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19 juin 2025
par Momar Dieng
PAPE ALÉ NIANG VICTIME D'UN COUP TORDU D'UN POUVOIR INJUSTE
Le régime règle ses comptes avec une bête noire qu’il entend faire taire par tous les moyens, même non conventionnels. Les motifs d’appel à la subversion et de publication de documents militaires qui lui sont collés sont simplement ridicules
L’arrestation du journaliste Pape Alé Niang est l’énième agression du pouvoir politique et de ses relais répressifs contre les libertés publiques en général, contre la liberté de presse au Sénégal en particulier. En dépit du caractère martial des mots par lesquels le procureur de la république entend incriminer notre confrère, la réalité de cette forfaiture politico-judiciaire est beaucoup plus simple et accessible. Il est juste question – comme un autre confrère l’a remarquablement noté – d’un document dont le contenu fait état de falsifications d’une enquête préliminaire par un commandant de la gendarmerie sur ordre d’un procureur de la république. C’est cette information de taille livrée à l’opinion publique comme partie intégrante d’un dossier judiciaire fortement politisé qui est à l’origine de l’arrestation de Pape Alé Niang.
Fondamentalement, le régime règle ses comptes avec Pape Alé Niang, une bête noire qu’il entend faire taire par tous les moyens, même non conventionnels. Les motifs d’appel à la subversion et de publication de documents militaires qui lui sont collés sont simplement ridicules : des prétextes revanchards d’une bande de politiciens décidés à neutraliser des journalistes libres et indépendants qui exercent leur métier dans le cadre des libertés garanties par la Constitution du Sénégal, en toute responsabilité.
On aurait souhaité que la hiérarchie de la gendarmerie apporte les réponses nécessaires aux accusations publiques graves dont font l’objet de hauts gradés au sujet de l’enquête préliminaire sur l’affaire « Sweet Beauté ». Mais en jetant son courroux sur Pape Alé Niang, l’Etat valide à la fois l’existence du « Rapport » et les manipulations dont il a fait l’objet, dans le but évident de liquider ou de salir un opposant politique. Par la même, le « complot » dont Ousmane Sonko se dit victime fait sens au dessus du silence synchronisé de tous ces protagonistes adossés aux basques du régime, incapables de répliquer à l’infâmante accusation de « comploteurs », attendant sagement la décision politique qui sortirait de la machinerie judiciaire.
La place du journaliste Pape Alé Niang n’est ni dans un commissariat de police ni en prison, ce purgatoire où l’Etat incarcère allègrement ceux qui font grincer les rouages de sa mécanique corrompue. Aujourd’hui, ce qui est plutôt mis en évidence par le Rapport de la gendarmerie relative à l’enquête préliminaire sur l’affaire « Sweet Beauté », c’est l’existence au sein de cette institution militaire d’un noyau de résistance qui veut perpétuer un prestige et un respect vieux de plusieurs décennies. D’où l’urgence que les autorités politiques du Sénégal reviennent à la raison en libérant Pape Alé Niang.
UN DES EMPLOYÉS DU PRÉSIDENT MACKY SALL ATTAQUÉ PAR UNE BANDE D’AGRESSEURS
Dans la nuit du vendredi au samedi, aux environs de 5 heures du matin, non loin du domicile du chef de l’État sis à Mermoz, une bande d’agresseurs a attaqué en pleine rue un des employés du domicile du président de la République.
Un des employés du président de la République, Macky Sall, a été attaqué par une bande d’agresseurs, la nuit du vendredi au samedi. La Gendarmerie qui est intervenue a appréhendé des individus dont quelques membres de la bande.
Dans la nuit du vendredi au samedi, aux environs de 5 heures du matin, non loin du domicile du chef de l’État sis à Mermoz, une bande d’agresseurs a attaqué en pleine rue un des employés du domicile du président de la République.
Selon une source de Dakaractu, lors de l’attaque, les malfaiteurs ont fait usage d’armes à feu pour mieux intimider leur cible et tenir en respect leurs victimes. La témérité de l’agression a fait penser à certaines indiscrétions que cette bande d’agresseurs ignorait sans doute la spécificité du lieu où elle avait jeté son dévolu pour ferrer ses proies.
Informée, la gendarmerie a de son côté très vite réagi en appréhendant sur les lieux des individus dont quelques membres de la bande. Ces derniers ont été nuitamment conduits à la section de recherches de Colobane qui s’occupe de l’enquête...
