Pour certains, ce serait le caractère énigmatique du personnage. Selon d’autres, il faudrait mettre en avant la technique de gestion du personnel politique, dont il est un véritable démiurge, et sa capacité d’adaptation aux situations. À en croire d’autres encore, la piste de « l’initiation aux savoirs du pouvoir traditionnel » gagnerait à être explorée. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les « secrets » du bail exceptionnel de quarante ans du chef de l’État camerounais relèvent toujours d’un grand mystère.
« Je commencerai par dire que ne dure pas au pouvoir qui veut, mais dure qui peut (…) Les élections présidentielles camerounaises de 2018 sont certaines, mais encore lointaines. Nous avons le temps de réfléchir et le moment venu, les Camerounais et les amis français et tout le monde sauront si je suis candidat ou si je prends ma retraite ». Juillet 2015. Le président Paul Biya, à la faveur d’une conférence de presse conjointe, en compagnie du président français François Hollande, répond à la préoccupation de ceux qui veulent sonder son avenir politique, en lui faisant grief d’un long exercice du pouvoir. Et si ce propos résumait, à lui seul, le trait caractéristique de la personnalité du chef de l’État camerounais ?
La perspective d’analyse est pertinente à plus d’un titre. Octobre 2007. Quatre ans avant l’élection présidentielle de 2011 à laquelle il prit finalement part, le même Paul Biya, répondant à une question du journaliste Ulysse Gosset de France 24, sur son intention de se présenter à ce scrutin, s’était fendu de cette réponse : « Les élections présidentielles au Cameroun sont certaines, mais lointaines. ». Juillet 2022. Alors qu’on l’interroge une nouvelle fois sur l’horizon de sa retraite politique, le président, réélu en octobre 2018, a cette saillie : « Le Cameroun est dirigé conformément à sa Constitution. Selon cette Constitution, le mandat que je mène a une durée de sept ans. Alors, essayez de faire la soustraction et vous saurez combien de temps il me reste à diriger le pays. Mais autrement, quand ce mandat arrivera à expiration, vous serez informé sur le point de savoir si je reste ou si je m’en vais au village ».
Mystère et silence
Va-t-il se présenter en 2025 ? Mystère et boule de gomme. Chez le chef de l’État camerounais, cette manie de ne pas se dévoiler avant son heure, de combiner le maniement de l’énigme et de l’opacité, apparaît, aux yeux de nombreux observateurs, comme une des explications possibles de sa longévité au pouvoir. « On note chez lui, une gestion calculée et économe du temps qui joue sur le mystère et le silence », décrypte le professeur Mathias Eric Owona Nguini, sociopolitiste, enseignant à l’Université de Yaoundé II-Soa. Son collègue, le professeur Joël Narcisse Meyolo, du département d’Histoire de l’Université de Yaoundé I, renchérit : « Le président Paul Biya a su entretenir un mythe de sa personne. Ceci fait de lui un homme secret, imprévisible, le maître des horloges. Cette façon de faire lui confère le contrôle de ses collaborateurs, car personne ne peut prétendre savoir ou connaître quand ce dernier peut se mettre en mouvement. C’est ce qui explique, par exemple, qu’en quarante années, il forme trente-sept gouvernements ». À cette aune, le témoignage du professeur Titus Edzoa, chirurgien et ancien secrétaire général de la présidence de la République, n’en est que plus édifiant, sur ces aspects de la personnalité du président Biya : « Dans ce système, affirme cet ex-confident du chef de l’État tombé en disgrâce, le seul maître à bord est le président de la République. Il a un extraordinaire talent de créer un véritable hymen entre le formel et l’informel, situation inextricable dont il est le seul prestidigitateur. L’énigme est savamment créée et entretenue par lui-même ». Il n’est pas jusqu’à son prédécesseur, Ahmadou Ahidjo, lui-même, qui ne confessât son erreur d’appréciation de son successeur à la tête de l’État, au plus fort des premières crispations entre les deux hommes : « Je me suis trompé. Le président Biya est faible. Mais je ne savais pas qu’il était aussi fourbe et hypocrite », écrit-il, désabusé, dans un communiqué de presse du 24 août 1983.
