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23 août 2025
par Aminata Touré
TENTATIVE D'INTIMIDATION CONTRE MA PERSONNE
Je demande une audition publique collective de l’IGE des trois présidents du CESE. Rien ne saurait me détourer de mon objectif de partager avec mes concitoyens ma vision pour un Sénégal meilleur à la prochaine présidentielle
Deux jours après l’annonce de ma candidature à l’élection présidentielle de 2024, deux journaux de la place informent ce matin que j’aurais été épinglée par un rapport de l’IGE finalisé en mai 2022 et remis au président de la République qui a ensuite fait de moi la tête de liste de sa coalition aux élections législatives du 29 juillet 2022.
Je dénonce une information totalement fausse ayant pour seul but de de porter atteinte à mon honorabilité et par la même occasion créer un contre-feu à la gestion scandaleuse des 1 000 milliards des fonds Covid.
Pour démontrer aux yeux des Sénégalais que le Conseil Économique, Social et Environnemental n’a jamais été aussi bien géré que sous ma présidence, je demande une audition publique collective de l’Inspection Général d’Etat des trois présidents du CESE nommés par le président Macky Sall à savoir Mme Aminata Tall qui a exercé pendant 6 ans, moi-même, Aminata Touré qui ai exercé pendant 1 an et 4 mois et l’actuel président du CESE, M. Idrissa Seck en poste depuis deux ans et deux mois. Chacun de nous viendrait avec ses documents comptables en main et se prêterait sans réserve aux questionnements de l’IGE en présence de la presse nationale et internationale et sous l’appréciation des Sénégalais.
Cette technique d’intimidation ancienne ne saurait nullement m’impressionner. Je rappelle que le président Macky Sall, lui-même a fait l’objet en 2011 d’accusation de détournement de 7 milliards du fonds Taiwanais et a été convoqué au commissariat de police du Plateau pour être entendu sur une accusation de blanchiment. Rien ne saurait me détourer de mon objectif de partager avec mes concitoyens sénégalais ma vision pour un Sénégal meilleur à l’occasion de la prochaine élection présidentielle de février 2O24 à laquelle le président Macky Sall ne participera selon les dispositions sans équivoque de la Constitution et comme il s’y est engagé publiquement.
Dans l’attente de cette audition publique collective de l’IGE avec mon prédécesseur et mon successeur à la tête du CESE, nous demandons que la lumière soit faite sans délai sur la gestion des 1 000 milliards du Covid et que les coupables soient traduits sans délai devant la loi.
Aminata Touré est députée, candidate à l’élection présidentielle de 2024.
NOUVEAU REBONDISSEMENT !
Le directeur de publication de Dakar Matin a réagi à travers un communiqué pour expliquer sa nouvelle posture qui est de ne plus parler du dossier le concernant et des forces de sécurité
Le directeur de publication de Dakar Matin a réagi à travers un communiqué pour expliquer sa nouvelle posture qui est de ne plus parler du dossier le concernant et des forces de sécurité, mais aussi l’influence exercée par ses proches pour lui faire prendre cette nouvelle décision. Emediasn publie in extenso la lettre.
Chers sénégalais
Face à la tournure de mon dossier judiciaire avec ma nouvelle arrestation, j’avais sollicité mes avocats sur la meilleure manière de clore ce dossier.
Ils m’ont suggéré de faire un engagement écrit pour ne plus parler du dossier conformément aux exigences du contrôle judiciaire.
J’estime par ailleurs que je n’ai jamais violé ce contrôle judiciaire.
Ma famille, des parents et des amis m’ont mis également la pression pour sauver ma santé très fragile.
C’est sur mon lit d’hôpital que j’ai rédigé de bonne foi cet engagement en ces termes : « Suite à la demande de ma famille, de mes parents, de mes avocats, je m’engage à ne plus parler du dossier judiciaire me concernant et son environnement. Mais également des forces de défense et de sécurité et des autorités qui les incarnent jusqu’au règlement définitif du dossier ».
Cet engagement, le ministre de la Justice est au courant de même que le Procureur de la République. Car c’est sur cette base qu’une nouvelle demande de liberté provisoire a été introduite.
Je prends acte de la décision du Procureur et invite l’opinion à trancher qui a été véritablement un « homme d’honneur ».
Ils sont déterminés à me liquider. Je suis autant déterminé à mourir dignement.
Merci aux nombreux sénégalais épris de justice qui me manifestent leur soutien dans cette douloureuse épreuve.
Que Dieu veille sur ma famille.
Pape Alé Niang depuis son lit d’hôpital.
Yalla nala yalla takhawou ba nga deloussi sa ndiabot
LE CAP PASSE A LA VITESSE SUPERIEURE
User de tous moyens pour mener le combat de la libération du confère Pape Alé Niang. C'est sans doute le motif de cette nouvelle stratégie de la coordination des association de presse. Pour ce faire un nouveau plan d'action a été convenu.
Une veillée nocturne à la Maison de la presse Babacar Touré, vendredi prochain, suivi d’un sit in devant l’hôpital Principal de Dakar, le lendemain samedi. C’est la résolution dévoilée ce mercredi 4 janvier 2023, à l’occasion du 3e Conseil de presse, à l’initiative de la Coordination des associations de presse (Cap), soutenue par des représentants de la société civile, de Reporters sans frontières, et plusieurs autres organisations syndicales. L’honorable député Guy Marius Sagna, présent, a revêtu son manteau d’activiste.
Mamadou Thior, président du Cored : « Nous sommes déterminés »
« La semaine dernière, c’était un peu le découragement dans les rangs. Nous avons entendu tout et n’importe quoi comme quoi ‘’nous avons abandonné’’ notre confrère à son sort. Ce qui n’est pas vrai. Parce qu’il y a des gens qui sont dans cette lutte par conviction. Qu’il neige ou qu’il vente, ils sont dedans. Quelqu’un comme Ibrahima Lissa Faye est un noyau dur. Parce que nous croyons à la liberté d’expression et à la liberté de presse. Il faut reconnaître qu’elle est fortement chahutée en ce moment au Sénégal. Nous sommes prêts à tout pour obtenir gain de cause ».
