SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 août 2025
par Fatou Sagna Sow
MARINE LE PEN AU SÉNÉGAL, COMME LE TITRE D’UN MAUVAIS ROMAN
On est en droit de se demander quelle leçon de géopolitique, Le Pen, en fine stratège, entend dispenser ici. La discrétion et le secret qui ont entouré l’organisation de ce déplacement de trois jours à Dakar, démontre son caractère périlleux et incongru
La cheffe de l’opposition française, connue pour ses positions radicales sur la question de l’accueil des étrangers en France, est donc en Afrique ! Nous avons tous encore à l’esprit les mots, en novembre dernier du député du Rassemblement National, insensible aux drames de l’immigration clandestine, qui a lancé en plein Hémicycle : « qu’ils retournent en Afrique ». Difficile aujourd’hui d’arguer d’une volonté de dialogue et de coopération renouvelée !
La lutte contre l’immigration est ancrée dans l’ADN de la famille Le Pen, de père en fille en passant par la nièce, tous en ont fait leur fonds de commerce politique. La candidate malheureuse des dernières élections présidentielles françaises, qui a habilement enrobé son discours dans une forme de lutte pour le pouvoir d’achat, ne trompe personne. Dépourvu d’humanité, son programme en 2022, proposait, notamment : de réserver les aides sociales aux Français, de conditionner les prestations de solidarité à 5 ans de travail, d’instaurer la priorité nationale pour l'accès au logement social et à l'emploi et de mettre fin au regroupement familial. Alors même que les immigrés contribuent à l’économie française.
Bon nombre de Sénégalais seraient ravis de lui rendre la pareille. De prendre un vol pour Paris, exposer également leur vision de cette relation franco-sénégalaise ou plus largement parler de ce que devrait être ce new deal entre l’Afrique et l’Europe. Hélas, la politique française en matière de visas, largement durcie ces dernières années par la montée des extrêmes droites, fait que ce ne sera pas possible. Qu’il est loin le temps des Tirailleurs, Mme Le Pen !
Si aujourd’hui, Marine fait les yeux doux au Sénégal, elle n’en est pas à son coup d’essai. Déjà en avril 2017, la candidate déclarait en marge d’un meeting : « si je suis élue présidente, j’influerai pour qu’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies soit attribué au Sénégal, pays sage et respecté de la grande Afrique ». Quelle finesse d’analyse, il y a donc les pays « sages » et les autres !
La discrétion et le secret qui ont entouré l’organisation de ce déplacement, de trois jours à Dakar, démontre le caractère périlleux et incongru d’une telle démarche. Cette visite dans le pays qui porte encore, quelques semaines, la présidence de l’Union Africaine, est en vérité, embarrassante et sera bien évidemment totalement improductive.
Alors que le coût des discriminations pour la société française est de 150 milliards d’euros par an (Rapport France Stratégie – 2016), le RN continue, contre toute logique, de plaider pour la préférence nationale ! On est en droit de se demander quelle leçon de géopolitique, Mme Le Pen, en fine stratège, entend dispenser ici.
J’invite Mme Le Pen à plus de cohérence et surtout à ouvrir les yeux sur la belle diversité de la société française. Les diasporas africaines de France et les français de l’étranger résidant en Afrique sont les meilleurs ambassadeurs de ces relations historiques. Nous travaillons tous les jours dans les territoires à enrichir, avec sérieux, notre histoire commune. Et nous restons imperturbables face à ce genre de coup médiatique.
Fatou Sagna Sow est ancienne candidate aux législatives, 9ème circonscription FDE, Coordinatrice du Think Tank New Deal.
par Mohamed Ly et Félix Atchadé
MADAME LE PEN, VOUS N’ÊTES PAS LA BIENVENUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Vous incarnez des idées qui vont à l’encontre de nos valeurs cardinales, et nous ne sommes pas dupes de votre jeu politique. Vous êtes dans la ligne politique foccardienne de maintien des liens néocoloniaux
Mohamed Ly et Félix Atchadé |
Publication 17/01/2023
Le Sénégal est un pays d’hospitalité. Nous disons en wolof « rew teranga ». Nous sommes une nation respectueuse des différences, enracinée dans notre culture tout en étant ouverte sur le monde. Nous espérons l’avènement de la civilisation de l’universel que le premier président de notre République, Léopold Sédar Senghor, a nommée le « rendez-vous du donner et du recevoir ». Cela étant réaffirmé avec force, nous sommes au regret de vous dire que vous n’êtes pas la bienvenue chez nous. Nous le disons parce que vous incarnez des idées qui vont à l’encontre de nos valeurs cardinales, et que nous ne sommes pas dupes de votre jeu politique.
Vous et votre parti, depuis plusieurs décennies, n’avez cessé de stigmatiser les immigrants et les musulmans. Vos discours xénophobes rendent la vie de nos concitoyens établis dans votre pays difficile. Vous avez fait d’eux les responsables de toutes les difficultés que connaît votre pays. Vous avez suscité chez nombre de vos concitoyens les instincts les plus vils contre tous ceux qui semblent différents d’eux par la couleur de la peau, la pratique cultuelle ou l’accent… Vous êtes la vitrine de tous ceux qui appellent au boycott du film « Tirailleurs » d’Omar Sy. Le portefeuille des immigrants est une de vos marottes. Vous proposez régulièrement de bloquer leurs transferts d’argent à leurs familles pour punir les États qui refusent de rapatrier les clandestins. Vous divisez les citoyens entre eux, semez la confusion avec discours biaisés. Vous incarnez la caution idéologique de toutes les régressions sociales. Vous personnifiez un incroyable piège dans lequel les Sénégalais et les Africains ne tomberont pas !
Votre voyage au Sénégal, si l’on en croit les mots du quotidien français l’Opinion du lundi 16 janvier 2023, est une étape dans votre préparation à « l’exercice du pouvoir ». Dans ce même journal, vous dégagez dans une tribune les objectifs de votre visite, les thèmes à aborder et les endroits où vous irez. Vous promettez de changer la nature de la relation avec notre continent en général et notre pays en particulier. Nous ne croyons pas un traître mot de votre discours. Ce n’est qu’un écran de fumée pour cacher le fond de votre idée de relation franco-africaine : vous êtes dans la ligne politique foccardienne de maintien des liens néocoloniaux. Vous vivez dans la nostalgie de temps qui ne reviendront pas car tout a changé : le monde, l’Afrique, le Sénégal, les Africains et les Sénégalais eux-mêmes. Votre visite aux Forces françaises au Sénégal et les arguties sur les opérations extérieures montrent à souhait que vous êtes pour la perpétuation du militarisme franco-africain[1], instrument de domination et de répression des aspirations démocratiques des peuples africains.
Dans votre tribune, à l’instar de l’essayiste Loup Viallet, auteur d’un livre à la gloire du franc CFA et connu pour ses saillies racistes, vous estimez que la zone CFA assure la « stabilité et l’intégration régionale », ce qui est absolument faux. L’utilisation du franc CFA n’a pas permis d’amorcer la transformation sur place de matières premières et encore moins favorisé les échanges entre économies de la zone franc. Son utilité est d’offrir la possibilité aux multinationales et aux bourgeoisies compradores africaines de rapatrier facilement des capitaux en Europe. Avec cette monnaie, le rôle de « garant » de la France lui donne un rôle de « gendarme » qui permet sa mainmise sur les économies de ses anciennes colonies[2]. Voilà ce que vous ne voulez pas changer puisque pendant le débat sur la pseudo réforme du franc CFA à l’Assemblée nationale française, vous et les députés de votre parti ne vous êtes jamais fait entendre.
Le 2 février 2022, lors de la malheureuse dégradation des relations diplomatiques entre la France et le Mali et l’expulsion du Mali de l’ambassadeur français vous avez été sur une ligne extrêmement brutale exigeant des mesures de rétorsion contre le Mali, pénalisant directement la population. Vous avez alimenté la surenchère. Aujourd’hui, 70 projets de développement, en cours ou programmés par les ONG au Mali, sont arrêtés au détriment des Maliennes et Maliens les plus fragilisés
Madame Marine Le Pen, vous n’avez pas nos salutations.
