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25 août 2025
«CONSTRUIRE LE SENEGAL DU FUTUR»
«Construire le Sénégal du Futur » paru aux éditions L’Harmattan (2022) est le titre de l’ouvrage de Boubacar Camara, ancien directeur des Douanes et secrétaire général de ministère au Sénégal.
«Construire le Sénégal du Futur » paru aux éditions L’Harmattan (2022) est le titre de l’ouvrage de Boubacar Camara, ancien directeur des Douanes et secrétaire général de ministère au Sénégal. L’homme qui a longtemps servi le Sénégal avant de s’ouvrir aux autres pays, puisqu'il est actuellement directeur général adjoint des Douanes du Bénin, revient dans cet ouvrage pour présenter l’argumentaire de son programme de développement du Sénégal.
Selon l’auteur, pour sortir de la pauvreté et garantir la prospérité du Sénégal en particulier et de l’Afrique en général, un changement de cap est nécessaire. Et ce changement induit une transformation structurelle de l’économie. Boubacar Camara tente ainsi de démontrer que malgré l’ampleur des pertes d’opportunités et la persistance du retard économique et social, la construction du Sénégal du futur est à portée. Elle passe par l’aménagement d’un nouveau socle pour la nation et la citoyenneté, inspiré de principes directeurs et de valeurs cardinales consensuels et par le renforcement du capital humain. Et cet argumentaire est étalé dans un ouvrage de 298 pages, composé de 9 chapitres consacrés respectivement à la valorisation des atouts du pays, la réinvention d’un socle pour la nation, l’Être citoyen, la révolution de l’éducation et de la recherche. Il est aussi question de « Soigner la santé, Produire ou périr, Administrer et gérer autrement mieux, Mettre de l’ordre, Mieux s’ouvrir à l’Afrique ».
Dès le premier chapitre du livre, l’écrivain vante les mérites du Sénégal d’être connu en Afrique de l’Ouest comme l’un des pays les plus stables politiquement malgré quelques perturbations connues sous le règne du président Léopold Sédar Senghor et des tensions sous le président Abdoulaye Wade où la société civile a fait face au pouvoir. Le Sénégal demeure aussi un pays très riche dans tous les secteurs de la vie. Face à toutes ces richesses, l’auteur appelle à la préservation de ces atouts qui peuvent se résumer en trois points dont la stabilité politique, la chance de disposer de ressources naturelles en quantité significative et de bonne qualité, et le bonheur de pouvoir compter sur un précieux capital humain dans un écosystème technologique favorable.
L’ouvrage donne aussi des pistes de solutions avec des changements qui appellent la transformation structurelle de l’économie, du capital humain. Le développement du pays doit consister « à bâtir un Sénégal prospère par un capital humain épanoui à partir de l’exploitation judicieuse des ressources naturelles pour un développement durable ».
Pour l’ancien directeur général des Douanes, même si les atouts sont présents dans le Sénégal, il est du ressort de nos dirigeants et de la population de produire ou périr. En respectant les valeurs cardinales que sont le travail, l’éthique et le respect du bien commun, le Sénégal peut arriver à se hisser sur la voie du développement.
Aussi, Boubacar Camara met il l’accent sur la production industrielle et la transformation des produits de l’agriculture, la pêche l’élevage entre autres sans oublier le soutien de l’artisanat, la culture et le tourisme. «C’est à ce prix que l’autosuffisance alimentaire sera atteinte», donne-t-il comme solution. Et de prôner également un nouveau schéma de financement du développement libératoire de l’endettement public avec un recours à la digitalisation des institutions de la justice, du travail et de la commande publique. Tout en préconisant de mettre de l’ordre dans plusieurs secteurs dont l’aménagement du territoire et de réorganiser plus efficacement la lutte contre la corruption.
Qui plus est, le développement du Sénégal ne doit pas seulement reposer pour lui dans l’éthique et la morale, il doit aussi passer par une bonne politique de l’éducation et de la recherche sans oublier la santé. « Un nouveau modèle d’éducation conçu comme un investissement réfléchi pour une productivité durable et une valorisation des métiers, de nouvelles priorités en faveur des études scientifiques au service de la formation d’ingénieurs, de médecins et de chercheurs, un nouveau schéma de financement bâti sur l’affectation d’une partie des ressources naturelles à l’éducation, à travers un fonds souverain d’éducation» s’imposent dans le secteur de l’éducation, relève M. Camara. Et dans la santé, la solution préconisée repose sur la prévention générale dont l’hygiène, la nutrition, l’activité physique et le volet médical qui prend en charge le dépistage précoce des maladies, la vaccination, les programmes d’éradication des maladies et la gestion des épidémies et pandémies.