La crainte de Seydi Gassama
« Certains médias internationaux ont essayé d’accréditer la thèse selon laquelle la presse sénégalaise a abandonné Pape Alé Niang. Nous parlons avec les journalistes, les responsables des syndicats de journalistes, et nous savons que la presse sénégalaise n’a pas abandonné Pape Alé Niang. Sans les médias, les combats que nous menons n’auront aucun écho. Nous avons besoin dans ce pays d’une presse libre et d’une presse forte. Un journaliste, il est dans l’action, il cherche l’information. Il peut être manipulé à son corps défendant. Mais, cela ne constitue pas une raison pour qu’on attaque un journaliste et qu’on le mette en prison. Comme c’est le cas pour Pape Alé Niang. C’est inacceptable. Nous devons rester mobilisés. Nous devons le dénoncer au niveau national et international. Depuis dimanche, j’ai sorti de congé la plupart de mes collègues parce que la situation de Pape Alé devient critique. Je voudrais dénoncer ce narratif qui est tenu par des ministres qui disent que Pape Alé se porte bien. Rien ne lui arrive. Il est à l’hôpital, dans une cabine payée 140 000 F CFA par jour, par l’État. C’est honteux ce langage. Quelqu’un qui est resté un mois sans manger ne peut pas se porter bien. Notre crainte, c’est qu’on va laisser Pape Alé Niang languir. Ils ne le laisseront pas mourir, ils savent ce que cela leur coûtera. Mais, ils vont le laisser languir aussi longtemps que possible, de sorte que lorsqu’il sera libéré, il va passer le reste de sa vie à soigner les séquelles de sa grève de la faim ».
Guy Marius Sagna prévient : « Nous n’accepterons pas qu’on convoque l’arrêté Ousmane Ngom »
« S’il y a des gens ici qui doutent de l’innocence de Pape Alé Niang, de l’injustice de la justice sénégalaise, je vous rappelle que moi Guy Marius Sagna, j’ai quatre liberté provisoire sur la tête. La dernière fois que j’ai été emprisonné à la prison du Camp pénal, je suis sorti de cette prison, après trois mois passés, avec une liberté provisoire sans l’avoir demandé, sans avoir signé le document. Cela veut dire qu’on m’a fait sortir parce qu’il fallait que je sorte. Les Sénégalais s’étaient mobilisés massivement, passant devant la prison, pour exiger ma libération. C’est pourquoi nous devons nous mobiliser massivement pour la libération de Pape Alé Niang. Le Frapp a déposé hier sur la table du Préfet de Dakar une lettre l’informant que samedi nous allons faire une manifestation devant l’hôpital où se trouve Pape Alé Niang. La Cour de justice de la Cedeao a dit à l’État du Sénégal que l’arrêté Ousmane Ngom est illégale. Nous n’accepterons pas qu’on convoque l’arrêté Ousmane Ngom pour nous empêcher de manifester ».
« La Maison de la presse doit être le camp de base de la lutte », (Demba Ndiaye)
« J’estime que la Maison de la presse devrait être le camp de base de la lutte. En venant, j’ai vu le nom de Babacar Touré. Il devrait y avoir un grand bandeau qui fait le tour, en noir et rouge, et écrit ‘’Libérez Pape Alé Niang’’. Les gens qui l’ont mis en prison passent sur la Corniche. Il faut qu’ils aient l’urticaire. Il ne faut pas les laisser digérer. Il faut étendre la lutte. Cette ville doit être placardée de Pape Alé ».
L’appel de Diatou Cissé
« Je suis malade mais j’ai tenu à être là. Pourquoi ? Je fais partie de la profession, mais surtout je suis convaincue que la justice n’est pas que répression. C’est quoi le projet ? Ce qui m’étonne, c’est qu’un mort ne peut pas être jugé. Si la finalité est de juger Pape Alé, le bon sens commande de lui accorder la liberté provisoire pour qu’il puisse être présent à son procès. Actuellement, il est très mal en point. J’en appelle à l’aspect pédagogique de la justice, qui veut qu’on puisse entendre quelqu’un qui jouisse de toutes ses facultés mentales, physique et intellectuelles ».
ABDOULAYE BATHILY SERMONNE LES CHEFS D'ÉTATS AFRICAINS
Le chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily, déconseille aux présidents africains qui veulent un troisième mandat de tenter le coup.
Le chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily, déconseille aux présidents africains qui veulent un troisième mandat de tenter le coup.
Dans un entretien qu'il a accordé à Jeune Afrique, M. Bathily précise : ‘’Il faut savoir partir que c’est une question de principe’’. Il ajoute dans la foulée qu’on ne touche pas aux Constitutions. ‘’En Afrique, dit-il, les membres de l’entourage d’un président les inciteront toujours à se maintenir au pouvoir. Ils disent : « restez, sinon ce sera le chaos. » », déplore-t-il.
Mais, les prévient-il, « la vérité, c’est que ce sont eux qui ont beaucoup à perdre et qui en oublient l’intérêt de leur pays ». En effet, il conseille à Macky Sall et Cie de s’inspirer du Président Julius Nyerere. « Quand il a décidé qu’il était temps pour lui de se retirer [en 1985], le Tanzanien Julius Nyerere n’a pas consulté son parti. Il a pris cette décision seul, pour ne pas prêter le flanc aux pressions », rappelle-t-il.
