute relation sexuelle au moment des faits dénoncés, le débat est clos et l’affaire est classée. On passe à autre chose parce qu’on ne peut pas réinventer la procédure ou semer le doute d’autant plus que les indices graves et concordants pouvant consister en des témoignages provenant de personnes présentes dans les lieux au moment des faits n’existent pas » explique Me Moustapha Ndoye, avocat à la Cour. Son confrère Me Etienne Dione abonde dans le même sens que lui en s’exprimant lui aussi de manière générale. « Permettez-moi d’abord de rappeler que le certificat médical est un document parfois requis pour établir ou asseoir certaines infractions notamment pour les coups et blessures volontaires ou réciproques. Sans oublier les cas d’agression sexuelle. Attention, les textes disent que le procureur de la République ou le directeur de la police judiciaire qui poursuit et surveille les enquêtes des policiers et des gendarmes n’est pas, en principe, lié par le certificat médical. Tout comme les juges du siège et les juges d’instruction lorsque l’affaire arrive au fond devant les Cours et Tribunaux. Mais on peut dire que, dans certains cas, ils ont mains liées et sont obligés de tenir compte du certificat médical. Et surtout si on est dans un cas où la personne présente des coups et blessures physiques clairement visibles. Face à cette situation, le juge a beau être indépendant, il ne saurait et ne pourrait écarter ledit certificat médical. Par rapport à la juridiction sénégalaise, si la durée de l’incapacité totale de travail (ITT) excède 21 jours, le mandat de dépôt est obligatoire. Mais que le certificat médical soit 10 jours, 5 jours ou 21 jours, tout cela dépend de l’appréciation souveraine du substitut du procureur de la République qui peut décider ou non de décerner le mandat de dépôt » explique Me Dione. Qui s’est aussi exprimé sur les certificats médicaux de complaisance qui peuvent faire basculer toute une vie « parce que le certificat médical n’est pas une simple formalité, sa rédaction engage la responsabilité du médecin. Les médecins ne doivent pas sous-estimer les risques d’un certificat médical dont l’intéressé de mauvaise foi sollicite une durée d’incapacité de plus de 21 jours. Donc les médecins ont une grande responsabilité vis-à-vis des certificats médicaux puisqu’ils jouent un rôle très important dans une procédure pénale » a tenu à sensibiliser Me Etienne Dione, avocat.
Demain, la Crei des…mœurs
A l’analyse, force est de croire que si les procureurs et les juges ne sont pas liés par l’avis du médecin ou du notaire, c’est parce qu’ils évitent de tomber dans le « piège » ou la bienveillance des certificats et actes de complaisance. Certes, comparaison n’est pas raison ! Mais à bien des égards, le certificat médical produit par la plaignante Adji Sarr semble figurer dans la catégorie des certificats médicaux qui ne lient pas les maitres des poursuites. Et dès lors que l’avis médical ne fait pas foi, Ousmane Sonko est invité par le juge d’instruction à se soumettre à des tests Adn afin de prouver qu’il n’a pas…violé. Une preuve de salut qui nous renvoie à la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (Crei), une juridiction d’exception où les règles de procédures renversent la charge de la preuve. Autrement dit, c’est désormais à Ousmane Sonko de se débrouiller pour apporter des éléments de preuve pouvant établir son innocence ! Une acrobatie judiciaire qui ne garantit pas le droit à un procès équitable aux personnes inculpées. A cet effet, il risque de subir le même sort que Karim Wade c’està-dire comparaitre, un jour, devant la Crei…des mœurs.
Macron enfourche le cheval de Macky
Le chef de l’Etat du Sénégal ne sera pas seul dans sa lutte acharnée pour que l’Afrique ait un siège permanent à l’Organisation des Nations Unies à l’instar des autres grands de ce monde. Son retentissant plaidoyer, en sa qualité de Président de l’Ua au sommet de Bali, a résonné fort. En échos à cela, le président français Emmanuel Macron a endossé la position de son homologue sénégalais sans cesse réitérée, à travers un tweet. « La France soutient l’intégration pleine et entière de l’Union africaine au G20 », a-t-il écrit pour ainsi conforter le président de l’Ua Macky Sall de la nécessité même du continent noir d’intégrer les grands ensembles du monde.
Des députés du groupe parlementaire de Wallu éconduits
Les députés du groupe parlementaire liberté-démocratie de la coalition Wallu Sénégal ont été éconduits hier, par le chef du chantier de l’hôpital Aristide Le Dantec qu’ils voulaient visiter. Le président du groupe Mamadou Lamine Thiam et ses collègues, Mame Diarra Fam, Woré Sarr, Abdoulaye Diop, Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly se sont heurtés au refus catégorique du responsable des travaux qui estime qu’il faut prendre certaines dispositions sécuritaires pour faire visiter les parlementaires. Pourtant, le président du groupe parlementaire dit avoir notifié la visite au ministre de la Santé et de l’Action sociale et qu’il n’a été question de demander une quelconque permission. A l’en croire, l’objectif est de constater de visu l’état d’avancement des travaux. Mamadou Lamine Thiam promet d’y revenir avec ses collègues du groupe Liberté-Démocratie pour constater ce qu’on est en train de faire.
Le processus de renouvellement du parc automobile
Le processus de renouvellement du parc automobile au Sénégal est sur la bonne voie avec comme finalité le retrait des «cars rapides » et des véhicules «7 places » de la circulation. L’annonce a été faite hier, par le coordonnateur du Fonds de développement du transport terrestre, Babacar Gaye. A l’en croire, la dynamique est déjà enclenchée pour le retrait de la circulation de ces véhicules. Présidant l’atelier de partage sur les études et activités liées à la modernisation du système du transport public, Babacar Gaye s’est réjoui des efforts déjà consentis en ce qui concerne la modernisation du transport avec la mise en circulation de nouveaux taxis à Saint-Louis et Thiès. A l’en croire, ils sont en train de travailler sur deux mille taxis afin de moderniser le transport urbain en plus du projet de mille et quelques gros porteurs. Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat des transports routiers du Sénégal, Gora Khouma, pense qu’il faut intégrer dans ce programme de renouvellement du parc automobile la modernisation des gares routières.