LES TARES DE L'INSTABILITÉ DÉMOCRATIQUE AU SÉNÉGAL
L’enseignant-chercheur à l’UGB déplore la persistance des problématiques, de la « succession dans un système politique hyper présidentialiste », « la consolidation de l’État de droit » et la « dépatrimonialisation de la gestion publique »
Le professeur Maurice Soudieck Dione exhibe les trois tares qui empêchent le Sénégal de devenir une démocratie substantielle marquée par des rivalités autour des « idées, des projets et les programmes ». Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm hier, dimanche 6 novembre, l’enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a déploré la persistance des problématiques, de la « succession dans un système politique hyper présidentialiste », « de la consolidation de l’État de droit » et la « dépatrimonialisation de la gestion des affaires publiques ».
L a remise en cause permanente de certaines règles démocratiques avec notamment la problématique de la limitation des mandats présidentiels par les différents régimes qui se sont succédé au Sénégal n’est pas un fait isolé.
L’avis est du professeur Maurice Soudieck Dione. Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm (privée) hier, dimanche 6 novembre, l’enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis titulaire d’un doctorat sur le « processus d’institutionnalisation de la démocratie au Sénégal » a lié cette situation à « 3 faiblesses majeures » de la démocratie sénégalaise.
Il s’agit entre autres, de « la problématique de la succession dans un système politique hyper présidentialiste », de « la problématique de la consolidation de l’État de droit » et la « dé-patrimonialisation de la gestion des affaires publiques ». « Ces 3 problèmes de fond sont liés parce que le contrôle de l’appareil d’État vous assurait l’impunité auparavant. Aujourd’hui, avec les avancées du système électoral, il est difficile de contrôler l’appareil d’État à partir du contrôle du système électoral.
Et pourtant, on a toujours un système politique hyper présidentialiste qui favorise le piétinement des droits et libertés, notamment des droits de l’opposition, et qui favorise le clientélisme », explique l’invité du jour de l’émission Objection animée par notre confrère Baye Oumar Guèye.
Par ailleurs, l’enseignant-chercheur en Sciences politiques, toujours au sujet de l’impact de ces « 3 faiblesses majeures » dans la démocratie sénégalaise, explique qu’elles seraient également à l’origine de la confusion qu’entretiennent certains des dirigeants entre leurs ressources et celles de l’État. « Ce qui fait que les gouvernants sont quelque part prisonniers, otages de l’appareil d’État à travers les pratiques autoritaires qu’ils exercent, notamment sur l’opposition, d’une part, mais à travers également les pratiques néo patrimoniales, c’est à dire de gestion des affaires publiques comme dans la jouissance d’une chose personnelle, en ne faisant pas la différence entre les ressources de l’État et les ressources des dirigeants », a-t-il fait remarquer avant d’ajouter. « C’est cette forme de clientélisme du système politique qui fait qu’aujourd’hui, on est dans des schémas d’enrichissement personnel et qui donc fait que cela suscite des réflexes de cramponnement au pouvoir dans un contexte marqué par des tensions avec l’opposition. Des tensions qui s’expliquent par cette manière d’entrer en collision violente avec l’opposition en utilisant les moyens de l’État».
« 11 ELEPHANTS BLANCS DE MACKY SALL »
Malick Gakou du grand parti raille les 11 mesures du président de la République contre la vie chère
Le président du Grand parti se démarque des « 11 mesures pour la réduction de la cherté de la vie arrêtées » par le président de la République, Macky Sall, à l’issue du conseil spécial de la consommation qu’il a présidé le samedi 5 novembre dernier.
Dans une déclaration rendue publique hier, dimanche 6 novembre, Malick Gakou par ailleurs candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle de février 2024, a qualifié ces mesures de « 11 éléphants blancs de Macky Sall » « strictement statiques » qui « ne peuvent en aucune manière influer sur la baisse pompeusement déclarée des prix des denrées de première nécessité ».
Et pour cause estime-t-il, «sans une véritable politique de relance qui impulse en amont les nécessités de la production nationale pour freiner le processus chronique de décapitalisation de notre économie et surtout en renforçant le pouvoir d’achat des ménages, il sera impossible de réduire structurellement les coûts et les prix ».
Ainsi souligne l’ancien ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel : « Contrairement à la logique sans fondement économique de la fixation des prix d’autorité par le Président Macky Sall, le marché va traduire la réalité de ces derniers sur le terrain et il sera dès le début de cette semaine possible de le prouver ».