Quid des conseils qu’il avait donnés à Blaise Compaoré ? « Pour ma part, j’ai analysé la situation au Burkina ; j’en ai conclu qu’il n’était pas possible de modifier la Constitution, parce que les conditions n’étaient pas réunies pour faire du forcing, et il était de mon devoir de le faire savoir à Blaise Compaoré, que je connaissais depuis longtemps. »
MIMI TOURÉ ÉPINGLÉE PAR L'IGE
L’ancienne présidente du Cese ne serait pas exempte de tout reproche sur sa gestion lors de son passage à la tête l’institution si l’on se réfère à la lettre adressée par l'IGE au président Sall au terme de sa mission
Aminata Touré épinglée par l’Ige. Dans une lettre confidentielle adressée au chef de l’Etat et parcourue par «L’As», une mission de l’Inspection Générale d’Etat (Ige) dirigée par Pape Ousmane Guèye a fouillé la gestion de Aminata Touré lors de son passage à la tête du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) et y a décelé des dysfonctionnements au niveau des dépenses. Un montant de 2.136.548.818 milliards de francs CFA décaissé a été orienté vers des destinations inconnues.
L’ancienne présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental(Cese), Aminata Touré, ne serait pas exempte de tout reproche sur sa gestion lors de son passage à la tête l’institution si l’on se réfère à la lettre que l’Ige a adressée au Président Sall au terme de sa mission entamée en février 2020. Selon des informations contenues dans cette note «confidentielle adressée à la plus haute autorité», il y a bien des dysfonctionnements sur la manière dont l’argent appartenant au Cese a été dépensé quand Mimi Touré était aux commandes. D’après le document, l’Inspection Générale d’Etat(Ige) qui a procédé à la vérification administrative et financière de sa gestion du Cese a «décelé que la somme de 2.136.548.818 a été budgétisée et exécutée dans les conditions non conformes à la règlementation et orientée vers des destinations inconnues». Par Ordre de mission N°00024/PR.CAB.IGE du 02 décembre 2020, la mission de l’Ige a été dirigée Pape Ousmane Guèye qui était accompagné dans ce travail par Mouhamadou Lamine Diallo, Ahmadou Tall Yade, Mor Fall, etc.
Sur ces 2.136.548.818 FCFA, renseignent nos sources, les vérificateurs soulignent que la somme de 1.481.000.000 a été retirée en liquide et remise directement à la présidente du Cese par le biais de l’agent comptable qui a déclaré aux vérificateurs que «la destination de l’argent était laissée à l’appréciation exclusive de la Présidente» et du DAF qui ajoutera que «l’argent était remis à la Présidente sans aucune décharge». «Ainsi par exemple, 100.000.000 FCFA seront retirés le 31 janvier 2020, 60.000.000 FCFA le 28 février 2020, 120.000.000 FCFA le 07 avril 2020, 120.000.000 FCFA le 25 mai 2020. Face à la gravité de la situation, les vérificateurs se retrouvent dans l’obligation de faire une note d’étape pour alerter. Une note d’étape est produite parce que les règles de fonctionnement de l’IGE prévoient que ‘’si au cours de l’exécution de sa mission, l’Inspecteur Général d’Etat constate des faits suffisamment graves qui nécessitent la prise de mesures urgentes pour sauvegarder les intérêts de l’Etat, il doit en informer dans les meilleurs délais, par un rapport ou une note d’étape le chef de l’Etat», explique-t-elle.
PLUS DE 150 MILLIONS DISTRIBUES A DES ORGANES DE PRESSE POUR SON IMAGE….
Dans la même veine, la note relève «une élaboration et une exécution du budget en marge des lois et règlements ayant entrainés des fonds budgétisés et dépensés vers des destinations inconnues», «une violation systématique des règles applicables en matière de passation et d’exécution des marchés publics» et une «signature et(un) paiement de contrat de communication sans intérêts ni contrepartie pour le Cese», c’est-à-dire 150.000.000 FCFA dépensés pour l’image de la présidente Aminata Touré. Plusieurs organes de presse dont des sites internet (L'As n'en fait pas partie) ont bénéficié de cet argent. «Les Fonds budgétisés et dépensés vers des destinations inconnues l’ont été dans des rubriques créées de toutes pièces comme Fonds d’intervention sociale qui a englouti 1.020.000.000 FCFA, Œuvres sociales pour 642.205.510 FCFA et Aides et secours pour 474.343.309 FCFA. Selon les auditeurs, le Cese s’est permis la création de sous compte que ne prévoit pas le plan comptable de l’Etat. Le Cese a créé des sous comptes-Œuvres sociales (642.205.510 FCFA) et Aides et secours (474.343.309 FCFA).
En résumé, les vérificateurs ont constaté que Aminata Toute, agissant en qualité d’ordonnateur du budget, a donné des ordres de paiement à l’agent comptable sans aucun service fait en contrepartie et des fins qui lui sont personnelles comme dans la communication où 157.880.590 FCFA pour son image ont été dépensés, ajoute la source. Avec ce rapport accablant, l’ancien Premier ministre Aminata Touré aura du mal à convaincre les sénégalais qu’elle est plus vertueuse que les libéraux (Karim Wade et Cie) qu’elle a traqués ou encore les apristes ( les ministres épinglés dans le dernier rapport de la cour des comptes) qu’elle veut traduire devant la haut cour de justice. Nous avons tenté de recueillir sa réaction en lui envoyant un message, mais elle n’avait pas rappelé jusqu’au moment où nous mettions sous presse.
L’ENSEIGNANT BASSIROU MBAYE TUÉ PARLE FILS DE SON TUTEUR
Le Sadef et le Sudes condamnent et exigent une enquête sur cet assassinat
Les élèves de l’école Théophile Turpin à Ndiaffate, dans le département de Kaolack, vont devoir terminer l’année scolaire sans leur maitre de Cm2, Bassirou Mbaye, tué hier. Les syndicalistes exigent de l’Etat une meilleure protection des enseignants et la lumière sur cette affaire. Ils demandent à leurs collègues d’observer une «journée morte» aujourd’hui, et un débrayage vendredi prochain.
