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18 août 2025
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
LETTRE À PAPE ALÉ NIANG
EXCLSUIF SENEPLUS - Poursuivre ta grève de la faim joue en fait à consolider un piège de certains au pouvoir à savoir se débarrasser de toi du fait de ta propre décision. Ne leur offre pas un tel cadeau
nous sommes des centaines de milliers de Sénégalais à partager ton combat pour la bonne gouvernance dans notre pays.
Nous sommes des centaines de milliers de de démocrates en Afrique à te soutenir dans ton bras de fer contre un régime liberticide et corrompu.
Nous sommes des centaines de milliers de défenseurs de droits humains de par le monde désireux de t’accompagner dans ta campagne pour affronter un régime qui a pris en otage tout un peuple en s’accaparant ses ressources et ses libertés.
Cher Pape Alé,
ce combat a besoin d’un Pape Alé en vie même si emprisonné. Nous ne baisserons pas les bras tant que tu n’auras pas retrouvé la liberté. Mais pour l’instant, nous avons besoin que tu te préoccupes de ta santé et de ta vie. Poursuivre ta grève de la faim joue en fait à consolider un piège de certains au pouvoir à savoir se débarrasser de toi du fait de ta propre décision. Ne leur offre pas un tel cadeau.
A mon avis, il y a probablement des tiraillements internes entre l’exécutif, l’armée et la justice qui peuvent mener à une paralysie concernant ta libération. Contrairement a ce qu’on pense, Macky Sall n’a pas nécessairement et toujours les coudées franches.
Pape Ale, tu ne dois pas mettre ta vie en danger.
On n’a pas besoin de ça pour continuer le combat pour ta libération.
Tu dois penser à ta famille et à tous tes soutiens. Ils ont besoin de toi vivant sachant que tôt ou tard la pression mènera à ta libération.
Pierre Sané est défenseur des droits humains.
PAR Jean-Baptiste Placca
PELÉ, TOUT SIMPLEMENT
D'une certaine manière, Pelé appartenait aussi à l'Afrique. Mais les Africains, plutôt que de juste clamer leur fierté de se reconnaître dans de telles icônes, devraient commencer à s'inspirer, enfin, de leur sérieux et de leur rigueur
Le roi Pelé n’est plus, et la terre entière le pleure. Parce que les amoureux du ballon rond, par milliards, se comptent sur tous les continents, dans tous les pays, tous les milieux, par-delà les barrières et autres catégorisations. Comment pouvez-vous, alors, soutenir qu’une partie de l’humanité le considérait, malgré tout, comme étant « un des siens » ?
Dans une chronique publiée, hier, dans le quotidien USA Today, Mike Freeman écrivait ceci : « Pelé n’était pas Américain, mais, pour une multitude d’Américains noirs, footballeurs, comme moi, il était un des nôtres. Il sera toujours un des nôtres ». Ce biographe d’entraîneur a alors dressé le portrait d’une icône galactique, une divinité ! Il a confessé s’être souvent surnommé Pelé, dans sa jeunesse, comme tant d’autres, d’ailleurs.
Désigner Pelé comme étant un des leurs aurait pu faire suspecter Mike Freeman de récupération raciale, si le défunt roi du football ne s’était lui-même assigné la mission de rendre, par sa prestance sur la pelouse, une certaine fierté à ceux qui se reconnaissent en lui, et qui sont la partie en question de l’humanité. Au-delà des résultats, des trophées et du beau jeu, il tenait à ce que la gloire que lui conférait son génie rejaillisse sur eux.
Comment recense-t-on donc cette partie de l’humanité ?
A l’époque où Pelé rayonnait, notamment en Coupe du monde, les Noirs, aux États-Unis, subissaient la ségrégation raciale. Ceux d’Afrique noire se débattaient pour se libérer du joug du colonialisme. Voir « un des leurs » impressionner ainsi la planète ne pouvait être qu’une source de fierté pour ses frères de couleur, en Afrique, aux États-Unis, et même au Brésil. C’est précisément ce sentiment qu’exprimait un auditeur qui rappelait hier, sur l’antenne, l’état dans lequel, depuis leur village de Sokone, au Sénégal, ses amis et lui avaient vécu, en 1958, les prouesses de Pelé, à la radio : « Nous en étions très fiers, parce qu’il était noir, comme nous », disait-il.
Au Sénégal, dit-on, le pétrole va couler à flots dès 2023. Nous rentrons de plain-pied dans… le vif du sujet, objet de tant de spéculations ! Des prévisions optimistes tablent même sur des recettes déjà incorporées dans le budget consolidé et voté
Au Sénégal, dit-on, le pétrole va couler à flots dès 2023. Nous rentrons de plain-pied dans… le vif du sujet, objet de tant de spéculations ! Des prévisions optimistes tablent même sur des recettes déjà incorporées dans le budget consolidé récemment voté à l’Assemblée nationale.
Une période de prospérité relative s’ouvre ainsi puisque la croissance fera un bond significatif pour se retrouver à deux chiffres. Inédit dans ce pays « indigent » (le mot est du Président de la République) qui s’apprête à être « émergent ». Sommes-nous dans un contexte d’expansion où l’or noir serait une réelle couverture contre l’inflation ? Le scénario est séduisant. Mais il n’est pas suffisamment explicite sur les repères de marché.
Quitter l’indigence s’organise et se prépare. Atterrir sur l’émergence constitue une finalité conçue en amont et amorcée de manière graduelle moyennant toutefois des ajustements au gré de la progression. Il s’agit d’un élan, autrement dit d’un décollage qui doit se profiler.
