Mame Matar Guèye, le coordonnateur de l’Ong Jamra, informe qu’une solution a été trouvée pour payer les indemnités de guerre aux Jambaars qui ont participé à la libération du Koweït occupé par Saddam Hussein pendant plus de sept mois en 1991. Par conséquent, il demande à l’Etat de l’appliquer et refuse de refaire la même procédure avec Amadou Ba.
Ils attendent leurs indemnisations depuis 1991. Après le crash de leur avion, le 22 mars 1991 vers la frontière Arabie Saoudite-Koweït alors qu’ils revenaient d’un petit pèlerinage à la Mecque, les familles des 93 Jambaars sénégalais tués dans cet accident et des survivants de la Guerre du Golfe attendent toujours leur argent. Las d’attendre, ils ont rompu hier le silence. Médiateur dans le dossier, Mame Matar Guèye est ferme : «Nous n’allons pas accepter de négocier avec le nouveau Premier ministre pour les indemnités de guerre des Jambaars du Golfe.»
Mame Matar Guèye : «Nous n’allons pas accepter de négocier avec le nouveau Premier ministre»
Mame Matar Guèye de l’Ong Jamra, mandaté par les soldats sénégalais qui ont participé à la libération du Koweit envahi par l’Irak, estime que le temps des échanges avec l’Etat du Sénégal est dépassé. «Après avoir eu 4 séances de travail avec Boun Abdallah Dione et produit toutes les preuves des versements d’argent par l’Arabie Saoudite, l’ancien Premier ministre avait proposé un préfinancement de l’Etat pour payer les indemnités de guerre aux familles des 496 soldats qui ont participé à la libération du Koweït. Macky Sall devait les recevoir pour leur annoncer la bonne nouvelle», a expliqué le coordonnateur de Jamra. Qui est revenu sur la médiation faite entre les Jambaars et l’Etat du Sénégal. D’après ses explications, 500 milliards de dollars ont été générés par la vente du pétrole irakien qui a été utilisé pour payer les dégâts engendrés par la tentative d’annexion du Koweït par l’Irak. Cette somme, selon Mame Matar Guèye, a été partagée entre les 43 pays qui ont répondu à l’appel des Saoudiens. «Le Sénégal a reçu sa part. Mais les Jambaars n’ont reçu qu’un million et poussière chacun. On a voulu leur faire comprendre que cette somme est l’indemnité de guerre. C’est faux. C’est leur prime de congé appelée Home live perdiem. Depuis leur retour, ils courent après leur indemnité de guerre», a détaillé Mame Matar Guèye. Qui ajoute qu’après avoir travaillé avec l’ancien Premier ministre sur la question, Boun Dionne avait «proposé de décaisser l’argent pour ensuite vérifier comment la somme versée par l’Arabie Saoudite a été dépensée, et par qui ?».
Selon Mame Matar Guèye, c’est Macky Sall qui devait recevoir la famille des Jambaars pour leur annoncer la «bonne nouvelle. Mais le dossier a été bloqué avec la suppression du poste de Premier ministre». Fort de ce constat, le coordonnateur de Jamra estime que tout a été fait et il ne reste qu’à appliquer la décision. Par conséquent, an¬nonce-t-il, «il est hors de question de reprendre toute la procédure avec le nouveau Premier ministre. Macky Sall n’a qu’à les recevoir et les payer. Je dois dire que les familles de ces Jambaars, c’est une force électorale de 10 mille électeurs».
Il faut savoir que le Sénégal avait envoyé 495 hommes pour renforcer les 33 contingents envoyés par 33 pays, afin de protéger le territoire saoudien après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein. La mission a duré 6 mois, de septembre 1990 à mars 1991. Avec le décès de 93 militaires, il restait 402 survivants. Accompagnés des 93 veuves et de leurs orphelins, ils réclament toujours leur indemnité de guerre.
A travers cette tragédie, le monde découvrit la participation du Sénégal à la Guerre du Golfe. Il était dans la coalition des alliés, composée de grandes puissances comme les Etats-Unis, la France, l’Angleterre et beaucoup d’autres qui ont participé à cette opération de libération du Koweït, appelée Tempête du désert.
Après la capitulation de Saddam Hussein, le Conseil de sécurité de l’Onu avait mis en place la Commission d’indemnisation (Cinu). Chargée d’étudier les demandes d’indemnisation des victimes de l’invasion et de l’occupation du Koweït par l’Irak en 1990-91, la Cinu devait payer des réparations pour les dommages causés par l’invasion du Koweït par l’Irak en août 1990. La Cinu a cessé ses activités le 22 février dernier après avoir versé 52,4 milliards de dollars d’indemnités à plus d’1,5 million de requérants du monde entier.
Par Kadialy Gassama
LE TERRORISME INACCEPTABLE DE LA PSEUDO SOCIETE CIVILE
Comment admettre dans une République démocratique, une sortie démagogique d’une coalition de soi-disant organisations de la société civile qui voudrait dénier à un citoyen sénégalais le droit de candidater pour la présidentielle ?