Dr Mohamed Ly est membre du Comité central du Parti de l’indépendance et du travail (PIT-Sénégal) ;
Dr Félix Atchadé est à la coordination de France du Parti de l’indépendance et du travail (PIT-Sénégal).
[1] Atchadé, F (2021) Sahel : Le militarisme franco-africain en échec. Fondation Rosa Luxemburg
Maladie infectieuse et potentiellement mortelle, le paludisme est causé par plusieurs espèces de parasites appartenant au genre Plasmodium. La pathologie existe dans une centaine de pays dans le monde, particulièrement les zones tropicales d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. Le dernier rapport sur le paludisme dans le monde publié en décembre 2020 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fait état de 229 millions de cas de paludisme en 2019, contre 228 millions en 2018. On estime à 409 000 le nombre de décès dus à la maladie en 2019, contre 411 000 décès en 2018. L’Afrique subsaharienne reste la zone la plus touchée par cette maladie puisqu’elle concentre environ 93% de tous les cas de paludisme dans le monde, et 94% des décès en 2018. Comme pour la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, le paludisme constitue un réel problème de santé publique au Sénégal où 536 850 cas et près de 400 décès ont été enregistrés en 2021. Malgré les efforts menés jusque-là pour endiguer la maladie, des défis restent à relever. Il s’agit notamment de l’accès universel aux interventions majeures comme l’utilisation des Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda), la recrudescence des cas de paludisme graves.
Le paludisme constitue un problème de santé majeur au Sénégal où il sévit de manière endémique avec une recrudescence saisonnière. Cette maladie parasitaire revient en force dans certaines zones. En 2021, le nombre de cas recensés dans le pays était de 536 850 et près de 400 décès notés. Ayant les mêmes symptômes que la grippe, la Covid-19 et la dengue, et faisant des ravages, il n’en demeure pas moins que le paludisme est une maladie négligée par la population. Une fois qu’elles ont le paludisme, la plupart des personnes pensent que c’est la grippe. Ce qui favorise l’émergence des cas graves. La prolifération des cas graves découle de la non-utilisation des moyens de prévention dans les grandes villes comme les ‘’Milda’’ qui constituent l’arme pour se protéger contre la pathologie, le recours tardif aux soins. «Mon cousin est décédé du paludisme et on pensait que c’était de la sorcellerie»
Au Sénégal, on meurt encore du paludisme. Rencontrée à l’entrée de l’hôpital de Fann, Adama Barry, 38 ans, qui vient de Pikine, a sa propre histoire avec le paludisme. «Un de mes cousins qui avait 25 ans est décédé en 2019 de paludisme. Au début, il avait de la fièvre et des courbatures. Nous avions pensé que c’était passager. Nous sommes partis voir un guérisseur qui nous a dit qu’il était atteint de sorcellerie. Entre-temps, la maladie gagnait du terrain, il délirait en disant des choses incohérentes. Nous l’avons amené à l’hôpital, deux jours après, il est décédé. Le médecin nous avait dit qu’il avait fait un palu grave. A la maison, nous avons culpabilisé, car nous avions perdu beaucoup de temps. Si nous l’avions amené tôt à l’hôpital, peut-être qu’il n’allait pas mourir», se désole-t-elle.
«COMMENT j'AI FAILLI MOURIR D'UN PALU GRAVE»
A la gare du TER de Keur Mbaye, Moussa Mané, la trentaine dépassée, se confie sans détour. L'homme a failli être emporté par le paludisme. «Il y a 4 mois, j’avais fait un palu grave et j’ai failli passer de vie à trépas. Au mois d’août, alors que je venais de rentrer du travail, j’ai eu des courbatures. Je me suis dit que c’était de la fatigue, mais la nuit j’ai eu une forte fièvre. Le matin, la fièvre persistait. 24h après, j’ai commencé à vomir et j’avais des difficultés à respirer. Je suis allé au centre de santé de Sicap Mbao où j’ai été hospitalisé. Le médecin m’a dit que j’étais en train de faire un palu grave et que si j’étais resté 6h de plus, la situation allait être pire. Depuis lors, je dors sous moustiquaire, puisque ce que j’ai vécu durant cette période, je ne le souhaite même pas à mon ennemi», affirme Moussa Mané.
«J’AI PERDU MON ENFANT DE 4 ANS, JE NE SAVAIS PAS QUE LA MALADIE POUVAIT ARRIVER A CE STADE»
A l’hôpital Albert Royer où nous l’avons rencontrée, Nafi Wade se souvient comme si c’était aujourd’hui des circonstances dans lesquelles elle a perdu son enfant de 4 ans. «C’était une petite fille très mignonne. En septembre 2018, elle a eu de la fièvre et avait mal à la tête. Je lui avais donné des sirops pour faire baisser la température. La fièvre baissait au bout de quelques heures et remontait. Au bout de deux jours, elle a commencé à vomir et a refusé de s’alimenter. Je l’ai amenée à l’hôpital. 24h plus tard, elle était décédée. Selon le médecin, elle avait le palu grave. Je ne savais pas que le paludisme pouvait arriver à ce stade et tuer. Par la suite, j’ai eu un autre enfant, mais à la maison tout le monde dort sous moustiquaire.»
DR DOUDOU SENE, COORDONNATEUR DU PNLP SUR LES CAS GRAVES DE PALUDISME : «Quand la température atteint un certain niveau, il y a une souffrance cérébrale qui aboutit à des convulsions et au coma»
Coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme (Pnlp), Dr Doudou Sène dresse la situation du paludisme au Sénégal, fait la cartographie des zones les plus touchées et diagnostique les cas graves. Il souligne que lorsque la température atteint un certain niveau, il y a une souffrance cérébrale qui aboutit à des convulsions et parfois même au coma.
Quelle est la situation actuelle du paludisme au Sénégal ?
Les tendances ont montré, par rapport aux années précédentes, que la situation semble être stagnante. Par contre, par endroits, comparée aux chiffres que nous avons reçus, il y a une augmentation du nombre de cas qui ont été recensés notamment au niveau de Dakar et de certaines structures du pays. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela. Le premier est relatif aux stratégies que nous avons mises en place pour collecter le maximum de données, notamment celles du secteur privé qui, auparavant, n’étaient pas comptabilisées dans les données. Le deuxième concerne les données communautaires avec le renforcement du système communautaire, notamment avec ce que l’on appelle la prise en charge à domicile qui permet de détecter le maximum de cas.Il y a le contexte géo-climatique que nous avons traversé avec des inondations un peu partout dans le pays. Par contre, il faudra remarquer que le nombre de décès à partir de 2020 dans la région de Dakar est beaucoup plus élevé, du fait que les gens ne se rendent pas compte du dispositif de prévention. Les cas que nous avons en ville viennent de la banlieue. Quand vous regardez la cartographie dans le district sud, le nombre de cas présents n’habitent pas dans la localité. Ils viennent de la banlieue. Mais ils se consultent là où ils travaillent et c’est en ville. Nous donnons régulièrement des moustiquaires, mais c’est exceptionnel de voir les gens dormir sous moustiquaire imprégnée. L’autre aspect est qu’en cas de fièvre, le premier recours parfois, c’est la pharmacie qui n'est pas faite pour des consultations. Dans les postes de santé, les Tdr sont gratuites. Il y a aussi la baisse de l’immunité de la population. Les gens ont connu une baisse considérable du nombre de cas de paludisme. Pendant 10 ans, si vous ne faites pas de paludisme, une fois que vous chopez la maladie, cela peut être un cas grave.
Qu’est-ce qui explique la prolifération des cas graves ?
