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26 août 2025
LE COLLECTIF INTERMINISTÉRIEL DES AGENTS DE L’ADMINISTRATION MENACE
Le Collectif interministériel des agents de l’Administration sénégalaise composé de 16 ministères a noté des dysfonctionnements sur le système de rémunération dans la Fonction publique.
Le Collectif interministériel des agents de l’Administration sénégalaise composé de 16 ministères a noté des dysfonctionnements sur le système de rémunération dans la Fonction publique. Il s’agit des problèmes de reconnaissance et de reclassement des diplômes des agents de l’État dans la fonction publique, en plus de l’iniquité salariale. Pour corriger cela, le collectif a interpellé le ministère de l’Enseignement supérieur et celui de la Fonction publique et les invite à diligenter la question liée aux difficultés des agents, concernant la reconnaissance et le reclassement des diplômes qui est devenu une véritable épée de Damoclès pour la carrière des agents. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le collectif écrit : « nous ne pouvons pas comprendre après que des agents s’investissent durement pour obtenir leur diplôme professionnel ou même que l’État prenne en charge leur formation à travers le Bureau organisation et méthode (BOM) et les budgets mis en place au niveau des ministères dans ce cadre et qu’il n’y ait aucune suite (…). Pour corriger l’injustice liée à l’inégalité salariale, le président de la République Macky Sall avait instruit le ministre des Finances et du Budget d’alors, celui de la Fonction publique, ainsi que tous les ministères concernés de prendre toutes les dispositions idoines afin que ces engagements soient matérialisés à date échue, après la revalorisation des salaires des enseignants, des agents de la santé, de l’armée, des secrétaires d’administration, des administrateurs civils, entre autres. Finalement, les salaires des agents interministériels ont été aussi valorisés à travers une émission spéciale faite le 3 août 2022, en obtenant une indemnité spéciale complémentaire », indique le document.
Par ailleurs, le Collectif des agents de l’Administration qui avait positivement accueilli cette nouvelle mesure de haute portée sociale et remercié les efforts de l’État qui étaient venus à son heure pour l’amélioration des conditions de travail des agents, note que « pour éradiquer définitivement le dysfonctionnement dans le traitement salarial, devrait se poursuivre avec la généralisation de l’indemnité de logement où 88 % des agents de l’Administration en disposent. Seuls 12 % des agents interministériels restent. Et d’ailleurs, le chef de l’État avait donné des instructions pour la généraliser ». Sur ce, le texte notifie que la mesure devrait entrer en vigueur ce mois de janvier. C’est sur ces entrefaites que le collectif interpelle directement le ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba afin de corriger cet état de fait et de matérialiser les directives du chef de l’État. « Si rien n’est fait dans ce sens, nous allons, dans les prochains jours, être en mesure de mener des actions », menace-t-il.
ACCIDENT DE KAFFRINE, LE PAQUET DIT LA LOI AUX PROPRIETAIRES DES BUS
Le tribunal des flagrants délits du tribunal de grande instance de Kaolack juge actuellement l’affaire des deux propriétaires des véhicules impliqués dans l’accident survenu sur la route de Kaffrine et qui a occasionné 42 morts.
Le tribunal des flagrants délits du tribunal de grande instance de Kaolack juge actuellement l’affaire des deux propriétaires des véhicules impliqués dans l’accident survenu sur la route de Kaffrine et qui a occasionné 42 morts. Les deux propriétaires des bus placés sous mandat de dépôts pour les chefs d’inculpation que sont : mis en danger de la vie d’autrui, abandon d’un véhicule à un tiers non titulaire du permis de conduire de catégorie D (requis pour la conduite d’un bus de transport), défaut d’assurance pour l’un et de pneumatiques défectueux pour l’autre, risquent gros. En effet, lors de leur procès ce mercredi, le parquet a requis 2 ans dont 1 an ferme contre Moussa Sow et 1 an dont 6 mois ferme contre Birame Tine.