Le président Biya apparaît donc comme un politique qui ne se laisse pas déchiffrer, à la fois déroutant et imprévisible, selon de nombreux témoignages. Mais il est constant qu’il a plusieurs cordes à son arc, pour dominer ainsi la scène politique camerounaise depuis quarante ans. Il est perçu comme le démiurge d’une bonne partie du personnel politique qui lui est redevable, aussi bien au sein de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC au pouvoir), que dans les arcanes de l’État. « Aux côtés de sa vie secrète, le président Biya, en instaurant des hommes forts par séquences, s’est assuré une certaine popularité auprès des populations. C’est ce qui explique, par exemple, qu’en l’absence d’une présence physique sur le terrain, il soit toujours maître du jeu. Les hommes forts sur lesquels il s’appuie reçoivent des facilités diverses faisant d’eux des excroissances du chef de l’État, et donc, les gages de sa popularité », explique l’historien Joël Narcisse Meyolo. Pour autant, la gestion de ses « créatures » politiques, n’en obéit pas moins à des principes et logiques bien identifiés, comme le précise, le sociopolitiste Mathias Eric Owona Nguini : « On note chez le président Biya une gestion manœuvrière du personnel politique. Il fait tourner le carrousel. En évitant que se constituent des personnalités politiques trop fortes et qui pourraient devenir incontrôlables ». D’où, probablement, une tendance chez le « patron » à, si ce n’est attiser, du moins à s’accommoder des micro-rivalités qui animent la vie politique locale, dans les régions, les clans, voire des familles, dont les diverses figures deviennent très vite interchangeables, au gré de la formation des équipes gouvernementales, ou des nominations en forme de disgrâces et de promotion à diverses fonctions dans le RDPC, l’appareil d’État, ou encore les entreprises publiques.
SUR LES TRACES D'ALINE SITOÉ DIATTA, MYSTÉRIEUSE HÉROÏNE ANTICOLONIALE SÉNÉGALAISE
D'Aline Sitoé Diatta, au Sénégal, il ne reste presque plus rien. De matériel du moins. Pas de corps, pas d'objet, pas de maison."Les colons ont tout pris", assure Mathurin Senghor Diatta, l'un de ses neveux."Mais on a gardé son souvenir"
Celle qui est aussi surnommée "la reine de Kabrousse", née en 1920 dans ce petit village du sud du pays, et morte en 1944 à Tombouctou, dans l'actuel Mali, incarne la lutte anticoloniale au Sénégal et est devenue l’héroïne la plus célèbre de Casamance, territoire enserré entre la Gambie au nord et la Guinée-Bissau au sud.
Le bateau qui fait la navette entre Dakar et la Casamance porte son nom, tout comme la résidence universitaire des filles dans la capitale sénégalaise, des écoles ou des stades.
En 2020, la dramaturge française Karine Silla écrit un livre de fiction sur le personnage. Sur la couverture, la photo d'une jeune femme qui pose fièrement, les bras croisés, seins nus, pipe à la bouche. Dans son village ou dans les universités, nul ne peut dire s'il s'agit d'elle.
A Kabrousse, c'est la fin de la saison des pluies.Les rayons du soleil percent sous des nuages menaçants.Une légère brise fait danser les feuilles des arbres.Quelques chiens aboient. Des enfants se chamaillent et poussent des cris.
Dans quelques heures, les habitants - de croyance animiste - se retrouveront pour prier sur la place du village et exercer "le fétiche" qu'Aline Sitoé Diatta leur a enseigné, celui de faire tomber la pluie, indispensable à la culture du riz.
Ici, tout le monde connaît l'histoire de la jeune femme, déportée par les Français à 24 ans dans la lointaine Tombouctou, à plus de 2.300 km, parce qu'elle était suspectée de fomenter une rébellion contre la puissance coloniale.
- Enjeux mémoriaux -
Pourtant, Matar Sambaïsseu Diatta, le chef du village, l'assure : "Elle ne s'est jamais opposée à l'intrusion coloniale. A l'époque, beaucoup de monde venait la consulter et les colons ont cru qu'elle représentait un danger. Son histoire a été réécrite par la suite".