C’est à croire au pays de la Teranga, que le paradoxe ne tue point ; Car, comment admettre dans une République démocratique, une sortie démagogique d’une coalition de soi-disant organisations de la société civile qui voudrait dénier à un citoyen sénégalais, fut-il le président de la République, le droit de poser sa candidature devant le Conseil constitutionnel à l’élection présidentielle de 2024 ?
Cette sortie politicienne, enrobée de menaces de la pseudo société civile sénégalaise dont la plupart de ses membres sont des militants cachés de partis politiques de l’opposition, demeure tout simplement incongrue, anti républicaine et antidémocratique .La question fondamentale est que, tous ceux qui s’agitent en instrumentalisant la candidature du président MackySall à la présidentielle de 2024 afin qu’il soit hors compétition ,ont peur que leurs candidats cachés soient battus à plate couture lors des prochaines joutes. Une élection présidentielle, n’est pas de même nature que des élections locales ou législatives dont les dernières ont vu le boycott des urnes de la majorité des sénégalais, encore que ce sont les conditions exogènes, climatiques et inflationnistes qui ont le plus occasionné la colère des populations ; il ne faudrait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu… Mais, comment ces petits bourgeois très politisés du landerneau sénégalais peuvent-ils demander au président Macky Sall de se prononcer sur sa candidature et lui interdire au même moment de se présenter ? Au nom de quelle légitimité la pseudo société civile intéressée par l’exercice du pouvoir (différente de la vraie société civile équidistante des partis politiques), doit- elle avoir le monopole de la vérité ?
Cette attitude cachotière de politique de l’autruche en se fondant sur une stratégie populiste pour tromper son monde, est la preuve manifeste de leur faiblesse et incapacité congénitale à vaincre démocratiquement leurs adversaires ,au point d’utiliser des moyens non conventionnels ,non éthiques et antidémocratiques pour faire prévaloir les intérêts de leurs candidats cachés ; Tout moyen est bon dans la stratégie de l’intoxication et de la désinformation en apparaissant comme si leur parole était d’évangile .Il faudrait désormais ,dans ce pays qui s’appelle le Sénégal petit par la taille , mais, grand comme les puissants de ce monde grâce au génie de son peuple, que les théoriciens de l’apocalypse qui agissent comme des devins ,arrêtent de prédire la catastrophe au Sénégal, alors que la vérité est du coté de ceux qu’ils diabolisent ; Nous nous souvenons que le président d’Afrika Jom Center , Alioune Tine pour le nommer ,prévoyait l’apocalypse au Sénégal ,si le président Macky Sall organisa à date les élections législatives du 31 Juillet 2022. Les théoriciens de l’apocalypse qui s’érigent en donneurs de leçons ou tribunal du peuple, récidivent aujourd’hui avec la présidentielle de 2024 au moyen de cette logomachie réactionnaire du terrorisme verbal.
Seules les paroles du tout puissant sont intangibles, les paroles de l’humain sont variables suivant les changements de contexte qui relèvent de paramètres non maitrisables en raison des voies impénétrables du seigneur. C’est dire qu’il est dans l’ordre naturel des choses pour l’humain, lorsque les situations changent, toutes choses ne restant pas égales par ailleurs, les positions puissent changer en raison d’intérêts supérieurs ou de cas de force majeure, l’essentiel étant de respecter la loi. La vérité juridique consacrée par le principe de non rétroactivité de la loi nouvelle, sauf disposition transitoire clairement transcrite pouvant constituer une exception, détermine que le président Macky Sall peut bien se présenter à un deuxième mandat de cinq ans en 2024 ; Or, de ce point de vue, il n’existe pas de disposition transitoire expresse dans l’actuelle constitution pouvant infirmer le principe doctrinal qui s’applique ipso facto. D’éminents juristes émérites comme le professeur Zouankeu, le professeur Babacar Gueye et tant d’autres détenteurs du savoir juridique, avaient averti en affirmant ’’tant qu’une disposition transitoire infirmant le principe de non rétroactivité de la loi nouvelle ne sera pas transcrite, ce qui était valable hier, sera valable demain, c’est-à-dire, la validation par le conseil constitutionnel de la candidature du présent Macky Sall, s’il décide de se représenter.
Cette pseudo société civile et cette opposition à court d’arguments
La pseudo société civile a l’impossible tâche d’inverser les valeurs républicaines au Sénégal en tentant de faire croire le non respect dans ce pays des dispositions constitutionnelles et démocratiques ; l’outrecuidance est poussée à son paroxysme ,lorsque les invectiveurs de la république instrumentalisent à dessein la frange jeune de ce pays pour un lavage de cerveau ,aux fins de l’utiliser comme chair à canon devant leur appel au soulèvement populaire par la théorisation du droit à la résistance .
Le paradoxe au Sénégal est que, l’opposition à court d’arguments ou ses représentants à travers la pseudo société civile ne parlent jamais des intérêts du Sénégal dans ce monde où les menaces de tous genres s’accumulent ; ils ne parlent jamais ni de programme alternatif, ni de projet ; ils ne parlent que de procès d’intention axé la candidature à la présidentielle de 2024 ,en raison du fait que le droit et la démocratie ne militent pas en leur faveur.