Le dernier nommé avait soutenu à l’enquête : « mon véhicule était en règle. Je disposais d’une assurance en cours de validité. Elle m’a été délivrée par la compagnie ‘Salam Assurance’. Ma carte grise aussi était valable, les services compétents de l’État l’ont signée. J’avais confié mon véhicule au défunt Samba Ndiaye, qui était un chauffeur professionnel, titulaire d’un permis qui l’autorisait à conduire des véhicules de transport en commun. » Birane Tine, dont le véhicule venait de Tamba pour Dakar, admet cependant quelques « légèretés comme les modifications du véhicule (‘Versailles’ et porte-bagage) ». C’est pourquoi, il « demande pardon », se disant « conscient du drame que (s)on véhicule a causé ». Pour sa part, Moussa Sow, propriétaire de la voiture qui venait de Dakar, s’est également défendu face aux enquêteurs. Le procès suit son cours…
par Aminata Touré
MARINE LE PEN N'AURAIT DÛ JAMAIS ÊTRE AUTORISÉE À VENIR AU SÉNÉGAL
Au regard du passé, des discours et de la ligne politique de son parti, la présidente du Rassemblement national, principale formation de l’extrême droite française, n’est pas la bienvenue au pays de la Teranga
Jeune Afrique |
Aminata Touré |
Publication 18/01/2023
Le Sénégal s’honore d’être un pays d’accueil et de brassage, de tolérance et d’ouverture. De nombreux étrangers, de toutes origines, ont choisi d’en faire leur lieu de vie et d’épanouissement. Cela est très bien ainsi. Depuis des temps immémoriaux, cette tradition d’hospitalité (la Teranga, en langue wolof) est ancrée dans notre culture – ou plutôt dans nos cultures, car nous comptons 22 langues codifiées au Sénégal. Les brassages culturels et ethniques y sont la norme. C’est ce « vivre ensemble » qui contribue largement à notre volonté atavique de dialogue et qui est, in fine, un des gages de notre stabilité.
Le Sénégal est aussi un pays de fierté et de refus. De refus de l’indignité. De refus de l’aplatissement. C’est pourquoi il est inacceptable que Marine Le Pen, dirigeante de 2011 à 2021 du Front national [renommé Rassemblement national en 2018], parti raciste et xénophobe français, ait été autorisée à fouler le sol sénégalais. Depuis des décennies, nos centaines de milliers de compatriotes africains vivant en France subissent les attaques racistes verbales – et même physiques – du Front national, lequel a d’abord été dirigé par son père, Jean-Marie Le Pen.
Terreur
Je me souviens encore, quand j’étais étudiante en France, de la violence raciste et de la terreur que faisait régner sur les campus français le GUD (Groupe Union Défense), organisation estudiantine d’extrême droite violente et directement liée au Front national. À l’annonce de la présence de ses membres sur le campus, nous, étudiants africains et arabes, nous terrions dans nos chambres pour ne pas être victimes de leurs expéditions punitives sans fondement. Le mouvement « Touche pas à mon pote », initié par l’association SOS Racisme, en 1985, avait constitué une riposte massive de la jeunesse de l’époque, dans toute sa diversité, à ces militants d’extrême droite.
Le mouvement de grève déclenché mardi par certains syndicats de transporteurs est peu suivi dans les gares du centre-ville de Dakar, où les usagers n'éprouvent pas beaucoup de difficultés dans leurs déplacements
En ce début de matinée, quelques nuages parsèment le ciel au dessus de la gare Lat-Dior.
Balla Moussa Sanogo, chauffeur d'un minibus de marque Tata, a fini de s'installer dans la cabine de conduite de son véhicule qui fait la navette entre la ville de Dakar et celle de Rufisque.
La main gauche sur le volant, la main droite sur le levier, les pieds appuyés fermement sur l'embrayage, le conducteur s'apprête à reprendre la route.
A la question "Vous n'êtes pas en grève ?", il répond d'un signe négatif de tête.
Le bus vrombit, laissant s'échapper dans l'atmosphère, une fumée âcre et noire.
Malgré la pression que lui mettent certains clients qui s'impatientent de voir le minibus prendre la route, Moussa prend le temps de glisser quelques mots à l'endroit de l'État et des transporteurs.
“Il faut une discussion sérieuse entre les deux parties. Cette grève ne sert à rien. Il y a des gens qui travaillent au quotidien pour nourrir leurs familles", lance-t-il, avant que le minibus ne s'ébranle en direction de la banlieue de dakaroise.
Comme lui, Racine, dont le "car rapide" assure depuis huit ans le transport de passagers entre la gare Petersen, dans le centre-ville, et la comme de Grand-Dakar, a lui décidé de boycotter le mot d'ordre des transporteurs grévistes.
