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18 juin 2025
MACKY RECLAME UN BILAN EXHAUSTIF DU FONDS DE FINANCEMENT ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
La gestion du fonds de financement de la formation professionnel et technique (3fPt) sera évaluée par le gouvernement sur demande du président de la République
La gestion du fonds de financement de la formation professionnel et technique (3fPt) sera évaluée par le gouvernement sur demande du président de la République. En réunion du conseil des ministres hier, le chef de l’Etat a demandé à ses hommes de faire un bilan exhaustif des réalisations de l’institution depuis sa création.
Abordant hier en réunion du conseil des ministres l’exécution des projets de promotion de la formation professionnelle et technique, le président de la République a rappelé au gouvernement l’importance de la valorisation du capital humain dans le Plan Sénégal Emergent (PSE). A cet effet, le chef de l’Etat a souligné que le caractère prioritaire de la formation professionnelle et technique nécessite l’exécution optimale de l’ensemble des projets et programmes de développement du secteur, avec la réalisation des centres de formation professionnelle départementaux et le déploiement du Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique (3FPT).
A cet égard, le Président Sall a fait état de la nécessité d’une évaluation des interventions territoriales, techniques et financières des guichets du 3FPT, notamment dans le cadre du programme «XEYU NDAW NI». Mieux, le chef de l’Etat a demandé au gouvernement de faire le bilan exhaustif des actions du 3FPT, depuis sa création en 2014, et de communiquer davantage sur les possibilités de soutien en termes de formation et d’apprentissage offertes par la structure.
Il faut rappeler qu’à travers le 3FPT, l’Etat a voulu renforcer le capital humain qui constitue un axe stratégique majeur du Plan Sénégal Emergent (PSE). Créé en 2014 par le gouvernement du Sénégal avec l’appui de la Banque Mondiale et de l’Agence Française de Développement (AFD), le 3FPT a pour missions principales de mobiliser les ressources nécessaires au financement de la formation professionnelle et technique ; de financer les actions de formation initiale ainsi que les actions de formation continue du personnel des entreprises, des demandeurs d’emploi et des porteurs de projets d’insertion ; de contrôler l’utilisation des financements attribués ; de veiller à l’efficacité des actions mises en œuvre ; de conduire des études prospectives sur l’environnement du développement économique, de l’emploi et de la formation professionnelle ; et d’accompagner les entreprises et les établissements de formation professionnelle et technique dans l’identification et la formulation de programmes de formation. Des actions conséquentes ont été effectuées dans le sens d’aider particulièrement les jeunes en quête de qualification qu’ils soient scolarisés ou déscolarisés, les demandeurs d’emploi en quête de formation, les organisations soutenant la formation des couches vulnérables.
LE PRIX DU KILOGRAMME D’ARACHIDE FIXE A 275 FRANCS CFA
Le Président Macky Sall a fixé le prix du kilogramme d’arachide, pour la campagne de commercialisation arachidière de l’année 2022- 2023, à 275 francs CfA.
Le Président Macky Sall a fixé le prix du kilogramme d’arachide, pour la campagne de commercialisation arachidière de l’année 2022- 2023, à 275 francs CfA. C’est ce que renseigne le communiqué du conseil des ministres d’hier.
Pour la campagne de commercialisation arachidière de l’année 2022-2023, le prix du kilogramme d’arachide est fixé à 275 francs CFA. C’est ce qui ressort du communiqué du conseil des ministres d’hier. « Revenant sur la campagne de commercialisation arachidière 2022-2023, qui s’ouvre officiellement le 21 novembre 2022, le président de la République a décidé de fixer le prix plancher d’achat au producteur du kilogramme d’arachide à 275 FCFA contre 250 FCFA lors de la précédente campagne », renseigne le texte. Le 26 octobre dernier, Macky Sall avait demandé à son gouvernement d’assurer un bon déroulement de la campagne de commercialisation des productions agricoles, invitant son Premier ministre Amadou Ba à veiller à la fixation rapide des prix au producteur concernant l’arachide.
Pour matérialiser sa décision de porter le prix du kilogramme d’arachide à 275 FCFA, le chef de l’Etat a déjà pris les devants. En effet, le budget de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (SONACOS) prévu cette année pour l’achat des graines d’arachide est estimé à 52 milliards FCFA. Une annonce faite par son directeur général Modou Diagne Fada, lors d’un entretien avec les journalistes dans les locaux de ladite société, à Diourbel. « L’année dernière, l’enveloppe était de 26 milliards de francs CFA. La SONACOS va décaisser 52 milliards pour la prochaine campagne de commercialisation des graines d’arachide. Cette année, nous avons obtenu une augmentation de l’enveloppe destinée à la campagne de commercialisation », a-t-il indiqué.
Selon lui, le montant de 52 milliards n’inclut pas la contribution des banques locales auxquelles la SONACOS a demandé de contribuer au financement de la campagne. Pour ModouDiagne Fada, une partie du budget est déjà placée dans les comptes bancaires de la société nationale de production et de commercialisation d’huile d’arachide. « La SONACOS est en train de "tout mettre en œuvre pour réussir une bonne campagne de collecte" des graines d’arachide. La SONACOS dispose de suffisamment d’argent pour l’achat de toutes les offres de graines d’arachide. Financièrement, la SONACOS est à l’aise et est prête pour acheter le maximum de graines», a-t-il précisé.
LA MENUISERIE, UN METIER AU FOND DU TROU
Le secteur de la menuiserie est en voie de disparition dans la région de Ziguinchor.