Le Sénégal, pays pétrolier et gazier ? Vivement. Mais gardons-nous de toute euphorie anesthésiante. Laquelle secrète une forte espérance que rien ne vient conforter. Dans le domaine mouvant des hydrocarbures, les vérités d’un moment ne sont pas celles du moment d’après ou d’avant. Les valeurs ne sont jamais constantes.
Par essence même, le secteur est changeant, fluctuant au gré des humeurs des forces qui y interagissent. Quel sera le prix du baril en 2023 ? Va-t-il subir des variations dictées par des effets de conjoncture ? Qu’est-ce qui pourrait advenir en cas de brusque chute ou de hausse de l’or noir ? A-t-on intégré dans les paramètres d’appréciation, les éventuels déséquilibres résultant de la croissance de la demande (mondiale) et l’hypothèse de saturation des facteurs de production ?
Les grandes manœuvres et les petits jeux tactiques peuplent l’univers « impitoyable » du pétrole qui, soit dit en passant, a cessé d’être le produit vedette de l’énergie. Certains analystes lui prédisent même une fin imminente dont l’échéance, toujours annoncée, est toujours repoussée.
En revanche, comme énergie fossile, il n’est plus en cours, chahuté ici ou là par des énergies vertes, dites propres qui tiendraient la dragée haute. Les pays occidentaux n’en démordent pas. De plus en plus sensibles aux effets de changement climatique, ils appuient fortement (et puissamment) la recherche pour des solutions alternatives.
Rien qu’à voir les efforts et les moyens consacrés, le doute n’est plus permis sur les options fondamentales que projettent les cercles d’influence à l’échelle du monde. Ils scénarisent le futur à partir de la préservation des équilibres écologiques pour continuer à tirer parti des ressources de la planète. Cette lente reconversion des puissances industrielles induit des changements notables dans les années à venir.
Déjà la transition s’effectue dans bien des activités jadis gourmandes en charbon, gaz et pétrole. Bien que nettement amélioré, le processus de transformation n’évacue pas la pollution très décriée dans les opinions publiques. Or celles-ci représentent un poids électoral très courtisé par les dirigeants politiques (au pouvoir et dans l’opposition).
D’ailleurs ces derniers redoutent les « exaspérations sociales » nées du « pouvoir de marché » que détiennent les grandes entreprises plus sensibles aux profits qu’aux équilibres. On leur prête même une influence plus grande sur les pouvoirs politiques dans les pays fragiles pour les inciter à légiférer dans leurs intérêts au détriment des peuples dont la colère monte pour changer l’ordre établi.
A cet égard, l’histoire récente est pleine d’ironies. Il y a quelques années, le monde libre, Etats-Unis en tête, refusait d’admettre la réalité du changement climatique. George W. Bush fils alors au pouvoir évacuait toute idée d’adaptation aux mutations écologiques qui équivalait, selon lui, à une perte de prospérité inacceptable. Normal, il est Texan. Et, comme tel, il défendait mordicus les intérêts bien compris des pétroliers de cet Etat qui détient le quart des réserves américaines.
Plus tard, l’Amérique allait découvrir les perturbations du climat avec les successions d’inondations, d’incendies, de sécheresse et de hausse des températures par une étonnante fonte des glaces de l’Alaska. A quelque chose, malheur est bon… Le propre des dirigeants est de prévoir les crises, les ruptures d’équilibre ou les dysfonctionnements.
Le pétrole et le gaz, pour les évoquer à nouveau, ont encore de beaux jours devant eux. Ils irriguent toujours une bonne partie de l’activité industrielle et sont d’un poids prépondérant dans la transformation de bien des produits de grande consommation. Nous détenons du pétrole au large de nos côtes. Mais en sommes-nous les propriétaires réels ? La question peut paraître saugrenue.
Néanmoins, détenir une richesse et être incapable de la mettre en valeur conduit à l’impasse si une issue n’est pas trouvée. Le tout est dans l’effectivité de la jouissance. Ceux qui détiennent les moyens colossaux (financiers et technologiques) négocient toujours en position de force et parfois imposent des conditions humiliantes aux pays producteurs de l’or noir.
Le Venezuela en Amérique latine et plus près de nous le Nigéria, possèdent de faramineuses réserves. Mais ils peinent à en jouir par un défaut rédhibitoire de gestion planifiée de la ressource. Conséquence : aux pénuries d’essence succède une inflation généralisée des prix des denrées de première nécessité. L’effondrement du pouvoir d’achat se combine à la rareté, ce qui débouche inéluctablement sur des dérives sociales et des émeutes.
L’autre élément à retenir a trait aux inégalités entre citoyens d’un même pays. Une gestion biaisée de la manne comporte des risques qu’il importe de cerner en amont pour éviter le syndrome algérien d’une redistribution tatillonne des dividendes des hydrocarbures. La perspective d’une embellie économique va rendre la destination Sénégal intéressante, captivante et attractive.
Du beau monde est attendu. Il ne faut pas exclure la pègre et les gens de mauvais acabit. Ils écument les places fortes et anticipent en s’octroyant des rôles et des responsabilités factices. Pour avoir expérimenté ailleurs ces pratiques, ils débarquent avec des armes de séduction massive susceptibles de piéger plus d’un.
Les forces de sécurité (et de défense) sont prévenues. Le danger rôde. Autant dire que la menace se rapproche de sa cible potentielle. Par des moyens accrus, notamment dans le précieux domaine de la technologie avancée, le renseignement et la veille sécuritaire peuvent endiguer la délinquance à « col blanc ».
Le pétrole est à la fois panacée et épouvantail. Il nourrit de vieilles pulsions qui s’activent avec le réveil des égoïsmes. Poseidon, Dieu des mers et des océans, s’est sûrement penché sur le berceau Sénégal pour la sauvegarde de son identité et des valeurs collectives de son modèle de société, autrement plus importantes que le pétrole et le gaz.