"Dans ce secteur, (…), il n'y a pas union, il n'y a pas non plus de concertation. Je travaille tout espérant que les deux parties vont trouver une issue favorable pour nous", explique-t-il.
Assis dans l'habitacle d'un véhicule vétuste stationné au milieu de la gare, un client vêtu d'une tenue traditionnelle confie n'avoir "pas ressenti les effets de cette grève''.
"Je ne ressens pas la grève. Quand je me suis réveillé, je n'ai pas eu de problème pour avoir un moyen de transport", déclare avec un brin de sourie cet homme qui a choisi de garder l'anonymat.
A Lat-Dior, l'ambiance est celle des jours ordinaires. Le ballet des véhicules qui entrent et sortent de la gare est incessant. L'endroit est empli d'un brouhaha faits d'éclats de rires et de voix.
"Il faut négocier avec l'État. Nous travaillons avec lui, donc nous ne pouvons pas prendre une décision unilatérale. Il faut travailler et continuer le dialogue avec l'Etat", soutient Mamadou Moustapha Ba, commissaire aux comptes de la gare Lat-Dior.
Un léger impact à la gare Petersen
A la gare Petersen, l'impact de la grève des transporteurs est légèrement perceptible, malgré la présence de bus Tata de la société AFTU et d'autres véhicules qui roulent comme à l'accoutumée.
"Les bus Tata ne font pas partie de la grève. Concernant les cars +Ndiaga Ndiaye+, il y a une partie qui travaille et une autre qui suit le mot d'ordre de grève", explique Matar Diallo, le chef de gare.
Il note toutefois que des informations lui reviennent "selon lesquelles il y a des jeunes qui bloquent certains cars +Ndiaga Ndiaye+ et les empêchent de travailler".
La grève a cependant affecté certains usagers des transports en commun, qui ont peiné ce matin à rallier leur lieu de travail.
"J'ai eu quelques difficultés à trouver un véhicule. J'habite Les Maristes. Je prends souvent le bus Tata de la linge 40, mais avec la grève, il était bondé ce matin. J'étais obligé de prendre un taxi", raconte Alioune Mbaye.
Des mécaniciens et techniciens réparant des cars "Ndiaga Ndiaye" se disent eux aussi impactés par cette grève.
"Je suis soudeur, les autres sont des mécaniciens. Nous travaillons tous avec les cars +Ndiaga Ndiaye+. Donc, si une partie [de leurs conducteurs] est en grève, cela va forcément impacter nos revenus journaliers", confie un jeune soudeur qui a choisi de garder l'anonymat.
La plupart des usagers et des acteurs du transport rencontrés plaident pour un dialogue entre l'Etat et les syndicats, pour trouver une solution définitive aux revendications des grévistes.
Ces derniers protestent contre la vingtaine de mesures prises par le gouvernement pour renforcer la sécurité sur les routes sénégalaises.
Ces mesures ont été annoncées à la suite de l'accident de Sikilo, dans la région de Kaffrine, où 42 personnes sont mortes le 8 janvier dans la collision entre deux bus de transport en commun.
Lundi dernier, 22 autres personnes ont péri dans un accident survenu à Sakal, dans la région de Louga, et impliquant un car de transport en commun et camion.
par Khandiou
ACCIDENTS RÉCURRENTS, QUI POUR ARRÊTER LA SÉRIE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le pays a mal et tout le monde le ressent. Certains voyagistes (structurés ou informels) apparemment un peu moins que d’autres. Pas besoin de convoquer un quelconque scénario de rapport de forces
Le récital est-il condamné à devenir hebdomadaire ? Le constat est que le fil des évènements est resté ininterrompu depuis ce début d’année 2023, emportant chaque semaine des vies tombées dans des chocs qui ensanglantent routes, pistes rurales, ponts et autoponts du pays. La litanie s’est invitée multiconfessionnelle, dans tout le Sénégal, depuis que Sikilo a re-commencé à peser lourd sur le cœur des Sénégalais, après la sombre nuit du 7 au 8 janvier 2028 sur la RN1. Il y a eu sur cet axe et pas loin de la capitale régionale Kaffrine, une série dont l’explication des causes avérées physiques et/ou métaphysiques va dans tous les sens, à la faveur de conjectures sans frein dans une conjoncture faite de déni de responsabilités.