Le secteur de la menuiserie est en voie de disparition dans la région de Ziguinchor. Les années fastes sont loin derrière les pratiquants. beaucoup d’ateliers sont à l’arrêt. Les menuisiers qui résistent encore triment pour confectionner des meubles, à cause de la rareté de la matière première, due en grande partie à l’interdiction de la coupe de bois en Casamance. Les acteurs qui sont au bord du gouffre lancent un SOS
Khadim Guèye est menuisier ébéniste de profession. Aujourd’hui, il a troqué sa scie, sa raboteuse et ses autres outils de travail contre une moto tricycle. « Quand je croise des gens qui m’ont connu dans la menuiserie, ils expriment leur étonnement de me voir conduire un tricycle. Mais je ne pouvais faire autrement, compte tenu de la situation que nous vivons depuis des années maintenant. Pour avoir cette moto, j’ai d’abord commencé par en louer une journalièrement. Et c’est avec les bénéfices que j’ai pu me procurer un tricycle », relate-t-il.
Ce changement de cap est dû aux difficultés que rencontre le secteur de la menuiserie dans la région de Ziguinchor. « Il n’y a plus de bois ici. On ne parvient plus à honorer nos engagements avec les clients. Certains même ont fini au tribunal à cause de ça. Je n’avais plus d’argent pour payer le loyer de l’atelier. Et quand on est père de famille, on ne peut pas rester sans donner la dépense quotidienne », déclare M. Guèye qui signale avoir mis la clé sous le paillasson. Il signale avoir perdu tous ses employés, qui se sont convertis en conducteurs de motos Jakarta. « Avant la fermeture de l’atelier, j'étais tout seul. Je ne pouvais pas raboter, scier et monter les meubles en même temps », signale Khadim Guèye.
Ces problèmes qui plombent le secteur de la menuiserie dans la région de Ziguinchor découlent de l’interdiction de la coupe du bois en Casamance, décrétée par le Président Macky Sall quelques années après son accession au pouvoir. La mesure a d’ailleurs été corsée au lendemain du massacre de Boffa Bayotte survenu en janvier 2018, qui avait coûté la vie à 14 exploitants forestiers dans la forêt du Bayotte-est, selon Sadibou Bodian, président de l’Union régionale des menuisiers de Ziguinchor. Ce dernier n’a pas encore plié bagages, mais reconnaît les difficultés. «Je souffre énormément, parce que le bois est presque introuvable dans la région et si on en trouve, le prix est hors de portée. Pire encore, on est obligé de nous cacher pour travailler comme si on était des trafiquants de drogue », déplore M. Bodian.
Ce dernier dit ne se contenter que de bricolages depuis un bon moment. Il renseigne avoir perdu tous ses employés parce que n’ayant pas les moyens de les payer. « Quand tu as une commande pour un lit, entre la recherche de bois et la confection du meuble, tu peux faire un mois et demi. Et après livraison, tu te retrouves avec un petit bénéfice de 30 000 francs CFA. Avec ça, tu ne peux retenir personne », déclare le président de l’union régionale des menuisiers de Ziguinchor, qui tient depuis plus de 30 ans son atelier.
A la Chambre des métiers de Ziguinchor, on liste les abandons par dizaines, à cause des difficultés des acteurs à trouver du bois pour faire convenablement leur travail. « Le produit n’est plus disponible depuis l'événement de Boffa Bayotte. D’autres menuisiers ont dû déménager pour aller s’installer à Sédhiou ou à Kolda », informe Fabacary Sané, président de la chambre des métiers de Ziguinchor.
Selon lui, beaucoup d’acteurs qui gagnaient bien leur vie dans le secteur sont aujourd’hui dans la débrouillardise et ils sont écartelés entre le chômage et les charges familiales. M. Sané prévient que si des dispositions ne sont pas prises pour permettre aux menuisiers de travailler convenablement, le métier risque de disparaître sous peu dans la région de Ziguinchor. C’est pourquoi il invite l'Etat à revoir l’interdiction totale de la coupe de bois en Casamance et à revenir sur le système de quota.
PRES DE 4 000 ENFANTS VIVENT AVEC LE VIH AU SENEGAL
La pandémie de Covid-19 a fait oublier le sida. Ce qui a eu comme conséquence l’augmentation des nouvelles infections, de nombreux décès liés à la maladie.
La pandémie de Covid-19 a fait oublier le sida. Ce qui a eu comme conséquence l’augmentation des nouvelles infections, de nombreux décès liés à la maladie. C’est ce qui ressort d’un rapport de l’Onusida publié lors du 4e forum organisé par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen). A l’heure actuelle, 3900 enfants vivent avec le Vih au Sénégal.
«La Covid-19 ainsi que les crises économiques et humanitaires de ces deux dernières années ont accru la menace sur la riposte mondiale au VIH», a souligné la directrice régionale de l’Onusida en Afrique de l’Ouest et du Centre, Berthilde Gahongayire, lors du forum des médias sur le sida en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le Vih sida reste une menace majeure pour la santé publique dans la région où il touche 5 millions de personnes. Les populations clés représentent une grande partie des nouvelles infections, et la prévalence du Vih est plus élevée parmi les transsexuels et les travailleurs du sexe dans la zone. La maladie affecte les femmes de manière disproportionnée par rapport aux hommes. N'étant pas sous traitements antirétroviraux, les enfants contractent de plus en plus la maladie.
Dans la présentation qu’il a faite, Dr Reinaldo Mendes de l’Alliance Nationale des communautés pour la santé (Ancs), a révélé que 39.400 adultes et enfants vivent avec le Vih. «Au Sénégal, 35.500 adultes vivent avec le Vih dont 21.180 femmes et 14.320 hommes. En outre, 3.900 enfants ont contracté le Vih Sida et le taux de prévalence est de 0,3%», renseigne-t-il. A l’en croire, 8 sur 10 nouvelles infections surviennent avant 35 ans. «24,5% concernent les 0-4 ans et 14% concernent les 15-24 ans. 69% des nouvelles infections surviennent chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH), mais aussi concernent 35% des femmes de 15-49 ans». La prévalence du sida connait des disparités entre les régions. Ces prévalences sont au-dessus de la moyenne nationale dans les régions de Kolda et de Ziguinchor avec 1,5%, de Kaffrine 0,9%, de Tambacounda 0,8% et de Kédougou 0,6%. Beaucoup de facteurs sociaux influent sur la réponse au Vih. En effet, un enfant peut être infecté pendant la grossesse, au moment de l’accouchement et pendant l’allaitement. D’après les statistiques, l’Afrique de l’Ouest et du Centre constitue l’une des régions du monde où les enfants et les adolescents sont les plus touchés par le Vih.