Les populations, parfois par paresse, ne veulent pas se rendre dans une structure de santé, préférant aller à la pharmacie. Souvent, ce ne sont pas les spécialistes qui sont là-bas. Ce qui peut expliquer l’apparition des cas graves. Le retard aussi dans la prise en charge au niveau de la structure elle-même. Les nombreuses analyses que les gens subissent dans certaines structures et qui demandent beaucoup d'argent font qu'ils hésitent avant d'y aller. En milieu rural, les populations dans leur culture ont tendance à aller chez les tradi-praticiens pour d’abord se consulter avant de se rendre dans les structures de santé.
Comment se manifeste un cas grave de paludisme ?
D’abord, il faudra connaître le cas simple. Le premier signe d’un paludisme simple est la fièvre, des maux de tête et des courbatures un peu partout. Ensuite, quand vous n’êtes pas bien traité, la situation peut s’aggraver parce que la fièvre peut entraîner des convulsions chez les individus. Quand la température atteint un certain niveau, il y a une souffrance cérébrale qui aboutit à des convulsions et parfois même au coma. Le deuxième signe, ce sont les vomissements très sévères. Et cela peut aller jusqu’à une insuffisance rénale. Il y a aussi l’œdème aigu du poumon qui peut entraîner des décès rapides.
Pourquoi en milieu urbain, les gens ne dorment pas sous moustiquaire imprégnée ?
Des enquêtes qui ont été menées sur le plan anthropologique ont montré parfois que les gens, quand on leur demande, c’est parce que sur le plan esthétique, ils disent que les moustiquaires changent le format de la maison. Dans la conscience collective aussi, les gens pensent que ce sont des trucs pour les gens qui habitent en milieu rural. L’autre aspect, c’est la paresse.
Quelles sont les zones endémiques au paludisme ?
Les tendances de ces cinq dernières années restent identiques avec trois zones distinctes. Il y a la zone de pré-élimination qui estle nombre total de cas pour 1000 habitants. Quand c’est inférieur ou égal à 5 pour 1000 habitants, on parle de pré-élimination appelée zone verte. Ce sont les régions de Saint-Louis, une partie de la région de Matam, la région de Louga, la région de Thiès pour un certain nombre de districts, la région de Ziguinchor est entrée dans ce lot, une partie de la région de Dakar, la région de Fatick. Il y a ce que l’on appelle la zone intermédiaire où l’incidence tourne entre 10 et 15 pour 1000 habitants. C’est la zone jaune qui est constituée de Kaffrine, de Diourbel, d’une partie de Dakar et de Thiès, de Sédhiou. Enfin la zone rouge de forte prévalence où l’incidence dépasse 25 pour 1000 habitants. Cela concerne Salémata, Saraya où sur 1000 habitants, on peut avoir 600 cas par an. Nous avons fait beaucoup d’avancées, malgré des facteurs qui contribuent à ralentir les efforts consentis par l’Etat du Sénégal pour l’élimination du paludisme. A partir de 2020, nous avons eu beaucoup de perturbations dans la mise en œuvre de nos activités avec la Covid-19. Malgré de nombreux partenaires, le Pnlp fait face à une insuffisance des ressources.
Comment faites-vous pour lutter contre le paludisme dans ce contexte ?
L’Etat fait beaucoup d’efforts à travers un prêt à la Banque Islamique de Développement (Bid). Nous avons l’appui de certains partenaires et du Fonds Mondial qui, tous les 3 ans, dégage un montant pour la lutte contre le paludisme. Le plaidoyer porte sur la mobilisation des ressources en interne afin d’avoir une certaine garantie, parce que l’instabilité sur le plan mondial et les difficultés économiques peuvent un jour entraîner les partenaires à se retirer. Nous avons un partenariat avec certaines organisations de la société civile comme l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (Afao) et Speak up Africa dans le cadre du plaidoyer et de la communication. Nous avons lancé le concept zéro palu, les entreprises s’engagent. Nous faisons un plaidoyer auprès de l’Etat pour que les intrants comme les médicaments et les moustiquaires soient dans le compte du ministère de la Santé et qu’il les achète. Le paludisme mérite la même mobilisation qui a été faite lors du Covid-19 pour qu’il devienne un mauvais souvenir. Le Sénégal est capable d’aller vers l’élimination en 2030. Pour cela, il faut que les autres secteurs interviennent. Il faut que nous ayons de bonnes routes pour éviter les stagnations d’eau. Toutefois, le Sénégal ne peut pas éliminer le paludisme sans la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée Conakry, le Mali. Quand on parle d’élimination, c’est de ne pas avoir de cas de paludisme pendant 3 ans d’affilée sur l’ensemble du territoire national.,
VIDEO
CHEIKH OMAR DIAGNE ANNONCE LA CANDIDATURE DU RV/AND CI DEUG
Face à la presse hier, le secrétaire général du Rassemblement pour la Vérité/ And Ci Deug a fait un diagnostic sans complaisance de la gestion du régime en place.
Moins d’une semaine après sa libération, le leader du Rassemblement pour la Vérité/ And Ci Deug (Rv/And Ci Deug), Cheikh Oumar Diagne, a disséqué hier toutes les questions brûlantes de l’heure. Il s’agit entre autres du rapport de la Cour des comptes et de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières. Face à la presse, Cheikh Oumar Diagne a annoncé la candidature de son parti à la prochaine Présidentielle afin de contribuer à la reconstruction de la cité.
Face à la presse hier, le secrétaire général du Rassemblement pour la Vérité/ And Ci Deug a fait un diagnostic sans complaisance de la gestion du régime en place. Après avoir brocardé le fonctionnement de la justice, dénoncé le mode d’exploitation des ressources pétrolières et gazières, et décrié avec la dernière énergie le carnage financier éventé par la Cour des comptes, Cheikh Omar Diagne a annoncé que son parti ira à la Présidentielle de 2024. «Nous prendrons part aux échéances décisives de 2024 pour reconstruire ce pays désarticulé, désorganisé, spolié, trahi, violé par des politiciens sans vertu ni honneur. Ettous ceux qui ont participé à ce carnage seront traduits devant la justice. 2023 est une année charnière et l’urgence n’est pas dans le combat d’une hypothétique candidature d’un homme que nous devons conjuguer au passé. Il nous faudra réfléchir ensemble sur les priorités et la teneur de la refondation à opérer pour éviter une autre alternance d’hommes sans réelle incidence sur la qualité de vie des citoyens», affirme-t-il.
Et dans ce cadre, son parti prévoit d’effectuer une tournée nationale dans les mois à venir afin de «partager davantage l’idéologie du juste milieu et rencontrer ces autres Sénégalais oubliés qui pensent comme nous que l’Islam est la solution».
A l’en croire, le candidat de Rv/And Ci Deug sera désigné par le bureau politique etle secrétariat national qui vont se réunir à cet effet. «Je suis secrétaire général du parti, mais cela ne fait pas de moi le candidat du parti. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en 2024, nous ne serons pas neutres sur la Présidentielle pour trois raisons. D’abord, il y a un électorat hyper fort qu’il faut essayer de faire participer à ces élections. Cet électorat s’identifie aux messages religieux. Par conséquent, le parti aura son candidat et au pire des cas, il ira aux élections dans une coalition», explique-t-il. Cependant, il précise que cette coalition devra prendre en compte les revendications du parti du point de vue valeur et religion. «Cela concerne la réforme du système judiciaire, la prise en compte de la Charia dans l’application des textes et le retour de la peine de mort et tant d’autres revendications qui nous animent. Nous travaillerons et financerons tout candidat sérieux qui acceptera ces conditions», dit-il.
Revenant sur la situation actuelle du pays, il indique que le Sénégal traverse les pages les plus sombres de son histoire. «Les crises de toute forme infestent notre pays. Le pays subit de plein fouet les chocs à la fois endogènes et exogènes. Le nœud du problème repose sur une crise spirituelle axiologique manifeste dans tous les compartiments de la société. Cette crise sans précédent entraîne le pays dans une impasse totale. Nous avons suivi la publication du rapport de la Cour des comptes. Cette pratique pernicieuse consistant à voler les deniers publics exacerbe une mauvaise gouvernance et un manque de patriotisme notoire de la part des responsables du régime en place. Pendant que d’honnêtes citoyens sont poursuivis pour des broutilles, des délinquants financiers de haute facture sont promus, protégés et évoluent dans une impunité totale», dénonce-t-il.