Plaidoyer pour une professionnalisation de la filière sel
La cheffe de mission du projet ‘’Emploi sel’’ de l’Agence allemande de la coopération internationale (GIZ), Asma Hadj Mabrouk, a estimé qu’il faut travailler à la structuration et à la professionnalisation des acteurs de cette filière sel pour améliorer le système de gestion dans les différentes structures. Elle estime qu’il y a un ‘’grand gap’’ entre les besoins de la clientèle et ce que les producteurs et autres fournisseurs de sel puissent offrir. D’où, selon elle, la nécessité de travailler sur le dialogue de filières entre les différents acteurs pour rapprocher les acheteurs et les producteurs de sel pour qu’ils puissent travailler ensemble, en harmonie. Ce projet ‘’Emplois sel’’, qui vise à améliorer l’écosystème des affaires des acteurs de la filière sel, est mis en œuvre par le groupe allemand de consulting, GFA, et son partenaire UniverSel, dans le cadre du programme ‘’Invest for Jobs au Sénégal’’. Il est financé par la République fédérale d’Allemagne à travers le GIZ. Mme Mabrouk s’exprimait, lors d’une visite de terrain dans les champs de sel des sociétés ‘’Le comptoir du sel’’ et ‘’Le marais salants’’ à Sing-Sing de l’entrepreneure-productrice Awa Sarr Rivet, en compagnie des producteurs des régions de Fatick, Kaffrine et Kaolack, ainsi de la région de Guérande.‘’D’après nos études de marché que nous avons développées aux mois d’avril et mai 2022, nous avons trouvé que la filière sel a besoin d’une grande assistance technique et la structuration et la professionnalisation de la chaîne de valeur sel a besoin d’un coup de pouce, parce que le potentiel du marché et de développement de cette filière sont très importants’’, a-t-elle confié à l’Aps
La bataille des «barbus»
Un collectif composé de Mame Mactar Guèye (Jamra), Serigne Bassirou Mbacké (Cdvm), Adama Mboup (Cdvm), Imam El Hadji Aliou Dia (Dkwh) et Imam El Hadji Lamine Diagne (Dmks) ont décidé de mettre fin aux dérives verbaux de Cheikh Ahmed Cissé. Le collectif va saisir d’une plainte le procureur de la République, la brigade des mœurs et la division de la cybercriminalité dès ce vendredi. Ces plaignants qui suivent cet activiste controversé, ont d’abord essayé de le ramener à de meilleurs sentiments, suite aux vagues d'indignations qu’il ne cesse de susciter sur la toile. D’autant que ses propos sont considérés comme «outrageants, car il ne cesse de remettre en question les fondamentaux de l’Islam». Mais la tentative a été un échec. Car, d’après le collectif, Cheikh Ahmed Cissé est plus que jamais déterminé à pousser «ses perversités sexuelles jusqu'à leur extrême limite, allant jusqu'à préconiser la distribution de préservatifs dans les Mosquées (…), faisant tacitement l'apologie de la fornication et de la banalisation de l'adultère ». Selon Mame Mactar Guèye de Jamra, Cheikh Ahmed Cissé a franchi la ligne rouge en validant «la normalité de l'infidélité conjugale ». A l’en croire, à travers ses délires, l'image respectable de la femme sénégalaise estinjustement malmenée. Aujourd’hui, Mame Mactar Guèye et compagnie pensent que le temps de la parole est révolu, et s'engagent dans le temps de l'action. Dès vendredi, Jamra va déposer la plainte avec les enregistrements audios et vidéos incriminés.
Plans contre le paludisme
Le ministère de la Santé et l’Action Sociale va disposer dès des nouveaux plans nationaux 2022- 2025, dans le cadre de la lutte contre le paludisme. A cet effet, la ministre, Dr Marie Khémess Ngom Ndiaye, présidera aujourd’hui la journée de validation des dits plans. Il s’agit du plaidoyer pour la lutte contre le paludisme, du plan national d’accélération vers l’élimination du palu, et du plan de gestion de la résistance des vecteurs aux insecticides. A travers cette rencontre, la ministre de la Santé veut que les acteurs s’approprient ces trois plans ainsi que les partenaires techniques et financiers. Pour rappel, les statistiques du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP)indiquent que le nombre de cas confirmés de paludisme a considérablement augmenté entre 2020 et 2021, passant de 445 313 cas en 2020 à 536 850 cas en 2021, soit une augmentation de 20,56%. Il en est de même pour le nombre de décès liés au paludisme, qui est passé de 373 en 2020 à 399 en 2021, soit une augmentation de 6,97%. Le Sénégal ne veut pas rater le train de l'élimination du paludisme à l'horizon 2030.
Mbour solidaire à Pape Alé Niang
Les journalistes établis dans la Petite côte ne sont pas en reste dans la lutte pour la libération de notre confrère Pape Alé Niang, directeur de publication du site d'information «Dakarmatin». A l’instar des journalistes de Dakar, ils organisent une manifestation aujourd’hui à Mbour pour dénoncer l’emprisonnement de M. Niang qu’ils considèrent comme une tentative de musellement de la presse.
Un périmètre maraîcher de 21 millions
Le projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Pariis) soulage les femmes du village de Djivente, dans le département d’Oussouye, en leur aménageant un périmètre maraîcher de deux hectares avec des installations de dernière génération, pour un montant de 21 millions Fcfa. En visite dans le périmètre maraîcher des femmes de Djivente, situé dans la commune rurale d’Oukout, l'agroéconomiste de la Banque Mondiale, Fatima Haifa Ndoye Niang par ailleurs chargée du Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (Pariis), s’est dit satisfaite de l’état d’avancement des travaux. Maintenant il faut presser le pas pour qu’elles puissent réceptionner le plus vite le périmètre et commencer leurs activités de maraîchage, a déclaré Mme Niang. Ce bloc maraîcher, qui s’étend sur une superficie de 2 hectares, avait été abandonné par les femmes de Djivente à cause de la vétusté de la grille de protection qui exposait les productions à la merci des animaux en divagation. A l’en croire, ce problème va être, à partir de la fin de l’année, un vieux souvenir, puisque la clôture est aujourd’hui entièrement rénovée. En plus de la protection, un forage de 30 m équipé d’une pompe solaire de 18m3/h, un réseau d’irrigation par un système de goute à goute et deux réservoirs y ont été installés. Il ne reste que quelques aménagements pour mettre le domaine à la disposition des bénéficiaires. Les bénéficiaires affichent le sourire et piaffent d’impatience de renouer avec les activités maraîchères. Le maire d’Oukout, Seydou Kabanéwagne Diédhiou, déclare que cette réalisation est un soulagement pour les braves femmes de la localité.
