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19 juin 2025
CES FREINS À L’ACCÈS AUX FINANCEMENTS
Au Sénégal les petites et moyennes entreprises (Pme) accèdent difficilement aux financements. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs : la mise à niveau de la qualité financière, l’absence d’état financier pour ne citer que ceux-là.
Au Sénégal les petites et moyennes entreprises (Pme) accèdent difficilement aux financements. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs : la mise à niveau de la qualité financière, l’absence d’état financier pour ne citer que ceux-là. En réponse à cette situation, une concertation nationale sur le financement des Pme va être organisée, en prélude à l’évènement un atelier a été tenu dans le but d’échanger puis élaborer en commun des recommandations pour un accès accru des PME au financement.
Une tribune saisie par Seydina Ababacar Sadikh Ndiaye directeur des Petites et moyennes entreprises au ministère du Commerce de la consommation et des Pme de lister les difficultés du secteur.
Concernant les dysfonctionnements, il indique que des études ont été menées par la Bceao, par l’Adpem, par le ministère des Finances, l’Agence des petites et moyennes entreprises (Adpme) pour essayer de comprendre pourquoi les Pme accèdent difficilement aux financements.
En termes de statistiques, il fait observer qu’au niveau de l’Uemoa, « le niveau moyen d’accès au financement est de 14% alors qu’au Sénégal, les Pme n’ont pu capter que moins de 10% du total du crédit accordé aux entreprises par les banques ».
En listant les raisons de cette situation, M.Ndiaye avance que « la première difficulté c’est d’abord au niveau de la qualité financière des dossiers des Pme. Parce que souvent les banques ont beaucoup de difficultés pour apprécier les risques qui entourent ces Pme ». « D’où l’importance de ce dispositif », a défendu le directeur des Pme. Parce qu’il est d’avis que « par le fonctionnement du dispositif, on a ce que l’on appelle les Structures d’appui et d’encadrement (Sae) et leur mission est d’accompagner les Pme, préparer les Pme à s’adapter aux normes des banques pour pouvoir accéder aux financements ».
En listant les problèmes des Pme, il ajoute qu’« elles évoluent dans le secteur informel et n’ont pas d’état financier. Quand vous venez au niveau de la banque automatiquement, on vous demandera de présenter un état financier. Si vous n’en avez pas cela pose problème pour la banque de vous apprécier ». « Et les Sae comme l’Adpme et le bureau de mise à niveau qui accompagnent les Pme dans leur procédure de formalisation mais également à établir leur business plan et à soumettre leur crédit au niveau des banques », a soutenu Aabacar Sadikh Ndiaye. Donc le dispositif de financement des Pme facilite aussi le rapprochement des Sae aux banques. Parce que les banques aussi doivent voir les Sae sont agrées par le comité comme des partenaires selon le responsable des Pme.
PROPOS BLASPHÉMATOIRES, LA RÉACTION DU PRÉSIDENT DE LA TRANSITION MALIENNE
À l’issue du Conseil des ministres du mercredi 2 novembre, le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita a condamné avec la dernière rigueur les propos blasphématoires récemment proférés par un individu, via les réseaux sociaux, contre l’islam
À l’issue du Conseil des ministres du mercredi 2 novembre, le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita a condamné avec la dernière rigueur les propos blasphématoires récemment proférés par un individu, via les réseaux sociaux, contre l’islam, religion de paix et de tolérance.
Il a exprimé sa solidarité et celle du Gouvernement à la communauté musulmane avant d’exhorter cette dernière au calme et à la retenue.
En outre, il a instruit le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux et celui de la Sécurité et de la Protection civile, de tout mettre en œuvre pour appréhender l’auteur de ces propos blasphématoires contre l’Islam, ainsi que ses complices, afin qu’ils répondent de leurs actes.
À rappeler que l’individu a non seulement tenu des propos blasphématoires, il s’est aussi moqué du Coran en le jetant par terre et marché dessus avant d’insulter le prophète, l’Islam et même Allah ( Dieu ).
Le président du haut conseil islamique du Mali, As Seid Chérif Ousmane Madane Haidara dans un discours invite les musulmans à s'en tenir aux décisions du gouvernement, il les invite au calme et surtout à la prudence et d’attendre la réaction du président de la transition qui promet de trouver une solution à cette situation.
Le Président de la Transition a lancé un appel aux Maliens à rester vigilants face aux actions subversives, de nature à déstabiliser la Transition et à ne pas tomber dans les pièges perfides tendus par les ennemis du Mali.
CRAINTES POUR LE TOURISME ET L'EXTRACTION DU SEL AU LAC CROSE
Le lac a aujourd'hui une profondeur de six mètres contre deux à trois habituellement. Le sel y est donc fortement dilué et de nouvelles pollutions pourraient détruire cet écosystème fragile
Debout sur les bords du lac Retba au Sénégal, plus connu sous le nom de lac Rose en raison de la couleur de ses eaux, Maguette Ndiour désigne un monticule de sel de 200 tonnes que des hommes versent lentement dans des sacs sous la chaleur étouffante de midi.
"C'est le seul que nous avons pu sauver à mesure que les eaux montaient", explique M. Ndiour, président de la coopérative des exploitants de sel du lac Rose, qui s'inquiète de devoir suspendre son activité pendant plusieurs années.
Dans deux mois, les exploitants auront vendu tout le sel extrait de ce lac situé à une quarantaine de kilomètres de Dakar, séparé de l'océan Atlantique par une étroite dune de sable, et connu internationalement pour la couleur rose qu'il prend à certaines périodes de l'année.
En cause : la montée spectaculaire du niveau des eaux pendant la saison des pluies de cette année, de juin à octobre, où les inondations ont été fréquentes. Le lac a aujourd'hui une profondeur de six mètres contre deux à trois habituellement, souligne l'activiste écologiste local Ibrahima Khalil Mbaye. Le sel y est donc fortement dilué et de nouvelles pollutions pourraient détruire cet écosystème fragile, s'alarme-t-il.