Face à cette situation, M. Diagne juge nécessaire de trouver des consensus trans-mandats sur certains points qui transcendent les intérêts partisans afin de dissiper de futurs malentendus pouvant menacer la stabilité du pays. «Parmi ces points essentiels, l'exploitation de nos ressources pétrolières et gazières en 2023 occupe une place importante. Cette exploitation devrait permettre à la nation d’intégrer le concert des pays énergétiquement autonomes tout en veillant à la protection de l’environnement pour réserver un avenir radieux aux générations futures».
A propos des chefs d’inculpation qui lui ont valu un séjour carcéral à savoir offense au chef de l’Etat et diffusion de fausses nouvelles, Cheikh Omar Diagne souligne qu’il n’a pas de problème spécifique avec Macky Sall. «A chaque fois, je dis que je n’ai pas de problème avec Macky Sall. Mon problème, c’est avec les patrons de Macky Sall. Mon combat, c’est contre ces lobbies homosexuels et maçonniques à qui Macky Sall veut faire plaisir. Nous ne cesserons jamais de combattre ces gens, même si nous devons passer toute notre vie en prison.»
Par Alassane Seck GUEYE
DEUX ANS SANS NGAIDO !
Pour services rendus à la Nation et à l’Afrique culturelle, Cheikh Ngaido Bâ mérite bien cet hommage. Continue à reposer en paix, grand homme de cœur et à l’immense générosité intellectuelle
Deux ans sans le sémillant et très avenant Cheikh Ngaido Ba, deux ans sans apercevoir la silhouette de cet homme qui aimait la vie qu’il croquait à belles dents. Sans excès ! Mais avec fureur surtout s’agissant des plaisirs de la vie intellectuelle. Toujours tiré à quatre épingles et jamais pris en défaut.
Constamment présent dans les grandes rencontres culturelles de la capitale devenues quelque peu orphelines de sa présence depuis sa disparition. Deux ans sans entendre tonner sa voix qui distillait de belles formules et des vérités crues. Pas seulement pour plaire, mais pour exprimer le sens de son engagement pour des causes qui lui paraissaient justes.
Des vérités que d’autres ne voulaient pas entendre ou refusaient de dire pour ne pas se compromettre avec le pouvoir. Lui, il ne prenait pas ces précautions oratoires pour dire sa pensée. On se souvient de sa passe d’armes avec le président Me Abdoulaye Wade, s’opposant au projet de création d’un complexe cinématographique sur l’emplacement de l’ex-Service d’hygiène de Dakar.
Courageusement Ngaido, contrairement à ses collègues cinéastes, s’était fermement opposé au choix porté sur un consultant français pour mener les études de faisabilité et de mise en place de la structure. Contre tous, il avait tenu tête à l’ancien président de la République jusqu’à se faire des inimités solides dans sa corporation.
Deux ans sans lire sa chronique hebdomadaire du jeudi qu’il se faisait le devoir de publier dans ce journal qui lui était cher et dans laquelle il vantait le travail du Président Macky Sall qu’il admirait…et qui ne lui a même pas rendu hommage à sa mort ! Mais bon. Toujours est-il que cette chronique, qui était le fruit chaque semaine d’un intense travail documentaire, fourmillait de belles et enrichissantes anecdotes.
Au détour d’une réflexion, Cheikh Ngaido Ba pouvait raconter un pan de la vie culturelle ou politique de ce pays. Parler des hommes et des femmes qui ont construit ce pays ces 60 dernières années. Preuve qu’il avait côtoyé du bon et du beau monde et pouvait révéler une tranche de vie de ce pays qu’il aimait par-dessus tout.
Au réalisateur de « Rewo Daande Maayo » ou « XewXew », entre autres, Cheikh Ngaido Ba, on reprochait souvent de n’avoir pas fait de films ou pas assez pour s’ériger en porteur de voix des cinéastes du pays et présider l’association CINESEAS (Cinéastes Sénégalais Associés). Mais combien de fois n’a-t-il pas fait entendre la voix des cinéastes du continent dans des foras internationaux, lui qui était un des piliers de la FEPACI (Fédération panafricaine des cinéastes) ?
Cet homme au grand coeur qui nous a quittés un funeste dimanche, le 17 janvier 2021, emporté par le satanique virus qu’il fuyait comme la peste, a été en tous lieux et en toutes circonstances le défenseur acharné du 7ème art africain. Il n’avait pas fait assez de films, mais il était porteur de belles idées.
Rien dans ce milieu ne lui était étranger si bien qu’on se plaisait à l’appeler la « boite noire du cinéma africain ». Il était incontournable dans les dossiers les plus pointus, les plus techniques. Il remontait le temps pour raconter le passé et le présent du septième art africain qu’il a vu naitre. Il était de tous les combats politiques comme culturels. Ngaido agitait des idées, encadrait et guidait. Il ne faisait plus de films, mais servait de boussole à de grands cinéastes. Il a été ainsi déterminant dans la réalisation de « Bàttu » du Malien Cheik Oumar Sissokho, une adaptation du roman de la grande dame des lettres sénégalaises, Mme Aminata Sow Fall, « La grève de Bàttu ». Un film qui avait obtenu le prix RFI Cinéma du public au Fespaco en 2001.
Le 17 janvier de l’année dernière, date marquant le premier anniversaire de son rappel à Dieu, tous les témoignages de ses collègues avaient montré combien l’homme Cheikh Ngaïdo Ba était disponible et utile pour l’émergence d’une véritable industrie cinématographique en Afrique. Deux ans après sa disparition, nul doute qu’il a laissé un grand vide dans les grands rendez-vous internationaux du 7ème art. Parce que personne mieux que le regretté cinéaste ne maitrisait le secteur cinématographique, avec ses pièges et ses enjeux. Des pièges que, lui, Ngaido, pouvait contourner grâce à sa grande expérience et son compagnonnage avec les pionniers du septième art africain. Le chef de l’Etat Macky Sall, dont il fut un grand défenseur, doit se souvenir de ce serviteur et lui rendre l’hommage qu’il n’ a pas eu à cause de la crise sanitaire au milieu de laquelle l’illustre cinéaste a disparu.
Pour services rendus à la Nation et à l’Afrique culturelle, Cheikh Ngaido Bâ mérite bien cet hommage. Continue à reposer en paix, grand homme de cœur et à l’immense générosité intellectuelle !
«LA STABILITE DU PAYS EST ENTRE LES MAINS DU JUGE OUMAR MAHAM DIALLO»
C’est du moins ce qu’a soutenu Bassirou Diomaye Faye, coordonnateur du mouvement national des cadres du parti Pastef, samedi dernier à Mbourokh, dans la commune de Sandiara.
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 17/01/2023
La stabilité du Sénégal est entre les mains d’Oumar Maham Diallo, le doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance hors classe de Dakar. C’est du moins ce qu’a soutenu Bassirou Diomaye Faye, coordonnateur du mouvement national des cadres du parti Pastef, samedi dernier à Mbourokh, dans la commune de Sandiara. A la tête d’une délégation de son parti venue rehausser de sa présence une manifestation religieuse organisée par un responsable local pastéfien, le numéro 3 des « Patriotes » a invité le magistrat à faire preuve d’impartialité dans l’affaire dite « Sweet Beauty » opposant son leader Ousmane Sonko à la masseuse Adji Raby Sarr. Il dit attendre du juge qu’il prononce un non-lieu en faveur de leur leader car, pour lui, les preuves confirment l’existence d’une cabale avec une accusatrice qui n’a brandi aucune preuve.