Cette version est aussi partagée par l'anthropologue Jean Diédhiou, enseignant-chercheur à l'université de Ziguinchor, qui évoque "une contradiction mémorielle" et "une réécriture de l'histoire à des fins politiques".
Pour lui, "Aline Sitoé Diatta était une prêtresse comme il y en avait d'autres en Casamance".Or, "chaque village dans la région est indépendant et a ses propres cultes", et elle n'a jamais incité à se soulever contre l'ancienne puissance coloniale.
En revanche, elle appelait à la spiritualité des ancêtres et incitait à la désobéissance civile pour s'opposer aux réquisitions de riz, un impôt obligatoire à l'époque.
"Son statut, elle le tient de son arrestation et de son exil, et de la place que les colons lui ont donnée.C’est ce que j’appelle le paradoxe de la post-colonisation.On reprend ce que les colons nous ont légué en héritage", estime M. Diédhiou.
La figure d'Aline Sitoé Diatta est entrée dans la mémoire collective dans les années 1970-1980 à travers des émissions radios présentées par l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, un prêtre et chef indépendantiste casamançais, avant d'être popularisé par des mouvements de gauche à la recherche de figures du combat contre la colonisation.
- Exemple féminin -
"Pour les jeunes politisés dans les années 70-80, Aline Sitoé Diatta faisait partie des références incontournables.On luttait pour réhabiliter nos héros nationaux et nous avions créé un prix qui portait son nom pour récompenser ceux qui œuvraient pour l'émancipation des femmes", se souvient Fatoumata Sow, journaliste et membre fondateur du mouvement Yewwu Yewwi pour la libération des femmes.
"Elle incarnait les valeurs de résistance, d’égalité des sexes et de promotion sociale des femmes", poursuit-elle.
Son appartenance au peuple diola, une ethnie de Casamance, a servi à cimenter l'unité nationale, alors qu'une rébellion armée sécessionniste a revendiqué l'indépendance de la région à partir des années 80, rappelle Alioune Tine, figure de la société civile au Sénégal.
Il rappelle l'importance pour les Sénégalais "d'avoir des héros dans les différentes régions, avec des communautés qui peuvent s’identifier à eux, et des héroïnes, pour les femmes".
A Cap Skirring, une ville touristique près de Kabrousse, Kani Ba, une Française de 40 ans dont la famille est originaire du Sénégal, est assise à une table de son campement. "Je suis retournée sur ma terre parce qu'Aline Sitoé Diatta venait d'ici. Je voulais voir où elle avait vécu, ressentir son énergie", confie-t-elle.
"En France, on met en avant les femmes, mais rarement des femmes noires.C'est nécessaire et vital d'avoir des héroïnes afrodescendantes qui nous aident à avancer.La vie est plus simple quand on assume son identité", explique-t-elle.
PAR Charles Faye
MORTAL MARS
Tranquilles. Pragmatiques. Voilà comment se sont montrés jeudi dernier les Sénégalais. Ils veulent un climat social paisible, une vie moins chère, des vivres plein le frigo, une justice taillée pour tous et non à la tête du client
A trop vouloir se faire désirer on finit par se faire oublier. Si je comprends bien, je peux dire, par analogie, qu’à trop vouloir se faire peur, on finit par se faire audacieux. Et qui dit courage, bravoure, hardiesse, ou encore intrépidité, dit héroïsme.
De ce point de vue, les Sénégalais sont bien servis. Il suffit de plonger dans le passé, conté et jamais écrit, par ceux qui soutiennent, que nous ne sommes pas suffisamment rentrés dans l’histoire, pour savoir que nos concitoyens ont de qui tenir.
Ils l’ont montré et démontré encore à qui voulait le voir, jeudi dernier
Vaquant à leurs occupations, non sans humour. Loin d’être tétanisés par la bunkérisation de Dakar, et attentifs aux bruits de couloir du Palais de justice, où se rendait El Phénoméno Sonko, pour son audition, devant le juge d’instruction, Monsieur Oumar Maham Diallo, vedette malgré lui, d’une téléréalité sulfureuse et rocambolesque.