Programme de restructuration des 5 quartiers de Pikine
La Banque Mondiale et l'Agence Française de Développement (AFD) veulent sortir certains quartiers de Pikine des inondations. Il s'agit des quartiers Guinaw Rail Nord, Guinaw Rail Sud, Thiaroye Gare, Tivaouane Diacksao et Diamaguene Sicap Mbao qui vont bénéficier de ce projet dans le cadre du programme de restructuration. Le projet vise à réduire les surfaces inondables de 30% à 10%, de mettre hors de l'eau une population de 220.000 habitants sur les 330.000 que comptent ces quartiers, et le drainage de 9 rejets d'eau du Train express régional (TER). Selon une note de l’Apix, ce projet a déjà permis de réaliser 13 bassins de rétention de 21 ha, des collecteurs gravitaires de 21 km, des voies support d'écoulement de 20 km et des réseaux d'eaux usées projetés de 60 km.Une station de pompage a également été réalisée à Guinaw Rail Sud. Selon le directeur général de l'Apix, Abdoulaye Baldé qui a visité hier ces quartiers, le travail va se poursuivre avec la réalisation du bassin de rétention de Diamaguene Sicap Mbao afin d'achever le projet et de mieux contribuer à l'amélioration du cadre de vie des populations.
Paoskoto : 02 morts dans un accident de la circulation
Un violent accident s'est produit hier, à hauteur du village de Keur Ndiogou Diène, dans la commune de Paoskoto. Il s’agit d’une collision entre un minicar et un véhicule de type «7 places » qui a occasionné deux morts et plusieurs blessés. Les victimes ont été plus tard évacuées à l'hôpital régional de Kaolack par les sapeurs-pompiers, d’après Dakaractu.
LE DÉMARRAGE DES SESSIONS BUDGÉTAIRES ET D'AUTRES SUJETS A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE JEUDI
Les quotidien de ce jeudi mettent en exergue Le démarrage du "marathon budgétaire'' à l'Assemblée nationale et la qualification des Lionnes pour les demi-finales du Championnat d'Afrique des nations (CAN) de handball
Dakar, 17 nov (APS) - Le démarrage du "marathon budgétaire'' à l'Assemblée nationale et la qualification des Lionnes pour les demi-finales du Championnat d'Afrique des nations (CAN) de handball, édition 2020, font partie des sujets les plus en vue dans la livraison de jeudi de la presse quotidienne.
“La guerre des tranchées”, affiche Tribune, en parlant de la session budgétaire prévue pour démarrer ce jeudi à l'Assemblée nationale, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finance pour l'exercice 2023. “Pour l'examen du budget et la dotation du portefeuille des institutions de la République, les députés de la 14e législature vont croiser le fer […]”, écrit le journal.
“Entre la validation du budget national et les milliards FCFA pourvus pour entretenir les principales institutions du pays, l'opposition entend surveiller à la culotte le gouvernement qui sera représenté par le nouveau ministre des Finances et du Budget, un homme du sérail financier national”, ajoute Tribune.
D'ores et déjà, le garde des Sceaux, ministre de la Justice avertit, dans des propos rapportés à sa une par Sud Quotidien. “Si l'Assemblée nationale bloque le budget, dit Ismaïla Madior Fall, le président peut le promulguer''. Plus généralement, Sud Quotidien estime que ”contrairement à la routine des dix dernières années où le vote du budget [des institutions de la République] n'a été qu'une formalité, la position hostile des députés de l'opposition parlementaire vis-à-vis du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) fait planer une grande incertitude au-dessus de cet exercice".
Le Quotidien traite de la même question mais sous un angle différent, en citant les conclusions d'un rapport de la Cour des comptes faisant état d'une “forte hausse du service de la dette publique extérieure” du Sénégal, “liée aux émissions d'Eurobond dont le service” a atteint “221,7 milliards de francs CFA, soit 52,8% du total du service de la dette publique extérieure”.
A côté de ces questions budgétaires, plusieurs journaux reviennent sur la qualification des Lionnes pour les demi-finales du Championnat d'Afrique des nations de handball qui se déroule actuellement au Sénégal. Le Soleil note avec les autres journaux que ce résultat permet à l'équipe nationale d'obtenir par la même occasion son ticket pour le prochain Mondial de la discipline.
“Elles se sont fait peur en début de partie, mais les Lionnes du Sénégal ont eu assez de répondant”, hier, mercredi, en quart de finale, “pour venir à bout des Egyptiennes (21-19) et se qualifier pour le dernier carré qui leur ouvre les portes du Mondial”, écrit Le Soleil.
“Mais que ce fut compliqué et stressant” contre l'Egypte, notamment en première mi-temps, renchérit Walfquotidien. Le journal note que lors de ce premier acte, pendant dix minutes “pleines”, les Lionnes “ne sont jamais parvenues à trouver le chemin des filets”.
La presse "diabolisée, opposition et pouvoir au banc des accusés''
La politique,thématique prisée des journaux, fait la une de une de Walfquotidien, qui en parle sous l'angle de la question du cumul des mandats. “Pastef dans tous ses états”, titre le journal, en référence au parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité, la formation dirigée par l'opposant Ousmane Sonko.
Birame Soulèye Diop “brave” Ousmane Sonko dont il est considéré comme un des lieutenants, en disant refuser de se dicter un choix entre son mandat de député et celui de maire de la commune de Thiès-nord. “Ça part dans tous les sens au Pastef”, constate Walfquotidien.
“Connu jusque-là pour sa cohésion”, le Pastef “est secoué par l'affaire du cumul des mandats électifs. Birame Soulèye Diop refuse de se conformer à la promesse de son parti et de la coalition Yewwi Askan Wi et défie ouvertement Ousmane Sonko”, relève le même journal.
A la une de Tribune, un responsable de Benno Bokk Yaakaar (BBY), coalition regroupant le parti au pouvoir et ses alliés, “déconseille” au président Macky Sall de briguer un troisième mandat. “Il ne soit pas prêter attention aux faucons”, lance Moussa Fall, le responsable en question.
Concernant les relations entre les médias et les organisations politiques, le quotidien Kritik' dénonce une “diabolisation” de la presse, à la lumière de l'affaire Pape Alé Niang, du nom de ce journaliste sénégalais arrêté le 6 novembre et poursuivi pour ”divulgation d'informations (…) de nature à nuire à la défense nationale" et "recel de documents administratifs et militaires".