C’est le coordonnateur du Syndicat unique des enseignants du Sénégal (SUDES) de la section de Kaolack qui a donné l’information concernant la mort de l’enseignant Bassirou Mbaye servant à l’école Théophile Turpin. Selon lui, le défunt vivait dans la maison du père de son présumé meurtrier depuis plus de 16 ans. Il ajoute que le paternel du meurtrier vouait une grande confiance à Bassirou Mbaye, jusqu’à lui confier ses affaires. Mamadou Moustapha Dieng explique que Mbaye était de nature sérieuse et travailleuse, Bassirou avait fini par gagner la confiance du papa du meurtrier, qui lui avait confié ses affaires. ‘’Le présumé meurtrier avait en charge la vente du lait caillé dans le verger de son père. Jeudi dernier, ils ont fait l’état des comptes et Bassirou a constaté un énorme trou dans les recettes. Bassirou Mbaye a fait part des irrégularités décelées au vieux. Ce dernier a chassé son fils de l’entreprise. Ce qui n’a pas été du goût du présumé meurtrier’’. Il explique que c’est suite à cela qu’il a proféré des menaces de mort contre l’enseignant, qui s’en est ouvert à la tante du présumé meurtrier. « Vendredi dernier, le meurtrier s’est introduit dans la chambre de la victime et lui a asséné des coups de gourdin. Évacué à l’hôpital de Kaolack, il sera transféré à Dakar où il succombera d’un traumatisme crânien », raconte avec amertume M. Dieng. L’enseignant laisse derrière lui une femme et deux enfants. Les années passent, mais la saignée continue. Encore une agression perpétrée sur un enseignant en activité ! Bassirou Mbaye, maitre d’une classe de Cm2, a été victime d’une agression physique mortelle. En service à Ndiafatte, plus précisément à l’école Théophile Turpin de l’IEF (Inspection de l’Education et de la Formation) de Kaolack département, l’enseignant a été agressé jusqu’à ce que mort s’ensuive dans sa chambre.
La réaction de ses camarades ne s’est pas fait attendre. «C’est la énième fois que des enseignants sont agressés et tués. Un enseignant émérite qui tenait une classe de CM2 et qui chaque année faisait d’excellents résultats a été agressé dans sa chambre jusqu’à ce que mort s’en suive, c’est un acte criminel que nous condamnons», s’est indigné le secrétaire général national du Sadef, Mbaye Sarr. Le Sadef tout comme le Sudes disent condamner «vigoureusement ce meurtre odieux, ignoble et injustifiable». Selon le secrétaire national du Sudes, depuis quelques temps les soldats de la craie sont devenus «la cible de jeunes écervelés et pour qui ôter la vie est assimilé à un jeu». Une saignée à couper à partir de la racine ! C’est ce que réclament les syndicalistes qui demandent au gouvernement d’assurer la protection de tous les enseignants sur toute l’étendue du territoire national. Ils exigent surtout «justice» pour ce «valeureux soldat qui vient de tomber dans le champ du savoir, abattu par l’incurie de ceux à qui il venait apporter la lumière». Pour cela, ils demandent à l’Etat d’ouvrir une enquête et de faire la lumière faire sur cet acte ignoble. Et aussi que le bourreau de leur camarade soit puni conformément aux lois et règlements en vigueur dans ce pays afin que de tels actes ne soient plus perpétrés contre des enseignants.
Pour une «journée morte» et... un débrayage
En attendant, le Sadef demande à tous les enseignants d’observer dès aujourd’hui une «journée morte» dans toutes les écoles au niveau national. Ce, dit-il, en guise de protestation contre cet «acte criminel» perpétré sur Bassirou Mbaye. Les militants du Sudes, pour leur part, invitent leurs camarades à un débrayage vendredi prochain à partir de 11 heures et, surtout d’organiser des «moments prières pour Bassirou Mbaye et pour tous les autres collègues victimes d’agressions».
Pape Alé Niang préfère mourir en prison que dans un hôpital
Il y a eu une levée de boucliers depuis l’annonce de la dégradation de son état de santé. Mais Pape Alé Niang dit vivre de manière «stoïque l’abominable épreuve qu’on lui inflige pour un dessein non encore avoué ». Dans une note, le journaliste d’investigation informe l’opinion publique nationale et internationale que face aux auteurs de son emprisonnement injuste et arbitraire, il préfère mourir dignement dans la prison de Rebeuss que dans un hôpital. Le directeur de publication de Dakarmatin rappelle la citation d’un célèbre penseur qui disait qu’il ne faut pas avoir peur de la mort, mais du néant. Il se réjouit que sa vie n’ait pas été un néant car dans l’exercice de son métier, il dit avoir toujours posé, et de manière permanente, des actes pour défendre objectivement et exclusivement le peuple sénégalais. Ainsi Pape Alé Niang sollicite des prières des Sénégalais et confie sa vie au Bon Dieu, l’Unique et Véritable Juge.
Manifestation de Frapp pour la libération de Pape Alé Niang
Restons sur l’affaire Pape Alé Niang pour dire que les activistes vont manifester samedi pour la libération du journaliste. Dans un communiqué, Frapp informe avoir déposé une lettre d'information hier sur la table du préfet de Dakar, l'informant d'un rassemblement devant l'hôpital Principal de Dakar, samedi prochain à partir de 09h, pour exiger la libération du journaliste Pape Alé Niang arbitrairement emprisonné par le président Macky Sall. Quand l'essentiel est en danger, se lever est un devoir, écrivent-ils. A les en croire, la vie de Pape Alé Niang est mise en danger par le président Macky Sall.