BOURSES FAMILIALES, LA HAUSE DU MONTANT VIENT SOULAGER LES POPULATIONS VULNERABLES
C'est un ouf de soulagement pour les bénéficiaires des bourses de sécurité familiale. la décision de Macky Sall d’augmenter le montant alloué aux bénéficiaires des bourses de sécurité familiale sonne comme une bouffée d'air selon
Dakar, 3 jan (APS) - La décision du président de la République d’augmenter le montant alloué aux bénéficiaires des bourses de sécurité familiale "vient soulager les populations vulnérables'', a souligné mardi, Aminata Sow, la Déléguée générale à la Protection sociale et à la solidarité nationale qui pilote le Programme national de bourses de sécurité familiale (PNBSF).
"C’est une décision à saluer et qui vient soulager davantage les populations bénéficiaires du Programme national de bourses de sécurité familiale. Le Chef d l’Etat est très sensible aux conditions de vie des populations, notamment celles qui sont vulnérables’, a-t-elle dit à l’APS.
Le Chef de l’Etat, a annoncé, le 31 décembre dernier lors de son adresse à la Nation, que le montant alloué aux bénéficiaires allait passer de 25 à 35 000 francs CFA.
En mettant en place ce programme, Macky Sall a montré ses orientations par rapport à la politique sociale, à la lutte contre la pauvreté et construire une solidarité au tour de ces couches vulnérables, a signalé Mme Sow.
Elle estimé que cela constitue une manière de réagir par rapport à la guerre russo-ukrainienne qui a provoqué une hausse généralisée des prix de denrées de première nécessité, en améliorant notamment le pouvoir d'achat des bénéficiaires.
C’est une décision historique qui est à saluer, a fait valoir la Déléguée générale à la Protection sociale et à la solidarité nationale en charge du pilotage du Programme nationale de bourses de sécurité familiale.
“Le Chef de l’Etat a fait de la lutte contre la pauvreté une priorité, à travers la protection sociale qu’il a donné un accent fort depuis qu’il est à la tête du pays. Ce qui fait que depuis 11 ans, le taux de couverture sociale est passé de 20 à 53%”, a-t-elle ajouté.
Aminata Sow a dans le même temps laissé entendre qu’il fallait s’attendre à un élargissement de l’assiette des bénéficiaires de la bourse, de même qu’un programme de subvention ciblée qui va “permettre de réorienter beaucoup plus de ressources vers les personnes vulnérables, afin de mieux lutter contre la pauvreté”.
par Madiambal Diagne
EST-IL DÉSORMAIS PERMIS D'INSULTER LES MAGISTRATS ?
La sortie de Mansour Faye contre les membres de la Cour des comptes est d’autant plus regrettable qu’elle semble indiquer une assurance, une garantie d’impunité que sa situation personnelle de membre de la famille du président pourrait laisser croire
Le Président Macky Sall a eu la posture la plus républicaine qui consiste à saluer le travail effectué par la Cour des comptes dans le cadre de l’examen de la gestion des fonds dégagés par l’Etat du Sénégal pour la riposte contre la pandémie du Covid-19. Le chef de l’Etat a tenu à manifester le respect dû aux différentes institutions publiques et déclare s’évertuer à faire jouer à chacune d’entre elles la plénitude de ses missions et prérogatives. Il réitère ainsi son engagement pour la transparence et la bonne gouvernance et peut se targuer d’avoir mis en œuvre d’importantes réformes tendant à renforcer les compétences et pouvoirs des institutions de contrôle de l’Etat. Mais le Président Sall aurait bien besoin de partager son sens de l’Etat et du respect des institutions avec nombre de ses proches collaborateurs et surtout, mettre le holà sur les attaques régulièrement proférées contre les hauts magistrats et autres fonctionnaires.
Point de gloire pour les ministres Mansour Faye et Moustapha Diop
C’est connu, «l’insulte est souvent l’argument final de celui qui ne trouve plus rien à dire». Dans l’édition du Journal L’Observateur du 22 décembre 2022, le ministre Mansour Faye était monté au créneau pour réagir au rapport de la Cour des comptes qui pointe un doigt accusateur sur la gestion des fonds publics mis à sa disposition. Le ministre a balayé d’un revers de main les conclusions des magistrats en accusant ces derniers d’être des «politiciens encagoulés» qui mèneraient des «combats politiques». L’insulte est grave, un affront outrageant qui n’honore pas son auteur. Seulement, quelle est la dignité d’attaquer une personne qu’on sait incapable de se défendre ? Les magistrats de la Cour des comptes vont rester stoïques.
La Chambre des affaires budgétaires et financières de la Cour des comptes, qui a produit le rapport sur la gestion des fonds de riposte contre le Covid-19, n’a pas rendu une décision juridictionnelle. Elle a formulé un certain nombre de recommandations dont la traduction d’auteurs de faits susceptibles d’être qualifiés de fautes de gestion ou d’actes pénalement répréhensibles devant les institutions compétentes. C’est dire que le rapport ne saurait être un document définitif et toute personne mise en cause demeure présumée innocente et aura, le cas échéant, la latitude d’assurer ses moyens de défense devant les juridictions appropriées. A ce niveau, il faudra une autre attitude que l’injure à la bouche ou l’arrogance.