“Opposition et pouvoir au banc des accusés”, affiche Kritik', au sujet de cette “diabolisation de la presse” dont il parle, pendant que L'Observateur ouvre son édition sur “le grand drame économique” de la Société de développement et des fibres textiles (SODEFITEX). Ce quotidien pointe le “risque de fermeture des usines” de cette société cotonnière à Tamba, Kolda, Vélingara et Kédougou, avec des pertes d'emplois en perspective.
Le Quotidien rapporte que “près d'un million de personnes ont besoin d'assistance pour pouvoir se nourrir à l'heure actuelle” au Sénégal, “du fait de facteurs qui échappent à leur contrôle”. “Alerte rouge sur 12 départements”, titre cette publication.
Selon Le Soleil, le Sénégal a frôlé “le carton plein” lors du dernier concours d'agrégation de médecine du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES), un sujet sur lequel plusieurs journaux sont revenus. “Sur 70 candidats, précise Le Soleil, les 68 ont réussi à passer”, sans compter que le Sénégal a obtenu “19 rangs de major dont le titre de +major des majors+”.
Une question fait la une du Témoin quotidien : “Faut-il brûler les actes notariés et les certificats médicaux ?”. “A la lumière des jurisprudences Karim Wade et Ousmane Sonko, répond le journal, nombreux sont les juristes qui s'interrogent désormais sur l'importance et l'utilité de ces deux pièces maîtresses dans une procédure pénale”.
LE COLONEL IBRAHIMA TRAORÉ RENONCE A SON SALAIRE DE PRÉSIDENT
Le président de la Transition au Burkina Faso ne veut pas d'un traitement de chef d'Etat. Le Colonel Ibrahima Traoré a décidé de se contenter de ses émoluments de capitaine.
Au Burkina Faso, le président de la Transition a décidé de ne pas accepter un salaire de chef d’Etat. Le Colonel Ibrahima Traoré a décidé de se contenter de ses émoluments de capitaine.
«le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a décidé de garder son salaire de Capitaine », a soutenu le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Porte-parole du Gouvernement, au terme du conseil de sministres.
Dans le communiqué officiel, Jean Emmanuel a informé que le Chef de l’Etat burkinabé a pris cette décision pour « montrer cet esprit de sacrifice qui doit habiter chacun des Burkinabè dans la situation actuelle de notre pays ».
Dans cette même dynamique, les ministres ont également décidé de consacrer 50% de leurs salaires du mois de novembre à la Caisse nationale de solidarité au profit des personnes en difficulté notamment les personnes déplacées internes, informe le communiqué du conseil des ministres du Burkina Faso.
«L’ETAT D’ESPRIT DU GROUPE EST TRES BON»
A quatre jours du début de la Coupe du monde face aux Pays-Bas, le sélectionneur des Lions a fait le point. Au micro du FSFtv, Aliou Cissé revient sur l’état d’esprit de son groupe et aborde déjà le match contre la Hollande du 21 novembre prochain.
Après une première séance de décrassage le lundi et une deuxième séance plus intense le mardi, les «Lions» du Sénégal ont encore élevé le rythme lors de la troisième d’entraiment hier, mercredi 16 novembre, au Complexe sportif Al-Duhail de Doha où ils sont basés pour le Mondial. A quatre jours du début de la Coupe du monde face aux Pays-Bas, le sélectionneur des Lions a fait le point. Au micro du FSFtv, Aliou Cissé revient sur l’état d’esprit de son groupe et aborde déjà le match contre la Hollande du 21 novembre prochain.
«NOUS TRAVAILLONS DANS DE TRES BONNES CONDITIONS»
«On est au complet. Il y a 25 joueurs réunis. Les conditions sont plutôt bonnes. A l’heure où je vous parle, il n’y a aucun joueur à l’infirmerie. Donc, j’ai l’ensemble du groupe aujourd’hui disponible et nous travaillons dans de très bonnes conditions. Vous savez, jouer une Coupe du Monde est un privilège pour tous les footballeurs, pour tous les entraîneurs. Tous les garçons qui sont là sont conscients de ce privilège-là et de cette opportunité qu’ils ont aujourd’hui de pouvoir jouer une Coupe du monde. Donc, j’ai envie de dire que l’état d’esprit est très bon».
«L’ENVIRONNEMENT AUSSI EST TRES BON»
«A part la chaleur parce qu’il fait un peu chaud. Mais on a adapté nos entraînements par rapport à cette chaleur-là. Donc, on a décalé nos entraînements un peu plus tard vers 17 heures–18 heures où la température baisse vraiment. Il n’y a aucun souci. Les terrains sont bons. L’hôtel où nous sommes logés et l’environnement aussi est très bon. On n’a pas à se plaindre».
«AUCUN MATCH NE SERA FACILE»
«Aucun match ne sera facile. On est en Coupe du Monde. Comme je le dis, la Coupe du Monde c’est vraiment le Graal du football. Tous les meilleurs joueurs sont là, toutes les grandes équipes sont là, les grands techniciens sont là. Croyez-moi, ça sera une belle compétition».
«LE HAUT NIVEAU EST FAIT DE PRESSION»
«Le haut niveau est fait de pression. Et je crois que la place du Sénégal est ici. Et on a eu la chance, l’opportunité pour y être en travaillant dur. Donc, on ne pense pas en termes de pression mais plutôt en termes d’opportunité, de privilège et de chance d’être là. C’est à nous maintenant de faire ce qu’il faut pour être à la hauteur et être digne vraiment des espoirs que tout un peuple, tout un continent portent sur nous».
«FACE A LA HOLLANDE… NOUS AVONS AUSSI DES ARGUMENTS A FAIRE VALOIR»
«La Hollande n’est pas une équipe à présenter. C’est une belle équipe qui, aujourd’hui, est capable d’aller au bout de cette compétition. Mais comme je le dis aussi, nous sommes le Sénégal. Nous avons aussi des arguments à faire valoir. C’est à nous de nous concentrer et essayer de donner la meilleure réplique face à cette équipe hollandaise».