Depuis quelques semaines en effet, les évènements dramatiques s’enchainent, impliquant tous les moyens de locomotion, du camion surchargé à l’âne égaré, de la Jakarta insouciante à l’incendie inexpliqué, en passant par un transport de passagers en conflit avec les normes de sécurité routière.
Tout l’Est et le Sud-Est n’ont pas encore fini de boucler les prières dédiées aux morts relayées largement jusqu’au-delà de nos frontières, que le Centre-Nord-Ouest se signale dans une quasi identique catastrophe routière.
Sikilo d’une part, Sakal-Ngeune Sarr d’autre part, les bilans évoluent quasi quotidiennement, émanant des sources de différentes régions médicales. Premières concernées, Kaffrine, Kaolack, Louga, Dakar entre autres destinations des morts et blessés dont le nombre évolutif s’approcherait bientôt de la centaine, suivant les statistiques égrenées quotidiennement dans l’espace public par une presse qui s’est abstenue de sensationnalisme.
On ne parle plus que de routine, depuis que dimanche 8 janvier dernier, le soleil s’est levé pour jeter sa vive lumière sur un Sénégal dont des filles et fils par dizaines, venaient quelques heures plus tôt, de fermer les yeux pour l’éternité, morts sur l’asphalte et dans les buissons alentour, à environ 250 km, à l’Est de Dakar. Le choc entre deux (2) bus communément appelés ‘’horaire’’ a été suivi une semaine plus tard, d’un autre sur l’axe Sakal-Ngeune Sarr.
Les autorités – on s’en doute - ont évité de gêner cette communauté internationale qui avait manifesté sa compassion et sa solidarité de nombreux messages adressés au premier des Sénégalais.
Le président Macky Sall aurait plus négativement altéré l’image de notre pays, s’il décidait après Sakal comme après Sikilo, de décréter un deuil national. Bien lui en a pris, évitant au drapeau en berne de faire la navette entre le sommet du mât et le milieu du poteau.
Toutes les vies se valent. Toutes les victimes méritent de la nation, toutes les familles ont besoin de réconfort, quand la douleur les assaille sous la forme de perte d’un membre. Quand les disparus, proches et consanguins se comptent en autant de doigts de la main, comme c’est arrivé à Ngueun Sarr, Nguith et autre Deungour, aucun geste de solidarité ne peut être de trop. Mais le pays ne peut s’arrêter comme l’ont envisagé des syndicats de transporteurs, au lendemain immédiat du drame sur la voie qui ouvre sur la RN1, vers Saint-Louis.
L’éternel Coran a été et reste présent dans les foyers et localités éplorés où l’on prie pour le repos de l’âme des morts.
L’image du sang séchant lentement sur nos routes et sur ce qui reste de la ferraille des véhicules accidentés a été plus forte dans les consciences, que les préoccupations d’ordre syndical de transporteurs encore secoués par la promesse des autorités d’aller ‘’jusqu’au bout’’.
L’État dit s’engager dans l’application des mesures de sécurité routière issues du Conseil interministériel convoqué et tenu à Kaffrine, en temps et géographiquement plus près possible du drame qui a endeuillé le Sénégal dans la nuit du 7 au 8 janvier 2023. Pas besoin de convoquer un quelconque scénario de rapport de forces. Le pays a mal et tout le monde le ressent. Certains voyagistes (structurés ou informels) apparemment un peu moins que d’autres. Les questions ne s’arrêtent plus sur qui de l’humain ou de la machine est vraiment en cause.