En s’appliquant en outre « de mettre de l’ordre» dans plusieurs secteurs dont l’aménagement du territoire et de réorganiser plus efficacement la lutte contre la corruption, le Sénégal pourra se hisser au sommet des pays en développement. Tout ce schéma dégagé par Boubacar Camara est toutefois articulé à une meilleure ouverture à l’Afrique.
Pour rappel, Boubacar Camara est docteur en droit, et avocat au barreau de Paris, en omission volontaire. Engagé en politique, il fonde en 2018, le mouvement politique Jengu, Ngir Jerin Sénégal, devenu Parti de la construction et de la solidarité Jengu tabax dont il est le président fondateur honoraire.
LES MARCHÉS, DES POUDRIÈRES LATENTES EN PERMANENCE
Encombrement, anarchie, manque de bouches d'incendie, problème d'accès, insalubrité…Sud Quotidien fait le point sur quelques projets en cours ou annoncés et la situation de l’essentiel des marchés où les usagers côtoient le danger en permanence
Fatou NDIAYE, Moussa DRAME et Adama NDIAYE |
Publication 14/01/2023
Suite à une série d’incendie déplorée dans plusieurs établissements marchands ces dernières années, l’Etat a mis en place le Programme de modernisation et de Gestion des Marchés (Promogem), notamment dans les localités et sites prioritaires ciblés que sont les marchés Ndoumbé Diop de Diourbel, Tillène de Ziguinchor, Sandikat de Pikine, Tambacounda et Kaolack…). En Conseil des ministres qu’il a présidé, le mercredi 11 janvier 2023, le président de la République, Macky Sall, a engagé le Premier ministre, Amadou Ba, à faire prendre toutes les dispositions requises en vue d’accélérer la mise en œuvre du Promogem, enjoignant le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome à veiller à la fonctionnalité et à la mise aux normes des dispositifs de protection civile dans les marchés et espaces commerciaux. En attendant, entre encombrement, anarchie et installations électriques non conformes, souvent à l'origine de court-circuit ; manque de bouches d'incendie et problème d'accès des secours en cas de sinistres ; incompréhensions entre autorités et commerçants souvent à l’origine du retard dans la mise en œuvre de projets, insalubrité et manque de sanitaires ou toilettes non praticables... Sud Quotidien fait le point sur quelques projets en cours ou annoncés et la situation de l’essentiel des marchés où les usagers côtoient le danger en permanence.
MODERNISATION DES MARCHES : Un chantier en suspens
En Conseil des ministres, avant-hier mercredi 11 janvier, le président de la République, Macky Sall, a donné instruction à son gouvernement d’accélérer le programme de modernisation des marchés. Seulement, le constat est qu’après plusieurs années d’exécution de ce projet de reconstruction, nombre de marchés sont encore en léthargie.
A la suite d’incendies dans plusieurs marchés, dont Ndoumbé Diop à Diourbel, Pétersen, Sandaga à Dakar, marché central de Kaolack, marché Tillène de Ziguinchor, entre autres, l’Etat avait entrepris un Programme de modernisation et de gestion de ces lieux de commerce. Après un Conseil interministériel tenu le mercredi 20 mars 2019, au total 6 mesures d’urgence ont été annoncées. Il s’agissait de : l’installation des bouches d’incendie dans les marchés pour 300 millions F CFA ; la finalisation du Programme de modernisation et de gestion des marchés (Promogem) pour 69 500 000 000 F CFA. Parmi les mesures du gouvernement, il y a aussi la consolidation du cadre institutionnel et de gestion des marchés. L’accélération des procédures de reconstruction et de modernisation des marchés Sandaga et Petersen (Dakar), Ndoumbé Diop (Diourbel), Tillène (Ziguinchor), Sandikat (Pikine) et Thiaroye avait été décidé par l’Etat.