Un enseignant tué par un jeune à Ndiaffate
Fin de mission pour l’enseignant Bassirou Mbaye en service à Ndiaffate, dans le département de Kaolack. Sa vie a été abrégée par le jeune P. Ch. Kandji, un neveu de son tuteur et agé d’une trentaine d’années. Il nous revient, de sources concordantes, que le présumé meurtrier nourrissait une jalousie à l’endroit de l’enseignant qui était devenu l’homme de confiance de son oncle. Les deux protagonistes se regardaient en chiens de faïence dans la maison. Avant que les choses ne dégénèrent, Bassirou Mbaye a eu la courtoisie de s’en ouvrir à son tuteur. Ce dernier invite son neveu à son verger pour arrondir les angles avec l’enseignant. Mais P. Ch. Kandji qui était animé par le désir de vengeance ne voulait rien entendre. Il a d’ailleurs offensé, nous dit-on, son oncle en soutenant qu’il n’allait pas répondre à son invitation s’il savait qu’il intervenait sur son différend avec l’enseignant. Il a même menacé de corriger Bassirou Mbaye. Après avoir bien mûri son plan, P. Ch. Kandji surprend l’enseignant en train de corriger des copies. Il lui assène plusieurs coups et le sang gicle. Après son forfait, le présumé meurtrier alerte la famille qu’il a tué Bassirou Mbaye qui gisait dans une mare de sang. Plongé dans le coma, l’enseignant est évacué à l’hôpital. C’est finalement hier qu’il a rendu l’âme, laissant derrière lui son épouse et deux enfants. Le présumé meurtrier en fuite est activement recherché. La gendarmerie de Ndiaffate a ouvert une enquête.
Débrayage du Sudes pour la mémoire de Bassirou Mbaye
Restons sur le meurtre de l’enseignant qui a suscité la colère du Sudes. Le secrétariat national du Sudes qui vient d´apprendre le meurtre odieux et injustifiable de Bassirou Mbaye en service à Ndiaffate, dénonce cette énième agression sur les enseignants qui n'ont pourtant d’ambitions que de traquer partout et d´exterminer l´ignorance. Mais voilà que depuis un certain moment, regrette le syndicat, ils sont la cible de jeunes écervelés et pour qui, ôter la vie est assimilé à un jeu. Le Sudes avertit que cela ne peut plus continuer. De ce fait, le secrétariat national ainsi les militants réclament justice pour ce valeureux soldat qui vient de tomber dans le champ du savoir, abattu par l´incurie de l´un de ceux à qui il venait apporter la lumière. Aussi, le Sudes exige du gouvernement d'assurer la protection de tous les enseignants partout sur le territoire national. Le syndicat demande à tous les enseignants d'observer un débrayage le vendredi 06 janvier à partir de 11h et d'organiser des prières pour la mémoire de Bassirou Mbaye, dans l´enceinte des établissements.
Le collectif «Sunu'y Milyaar du Rees» déterminé à poursuivre la lutte
Lors de la rencontre du chef du gouvernement avec le collectif «Sunu'y Milyaar du Rees» Aliou Sané de Y en a marre indique que la société civile dans son ensemble est déterminée à poursuivre la lutte pour que la lumière soit faite sur les fonds Force Covid19.Il s’est réjoui de l’opportunité qu’ils ont eue pour étaler les préoccupations des Sénégalais devant le gouvernement du Sénégal. Le coordonnateur national de Y en a marre cite entre autres sujets évoqués, la libération de tous les détenus politiques, notamment, le journaliste Pape Alé Niang, la question de la 3e candidature du Président Macky Sall. Aliou Sané a eu l’occasion de rappeler au ministre de la justice, Ismaïla Madior Fall présent à la rencontre, ses sorties médiatiques en soutenant l’impossibilité pour Macky Sall de briguer un troisième mandat.
Plainte contre le journaliste Ibrahima Lissa Faye
Le directeur de publication du site Pressafrik est également dans le viseur de la justice. Il a reçu lundi soir par voie d’huissier une citation directe du sieur Aliou Fall, un responsable de la coalition Yewwi Askan wi de Louga, pour un article publié le 2 août 2022. Ibrahima Lissa Faye est surpris même par la citation. Parce que, dit-il, le texte incriminé a été supprimé 15 mn après sa publication, quand le Président de la CEDA de Louga lui avait donné les résultats du scrutin à Syer. Non seulement il avait supprimé le texte du site et de ses plateformes sociales, mais il a fait une note d’excuse sur Facebook le 2 août. Il soupçonne qu’on lui cherche des poux. Ce qui l’étonne, c’est juste pourquoi Aliou Fall n’a pas porté plainte depuis août 2022, et qu’il ait attendu jusqu’à maintenant pour l’assigner à comparaître. Mais M. Faye, au front pour la libération de Pape Alé Niang, n’est nullement ébranlé par la plainte, dit-il. Il rappelle que depuis plus de 23 ans, il exerce ce métier de manière professionnelle et qu’il n’a jamais reçu une plainte. Ce n’est pas maintenant que je vais flancher, prévient-il.
Assane Ndiaye tente d’assouvir sa libido sur une fille de 15 ans
Agé de vingt-deux ans et habitant au village de Thiourour, commune de Coki, Assane Ndiaye risque de comparaître devant la chambre criminelle de Louga. Le 13 décembre, ce jeune cultivateur a jeté son dévolu sur M. S., une jeune fille de quinze ans. Armé de machette et en train de conduire son troupeau, il aperçut de loin la fille qui se rendait au marché de Bélel Diop. Ayant surpris la fille, il l’a prise par le collet pour l'entraîner dans la brousse. A l’abri des regards indiscrets, Assane l’a sommée de se déshabiller. Mais M. S. lui oppose un niet catégorique et Assane entre alors dans une colère noire. Il donne quelques gifles à la gamine qui s’exécute. Alors il la renverse sur les herbes mortes et ôte son pantalon. Sachant qu’elle allait être violée, M. S. se débat de toutes ses forces et crie au secours. Ses cris sont entendus par le nommé Ahmed Ndiaye et ses camarades qui passaient dans les parages. Lorsque ces derniers débarquent sur les lieux pour porter secours à la fillette, Assane Ndiaye prend ses jambes à son cou. Ahmed et ses amis se lancent aussitôt à sa poursuite avant de perdre sa trace au bout d’une cinquantaine de mètres. C’est ainsi que M. S. est conduite chez elle dans un piteux état. Après avoir fait consulter son enfant, la mère de M. S. est allée déposer une plainte contre X à la brigade de gendarmerie de Coki. Mais l’enquête menée par les gendarmes a abouti à l’arrestation du cultivateur Assane Ndiaye que M. S. a identifié. Au terme de sa garde à vue, il a été présenté au juge d’instruction qui l’a placé sous mandat de dépôt à la prison de Louga, après l’avoir inculpé de détention illégale d’arme blanche et de tentative de viol sur une mineure de moins de seize années.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
PAPE ALÉ NIANG, UN DESTIN DE BOBBY SANDS ?