PRÉSIEDNTIELLE, UNE FLORAISON DE DÉCLARATIONS DE CANDIDATURES AVANT L'HEURE
À presque un an de l’élection présidentielle de 2024, les déclarations de candidatures fusent de partout. Au moins six leaders de l’opposition ont déjà manifesté leur volonté de briguer la magistrature suprême
L’élection présidentielle de 2024 arrive à grands pas et les potentiels candidats pour présider aux destinées des Sénégalais se signalent. Le maire de Ziguinchor et non moins chef de file de « Pastef Les Patriotes » et membre fondateur de la coalition « Yewwi askan wi » (Yaw) a été l’un des premiers à avoir officialisé sa candidature. « Moi Ousmane Sonko, s’il plaît à Dieu et si mon parti le veut, je suis candidat à l’élection présidentielle de 2024. Personne n’est mieux placé que nous pour gagner », avait déclaré l’ancien parlementaire qui a réorganisé son parti avant de lancer sa tournée nationale appelée « Nemekou Tour ». Ousmane Sonko n’est pas le seul opposant, appartenant à cette coalition de l’opposition à avoir manifesté son désir d’occuper le fauteuil présidentiel à l’issue de l’élection présidentielle de 2024. Malick Gakou, écarté de la course au Palais en 2019 pour défaut de parrainages, se dit prêt à relever le défi de la conquête du pouvoir. « La charge est lourde, elle est pleine d’angoisse et d’émotion, mais je peux vous assurer que je suis prêt à relever ce défi puisque vous savez qu’aucun sacrifice n’est de trop pour servir son pays », disait-il le 3 août dernier, tout en s’engageant à être « le candidat de la démocratie, de la défense des libertés, de la cohésion sociale, du pouvoir d’achat, des couches vulnérables ». Les deux premières personnalités politiques citées sont loin d’être les seules à vouloir s’aligner sur la ligne de départ.
Un autre leader politique et toujours de l’opposition s’est aussi signalé : Dr Abdourahmane Diouf. Celui-ci, investi sur liste de la coalition « Aar Sénégal » lors des dernières élections législatives, a quitté le navire de ladite coalition. Considéré par certains observateurs comme l’un des grands perdants des élections législatives, il a décidé de faire cavalier seul pour la prochaine élection présidentielle et sous la bannière de son parti « Awalé ». Il se définit comme « le candidat de la concordance, le candidat du développement endogène, le candidat de la reprise en main de notre pays ». Et ce n’est pas tout ! Dans l’opposition, Boubacar Camara et Bougane Gueye Dani, respectivement leaders du Parti de la construction et de la solidarité « Pcs/Jengu Tabax » et du mouvement « Gueum sa Bop » sont aussi en mode 2024. Idem pour l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall. Ce dernier ne compte pas attendre la loi d’amnistie qui le rétablira dans ses droits civils et politiques pour entamer sa tournée nationale. Le leader de « Taxawu Senegaal » compte sillonner le pays pour convaincre du bien-fondé de son programme. En effet, dans la perspective de la Présidentielle de 2024, il a annoncé le démarrage d’une tournée nationale d’écoutes et d’échanges dénommée « Motali Yeené » aux fins de recueillir les préoccupations des populations.
Si les leaders de l’opposition s’affirment et se positionnent, du côté de la majorité présidentielle, le président de la coalition « Benno bokk yaakaar » (Bby) maintient le suspense. C’est toujours le « ni oui ni non » qui plane sur une possible troisième candidature ou pas du Chef de l’État. Il faut, cependant, relever que la plateforme « Macky Pour 2024 », composée d’anciens membres de la Convergence des Jeunes républicains (Cojer) et de hauts cadres du parti présidentiel a investi Macky Sall comme leur candidat à la présidentielle de février 2024. Toujours du côté de la mouvance présidentielle, l’ancien Secrétaire général du Mouvement des élèves et étudiants socialistes (Mees), Mor Faye, a annoncé qu’il sera candidat en 2024. Il se réclame de l’héritage de Ousmane Tanor Dieng, l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste (Ps). Malgré ce flou, le scénario de 2024 se précise de plus en plus : une floraison de candidats dans l’opposition face au camp présidentiel.
« On verra des candidatures farfelues parce que… »
Mais ces déclarations de candidatures ne sont-elles pas prématurées ? À cette question, l’analyste politique Hamidou Hann répond par la négative. « Ceci est normal à la veille d’une année électorale. C’est tout à fait normal de voir que des leaders de partis politiques des différentes entités se déclarent », a déclaré M. Hann. Avant d’ajouter : « mais aussi, on verra des candidatures farfelues parce que ce sont des positionnements, des postures politiques qui motivent un peu les individus qui se déclarent candidats pour un peu monnayer leur ralliement dans les grandes coalitions qui vont se structurer ».