LES LIONNES DEFIENT L’ANGOLA EN DEMIES DE LA CAN FÉMININE DE HANDBALL ET SE QUALIFIENT AU MONDIAL
L’équipe du Sénégal a décroché son billet pour la prochaine Coupe du monde en se hissant dans le dernier carré de la 22ème édition de Coupe d’Afrique des nations de handball, en battant l’Egypte sur le fil (19-21) en quart de finale
L’équipe du Sénégal a décroché hier, mercredi 16 novembre au Palais omnisport de Dakar Arena son billet pour la prochaine Coupe du monde en se hissant dans le dernier carré de la 25ème édition de Coupe d’Afrique des nations de handball. C’était aux dépens de l’Egypte qu’elle a battu sur le fil (19-21) en quart de finale. Les Lionnes auront un grand défi face à l’Angola, championne en titre, qu’elles affronteront ce jeudi 17 novembre. L’autre demi-finale mettra aux prises, le Cameroun au Congo-Brazza.
Le Sénégal a franchi un pas vers le trophée continental ce jeudi au Palais des sports de Dakar Arena, en éliminant en quart de finale l’Egypte. Les Lionnes se sont encore imposés à l’arrachée devant un opiniâtre adversaire. Une équipe égyptienne qui a d’entrée annoncé les couleurs. Menées (4- 0) dans les six minutes de jeu, les coéquipières de Soukeyna Ndiaye, (élue pour la deuxième fois, meilleures joueuses du match), ne tardent pas à trouver la bonne carburation. Aminata Sankharé et Coumba Cissé permettent au Sénégal d’égaliser grâce et de mener la course devant (4-6) et d’accéder avec un avantage de 3 point à la pause (10-7).
Au début de la seconde demi-heure, les Lionnes bafouillent leur handball et ouvrent la voie à leurs adversaires. Les Egyptiennes en profitent pour remonter le retard et revenir à la marque (17-17). Les Lionnes vont toutefois réussir à maintenir à bonne distance leurs adversaires ( 21-18 ; 28e minutes), ( 21-19) à 12 secondes de la fin) avant de s’imposer.
L’objectif d’atteindre le dernier carré est atteint pour l’équipe du Sénégal. Elle décroche dans le foulée son billet pour le Mondial féminin. Les Lionnes affrontent ce jeudi 17 novembre (19H30), l’Angola, championne en titre et considérée comme l’épouvantail du handball continental féminin. Un défi majeur pour le Sénégal qui n’a jusqu’ici un palmarès vierge aux championnats d’Afrique. Dans l’autre quart de finale, le Cameroun de Eko Karichma s’est qualifié en demi-finale grâce à sa victoire d’un point d’écart sur la République Démocratique du Congo (23-22). Les Lionnes indomptables feront face à l’équipe du Congo Brazza qui a écarté la Cote d’Ivoire( 35-21).
RÊVE ACCOMPLI
L’équipe nationale féminine de handball du Sénégal s’est qualifiée pour les demi-finales du 25e championnat d’Afrique de la discipline après avoir battu celle de l’Egypte (21-19) en quarts mercredi au Dakar Arena de Diamniadio.
Diamniadio, 16 nov (APS) – L’équipe nationale féminine de handball du Sénégal s’est qualifiée pour les demi-finales du 25e championnat d’Afrique de la discipline après avoir battu celle de l’Egypte (21-19) en quarts mercredi au Dakar Arena de Diamniadio.
Les Lionnes affronteront en demi-finale de cette compétition africaine l'Angola, la nation la plus titrée avec 14 trophées.
En s'imposant contre l'Egypte, les filles sont également qualifiées pour le Championnat du monde de 2023 co-organisé par le Danemark, la Norvège et la Suède.
Le Sénégal participera pour la troisième fois à cette compétition mondiale.
L'autre demi-finale du championnat d'Afrique abrité par le Sénégal opposera le Cameroun au Congo.
Par THECONVERSATION.COM
JOLOF RICE : APRES LA LABELLISATION, LES DEFIS QUI ATTENDENT LE SENEGAL
Le Jolof rice ou riz au poisson - appelé également ceebu jën, selon l’orthographe wolof - a été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco à la demande du Sénégal
Le Jolof rice ou riz au poisson - appelé également ceebu jën, selon l’orthographe wolof - a été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco à la demande du Sénégal. Au-delà du débat entre nations ouest-africaines sur la paternité de ce mets, les défis qui attendent le Sénégal pour tirer profit de cette reconnaissance sont nombreux.
L’origine de ce plat est liée, d’abord, à un point d’histoire. Précisément, la colonisation a substitué aux cultures vivrières la brisure de riz, importée à partir de l’Indochine. Ensuite, interviendra ce que nous avons appelé dans notre livre Le ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais le coup de génie des autochtones, notamment des Saint-louisiens. Sous ce rapport, la principale curiosité était la suivante : comment réussir, à partir de ce qu’on n’a pas produit, à créer du tout à fait nouveau. Et en l’occurrence, pour le ceebu jën, ce n’est pas uniquement le riz qui est exporté. Excepté le poisson, pratiquement toutes ses composantes essentielles témoignent, par leur provenance, d’une économie extravertie.
LA LEGENDE PENDA MBAYE
Le riz sera l’objet d’un traitement original, au terme duquel sera inventé un mets méconnu aussi bien de ceux-là qui ont la culture du riz que des producteurs des légumes. Au nom de riz au poisson est régulièrement accolé le nom d’une femme, Penda Mbaye. Si nul ne conteste cette filiation entre ce plat et cette dame, il reste que de sérieuses informations sur l’identité de cette femme, sur le lieu et l’époque où elle a vécu et sur les conditions de la création de ce mets font cruellement défaut. C’est pourquoi nous avons affirmé dans notre livre qu’elle a bien vite quitté l’histoire pour se tailler une place de choix dans la légende.
Le colon trouvera la stratégie idoine pour « accrocher » ses sujets. L’acte un fut de mettre sous dépendance du riz tous ces déconnectés des activités agricoles, venus tenter de faire fortune dans les marchés à Saint-Louis, une des portes d’entrée des Occidentaux et, pendant une bonne période, capitale de l’Afrique Occidentale Française.
Suivront, ensuite, les paysans, premières victimes de l’économie désarticulée par la disparition programmée des cultures vivrières. Si on ajoute à ces franges, les enseignants, les différents agents de l’administration et les militaires, on comprend mieux le processus pernicieux de promotion du riz.