La sortie du ministre Mansour Faye pour pourfendre les membres de la Cour des comptes est d’autant plus regrettable et condamnable qu’elle semble indiquer une assurance, une garantie d’impunité que sa situation personnelle de membre de la famille du président de la République pourrait laisser croire. Néanmoins, on devrait être plus exigeant vis-à-vis de lui car «la femme de César doit être irréprochable», comme le disait un adage. Pourtant, Mansour Faye, réputé colérique, aurait pu apprendre de ses propres turpitudes. Il avait suscité le tollé en avril 2020 en accusant, avec les mêmes mots, les médias et toutes les autres personnes qui s’interrogeaient sur les opérations d’achat et de manutention de gros tonnages de vivres acquis par le ministère du Développement communautaire et de l’équité sociale et territoriale. Sincèrement, quand on le voyait suer à grosses gouttes pour répondre à ces interpellations, on se persuadait que Mansour Faye rendrait une feuille immaculée à la fin de l’exercice.
Le Président Macky Sall et son Premier ministre Amadou Ba ont fait comme s’ils n’avaient pas entendu les attaques du ministre Mansour Faye contre la Cour des comptes. C’était sans doute suffisant pour qu’un autre ministre, Moustapha Diop, rembobine le vieux disque des insultes contre ces mêmes magistrats. Lui aussi s’est permis de dire, le 30 décembre 2022, devant le Conseil municipal de Louga, que les membres de la Cour des comptes dirigent contre sa personne une opération politique. Il a agrémenté l’insulte avec la dérision, en affublant cette haute institution du titre de «Cour des règlements de comptes». Le propos a été largement repris par les médias. Il n’est pas non plus certain que le président de la République et son Premier ministre daigneront relever cette grave incartade.
Moustapha Diop est un coutumier des faits. Il s’illustre régulièrement pour faire de la Cour des comptes son «punching ball». Le 8 juin 2015, le président de la Commission des comptes et de contrôle des entreprises publiques, Abdoul Magib Guèye, et ses collègues, s’étaient rendus au siège du Fonds de promotion de l’entrepreneuriat féminin (Fpef), pour rencontrer le nouveau directeur, Abdoulaye Dahibou Ndiaye, et son staff, et leur présenter le programme de travail de la vérification. Ils comptaient effectuer leur mission d’audit qui faisait partie du programme annuel de vérification de la commission, approuvé en début d’année et soumis à l’approbation du chef de l’Etat. Le Fpef était une structure du ministère de la Femme et de la famille dont Moustapha Diop était le directeur avant d’être nommé au gouvernement. C’est ainsi que le ministre-délégué à l’époque, Moustapha Diop, informé de la présence des enquêteurs, s’était invité à la réunion. Le président de la commission lui avait fait alors remarquer que sa présence ne s’imposait pas du fait que ce n’était qu’une réunion de prise de contact. Suffisant pour que le maire de Louga sortît de ses gonds et balançât aux vérificateurs : «Vous êtes de petits magistrats de rien du tout, payés pour me déstabiliser.» Piqué par on ne sait quelle mouche, il poursuivit son monologue en disant à ses hôtes qu’ils ne font pas partie «de la Cour des comptes, mais de la Cour des règlements de comptes», mais qu’il ne se laissera pas faire. Ne s’arrêtant pas en si mauvais chemin, il mit fin à la réunion et intima l’ordre aux vérificateurs de prendre la porte. On note bien qu’il vient de reprendre sa «formule».
La révélation de cet esclandre par Le Quotidien avait ému l’opinion et dans ces colonnes, nous l’avions vivement flétri. Moustapha Diop, conduit par un de ses amis, s’était alors déplacé jusqu’à mon domicile pour s’expliquer sur sa «méprise». Je lui avais dit, dans le blanc des yeux, qu’il aurait intérêt à arranger la situation avec les magistrats car je ne voyais pas le Président Macky Sall souffrir un bras de fer avec les magistrats à cause des turpitudes d’un ministre délégué. L’Union des magistrats sénégalais (Ums) annonça par la suite déposer une plainte contre Moustapha Diop. La plainte n’aura pas de suite judiciaire car le Président Macky Sall et le ministre de l’Economie, des finances et du plan d’alors, Amadou Ba, s’étaient beaucoup investis pour arrondir les angles avec le président Ady Sarr et les autres membres de la Cour des comptes effarouchés. Moustapha Diop gagnera régulièrement du galon dans le gouvernement. Qui devrait alors s’étonner que Moustapha Diop fasse encore dans la récidive ? Le silence coupable du Président Sall et de son chef de gouvernement devant les attaques récurrentes de membres du gouvernement contre les institutions judiciaires, rend désormais illégitime leur colère quand d’autres citoyens désacralisent les institutions républicaines. Le pari peut être très risqué pour le gouvernement, d’autant que la Cour des comptes aura toute la latitude d’enfoncer le clou si cela lui chantait, au moment de l’examen de la loi de règlement de la gestion 2021, ou encore dans ses prochains rapports annuels.
Les leçons de républicanisme de Serigne Mountakha Mbacké et de Serigne Babacar Sy
Au gré du jeu politique, les institutions républicaines et leurs serviteurs sont pourfendus, agressés même. Rien n’est plus frustrant que cela, surtout qu’il est rare de trouver des voix qui comptent les défendre publiquement et que les mécanismes légaux pour assurer défense et protection à ces fonctionnaires n’opèrent pas toujours efficacement. Les opposants au régime du Président Sall n’auront pas l’excuse de leur posture pour vilipender les juges à chaque fois qu’une décision ne leur est pas favorable alors qu’ils ne manquent pas de se féliciter des autres verdicts en leur faveur. Nous avons régulièrement fustigé ce vulgaire opportunisme, notamment durant le traitement judiciaire de l’affaire Khalifa Sall, pour nous étonner : «S’il faut en arriver à huer les juges» (16 juillet 2018). Mais le plus affligeant est que certaines attaques sont dirigées contre ces institutions par des acteurs judiciaires, «Ces juges qui se moquent de la Justice» (4 septembre 2020). «Les coups portés à la crédibilité des institutions judiciaires sont souvent, et au premier chef, du fait même des acteurs de la Justice. Ils donnent ainsi le bâton pour se faire battre (…) Au gré des verdicts, les juges sont applaudis ou on fait siffler leurs oreilles si ce qu’ils rendent ne nous agrée pas. Si nos juges, du fait de rivalités personnelles, de luttes d’influence ou de conflits d’une toute autre nature, ne cessent de s’empoigner et de se fusiller, c’est la crédibilité d’un pan majeur de notre République qui perd au change (…). Il y a eu un terrorisme médiatique sur les magistrats, au point que certains chefs de juridiction éprouvent de la peine à composer des Chambres pour juger certaines affaires. Ce qui est à regretter dans cela reste que les magistrats soient tombés dans ce jeu de duel sur la place publique, d’une quête de vedettariat et que la fonction soit de nos jours marquée au fer d’une rivalité infondée entre des magistrats d’une vieille garde qu’on accuse de tous les péchés possibles et de jeunes magistrats à la probité des dieux.»