La société civile est le domaine par excellence de la vie sociale organisée qui est volontariste, largement auto suffisante et autonome envers les partis politiques et pouvoirs publics. C’est le corps social, par opposition à la classe politique qui a vocation de se mobiliser pendant les principaux éléments de crise et pendant les moments électoraux, non pas pour présenter leurs membres ou donner des consignes de vote, mais, pour être les garants de la bonne gouvernance, du développement économique et de la bonne répartition des richesses nationales.
L’UNESCO entend par société civile, l’auto organisation de la société, en dehors du cadre étatique et du cadre partisan, s’impliquant dans des dynamiques associatives et des organisations syndicales, caritatives, religieuses, ou autres organisation de base. A partir de ce moment, les acteurs de la société civile doivent refuser la politisation des organisations, sous peine de perdre la légitimité sociale qui devrait les caractériser et de porter atteinte ainsi aux principes d’indépendance, d’impartialité et d’intégrité du segment du corps social dont ils sont sensés représenter. Or, depuis un certain temps au Sénégal, certaines organisations dites de la société civiles qui s’apparentent plus à des instruments de promotion sociale de leurs acteurs, développent des postures partisanes dans le jeu politique, en violation flagrante de leur statut, de l’esprit et de la lettre des fondements qui doivent régir une vraie société civile.
Kadialy Gassama,
Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque
Par Mohamed Bachir DIOP
VIGDIS FINNBOGADOTTIR, PREMIERE FEMME AU MONDE ELUE CHEF D’ETAT AU SUFFRAGE UNIVERSEL
Coin d’Histoire - Vigdis Finnbogadóttir, née le 15 avril 1930 à Reykjavik, était une femme d’État, présidente de l’Islande entre 1980 et 1996, au cours de quatre mandats successifs
Si elle était un homme, elle serait appelée Finbogasson comme il est de tradition dans son pays, l’Islande. En effet, comme chez nos voisins mauritaniens, où les prénoms des hommes sont suivis du nom Ould puis du prénom de leur père et les femmes Mint suivi également du prénom du père, en Islande les hommes portent le nom de leur père à la fin de leur prénom et les femmes aussi : fils de Boga (Bogasson) fille de Boga (Bogadottir, comme daughter en anglais).
Vigdis Finnbogadóttir, née le 15 avril 1930 à Reykjavik, était une femme d’État, présidente de l’Islande entre 1980 et 1996, au cours de quatre mandats successifs. Elle est la première femme au monde élue au suffrage universel direct à la tête d’un État. Elle est membre du Club de Madrid et membre d’honneur du Club de Budapest.
Le père de Vigdis Finnbogadóttir, Finnbogi Rútur Þorvaldsson, était ingénieur civil et en même temps professeur à l’université d’Islande. Sa mère, Sigríður Eiríksdóttir, est infirmière et présidente de l’Association des infirmières islandaises.
Après avoir passé son matriculation exam en 1949, Vigdís Finnbogadóttir étudie le français et la littérature française à l’université de Grenoble et à la Sorbonne à Paris de 1949 à 1953, l’histoire du théâtre à l’université de Copenhague et obtint un BA (Bachelor of Arts) en français et en anglais en même temps qu’un Professional Graduate Certificate in Education à l’université d’Islande. Ce titre permet d’être qualified teacher dans les pays anglo-saxons.
Elle parle couramment le français pour l’avoir étudié à Grenoble et enseigné à la télévision islandaise. Elle commence sa carrière en mettant en place une école de formation de guides touristiques et aussi la première troupe de théâtre nationale. Entre 1954 et 1957 puis entre 1961 et 1964, elle dirige le théâtre de Reykjavik.
Le 25 octobre 1975, déjà impliquée politiquement, elle participe à la grève générale des femmes qui paralyse tout le pays. De 1976 à 1980, elle est membre du comité consultatif des affaires culturelles des pays nordiques.
En 1980, elle est la première femme démocratiquement élue d’un pays européen à accéder aux fonctions de chef de l’État. Elle est réélue sans opposition en 1984 et le 27 juin 1992. Sa réélection en 1988 est une autre première, puisqu’elle se trouve opposée à une seule candidate, Sigrún Þorsteinsdóttir, mais elle obtient un troisième mandat consécutif en totalisant plus de 94 % des voix.
En 1996, elle s’installe à Copenhague pour trois ans. Elle préside le Conseil des gouvernantes du monde à la John F. Kennedy School of Government de l’université Harvard depuis 1996.
Depuis 1996, elle est ambassadrice de bonne volonté pour l’UNESCO.
En 2008, elle représente, pour la première fois, l’Islande à la candidature au siège du Conseil de Sécurité de l’ONU pour le « Bloc » Europe occidentale pour un mandat de 2 années (entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2010).
Elle reçoit de nombreux prix honorifiques pour l’ensemble de ses actions, et a fondé récemment le Young International Women’s Council, qui s’est donné pour but de protéger les droits individuels des femmes.
Vigdis Finnbogadóttir est également membre du comité d’honneur de la Fondation Chirac, lancée en 2008 par l’ancien chef de l’État français Jacques Chirac pour œuvrer en faveur de la paix dans le monde.