Plusieurs années donc, après cette rencontre gouvernementale, les marchés ne sont pas encore sortis de leur désordre habituel. Pire, Sandaga est encore dans le statuquo. A cause du différend entre l’Etat et la Ville de Dakar aucune avancée n’est notée ici dans le cadre de la modernisation de ce lieu de commerce. Le bâtiment central, le «Soudanais», objet du désaccord, a été rasé, sans que les travaux de reconstruction décidés par l’Etat démarrent. Un peu plus loin, dans la grande banlieue dakaroise, le marché Sandikat de Pikine continue de recevoir ses clients, avec sa saleté habituelle. Rien n’a changé au niveau de cet établissement marchand recevant de nombreux commerçants et des produits venant surtout de l’intérieur du pays, de la sousrégion notamment des fruits et légumes, des huiles (de palme, de coco…), des calebasses... A quelques encablures de là, toujours dans le département de Pikine, le marché de Thiaroye, grand pourvoyeur du reste de Dakar, la capitale en légume frais, n’est pas mieux loti. Les usagers se demandent à quand la fin des travaux. Surtout que pendant l’hivernage, une bonne partie des installations de ce marché délocalisé dans l’enceinte du camp militaire de Thiaroye devient impraticable à cause des inondations qui transforment les lieux en champ de patate. Bref, ce constat est valable pour d’autres marchés qui tardent à recevoir les aménagements promis.
Rappelons qu’en Conseil des ministres, du mercredi 11 janvier 2023, le président Macky Sall, a instruit son Premier ministre, Amadou Ba, de faire prendre toutes les dispositions requises en vue d’accélérer la mise en œuvre du Programme de Modernisation et de Gestion des Marchés (Promogem) dans les localités et sites prioritaires ciblés (marchés Ndoumbé Diop de Diourbel, Tillène de Ziguinchor, Sandikat de Pikine, Tambacounda et Kaolack…). Par ailleurs, il a demandé au ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome, de veiller à la fonctionnalité et à la mise aux normes des dispositifs de protection civile dans les marchés et espaces commerciaux.
SEDHIOU - LA FACE LUGUBRE DU MARCHE CENTRAL INQUIETE LES USAGERS : Installations anarchiques, absence d’issues de secours, branchements clandestins, l’horreur avant l’heure !
Le constat qui s’offre à tout primo visiteur du marché central de Sédhiou reste incontestablement l’exiguïté des labyrinthes qui servent de passage et des points d’entrée à la fois ringards et isolés à tout bout de champs. A ce décor inquiétant s’ajoutent des branchements clandestins à des câbles électriques, l’absence d’issues de secours pour les véhicules d’intervention d’urgence, l’insuffisance de sanitaires et l’occupation anarchiques et incongrue, que ce soit dans le cœur du marché ou sur les emprises qui le bordent de part et d’autres. Le cocktail détonnant d’un sinistre est déjà constitué. Des projets et programmes de réhabilitation sont morts à leur naissance et tous ou presque sont dans l’expectative. L’association des consommateurs sonne l’alerte rouge et redoute que les décideurs ne viennent jouer au sauveur, quand le mal se serait peut-être accompli.
Le marché central de Sédhiou se situe au pied du fleuve Casamance, sur la façade Est de la ville et capitale régionale. Il s’étend sur un hectare au plus et abrite une grande diversité de magasins de commerce, de souks et d’étals. Le cœur du marché est occupé par les vendeurs de vêtements, de produits cosmétiques, d’appareils électroniques et des ustensiles de cuisine. On y retrouve aussi pêle-mêle des vendeurs de fruits et légumes au niveau des points d’entrée, par endroit des cordonniers, des couturiers par-là et de la charcuterie par-ci.
Officiellement, l’institution municipale déclare avoir recensé au moins 302 cantines, selon le secrétaire municipal, Boubacar Biaye. Le désordre est indescriptible et manifeste. Plus à l’Est, vers le fleuve, se trouve le hangar qui fait office de marché au poisson. Ici, l’insalubrité et l’odeur fétide que dégagent les restes des captures des produits halieutiques, mêlées aux eaux usées, donnent un décor lugubre. De part et d’autre de l’emprise de la voie étroite qui ceinture le marché, se dressent des cantines spontanées, ayant fait l’objet de plusieurs déguerpissements, quelques fois même installées sur des canaux d’évacuation des eaux de ruissellement. Ce périmètre annexe de commerce de tous genres, à ciel ouvert, accueille les vendeurs de poulets, de friperie, de poissons, de céréales ; bref, tout y passe et même des personnes, pour regagner l’embarcadère d’à côté, en partance (ou en provenance) pour les bourgades de la rive gauche à savoir Simbandi Brassou, Sanoufili, Kindombalicounda, Boraya, entre autres.