L’espoir peut encore être permis car l’actualité de ces derniers mois révèle que le devoir de protection de l’idéal républicain, des institutions et des agents publics est endossé par des acteurs nouveaux, provenant paradoxalement des milieux religieux pourtant connus pour un certain conservatisme, pour ne pas dire féodalisme. La gestion de la pandémie du Covid-19 a révélé la posture républicaine et éminemment responsable du Khalife général des Tidianes, «Serigne Mbaye Sy Mansour, l’exemple» (19 juillet 2021). Le Khalife général des Tidianes a eu le discours approprié et pertinent quant à la protection des agents de santé publique et les Forces de l’ordre, pour la réussite des campagnes de vaccination et autres mesures de prophylaxie, notamment la fermeture des lieux de culte. Le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, n’a pas été en reste. Non seulement il n’a pas écouté des illuminés qui cherchaient à le dresser contre notre chronique «Mille coups de fouet à combien d’hommes sénégalais» (24 octobre 2022), mais Serigne Mountakha Mbacké a pris à son propre compte notre propos qui préconisait la restauration de l’autorité des services de sécurité de l’Etat au niveau de la ville de Touba. «La passivité de l’État a fait le nid de la prolifération de milices d’obédience religieuse qui ont fini par se muer en polices religieuses pour arrêter et bastonner jusqu’à des personnes trouvées en train de fumer une cigarette ! Des femmes présumées être des travailleuses du sexe, trouvées dans des lieux privés, ont été molestées et certains de leurs bourreaux les ont punies en profitant de ces proies pour satisfaire leur libido. D’autres femmes mal vêtues à leur goût, se font arracher publiquement leurs coiffures ou leurs faux-cils (…). Les autorités publiques marchent sur des œufs et poussent le «ponce pilatisme» jusqu’à proscrire l’intervention des Forces de l’ordre dans des localités. On a vu des milices religieuses arrêter (on ne sait dans quelles circonstances et conditions) des personnes et les conduire, dans un rare instant de mansuétude, devant la police d’Etat qui prend ainsi la suite. Quelle forme de coopération pourrait-on envisager entre une police religieuse et une police républicaine d’un Etat démocratique, alors qu’elles ne partagent pas les mêmes règles de droit positif ? Le Président Abdou Diouf avait eu l’habileté de convaincre le Khalife général des Mourides, Serigne Abdoul Ahad Mbacké (1968-1989), d’installer les forces de police d’Etat dans la ville de Touba, qui tendait à devenir un repaire de malfrats, de bandits de tout acabit et de trafiquants de drogue. Par exemple, quand des unités cynophiles avaient été déployées dans la ville, l’émoi était tel que le khalife a pu instaurer d’autorité et faire accepter la présence des chiens renifleurs dans toute l’enceinte de la ville, avec une formule restée dans les mémoires : «Ces chiens ne traquent que leurs semblables !»
Serigne Mountakha Mbacké a fait le 27 décembre 2022, une déclaration, ferme et avec le sourire, pour dissoudre la police religieuse à Touba, la Dahira Safinatoul Aman, et demander que les missions régaliennes de sécurité publique soient désormais exclusivement assurées par les services de l’Etat. On ne peut que s’en féliciter quand on voit le désastre provoqué en Iran par exemple, par les conséquences d’actions des unités de police religieuse.
YOUSSOU NDOUR PARMI LES MEILLEURS
Le chanteur sénégalais, Youssou Ndour a annoncé, mardi, sur sa page Facebook sa consécration parmi les 200 plus grands chanteurs de tous les temps, une liste établie et publiée, dimanche, par le magazine bimensuel américain ‘’Rolling Stone USA’’.
Dakar, 3 jan (APS) – Le chanteur sénégalais, Youssou Ndour a annoncé, mardi, sur sa page Facebook sa consécration parmi les 200 plus grands chanteurs de tous les temps, une liste établie et publiée, dimanche, par le magazine bimensuel américain ‘’Rolling Stone USA’’.
‘’C’est avec un très grand honneur et une immense gratitude que je vous annonce que le magazine de référence de la musique +Rolling Stone+ vient de me consacrer parmi les 200 plus grands chanteurs de tous les temps. Vive la grande famille de la musique’’, a-t-il écrit sur son mur.
La star sénégalaise se retrouve à la 69e place de ce classement du magazine américain spécialisé dans la musique.
Cette distinction vient s’ajouter aux nombreuses récompenses reçues par le roi du Mbalax et lead vocal du Super Etoile.
Cette liste rendue publique pour célébrer le nouvel an, compte de grands noms de la musique mondiale à l’image d'Aretha Franklin, classée première devant Whitney Houston, Sam Cooke, Billie Holiday et Maria Carey.