Selon Ousmane Ndiaye, directeur de la météorologie à l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie, "les pluies ont été exceptionnelles" tant en termes d'intensité journalière que sur la durée.
- Coup dur financier -
L'augmentation soudaine du volume d'eau du lac en août a emporté quelque 7.000 tonnes de sel déjà extraites, ce qui représente une perte financière d'environ 235.000 dollars, assure Maguette Ndiour, alors que 3.000 familles de la région gagnent leur vie grâce à l'extraction du sel.
A présent que la profondeur a augmenté, impossible d'extraire le sel traditionnellement, c'est-à-dire de remplir un sceau en se tenant debout sur le lac.Et la plupart des hommes ne savent pas nager.
La salinité du lac a aussi fortement diminué avec les abondantes eaux de pluie. Une mauvaise nouvelle pour le tourisme, car "avec moins de sel, le lac va perdre sa couleur rose" due à la présence d'un micro organisme qui développe un pigment rouge pour résister à la concentration de sel et au soleil, affirme M. Mbaye.
C'est ce que constate Julien Heim, un touriste français de 21 ans, qui débarque tout juste d'un petit tour en barque sur le lac."C'était cool, mais il n'y a plus de terrasses sur les berges et le lac n'est pas rose", souligne-t-il.
A quelques mètres de là, dans le village au bord du lac, Maimouna Fedior, mère de quatre enfants, a perdu une grande partie de sa marchandise - des peintures, des masques et des bibelots en bois - lorsque les eaux ont inondé sa boutique.
Elle a du se trouver un autre espace à l'intérieur des terres et espère une aide de l'Etat.
"Nous on ne connaît que le tourisme", confie-t-elle à l'AFP."Moi, ça fait 30 ans que je suis là.Mes enfants, je paie leur école avec ça, je les nourris avec ça", lâche-t-elle, dépitée.
- Urbanisation -
Pour Ousmane Ndiaye, point focal national du Sénégal du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), "la nature intense" des précipitations cette année est cohérente avec les conclusions du Giec sur l'augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes.
"La relation directe de cause à effet demanderait scientifiquement une étude séparée (...) mais on peut dire que c'est une manifestation probable du changement climatique", dit-il à l'AFP.
Outre la chute de l'activité économique, les riverains du lac craignent une pollution des eaux.
Selon Mamadou Alpha Sidibe, directeur de la prévention et de la gestion des inondations au sein du ministère de l'Eau, les inondations ont été déclenchées par les pluies abondantes mais elles ont été aggravées par l'urbanisation galopante entamée dans les années 2000 et "l'artificialisation des sols" qui en a découlé.
La terre est aujourd'hui partiellement voire totalement imperméabilisée et, en cas de fortes pluies, l'eau coule dans les villes jusqu'à se déverser dans le lac.
"Cette eau a traversé des rues, des ruelles, des stations-service...Tout s'est mélangé avant d'entrer dans le lac, qui est en train de s'étouffer", s'indigne Ibrahima Khalil Mbaye.
Début octobre, le ministre de l'Environnement, Alioune Ndoye, s'est rendu au lac Rose pour une visite. Des échantillons d'eau ont été prélevés pour une analyse de qualité. Les résultats n'ont pas encore été publiés.
LES ENJEUX POLITIQUES D'UNE AFFAIRE JUDICIAIRE
De la suite du dossier Adji Sarr, dépend, en grande partie, l’avenir politique de Sonko. Avec un non-lieu, il s’ouvrira devant lui un boulevard pour 2024. En cas de condamnation, même à un sursis de plus d’un mois, il risque de rater la présidentielle
Au-delà de la bataille judiciaire qui s’annonce épique, les enjeux politiques sont énormes. Alors que le pire cauchemar pour le camp du président Sall est de voir le leader du Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko, les succéder au pouvoir, les partisans de ce dernier, eux, se croient déjà futur locataire du palais. Une chose est sûre : l’affaire Adji Sarr risque d’être déterminante pour la suite de la carrière de l’opposant radical. Pour Ousmane Sonko, la seule issue possible, c’est la victoire. Il ne cesse de dire et répéter : ‘’De ce dossier, il ne peut rien sortir qui puisse entraver notre marche politique, qui puisse compromettre le projet que nous portons et que nous partageons avec tous les Sénégalais. Avec ce dossier, ils ne pourront jamais, ni m’emprisonner ni m’empêcher d’être candidat en 2024…’’
Mais dans quel cas le leader politique perdrait son éligibilité ? Interpellé, le directeur exécutif de l’ONG 3D, Moundiaye Cissé, rappelle l’article 29 de la loi électorale qui traite des conditions d’inscription sur les listes électorales. ‘’Selon cette disposition, souligne-t-il, ne doivent pas s’inscrire sur les listes électorales : ceux qui sont condamnés pour crime (c’est le cas du viol) ; ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, corruption… Il y a d’autres infractions qui sont visées. En général, toute personne condamnée pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq ans’’.
Harmonisation Code électoral et Code pénal et Code de procédure pénal
Pour le membre de la société civile, c’est un texte très exclusif qui mérite d’être revu et d’être harmonisé avec les dispositions du Code pénal et du Code de procédure pénal. ‘’Ces deux textes prévoient que la déchéance est une peine complémentaire qui doit être prononcée par le juge. Or, le Code électoral exclut de manière absolue, dès lors que quelqu’un a été condamné, même avec un sursis d’une durée supérieure à un mois pour un délit passible d’une peine de 5 ans. C’est ça le problème et la société civile a toujours milité pour que le texte s’aligne sur l’esprit des lois pénales. Nous ne désespérons pas de voir des réformes dans ce sens’’, plaide M. Cissé.