À l’instar de M. Hann, le journaliste analyste-politique, Abdoulaye Mbow estime que les Sénégalais doivent connaître dès à présent les candidats qui prétendent diriger le pays. « C’est une démarche normale parce qu’il n’a jamais été question pour l’opposition de penser à la création d’une coalition qui irait ensemble pour la présidentielle. Une déclaration de candidature en perspective de la présidentielle doit se faire très vite parce qu’il faut engranger des voix, faire des tournées politiques et susciter l’intérêt autour de sa personne en tant que candidat déclaré », a fait remarquer M. Mbow. Enseignant-chercheur en sociologie politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Ibou Sané pense que ce sont des candidatures « d’intention », « prématurées » faites parfois dans le show. « La majorité d’entre eux n’ont pas de base. C’est un peu de la mégalomanie. Ils annoncent leur candidature et, à la fin, ils se retirent. Ils nous ont habitués à ça », souligne-t-il.
« Il y aura forcément le choc des ambitions dans l’opposition »
En effet, force est de reconnaître que ces déclarations de candidature auront quelques conséquences sur le plan politique. Elles vont conduire à l’émiettement de l’électorat de l’opposition de manière générale. Les voix engrangées par l’opposition lors des élections locales et celles législatives en tant que coalition homogène seront départagées entre les candidatures en perspective de cette présidentielle. « Ces déclarations vont fragiliser ces coalitions parce que le risque de confiance va se poser, la lutte des égos va survenir et il y aura forcément le choc des ambitions dans cette grande coalition de l’opposition et qui va fragiliser la dynamique collective », a déclaré Hamidou Hann, estimant qu’on pourrait même assister à des affrontements symboliques entre des leaders de l’opposition.
Un autre écueil se dresse devant les prétendants au fauteuil présidentiel : le parrainage. Chaque déclaration de candidature, devant le Conseil constitutionnel, doit être accompagnée de la signature de 53.457 électeurs au minimum et, au maximum, 66.820 électeurs. Ainsi, pense M. Hann : « le parrainage va freiner beaucoup de candidats déclarés surtout pour des candidats qui n’ont aucune assise nationale, qui sont parfois d’illustres inconnus. La collecte de parrains est un travail sérieux qui demande de la rigueur et de l’organisation. Ce qui n’est pas le fort des hommes politiques sénégalais et des appareils politiques de manière globale ». Mais, d’après Abdoulaye Mbow, l’État a les moyens, en concertation avec l’opposition et la société civile, d’aller dans le sens d’une réforme profonde de la loi sur le parrainage pour permettre à la démocratie de mieux souffler à travers une pluralité de candidatures.
Le maintien en poste du ministre des Transports est un point de réaffirmation de la patrimonialisation du pouvoir et de l’Etat au Sénégal. Sa responsabilité dans la mort d’environ 70 personnes en une semaine est de nature politique
Ce n’est plus un cas d’école, c’est devenu un phénomène pathologique qui tire peut-être ses origines d’une scabreuse gestion des équilibres au sein d’une fratrie de pouvoir au sein de laquelle les mécanismes relationnels sont finalement bien au dessus de ce qui peut être considéré comme l’intérêt national.
Le maintien de Mansour Faye au ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement va plus loin qu’un simple défi politique opposé à la gouvernance vertueuse et efficace du secteur des transports. C’est un point de réaffirmation de la patrimonialisation du pouvoir et de l’Etat au Sénégal. Pourquoi le président Macky Sall se garderait-il d’assurer l’extrême protection de son beau-frère de ministre - dont l’incompétence et l’arrogance se répercutent indirectement et dramatiquement sur les Sénégalais - alors qu’il le fait pour des caporaux auxquels il n’est lié que par les rapports fragiles que permet la politique ?
Le ministre Mansour Faye était sans doute à plusieurs centaines de km des drames humains de Sikilo et de Sakal, loin des turpitudes de chauffeurs criminels et de passagers insouciants et inconscients des dangers auxquels les soumettent leurs transporteurs. Sous cet angle, il peut bien se laisser aller à siroter son verre de lait. Sa responsabilité dans la mort d’environ 70 personnes en une semaine est autre : elle est de nature politique. La même faute qui a imposé au chef de l’Etat le limogeage brutal et compréhensible de l’ex ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr après le drame des 11 bébés de l’hôpital Dabakh Malick de Tivaouane. Pourquoi ce double jeu qui concrétise un deux-poids deux mesures ?