Samedi dernier, 14 janvier, tous les chemins menaient à Mbourokh, un village de la commune de Sandiara où avait lieu la 26ème édition du Récital du Coran organisé par le Centre Al Fourkhan dirigé par El-Hadj Ndiouga Dieng, président de l’Association pour l’entraide, la récitation du Coran et les Sciences Islamiques (AERCSI). Ce responsable de Pastef dans la commune de Mbour avait choisi Ousmane Sonko comme parrain de la manifestation. C’est donc à travers une délégation importante dirigée parle numéro 3 du parti et responsable dans la commune de Ndiaganiao, Bassirou Diomaye Faye, que « PROS » s’est fait représenter. « Je suis ici en ma qualité de membre du secrétariat général du parti et j’ai été envoyé par le président Ousmane Sonko que le frère patriote, le doyen Ndiouga Dieng, a choisi comme parrain pour la 26ème édition de son programme de récital de Coran. Notre présence ici s’explique par notre affection et notre considération envers le « doyen », comme le dit Ousmane Sonko. Nous sommes des talibés. Dans le projet de notre parti, nous portons une attention à l’éducation religieuse. Le projet patriote que nous portons est d’abord fondé sur le capital humain, car il faut changer les choses et pour cela il va falloir d’abord changer de comportement en se fondant aussi sur l’éducation religieuse » a fait valoir le président du mouvement national des cadres de Pastef (Moncap).
Profitant de l’occasion, Bassirou Diomaye Faye s’est prononcé sur l’actualité politique du moment en particulier sur l’affaire Adji Sarr/ Ousmane Sonko. Profitant de cette tribune, le numéro 3 des « Patriotes » a lancé un appel au doyen des juges d’instruction du Tgi de Dakar, Oumar Maham Diallo, en charge de ce dossier. Il l’invite à faire preuve d’impartialité dans son travail, soutenant même que le magistrat a la stabilité du Sénégal entre ses mains, compte tenu des implications diverses que sa décision ne manquera pas d’avoir, a-t-il indiqué.
« La stabilité du Sénégal est entre ses mains »
«Nous ne nous attendons pas à ce qu’il y ait procès et c’est le lieu d’interpeller le Doyen des juges. Il y a des gens qui auraient pu faire basculer ce dossier-là dans l’injustice totale. Imaginez le gynécologue Alphousseynou Gaye qui a été le seul dans son art à regarder dans l’intimité de Adji Sarr, s’il avait cédé aux sirènes de l’argent ou de l’intimidation et s’il avait établi un certificat médical disant que la fille avait été violée, quel est le Sénégalais qui se serait battu pour Ousmane Sonko quoique le Seigneur sache qu’il est innocent ? Personne ! Dieu a renforcé la foi du docteur Alphousseynou Gaye et il a résisté à la tentation de la corruption et à l’intimidation, c’est pourquoi il a rédigé un certificat médical en vertu de sa bonne conscience et de son sacerdoce médical », a magnifié le patron des cadres de Pastef.
Le capitaine Touré aurait pu être complaisant dans son audition et faire un rapport de la gendarmerie comme le suggérait le procureur dans le rapport interne de la gendarmerie mais il ne l’a pas fait. Ndèye Khady Ndiaye, qui a de maigres moyens parce qu’elle ne nage pas dans l’argent en tant que tenancière d’un cabinet de massage, a pourtant refusé d’accabler par son témoignage ainsi que celui de son mari le président Ousmane Sonko. La deuxième masseuse, dont le salaire ne faisait même pas 50 mille francs, a gardé son courage et a porté un témoignage qui est conforme à la réalité et qui disculpe le président Ousmane Sonko. En ce moment, il ne reste qu’une seule personne de qui on attend la même dignité, de l’honorabilité et qui a une couverture beaucoup plus importante que ces personnes citées en termes de sécurité. Donc, c’est sur le Doyen Maham Diallo par solidarité de profession que repose la stabilité du Sénégal aujourd’hui parce qu’il peut recevoir des pressions et nous en recevons tous mais c’est fort de son éducation, de ses valeurs et de sa foi, de son sacerdoce professionnel, qu’il doit refuser d’être intimidé, qu’il doit résister aux sirènes de la corruption », a renchéri Bassirou Diomaye Faye.
Dans ce dossier, argumente le responsable de Pastef à Ndiaganiao, « tous les Sénégalais savent qu’il n’y a rien eu et ces Sénégalais qui s’étaient battus pour la crédibilité etla déclaration du président Ousmane Sonko n’avaient pas connaissance des audios qui circulent et qui le disculpent, des appels téléphoniques entre l’accusatrice et son marabout, des audios de l’accusatrice qui enregistre le principal comploteur, Mamour Diallo, il n’y avait pas non plus le rapport interne de la gendarmerie. »
Bassirou Diomaye Faye conclut par cette mise en garde : « Ces Sénégalais qui s’étaient battus forts de tous ces éléments sont encore beaucoup plus prêts à se battre et y laisser leur vie pour préserver la démocratie. Tenir un procès dans ces conditions-là, c’est nous avilir davantage en tant que peuple et porter un sacré coup à l’image de la justice de notre pays » a conclu le responsable des cadres de Pastef.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
MOUNTAGA, UN ELEPHANT DANS UN MAGASIN DE POR(T)CELAINE !
Si Macky cherchait un bulldozer pour lui décongestionner le Port de Dakar, il l'a trouvé en Mountaga Sy. Seulement voilà, dans son zèle à exécuter les instructions du président, notre bulldozer fonce sans faire de discernement
Il ne fait aucun doute que si le président de la République cherchait un Bulldozer pour lui décongestionner le Port autonome de Dakar — où des bateaux attendaient au large de la rade de la capitale parfois pendant de longues semaines et se ruinaient en payant des surestaries plus que salées —, le président a donc trouvé en Mountaga Sy ce Bulldozer. En effet, dès sa nomination à la tête de cette infrastructure par laquelle passent plus de 97 % de nos importations, l’ancien directeur général de l’APIX a pris par les cornes le taureau de l’encombrement de notre port et réussi à faire en quelques jours seulement ce que l’on pensait jusque-là impossible. A savoir décongestionner totalement le Port de Dakar, désencombrer les quais, évacuer toutes les marchandises qui s’y entassaient depuis des mois voire des années pour certaines vers Diamniadio etc. Résultat de cet excellent travail : la congestion du Port autonome de Dakar n’est plus qu’un lointain souvenir pour la plus grande joie des armateurs et autres opérateurs maritimes. Encore une fois, un brillant résultat obtenu en quelques jours seulement par un directeur général qui a payé de sa personne et n’a pas hésité à passer des jours et des nuits d’affilée sur le terrain pour nettoyer les écuries d’Augias du PAD. Les DG se sont succédé à la tête de cette société nationale sans réussir ce qui s’apparentait à une mission impossible et que Mountaga Sy a réalisé en quelques jours. Qui fait mieux ?
Seulement voilà, il semble que, dans son zèle missionnaire à exécuter les instructions du président de la République, notre Bulldozer fonce les yeux fermés, sans faire de discernement. Au risque de commettre des dommages collatéraux à la manière d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Car notre pachyderme Sy écrase au passage au moins un courageux entrepreneur sénégalais qui devrait être soutenu parles autorités de son pays plutôt que d’être expulsé comme un malpropre à la force des baïonnettes de nos braves gendarmes! Ce courageux entrepreneur sénégalais, qui mérite plutôt de la Nation, c’est Mbacké Samb, un ancien émigré en Italie qui a répondu à l’appel du président de la République pour rentrer dans son pays. Depuis son retour, et en quelques années seulement, ce ressortissant d’un village du département de Louga a créé une entreprise de transport et de logistique à l’enseigne de «Gouyar Transports Logistique »,Gouyar étant le nom de son village. Avec un parc de 150 camions en très bon état, cette entreprise dispose de l’un des plus importants parcs de toutes celles opérant au port de Dakar. Mieux, Mbacké Samb a pu bénéficier de concours bancaires à hauteur de 1,8 milliard de francs pour acheter des équipements lourds et autres engins de manutention comme des Kalmar, Reachstacker, des grues, des remorques entre autres. Certains de ces engins coûtent, neufs, entre 350 millions à 400 millions de francs pièce. Conscient que la qualité n’a pas de prix et sans regarder à la dépense, notre ancien émigré a accepté de consentir ces lourds investissements. Mieux, de par son ardeur au travail et son sérieux, il a réussi à gagner la confiance d’armateurs référencés comme CMA CGM (deuxième armateur mondial !), Hapag Lloyd etc. Des armateurs qu’il risque de perdre aujourd’hui à cause de l’acharnement du Port à l’expulser coûte que coûte d’un espace — les locaux de l’ex-SERA sur la route de Rufisque — qu’il occupe depuis quelques années. Ce sous le prétexte d’y réaliser un « projet d’utilité publique » alors que certaines sources font plutôt état de la volonté du président d’y construire un hangar de stockage de 600.000 tonnes de céréales avec l’Ukraine !