Aussi, même si le chef de viol semble s’éloigner de plus en plus, certains craignent une requalification consistant à poursuivre Ousmane Sonko non plus pour viol, mais pour une autre infraction. Et à entendre le dernier discours d’Ousmane Sonko, une telle hypothèse n’est pas à écarter. Il affirmait : ‘’Ils savent qu’ils ne peuvent rien obtenir de ce dossier et c’est pourquoi ils sont en train de mettre en place des stratégies pour voir d’autres moyens de nous écarter (de la course à la Présidentielle). Ils l’avaient essayé au mois de mars en nous accusant notamment d’appel à l’insurrection, d’atteinte à la sureté de l’État, de trouble à l’ordre public… Ils sont dans ces genres de stratagèmes… C’est pourquoi je dis que nous ne devons pas tomber dans leur piège. Pour les 16 mois qui restent, il faudra se battre avec intelligence, avec tactique. Nous ne devons pas tomber dans leur piège.’’
Pour sa part, le directeur exécutif de 3D salue le discours qui a été tenu par le leader des patriotes. À l’en croire, c’est une posture républicaine qui contribue à la sérénité et à l’apaisement du climat politique. ‘’Nous saluons vraiment cette déclaration responsable, cet appel au calme. Il a fait preuve de maturité et de responsabilité. Nous demandons aux juges de faire eux aussi preuve d’impartialité et de ne dire rien que le droit, sans aucune pression. C’est dans l’intérêt d’Ousmane Sonko et du Sénégal’’, soutient le membre du Collectif des organisations de la société civile pour les élections.
À l’issue de son face-à-face avec le doyen des juges d’instruction Omar Maham Diallo, Ousmane Sonko saura s’il va être renvoyé devant la chambre criminelle ou s’en tirer avec un non-lieu pur et simple.
De la décision qui va être prise dépendra en partie sa participation à la Présidentielle de 2024. Ce sera soit le palais, soit loin de ce haut lieu de jouissance et de pouvoir.
Utilisation de la justice pour écarter un adversaire politique
Par ailleurs, au-delà de l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, le directeur exécutif de l’ONG 3D estime qu’il faudra tirer les conséquences assez inédites dans l’espace politique sénégalais. ‘’Nous avons l’habitude, depuis le président Senghor, de voir les régimes successifs avoir des différends avec leurs principaux opposants. Les différents présidents ont tous été accusés, à tort ou à raison, d’instrumentaliser la justice pour écarter des adversaires politiques. Mais c’est la première fois qu’on voit un personnage politique de premier rang avoir des déboires judiciaires de cette envergure pour des affaires de mœurs…’’
Raison pour laquelle, renchérit M. Cissé, ‘’il faut en tirer des leçons pour qu’à l’avenir, s’il y a des affaires de cette nature, qu’on puisse le gérer de manière plus sereine et transparente. Je pense que pour ce faire, la police scientifique peut y jouer un rôle très important, si on lui donne les moyens adéquats’’.
Il convient de rappeler que les affaires de mœurs ont souvent été gérées avec pudeur et omerta dans le continent africain. À la limite, les populations trouvent ‘’normales’’ les relations extraconjugales des personnalités publiques. Tant que ce n’est pas un viol avéré, ces affaires sont presque sans conséquence pour les personnalités politiques de premier plan.
MANÉ, ENFIN ROI DU SÉNÉGAL
Deuxième du Ballon d'Or 2022 et surnommé "Ballonbuwa" ("le sorcier du ballon"), le Sénégalais est déjà entrée dans l'histoire de son pays en gagnant sa première CAN en février. Il veut consolider son règne à la Coupe du monde (20 novembre-18 décembre)
Parti d'un petit village de Casamance, Sadio Mané est devenu roi du Sénégal en guidant les "Lions" vers une victoire en Coupe d'Afrique attendue pendant 60 ans.Il veut consolider son règne à la Coupe du monde (20 novembre-18 décembre).
Deuxième du Ballon d'Or 2022 et surnommé "Ballonbuwa" ("le sorcier du ballon"), l'idole est déjà entrée dans l'histoire de son pays en gagnant sa première CAN en février, illuminant l'équipe de son talent et transformant le tir au but décisif en finale contre l'Égypte (0-0, 3 t.a.b.à 1).
Il a porté les siens vers une nouvelle victoire mémorable aux "pénos" contre les mêmes "Pharaons", en barrages du Mondial (0-1, 1-0, 3 t.a.b.à 1).
Cette saison magnifique l'a conduit à la deuxième place du Ballon d'Or mi-octobre, meilleur classement pour un Sénégalais, et de Liverpool au Bayern Munich.
À 30 ans, pour toucher plus profondément encore les cœurs, il lui faudrait faire mieux que ses aînés de 2002, quarts de finalistes en Corée du Sud et au Japon avec pour capitaine Aliou Cissé, l'actuel sélectionneur.
Mais la prise de pouvoir de Sadio Ier sur le football sénégalais n'a pas été un long fleuve tranquille.
- Imam -
En 2017, des supporters caillassent la voiture de son oncle garée devant sa maison de Dakar parce qu'il a manqué son tir au but contre le Cameroun, futur vainqueur, en quarts de finale de la CAN-2017 (0-0, 5 t.a.b.à 4).
En 2018, on lui reproche une Coupe du monde un peu terne (un seul but contre le Japon, 2-2) et en 2019 sa finale de la CAN un peu manquée contre l'Algérie (défaite 1-0).
Mais les épreuves ne font pas peur à "Ballonbuwa"."Là où je suis né, pour devenir footballeur il faut tout sacrifier", raconte le joueur dans le documentaire de Rakuten TV "Sadio Mané, made in Senegal".
À l'âge de 7 ans, il a perdu son père, imam du petit village de Bambali, en Casamance, dans le sud du Sénégal.