INACCESSIBLE EN CAS DE SINISTRE ET SANS BOUCHE D’INCENDIE
Cette description rocambolesque du marché central de Sédhiou confirme le constat d’un centre de commerce assez vieux et dont les toitures et pans de mur manifestent des signes d’une fin de vie certaine et préjudiciable. L’accès est réservé aux seuls piétons, sur des labyrinthes exigus qui mouillent les pieds à chaque fois que la pluie laisse tomber ses noisettes. Tous les jours, le marché central de Sédhiou est fréquenté par plusieurs centaines de personnes, avec une forte affluence, en provenance des localités environnantes de la vieille ville. Cette affluence est plus accrue, bien entendu, à la veille de chaque grande fête religieuse (Tabaski, Korité et Noël et Pâques). Toutes descriptions qui dénotent un énorme potentiel de risques, en cas de sinistre par voie d’incendie notamment. Et cela y arrive souvent, du fait des branchements clandestins au courant électrique à l’origine des courts-circuits. Le dernier incendie en date remonte à quatre ans, sans toutefois faire de dommages importants. Mais, quoi qu’il en soit, les équipes d’intervention d’urgence, comme les Sapeurs-pompiers, n’auront jamais issue de secours si ce marché reste en l’Etat et sans aménagement normé. En plus, il n’a pas de bouches d’incendie pouvant rendre accessible l’eau aux Sapeurs-pompiers, pour combattre les flammes, en cas d’incendie. L’entrée à ce marché se fait aussi à partir de tous les coins. Ce qui constitue également une source d’insécurité, avec les incursions de malfaiteurs dès la nuit tombée. «Il est vrai que ce marché est très âgé et ne dispose d’aucun passage pour les services d’intervention en cas de sinistre. Certains branchements sont clandestins. Ce marché est fréquenté par des centaines de personnes par jour et il faut un programme de réhabilité d’urgence», a déclaré Djiby Camara, le vice-président du Comité de gestion du marché central de Sédhiou.
DEUX TOILETTES FONCTIONNELLES POUR TOUT LE MARCHE
Cette forte concentration humaine contraste d’avec l’offre de service de salubrité publique disponible. Avec ses deux toilettes fonctionnelles, certains, en situation de détresse digestive, se précipitent dans les coins ringards pour se soulager. Le visiteur qui se met sur l’esplanade du Fort Pinet Laprade constate aisément des individus qui viennent régulièrement pisser sur les murs et gravats au pied des cantines. D’autres juste pour ne pas payer une participation financière modique et symbolique de 25 F CFA, destinée à l’entretien des lieux, préfères les garder en poche et déféquer à l’air libre. En revanche, le service de nettoiement de la mairie assure régulièrement la collecte et l’enlèvement des ordures sur tout le périmètre du marché central.
AUCUN PROJET DE REHABILITATION EN VUE, SELON LE SECRETAIRE MUNICIPAL
«En l’état actuel des choses, il n’y a aucun projet de construction ni de réhabilitation du marché central de Sédhiou», dixit Boubacar Biaye, le secrétaire municipal de Sédhiou. Et de poursuivre, sur des velléités inassouvies dans le passé : «l’ancien ministre du Commerce avait promis de réhabiliter notre marché. Il y avait même dépêché une mission de prospection qui a survolé l’espace en drone. Mais le projet n’a pas abouti, hélas», a fait observer Boubacar Biaye. Et le secrétaire municipal de Sédhiou de relever que «le maire Abdoulaye Diop a promis de délocaliser ce marché et de construire un autre à Santossou. Mais, ce n’est pas dans l’immédiat», dit-il.
USAGERS ET CLIENTS DANS L’EXASPERATION, LES CONSOMMATEURS ALERTENT !