Débordant les centres urbains, le riz sera consommé sur, pratiquement, l’essentiel de la colonie du Sénégal. Et, à la faveur du brassage, les « étrangers », en épousant des Saint-Louisiennes, ramènent à leur terroir d’origine leur « douce moitié » qui ne rate pas l’occasion de faire goûter à leur nouvelle famille les délices du riz au poisson. Conjuguant expertise et coquetterie, elle « s’amusera » à servir le riz au poisson dans ses différentes déclinaisons : riz rouge, riz blanc sauce goorjigèen – ce mets à cheval sur le riz rouge et le riz blanc est appelé riz homme-femme.
ENJEUX GASTRODIPLOMATIQUES
Du succès de la stratégie de promotion du riz par les forces coloniales a résulté l’ancrage d’une économie foncièrement extravertie. Des indépendances à nos jours, des efforts ont été fournis pour produire du riz en Casamance et dans la région de Saint-Louis. Dans le même mouvement, l’exploitation des zones maraîchères des Niayes et du Gandiol a contribué à répondre au besoin des populations en matière de légumes.
Il a été noté une revendication fort divergente de la paternité du ceebu jën. Cependant, cette controverse n’a jamais débouché sur ces « guerres » qui provoquent souvent des soubresauts de violence dont a parlé Paul Bocuse, surnommé « le pape » de la gastronomie française. Pour illustration, il souligne que lors de la venue de Barack Obama, en 2013, en Israël, les Palestiniens avaient estimé qu’en servant au président americain du houmous, leurs voisins avaient commis un « vol de leur héritage culturel». L’auteur indique que, outre le houmous, le falafel, autre mets fort prisé de cette région, est aussi objet de la même « guerre » entre le Liban et Israël.
Nigérians et Ghanéens ont revendiqué la paternité du Jolof rice. Mais, dans notre livre, nous indiquons que la « sénégalité » de ce plat est d’autant plus établie que la référence au « Jolof », ancien royaume, constitutif du Sénégal, n’est pas une simple clause de style.
Comme il arrive dans l’histoire, quand un art atteint une certaine notoriété, sa paternité devient objet de controverses. Il s’y ajoute que les transformations et les différentes déclinaisons subies par le mets peuvent contribuer à brouiller les repères historiques. En l’occurrence, lorsque que le ceebu jën renvoie exclusivement au riz au poisson, le jolof rice s’accommode, de manière indifférenciée aussi bien de la viande, du poulet que du poisson. Sans doute, il s’agit d’un enrichissement indéniable, mais dans le patrimoine originel, il existe des codes qui permettent de distinguer les différents types de plats. Nous pensons d’ailleurs qu’aujourd’hui la question de la paternité soulève de moins en moins de passion.
LES DEFIS A RELEVER
Depuis décembre 2021, l’Unesco a intégré le ceebu jën sur la liste du patrimoine immatériel l’humanité. Cette labellisation par l’Unesco de la version sénégalaise du riz au poisson a, d’abord, le mérite de valoriser ce que les Sénégalais ont à un double niveau. Ce classement de cet art culinaire dans le trésor de l’humanité est une reconnaissance d’un savoir-faire, partie intégrale du patrimoine immatériel. Et c’est toujours bon pour le mental des Africains. Il s’agit aussi d’un encouragement à fournir un effort plus soutenu pour faire du consommer local une réalité, voire un réflexe.
Cette labellisation a sans doute aussi des incidences tout à fait positives pour l’économie, le tourisme, l’agriculture, la pêche, la restauration, etc. Il n’est pas non plus superflu d’y intégrer les enjeux dans le cadre de la gastrodiplomatie. Toutefois, mettre à profit tous ces avantages exige que le Sénégal veille davantage sur ses ressources halieutiques et, surtout, règle, pour de bon, la récurrente question de l’autosuffisance en riz pour mettre un terme à cette perversion scandaleuse consistant à se nourrir de ce que l’on ne produit pas.
Le Sénégal, dont la réputation repose davantage sur son rayonnement culturel et sa diplomatie, a tout intérêt à s’inscrire dans cette mouvance. Ainsi, il lui reviendra de revaloriser, en plus du riz au poisson, tout son patrimoine gastronomique, afin d’en faire un atout supplémentaire au profit du rôle qu’il entend jouer dans le concert des nations.
Dans cet esprit, l’Institut de technologie alimentaire retrouverait une nouvelle jeunesse. A cet établissement public, créé en 1963, avait été assignée la mission de recherche développement en alimentation et nutrition.
Dans cet esprit de valoriser le riche patrimoine sénégalais, l’institut pourrait se fixer comme objectif de promouvoir tout ce remarquable consommable sénégalais à base de mil ou de fruits locaux. Et pour relever ce défi, le Sénégal serait bien inspiré de mettre à profit toute l’expertise avérée des institutions de recherche, des universités, de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta et de la Vallée du fleuve (Saed), d’Africa Rice et des différents acteurs de son économie.
Cet article a été écrit avec la contribution de Alpha Amadou Sy, co-auteur du livre Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais.
THECONVERSATION.COM
LA PRESSE SE RADICALISE AU SUJET DE L'EMPRISONNEMENT DE PAPE ALÉ NIANG
Le bras de fer entre le régime en place et la presse se poursuit. Le Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang, du nom du journaliste d'investigation placé sous mandat de dépôt le mercredi 9 novembre 2022, défie le gouvernement
Le torchon brûle entre le gouvernement du Sénégal et les acteurs des médias. Le Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang, du nom du journaliste d'investigation placé sous mandat de dépôt, le mercredi 9 novembre dernier, a organisé son propre «Conseil des médias» le jour même où se tient le Conseil des ministres officiel. Ce, pour exiger la libération sans condition du journaliste, par ailleurs, directeur de publication du site d'informations DakarMatin. Ce rendez-vous parallèle a eu lieu hier, mercredi 16 novembre, à la Maison de la presse Babacar Touré.