«Près de 38.000 enfants âgés de 0 à 14 ans sont décédés de causes liées au sida enAfrique de l’Ouest et du Centre en 2021» Mireille Tribie de l’Unicef qui faisait une présentation sur le Vih pédiatrique enAfrique de l’Ouest et du centre, lors du 4e forum du Remapsen,trouve que malgré les avancées de ces dernières années, en particulier en matière de réduction de la transmission du Vih de la mère à l’enfant, « l’attention et le soutien portés aux enfants et aux adolescents vivant avec le Vih restent insuffisants». En 2021, indique-t-elle, près de 38 000 enfants âgés de 0 à 14 ans sont décédés de causes liées au sida en Afrique de l’Ouest et du Centre. «L’Afrique de l’Ouest et du Centre enregistre 35% de couverture des traitements antirétroviraux pédiatriques (O-14 ans) et c’est le plus bas au monde. 20% des enfants atteints de malnutrition aigüe sévère vivent avec le Vih», affirme-t-elle.
LES LIONNES DU HAND-BALL DÉMARRENT LA CAN EN FANFARE
C’est une première mi-temps aboutie que les Lionnes ont livrée dans l’enceinte de stade Omnisports de Diamniadio.
Pour leur entrée en matière dans cette 25e édition du championnat d’Afrique des nations, le Sénégal, à domicile, a brillé. Face à la modeste formation malgache, les Lionnes ont de bout en bout dominé les débats avec 31 points d’écart à l’issue de cette rencontre.
C’est une première mi-temps aboutie que les Lionnes ont livrée dans l’enceinte de stade Omnisports de Diamniadio. Les partenaires de Hawa Ndiaye, très rusées, ont pu s’appuyer sur Dieynaba S’y et Raissa Dapina pour d’entrée prendre les devants. (7-2) A cela s’ajoute les malicieuses parades de la portière de Toubissa Justica, sociétaire de Fleury les Aubrais en France. Cette dernière a presque lui seule sécurité les cages des Lionnes réalisant plusieurs arrêts. Les joueuses sénégalaises visiblement très supérieures à leur adversaire du jour terminent la première demi-heure avec 20 points de plus. Le rythme n’a guère changé au retour des vestiaires.
Lancées par Messaoudi, Doungou Camara, Marie Ndiaye ou encore Coura Camara parviennent à maintenir le tempo. Avec cette fois-ci Fama Sall, l’une des deux joueuses locales de la tanière, dans les buts. La gardienne émerveille avec à ses relances justes qui permettent à Coura Camara et Sophie Kébé de corser l’addition de 35 à 7 après 17 minutes disputées dans la seconde partie. L’addition devient plus salée à la fin, les Lionnes s’imposent sur le score de 40 à 9. Place désormais sur leur prochaine sortie contre la Côte d’Ivoire prévue ce vendredi.
LA SOUVERAINETÉ ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE EST LA VOIE DU SALUT POUR L’AFRIQUE
La 2e édition de la conférence sur la souveraineté économique et monétaire de l’Afrique a abordé les questions prioritaires du continent
La souveraineté économique et monétaire de l’Afrique a fait l’objet d’échanges à Dakar. La 2e édition de la conférence sur la souveraineté économique et monétaire de l’Afrique a abordé les questions prioritaires du continent. Ce qui s’est traduit par un grand rendez-vous du donner et du recevoir entre intellectuels africains, européens, américains et asiatiques.
Après les critères et indicateurs exogènes et néo libéraux du Doing Business, de la Banque Mondiale et du FMI, les multiples débats très fructueux et instructifs de cette rencontre annoncent le renversement idéologique et épistémologique des analyses sur le continent. Mais aussi, l’approfondissement et la diversification des enjeux africains par rapport à la conquête des souverainetés dans les secteurs économique, énergétique, pharmaceutique, monétaire entre autres.
Ces idées, portées par de grands scientifiques venus d’ici et d’ailleurs, ont été d’un grand apport au niveau de l’Afrique face aux multiples inflations mondiales. Ainsi, l’initiative de la Rasa, en collaboration avec la Fondation Rosa Luxemburg, dessine réellement la sensibilité d’une nouvelle réflexion des intellectuels africains par rapport aux sensibilités économiques mondiales.
D’après le professeur d’économie Demba Moussa Dembélé, l’Afrique doit chercher sa propre voie après cinq siècles de domination. Il a insisté sur la nécessité d’une déconnexion. « Le problème de la déconnexion est lié au fait que, pendant des siècles et depuis l’aube du capitalisme, l’Afrique est victime du système qui domine le monde. L’Afrique doit faire une demande légitime de réparation globale par rapport à l’esclavage, à la colonisation et au pillage de ses ressources naturelles et la gestion du changement climatique. Elle doit reconquérir ses souverainetés dont celles monétaire, alimentaire et pharmaceutique notamment », a plaidé Pr Demba Moussa Dembélé.