Pour conforter sa position sur l’inefficacité de ces 11 mesures annoncées par le chef de l’Etat pour inverser la forte tendance de la hausse des prix, le leader du Grand parti annonce une tournée des marchés ce mercredi 09 novembre pour une confrontation des réalités. « Si nous continuons à consommer ce que nous ne produisons pas et face à la conjoncture erratique des marchés mondiaux de la consommation, il nous sera impossible de réduire substantiellement les coûts de la vie pour soulager les populations », insiste encore Malick Gakou.
CE QUE DISAIT LA LOI DE 2014 SUR LE COÛT DU LOYER
Le texte qui était censé réguler une réduction obligatoire de 29% au maximum des loyers inférieurs à 150.000 FCFA, de 14% pour ceux compris entre 150.000 FCFA et 500.000 FCFA et de 4% sur les loyers supérieurs à 500.000 FCFA n’aura produit l’effet escompt
En 2014, le Parlement sénégalais, la XIIe législature, avait adopté une loi salutaire pour alléger les charges des locataires les plus pauvres. Le texte qui était censé réguler une réduction obligatoire de 29% au maximum des loyers inférieurs à 150.000 FCFA, de 14% pour ceux compris entre 150.000 FCFA et 500.000 FCFA et de 4% sur les loyers supérieurs à 500.000 FCFA n’aura produit l’effet escompté. Au contraire, cette loi, votée en urgence le 15 janvier et promulguée le 20 janvier 2014, aura été un échec, dans l’effectivité de son application.
Revenant sur cette loi N°01/ 2014 portant baisse des loyers n’ayant pas été calculés suivant la surface corrigée, le texte signé par l’ancien président Moustapha Niasse dispose : «L’Assemblée nationale, après en avoir délibéré, a adopté, en sa séance du mercredi 15 janvier 2014, selon la procédure d’urgence, la loi dont la teneur suit : Article premier.
- A compter de l’entrée en vigueur de la présente loi, les prix des loyers des baux à usage d’habitation, à l’exclusion de ceux dont la fixation a été obtenue suivant la méthode de la surface corrigée, sont baissés ainsi qu’il suit :
-loyers inférieurs à 150.000 frs : baisse de 29% ;
- loyers compris entre 150.000 frs à 500.000 frs : baisse de 14% ;
- loyers supérieurs à 500.000 frs : baisse de 4%.
Article 2. - La présente loi s’applique à tous les baux à usage d’habitation en cours.
Article 3.- Toute violation de la présente loi expose son auteur aux sanctions prévues par la loi n°81-21 du 25 juin 1981 réprimant la hausse illicite du loyer des locaux à usage d’habitation.»
11 DECISIONS EN 55 MESURES POUR ALLEGER LES SOUFFRANCES DES POPULATIONS
Le président de la République Macky Sall a présidé samedi dernier la réunion de concertation pour lutter contre la vie chère, en tenant compte de la volatilité des cours mondiaux, notamment des matières premières et des produits alimentaires
Le chef de l’Etat, Macky Sall a présidé samedi dernier au Palais la réunion de concertation pour la lutte contre la vie chère. A l’issue de cette rencontre avec les maillons du tissu économique et social, le président Sall a pris 11 décisions applicables en 55 mesures pour alléger les souffrances des populations à Dakar d’abord, à compter de ce lundi 7 novembre et, d’ici la fin du mois courant, dans les autres régions.
Le président de la République Macky Sall a présidé samedi dernier la réunion de concertation pour lutter contre la vie chère, en tenant compte de la volatilité des cours mondiaux, notamment des matières premières et des produits alimentaires. Au terme des échanges de concertations entre acteurs de la vie économique (gouvernement, horticulteurs, transporteurs, importateurs, commerçants grossistes et détaillants, consommateurs, riziculteurs, ferrailleurs, patronat, éleveurs, pécheurs, industriels), le chef de l’Etat a arrêté 11 batteries de mesures pour lutter contre la cherté de la vie afin de soulager les populations. Cette mesure présidentielle entraîne une baisse du kilogramme du riz brisé 100% indien qui passe de 350 à 325 francs, soit une baisse de 25 francs compte non tenu des 25 Francs qui ont été déjà pris en compte.
En réalité, c’est une baisse de 50 F, insiste le chef de l’Etat. Le litre d’huile passe de 1 200 à 1 100 francs, soit une baisse de 100F le litre. Pour le sucre, le kilogramme passe de 600 à 575 francs, soit une baisse de 25 francs. Pour l’oignon local, le kilogramme passe de 500 FCFA à 400 FCFA, soit une baisse de 100 FCFA. Et pour l’oignon importé, le kilogramme passe de 700 FCFA à 500 FCFA, soit une baisse de 200 FCFA. Pour la pomme de terre locale, le kilogramme passe de 600 FCFA à 400 FCFA, soit une baisse de 200 FCFA.