Comme il sait le faire, le génie sénégalais a survolé la journée que d’aucuns avaient prédite rouge sang, ignorant sans doute, que bon scénariste, ce génie rebondissant ferait place aux “jounaleux”, pour qu’ils la meublent de rivalité et d’envolées dignes de l’arène.
Il faut que chacun en ait pour son émotion. Notre ADN nationale.
Moralité de fin de journée, il n’y avait pas de quoi fouetter un chat. Le Juge a entendu El Phénoméno, qui est rentré chez lui, amputé de quelques gros bras, cueillis la même journée à Thémis pour coups et blessures.
Quant à Dame Justice, jusqu’ici édulcorée par la perception galvaudée, elle a tiré son épingle du jeu, sous haute protection digne des polars hollywoodiens.
Politiquement parlant, ce ne fut pas mal non plus. Des postures contradictoires sur la riposte à Yewwi, aux remontrances de cadres dopés du pouvoir, il en est ressorti toutefois une constante que les Sénégalais demandent de garder á l’esprit.
A savoir, toujours aller á l’essentiel. Parce que ce n’est qu’ainsi, en sociologie politique, que l’on trouve les ressorts pour ne pas sombrer dans la peur et basculer dans la déraison.
C’est là, une invite manifeste, d’arrêter de surfer sur la manipulation des masses populaires, fortement éprouvées par les dures réalités de leur quotidien, mais non moins déterminées à tourner la page de mars 2021.
Tranquilles. Pragmatiques. Voilà comment se sont montrés jeudi dernier les Sénégalais. Ils veulent un climat social paisible, une vie moins chère, des vivres plein le frigo, une justice taillée pour tous et non à la tête du client.
Quant à El Phénoméno Sonko, de retour chez lui et à la disposition du juge, il va voir venir et étoffer sa défense. L’essentiel étant pour lui de se tirer d’affaire et qui sait de retrouver le Macky sur le chemin de la présidentielle. Reste qu’Adji Sarr n’a pas dit son dernier mot. Quand je vous dis que nous sommes dans un pays d’héros et d’héroïne.
KABIROU MBODJE INCARCÉRÉ À PARIS
Après avoir été mis en examen le 13 octobre, le fondateur franco-sénégalais de la plateforme de transfert d’argent Wari est désormais en prison
D’après une information publiée par le quotidien sénégalais Walf Fadjri, que JA a pu confirmer auprès de l’un de ses proches, l’entrepreneur franco-sénégalais Kabirou Mbodje a été placé en détention le 3 novembre à Paris, à la prison de la Santé. Depuis le 13 octobre, il était mis en examen pour un triple viol et placé sous contrôle judiciaire.
Selon le procureur, cette incarcération serait justifiée en raison du risque de fuite du fondateur de la plateforme de transfert d’argent Wari. Contacté, son avocat Philippe Zeller n’avait pas répondu à nos sollicitations au moment où nous mettions cet article en ligne.
Les viols auraient été perpétrés dans la nuit du 6 au 7 octobre au domicile de l’intéressé. Après avoir passé la première partie de la soirée au Serpent à plume, un établissement situé place des Vosges, Kabirou Mbodje avait invité trois femmes dont il venait de faire connaissance par l’intermédiaire d’un de ses amis à prolonger la nuit chez lui.
Le palais présidentiel abrite actuellement, un conseil spécial de la consommation. L’objet principal est de discuter de la baisse de certains produits et services
Le palais présidentiel abrite, actuellement, un conseil spécial de la consommation. L’objet principal est de discuter de la baisse de certains produits et services. Une rencontre importante, puisqu’il sera question de se pencher sur les différentes conclusions des commissions.
Le loyer, le riz et autres verront-ils leurs prix baisser ? En tout cas, une réunion spéciale est actuellement en cours au palais présidentiel. En effet, le Premier ministre a bouclé le rapport sur les concertations contre la vie chère. Le document sera soumis à l'appréciation du Président Macky Sall et des acteurs cet après-midi.
Les discussions vont porter sur la validation des propositions de baisse. Le Président Sall avait fixé au chef du gouvernement un délai d'un mois pour rendre le rapport sur les propositions de baisse de certains prix lors de la réunion présidentielle de lancement des concertations le 26 septembre.