Le bras de fer entre le régime en place et la presse se poursuit. Le Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang, du nom du journaliste d'investigation placé sous mandat de dépôt le mercredi 9 novembre 2022, défie le gouvernement du Sénégal. Il a organisé son propre «Conseil des médias» le même jour où se déroule habituellement le Conseil des ministres, une réunion hebdomadaire officielle du gouvernement présidée par le chef de l’Etat, Macky Sall. Lors de ce rassemblement parallèle organisé hier, mercredi 16 novembre, à la Maison de la presse Babacar Touré, les acteurs des médias ont brandi des brassards rouges et exigé la libération inconditionnelle de leur confère, le directeur de publication du site d'informations DakarMatin. «Je dois d'abord commencer par dire la signification de la manifestation de la journée d'aujourd'hui. Cette manifestation est un des points inscrits dans le plan d'actions qui a été élaboré par le Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang», a précisé le journaliste Momar Diongue, membre du collectif. «Pourquoi avons-nous choisi ce rassemblement en direction de la marche ? Pourquoi ce jour ? C'est parce que ce mercredi correspondant à la tenue du Conseil des ministres au Palais de la République où le président de la République Macky Sall rencontre ses ministres pour discuter avec eux de la marche des affaires du pays. Et nous, aujourd'hui, notre Conseil des ministres, c’est ce Conseil des médias que nous tenons pour parler aux Sénégalais sur un point qui nous tient vraiment à cœur, à savoir la libération de Pape Alé Niang.»
Et d'ajouter : «Cette manifestation est aussi destinée à rassembler toute la corporation autour de cette cause. Jusque-là, nous avons eu à rencontrer, en tant que Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang, les avocats qui assurent sa défense, les organisations des droits humains. On s'est dit qu'il y avait lieu, à quelques jours de la marche prévue vendredi prochain, de rassembler toute la corporation pour préparer la mobilisation. C'est donc une sorte de veillée que nous organisions aujourd'hui. Nous convions tous les Sénégalais à en comprendre le sens et à savoir que si nous en sommes aujourd'hui là, c'est parce qu'il y a une obligation que nous avons vis-à-vis du peuple que nous voulons respecter et qui nous vaut, aujourd'hui, des brimades, des agressions contre la profession, des injures, des propos calomnieux et même la prison ; comme c'est le cas aujourd'hui avec Pape Alé Niang.» Le journaliste et analyste politique insiste qu'il «faudrait que les Sénégalais sachent qu'au-delà de Pape Alé Niang, c'est un combat pour la liberté au Sénégal, pour la démocratie et pour la liberté d'expression.»
LE SÉNÉGAL SUR LA LISTE ROUGE DU COMITÉ POUR LA PROTECTION DES JOURNALISTES (CPJ) ?
Momar Diongue de mettre en garde le gouvernement de Macky Sall. «Tant que Pape Alé Niang sera dans les lieux de détention, nous allons continuer à mettre la pression sur le gouvernement. Sous ce registre, nous venons d'avoir aujourd'hui un soutien de taille à travers le Comité pour la Protection des Journalistes basé aux États-Unis et qui est l'équivalent de Reporter sans Frontières, qui s'est engagé, si au-delà du 1er décembre Pape Alé Niang n'est pas libéré, d'inscrire le Sénégal sur la liste rouge des pays où les journalistes sont malmenés ou en danger. Ce qui serait très dévalorisant pour l'image de notre pays», a-t-il, notamment dit.
Quant au représentant de Reporter Sans Frontières (RSF) au Sénégal, Sadibou Marone, il a de son côté, exprimé le soutien de son organisation aux journalistes manifestants. «Je suis venu vous apporter la solidarité internationale de Reporter sans Frontières, à travers l'ensemble de ses réseaux dans 180 pays dans le monde, y compris le Sénégal. Le message que nous avons lancé le 6 novembre, quand Pape Alé a été interpellé, reste le même. C'est un message clé. La place de Pape Alé n'est pas la prison», a déclaré M. Marone devant ses confrères. Non sans indiquer : «Dans un pays comme le Sénégal, il est vraiment très anachronique d'arrêter un journaliste et de le mettre en prison.»
«LES ASSOCIATIONS DE PRESSE SONT TRES OUVERTES POUR PARLER AVEC LES AUTORITES, SE METTRE AUTOUR D'UNE TABLE ET DISCUTER»
Dans la même veine, le journaliste du quotidien national «Le Soleil» invite à la libération de son confrère et appelle les autorités à s'ouvrir au dialogue. «J'en profite pour demander aux autorités de libérer Pape Alé Niang. Sa place n'est pas la prison. J'en profite également pour apporter notre soutien à la Coordination des Associations de Presse du Sénégal (CAP), avec laquelle nous sommes en train de travailler pour porter davantage le plaidoyer. Et quand je dis plaidoyer, je ne dis pas pression, ça veut dire que les associations de presse d'une manière générale sont très ouvertes pour parler avec les autorités. De l'autre côté, nous lançons un appel aux autorités pour qu'elles puissent avoir la même dimension que les associations de presse pour pouvoir se mettre autour d'une table et discuter. Il y va des enjeux démocratiques dans ce pays-là, mais il y va surtout fondamentalement de la liberté de la presse», a plaidé le représentant de RSF au Sénégal.
Par ailleurs, le Collectif pour la Libération de Pape Alé Niang a profité de cette tribune pour donner rendez-vous à tous les Sénégalais pour la prochaine marche en soutien au journaliste incarcéré, prévue ce vendredi à 15H, avec comme point de départ devant le portail l'ex-Ecole normale supérieure (ENS, actuel FASTEF). Ensuite, les manifestants vont rallier ensemble le rond-point Jet d'Eau où les prises de parole auront lieu. Pape Alé Niang est poursuivi des chefs d'inculpation suivants : «divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la Défense nationale ; recel de documents administratifs et militaires ; diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques», à en croire Me Cheikh Koureyssi Ba, l'un de ses avocats. Le directeur de publication de DakarMatin risque cinq (05) ans de prison.
LE HCCT EN SURSIS
À l'heure du marathon budgétaire qui s'ouvre à l'Assemblée nationale ce jeudi 17 novembre, l'incertitude plane autour de l'avenir de l'institution dont le renouvellement des membres a été récemment boycotté par les députés de l'opposition
Le top de départ du marathon budgétaire 2023 sera donné ce jeudi 17 novembre 2022 par les députés de la 14ème législature qui vont examiner le projet de Loi de finances 2023 et procéder ensuite à l’adoption du budget des différentes institutions de la République. Cependant, contrairement à la routine des dix dernières années où le vote du budget de ces institutions n’a été qu’une simple formalité, la position hostile des députés de l’opposition parlementaire vis-à-vis du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) fait planer une grande incertitude au-dessus de cet exercice.
C’est parti ! Les députés de la 14ème législature vont donner le top départ du marathon budgétaire 2023 ce jeudi 17 novembre 2022. Le programme de cette première journée sera consacré à l’examen du projet de Loi de finances 2023 et le vote du budget du ministère des sports.