L’économiste a évoqué dans son plaidoyer la pandémie de Covid 19 qui a fait apparaître une vraie nécessité de retrouver l’indépendance pharmaceutique du continent afin de ne plus être dépendant de l’extérieur. Selon Pr Demba Moussa Dembélé, la souveraineté énergétique et la reconstruction des Etats africains sont une nécessité. Revendiquant le renforcement de la solidarité Sud-Sud, fondamental aux relations internationales, il indique qu’il serait impossible d’avoir un développement sans des Etats solides. « Beaucoup de pays commencent aujourd’hui à plus traiter avec le Sud qu’avec les pays du Nord. L’Afrique doit pouvoir financer son propre développement. Trop de rapports montrent des sorties nettes de capitaux hors Afrique. Chaque année, ce sont des dizaines de milliards qui sortent de l’Afrique, comparés aux rentrées », regrette-t-il.
Pr Demba Moussa Dembélé a évoqué le contenu d’un rapport de la CNUCED montrant que si l’Afrique s’organisait mieux, avec une meilleure collaboration entre pays africains, plus de 90 milliards de dollars pourraient être sauvés annuellement des flux financiers illicites. « Nous avons les ressources nécessaires. Mais, il y a un problème de leadership des dirigeants africains pour diligenter cette volonté politique », a constaté avec désolation l’économiste.
Partage des rapports avec les chefs d’Etat
Les experts ayant pris part à la rencontre, venus de différents continents, comptent partager les rapports issus de ces débats sur la souveraineté économique et monétaire de l’Afrique avec l’ensemble des institutions africaines, régionales, continentales, les chefs d’Etat ainsi que le président de la Commission de l’Union africaine. « C’est avec les médias que l’opinion publique peut pousser les chefs d’Etat à changer de politique. Des ateliers de formation seront tenus en ce sens avec les parlements et les membres des gouvernements. Et il y aura, peut-être, des leaders beaucoup plus panafricains qui voudront un changement. Alors, nous leur servirons toutes ces idées sorties de ces débats », promet Pr Moussa Dembélé.
L’économiste Dr Samba Ndongo Sylla, abondant dans le même sens que son prédécesseur à la tribune, a apprécié les questions orales du député Guy Marius Sagna sur la souveraineté monétaire. Il espère que la portée de ces débats va constituer une réelle alternative de changement économique pour l’Afrique.
C’est aussi l’avis du Professeur Dembélé qui pense que Guy Marius Sagna ne fait que répercuter les combats menés ensemble depuis des années. « Nous avons travaillé ensemble dans ces mouvements de lutte contre le franc CFA. Peut-être, ça sera un grand progrès s’il arrive à poser ce débat à l’Assemblée nationale. Il n’est pas possible de nous développer avec ce franc CFA qui est un instrument fondamental de la domination. Le franc CFA est la répercussion de la suprématie blanche à notre niveau. Et tant que cette suprématie blanche sera là, il n’y aura point de développement en Afrique », tranche-t-il.
« Le Mali va sortir du FCFA et va changer de monnaie »
Pr Demba Moussa Dembélé n’a pas pris de gants pour aborder la situation économique du Mali qui projette de sortir du FCFA pour créer sa propre monnaie. D’après l’économiste, ce pays en guerre contre les terroristes a subi un embargo illégal et inhumain. Ce alors qu’aucun texte de la Cedeao n’a prévu d’embargo contre un pays membre. Hélas, regrette-t-il, c’est la France et l’Union européenne qui ont imposé cet embargo. Macron, accuse-t-il, a utilisé Ouattara et Macky Sall pour imposer « illégalement » cet embargo afin de geler les avoirs du Mali.
Pr Demba Moussa Dembélé regrette l’absence de solidarité entre pays africains. Certains chefs d’Etat, estime-t-il, sont à la solde de l’Union européenne et la France. Et ils n’hésitent point à affaiblir un pays frère alors qu’ils auraient dû s’opposer à ces injonctions des Occidentaux. Sinon, persiste-t-il, personne ne comprend comment d’autres pays peuvent violer les textes de la Cedeao et de l’Uemoa pour imposer un embargo illégal. L’économiste s’inquiète de savoir si les institutions africaines ont une utilité. Dans tous les cas, selon lui, « Si le Mali sort et que nous restons dans le FCFA, ça va amener des difficultés dans le commerce entre nos deux pays », prévient-il.
Annulation collective de la dette
Le Sénégal était le premier pays à demander l’annulation de la dette de l’Afrique pendant la Covid 19 afin que les ressources économisées dans le remboursement de la dette puissent servir à lutter contre la pandémie et ses conséquences. Mais cette annulation n’a pas été acceptée par les créanciers. Selon Pr Demba Moussa Dembélé, la majeure partie de la dette de l’Afrique, n’ayant pas servi aux populations africaines, est illégitime. L’économiste estime que la meilleure façon d’aller vers l’annulation de la dette, c’est de l’exiger de manière collective avec une pression collaborative de plus de dix pays africains.
Il soutient avec d’autant plus de force l’annulation de la dette des pays africains qu’il considère qu’elle a plus servi aux créanciers qu’aux populations du continent. Avec de mauvaises politiques, les pays africains se sont surendettés. L’économiste donne l’exemple du gouvernement sénégalais avec ses 40 ministres, ses Institutions, dont le HCCT et le CESE. Il reste d’avis que c’est des milliards de FCFA ne servant à rien qui sont dépensés. Ce qui accroit les dépenses publiques et les rendent trop élevées sur le plan interne. S’agissant de la collecte d’impôts, les directeurs des Impôts disent qu’il n’y a que 10 % des contribuables qui s’acquittent de leur devoir fiscal. « S’il n’y a que 10 % qui payent les impôts et vous avez des dépenses publiques abyssales, alors, il faut aller chercher l’argent ailleurs. C’est ce qui explique le surendettement », d’après l’économiste Demba Moussa Dembélé.