Aussi bien les propriétaires de cantines et souks de commerce que les acheteurs, la clameur d’un marché exigu est sans conteste. Kandji, un tenant de cantine, déclare ne jamais avoir l’esprit tranquille une fois rentré chez lui, avec la hantise d’un sinistre qui pourrait tout dévorer, en raison de l’anarchie et de l’étroitesse du marché. Ndèye Ami et Fatou Sonko, deux dames venues faire leurs achats, vendredi 13 janvier, ont déclaré à notre micro éprouver un sentiment de «désolation et d’abandon de ce marché pourtant fréquenté par tous, pour assouvir la demande familiale au quotidien». Selon les femmes, l’état doit agir vite et mettre les marchés du Sénégal au rang des normes standards, au lieu de jouer au Sapeur-pompier au lendemain de chaque catastrophe, comme ce fut hélas le cas avec la collision tragique entre les deux bus à Kaffrine. Sentiment analogue et bien appuyé par Sankoung Sagna, ancien maire de la commune de Oudoucar et président de l’antenne régionale de l’Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN) : «je suggère à ce que les autorités prennent les devants et anticipent donc sur les projets de construction des marchés au lieu d’attendre qu’il y’ai des sinistres mortels pour jouer au cinéma. Ce marché de Sédhiou date de très longtemps et est fréquenté aujourd’hui par des centaines de personnes par jour. L’anarchie qu’il y’a ne présage rien de sûr en cas de problèmes. Présentement même une moto Jakarta ne peut pas se frayer un passage à plus forte raison un véhicule ou camion-citerne», prévient-il.
MARCHE DE DIOURBEL - INSTALLATIONS ANARCHIQUES ET ENCOMBREMENTS : Les commerçants dans l’attente de la livraison de Ndoumbé Diop
Le marché Ndoumbé Diop de Diourbel fait partie du vaste Programme de modernisation et de gestion des marches (PROMOGEM) enclenché par l’Etat. Les acteurs du marché saluent ce programme et invitent les autorités à accélérer son ouverture. En attendant la réception définitive des travaux, les 500 occupants se bousculent au niveau du boulevard Ndiobène-Taye, créant beaucoup de désagréments.
L e coût des travaux du marché Ndoumbé Diop, entamés au lendemain de l’incendie mortel de 2017 où un soldat du feu avait péri, se chiffre à 500 millions de F CFA. Les travaux ont été entamés en juillet 2017, après ce violent incendie qui a ravagé une partie de cet établissement marchand. Les travaux sont presque termines. Mais les commerçants attendent avec impatience la livraison des travaux. Il ne reste que quelques travaux d’assainissement des eaux usées à faire, selon Assane Sylla Faye, l’agent voyer de la commune de Diourbel. Toutefois, ce volet assainissement n’était pas inclus dans les travaux initialement. D’ailleurs, l’entrepreneur en charge de la réalisation du marché Ndoumbé Diop déclare que tous les travaux sont terminés.
Mais, sur le terrain, la réalité est toute autre ; les commerçants ont occupés le boulevard Ndiobène-Taye, occasionnant beaucoup de désagréments aux passants. Cette situation s’explique, selon Modou Gueye Diop, le délégué général du marché, par le fait que les 500 commerçants qui avaient été déguerpis par le feu ont été recasés sur le boulevard Ndiobène-Taye. N’empêche, il salue la mise en place de du Programme de modernisation et de gestion des marchés (PROMOGEM) qui permet de mettre en œuvre des bouches d’incendies, d’aménager des voies d’accès notamment pour les secours, en cas de sinistre ou autre danger. C’est la raison pour laquelle, l’incendie qui s’est déclaré le lundi dernier, 9 janvier 2023, faisant de 2 cantines calcinées, a été vite maitrisé par les soldats du feu.
Néanmoins, Modou Gueye Diop invite les autorités municipales à prendre des mesures idoines pour mettre de l’ordre au niveau du marché. Car, souligne-t-il, on note beaucoup d’encombrements sur le boulevard Ndiobène-Taye, empêchant les véhicules de pouvoir l’emprunter, du Nord au Sud. Parfois, ce sont des vendeurs à la sauvette qui s’installent au milieu de la chaussée. Il n’y a que les deux roues qui peuvent passer difficilement, de la route de Gossas à la rue d’Avignon.
Les installations anarchiques, les fils électriques occasionnent une insécurité au niveau du marché. Pour Aldiouma Diop, un couturier installé au niveau du marché, «ce sont les installations anarchiques qui causent ces nombreux cas d’incendies. Il y a beaucoup de désordre ; il faut une réorganisation du marché en secteurs d’activité ou en corps de métiers : ceux qui vendent de la viande ne doivent pas cohabiter avec ceux qui vendent des tissus».