Ses oncles aident sa mère à l'élever.L'un d'eux, Sana Touré, "n'aimait pas (le) voir jouer"."Pour lui, c'est les études", se souvient le joueur.
À Bambali, "on n'avait que ce terrain" en terre, poursuit Mané, avec des cages dont les bases des poteaux étaient rouillées.Les gamins jouent avec des pamplemousses, parfois, faute de ballon.
Au village, on regarde sur une mauvaise télé l'épopée du Mondial-2002, où les "Lions" battent le tenant du titre, la France (1-0), dans le match d'ouverture, et vont jusqu'en quarts de finale pour leur première participation.
- Fugue -
Mais le chemin pour passer de l'autre côté du petit écran a été tortueux.
Gamin, Mané fugue pour aller tenter sa chance dans une détection à Dakar.Il prend le bus très tôt: frontière gambienne, sans carte d'identité, juste des papiers d'étudiant, Mbour, puis la capitale."C'était vraiment un long voyage", se souvient-il.
Il est retrouvé par les siens, morts d'inquiétude."Quand je retourne au village c'est la pire journée de ma vie, j'avais la haine contre ma famille, j'ai dit OK pour étudier une année supplémentaire et c'est tout, du coup ils ont respecté ma décision", dit Mané, poursuivant son récit."C'est fini maintenant, c'est football, football, football!"
Promesse tenue, il rejoint l'école Génération Foot, "avec les chaussures du tournoi Navétanes (tournois de quartiers, NDLR), gâtées après trois mois", rigole-t-il.Mais dès le premier match il marque quatre buts, "je crois qu'ils étaient impressionnés".
Le prodige part vers le FC Metz, en plein hiver 2011."La première chose qui m'a surprise, c'est le vent", rembobine Mané.
Mais un nouvel obstacle se dresse: il débarque avec une énorme pubalgie et n'ose pas révéler sa blessure."On va me dire: +Tu retournes en Afrique+", redoute-t-il.
"Je pleurais comme un fou dans les vestiaires", confie Mané, "ça va être compliqué de réaliser mon rêve avec cette blessure, ça pouvait être la fin de ma carrière."
Mais huit mois plus tard, soigné, c'est l'envol.
Le gamin n'a pas oublié Bambali, il y a fait construire une école et un hôpital et cette implication a été saluée, lors du gala du Ballon d'Or, par le Prix Socrates du footballeur engagé.
"Il est généreux", salue Aliou Cissé, "il investit dans son pays, il crée des emplois, c'est un enfant qui a vraiment du cœur".Un cœur de Lion.
UNE AUTRE IMAGE DU SENEGAL EST POSSIBLE
Il y a trente ans, Dubaï était encore un désert et aujourd’hui, il est devenu un centre d’affaires incontournable. Ils l’ont voulu, ils l’ont planifié et ils l’ont réalisé.
L’histoire nous a appris l’existence de mégastructures réalisées par certains pays à un moment où il n’a point été question de technologie ou d’autres moyens sophistiqués auxquels notre monde est aujourd’hui exposé. Il y a trente ans, Dubaï était encore un désert et aujourd’hui, il est devenu un centre d’affaires incontournable. Ils l’ont voulu, ils l’ont planifié et ils l’ont réalisé.
Pour ce qui est de notre pays, le patrimoine infrastructurel que les colons ont légué au lendemain de notre indépendance, donnait au pays plusieurs longueurs d’avance sur le reste du continent. Une exploitation objective de ce patrimoine et une volonté politique intégrant l’élaboration d’une vision stratégique rassemblant les citoyens autour d’une direction commune pour l’avenir, nous auraient permis d’être le modèle d’un pays, anciennement colonisé, assujetti et exploité, mais qui, aujourd’hui, grâce aux efforts conjugués de ses fils et filles, est devenu un pays résolument décidé à se placer de façon durable sur la rampe du développement.
Certes, le réseau routier a été renforcé par endroits avec la création de voies de contournement à Dakar et Thiès. Toutefois, le travail aurait pu continuer en rase campagne avec l’aménagement d’aires de repos dotées de dispositifs sécuritaires d’accompagnement. Ce réseau routier pourrait aussi être soulagé par le rétablissement du rail en tant que moyen de rassemblement et de développement du monde rural, de transport, d’écoulement des produits du terroir et de support au tourisme.
Dans cette optique, la voie maritime aurait aussi son rôle à jouer dans le cadre du tourisme. Ainsi, la mise en œuvre de la ligne Dakar-Saint Louis-Dagana-Mauritanie-Kayes pourrait revêtir une très grande importance. De même, la ligne Dakar-Rufisque-Bargny-Mbour participerait à l’amélioration de la mobilité urbaine dans la capitale, qui suffoque maintenant plus que jamais.
Comme nous le savons tous, Dakar représente 0,3% du territoire national, abritant presque toutes les activités économiques du pays, au moment où les autres 13 régions restent vides et assistent au départ de leurs populations vers les opportunités concentrées à Dakar. Cette situation confirme l’idée de certains spécialistes, selon laquelle «l’urbanisation est souvent liée à l’économie ; l’augmentation des possibilités d’emploi, un marché centralisé, de meilleurs salaires et des salaires individuels plus élevés ont tous attiré les gens vers les villes. Pendant longtemps, ce sont ces facteurs d’attraction qui ont provoqué la croissance des villes».
Les dernières estimations font état de plus de quatre millions de personnes résidant à Dakar dans une promiscuité sans nom. La densité de cette population explique les embouteillages qui sont vécus à longueur de journées, avec leur impact négatif sur notre économie, sans compter la pression sur les services sociaux de base qui sont constamment débordés.
Le projet de Diamniadio, qui devait jouer en quelque sorte un site d’accueil, ne dispose pas de toutes les structures de base indispensables à son bon fonctionnement (absence d’un réseau d’assainissement surtout). Mais l’absence d’un tout-à-l’égout n’est pas seulement à déplorer à Diamniadio, car les autres projets immobiliers qui continuent à sortir de terre continuent de présenter des rues latéritiques anormalement étroites, comme si l’Ordre des architectes n’existait pas chez nous.