En tant que ministre en fonction, Mansour Faye est celui qui n’a pas appliqué ou fait appliquer les mesures correctives légales suscitées par le président de la République afin de sécuriser les déplacements des citoyens sénégalais sur l’ensemble du territoire national. Il est celui qui a été investi de l’autorité légale pour les mettre en œuvre. Il reste celui qui a échoué à assurer la sécurité de ses compatriotes. Pour les raisons que voilà, l’unique voie raisonnable laissée à qui de droit est son départ d’un gouvernement dans lequel il passe pour être un intouchable prédestiné. C’est pourtant le premier acte de salubrité publique à poser dans le secteur névralgique des transports au Sénégal.
Mais il y a un obstacle à franchir : le président de la République a le complexe de croire que poser un acte de bon sens en limogeant son beau-frère de ministre serait un signe de faiblesse de sa part devant l’opinion publique. Une posture qui fait de Mansour Faye un ministre immaculé, éternel survivant des controverses financières (gestion des fonds Covid-19, Rapport de la Cour des comptes) et des drames humains qui secouent notre pays. Tout est lié au décret…présidentiel !
par Jean Pierre Corréa
UNE DÉSINVOLTE IRRESPONSABILITÉ
Abdoulaye Diouf Sarr limogé du ministère de la Santé à cause des 11 morts de Tivavouane, et « monsieur frère » Mansour Faye, pas le moins du monde inquiété, malgré le provisoire bilan de 54 trucidés par des autobus transformés en cercueils
Il y a quelques années de cela, dans une région de France, dont je ne me souviens pas du nom, une banale promenade de jeunes filles et garçons, qui y passaient une joyeuse colonie de vacances, s’était transformée en tragédie nationale, après la noyade de quelques-uns d’entre eux dans une rivière subitement en crue, du fait d’un soudain et tout aussi violent orage. L’enquête détermina un manquement du moniteur de colo, qui, bien qu’ayant consulté la météo du jour, n’en n’avait pas pour autant tenu compte dans la programmation de cette activité de vacances. Ce jeune homme, dévasté par la mort de ses colons, fut inculpé et condamné à une peine d’emprisonnement, parce que son travail est adossé à ce qu’on appelle la responsabilité. Mais encore mieux que ça, le maire de ce village, dont les services sociaux avaient organisé cette colonie de vacances, fut lui aussi, condamné à une peine avec sursis et une amende. Pourquoi, me direz-vous. Parce que tout simplement l’acte d’engagement de ce moniteur de colo avait été au final paraphé par sa signature et son cachet. Une fonction qui n’est pas assortie aux responsabilités qu’elle induit, est vide de sens et n’a pour contenu que l’encre qui orne prétentieusement les cartes de visite des hommes qu’elles servent à identifier.
Cette triste histoire illustre, en creux tout le sens que revêt chez nous, au Sénégal la notion de responsabilité. Nos responsables politiques ne sont en fait responsables de rien, ni de quoi que ce soit. Ils sont donc de fait, « irresponsables » de tout. Ayant souvent atterris dans l’exercice de leurs fonctions, grâce au seul concours qu’ils ont passé avec succès, le « concours de circonstances », pourquoi seraient-ils responsables des errances de leurs subordonnés, n’ayant pas été biberonnés à l’aune de l’exemplarité, ne comprenant nullement en quoi, parfois leurs démissions face à certaines tragédies où la responsabilité de leur service est établie, aurait pu justement servir de catharsis. Au pire, sous la pression d’une opinion publique dont il faut apaiser et le courroux et le dégoût, le « responsable » politique est « déplacé », mais pas viré. Mais même là, l’inégalité est assumée. Abdoulaye Diouf Sarr limogé du ministère de la Santé à cause des 11 morts de Tivavouane, et « monsieur frère » Mansour Faye, pas le moins du monde inquiété, malgré le provisoire bilan de 54 trucidés par des autobus transformés en cercueils par des transporteurs, qui ont de surcroit le culot de faire grève pour protester contre les mesures prises à leur encontre.
Lesquelles sont d’ailleurs surréalistes, puisque la première d’entre elles concerne l’interdiction de rouler la nuit, cette mesure sonnant de fait comme un aveu de l’état délabré du parc des moyens de transports en commun, puisqu’il est évident qu’un bon véhicule en bon état de marche et qui est paré de tous les atours requis pour l’utilisation qui lui est conférée, doit pouvoir rouler de jour comme…de nuit. Non ?