LE SATISFECIT MESURÉ DU SAES CONCERNANT LE CHANGEMENT DU MODE DE DÉSIGNATION DES RECTEURS
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) salue l’Appel à candidatures pour le poste de Recteur, lancé par l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), même si le dernier mot revient toujours au président de la République.
Le changement du mode de désignation des Recteurs des universités publiques du Sénégal a commencé, avec l’Appel à candidatures en vue de la nomination de son Recteur, lancé le 6 janvier dernier, par l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Le coordonnateur de la Section/Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) de l’UGB, Dr Nalla Socé Fall, y voit une «avancée», mais souligne que le combat va se poursuivre pour que «tous ceux qui ont des postes administratifs notamment les doyens et les vice-doyens de facultés mais aussi les recteurs et les vice-recteurs puissent être choisis par leurs pairs enseignants, en fonction de leurs qualités intrinsèques».
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) salue l’Appel à candidatures pour le poste de Recteur, lancé par l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), même si le dernier mot revient toujours au président de la République. «Il y a une avancée, c'est évident ; mais quand-même le président de la République, parmi tous ceux qui auront candidaté, pourra choisir celui qu'il veut. Pour nous, au contraire, le plus pertinent serait que le recteur soit élu et que lui-même, désigne ses vice-recteurs. Ça a plus de sens parce qu’un vice-recteur est un collaborateur. La preuve, dans le décret, il est dit que le mandat du vice-recteur ne peut pas dépasser la durée du mandat du recteur. Ça veut dire que même si vous êtes vice-recteur, s'il y a un changement du recteur, on nomme un autre recteur, en même temps le mandat du vice-recteur prend fin. Donc, le vice-recteur est un collaborateur du recteur. Mais notre idée en soit, c’est qu’il y ait un Appel à candidatures pour que les meilleurs Sénégalais dans tous les postes, qui auraient le profil du poste, soient choisis par leurs pairs, surtout au niveau des universités», a fait savoir le coordonnateur du SAES, Section UGB, Dr Nalla Socé Fall.
Selon lui, l’Appel à candidatures pour le poste de Recteur est donc «un moindre mal» et le combat va se poursuivre. «On sait qu'on a gagné une bataille et non la guerre. Nous voudrons continuer jusqu'à ce que, de façon très autonome, non seulement tous ceux qui ont des postes administratifs notamment les doyens et les vice-doyens de facultés mais aussi les recteurs et les vice-recteurs puissent être choisis par leurs pairs enseignants, en fonction de leurs qualités intrinsèques et non parce qu’ils sont de quelconque bord politique ou ils ont une certaine connivence avec le pouvoir», a laissé entendre Dr Nalla Socé Fall.
Et d’ajouter : «Ça ne doit pas s'arrêter en si bon chemin et au niveau du Centre des œuvres universitaires (Coud ou Crous dans les régions, ndlr) aussi, nous avons d’énormes problèmes. 90% des grèves et des problèmes que nous avons au niveau des universités, nous viennent du campus social. Et dans le campus social, il y a un directeur du Coud ou du Crous qui est en général un politique qui est nommé par le pouvoir en place et qui crée beaucoup d’instabilité».
En effet, les Recteurs des universités publiques du Sénégal seront maintenant nommés par Appel à candidatures. Le Conseil des ministres avait adopté, en 2021, le projet de décret fixant les modalités de nomination du Recteur dans les universités publiques du Sénégal, satisfaisant ainsi une vieille doléance du SAES.
KHALIFA SALL EN TOURNEE «MOTALLI YEENE»
Après les sorties officielles de Ousmane Sonko, Aminata Touré, Abdourahmane Diouf entre autres, pour annoncer leur candidature en 2024, Khalifa Sall est aussi sur la voie.
Le leader de la coalition Taxawu Senegal ne va nullement attendre « une probable amnistie » pour se lancer vers les prochaines échéances présidentielles.
Après les sorties officielles de Ousmane Sonko, Aminata Touré, Abdourahmane Diouf entre autres, pour annoncer leur candidature en 2024, Khalifa Sall est aussi sur la voie.
En effet, l’ancien maire de Dakar va se déployer sur l’étendue du territoire pour parler aux Sénégalais de son programme dénommé : « Motalli Yeene » (pérennisation d’un engagement politique ».