Toutes ces insuffisances peuvent cependant être corrigées avec un peu plus de rigueur dans la gestion et la réalisation de ces projets.
Au demeurant, la pandémie du Covid-19 nous a suffisamment montré que le télétravail était possible. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, seuls les ministères de souveraineté (Affaires étrangères, Défense, Intérieur) devraient rester à Dakar. Les autres ministères et agences gouvernementales pourraient très bien se retrouver dans les autres régions et fonctionneraient tout aussi normalement dans le cadre d’un Wide Area Network (Wan), que nos techniciens en informatique n’auraient aucune difficulté à mettre en place. Il faut juste une vision stratégique pour que le Sénégal présente une autre image qui serait en parfaite adéquation avec son histoire.
Alioune FALL
08, Comico Mermoz
Par Amadou Lamine DIOUF
LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE
L’objectif principal de l’installation des Bst est de booster le développement de la filière scientifique dans l’enseignement en mettant à la disposition des Cem polarisés, des laboratoires scientifiques bien équipés.
En octobre 1981, l’Etat du Sénégal ouvrait les 8 premiers Best (Bloc d’enseignement des sciences et de la technologie ou Bst/Blocs scientifiques et technologiques) avec l’accompagnement de la Banque mondiale. (2 à Dakar, 1 à Rufisque, Thiès, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor).
L’objectif principal de l’installation des Bst est de booster le développement de la filière scientifique dans l’enseignement en mettant à la disposition des Cem polarisés, des laboratoires scientifiques bien équipés.
A l’époque, le Président avait produit un décret qui organise le fonctionnement des Bst. Ce décret exige à tous les Cem polarisés, d’envoyer tous leurs élèves de 4e et de 3e dans les blocs, avec des effectifs de 48 élèves scindés en 2 groupes de 24 pour suivre les cours et travaux pratiques de Sciences physiques et chimiques (Spc), de Sciences de la vie et de la terre (Svt), d’Education technologique (Et) et d’Economie familiale et sociale (Efs).
La Coordination nationale des Bst organisait chaque année des activités visant à atteindre cet objectif (Missions de formation des enseignants et techniciens de laboratoires, maintenance des équipements, Olympiades scientifiques et technologiques pour récompenser les meilleurs élèves, etc.)
En 2017, pour renforcer le système et permettre à toutes les régions de bénéficier de l’expérience, l’Etat a construit 20 nouveaux Bst à travers les 14 régions du pays et réhabilité les anciens avec un nouvel équipement scientifique et même l’installation de salles multimédias.
Malheureusement, on constate aujourd’hui que tous ces efforts consentis par l’Etat n’ont pas impacté positivement le développement de la filière scientifique dans nos Cem et lycées. Cela est dû en partie au fait que les principaux des Cem polarisés ont dévoyé complétement le fonctionnement des Bst en dépolarisant beaucoup de classes et en y envoyant finalement peu d’élèves, sans l’abrogation du décret présidentiel à ma connaissance (l’effectif de 48 élèves a toujours gêné les principaux concernés depuis le début de la création des Bst). Ce dévoiement se fait avec le silence coupable de la Coordination nationale des Bst et des directeurs de blocs.
Je vous prie, Monsieur le Ministre, de bien revoir le fonctionnement actuel des Bst et d’y apporter toutes les corrections idoines pour revenir sur la voie de l’objectif de départ.
A défaut, je vous propose, Monsieur le Ministre, de transformer les Bst en collèges scientifiques où seront orientés, dès la classe de 6e, des élèves provenant des Cm2 qui présenteront un profil scientifique selon leurs résultats au Cfee. Ils pourront ainsi étudier des matières comme l’Economie familiale et sociale (Efs), l’Education technologique (Et) et les Sciences physiques et chimiques (Spc) dès la classe de 6e, en plus des Sciences de la vie et de la terre (Svt), incluant la biologie et la géologie. Cette transformation n’enlèverait en rien les missions d’équité et de transparence régissant la mise en place de ces Bst, notamment à travers le Projet d’amélioration de la qualité et de l’équité de l’éducation de base (Paqeeb).
Je vous prie Monsieur le Ministre, de croire à l’expression de mes sentiments distingués.
Amadou Lamine DIOUF
(Retraité, BST Liberté 3 et Saint-Louis)
ALAIN GOMIS DENONCE «LA FABRIQUE DES STEREOTYPES»
Rewind & Play, le film documentaire qu’Alain Gomis, consacre au pianiste américain, Thelonious Monk, tente de soustraire l’image de ce personnage de la «fabrique des stéréotypes», histoire de mieux mettre en exergue le regard construit sur le Noir
Rewind & Play, le film documentaire que le cinéaste franco-sénégalais, Alain Gomis, consacre au pianiste américain, Thelonious Monk, tente de soustraire l’image de ce personnage important de l’histoire du jazz de la «fabrique des stéréotypes», histoire de mieux mettre en exergue le regard construit sur le Noir de manière générale à travers l’histoire.
D’une durée de 65 minutes, ce film ambitionne de déconstruire le regard fabriqué sur le Noir, selon le cinéaste franco-sénégalais interrogé par l’Aps. Il est tiré des «rushes», documents originaux produits lors du tournage d’une émission animée par l’artiste à la télévision française et enregistrée en décembre 1969 à Paris.
Alain Gomis joue sur le montage de ces images, parfois superposées ou répétitives, lesquelles montrent un Thelonious Monk rare, proche, écrasé par la caméra, jouant à fond sur certains de ses morceaux mythiques.
Ces images, conservées par l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) de France, montrent également à quel point Thelonious Monk est en proie à la violente fabrique de stéréotypes dont il tente de s’échapper, indique le réalisateur.