Devant la détermination du patron de Dakar Matin d’aller jusqu’au bout de sa diète afin de protester contre sa détention arbitraire, le pire est à redouter. En réalité, Macky Sall voit à travers le journaliste Ousmane Sonko ; l’homme qui hante ses nuits
Le 05 mai 1981 mourait, au terme de souffrances indicibles, à la prison de Maze, à Belfast, le détenu nationaliste nord-irlandais Bobby Sands. Il avait 27 ans. Ce membre de l’IRA (Armée républicaine irlandaise), élu député pendant qu’il purgeait une peine de 14 ans de prison pour lutte armée, avait entamé une grève de la faim deux mois plus tôt pour exiger, en sa faveur et celle de ses codétenus, le statut de prisonniers politiques. Il est mort défiguré par la faim, sourd et aveugle au terme de 66 jours de grève de la faim. Au 54ème jour de sa diète, déjà, il ne pesait plus que 44 kilogrammes et, pour éviter que ses os ne transpercent son corps, on l’avait enveloppé d’une épaisse couverture.
Malgré les appels à l’assouplissement du monde entier, notamment du Pape, la Première ministre britannique de l’époque, Margaret Thatcher, surnommée la Dame de fer ou Iron Lady, était demeurée inflexible, refusant de considérer Bobby Sands et ses camarades comme des prisonniers politiques et ne voyant en eux que des « terroristes ».
A la mort de Sands, d’autres de ses compagnons de détention ont pris le relais les uns à la suite des autres, refusant de s’alimenter jusqu’à ce que mort s’ensuivit. Ainsi, neuf autres militants de l’Ira, dont John McDonnell et Martin Hurson, ont succombé à la faim après Bobby Sands. Cette grève de la faim en série, fortement médiatisée, avait ému le monde entier admiratif devant le courage de ces jeunes gens qui avaient accepté de consentir le sacrifice suprême, dans des conditions extrêmement douloureuses, pour le triomphe de leur cause.
Pour la petite histoire, Margaret Thatcher, cette Dame de fer extrêmement dure et sans pitié qui reconvertît au forceps le secteur de la sidérurgie britannique au prix de milliers de licenciements et d’autant de drames familiaux, qui déclara la guerre à l’Argentine pour reprendre l’archipel des Malouines (Falklands pour les Britanniques) avec là aussi des centaines de soldats tués de part et d’autre — rien que le bombardement du Général Belgrano, le navire amiral de la flotte argentine par la Royal Navy avait fait quelque 800 morts —, cette dame au cœur de pierre, donc, fut pourtant celle là même que l’on vit pleurer à chaude larmes lorsque son fils, pilote de course, se perdit dans le désert du Sahara en participant au rallye Paris-Dakar !
La tragique histoire de Bobby Sands, qui m’avait beaucoup ému à l’époque, m’est revenue à l’esprit lorsque j’ai appris que notre confrère Pape Alé Niang est dans un état critique après avoir observé une grève de la faim durant plus de trois semaines en tout. Une grève il est vraie interrompue lorsqu’il avait obtenu une liberté provisoire durant une semaine à peine. Devant l’obstination et la détermination du patron du site « Dakar Matin » d’aller jusqu’au bout de sa diète destinée à protester contre sa détention arbitraire, le pire est à redouter. Surtout qu’en face, le président de la République, faisant montre de la même intransigeance que l’alors Première ministre britannique Margaret Thatcher reste lui aussi sourd à tout appel, autiste et n’entend pas faire preuve de la moindre magnanimité. Un véritable « lion sourd » (Gainde gu tëx) comme disent les Ouolofs ! Sa haine dans cette affaire est d’autant plus grande qu’en réalité, à travers Pape Alé Niang, il voit Ousmane Sonko, c’est-à-dire l’homme qui hante ses nuits ! Et sans doute aussi ses jours. Un homme avec qui il a engagé un Mortal Kombat qui se terminera par la mort de l’un ou de l’autre, si ce n’est des deux au profit d’un troisième larron comme nous le soutenions il y a quelques mois dans ces mêmes colonnes.
Sous ce rapport, le « crime » de Pape Alé Niang mais aussi des 21 autres personnes, majoritairement des jeunes gens (parmi lesquelles une pauvre mère de famille !) qui croupissent actuellement en prison c’est évidemment d’avoir choisi le mauvais camp, celui de l’actuel opposant numéro 1 au pouvoir en place. Pour des faits bénins — voire carrément en l’absence de faits ! —, ils ont été jetés en prison sous des qualifications volontairement corsées et aggravées (on a même parlé de terrorisme !), pour les briser et dissuader quiconque voudrait s’engager plus avant pour le compte du leader de Pastef. Autrement dit, ils sont des otages du régime qui nous gouverne depuis 2012 et qui veut visiblement jouer les prolongations en 2024.
Un « lion qui dort » qui plus est sourd !