En présence du ministre des Finances et du budget qui ouvrira le bal de cette session budgétaire 2023, les députés, vont examiner les différentes rubriques de ce projet de Loi de finances 2023 notamment : les recettes et la dette publique. Une fois ce cap franchi, les parlementaires vont ensuite procéder à l’adoption du budget des différentes institutions de la République.
Il s’agit entre autres, de la Présidence de la République, de l’Assemblée nationale, du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), du Conseil économique, social et environnemental (CESE), de la Cour suprême, du Conseil constitutionnel, de la Cour des comptes et de la Primature. Cependant, une grande incertitude plane sur le vote des crédits alloués à ces institutions de la République cette année au-dessus de cet exercice, contrairement à la routine des dix dernières années où le vote du budget de ces institutions n’a été qu’une simple formalité.
Et pour cause, la position radicale des députés de l’opposition parlementaire du groupe parlementaire «Libertés, démocratie et changement» de la coalition Wallu Sénégal et ceux du groupe de Yewwi Askan Wi, visà-vis du Haut Conseil des collectivités territoriales (Hcct), considéré comme une «institution budgétivore qui ne sert qu’à caser une clientèle politique» fait planer un grand doute sur le renouvellement des crédits de cette institution voire de toutes les autres.
Regroupés au sein l’inter-coalition Yewwi-Wallu, ces deux coalitions qui incarnent l’opposition parlementaire représentent 80 sièges contre 82 pour la coalition au pouvoir. Lors des élections législatives du 31 juillet, elles avaient battu campagne pour la suppression du HCCT et l’orientation des fonds alloués à son fonctionnement vers d’autres secteurs plus stratégiques et prioritaires comme la gestion des inondations.
Ainsi, pour rester conforme à cette position, ces deux coalitions avaient ainsi annoncé le 10 août dernier lors d’un point de presse leur décision de boycotter les élections de renouvellement du mandat des membres du HCCT, le 4 septembre. «L’inter-coalition Wallu-Yewwi est une inter-coalition très sérieuse, composée de personnalités soucieuses des conditions pénibles de vie des Sénégalais. Ce haut conseil ne sert à rien et les fonds qui lui sont alloués peuvent servir à soulager les souffrances des Sénégalais. C’est pour cela que l’inter-coalition a décidé à l’unanimité de ne pas participer à ces élections au HCCT», avait déclaré leur porte-parole du jour, Déthié Fall, mandataire national de Yewwi Askan Wi. Confortant cette position, Cheikh Tidiane Dièye est allé plus loin en faisant remarquer au sujet de ce boycott qu’il «ne s’agit pas d’un boycott mais d’une posture de constance puisque dans son programme de législature l’inter-coalition s’était engagée une fois majoritaire à l’Assemblée nationale, de supprimer le HCCT».
Aujourd’hui, toutes les interrogations tournent autour de la posture que vont adopter les députés de l’opposition par rapport au budget de cette institution dont ils ont boycotté les élections de renouvellement, il y a juste quelques jours. Un boycott qui avait d’ailleurs permis à la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar a raflé 78 sièges sur les 80.
Le 20 octobre dernier, le chef de l’Etat a signé le décret déterminant la liste des 150 membres de cette institution en procédant en même temps à la nomination des 70 membres manquants. Parmi ceux-ci, on peut citer entre autres, le maire de Diamniadio, Mamadou Moulaye Guèye, Landing Savané leader de And Jëf/Authentique, Samba Bathily Diallo, ex-maire de Ouakam, Souty Touré, ancien ministre d’Abdou Diouf et Sg du Parti Socialiste Authentique (Psa), Maouloud Diakhate de l’Afp, l’ex-député socialiste de la treizième législature, Juliette Paul Zingua et son ex-collègue député de l’Apr, Amadou Mbery Sylla par ailleurs, président du Conseil départemental de Louga.
Pour rappel, il est prévu cette année pour la Présidence de la République du Sénégal un budget de 71,1 milliards de francs Cfa contre 72,2 milliards de francs Cfa en 2022. La Primature qui a été remis sur les rails est crédité de 29,4 milliards de francs Cfa contre 48,3 milliards de francs Cfa en 2020 avant sa suppression. L’Assemblée nationale arrive en troisième place avec 20,7 milliards de francs Cfa contre 17,2 milliards de francs Cfa en 2022.
S’agissant du Haut Conseil des collectivités territoriales (Hcct), une légère hausse a été constatée dans son budget qui passe de 8,5 milliards de francs CFA en 2022 à 9,1 milliards de francs CFA. Le Conseil économique social et environnemental (Cese) campe sur ses 7,5 milliards de francs CFA. La répartition du budget des autres institutions s’établisse comme suite : 1.233.583.600 FCFA pour le Conseil constitutionnel, 595.066.136 FCFA pour la Cour suprême, la Cour des Comptes et le Secrétariat général du Gouvernement ont respectivement 8.595.066.136 FCFA et 27.029.796.583 FCFA.
ISMAÏLA MADIOR FALL, MINISTRE DE LA JUSTICE, «Si l’Assemblée bloque le budget, le président peut promulguer...»
Invité de l’émission «Jury du dimanche» le 14 octobre dernier, chez nos confrères de iRadio et iTv, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, répondant à une interpellation sur la sortie du président du groupe Wallu Sénégal, Mamadou Lamine Thiam assurant que «l’opposition ne votera pas le budget les yeux fermés», avait écarté tout risque de blocage du budget 2023. «Si par exemple l’Assemblée bloque le budget, le président peut promulguer le projet de loi de finances préparé par le ministre des Finances. Si également on bloque le fonctionnement des institutions, l’article 52 de la Constitution prévoit que le Président peut gouverner par ordonnance. L’Assemblée siège mais le Président gouverne par ordonnance», avait prévenu le Garde des Sceaux. Et le ministre de la Justice d’insister, «et si les députés exigent que le Président promulgue une loi, le président peut convoquer la loi pour une seconde lecture. Et lorsque la loi est convoquée pour une seconde lecture, il leur faut un 3/5 pour briser le véto présidentiel». Cette sortie du Professeur Ismaïla Madior Fall a-t-elle été savamment orchestrée en perspective d’un éventuel blocage de l’Assemblée nationale ? Wait and see !