Alain Gomis se dit surpris de voir, à travers ces images de Monk, une autre réalité que «la tolérance» française toujours chantée à l’égard des musiciens noirs américains. «C’est du racisme dans la façon dont il est accueilli dans cette émission, il y a de la condescendance, peu de respect lui est accordé», dénonce le cinéaste, admirateur de cette icône du jazz. Ce documentaire a été présenté, mardi, en compétition officielle lors de la 33ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc), démarrée le 29 octobre et qui se poursuivra jusqu’au 5 novembre prochain. Une séance à laquelle ont notamment participé l’ambassadrice du Sénégal en Tunisie, Ramatoulaye Faye Ba, et le directeur de la Cinématographie, Germain Coly.
Selon son auteur, ce film consacré à ce musicien dont la carrière a contribué à révolutionner le jazz et à le rendre moderne, s’inscrit dans le mouvement de la déconstruction. «Il s’agit de décortiquer le regard qui a été fabriqué sur le Noir d’une manière générale, l’Afrique, etc. Car les gens grandissent avec une image d’eux-mêmes qui n’a pas été formatée par eux-mêmes», explique-t-il. Le film montre surtout que le musicien n’a pas la possibilité de se raconter lui-même, tellement l’image qui lui a été collée par la société parle plus fort que ce que le musicien peut dire. «On a déjà construit une image de lui. Dès qu’il dit quelque chose de différent, on décide de le supprimer. Ce qui m’intéressait, c’est de voir que la situation n’a pas tellement changé. La machine est restée toujours la même. Elle fabrique des stéréotypes», regrette le cinéaste.
Il a remporté deux fois l’Etalon d’or de Yennenga au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) au Burkina Faso, avec Tey en 2013 et Félicité en 2017. «Il est important d’apprendre comment les images ont été construites pour avoir le respect de soi-même, voir dans quel but ces images ont été construites», analyse le réalisateur sénégalais, avant d’inviter les populations à déconstruire le discours dominant «pour reconquérir leur dignité et trouver des identités propres». Selon Alain Gomis, «sans dignité, sans amour de soi et de son Peuple, il est difficile de faire quoi que ce soit».
Il estime que «la fabrique des stéréotypes» est toujours de vigueur, avec les reportages que les grands médias occidentaux consacrent à l’Afrique. «C’est la même chose pour les Noirs des Etats-Unis», lance le cinéaste.
Malgré la sortie de ce documentaire, le cinéaste continue de travailler sur l’idée d’une fiction sur Thelonious Monk, en hommage à tous les Noirs Afro-Américains. En attendant l’aboutissement de ce projet, Gomis veut réaliser un film sur la Guinée-Bissau, le pays de ses origines, une œuvre devant marquer un véritable retour aux sources.
MOUSSA TOURE DECORE A TUNIS
JCC 2022 Pour sa contribution au cinéma africain, Le cinéaste sénégalais, Moussa Touré, a reçu la Médaille des Journées cinématographiques de Carthage,
Le cinéaste sénégalais, Moussa Touré, a reçu la Médaille des Journées cinématographiques de Carthage, mercredi, pour sa contribution au cinéma africain, a appris l’Aps.
La décoration lui a été remise par la ministre tunisienne des Affaires culturelles, Hayet Ketat Guermzi, à la Cité de la culture, en présence de la délégation sénégalaise. «Je vous remets la Médaille des Jcc, qui ne peuvent réussir qu’avec vous, et votre présence pendant ces journées est très agréable. Nous sommes tous ravis et contents par votre appartenance africaine et méditerranéenne, vive le cinéma qui nous réunit tous sur la beauté et sur l’amour !», a dit la ministre. Le «grand» réalisateur Moussa Touré, «invité d’honneur» des Jcc, grand ami de la Tunisie, lauréat du festival, sera honoré pour sa contribution au cinéma africain, a pour sa part dit la Directrice générale des Jcc, Sonia Chamkhi. «Merci la Tunisie, merci Carthage. Je suis un habitué de ce festival, cela fait des années que je viens à Carthage, mais cette année, c’est l’Afrique qui est là, il y a une réconciliation de l’Afrique qui est extraordinaire», a souligné Moussa Touré.
Il a ensuite remercié les initiateurs de cette initiative africaine, à savoir le réalisateur et critique tunisien, Tahar Chaaria, et le cinéaste sénégalais, Sembène Ousmane. Il a dédié sa décoration à tous ceux qui lui ont appris à faire du cinéma : Mahamat Johnson Traoré, Momar Thiam, Sembène Ousmane, Tidiane Aw, Thierno Faty Sow, Djibril Diop Mambéty, Samba Félix Ndiaye, Abdou Fary Faye, «tous ces aînés qui ont été à la base de mon cinéma».
«Lorsqu’on est honoré ailleurs, c’est le Sénégal qui est honoré avant tout», a dit le réalisateur.
«Qui m’a fait cinéaste ? C’est le Sénégal, c’est le cinéma sénégalais par rapport à mes apprentissages avec Sembène et d’autres. C’est le Sénégal qui m’a rendu cinéaste et si on m’honore par rapport à mon œuvre, elle a été faite au Sénégal, par des Sénégalais», ajoute-t-il
L’actrice ivoirienne, Naky Sy Savané, a elle aussi été décorée, ainsi que la réalisatrice burkinabè, Apolline Traoré, qui est par ailleurs membre du jury officiel long métrage de cette 33ème édition des Jcc.
Si la première a dédié sa distinction aux femmes, la deuxième a tenu à l’offrir à son pays, le Burkina Faso, qui, dit-elle, «se bat pour garder la tête haute. Nous pensons fermement que la culture va aider à tenir».
Les acteurs syriens, Moouna Wassef et Abed El Menem El Ameyri, ont été aussi décorés.