PÈLERINAGE 2022 : UN BILAN SATISFAISANT
Le Délégué général au pèlerinage aux lieux saints de l’islam, Abdou Aziz Kébé dit tirer un ’’bilan satisfaisant’’ du Hadj 2022, parlant d’un ’’contexte particulier’’ relatif notamment à la crise sanitaire du coronavirus et les restrictions qui ont suivi.
Saly Portudal, 5 nov (APS) - Le Délégué général au pèlerinage aux lieux saints de l’islam, Abdou Aziz Kébé dit tirer un ’’bilan satisfaisant’’ du Hadj 2022, parlant d’un ’’contexte particulier’’ relatif notamment à la crise sanitaire du coronavirus et les restrictions qui ont suivi.
"Le pèlerinage s’est déroulé avec satisfaction du début à la fin. Parce que ce qui importe c’est de respecter la commande de l’Etat qui se résume dans la facilitation de l’accomplissement du pèlerinage pour le citoyen sénégalais’’, a-t-il dit à l’ouverture d’un atelier d’évaluation.
Cette rencontre de trois jours porte notamment sur l’évaluation du pèlerinage 2022 en vue de ’’déceler les failles et apporter des correctifs pour l’édition 2023’’, a-t-on appris des organisateurs.
Après deux ans de suspension du pèlerinage musulman à la Mecque due à la pandémie du coronavirus, ’’la reprise s’est faite dans des conditions particulière, à savoir la réduction des quotas, les délais courts pour l’organisation et la restriction sur l’âge etc’’, renseigne le Pr Kébé.
Le délégué général au pèlerinage aux lieux saints de l’islam a toutefois évoqué ’’quelques difficultés’’ relatives notamment au ’’transport aérien et à la hausse sur le prix’’.
"Lorsque les coûts sont triplés, les gens s’attendent à une évolution du point de vue de la qualité de service. Quand il n’y a pas cet ajustement entre ces deux éléments, il y a des problèmes au niveau du consommateur sénégalais", a-t-il expliqué.
"Le deadline était trop serré mais en 45 jours, nous avons pu convoyer les pèlerins dans de bonnes conditions", s’est félicitée Adja Dado Ndour, directrice d’une agence de voyage.
Cette voyagiste privée a toutefois déploré les taxes du royaume d’Arabie saoudite ’’qui ont été triplées sans aucune amélioration dans l’offre de service’’, selon elle.
LES GRANDES RÉUSSITES DES JCC
La création d’une ’’cinéphilie de masse’’ pour des films d’expressions du sud, constitue l’une des réussites des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) initiées depuis 1966, estime le critique, réalisateur et auteur tunisien Férid Boughedir.
Tunis (Tunisie), 5 nov (APS) – La création d’une ’’cinéphilie de masse’’ pour des films d’expressions du sud, constitue l’une des réussites des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) initiées depuis 1966, estime le critique, réalisateur et auteur tunisien Férid Boughedir.
’’Les JCC sont le seul festival du sud à avoir réussi à créer une cinéphilie de masse unique en son genre non pas en faveur de films d’art du nord, mais pour des films d’expression du sud, les créations artistiques africaines et arabes’’, constate le critique de cinéma dans son dernier livre sorti cette semaine.
L’ouvrage de 144 pages est intitulé : ’’Le cinéma de l’essentiel, réflexion sur un festival pas comme les autres … les JCC, témoignage personnel’’.
Entre témoignage personnel de l’auteur et des images d’archives, le livre s’attarde notamment sur le parcours, les enjeux, les acquis, les réussites, les échecs et les espoirs des journées cinématographiques de Carthage, le premier festival en Afrique dédié au cinéma mis en place en 1966.
L’auteur a participé aux premières sessions des JCC en 1966 aux côtés de Tahar Cheriaa le fondateur, Sembène Ousmane entre autres et retrace ce parcours ’’exceptionnel’’ du festival.
Selon Férid Boughedir, le véritable miracle des JCC est d’avoir réussi à créer au fil des années un public de masse ’’prêt à casser les portes des salles pour découvrir des films inconnus d’eux’’.
’’Cette réussite se renouvelle à présent avec les jeunes générations de cinéphiles pourtant noyés par les déluges d’images et de vidéos avec internet ou smartphone interposé’’, se réjouit l’auteur.