Le chanteur Bob Dylan, Nobel de la littérature en 2016, est à la 15eme place tandis que Michael Jackson est à la 86 place, Bob Marley (98e), Elton John (100e).
On y retrouve aussi le chanteur nigérian Burna Boy à la 197ème place et son compatriote Féla Kuti (188e), la chanteuse indienne Lata Mangeshkar (84e) et la défunte chanteuse anglaise Amy Winehouse (83e).
Selon le magazine, les critères d’appréciation ont été faits sur l’originalité et l’étendue de l’héritage musical du chanteur.
‘’Ce qui nous importait le plus était l'originalité, l'influence, la profondeur du catalogue d'un artiste et l'étendue de son héritage musical, lit-on sur le site du magazine qui ajoute que des ‘’chanteurs qui ont façonné l'histoire et défini nos vies - des opérateurs lisses aux crieurs crus, du gospel au punk''.
Le magazine ‘’Rolling Stone'' avait déjà publié en 2008 une liste des 100 chanteurs et chanteuses présentés comme les plus grands de tous les temps.
LA MONTEE DE CHALEUR EN VUE
Les températures maximales varieront entre 35 et 38°C sur la quasi-totalité du territoire national au cours des prochaines vingt-quatre heures, annonce l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Dakar, 2 jan (APS) - Les températures maximales varieront entre 35 et 38°C sur la quasi-totalité du territoire national au cours des prochaines vingt-quatre heures, annonce l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
En revanche, le temps sera légèrement plus clément dans la région de Dakar et ses environs, avec une température maximale n’excédant pas 34°C, signale-t-elle dans un bulletin météo reçu à l'APS.
‘’La fraîcheur nocturne et matinale se maintiendra sur la majeure partie du territoire, avec des températures minimales qui seront comprises entre 16 et 22°C’’, indique l’ANACIM.
Ses prévisionnistes affirment que ‘’les visibilités seront affectées par de la poussière en suspension sur le nord-est et le centre-est du pays’’.
Ils annoncent des vents d’une intensité faible, voire modérée.
‘’Durant cette nuit et la journée de demain, des passages nuageux seront notés sur la majeure partie du pays, notamment sur les régions du Sud et du Centre’’, prédit l’agence météorologique.
LANCEMENT DES CPGE, EVENEMENT MAJEUR POUR LE SYSTEME EDUCATIF
Le démarrage des enseignements des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) est l’événement le plus important du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche au Sénégal, en 2022.
Dakar, 2 jan (APS) – Le président de la République, Macky Sall, a lancé les travaux de construction d’un bâtiment dédié aux CPGE, jeudi 27 octobre, à Thiès (ouest), pour, dit-il, réduire considérablement l’ampleur de la ‘’fuite des talents’’, la ruée des meilleurs étudiants, enseignants et chercheurs sénégalais vers les plus prestigieuses universités du monde.
Les locaux des CPGE sont en construction dans l’enceinte de la prestigieuse Ecole supérieure polytechnique (ESP) de Thiès. En attendant la fin de la construction de leur école, les 50 meilleurs bacheliers sénégalais en 2022 ont entamé leur parcours universitaire dans des bâtiments de l’ESP. Ils ont été sélectionnés parmi plus de 500 étudiants.
‘’Nous voulons nous approprier le modèle français, car la France est l’un des pionniers en matière de préparation aux grandes écoles. Pour les sciences de l’ingénieur, nous avons fait appel à l’expertise étrangère, dont nous n’aurons plus besoin au bout de deux ans’’, a expliqué à l’APS le professeur Magaye Diop, coordonnateur des CPGE du Sénégal.
Selon M. Diop, deux Français, un Tunisien et cinq Sénégalais, tous des professeurs agrégés, ont été sélectionnés pour enseigner les matières de spécialité, à savoir les mathématiques, la chimie et la physique.
S’y ajoutent quatre vacataires sénégalais chargés des cours d’anglais, d’informatique, de sport, etc.
La France était jusque-là la principale destination des étudiants sénégalais admis dans ces prestigieuses écoles.
Le 7 avril 2022 s’est déroulée une audience du président de la République avec des représentants de la communauté universitaire.
‘’L’enseignement, la formation et la recherche sont un besoin vital pour toute nation qui aspire au progrès. Le dire, ce n’est pas énoncer une clause de style, c’est rappeler une vérité universelle, parce que ce sont ces trois piliers qui soutiennent la transformation positive de la société’’, a dit Macky Sall, lors de cette rencontre.
Accélérer l’achèvement de la construction des universités en chantier et mener une ‘’étude prospective’’ sur les flux d’étudiants font partie des décisions annoncées par le président de la République.
L’amélioration du taux d’encadrement, par l’élaboration d’un plan de recrutement d’enseignants et de personnels administratifs, techniques et de service, pour la période 2022-2026, fait partie de la quinzaine de mesures arrêtées lors de cette audience.
Macky Sall s’est également montré préoccupé par la maîtrise des budgets et des dépenses de fonctionnement des universités.
Le renforcement de l’insertion socioprofessionnelle des diplômés des universités sénégalaises, l’élaboration d’un plan stratégique national pour la recherche et l’innovation, pour la période 2023-2032, et l’accélération de la transformation digitale des universités font également partie de ses priorités.
Le 7 juin, Axel van Trotsenburg, le directeur général des opérations de la Banque mondiale, a visité les locaux de l’institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP) de Thiès. Les ISEP forment leurs pensionnaires à l’agriculture, aux métiers de l’énergie, à l’auto-emploi, etc.
Axel van Trotsenburg a visité celui de Thiès parce que l’Etat du Sénégal veut construire huit ISEP avec un financement de 100 millions de dollars américains (environ 61,3 milliards de francs CFA) de la Banque mondiale.