Le plus cocasse c’est que l’ancien directeur général du PAD lui-même qui avait attribué au patron de « Gouyar Transports Logistique » ces locaux de la défunte Sera achetés pour le prix du mètre carré sans doute le plus cher au monde, mais ça c’est une autre histoire ! En 2019, suite à un refus de Dubaï Port World de réceptionner les containers vides dont le Port de Dakar en relation avec des opérateurs voulait se débarrasser, les transporteurs avaient déclenché une grève qui avait failli étrangler le port. Pour mettre fin à cette grève, Aboubacar Sedikh Bèye avait supplié Mbacké Samb de prendre l’espace dont on veut l’expulser aujourd’hui pour y transporter et entreposer vite fait les containers indésirables ! En quelque sorte, on avait fait jouer au propriétaire de « Gouyar Transports et Logistiques » le rôle de briseur de grève pour la bonne cause. C’est à la suite de cela qu’il s’était rapproché des banques pour investir sur le site.
A près la tempête, par temps de mer calme, Bèye a servi, en mars dernier, une mise en demeure à l’ancien émigré pour qu’il débarrasse le plancher avec tous ses gros engins en arguant que le contrat qui le liait au Port autonome de Dakar a expiré depuis le 31 décembre 2021.Une rencontre avec le DG du Port permettait de faire entrevoir une lueur d’espoir au jeune entrepreneur sénégalais quant au renouvellement de son bail. Les choses ont traîné jusqu’en décembre et l’accession à la tête du PAD de Mountaga Bulldozer Sy. Dès le 8 décembre, il somme «Gouyar Transports et Logistique » de vider les lieux. En même temps, la Brigade de recherches de la gendarmerie entre en scène et multiplie les convocations en même temps qu’un défilé de ses hommes sur le site. Une atmosphère idéale pour travailler! Les pandores avaient promis de revenir hier lundi avec des renforts et les gros moyens pour expulser cette entreprise sénégalaise qui emploie 350 personnes et est aussi partenaire attitré et référencé de la compagnie Ola Energy dont elle gère trois stations d’essence. Comprenons-nous bien : Mbacké Samb ne fait pas de la résistance, ne refuse pas de quitter les lieux qu’il occupe sans droit depuis le 31 décembre 2021. Il demande juste un délai d’un mois, maintenant que son expulsion a été prononcée par les tribunaux —ses avocats ont interjeté appel. Un mois, juste 30 jours pour lui permettre de partir de manière honorable et digne, lui qui n’est quand même pas un malfrat mais un honnête entrepreneur comme on aimerait en avoir des centaines dans ce pays afin de résoudre définitivement la lancinante question du chômage dans notre pays. Sur l’international, notre pays est désespérément à la recherche d’investisseurs. Et pour une fois qu’il en trouve un, et un Sénégalais de surcroît, voilà qu’il est traité de façon cavalière, malmené comme un malfrat, l’homme à la manœuvre pour briser cet investisseur n’étant autre que…l’ancien directeur général de l’agence de promotion des investissements du Sénégal ! Cherchez l’erreur…
Mais enfin honorable Mountaga Bulldozer Sy, un petit mois est-ce la mer à boire pour le tout-puissant patron du Port que vous êtes ?
PS : Nous avons appris que Mountaga Sy, qui a décidément mangé de la vache enragée ces temps-ci, a envoyé hier un courrier au patron de Cma-Cgm pour lui demander d’enlever fissa — c’est-à-dire dans un délai de 24 heures — les conteneurs appartenant à sa société et entreposés sur le site de SERA par la société de transport « Gouyar ». Passé ce délai de 24 heures, le Port procédera, en relation avec la Douane et les services de défense et de sécurité (bigre !) au transfert de tous les conteneurs au niveau de la plateforme industrielle de Diamniadio. Bah, du moment que Mountaga Bulldozer Sy
MENACE DE GREVE SUR LA RDC !
Adversaire de poule du Sénégal au Championnat d'Afrique des nations, l'équipe de la République du Congo se dirigerait-elle vers un forfait ? L’environnement autour de la sélection locale de la RD Congo le laisse de plus en plus présager.
Adversaire de poule du Sénégal au Championnat d'Afrique des nations, l'équipe de la République du Congo se dirigerait-elle vers un forfait ? L’environnement autour de la sélection locale de la RD Congo le laisse de plus en plus présager.
D'après la presse congolaise, il ne s’est pas amélioré depuis le coup d’envoi du CHAN 2022. En effet, à 48 heures de leur deuxième match du tournoi, mercredi, contre la Côte d’Ivoire, les Léopards A’ menacent de faire grève. En cause évidemment, une affaire de primes non payées depuis la double confrontation amicale contre le Congo-Brazzaville en juillet dernier. «Ce lundi soir, si on ne nous amène pas la prime, nous allons grever mardi», a menacé un membre de la sélection, sous couvert de l’anonymat, auprès du média FootRDC.
Le moral dans la tanière des Léopards A' de la RDC est dans les chaussettes, selon toujours les dernières informations. Les fauves congolais menacent de faire la grève s'ils ne touchent pas leurs primes de qualification au CHAN ainsi que les autres primes. Selon la même source, pour les mêmes raisons, les joueurs avaient déjà agité la menace d’une grève samedi à quelques heures du match contre l’Ouganda (0-0). Une intervention du ministre des Sports, Serge Nkonde, avait ainsi, poursuit-il, permis de calmer le jeu temporairement, mais le mode de versement des primes, seulement une fois rentrés au pays, ne satisfait pas les Léopards A’ qui se sentent délaissés et qui ont entamé une grève de la faim dimanche avant de se résoudre finalement à manger avant l’entraînement. Un climat pesant…
Sakal : une voiture «7 places» finit sa course contre un arbre
Le bilan des accidents a failli s’alourdir hier à Sakal où une collision entre un car et un camion a fait 21 morts. Cette fois, c’est un véhicule de transport en commun communément appelé «7 places» qui a fini sa course contre un arbre, vers 11h, non loin du lieu de l’accident du car Ndiaga Ndiaye. Mais, il y a eu plus de peur que de mal, selon nos confrères de «Seneweb». Car à part le véhicule qui est dans un piteux état, aucun mort ni blessé n’est à déplorer.
Yewwi invite l’Etat à arrêter les effets d'annonces
Face aux nombreux accidents, la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) appelle l'Etat à prendre davantage ses responsabilités pour assurer la sécurité des citoyens sur nos routes et arrêter les effets d'annonces sans lendemain. Khalifa Sall et Cie se disent consternés par ce nouvel accident de la route survenu dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 janvier 2023 à Sakal dans la région de Louga. «Encore 20 morts qui viennent s'ajouter aux 41 de la semaine dernière à Kaffrine», se désolent les membres de la conférence des leaders. Ils présentent leurs condoléances à toute la nation et particulièrement aux familles des victimes. Les leaders de Yewwi demandent toutefois aux concitoyens d'aller vite et en masse faire un don de sang aux blessés à l'hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga afin de sauver des vies.