Cette tournée sera entamée dans la ville d’histoire et de culture, Rufisque du 14 au 17 janvier 2023 avant de se poursuivre vers d’autres localités du pays. Cette tournée intervient après celles de 2016 et 2017 qui ont été suivies par cette affaire de la caisse d’avance, un feuilleton judiciaire qui l’aura fait entrer en prison de 2017 à septembre 2019...
2024, ANNEE DE TOUTES LES INCERTITUDES !
Onze ans après une présidentielle de 2012 marquée par des violences liées à la contestation de la troisième candidature de Wade, tout porte à croire que le Sénégal va vers un processus électoral tendu
L’élection présidentielle de 2024 s’annonce comme un véritable défi pour le Sénégal. Le contexte politique actuel marqué par le débat sur la 3e candidature du président Macky Sall, la procédure judiciaire de viol impliquant Ousmane Sonko et la hausse du prix de l’énergie et du carburant sont autant d’incertitudes qui font planer des menaces sur cette douzième élection présidentielle depuis 1963.
Décidément, 2024 est partie pour être l’année de toutes les incertitudes au Sénégal. Après onze élections présidentielles successives depuis 1963, le principal défi de notre pays au mois février 2024 sera sans doute de parvenir à organiser le prochain rendez-vous électoral qui doit permettre aux Sénégalais de choisir leur président de la République pour les cinq années à venir (2025-2029) tout en sauvegardant l’unité nationale et la paix civile. Onze ans après une élection présidentielle de 2012 marquée par des violences liées à la contestation de la troisième candidature de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, tout porte à croire que le Sénégal chemine vers un processus électoral tendu et même plus tenu que 2012.
En effet, avec les derniers mesures de hausse du prix de l’électricité (même si le gouvernement soutient que la tranche sociale n’est pas concernée) et du carburant, on pourrait assister à une inflation généralisée des prix des produits de consommation. Une situation qui risque d’impacter fortement la vie des Sénégalais qui éprouvent déjà beaucoup de difficultés.
A cela, s’ajoute également la problématique de la troisième candidature de l’actuel chef de l’Etat dans un contexte marqué par une levée de boucliers contre le carnage financier relevé par le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Force-covid 19. Un scandale qui n’est que le prolongement de ceux relevés par les différents rapports d’organes de contrôle publics impliquant des responsables ou proches du régime en place qui n’ont jamais cependant été inquiétés par la justice : affaires Coud, Petrotim, Bictogo, Prodac, Ter, TF 1451/R, contrat d’achat d’armes au ministère de l’Environnement, fonds Force-covid 19 pour ne citer que ces scandales.
Élu à l’issue du second tour de la présidentielle de 2012 devant son ex-mentor, Abdoulaye Wade, président sortant et candidat à sa réélection pour un troisième mandat, l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall s’était engagé à plusieurs reprises, avant et après sa réélection en 2019, à se conformer aux deux mandats autorisés par l’actuelle Constitution adoptée en 2001. Seulement, depuis quelques temps, Macky Sall et ses partisans ne cessent de poser des actes qui confortent plutôt une volonté de briguer une troisième candidature. Malgré les mises en garde des personnalités de la société sur le danger qu’expose sa « tentation du fruit interdit du 3ème mandat » à l’unité nationale et la paix civile, le chef de l’Etat et ses partisans ne semblent pas prendre à juste titre ces alertes. La preuve, ses partisans parmi lesquels, l’actuel ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall qui avait pourtant toujours défendu l’impossibilité d’un troisième mandat, multiplient des cérémonies d’investiture de sa candidature pour la présidentielle de 2024.
RISQUE DE 3EME CANDIDATURE ET MENACE SUR LA PAIX CIVILE
Autre source de tension politique au-delà de la troisième candidature de l’actuel chef de l’Etat, l’affaire de viol impliquant l’actuel maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko non moins leader du parti Pastef. Enclenchée à la suite d’une plainte déposée par Adji Sarr à la Section de recherche de la Gendarmerie nationale pour « viols répétés et menaces de mort avec arme à feu », cette affaire a été l’origine des émeutes de mars 2021 qui avaient ébranlé toute la République et occasionné la mort de 14 jeunes manifestants et des dégâts matériels énormes à la suite de l’arrestation de Sonko. Placé sous contrôle judiciaire et libéré, le leader de Pastef a toujours clamé son innocence et crié au complot orchestré selon lui, par de hauts dignitaires du régime en place dans le but de l’écarter de la liste des candidats en 2024. Une thèse naturellement rejetée par la partie civile qui dit détenir les preuves du viol et menaces de mort tout en promettant de montrer des vidéos et autres audios au juge d’instruction lors de la confrontation.