Le 17 octobre 2016, elle est nommée docteur honoris causa à l’université Paris IV. Lors de la cérémonie, elle a rappelé l’impact de la grève des femmes de 1975 en Islande qui a contribué à la prise de conscience dans le pays sur la place des femmes au travail.
UNE COMMANDE DE 45 MILLIARDS DE FRANCS D’ARMEMENTS QU’AUCUN BESOIN NE JUSTIFIE
Sur le terrain, aucun agent des Eaux, Forêts, Chasse et Conservation de la Nature n’a encore vu les armes que devait livrer le Nigérien Aboubakar Hima dit Petit Boubé. Ce contrat d’achats d’armes de guerre avait-il sa raison d’être ?
Sur le terrain, aucun agent des Eaux, Forêts, Chasse et Conservation de la Nature n’a encore vu les armes que devait livrer le Nigérien Aboubakar Hima dit Petit Boubé !
L’Organised Crime and Corruption Reporters Project (Occrp) — repris par nos confrères « Libération » et « Les Echos » — a révélé récemment un nébuleux contrat d’armement d’un montant de 45 milliards cfa signé par le ministère de l’Environnement et un marchand international d’armes, le Nigérien Aboubakar Hima, dit « Petit Boubé ». L’ affaire est loin de livrer tous ses secrets. En effet, « Le Témoin » est en mesure de révéler qu’aussi bien les agents des Eaux et Forêts que ceux des Parcs nationaux n’ont pas encore réceptionné les matériels militaires ou de guerre listés dans le contrat en question. Et même dans le cas où il y aurait eu une réception de ces matériels militaires, elle serait « partielle » et ne serait pas encore distribuée aux agents sur le terrain. Surtout que, depuis plus de trois ans, l’Armée s’est substituée à ces agents des Eaux et Forêts en zone sud pour lutter contre le trafic illicite de bois. Ce contrat d’achats d’armes de guerre avait-il sa raison d’être ? Selon certains experts militaires et spécialistes de l’environnement forestier, il souffre d’une absence de cause. Ou, plutôt, n’aurait été signé que pour les besoins d’une cause d’enrichissement sans frais et sent dans tous les cas un parfum de surfacturation et de corruption. Rien de moins !
Entre le ministère sénégalais de l’Environnement et la société La Vie-Commercial Brokers créée pour l’occasion par le Nigérien Aboubakar Hima dit « Petit Boubé », un gros contrat d’armes d’un montant de 45 milliards cfa a été signé. Il concerne l’achat de véritables matériels de guerre destinés à nos agents des Eaux & Forêts et Parcs nationaux chargés de la protection et du développement des ressources forestières aussi bien végétales qu’animales. Ils sont également chargés du maintien de l’intégrité du domaine forestier du Sénégal, de la lutte contre les feux de brousses, du trafic illicite de bois etc. Des missions qui, pour importantes qu’elles soient, justifient difficilement l’achat de tout un arsenal de guerre composé de fusils d’assaut, de munitions, de véhicules pick-up, de citernes, de motos, de drones et autres d’une valeur de 45 milliards de francs ! Et d’ailleurs, même dans le cas extraordinaire où le ministère de l’Environnement aurait eu besoin d’armes aussi sophistiquées en procédure d’urgence, donc sans appel d’offres, le ministère des Forces armées n’était-il pas mieux indiqué pour passer cette commande sous le sceau du « Secret Défense » ? En tout cas, le contrat conclu entre le ministère de l’environnement et un le marchand d’armes nigérien, Aboubakar Hima, dit « Petit Boubé », objet de mandats d’arrêt international de son pays et du Nigeria, semble dépourvu de cause. Autrement dit, les achats de matériels de guerre qui fondent son objet n’avaient pas leur raison d’être. Car, selon les spécialistes, rien ne peut pour le moment justifier un tel surarmement du ministère de l’Environnement. D’ ailleurs depuis la signature de ce contrat, les agents des Eaux et Forêts que ceux des Parcs nationaux n’ont encore réceptionné les matériels listés dans la commande.
Les interlocuteurs du « Témoin » sont formels sur ce point. Aucune arme et pas la moindre munition ne sont encore parvenues aux brigades de l’environnement sur le terrain. Une lenteur dans la distribution — à supposer qu’elle ait lieu un jour ! — qui traduit le caractère non urgent si ce n’est l’absence de besoin d’un tel arsenal puisque nos braves agents des parcs nationaux ne sont pas encore enlisés dans une guerre sous-régionale. Et n’ont pas encore mission de lutter contre le terrorisme comme le prétend le porte-parole du Gouvernement ! Car jusqu’à présent, en tout cas jusqu’à la semaine dernière, chacune des 163 brigades des Eaux, Forêts et Parcs nationaux de notre pays, forte chacune de de 3 ou 5 éléments, n’est dotée que d’une seule arme qui peut être soit un fusil M4 ou un Mas 36. « Lors des opérations de patrouille, un seul agent est armé. Pour le moment, on n’a reçu aucune arme et autres matériels issus de ce contrat de 45 milliards cfa révélé par la presse » se désole un cadre des Eaux et Forêts.