Papito Kara et Outhman Diagne sous contrôle judiciaire
Deux militants très dynamiques de Pastef ont humé hier l’air de la liberté. Selon Me Cheikh Koureyssi Ba, le juge du 2e cabinet d’instruction, Mamadou Seck, a signé la mainlevée des mandats de dépôt de Ibra Guèye alias Papito Kara et Outhman Diagne. Le coordinateur de la «Mafia Kacc Kacc» et Papito Kara sont placés sous contrôle judiciaire allégé. Toutefois, ils vont émarger chaque mois. Pour rappel, depuis plus de 5 mois, les mis en cause, membres de la «mafia Kacc Kacc», ont été arrêtés pour «diffusion de fausses nouvelles, effacement, modification, fabrication et introduction de données informatiques». Il leur est reproché d’avoir détourné des Unes de journaux dont celle de «L’Observateur».
Le trio d’activistes condamné à 2 mois de prison
Restons avec l’avocat Cheikh Koureyssi Ba qui a annoncé le verdict du procès des trois activistes dont il assurait la défense. Beyna Guèye, Saran Diallo et Ousmane Sarr sont déclarés coupables de participation à une manifestation non déclarée et de trouble à l’ordre public pour avoir scandé sur la petite corniche le nom de Pape Alé Niang. Ils écopent d'une peine de 2 mois d’emprisonnement.
Les ténors de l’Apr se retrouvent à Fandène
Les ténors de l’Alliance pour la République (Apr) du département de Thiès, notamment les maires, le ministre Ibrahima Ndoye, les députés Abdou Mbow, Maïmouna Sène, se sont retrouvés ce week-end à Fandène sur invitation du maire Augustin Tine, par ailleurs ministre directeur de cabinet politique du président de la République. Il s’agit d’une finale de football entre Keur Assane et Koundane et qui a permis, selon DrAugustin Tine, de confirmer qu’il y a beaucoup de jeunes de Fandène qui maîtrisent les rudiments du football. Il en veut pour preuve le penalty savamment exécuté au cours du match et la manière qui lui rappelle le but de l’Allemand KarlHeinz Rummenigge lors de la série des tirs au but contre la France en Coupe du Monde 1982. Pour créer les conditions de l’éclosion des talents, il a annoncé un projet de construction d’un stade multifonctionnel, déjà ficelé, avec un démarrage imminent. Selon lui, des bailleurs sont prêts à mettre la main à la poche, sans compter l’appui du ministère des Sports.
La revue «Tumultes» sur l’impensé colonial des sciences sociales
En présence des professeurs Souleymane Bachir Diagne et Luis Gordon, le département de Philosophie de la Fastef a présenté, hier, la revue ‘’Tumultes’’ sur l’impensé colonial des sciences sociales. Selon le chef du Département de la Fastef, Dr Hady Ba, cette revue permet de déconstruire certaines idéologies qui peuvent être racistes et qui émanent souvent des scientifiques. Il s'agit donc de montrer, à partir de cas précis, comment certains scientifiques sociaux ont mené leurs recherches en complicité totale, mais déniée ou ignorée avec l'entreprise coloniale, comment cette adhésion sans faille à l'esprit de la colonie a marqué et marque encore le choix des objets, la méthodologie, la théorisation, la conceptualisation, le privilège accordé à certaines approches aux dépens d'autres
Sonko chez le Khalife général de Madina Gounass
Le leader de Pastef a rendu visite hier à Dakar au Khalife général de Madina Gounass. Ousmane Sonko se dit très touché par l’accueil que lui a réservé Thierno Amadou Tidiane Ba. Il remercie le guide religieux pour ses conseils etlui souhaite longue vie et santé.
Le Custr se démarque de la grève des transporteurs
Le Cadre Unitaire des Syndicats des Transports Routiers (Custr) boycotte le mot d’ordre de grève illimitée décrétée par l’intersyndicale. Les responsables du Cadre ont pris cette décision à l’issue de leur rencontre avec les autorités du ministère des Infrastructures et des Transports. Maintenant, on saura mercredi entre le Custr et l’intersyndicale des transporteurs composée du Snttrs de Alassane Ndoye, de l'Urs de Gora Khouma et du Sattrans de Pape Mamadou Ndiaye, qui est le plus représentatif.
Direct Aid soulage 3 villages de Sédhiou
Pour un coût global de plus de 26 millions, l’Ong «Direct Aid Society» a bouclé la réception de 4 mini forages sollicités par les populations de Saré Mody Ka, Saré Faramba, Darou Sahine et Bougbo. Telle une délivrance, les populations expriment leur entière satisfaction à l’Ong. C’est la fin d’un calvaire de plusieurs décennies à cause de la rareté de l’eau, se réjouit Alain Charles Mendy, chef du village de Bougbo. Cette réalisation va, dans la même veine, soulager les pensionnaires de l’école élémentaire dudit village, selon Bécaye Seydi, directeur de l’école. Abondant dans le même sens, Babacar Dione de Darou Sahine soutient que le mini forage installé dans son village va considérablement réduire le volume de travail des éleveurs de Darou Sahine. Mais aussi, dit-il, il permettra aux femmes de s’activer dans le maraîchage pour accroître les revenus familiaux.
Direct Aid soulage 3 villages de Sédhiou
Le représentant du directeur général de Direct Aid Society, Pape Saré Gadiaga, est revenu sur le caractère prioritaire de l’accès à l’eau dans leurs interventions. A l’en croire, ces populations allaient chercher de l’eau dans les villages voisins à pied alors que cette eau n’est même pas potable, car elle était la source de beaucoup de leurs maladies. Et comme à «Direct Aid society» l’amélioration des conditions de vie des populations en zones rurales est un sacerdoce, il fallait trouver en urgence une solution au problème de l’eau qui est une source de vie, affirme Pape Saré Gadiaga. A l’en croire, bien d’autres chantiers sont en perspective dans la zone. L’Ong va axer ses interventions sur la santé, l’agriculture, l’élevage et la prise en charge des orphelins, dans le but d’accompagner les populations à avoir accès aux services sociaux de base et à leur donner les conditions de leur autonomisation économique.
L’Aftu renonce à la hausse du prix du transport
L’Association de Financement des professionnels du Transport Urbain (Aftu) sursoit à sa menace d’augmenter les prix du transport des minibus dans la capitale et les grandes villes du pays. Cette décision fait suite à la réunion que le Cetud a eue hier avec les présidents de Gie de l’Aftu. Lors de cette rencontre de crise, les deux parties ont échangé sur l’annonce faite par les transporteurs de revoir à la hausse les tarifs. Mais à l’issue d’intenses discussions, l’Aftu s’est engagée à respecter les termes de la convention de concession des lignes de transport signées avec le Cetud. Cette convention prévoit la saisine officielle du Cetud pour toute demande de hausse tarifaire sur le réseau de transport urbain, lit-on dans un communiqué parvenu à «L’As» et qui a sanctionné la réunion. Ainsi, les tarifs applicables sur l’ensemble du réseau de transport Aftu restent en vigueur. Toutefois, l’Aftu prévoit de transmettre au Cetud, dans les meilleurs délais, une proposition d’harmonisation de ses tarifs tenant compte des nouvelles dessertes, notamment les zones de Dougar, Tivaouane Peulh, Deni Biram Ndao, Toubab Dialaw. Les transporteurs et le Gouvernement œuvrent, en outre, à maintenir ce climat de dialogue pour stabiliser le secteur. Ce, malgré la hausse du prix du gasoil. L’Etat exhorte l’Aftu à poursuivre les concertations portant sur les modalités de subvention des opérateurs afin que le réajustement des prix du carburant n’ait pas d’impact sur la tarification du transport routier. Par ailleurs, l’Aftu a décidé de ne pas suivre le mouvement de grève décrété par certains syndicats de transporteurs.