Le 30 juin 2022, Macky Sall a reçu des mains de représentants de la communauté universitaire un ‘’plan décennal de la recherche’’, qui a été élaboré à la suite de l’audience qu’il a accordée, le 7 avril, au monde universitaire.
Comme de nombreux secteurs d’activité, l’enseignement supérieur et la recherche ont changé de ministre en 2022. Depuis la constitution de l’actuel gouvernement, le 17 septembre, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation est dirigé par Moussa Baldé, un professeur titulaire de mathématiques à l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar.
Ex-ministre de l’Agriculture, M. Baldé est également président du conseil départemental de Kolda (sud) et membre de la cellule des universitaires de l’Alliance pour la République, le parti politique de Macky Sall.
La section des sciences fondamentales appliquées et de l’innovation de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS) a organisé, les 18 et 19 octobre, un forum national sur l’‘’industrialisation du Sénégal’’. L’‘’apport du capital humain à travers les STEM’’ était le sous-thème du forum.
L’objectif de cette rencontre scientifique était de promouvoir les STEM, c’est-à-dire, les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques, d’‘’inciter les jeunes à se diriger vers les carrières’’ scientifiques, et de ‘’jeter les bases d’une industrialisation (…) reposant sur des connaissances scientifiques appropriées et des technologies adaptées’’.
‘’Atténuation des chocs exogènes’’
En novembre, le Sénégal a obtenu un taux d’admission de 100 % pour la section des sciences de la santé du concours d’agrégation du CAMES, le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur.
En octobre aussi, l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar a été désignée meilleur établissement d’enseignement supérieur d’Afrique francophone par le classement international Eduranking, un classement indépendant, qui concerne 14.131 universités de 183 pays.
Dans le continent, l’UCAD est la 28e université la plus performante, selon les critères d’Eduranking.
En octobre, Mané Seck, docteure en physique, a remporté le prix du concours international ‘’Ma thèse en 180 secondes’’, à Montréal, au Canada. Vingt pays francophones étaient représentés à la finale de la compétition.
Le 1er décembre, la plus haute distinction du Prix Macky-Sall pour la recherche, institué en 2020 sous l’égide du CAMES, a été décernée au programme thématique de recherche (PTR) ‘’Pharmacopée et médecine traditionnelles africaines’’, dirigé par des chercheurs maliens.
Ce PTR est une plateforme de recherche et d’innovation pour la production et la commercialisation de médicaments à usage humain et vétérinaire, issus de la pharmacopée africaine. Le prix qu’il remporte est doté de 60 millions de francs CFA.
La deuxième distinction du Prix Macky-Sall pour la recherche, dotée de 25 millions de francs CFA, a été décernée au PTR ‘’Gouvernance et développement’’, pour des travaux consacrés à l’‘’atténuation des chocs exogènes’’ auxquels sont confrontées les économies des pays membres du CAMES.
Le troisième prix, récompensé de 15 millions de francs CFA, a été remis par Macky Sall aux chercheurs du PTR ‘’Langues, société, culture et civilisations’’, consacré aux savoirs endogènes, aux innovations technologiques et à la résilience.
Ces distinctions ont été remises aux lauréats en marge de l’inauguration de l’université Amadou-Mahtar-M'Bow, la deuxième université publique de la région de Dakar, construite à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de la capitale sénégalaise.
La faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEF), l’ex-Ecole normale supérieure de Dakar, a fêté ses 60 ans en décembre. La FASTEF, rattachée à l’UCAD, a formé des milliers d’enseignants (des cycles moyen et secondaire) et d’inspecteurs de l'éducation.
En 2022, le taux d’admission national à l’examen du baccalauréat est de 51,99 %, soit une hausse de 6,69 points sur le résultat de l’année précédente. Une amélioration notée, malgré une grève des enseignants qui a duré plus de deux mois.
«MACKY SALL DONNE L’IMPRESSION D’UN CAPITAINE SUR UN NAVIRE SANS GOUVERNAIL»
Entre le pouvoir et l’opposition, il y a un seul pas. Et Lansany Gagny Sakho n’a pas attendu la chute du régime Macky Sall pour échanger la tunique marron-beige à celle aux couleurs mauve et verte.
Entre le pouvoir et l’opposition, il y a un seul pas. Et Lansany Gagny Sakho n’a pas attendu la chute du régime Macky Sall pour échanger la tunique marron-beige à celle aux couleurs mauve et verte. Désormais de l’autre côté, l’ancien Directeur de l’office National de l'Assainissement du Sénégal (Onas) n’est pas du tout tendre avec ses anciens compagnons et particulièrement son ex-leader le président Sall. il a «tailladé » le discours à la nation de ce dernier effectué le 31 décembre dernier ;
«Un discours sans âme. » Tel est l’intitulé de la tribune publiée hier par Lansana Gagny Sakho et portant sur l’adresse du Président Sall à la nation. L’ancien cadre apériste n’y est pas allé par quatre chemins en analysant le discours de nouvel an du chef de l’Etat. «Je n’avais jamais douté que le Président Macky Sall allait nous servir le même discours avec les mêmes rhétoriques sulfureuses d’émergence. Je m’interroge, je m’inquiète, je deviens de plus en plus sceptique sur leurs capacités intellectuelles à relancer l’économie de ce pays. Ils sont plus dans une logique d’une économie recettes/ dépenses », déclare le sieur Sakho. Or, pour lui, il ne fait aucun doute que la clé du succès se trouve tout simplement dans le système de création de richesses.