’’Alors qu’on pouvait frôler le risque que seuls les retraités ayant vécu la grande période de la cinéphilie des années 1960 et 1970 soient désormais seuls à fréquenter le festival, les JCC accueillent aujourd’hui jusqu’à de très jeunes lycéens qui partagent pour le festival le même enthousiasme que leurs aînées’’, fait-il remarquer.
Même si les JCC ont connu dans son parcours ’’des hauts et des bas’’ au fil des années, avec des polémiques lors d’éditions différentes, Férid Boughedir estime qu’elle continue aujourd’hui encore sa mission première, relative notamment à ’’la conscientisation du spectateur tunisien, (...) à son ouverture à d’autres cultures’’.
L’auteur déplore, toutefois, ’’la présence grandissante’’ du cinéma international, notamment européen et la pléthore d’hommages à des cinémas, des réalisateurs et acteurs occidentaux qui risquent de ’’détourner le public de la compétition officielle mettant en avant les films africains et arabes’’.
’’La présentation hors compétition de nombreux films internationaux qui ont l’avantage d’être déjà sur-publicisés au festival de Cannes risque d’aboutir à faire une concurrence déloyale aux films africains et arabes forcément moins connus’’, regrette le critique de cinéma devenu réalisateur.
Il en est de même, dit l’auteur, des hommages proposés ’’clé en main’’ qui risquent de détourner le public de la compétition pour aller voir par exemple comme il y a eu une année, un hommage à Pedro Almodovar, scénariste, réalisateur et producteur espagnol.
Considéré comme le ’’mémoire du cinéma tunisien et des JCC’’, Férid Boughedir a été d’abord critique et historien des cinémas africains et arabes auxquels il a consacré plusieurs livres, articles et essais.
Il est aussi le réalisateur de deux longs métrages documentaires dont l’un est intitulé ’’Caméra d’Afrique, 20 ans de cinéma africain’’ (1983) présenté en sélection officielle au festival de Cannes.
Férid Boughedir est reconnu comme un des contributeurs majeurs au développement du cinéma tunisien et des JCC dont il a participé à l’organisation dès l’origine en devenant successivement vice-président, délégué général et directeur général.
Il a été membre de la Fédération tunisienne des ciné-clubs et de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs.
SANDIARA DOTÉ D’UN HÔTEL DE VILLE
Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, Mamadou Talla a inauguré, vendredi, le nouveau bâtiment abritant l’hôtel de ville de la commune de Sandiara, dans le département de Mbour
Sandiara, 5 nov (APS) - Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, Mamadou Talla a inauguré, vendredi, le nouveau bâtiment abritant l’hôtel de ville de la commune de Sandiara, dans le département de Mbour, a constaté l’APS.
"L’hôtel de ville est entièrement construit et équipé par l’état du Sénégal à travers l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public (AGETIP) pour une enveloppe de 120 millions FCFA, a précisé M. Talla.
Selon le ministre, l’infrastructure offre non seulement un ’’cadre idéal de travail pour toute l’équipe municipale, mais il participe par son architecture à embellir le décor de la commune’’.
Mamadou Talla a insisté que "ce joyau contribuera à accroître la compétitivité et l’attractivité de Sandiara’’, invitant les bénéficiaires à en faire un ’’bon usage’’.
Evoquant l’acte 3 de la décentralisation qui accorde, selon lui, plus de ’’responsabilités’’ et de ’’ressources’’ aux communes et aux départements, le ministre a réaffirmé ’’l’appui’’ de son département pour ’’capitaliser’’ ces belles initiatives.
LE SÉNÉGAL DANS LE CERCLE RESTREINT DES PÉTROLIERS AFRICAINS
Le Conseil des ministres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (Appo) a approuvé hier, lors de sa 43ème session, à Luanda en Angola, l’’adhésion du Sénégal au sein de son organisation.
Le Conseil des ministres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (Appo) a approuvé hier, lors de sa 43ème session, à Luanda en Angola, l’’adhésion du Sénégal au sein de son organisation. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre du Pétrole et des Énergies, Aïssatou Sophie Gladima. Cette adhésion s’est faite à la suite de la correspondance adressée par le Gouvernement du Sénégal en date du 18 octobre dernier, après près de deux ans de participation et de suivi du Sénégal comme observateur.