C’est évidemment pourquoi le cas de notre confrère n’est pas simple. Beaucoup de journalistes, prenant prétexte de la proximité de Pape Alé Niang avec Ousmane Sonko, refusent de se mobiliser en sa faveur même si, de mon point de vue, et fort heureusement, la majorité de la profession est ulcérée par cette détention arbitraire qui, par-delà la personne du patron de « Dakar Matin », vise une certaine forme de pratique du journalisme dans notre pays. C’est-à-dire celle-là même qui refuse de faire du griotisme, de s’agenouiller, de lécher les pouvoirs publics. Celle-là qui fait dans l’investigation et débusque les gros cafards que le régime veut cacher dans ses placards. A ceux-là gare, l’arsenal répressif et les lois liberticides genre diffusion de fausses nouvelles, violation du secret-défense et autres sont ressortis comme une épée de Damoclès susceptible de s’abattre sur la tête de tout journaliste mal-pensant. C’est pourquoi, le combat pour la libération de Pape Alé Niang est bien le nôtre. Il faut se mobiliser sans toutefois se faire beaucoup d’illusions quant aux chances de succès de ce combat car Macky Sall n’est ni Abdou Diouf, ni Abdoulaye Wade, autrement dit des présidents à qui l’on pouvait parler. Intraitable, il ira jusqu’au bout. Nous avons parlé plus haut de « lion sourd ». En réalité, cette surdité n’est que partielle car le Président est sensible aux arguments des courtisans qui viennent lui tenir à peu près ce langage : « Ô César, toi l’Illustrissime et le Brillantissime, toi le Puissantissime qui tutoie le Ciel, toi le maître de l’Univers et des Horloges, Toi qui as fait passer ce fichu pays de l’Indigence à l’Emergence, toi sous le magistère duquel nos Lions ont gagné la Can et sous le règne le Sénégal va devenir un Emirat pétrolier et Gazier, Ô Majesté, écrase donc cette vermine qui veut ternir l’éclat de ton règne ! » Pour son malheur, PAN fait partie de cette vermine. A ces mots, nul doute que notre Roi de la forêt a réfréné une envie de dire à Pape Alé Niang, comme dans la fable « Le Lion et le Moucheron » de La Fontaine : « Va t’en chétif insecte, excrément de la terre ! »
Car la raison du plus fort a toujours été la meilleure, surtout dans nos démocraties tropicales où la religion du Prince est celle de ses juges qui emprisonnent et libèrent selon son bon plaisir. Pape Alé Niang doit donc rester fort et tenir pour le salut et l’honneur de la profession. Jusqu’au sacrifice suprême que fit Bobby Sands ?
Ndlr : Ce sont sans doute aussi les mêmes courtisans qui ont dû convaincre notre César que le carnage gravissime débusqué par la Cour des comptes à propos de l’argent de la Force Covid…ne méritait pas plus qu’une phrase dans son discours de fin d’année !
VERS UN PROGRAMME DE CONSTRUCTION DE MARCHES
Le gouvernement travaille à la mise en place prochaine d'un vaste programme d'érection de marchés répondant aux exigences de la pratique moderne du commerce selon le ministre en charge du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprise
Dakar, 4 janvier (APS) - Le gouvernement travaille à la mise en place prochaine d'un vaste programme d'érection de marchés répondant aux exigences de la pratique moderne du commerce, a indiqué mardi, le ministre en charge du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises.
"Peut-être que nous aurons d'ici à quelques mois, un grand programme visant à ériger plusieurs marchés qui répondent aux exigences de la pratique moderne du commerce", a notamment assuré Abdou Karim Fofana.
S'exprimant lors d'un entretien avec l'APS, le porte-parole du gouvernement a salué l'esprit d'anticipation qui a guidé la mise en place du Programme national de reconstruction des marchés.
"Aujourd'hui, nous travaillons à la reconstruction de beaucoup de marchés à travers le pays. Le nombre de marchés à reconstruire à travers le pays est de l'ordre de 380", a fait savoir Fofana. Il a insisté sur l'importance même si la "demande est très forte".
Le grand programme en gestation permettra d'avancer très rapidement dans la modernisation de la pratique du commerce au Sénégal, a-t-il laissé entendre.
Il a souligné la nécessité de repenser la réalisation des marchés en tenant compte de l'importance d'aménager des espaces dédiés au stationnement des véhicules en plus des équipements marchands.
"C'est une question d'urbanisme avec l'encombrement de l'espace public", a expliqué le ministre du Commerce, de la Consommation et des PME.
"Si vous disposez d'un espace pour les équipements marchands vous devez de la même manière envisager un espace pour les véhicules", a-t-encore dit.
UN CAMION DE SABLE ECRASE MORTELLEMENT UN CONDUCTEUR DE MOTO
Mort atroce sur la Vdn, Conducteurs, Ong et piétons listent les raisons de cette hécatombe sur nos routes.
Au Sénégal, une enquête réalisée entre 2015 et 2019 fait état de plus de 600 morts chaque année sur nos routes. Nos compatriotes dénoncent surtout le manque d’expérience au volant, appellent les autorités à plus d’intransigeance et aussi plus de surveillance et de fermeté dans le contrôle des véhicules.
C’est une moto presque méconnaissable sous les roues d’un camion et des débris partout sur la route. Le drame a fait verser beaucoup de larmes hier ! Un camion a fini sa course folle sur un conducteur de moto Jakarta du nom de Souleymane Diouf, un agent de l’USAID domicilié à Diass. Le drame est survenu sur la Vdn (Voie de Dégagement Nord) à côté du siège de la Sonatel.
Le choc est plus qu’impressionnant. L’image est terrible ! La moto est passée sous les roues du camion. Lesquelles sont tachetées de sang et de...chair. Inconsolable devant un tel choc, un témoin raconte. «Ils étaient deux sur la moto. Le camion était sans frein. Il les a percutés avant de les projeter à environ 100 mètres plus loin. Le camion a presque broyé la victime qui était assis derrière le conducteur. C’est terrible. C’est terrible», a-t-il crié, la voix grelottante. Les témoins de l’accident sont tous inconsolables devant ce drame qui aurait emporté un «agent de l’Usaid». Le chauffard aurait pris la fuite en laissant derrière lui un mort et des blessés. Sans compter les dégâts matériels
Vdn, un axe du mal ?
Au mois d’octobre dernier, un accident similaire s’était produit au même endroit à côté du siège de la Sonatel faisant deux morts, une femme et un homme. Il y a aussi cet accident qui avait emporté un homme d’un certain âge mortellement fauché toujours sur la VDN à côté de la permanence du Pds (Parti démocratique sénégalais). Il y a juste trois mois, un accident similaire était survenu à Mermoz. «J’ai longtemps alerté sur cet axe. L’Etat laisse trop faire. Il ne devait pas y avoir à cet endroit un arrêt dont les cars rapides et Ndiaga Ndiaye ont fini de faire un terminus. D’où ces d’accidents. Normalement la traversée doit se faire sous le pont», indique Amadou Assane Ndoye qui pense que l’Etat devrait aménager des barrières pour empêcher la traversée aux piétons.