En poussant ses investigations, « Le Témoin » a appris que la dernière dotation de voitures destinées aux agents de l’Environnement forestier remonte au 04 avril 2022. Il s’agit d’un lot de huit (08) Toyota Land Cruiser offertes par l’Armée. « A leur réception, ces véhicules étaient aux couleurs de l’Armée, après le ministère de l’Environnement les a repeints en vert » nous souffle-on. Pour ce qui est des drones, les gents des Eaux et Forêts en ont quatre seulement. reçus par les agents des parcs nationaux. Et seules quatre brigades basées à Dakar et dans la région de Tambacounda ont pu bénéficier de ces drones qui ne proviennent pas de la commande passée auprès du marchand d’armes nigérien Aboubakar Hima dit Petit Boubé qui n’est autre que le gendre du défunt président Ibrahim Baré Maïnassara (IBM).
Pourtant dans son « démenti » aux révélations des confrères, le gouvernement, par le biais de son porte-parole, Abdou Karim Fofana, a soutenu que le ministère de l’Environnement a fondé ces contrats d’armement au profit des Directions en charge des Eaux, Forêts, Chasses, Conservation des Sols et Parcs nationaux qui sont assimilés aux forces de sécurité et de défense. « A cet effet, le Gouvernement du Sénégal voudrait rappeler que le contexte géopolitique marqué par le développement des mouvements terroristes et le trafic illicite de bois impose une réorganisation de notre dispositif sécuritaire avec des équipements de qualité pour le rendre beaucoup plus opérationnel en termes de capacité d’intervention et de riposte le long des axes frontaliers et des zones stratégiques » a soutenu le porte-parole du Gouvernement.
Or, depuis plusieurs années, l’Armée s’est substituée à la Garde forestière dans la lutte contre le trafic illicite de bois en zone Sud. S’il en était encore besoin, « Le Témoin » renvoie le ministre Abdou Karim Fofana au discours de prise de commandement du colonel Badara Ndiaye commandant de la zone militaire n° 6 regroupant les régions de Kolda et de Sédhiou (Sud). Au cours de cette cérémonie d’installation présidée par le Chef d’Etat-major général des armées (Cemga), le général de corps d’armée Cheikh Wade, le colonel Badara Ndiaye avait déclaré ceci « J’exprime toute ma gratitude à l’endroit du commandement qui a bien voulu porter son choix sur ma très modeste personne, mais aussi j’en suis très honoré tout en ayant une parfaite lecture des responsabilités qui en découlent », a déclaré Badara Ndiaye il y a une dizaine de jours. « Aujourd’hui, une nouvelle situation géopolitique s’est installée dans la sous-région avec comme corollaire les évolutions sociales et l’instabilité dans certains pays et des turbulences de tous ordres.
Face à cette situation, le commandement a insisté sur la nécessité d’adopter une posture d’extrême urgence et de procéder à un changement de paradigme dans les unités. C’est ce qu’a compris le commandement en modifiant, depuis 2009, la structure et l’organisation des zones militaires, et en définissant les prérogatives et les attributions par le décret 2009-668 du 23 juillet 2009 », avait expliqué le colonel Badara Ndiaye. Avant d’ajouter : « Ce décret initie trois missions à la zone militaire numéro 6, à savoir la mission de protection des personnes et des biens, la participation au maintien de l’ordre et la protection de l’environnement pour le cas de la lutte contre le trafic de bois et le braconnage » avait fait savoir le nouveau comzone.
Mieux, un officier supérieur de l’Armée interrogé par nos soins fait la moue et déclare : « 45 milliards de francs en fusils et autres armements ? Mais même l’Armée régulière que nous sommes ne peut pas absorber une telle commande supérieure à tout ce que nous avons l’habitude d’acheter en termes de fusils d’assaut ! » Sous-entendu : A plus forte raison le petit corps des agents des Eaux et Forêts. Sauf, évidemment, à transformer chacune de ses 163 brigades en section (surarmée) des forces spéciales de lutte contre le terrorisme ! Et encore, il resterait toujours de gigantesques stocks dans les arsenaux…
ROUND-UP D’UN SULFUREUX FEUILLETON POLITICO-JURIDICO-SEXUEL
C’est en principe demain jeudi 2 novembre 2022, ou le lendemain, que Ousmane Sonko fera face au doyen des juges d’instruction (DJI) Dakar dans le cadre de l’affaire de mœurs qui l’oppose à la sulfureuse masseuse du salon Sweet Beauty SPA, Adji Sarr
C’est en principe demain, jeudi 02 novembre 2022, ou le lendemain, que Ousmane Sonko, le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), l’une des principales formations de l’opposition, fera face au doyen des juges d’instruction (DJI) du tribunal de grande instance hors classe de Dakar dans le cadre de l’affaire de moeurs qui l’oppose à la sulfureuse masseuse du salon Sweet Beauty SPA, Adji Sarr. Ce sera la saison 2 de ce feuilleton politico-juridicosexuel qui tient en haleine tout le pays depuis bientôt deux ans. De la révélation de l’affaire aux émeutes mars 2021 en passant par les fuites du dossier dans la presse, le mutisme des organisations de défense des droits de la femme, la levée de l’immunité parlementaire du député mis en cause, les confrontations houleuses devant le juge instructeur et la démission du capitaine de gendarmerie Ousmane Touré, entre autres faits marquants de ce feuilleton, round-up de la saison 1 d’une affaire pas comme les autres.