«L’AGENDA DES PAYS RICHES IGNORE L’AFRIQUE»
NJ Ayuk, président de la Chambre africaine de l’Energie est monté au créneau pour appeler les pays africains à «s’opposer aux mesures de la Cop 27 qui empêchent l’Afrique d’utiliser ses combustibles fossiles»
La Cop 27 se tiendra à Charm el-Cheikh, en Egypte, du 6 au 18 novembre 2022. En prélude à cette conférence internationale de l’Organisation des Nations unies sur les changements climatiques, le Président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie est monté au créneau pour appeler les pays africains à «s’opposer aux mesures de la Cop 27 qui empêchent l’Afrique d’utiliser ses combustibles fossiles». Dans un document dont une copie a été transmise au journal Le Quotidien, NJ Ayuk exhorte aussi le continent africain à «faire comprendre les besoins et circonstances uniques de l’Afrique et expliquer le rôle essentiel que le pétrole et le gaz joueront pour aider l’Afrique à atteindre des émissions nettes nulles dans la décennie à venir». Extraits.
«Je vais à la Cop 27 parce que je crois que si l’Afrique n’est pas autour de la table, elle sera au menu. Soyons clairs, ceux d’entre nous qui plaident pour que les pays africains continuent d’utiliser leurs ressources pétrolières et gazières ne sont pas en train d’«ignorer» l’agenda vert mondial -nous ne sommes tout simplement pas prêts à adopter le calendrier mondial de transition vers les carburants renouvelables au détriment de notre propre sécurité énergétique et de notre bien-être économique.
A notre avis, l’Agenda vert des nations riches du monde ignore l’Afrique -ou du moins, il ne tient pas compte de nos besoins, priorités et défis uniques.
L’Agenda vert des nations développées ignore en outre le rôle considérable que joue l’industrie pétrolière et gazière africaine dans la génération des revenus des pays africains. Les revenus pétroliers représentent au moins 20% du Pib en Libye, en Algérie, au Gabon, au Tchad, en Angola et en République du Congo. Au Nigeria, l’un des principaux producteurs de pétrole en Afrique, le pétrole représente un pourcentage plus modeste du Pib réel -environ 6%-, mais le pétrole et le gaz représentent 95% des recettes en appareils et 80% des recettes publiques. L’Agenda vert des nations riches ignore ceux d’entre nous qui soulignent que le gaz naturel a le potentiel d’apporter une prospérité qui changera la vie du continent en matière d’emplois, d’opportunités commerciales, de renforcement des capacités et de monétisation. Il ignore la voie durable et logique que nous apporterons, qui consiste à utiliser nos ressources, le gaz naturel en particulier, pour nous aider à répondre aux besoins actuels et à générer des revenus qui peuvent contribuer à payer notre transition vers les énergies renouvelables.Le programme vert des nations riches ne tient pas compte du fait que l’Afrique a besoin de gaz naturel pour fournir l’électricité au nombre croissant d’Africains qui en sont privés. Ils ne comprennent pas que nous, Africains, nous concentrions sur l’élargissement du mix énergétique de l’Afrique pour y inclure des combustibles fossiles et des énergies renouvelables, au lieu d’insister sur une approche du «tout ou rien» pour notre transition énergétique.
Environ 600 millions d’Africains n’avaient pas accès à l’électricité avant la pandémie ; et il semble que ce chiffre soit en augmentation. Selon l’Agence internationale de l’énergie, au cours de l’année 2020, certains progrès en matière d’accès à l’électricité ont été annulés, et pas moins de 30 millions de personnes, qui avaient déjà accès à l’électricité, n’ont plus les moyens de se la procurer.
Si l’on considère que l’accès universel à une électricité abordable et fiable est l’un des Objectifs de développement durable des Nations unies -ce qui signifie qu’il s’agit d’un droit humain fondamental-, le nombre considérable et croissant d’Africains privés d’électricité est moralement inacceptable et ne peut être ignoré.
Malheureusement, la panique climatique et l’alarme sont bien visibles et, pour une raison quelconque, l’Afrique est l’ennemie publique no1. Un continent qui émet une quantité négligeable de dioxyde de carbone, tout au plus 3% du total mondial, considéré de manière disproportionnée comme une menace pour la planète par les nations développées. En particulier, l’Occident vilipende l’industrie énergétique africaine parce qu’elle est basée sur les combustibles fossiles, même si la part des énergies renouvelables est en augmentation. Il ne fait aucun doute qu’une grande partie de ce sentiment anti-pétrole et gaz africain est fondée sur la peur du changement climatique, à laquelle s’ajoute la terreur pure et simple qu’un boom des combustibles fossiles en Afrique pourrait être dévastateur pour le monde entier.»
L’Afrique est vulnérable au changement climatique
«Il est indéniable que le changement climatique affecte l’Afrique. Il suffit d’observer la sécheresse prolongée qui sévit dans le Sud pour voir à quel point les choses peuvent être dévastatrices lorsque les schémas météorologiques habituels sont perturbés. Le fait est que l’Afrique est touchée par une crise qu’elle n’a pas créée. Si le fait de ne contribuer qu’à 3% des émissions mondiales peut provoquer des problèmes tels que ceux que nous observons en Somalie, par exemple, les nations du monde qui produisent beaucoup plus de gaz à effet de serre devraient déjà être asséchées, submergées, soufflées ou brûlées. Considérez ceci : l’éminent militant américain pour le climat, Bill McKibben, a déclaré que le monde ne pourra pas lutter contre le changement climatique si Total Energies et l’Ouganda vont jusqu’au bout de la construction de l’oléoduc pour le pétrole brut d’Afrique de l’Est. Oui, selon McKibben, cette seule action fera dérailler l’ensemble du programme de réduction des émissions de carbone et annulera tout ce que les autres pays du monde font pour atteindre un niveau net zéro. C’est ridicule, n’est-ce pas ?