En adhérant à cette organisation panafricaine dans le secteur des hydrocarbures, le Sénégal pourra bénéficier davantage des supports et expériences des autres pays membres de l’organisation. Il sera également membre fondateur de la Banque des énergies en Afrique, créée et lancée officiellement au cours de cette 43ème session du Conseil des Ministres.
Par ailleurs, le Sénégal va élargir son champ d’action et maximiser ses opportunités dans le secteur pour mieux défendre ses intérêts, dans la perspective de l’exploitation prochaine du gaz et du pétrole. Il renforce ainsi les moyens de sa politique dans le secteur où les grands ensembles sont capitaux, pour se positionner sur le marché mondial.
L’Organisation africaine des producteurs de pétrole anciennement appelée Association africaine des producteurs de pétrole, (Appa) a été créée en 1987 à Lagos, au Nigéria, par huit pays. Le Sénégal est le 18ème pays membre.
L’APPO a pour mission de promouvoir la coopération entre les pays membres et autres institutions internationales dans le domaine des hydrocarbures et d’encourager une collaboration fructueuse et des partenariats en se servant des hydrocarbures comme catalyseurs pour la sécurité énergétique et le développement durable.
CES FREINS À L’ACCÈS AUX FINANCEMENTS
Au Sénégal les petites et moyennes entreprises (Pme) accèdent difficilement aux financements. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs : la mise à niveau de la qualité financière, l’absence d’état financier pour ne citer que ceux-là.
Au Sénégal les petites et moyennes entreprises (Pme) accèdent difficilement aux financements. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs : la mise à niveau de la qualité financière, l’absence d’état financier pour ne citer que ceux-là. En réponse à cette situation, une concertation nationale sur le financement des Pme va être organisée, en prélude à l’évènement un atelier a été tenu dans le but d’échanger puis élaborer en commun des recommandations pour un accès accru des PME au financement.
Une tribune saisie par Seydina Ababacar Sadikh Ndiaye directeur des Petites et moyennes entreprises au ministère du Commerce de la consommation et des Pme de lister les difficultés du secteur.
Concernant les dysfonctionnements, il indique que des études ont été menées par la Bceao, par l’Adpem, par le ministère des Finances, l’Agence des petites et moyennes entreprises (Adpme) pour essayer de comprendre pourquoi les Pme accèdent difficilement aux financements.
En termes de statistiques, il fait observer qu’au niveau de l’Uemoa, « le niveau moyen d’accès au financement est de 14% alors qu’au Sénégal, les Pme n’ont pu capter que moins de 10% du total du crédit accordé aux entreprises par les banques ».
En listant les raisons de cette situation, M.Ndiaye avance que « la première difficulté c’est d’abord au niveau de la qualité financière des dossiers des Pme. Parce que souvent les banques ont beaucoup de difficultés pour apprécier les risques qui entourent ces Pme ». « D’où l’importance de ce dispositif », a défendu le directeur des Pme. Parce qu’il est d’avis que « par le fonctionnement du dispositif, on a ce que l’on appelle les Structures d’appui et d’encadrement (Sae) et leur mission est d’accompagner les Pme, préparer les Pme à s’adapter aux normes des banques pour pouvoir accéder aux financements ».
En listant les problèmes des Pme, il ajoute qu’« elles évoluent dans le secteur informel et n’ont pas d’état financier. Quand vous venez au niveau de la banque automatiquement, on vous demandera de présenter un état financier. Si vous n’en avez pas cela pose problème pour la banque de vous apprécier ». « Et les Sae comme l’Adpme et le bureau de mise à niveau qui accompagnent les Pme dans leur procédure de formalisation mais également à établir leur business plan et à soumettre leur crédit au niveau des banques », a soutenu Aabacar Sadikh Ndiaye. Donc le dispositif de financement des Pme facilite aussi le rapprochement des Sae aux banques. Parce que les banques aussi doivent voir les Sae sont agrées par le comité comme des partenaires selon le responsable des Pme.