L’accusation
06 février 2021. Le quotidien Les Echos annonce que Ousmane Sonko, principal opposant au régime du président Macky Sall, fait l’objet d’une plainte pour «viols multiples et menaces de mort»sur la personne de Adji Sarr, une jeune masseuse d’une vingtaine d’années travaillant dans un salon de beauté. La jeune dame, une ancienne domestique de maison aux formes avantageuses pour dire le moins et reconvertie en masseuse, accuse dans sa plainte déposée le 03 février 2021 à la section de recherches de la gendarmerie de Colobane, le responsable politique de l’avoir violée à cinq reprises entre juin 2020 et février 2021. Et ce durant des heures de couvre-feu. A en croire la plaignante, le candidat arrivé troisième à la présidentielle de 2019 lui aurait fait subir les derniers outrages. Aussitôt la nouvelle répandue, c’est le tollé dans les réseaux sociaux où un lynchage en règle est effectué contre la plaignante qui devient ainsi une paria. Pour les partisans de Ousmane Sonko, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il s’agit là d’une machination orchestrée par le pouvoir en place pour se débarrasser d’un coriace adversaire. Comme ce fut le cas, selon eux, avec Karim Wade, exilé à Doha après sa condamnation par la Cour d’enrichissement illicite (CREI), et Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar embastillé dans le cadre de l’affaire dite de la caisse d’avance de la municipalité de la capitale.
Ousmane Sonko brise le silence
Convoqué le lundi 08 février 2021 par les gendarmes pour répondre de ces graves accusations portées contre lui, Ousmane Sonko brise le silence la veille de sa comparution, un dimanche, à travers une déclaration de presse pour dire qu’il ne répondra pas aux enquêteurs et accuse le président Macky Sall, son ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, et le procureur de la République d’alors, Serigne Bassirou Guèye, d’être au coeur du complot pour le liquider politiquement. Dans la foulée, il reconnaît s’être effectivement rendu à Sweet Beauty pour se faire «masser» son dos qui lui faisait atrocement mal. Pour ne pas déférer à la convocation des pandores, le leader de Pastef excipe de son immunité parlementaire.
Fuite des PV de l’affaire et démission du capitaine Touré
Quelques heures seulement après les auditions de la plaignante et de quelques témoins supposés de l’affaire, les procès-verbaux de la gendarmerie se retrouvent dans la rue avec leur lot de contradictions. Comme quand Adji Sarr mentionne un message écrit par le mis en cause lui disant qu’il arrivait à l’institut de beauté avant de changer de version en soutenant que le député ne lui a pas envoyé le message directement, mais par l’intermédiaire de la propriétaire du salon qui le lui aurait ensuite transféré. Un message qu’elle aurait supprimé. Hélas pour elle, sa patronne s’inscrit en faux par rapport à ces allégations. « Elle demandait à mon mari avec insistance d’appeler Sonko pour qu’il vienne se faire masser ; Nous avons tous compris que Adji préparait quelque chose», a soutenu au contraire la propriétaire du salon de massage. L’autre employée du salon ira plus loin en révélant que Adji Sarr lui aurait proposé sans succès 100 000 FCFA pour qu’elle ne participe pas à la confrontation organisée par la gendarmerie. Mais le doute de la prétendue violée sera davantage accentué par l’audition d’un autre témoin qui serait dans le secret des prétendues pratiques entre Adji Sarr et Ousmane Sonko. Un témoin dont le père serait le leader d’un mouvement affilié à Benno Bokk Yakaar, la coalition présidentielle. Le même témoin qui aurait accompagné Adji Sarr à l’hôpital pour un examen médical après son viol supposé. Oumar Touré, le capitaine de gendarmerie chargé du dossier de Adji Sarr, est soupçonné d’avoir fait fuiter les procès verbaux de l’enquête. Dans un communiqué rendu public, il dit craindre pour sa vie, clame son innocence, démissionne de ses fonctions et interpelle les ministres de l’Intérieur, de la Justice ainsi que du procureur de la République. Il sera par la suite mis aux arrêts de rigueur pour désertion (60 jours) avant d’être radié par décret présidentiel des cadres de la maréchaussée et versé dans les réserves comme simple soldat.
Le mutisme et les divergences des organisations de défense des femmes
Toujours promptes à sortir leurs griffes pour soutenir les victimes présumées de violences sexuelles ou physiques, les organisations de défense des droits des femmes se sont signalées dans le dossier Adji Sarr par leur mutisme si ce n’est leurs divergence. Une semaine après l’éclatement de l’affaire, un seul collectif militant pour la promotion et la protection des droits des femmes et des filles a pondu un communiqué pour s’inquiéter du sort de la jeune femme. Le Réseau Siggil Jigeen, fort de 18 organisations féminines, prend son contrepied et précise, dans un autre communiqué, qu’il n’est concerné « ni de près ni de loin par la sortie d’un collectif en soutien à la masseuse ».