Ce qui est encore plus bizarre -ou peut-être même farfelu-, c’est que McKibben s’en prenne à un oléoduc qui ne transporte que 210 000 barils de pétrole par jour. C’est à peu près l’équivalent d’1,8% de la production totale des Etats-Unis, mais il prétend qu’il faut l’arrêter, sinon tout va s’écrouler. Quel est l’intérêt de tout effort en faveur du climat, où que ce soit, s’il peut être réduit à néant par un oléoduc relativement petit, qui pourrait en fait être une bouée de sauvetage dans l’une des nations les plus pauvres du monde ?»
Définir ce qui constitue un boom en Afrique
«La consommation d’énergie sur le continent est encore très faible. Si faible, en fait, que des chercheurs écrivant dans le magazine Foreign Policy ont estimé que si le milliard de personnes vivant en Afrique subsaharienne triplait son électricité en utilisant du gaz naturel, les émissions supplémentaires ne représenteraient que 0,62% du dioxyde de carbone mondial. La consommation d’énergie sur le continent est si faible que l’Africain consomme moins d’électricité par an que le réfrigérateur d’une famille américaine entière…»
Construire un mouvement africain pour l’énergie
«Je crois que la responsabilité ultime pour y arriver est la nôtre, et celle de la personne d’autre.
Oui, nous avons besoin de partenaires pour nous accompagner, mais le succès de notre mouvement énergétique repose sur les épaules des Africains. Pour commencer, je suis heureux de voir les acteurs africains de l’énergie parler d’une voix unifiée sur les objectifs de l’industrie énergétique africaine grâce à la Semaine africaine de l’énergie. La Semaine africaine de l’énergie a tout fait pour diviser nos voix, mais nous avons tenu bon et avons rassemblé l’Afrique en amont, en milieu et en aval, et avons signé des accords lors de la Semaine africaine de l’énergie. Cela est particulièrement important à l’approche de la Cop 27 en Egypte. Il est impératif que les dirigeants africains présentent une voix et une stratégie unifiées pour les transitions énergétiques africaines.
Nous devons faire comprendre les besoins et circonstances uniques de l’Afrique et expliquer le rôle essentiel que le pétrole et le gaz joueront pour aider l’Afrique à atteindre des émissions nettes nulles dans la décennie à venir.»
Soutien occidental à l’Afrique
«J’aimerais que les gouvernements, les entreprises, les institutions financières et les organisations occidentales n’impliquent aucun effort. Commentaire ? Ils peuvent éviter de diaboliser l’industrie pétrolière et gazière.
Nous voyons constamment l’investissement, dans les médias, dans les décisions politiques et dans les appels à l’Afrique à laisser nos combustibles fossiles dans le sol. Nous le voyons avec les poursuites judiciaires pour arrêter le financement du Gnl (Gaz naturel liquéfié) du Mozambique ou les poursuites pour empêcher Shell même d’effectuer une étude sismique. De telles actions, alors même que les dirigeants poussent l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) à produire du pétrole, ne sont ni justes ni utiles. Même si les pays suscitent la pression pour augmenter leur propre production et l’utilisation du charbon. Je voudrais également demander respectueusement aux institutions financières de reprendre le financement des projets pétroliers et gaziers africains et de cesser de tenter de bloquer des projets tels que l’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est ou les projets de Gnl du Mozambique.»
L’Afrique souffre déjà
«Les plus de 600 millions d’Africains sans électricité en ont besoin. Les 890 millions d’Africains qui ne disposent pas de moyens de cuisson propres aussi. Je dirais que si nous voulons protéger les Africains du mal et de la misère, nous devons exploiter nos ressources en gaz naturel. Le gaz naturel a un impact environnemental plus faible que les autres combustibles fossiles. Selon l’Administration américaine d’information sur l’énergie (Eia), le passage des centrales thermiques du charbon au gaz est la principale raison pour laquelle le secteur américain de la production d’électricité a vu ses émissions de dioxyde de carbone réduire de 32% entre 2005 et 2019. Qui plus est, le gaz naturel est indispensable à de multiples résistances.
Il fait partie du développement moderne et est utilisé pour la cuisine propre, la chaleur industrielle, le transport et comme matière première pour l’engrais.
Nous ne pouvons pas négliger l’importance des engrais, compte tenu des millions de personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire dans le monde ou qui sont «au bord de la famine», comme le dit le Programme alimentaire mondial des Nations unies. L’augmentation de l’insécurité alimentaire est souvent attribuée aux conflits, et les batailles entre la Russie et l’Ukraine en sont la preuve. Depuis le début du conflit entre les deux grands producteurs de blé et de céréales, les prix mondiaux des denrées alimentaires sont montés en flèche.
Compte tenu de la fermeture par la Russie des exportations de gaz naturel, il n’est pas surprenant que les prix des carburants et des engrais soient également augmentés. En fait, l’augmentation du coût de l’engrais a autant d’effet sur le prix des denrées alimentaires que le conflit en Ukraine. Lorsque les agriculteurs n’ont pas les moyens d’acheter des engrais (ce qui est plus souvent le cas dans les pays pauvres que dans les pays riches), le rendement des cultures diminue, les prix des denrées alimentaires s’envolent, et des personnes souffrent de la faim. Selon le Groupe de réaction aux crises mondiales des Nations unies, plus de 60 pays ont actuellement du mal à se procurer des produits alimentaires. Il n’est pas surprenant que beaucoup d’entre eux se trouvent en Afrique. L’utilisation du gaz naturel africain, pour combler le manque de matières premières pour les engrais, contribuera grandement à réduire ces problèmes. Si l’Afrique est autorisée à développer ses ressources, il y aura beaucoup de gaz naturel à exploiter. Le gaz naturel aide le monde à atteindre plus rapidement ses objectifs climatiques et peut contribuer à résoudre la crise alimentaire mondiale…»