Malgré l’amélioration du réseau routier, les accidents se multiplient, les uns plus dramatiques que les autres. Bada Loum, un passant qui a assisté à l’accident survenu sur la Vdn hier, est formel. «On doit revoir la visite technique des gros porteurs. Aussi, ce n’est pas parce qu’un jeune à un permis qu’il doit conduire un camion», a-t-il martelé. Il pense qu’il urge de renouveler le parc des transports routiers. Parce que, dit-il, l’état des véhicules laisse présager le pire à tout moment et en tout lieu.
«90 % des accidents dû aux comportement de...»
Chocs violents, dégâts matériels, pertes en vies humaines, le bilan macabre des accidents de la route atteint des proportions plus qu’inquiétantes. En moyenne, plus de 600 morts sont dénombrées sur nos routes chaque année, selon les estimations de l’Ong Partners West Africa Sénégal (Pwa). L’enquête menée par l’organisation entre 2015 et 2019 révèle que «90% de accidents routiers sont liés aux comportements humains». Trois ans après, le phénomène ne faiblit pas. Au contraire, il étale ses tentacules de jour en jour et presque dans toutes les régions. Malgré les campagnes de sensibilisation, nos routes continuent de rendre des enfants orphelins, des conjoints veuves ou veufs. L’année dernière, en pareil moment, un véhicule 307 qui avait perdu le contrôle avait fait se renverser un bus et provoqué une collision entre un véhicules «sept places» et un taxi causant une dizaine de morts.
Indiscipline et incivilité
L’âge des véhicules, le manque d’expérience et l’indiscipline des chauffeurs ainsi que l’incivilité de certains passants font que nos routes deviennent de plus en plus des mouroirs. Daouda Youm est un taximan. Agé d’une cinquantaine d’années, il indexe le manque d’expérience des jeunes chauffeurs et la non maitrise des règles du code de conduite. «Ils conduisent très mal parce que ne maitrisant pas les règles de conduite routière. Ce qui fait qu’ils constituent un danger», indique notre interlocuteur tout en demandant de «revoir nos comportements d’autant plus les hommes sont en grande partie responsable de ces accidents, surtout les chauffeurs. Si on maitrise le code, même s’il y a accident, cela ne devrait pas faire des morts. Peut-être des dégâts et encore de moindre importance. Il faut dire que l’habitude est une seconde nature. C’est comme le mariage. La mariée, le plus souvent, est une jeune fille sans expérience. C’est au mari de l’éduquer et de la mettre sur les bons rails. Sinon, c’est le divorce. On doit toujours aller se parfaire. C’est impératif de connaitre le code de la route. C’est un problème de comportement. Sur nos routes, c’est le Sénégal en miniature. Tout le monde est indiscipliné».
De plus en plus, des automobilistes procèdent à des dépassements dangereux, utilisent le téléphone au volant, ne respectent plus les distances de sécurité... Les Sénégalais s’indignent devant ces comportements désinvoltes des conducteurs tandis que les titulaires de permis poids légers indexent leurs collègues au volant de gros porteurs. Selon Bada Youm, l’axe qui passe par Sindia est très dangereux parce que, dit-il, les chauffeurs de camions n’en font qu’à leur tête. «Ils conduisent n’importe comment. Nous croisons toujours les doigts pour rentrer indemnes. Il y a aussi la délivrance des permis dont il faut parler. On doit aussi être plus solidaires pour s’éviter ces drames. On doit revoir nos comportements. Il y a trop de haine dans les cœurs», s’est-il indigné. Les chauffeurs des camions renvoient la balle dans le camp des transporteurs qu’ils accusent de négligence dans l’entretien des véhicules. «D’habitude nous rencontrons de problèmes mécaniques avec les camions. Les propriétaires doivent davantage nous aider. Ils ne donnent pas les moyens pour l’entretien. Ce qui constitue un danger pour tout le monde», confie Badara Niang, un conducteur de gros-porteur.
«A un moment donné, on avait appris que les camions ne pouvaient pas accéder à Dakar à une certaine heure. Il faut que cela soit désormais une exigence. Il faut que les autorités sévissent», a plaidé Ibrahima Gningue. Ce natif de Mbour pense que les propriétaires doivent arrêter d’exiger des versements quotidiens élevés. « 400 000 à 800 000 francs, surtout en période d’évènements d’envergure comme le magal, c’est insensé». Et le sieur Gningue de se demande combien de morts il faudrait encore pour obliger le ferroutage obligatoire pour les camions»?
L’Etat invité à brandir le bâton
Quoi qu’il en soit, Seydou Bâ demande de «toujours montrer le meilleur exemple à nos enfants. Aujourd’hui, on doit éviter certaines infractions. Les conducteurs sont disciplinés. Chauffeurs de taxis, de véhicules particuliers, de gros porteurs, tous sont pareils. C’est l’éducation reçue qui est en cause. La manière dont le permis de conduire est délivré laisse à désirer. Les chauffeurs doivent respecter le code de la route. S’ils sont en panne, qu’ils mettent leurs triangles de signalisation. Aux particuliers et taxis, il faut arrêter de doubler au niveau des virages et surtout restés concentrés et évitez le téléphone au volant», recommande Seydou Bâ. «Tous les anciens chauffeurs sont au chômage. Les propriétaires des véhicules refusent de leur confier leurs véhicules. Ils préfèrent les jeunes. On devrait aussi faire endosser la responsabilité aux propriétaires pour qu’ils prennent en change tous ces blessés et ses morts». Ce qui, dit-il, participerait à freiner la recrudescence de ces accidents le plus souvent évitables.