Pourquoi n’y-a-t-il aucune sanction contre ceux qui ont procédé aux visites techniques des véhicules responsables de ces catastrophes ? Pourquoi lorsqu’un immeuble construit à la « va-je-m ’en-fous », s’effondre, cause des morts et ruine la vie de centaines de gens qui ont pourtant payé pour être en sécurité, une fois l’émotion passée, les larmes de crocodiles séchées, aucun architecte, aucun pseudo-entrepreneur, aucun responsable des services de l’urbanisme, qui ont délivré les autorisations de construire, ne sont jamais, ne serait-ce que convoqués et questionnés sur les garanties qui ont validé les accords et les autorisations qu’ils ont couverts du manteau de leur désinvolture ?
Nous avons été informés dans les pages d’un grand quotidien, hier, qu’en contravention totale avec toutes les règles de l’urbanisme, un promoteur libanais défie impunément les autorités compétentes et érige un immeuble R+13 dans une étroite impasse du Point E, qui insécurise un collectif organisé par des riverains.
Ceux-ci s’interrogent et demandent comment a-t-on pu délivrer une autorisation de construire un immeuble d’une telle hauteur, dans une impasse où aucun véhicule de secours n’aura accès, avec un dossier où l’adresse réelle de la parcelle, a été dissimulée à l’autorité compétente et où l’attestation de conformité de l’implantation à l’alignement, n’était pas réalisée.
Pourquoi la Direction de l’Urbanisme ne décide-t-elle pas de revoir les conditions dans lesquelles cette autorisation de construire a été accordée, pour revenir à des normes de droit, empêchant ainsi une future catastrophe et un déni de droit et de justice.
Il y a des attitudes de certains de nos responsables où l’irresponsabilité s’exerce en toute désinvolture… Comme si de fait, on s’en foutait. Responsabilité diluée dans l’imparable « Inch’Allah ».
Puisque « le chat est là » !
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EN AFRIQUE, LES NÉOCOLONIAUX, CE SONT LES HOMMES DE WAGNER
Dix ans après le lancement de Serval au Mali, l’ancien président français François Hollande affirme dans une interview à RFI et France 24, que cette opération militaire française – rebaptisée Barkhane – n’a pas été un échec
Dix ans après le lancement de Serval au Mali, l’ancien Président de la République française (2012 – 2017) affirme, dans une interview à RFI et France 24, que cette opération militaire française – sous le nom de Serval, puis de Barkhane – n’a pas été un échec.
« A l’époque, la France est intervenue à la demande des Maliens et par devoir de solidarité. Récemment, j’ai vu avec peine la détérioration de ce lien d’amitié entre le Mali et la France. Cela s’est dégradé, car les jihadistes ont continué de frapper et que les Maliens se sont dits : Cela ne finira jamais, malgré les interventions étrangères. »
A la question de savoir si le groupe paramilitaire russe Wagner peut réussir là où les Français ont été à la peine, il répond : « Y a-t-il moins d’attentats et moins d’actions jihadistes depuis que les Français sont partis ? Non, c’est pire. Le jihadisme frappe même désormais au sud du Mali. Or Wagner, c’est un groupe privé, qui vit des prédations qu’il opère. Les néo-coloniaux, ce sont les hommes de Wagner. »
CINQ CHAUFFEURS INTERPELLÉS À THIAROYE
D’après une source policière, leur interpellation fait suite à une tentative d’entraver le travail des autres transporteurs non grévistes. « Ils intimidaient leurs collègues non grévistes et les passagers. Ils faisaient descendre les clients »
Face à la presse mardi, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, avait déjà prévenu : « Ceux qui veulent aller en grève sont libres de le faire mais l’Etat va réprimer fermement les fauteurs de troubles ».
Ce mercredi, pas moins de 5 personnes, évoluant dans le secteur des transports, sont interpellées par les éléments du commissariat de police de Thiaroye à Texaco. Il s’agit des nommés M. Diop, M.Gueye, M. Thiam, M. Tall, et F. Guèye, âgés entre 47 ans et 28 ans. D’après une source policière, leur interpellation fait suite à une tentative d’entraver le travail des autres transporteurs non grévistes. En plus clair, « ils intimidaient leurs collègues non grévistes et les passagers. Ils faisaient descendre les clients ».
Les cinq mis en cause sont en garde à vue au commissariat de Thiaroye. Ils sont poursuivis pour « destruction de biens appartenant à autrui, actes de vandalisme, troubles à l’ordre public et attroupement ».