Saisine de l’Assemblée nationale
Pour se conformer à la procédure appropriée, l’alors doyen des juges d’instruction, feu Samba Sall, saisit l’Assemblée nationale qui lève, le 26 février 2021, l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. La machine judiciaire peut dès lors se mettre en branle et Ousmane Sonko est convoqué le 03 mars 2021 par le magistrat instructeur. Cette fois-ci, le patron des «Patriotes», après avoir encore refusé de déférer à cette convocation décide, à travers une déclaration de presse faite tardivement le 02 avril, d’y répondre en justifiant cette décision par l’intervention de personnes notamment des représentants de la société civile, des milieux religieux et des partis d’opposition. Le 03 mars 2021 donc, Ousmane Sonko se rend au palais de justice en empruntant un itinéraire tortueux, comme l’avait fait en son temps Idrissa Seck dans le cadre de l’affaire dite des chantiers de Thiès. La gendarmerie bloque son cortège et l’arrête pour «troubles à l’ordre public». Bonjour les dégâts !
Le pays dans le chaos
Les heures qui ont suivi le placement en garde à vue de Ousmane Sonko ont plongé le pays dans le chaos. Des manifestants prennent d’assaut les rues de la capitale dakaroise et sa banlieue alors que le reste du pays s’embrase. Des commerces privés notamment des enseignes symboles de l’ancienne puissance coloniale (Auchan, Total...) sont vandalisés alors que des édifices publics tels que des commissariats de police et des brigades de gendarmerie sont saccagés et incendiés. Des barricades sont dressées sur les grands axes routiers, des voitures sont brûlées, des abribus saccagés. Même des sièges d’entreprises de presse sont attaqués. Les émeutes font 14 morts et plus de 600 blessés et des dégâts matériels énormes dans tout le pays. Dans le camp de la mouvance présidentielle, la peur gagne les rangs et beaucoup de thuriféraires réputés du régime toujours prompts à monter au créneau pour se mettre en exergue, rasent les murs s’ils ne se réfugient pas dans des établissements hôteliers avec leurs familles pour échapper à la vindicte populaire. D’aucuns parmi eux ont même évacué leurs familles vers l’étranger. Le courage a le souffle court et a manqué à l’occasion ! Jamais le président Macky Sall ne s’est senti aussi seul dans sa vie. Les signaux de certaines chaînes de télévisions, Sen Tv et Walfadjri notamment, sont coupés par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) qui jugeait que les deux média faisaient «explicitement ou implicitement l’apologie de la violence» en diffusant des images incitant à des troubles de l’ordre public, ou «de nature à constituer une menace pour la stabilité nationale ou la cohésion sociale». Également, des restrictions avaient été observées sur Internet notamment dans les services de messagerie privée tels que WhatsApp et Telegraph ainsi que dans les services de diffusion de vidéos à l’instar de YouTube. Le collectif Mouvement de défense de la démocratie (M2D) ainsi que d’autres formations de l’opposition et des organisations de la société civile appellent, le samedi 6 mars 2021, à descendre massivement dans les rues à partir du lundi suivant. L’Armée est appelée à la rescousse pour assurer le maintien et le rétablissement de l’ordre sur toute l’étendue du territoire de la région de Dakar afin de mettre fin aux émeutes. Les guides religieux multiplient les interventions pour faire lâcher du lest à Macky Sall sans succès. Il aura fallu que les forces de sécurité et de défense du pays soient au bord de la rupture devant la détermination des manifestants pour que le président de la République daigne sortir de son mutisme et calmer le jeu en disant comprendre sa jeunesse. Il fait moult promesses de création d’emplois pour cette couche de la population à travers le programme « Xeyu ndaw ñi » auquel il s’engage à consacrer 450 milliards de francs sur trois ans. Ousmane Sonko est libéré le 8 mars 2021 et placé sous contrôle judiciaire par le doyen des juges. La tension pouvait alors retomber.
Décès du DJI Samba Sall
Magistrat chargé de l’instruction du dossier opposant la masseuse Adji Sarr à l’opposant Ousmane Sonko après le désistement du premier juge (celui du 8ème cabinet) qui avait hérité de l’affaire car disant craindre pour sa vie et celle de sa famille, le DJI Samba Sall tire sa révérence le 8 avril 2021 à l’hôpital Principal de Dakar des suites d’une maladie, soit quelques semaines après qu’il se soit saisi de ce sulfureux dossier de viol. Il n’a pas eu le temps d’instruire ce dossier considéré comme une patate chaude dans le milieu judiciaire. Le poste de DJI restera vacant plus de 5 mois jusqu’au lundi 22 novembre 2021 lorsque le magistrat Maham Diallo, jusque-là président de la Cour d’Appel de Ziguinchor, ne soit nommé pour remplacer Samba Sall.