L’ALIMENTATION VOLAILLE ET LA VIANDE
Concernant l’aliment de volaille, le sac de l’aliment de volaille de 50 kg passe de 20.000 à 18.000 francs, soit une baisse de 2.000 francs. Pour le consommé volaille, le prix du poulet vif est désormais fixé à 2.500 francs avec un plafond à trois mille francs CFA. Pour la viande de bœuf, le kilogramme est passé de 4.000 à 3.600, soit une baisse de 400 Francs le kilogramme. Celui de la viande de mouton passe de 4.500 à 4.300, soit une baisse de 200 francs. A noter que le chef de l’Etat a constaté pour le faire remarquer que le prix du porc n’a pas été pris en compte dans les concertations. Une observation que certainement le ministre du Commerce prendra en charge dans la suite logique des concertations pour lutter contre la vie chère. Pour le lait végétal, le kilogramme passe de 3.000 à 2.750 francs CFA soit une baisse de 250 francs. A noter que le lait animal reste inchangé.
LE LOYER BAISSE A MINIMA DE 5% ET A MAXIMA 20%
Sur le loyer, le chef de l’Etat a pris les mesures suivantes en fonction des catégories. Ainsi donc, pour les loyers inférieurs à 300 000 FCFA, il sera appliqué une baisse de 20%. Pour ceux compris entre 300 000 FCFA à 500 000 FCFA, il sera appliqué une baisse de 10%. Et enfin 5% de baisse sur les loyers supérieurs à 500.000 francs CFA. Toutefois, il est à noter que la question du loyer à Dakar a fini de cristalliser les tensions, enregistrant une hausse de plus 200% depuis la dernière tentative de baisse ces dernières années, faisant ainsi de Dakar la capitale la plus chère d’Afrique de l’ouest derrière la Côte d’Ivoire. Comparativement aux matériaux de construction, dont les coûts n’ont augmenté que de 45% seulement. Pour ce qui concerne les agenciers immobiliers, le chef de l’Etat entrevoit une réduction des prix de la commission versée aux agences à montant égal à la moitié du mois de loyer. Le paiement de la caution est indiqué à raison du douzième du montant du deuxième mois. Et la suppression du loyer d’avance sur le paiement qui sera exigé à la fin du mois.
FRAIS SCOLAIRES ET UNIVERSITAIRES
S’agissant des frais scolaires et universitaires, la gratuité est instaurée pour l’élémentaire et le préscolaire dans le public. En ce qui concerne les frais d’inscription dans le moyen et le secondaire les frais sont désormais fixés à 3.000 francs CFA avec un plafond maximum de 5000 FCFA. Lequel devra être autorisé que par le conseil d’administration de l’école. Pour l’enseignement privé, une baisse de 10% est effectuée sur les frais d’inscription du préscolaire jusqu’au secondaire avec l’accord des acteurs, avec une interdiction de regrouper les paiements en début d’année. Pour le supérieur, une baisse allant de 5 à 10% est opérée sur les frais de scolarité d’enseignement privé supérieur.
LE FER A BETON
Pour le fer à béton, il est appliqué une baisse du fer local ou importé sur une fourchette comprise entre 50.000 à 100.000 FCFA selon le type et le diamètre du fer.
GARE AUX RECALCITRANTS
«Ce qui donne 11 décisions qui vont se traduire en 55 mesures entraînant de baisses immédiates jusqu’à lundi sur les produits de services de consommation courante et 112 mesures d’accompagnement destinées à accompagner la souveraineté alimentaire », a précisé le chef de l’État qui a bien insisté sur l’application stricte de ces mesures prises au terme des concertations sur la cherté de la vie. Le ministre du Commerce Abdou Karim Fofana qui a fait la présentation des résultats issus des différentes commissions de concertation ayant abouti à la décision du chef de l’Etat a prévenu tout récalcitrant. Pour tout bailleur, boutiquier ou grossiste, transporteur qui refuserait de se conforter aux décisions arrêtées se verrait la loi s’appliquer avec rigueur. Les consommateurs sont appelés à dénoncer en composant le numéro gratuit au 800 80 77 77. A préciser que les prix fixés ne concernent que Dakar. Pour les autres régions, les prix seront appliqués après la tenue des conseils régionaux dirigés les gouverneurs respectifs. Et ce, en tenant compte du coût du transport de ces produits. D’ici la fin du mois de novembre courant, toutes ces mesures entreront en vigueur sur tout territoire national.*