Première vente publique aux enchères de biens saisis…
La première vente publique aux enchères de biens saisis ou confisqués dans le cadre d’une procédure pénale se tiendra le 19 janvier prochain au Musée des civilisations noires de Dakar, a appris l’ «APS» auprès de l'Office national de recouvrement des avoirs criminels (ONRAC). Plus d’une cinquantaine de biens constitués de véhicules de luxe, de motos, de téléphones portables, de téléviseurs, d’ordinateurs portables high tech et bien d’autres lots, seront proposés à la vente. Mais, au préalable, une visite des véhicules et motos en vente sera organisée aujourd’hui de 11 heures à 13 heures au Musée des Civilisations noires. L’Office national de recouvrement des avoirs criminels précise que la cérémonie sera présidée par le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, et le ministre des Finances et du Budget, Moustapha Ba. Cette opération, au-delà de la matérialisation de l’effectivité des décisions de justice (…), est une preuve de la mise en œuvre de l’une des innovations majeures du Code de Procédure pénale (…) pour les infractions relevant de la criminalité organisée, la dépossession temporaire ou définitive du délinquant ou criminel, de tout ou partie de son patrimoine. L’organisation de cette vente aux enchères huit mois après le démarrage effectif des activités de l’ONRAC entre dans le cadre de l’exercice de sa mission principale de gestion et de recouvrement des avoirs saisis ou confisqués.
Diamniadio : Un dealer livre 3 kg de drogue aux gendarmes
Une belle prise a été réalisée par les éléments de la Brigade de recherches (BR) de Faidherbe. En effet, le chef de service de cette unité a reçu une dénonciation relative à un intense trafic de drogue à Diamniadio durant les week-ends. Le major Babacar Ndiaye, Commandant de la brigade de gendarmerie de Dakar, a aussitôt mis en action ses hommes. La mission était de rechercher et d’interpeller toute personne impliquée dans ce trafic. Ainsi, les gendarmes en civil ont investi la commune de Diamniadio. Grâce à leur ténacité et leur perspicacité, ils ont réussi à infiltrer cette entreprise délictuelle avant de passer une commande de drogue. Croyant avoir affaire à des clients, le trafiquant M. T. Badiane a promis de livrer des kilogrammes de chanvre indien à ses clients. Ainsi, le suspect a fait patienter les faux acquéreurs durant plusieurs jours, avant de leur livrer trois kilogrammes de drogue, selon nos confrères de «Seneweb». C'est sur ces entrefaites que M. T. Badiane a été arrêté et acheminé dans les locaux de la Brigade de recherches de Faidherbe. Les autres membres de sa bande ont réussi à prendre la fuite. Déféré au terme de l'enquête puis jugé en flagrant délit, le trafiquant a écopé d'une peine de 2 ans de prison ferme.
LE DIKTAT DES TRANSPORTEURS
En réaction aux 22 mesures de lutte contre l’insécurité routière et les accidents de la route, des transporteurs menacent à nouveau de paralyser le système de transport, à partir de ce mardi 17 janvier 2023 à minuit
Des transporteurs annoncent une grève illimitée, en représailles contre les directives du Conseil interministériel, du lundi 9 janvier 2023, pour lutter contre les accidents de la route. Ils ne sont pas à leur coup d’essai. Mieux, ils ont réussi, à plusieurs occasions, à amener l’Etat à revoir ses décisions.
En réaction aux 22 mesures de lutte contre l’insécurité routière et les accidents de la route, des transporteurs menacent à nouveau de paralyser le système de transport, à partir de ce mardi 17 janvier 2023 à minuit. Gora Khouma, Alassane Ndoye et leurs collègues déplorent certaines des mesures prises lors du Conseil interministériel du 9 janvier dernier. Cette volonté de défier l’autorité de l’Etat n’est pas une première. Le président Macky Sall a toujours prôné la «tolérance zéro» contre les mauvais comportements sur les routes. Depuis 2012, il s’est engagé à faire appliquer le retrait du permis du conduire du chauffeur fautif. D’où l’initiative en veilleuses de la mise en place du système des permis à points.
Rappelons que cette volonté manifestée de Macky Sall date du temps où il était ministre de l’Intérieur, sous le régime du président Abdoulaye Wade. L’opposition des transporteurs et la volonté de l’Etat d’arrondir les angles avec eux, avant l’application de cette directive, retarde encore l’effectivité de l’application des permis à points. Les accidents impliquent beaucoup souvent les gros porteurs. Dans ces moyens de locomotion aussi, le respect des règles n’y est toujours pas. En septembre dernier, lors d’une rencontre sur la charge à l’essieu, le Directeur des Routes disait que 50% des camions ne sont pas en règle avec cette directive sous régionale.
Contrairement aux autres pays de l’Union économique et monétaire ouest africaines (Uemoa), qui appliquent des amendes, le Sénégal opère un délestage de la charge. Une option motivée par la vétusté du parc automobile ; mais elle ne saurait être une éternité. «Le Sénégal a fait le choix du délestage à cause de la vétusté du parc. Cela fait 10 ans que cela dure, il faut donc prendre les mesures idoines pour amener les acteurs à respecter le règlement», avait dit Mamadou Alassane Camara.
En attendant, pour le moment, l’Etat laisse libre court à ces gros porteurs. Ils opèrent dans une opacité qui favorise l’insécurité routière, accentue la dégradation rapides des infrastructures construites à coût de plusieurs milliards de F CFA. A plusieurs occasions, ils dérapent et emporte des vies. Mais à chaque fois que le gouvernement, qui malheureusement est toujours dans une posture de réaction, prend des décisions allant dans le sens de protéger les usagers (les personnes et leurs biens) et les routes, ces opérateurs économiques que sont des transporteurs activent le levier de la grève, pour faire reculer l’autorité. Au grand dam des populations qui continuent de payer le plus lourd tribut des défaillances humaines et techniques à l’origines des milliers d’accidents - plus de 4000 par an, selon l’Etat - de la circulations causant désormais plus de 750 morts par an et des milliers de blessés.
FACE AU «CHANTAGE» DES TRANSPORTEURS, QUAND «FORCE RESTERA-T-ELLE A LA LOI» ?
A titre d’exemple, en décembre 2021, les transporteurs avaient décrété plusieurs jours de grève, protestant notamment contre la concurrence jugée déloyale et les contrôles qu’ils qualifient de «tracasseries» des agents de circulation sur les routes. Après plusieurs jours ponctués parfois par un boycott des rencontres avec les autorités, ils ont obtenu gain de cause, l’Etat ayant fini par céder à leur «manœuvres», à cause d’énormes problèmes de mobilités engendrés par ce mouvement qui a entrainé la paralysie de plusieurs secteurs d’activité, y compris l’évacuation des malades vers des structures sanitaires. Au finish, ils ont réussi la signature d’un decret réajustant le contrôle sur les corridors.
Autre chose ! Depuis quelques années, on évoque un parc vétuste qui ne devrait plus servir au transport de voyageurs; rien ne change ou du moins les vieux cars destinés à la casse continuent toujours d’assurer le transport public de personnes. Pourtant, un programme de renouvellement a été enclenché depuis 2005 à cet effet. Par exemple, les «Ndiaga Ndiaye» qui, à l’origine, n’étaient pas destinés au transport public de voyageurs, parce qu’étant conçus pour le transport de bagages et sont modifiés dans des garages de mécaniciens, continuent à opérer dans les grands centres urbains, assurant parfois le voyages entre des villes. Ils ont pu s’imposer dans le secteur des transports en commun, dans le contexte urbain, du fait d’un certain nombre de modifications opérées sur ces véhicules destinés, au préalable, au transport et aux livraisons de marchandises.
Dans le contexte des manifestations de la société civile, des activistes et autres acteurs politiques de l’opposition, le gouvernement a toujours scandé, après notification de l’interdiction, que «force restera à la loi». Pour cette question de l’insécurité routière qui intéresse tout le peuple Sénégalais meurtri, face au «chantage» de ces opérateurs économiques du secteur des transports publics de voyageurs, quand «force restera-t-elle à la loi» ?