Exploitation du pétrole et du gaz, Pr Dembélé met en garde contre le syndrome hollandais
L’exploitation du pétrole et le gaz occupe la centralité des débats au Sénégal. Des idées et des opinions controversées s’installent dans l’espace public. Mais des craintes de déstabilisation du pays avec une incrustation des occidentaux, véritables opportunistes des situations conflictuelles, subsistent.
Pr Demba Moussa Dembélé a évoqué à ce propos la situation de la Hollande après la découverte de son pétrole. Toute son économie a été dirigée vers ce secteur. Ce pays avait délaissé tous les autres secteurs de son économie de sorte qu’il y avait eu une déconnexion. Conséquence : il avait aussitôt subi une autre crise. « J’ai l’impression que le syndrome hollandais risque de nous arriver. Ce n’est pas nous qui contrôlons mais des sociétés multinationales qui contrôlent l’exploitation de ce pétrole. Donc, tous les chiffres donnés, c’est des projections, loin de la réalité qui peut être différente », a averti Pr Demba Moussa Dembélé.
Le groupe d’universitaires, de décideurs et de militants d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord a servi une déclaration aux gouvernements, aux institutions africaines et hors d’Afrique sur la souveraineté économique et monétaire du continent. Ce parterre d’intellectuels est revenu sur le nouvel ordre économique international qui est au cœur de la crise contemporaine. Le débat sur la souveraineté économique et monétaire africaine a attiré l’attention. L’incorporation défavorable de l’Afrique dans l’ordre capitaliste qui domine le monde est le problème. « Nous faisons partie intégrante du système qui ne pourrait prospérer sans notre exploitation. Notre crise mondiale est une crise climatique, une crise de la biodiversité, de la pollution, de la finance spéculative, de la guerre et des inégalités. Il y a une crise générale de l’ordre capitaliste néolibéral », ont soutenu les économistes et intellectuels dans leur déclaration à l’issue des travaux sur la souveraineté économique et monétaire africaine.
Cette rencontre a permis d’aborder l’agitation géopolitique qui reste un symptôme dangereux. Les spécialistes refusent d’accepter les multiples crises qui agitent le monde et ont décidé de les affronter. La Déclaration de Dakar est ainsi faite dans le but d’initier une coopération durable et confiante avec les initiatives et les mouvements partageant l’esprit de la rencontre.
D’après Demba Moussa Dembélé, Ndongo Samba Sylla et Compagnie, les objectifs stratégiques dégagés vont servir d’étalon pour l’action. A travers cette déclaration, ils se disent convaincus que la plupart des gouvernements ne mettront pas en œuvre les transformations attendues. Ils expriment le besoin d’États forts, démocratiques et responsables mais aussi de peuples plus forts pour défendre ces Etats et les pousser à des performances économiques. « Avec un monde qui se divise en blocs commerciaux plus régionaux, la construction d’alliances régionales devient nécessaire et possible. La réaffirmation de notre souveraineté et la soumission des intérêts étrangers à nos besoins et intérêts internes deviennent plus faciles. Cette croissance de la souveraineté politique pour transformer structurellement nos économies et nos sociétés peut nous permettre de nous attaquer fondamentalement aux problèmes de longue date que sont la pauvreté, le développement social et la démocratisation », estiment les participants.
Poursuivant, ils disent que les inégalités mondiales face à la dégradation du climat, la volatilité de la finance et des prix des matières premières placent le Sud dans une situation particulièrement défavorable à surmonter. Ils réclament la fin de la crise récurrente de la dette. « Nous devons développer une institution financière mondiale qui surmonte la dette infâme et souvent odieuse dont souffrent les populations africaines. Nous devons mettre un terme au vol permanent commis par les sociétés transnationales qui affluent vers le Nord lorsqu’elles transfèrent leurs bénéfices, les stockent dans des paradis fiscaux et les investissent sur les marchés financiers. Tout cela, sous le couvert du langage inoffensif de l’investissement direct étranger». »
La rencontre de Dakar a permis d’insister sur le développement adéquat des services publics et l’adaptation à la crise climatique. « Nous avons besoin d’un programme mondial de réparations et chercher à l’élaborer techniquement, à le légitimer, à le défendre et à le mettre en œuvre. Le militarisme et l’impérialisme ne peuvent continuer à modeler politiquement le système mondial. Nous défendons un neutralisme positif à l’égard du bloc historique colonial-impérial, et la non-coopération avec leur ingérence dans les affaires africaines », proclament-ils dans le document final. Ces experts cherchent à construire un mouvement durable et à acquérir une influence réelle sur les processus politiques. Ils appellent à la coopération panafricaine, Sud-Sud et à la solidarité mondiale pour une cause collective.
LA COSYDEP RELEVE DES MANQUEMENTS DANS LE SYSTEME DE FINANCEMENT DE L'ÉDUCATION
Malgré les 25% alloués au secteur de l’éducation, des efforts doivent être faits pour que le système soit parfait
A quelques jours du vote du budget des ministères, dont celui de l’Education nationale, la COSYDEP a listé les principales difficultés liées au financement de l’éducation dont l’importance des ressources injectées dans ce secteur ne parvient pas à résoudre les problèmes dont sont confrontés les acteurs.
Depuis plusieurs années, les autorités annoncent sans cesse que le budget alloué au secteur de l’éducation est important comparé aux autres ministères. Pourtant, malgré toutes ces sommes injectées dans ce domaine, les problèmes demeurent. Les abris provisoires servent toujours de salle de classe dans certaines régions du pays, un manque de tables bancs est toujours noté, sans oublier l’absence de toilettes, de mur de clôture ou encore de sécurité dans les établissements scolaires.