Seulement, lors du face-à-face avec son présumé bourreau dans le bureau du magistrat instructeur, la dame très présente sur les réseaux sociaux, dit entendre le jour du procès pour montrer ses preuves. Aujourd’hui, beaucoup sont d’avis que cette affaire, comme l’a toujours dit Ousmane Sonko, est montée de toutes pièces.
S’exprimant lors du lancement du mouvement « Demain Sénégal » en décembre 2022 dernier, Panda Mbow a laissé entendre sur cette affaire que « Adji Sarr, un instrument entre les mains d’hommes politiques ». « Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal et dans les institutions, une femme est devenue un instrument entre les mains d’hommes politiques. Et cet instrument entre les mains d’hommes politiques est manipulé. On l’a transformée, non plus en tant que citoyenne, mais en tant qu’objet pour des objectifs purement politiques. Et c’est la plus grave forme de violence qu’on puisse exercer sur femme », avait-elle déploré.
Dans une tribune publiée dans les colonnes de Sud quotidien le jeudi 12 janvier dernier, l’ancien Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) et ancien Doyen de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de ladite université, Pr Kader Boye a été formel au sujet de l’instruction de cette affaire par le doyen des juges, Oumar Maham Diallo. « Contrairement à ce qui est dit, le juge ne prend pas sa décision uniquement sur la base de son intime conviction. Mais sur les éléments probants qui pourraient caractériser l’infraction et sur l’ensemble des faits attestés qui entourent cette affaire. L’on se demande toujours comment cette affaire a pu franchir l’obstacle de l’enquête préliminaire».
LE SUCRE EN POUDRE PRATIQUEMENT INTROUVABLE DANS LES BOUTIQUES
Quelques semaines après l’effectivité de la baisse des denrées de première nécessité, le sucre en poudre est pratiquement introuvable au niveau des boutiques et autres lieux de commerce.
Quelques semaines après l’effectivité des mesures prises par le Président de la République Macky Sall relatives à la baisse des prix de certaines denrées alimentaires, la vente de sucre au niveau des boutiques de quartiers va dans tous les sens. Si certains commerçants qui jugent les prix fixés par l’Etat très dérisoires, préfèrent ne pas vendre ce produit, d’autres essayent de contourner la règle en ne vendant que par détail de 100 francs le sachet pour tirer leur épingle du jeu au grand dam des consommateurs.
Quelques semaines après l’effectivité de la baisse des denrées de première nécessité, le sucre en poudre est pratiquement introuvable au niveau des boutiques et autres lieux de commerce. Dans certaines localités de Dakar, comme aux Parcelles assainies, le sucre en poudre très prisé par les ménages devient une denrée rare. Les quelques boutiquiers qui disposent de ce produit, refusent de le vendre par Kilogramme encore moins par 500g.
Pour contourner les mesures mises en place par le gouvernement, ces commerçants ne vendent que par sachet de 100 f. Ce qui pénalise le consommateur, car pour avoir l’équivalent de 500 g de sucre, il faut au moins acheter 4 sachets de 100 francs. Du coup, on débourse 400f ou plus au lieu de 350F qui est le prix normal. A défaut de pouvoir mettre les mains sur le sucre en poudre, les gens sont obligés d’acheter le sucre en morceau qui est vendu à 1200 le paquet au niveau des boutiques. Un prix jugé très cher par les consommateurs qui ont du mal à joindre les deux bouts dans ce contexte de conjoncture économique marqué par les conséquences de la guerre entre la Russie et ’Ukraine.
Pourtant le ministre du Commerce, de la consommation et des Pme, à travers les services régionaux de commerce, avait pris l’engagement de descendre régulièrement sur le terrain pour veiller à l’application stricte des mesures relatives à la baisse des prix des denrées de grandes consommation comme le riz, le sucre et l’huile. Qu’en est-il aujourd’hui de ce contrôle ?