Loin d’être satisfait par l’intervention du président de la République, le «néo-patriote » pense que Macky Sall allait faire le point dans son discours du 31 décembre 2022. « Mais que nenni, il a décidé de faire passer l’année 2022, par pertes profits. Le bon sens aurait voulu qu’il fasse au moins le point sur le Plan Sénégal Émergent (Pse) », se désole6t-il. Poursuivant, il soutient qu’aucun des problèmes de fond du pays n’a été abordé, le Président s’étant plutôt évertué à lister une série de réalisations
Lassana Gagny Sakho se désole par ailleurs qu’il n’y ait pas un mot sur le secteur privé national dans le discours. En passant de la transformation structurelle de l’économie au concept bateau «Xeyu Ndawy» qui traduit un échec patent, souligne Monsieur Sakho, la meilleure attitude fut de ne pas faire mention de cette problématique. «Le Président Macky Sall donne l’impression d’un capitaine sur un navire sans gouvernail dans le flot des océans », se désole-t-il. Malgré son Pse, souligne-t-il, le taux d’analphabétisme au Sénégal dépasse les 50%. Pis, ajoute-t-il, quelques trois cent mille (300.000) Sénégalais décrochent chaque année un diplôme de l'enseignement supérieur, mais seuls un tiers d'entre eux trouvent du travail.
«A DEFAUT DE MUSELER L’OPPOSITION, LE POUVOIR EST QUAND MEME ARRIVE A REDUIRE LE SECTEUR PRIVE A SA PLUS SIMPLE EXPRESSION»
L’ancien Directeur de l’Onas estime que les discours «lénifiants» sur la croissance que tientle Président Macky Sall à des populations sénégalaises désespérées, affamées et humiliées n’ont aucun rationnel. «Il doit arrêter de leurrer les populations et de se leurrer lui-même, en agitant ces histoires de taux de croissance », préconise-t-il. Lansana Gagny Sakho indique dans la foulée que «tous les Sénégalais seraient très curieux de connaître l’impact des investissements comme le stade Abdoulaye Wade, l’Arena, le Ter (structurellement déficitaire), Air Sénégal (un mort-né qui a couté une fortune au contribuable sénégalais) sur leur pouvoir d’achat», mais également sur l’insertion des jeunes diplômés. Poursuivant, Monsieur Sakho pense que le Président Macky Sall doit savoir que, se développer, c’est sortir du modèle de l’exportation des matières premières ; se développer, c’est faire du secteur secondaire et industriel une priorité. «Quand on parle de développement, on ne brule pas les étapes, chaque chose se fait selon un ordre, priorité par priorité : une bonne politique de santé, une bonne politique de jeunesse, une bonne politique pour d’éducation. L’ensemble doit être soutenu par un secteur privé national fort», explique-t-il.
A en croire toujours Monsieur Sakho, le Sénégal est moins industrialisé aujourd'hui qu'il ne l'était du temps des Socialistes. Et l'investissement privé dans les industries modernes, en particulier dans les biens échangeables, reste trop faible pour soutenir la transformation structurelle de notre économie.
A défaut de museler l’opposition, indique Lansana Gagny Sakho, le pouvoir est quand même arrivé à réduire le secteur privé à sa plus simple expression. «Ce gouvernement a atteint ses limites : ce n’est pas qu’ils ne veulent pas, mais ils ne peuvent pas et ne savent pas travailler», souligne-t-il. Pour Macky Sall, poursuit-il, le seul crime qui existe au Sénégal c’est le fait d’être opposant. C’est pourquoi, conclut-il, il a sous son aile protectrice «tous les délinquants à col blanc qui ont volé les milliards».
LE DIRECTEUR GENERAL DE LA CDC EXHIBE UN BILAN DE 300 MILLIARDS FCFA
Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, a procédé à la présentation des vœux de nouvel an au personnel de la boite. A cette occasion, il a passé en revue les réalisations de l’entreprise et décliné ses ambitions
Le directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (Cdc), Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, a procédé à la présentation des vœux de nouvel an au personnel de la boite. A cette occasion, il a passé en revue les réalisations de l’entreprise et décliné ses ambitions.
«Créée avec une dotation initiale de 1,5 milliard de FCFA, la Caisse des Dépôts et Consignations (Cdc) a atteint un bilan de plus de 300 milliards de FCFA», s’est vanté le directeur général de la boîte lors de la cérémonie de présentation de vœux. Selon Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, il y a eu deux réalisations majeures au sein de la Cdc. Il s’agit, à l’en croire, des ambitions de la boîte comme la mise en place effective de la plateforme des notaires qui permet aux professionnels de ce secteur de reverser en ligne les sommes qu’ils reçoivent. «Et les services de la Cdc peuvent en contrepartie restituer à partir de la plateforme. C’est un outil formidable qu’on a créé au niveau de la Cdc», souligne le responsable apériste de la Médina. La seconde réalisation est relative à la mise en place de «Cdc avenir». C’est une plateforme dédiée principalement aux jeunes avec trois axes à savoir : «L’accompagnement en bourse. Le deuxième axe est l’appui à la création de Start-up. Etle dernier point d’intervention concerne l’information». Cette plateforme permettra d’aviser les potentiels investisseurs par rapport à l’environnement économique du Sénégal. «C’est une plateforme numérique où les jeunes retrouveront toutes les informations sur les stratégies de l’Etat et les structures dédiées à eux pour soit étudier soit créer une entreprise», explique M. Bâ.
Outre les réalisations, le directeur général s’est projeté dans les ambitions que lui et ses équipes visent dans l’année en cours. Leur principal objectif consiste à finir les projets entamés tels que les chantiers immobiliers. «La Cdc a des assiettes foncières à Bambilor, aux Mamelles et à l’ancien aéroport. Une partie des parcelles sera vendue. La Caisse a aussi des investissements dans l’immobilier, notamment au niveau de la Tour des Mamelles, qui sera livré en 2023».