Pour la Coalition en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), des efforts doivent être faits pour que le système soit parfait. ‘’Aujourd’hui, pour relever tous les défis, il faut un financement. Nous avons un système éducatif, qui, malgré tous les moyens, laisse beaucoup d’enfants dans la rue ou qui sont déscolarisés. Il nous faut des ressources pour pouvoir lutter contre tout cela. Nous avons un système éducatif où nous avons des écoles qui ne sont pas toutes aux normes avec des abris provisoires. Nous avons des besoins en tables-bancs, en matériel, en points d’eau, en sanitaires’’, a déclaré le Directeur exécutif de la COSYDEP, Cheikh Mbow, hier, lors d’une session de formation dédiée aux acteurs de la presse.
Pour lui, la résolution de tous ces problèmes nécessite un financement. Mbow estime que des ressources importantes ont été injectées dans le système, rappelant que le Sénégal met 25% de son budget dans l’éducation, soir 6% du Produit intérieur brut (PIB). Selon lui, c’est un effort à saluer. Mais, celui qui fut enseignant par le passé souligne que, malgré tous ces efforts, il y a énormément de besoins à satisfaire qui exigent pour une jeune Nation davantage d’investissements. ‘’Il faut donc, au-delà du financement alloué par l’Etat, rationaliser et maximiser. Il nous faut réinventer d’autres sources de financements’’, a-t-il dit.
Alors qu’on s’achemine vers le vote du budget alloué à chaque ministère, dont celui de l’éducation, Cheikh Mbow pense qu’il y a des questions récurrentes qui sont toujours adressées à la COSYDEP, mais qu’elle n’arrive pas à résoudre. ‘’Chaque année nous entendons les mêmes difficultés à savoir des tables bancs, des salles de classe ou encore des ressources scolaires qui ne sont pas appropriées. Il est important d’avoir un budget qui nous permet de pouvoir dépasser définitivement ces problèmes. C’est un élément important pour nous’’, a lancé Mbow. Il plaide également pour un budget sensible à certaines catégories de personnes, notamment aux filles, aux personnes vivant avec un handicap et aux enfants résidant dans des zones défavorisées. Il invite les autorités à revaloriser l’offre publique d’éducation avec un budget qui soit équilibré en termes d’investissements.
BENNO, DE LA GESTION SOBRE À L’ACCAPAREMENT MAFIEUX
Prodac, faux billets, passeports diplomatiques... Les rapports de l’IGE mettent toujours en lumière les mêmes manquements. Macky Sall, lui, semble ne pas en avoir cure
Une gestion sobre et vertueuse des deniers publics, c’est ce que nous avait promis le premier des Sénégalais, Macky Sall, à son arrivée au pouvoir en 2012. Dix ans plus tard, le constat est unanime. En lieu et place d’une gestion sobre, c’est une gestion mafieuse que le régime de Benno Book Yaakar a instaurée !
Le président Macky Sall avait parlé de rupture, de gestion sobre et vertueuse, de transparence. Ce qui avait suscité un grand espoir auprès des Sénégalais. Malheureusement, on est encore loin de la matérialisation de ces proclamations de foi vertueuses. A chaque rapport d’un corps de contrôle, une gestion catastrophique des deniers publics est notée. Les rapports de l’Ige (Inspection générale d’Etat) mettent toujours en lumière les mêmes manquements. Macky Sall, lui, ne semble pas en avoir cure. Il met le coude sur tous les dossiers concernant « ses » amis qu’il protège comme une poule couve ses oeufs et défend ses poussins. Aucune faute de gestion n’est, jusqu’à présent, sanctionnée. C’est comme si c’est l’autorisation de récidiver qui est donnée aux voleurs des deniers publics.
Mame Mbaye Niang et les 29 milliards du PRODAC...
Le scandale des 29 milliards du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) est l’une des taches noires de la gestion mafieuse de Benno Book Yaakar durant ses 10 années au pouvoir. Ce scandale avait été révélé en 2018 par un rapport de l’Inspection générale des Finances (Igf) qui avait épinglé l’actuel ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, et les deux premiers coordonnateurs du Prodac (Jean Pierre Senghor et Mamina Daffé : Ndlr). Dos au mur dans cette affaire, le ministre de la Jeunesse au moment des faits avait été contraint de démissionner de son poste de ministre du Tourisme en son temps. Malgré cette démission, Mame Mbaye Niang n’avait pas voulu lâcher l’affaire. Il a maintes fois cherché à mouiller l’actuel Premier ministre Amadou Ba et l’accuser d’être derrière un « complot » visant à l’éliminer. « Je n’ai pas signé le contrat financier. C’est Amadou Bâ qui a signé ce contrat... », s’était défendu l’actuel ministre du Tourisme et des Loisirs. Les Sénégalais continuent de demander que cette affaire soit tirée au clair en vain. La présidente de l’Ofnac, Seynabou Ndiaye Diakhaté, et son équipe s’étaient d’ailleurs saisies de cette affaire en 2019 en prétendant tirer les choses au clair. Mais le dossier semble avoir été mis sous le coude par le président Macky Sall lui-même.
Trafics de faux passeports diplomatiques...
Dans le régime de la gestion « sobre et vertueuse », on trouve aussi des députés trafiquants de passeports diplomatiques. De faux certificats de mariage avec des députés pour l’obtention de passeports diplomatiques pour des épouses fictives : c’est ce que promettait El Hadj Diadié Condé, sur la base de ses relations avec les députés Mamadou Sall et Boubacar Biaye de la majorité présidentielle. Le cerveau de ce trafic, El Hadj Diadié Condé, et les deux députés avaient été tous épinglés et mis au gnouf pour quelques mois seulement. Mais avant même que cette histoire ne soit oubliée, surgit l’affaire des gendarmes de la Présidence et du ministère des Affaires étrangères. Dans ce deuxième dossier, les choses sont allées beaucoup plus vite, grâce notamment à l’implication personnelle de l’aide de camp du président de la République. Lequel a été à l’origine de la procédure sous la bénédiction du chef de l’Etat. L’ancien directeur de cabinet du président de la République devenu son actuel envoyé spécial, Mahmoud Saleh, avait été même invité à comparaître devant le juge récemment. Ces histoires de trafic de passeports diplomatiques éclaboussent le régime du président Macky Sall depuis ses débuts. En 2013 déjà, alors qu’Abdoul Mbaye était encore Premier ministre, éclatait le premier scandale des passeports diplomatiques sous son régime. Les mis en cause utilisaient la signature de l’ancien PM pour accomplir leur forfait. C’est d’ailleurs suite à une plainte de l’actuel leader de l’Alliance Pour la citoyenneté et le travail (Act) que la bande à I. K. avait été démasquée et mise hors d’état de nuire. Une affaire qui avait fait dire, à l’époque, au ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye que : « Partout, vous avez des trafiquants. Il y a des trafiquants de drogue comme il y a des trafiquants de passeports. Ce qui est important, c’est que nous avons nous-mêmes démantelé ce réseau. Et l’Etat entend mettre en place des mesures pour sécuriser davantage la délivrance des passeports. » On a vu ce que ça a donné !
Trafiquants de faux billets...
En sus du trafic de passeports diplomatiques, le régime de Benno Book Yaakar a aussi été éclaboussé par un trafic de faux billets de banque. Et c’est Seydina Fall Boughazeli, député au moment des faits et grand défenseur du président Macky Sall, qui avait été épinglé et emprisonné en 2019 pour trafic de faux billets de banque avant d’obtenir, quelques mois plus tard, une liberté provisoire. Mais le responsable apériste de Guédiawaye n’est pas le seul dans l’Apr et Benno à tremper dans le faux monnayage. Pas plus tard que dans la nuit de vendredi à samedi dernier, Cheikh Issa Ndiaye, fils de l’exministre de l’Intérieur et directeur des structures de l’Apr, Mbaye Ndiaye, et ses complices ont été arrêtés par la Section de recherches de la gendarmerie de Thiès. Ils étaient pistés depuis un moment par les enquêteurs de la Section de recherches de Thiès. Dans la malle arrière du véhicule des faux monnayeurs, des coupures de billets noirs en euros et en dollars estimées à un milliard FCFA avaient été trouvées.
45 milliards pour l’achat d’armes, 3 hectares de Le Dantec...la gestion vertueuse vire à l’accaparement maffieux !
Le « nébuleux » contrat de fourniture d’armements d’un montant de 45 milliards de francs CFA environ contracté entre le ministère en charge de l’Environnement et une société dénommée LAVIE COMMERCIAL BROKERS est une autre preuve de la gestion mafieuse des dirigeants de Benno Book Yaakar depuis leur arrivée au pouvoir en 2012. Selon la presse et les documents mis sur la place publique, ce contrat signé avec un marchands d’armes douteux faisant l’objet d’un mandat d’arrêt lancé par le Nigeria ne respecterait nullement les procédures de passation de marchés publics. Et c’est un euphémisme ! D’ailleurs, le Forum civil, les autres défenseurs des droits humains et autres acteurs politiques de l’opposition réclament la lumière sur ce dossier et demandent aussi l’auto-saisine du procureur de la République. Le dossier de la vente nébuleuse des 3 hectares de l’hôpital Le Dantec figure parmi les nombreux « deals » faits par les pontes du régime en place sur le dos du contribuable Sénégalais. Une transaction au cœur de laquelle on cite la Banque de Dakar. Bref, la liste des dossiers éclaboussant le régime de Benno Bokk Yaakar est longue comme un jour sans pain et toute une page de journal ne suffirait sans doute pas pour la contenir...
LE SENEGAL RETIENT SON SOUFFLE
A dix jours du coup d’envoi de la coupe du monde de football Qatar 2022, des gros nuages planent sur la participation de la star du football sénégalais
Alors que l’onde de choc que la blessure et surtout l’éventuel forfait de Sadio Mané ne s’est pas encore dissipé dans un Sénégal où tout le monde retient son souffle en attendant les examens annoncés par le Bayern Munich pour calmer le jeu, un autre cadre des Lions, et pas des moindres, Abdou Diallo, a senti lui aussi, une petite gêne qui l’a contraint d’abandonner son équipe (RB Leipzig), face à Fribourg hier, mercredi 9 novembre. A 11 jours du premier match du Sénégal face aux Pays-Bas (le 21 novembre) et à 24 heures de la publication de la liste des 26 Lions devant défendre les couleurs nationales, tout un pays retient son souffle.
A dix jours du coup d’envoi de la coupe du monde de football Qatar 2022, des gros nuages planent sur la participation de la star du football sénégalais. Sadio Mané a été touché ce mardi 8 novembre, lors de la rencontre Bayern Munich–Werder Brême (6-1), comptant pour la 14ème journée de la Bundesliga.
Blessé à l’extrémité du péroné droit et contraint de quitter ses coéquipiers à la 21ème minute, le double ballon d’or africain et 2ème classement du Ballon d’Or France Football 2022, est déjà déclaré forfait pour le déplacement du club bavarois à Shalke ce samedi (15ème journée). Tôt dans la matinée d’hier, mercredi 9 novembre, le site lequipe.fr a même annoncé son forfait pour la coupe du monde Qatar2022. Ce qui a eu l’effet d’une onde de choc sur l’étendue du territoire sénégalais. Mais aussi, partout en Afrique.
Le Chef de l’Etat dans un message largement partagé dans les réseaux sociaux lui a apporté son soutien. «Sadio, je te souhaite prompt rétablissement après ta blessure lors du match Bayern-Werder Brême. Comme je te l’ai dit : Sadio, cœur de Lion ! De tout cœur avec toi ! Dieu te bénisse !», a tweeté le président Macky Sall. Les radios privées les plus écoutées déclenchent des éditions spéciales. Spécialistes, membres de la Fédération sénégalaise de football et autres fans livrent leur point de vue, allant de l’appel à la retenue aux positions confirmant l’article de nos confrères de lequipe.fr
LE BAYERN CALME LE JEU
Alors que lequipe.fr a annoncé le forfait de Sadio Mané pour la Coupe du monde 2022, le Bayern Munich a communiqué au sujet de son attaquant. L’international sénégalais sera absent pour le match contre Schalke, et calme le jeu avant le Mondial. «Sadio Mané s’est blessé à l’extrémité du péroné droit lors de la victoire du Bayern Munich contre le Werder Brême 6-1. Le Joueur africain de l’année sera absent pour le match contre Schalke samedi, a expliqué le Bayern Munich. D’autres examens seront réalisés dans les prochains jours. Le Bayern est en échange avec le staff médical de la fédération sénégalaise.»
ABDOU DIALLO SE BLESSE A L’ECHAUFFEMENT
Une autre inquiétude est aussi venue de la Bundesliga. Et pas des moindres parce qu’il s’agit d’un des cadres de l’équipe nationale. Abdou Diallo qui était pourtant retenu sur le 11 de RB Leipzig face à Fribourg, toujours pour le compte de la 14ème journée, s’est blessé à l’échauffement avant de céder sa place à Josko Gvardio. Pour l’heure, aucun communiqué officiel n’a été publié par son club pour informer sur l’état de sa blessure. Le club allemand s’est contenté d’un tweet annonçant une «petite gêne» que le défenseur international sénégalais a ressenti avant de céder sa place.
LISTE ANNONCEE VENDREDI
Ces blessures de Diallo et Mané interviennent à 12 jours de l’entrée en lice du Sénégal à la Coupe du monde au Qatar, le 21 novembre contre les Pays-Bas. Champion d’Afrique avec le Sénégal, le 6 février 2022, finaliste de la Ligue des champions le 28 mai avec Liverpool (défaite contre le Real Madrid), deuxième dans la course au Ballon d’Or 2022 derrière Karim Benzema, Sadio Mané est l’élément clé de l’équipe d’Aliou Cissé qui doit annoncer sa liste de joueurs pour le Mondial demain, vendredi 11 novembre, à partir de 10 heures, au Restaurant Good Rade. Abdou Diallo, aussi, parce qu’il a fini de marquer d’une empreinte indélébile cette sélection qu’il a intégré il y a moins de deux ans. Les possibilités d’un forfait pour ces deux cadres ne peuvent donc que nourrir de grandes inquiétudes au Sénégal. Pour l’heure tout le monde retient son souffle et croisent les doigts.
LA CENOZO ÉLÈVE LA VOIX
La Cellule de Nobert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest s’est fendue d’un communiqué pour condamner l’arrestation du patron de Dakarmatin.
Inculpé pour «divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la Défense nationale, recel de documents administratifs et militaires, diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques» (Articles 64, 370, 430 et 255 du Code Pénal), le journaliste Pape Alé Niang continue de bénéficier de soutien de la part de ses confrères aussi bien au niveau national qu’international. Le dernier nous vient de la Cellule de Nobert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), basée au Burkina Faso, dont le journaliste sénégalais est membre. La CENOZO s’est fendue d’un communiqué pour condamner l’arrestation du patron de Dakarmatin.
«Le dimanche 06 novembre 2022, la police a interpellé le journaliste d’investigation sénégalais, Pape Alé Niang. Après deux jours de garde à vue, il est déféré à la prison de civile de Dakar pour «divulgation, sans autorisation, de documents militaires et recel de documents administratifs estampillés «secret»» ; des infractions prévues et punies par le Code pénal.
Pape Alé Niang est membre de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO). Son travail a permis de révéler plusieurs affaires de corruption, d’abus de biens publics et d’abus de pouvoir au Sénégal. Son arrestation et sa détention sont une manœuvre délibérée pourle réduire au silence», lit-on dans le document rendu public à Ouagadougou (Burkina Faso) hier, mercredi 09 novembre 2022.
La CENOZO rappelle que selon la Déclaration de principes sur la liberté d’expression de l’Union Africaine, dont le Sénégal assure la présidence, «la liberté d’expression et d’information, y compris le droit de chercher, de recevoir et de communiquer des informations et idées de toute sorte, oralement, par écrit ou par impression, sous forme artistique ou sous toute autre forme de communication, y compris à travers les frontières, est un droit fondamental et inaliénable et un élément indispensable de la démocratie». En tout état de cause et conformément aux principes de la Commission africaine des Droits de l’Homme & des Peuples de l’Union Africaine, «nul ne doit faire l’objet de sanction pour avoir livré en bonne foi des informations sur des comportements illégaux ou qui divulguent des menaces sérieuses pour la santé, la sécurité ou l’environnement… », note la source.
…ET EXIGE LA LIBERATION SANS DELAI ET SANS CONDITIONS DE PAPE ALE NIANG ET LA DEPENALISATION DES DELITS DE PRESSE
Suffisant pour que la CENOZO «appelle donc à la libération sans délai et sans conditions du journaliste d’investigation Pape Alé Niang. Par la même occasion, la CENOZO exige des autorités sénégalaises, la dépénalisation des délits de presse pour se conformer aux normes internationales en matière de liberté de la presse et d’informer, pilier indispensable de la démocratie. La CENOZO entend mettre en œuvre toutes les mesures en son pouvoir pour défendre le journaliste d’investigation Pape Alé Niang, qui risque cinq (05) ans de prison, selon son conseil. La CENOZO lance à l’endroit de toutes les organisations nationales et internationales de défense des libertés de presse, une mobilisation générale pour dénoncer les atteintes graves à la liberté de presse et d’informer au Sénégal», conclut le document de la CENOZO.