Confrontations houleuses
Après les auditions sur le fond des parties, les premières confrontations interviendront le 14 avril 2022. Devant Oumar Maham Diallo, le doyen des juges d’instruction, Ndèye Khady Ndiaye, la patronne de Sweet Beauty SPA, surprise par les allégations de la plaignante Adji Sarr, fond en larmes. Le juge suspend un moment la confrontation houleuse pour calmer les esprits.
Début de la saison 2
La saison 2 de ce feuilleton politico-juridicosexuel s’annonce dans un contexte encore plus compliqué pour le régime du président Macky Sall. Les élections locales de janvier 2022 et les législatives de juillet 2022 ont consacré une montée en puissance de l’opposition conduite par le même Ousmane Sonko à travers l’inter coalition Yewwi-Wallu. En parallèle à cette montée en puissance de l’opposition, on assiste à une dégringolade de la mouvance présidentielle qui a même perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale. Les partisans de Ousmane Sonko ont encore démontré samedi dernier à Tchicky, dans la commune de Diass (département de Mbour), qu’ils réagissent toujours de façon épidermique à tout ce qui touche à leur leader. Un manque de sérénité qui n’augure rien de bon au moment où le chef de l’Etat, Macky Sall, qui a juré la main sur le cœur qu’on ne l’y surprendrait plus a considérablement renforcé en matériels logistiques les forces de sécurité et de défense.
Aux Etats-Unis, un dicton célèbre dit que « Pour accéder au pouvoir, il faut garder sa braguette bien fermée ». Beaucoup de responsables politiques dans le pays de l’Oncle Sam sont passés à la trappe à cause de leur libido débordante. Seul le président Bill Clinton a survécu au Monicagatemais ce scandale sexuel était survenu alors qu’il était déjà au pouvoir. Sous nos cieux, on semble vraisemblablement adopter un adage chinois selon lequel, au-dessous du nombril, il n’y a ni vérité, ni religion. Moteur, on tourne !
KEEMTAAN GI - LES COURTISANS
Etre au bas de l’échelle et se retrouver subitement au sommet. Ça peut vous rendre complètement arrogant. Sortir de la crasse pour être exposé à la lumière. Se retrouver subitement riche alors que vous n’osiez même pas rêver poser vos fesses sur un vélo. C’est là le destin de quelques politiciens habiles et sournois sous nos cieux. Des personnes qui n’accèdent à un mieux-être que par la ruse et les magouilles, la flagornerie. Depuis quelque temps, ça braie, ça hurle, ça essaie de convaincre sur l’impérieuse nécessité d’un troisième mandat du Chef. Car, sans lui ce serait le déluge. Une belle insulte à notre intelligence. Toutes les arguties lexicales développées pour asseoir cette idée nous font rire. C’est indécent de voir des personnes qui avaient combattu un troisième mandat de l’ancien président, vociférer comme si on leur arrachait leurs bijoux de famille. Il est tout autant choquant de voir des personnes qui poussaient Me Wade au suicide à l’œuvre auprès de son successeur pour le pousser à faire les mêmes choses que le Vieux. C’est encore manquer de respect aux morts des évènements de 2012. Face aux nombreuses sorties de ministres et autres directeurs d’établissements publics dont certains disent avec répugnance qu’ils se contrefichent que le pays brûle. Face donc à ces déclarations incendiaires, le Chef ne doit plus se réfugier dans son « ni oui ni non ». Son argument était qu’il ne voulait pas que les gens ne travaillent plus. Mais il est constant que son gouvernement de combat est plus sur le terrain de la surenchère qu’au front de la guerre contre la vie chère. D’ailleurs aucun d’entre eux ne parle de coût de la vie. Toutes leurs sorties sont concentrées sur le débat du troisième mandat avec leur volonté funeste de lui tordre le bras. Bien entendu, ce n’est point pour leur amour du pays mais pour la pérennisation de leurs privilèges que la jouissance du pouvoir leur procure. Des courtisans qui seront les premiers à lâcher celui à qui ils veulent tordre le bras. KACCOOR BI - LE TEMOIN
MONDE ARABE/AFRIQUE MACKY SALL DEPLORE LA FAIBLESSE DES RELATIONS ECONOMIQUE
Le président Macky Sall a déploré hier à Alger la faiblesse des relations économique entre les mondes arabe et africain. Il prenait part en tant que président en exercice de l’Union Africaine au 31ème sommet de la Ligue Arabe sur invitation du président algérien Abdelmadjid Tebboune. « En matière de coopération économique, de commerce et d’investissement, nous pouvons et devons encore mieux faire » a soutenu le président Macky Sall. « Les leçons tirées de la pandémie COVID-19, l’impact de la guerre en Ukraine, de même que la création de la Zone de libre-échange continentale africaine devraient nous inciter à mieux coopérer dans des domaines clefs comme l’agriculture, les infrastructures, les mines, l’énergie, le numérique, la finance, ainsi que l’industrie pharmaceutique et médicale. Je lance un appel pressant à tous nos partenaires du monde arabe, y compris le secteur privé, afin que nous poursuivions nos efforts communs dans ce sens, en tirant avantage de nos complémentarités » a-t-il poursuivi.
ECONOMIE LA BANQUE NATIONALE D’ALGERIE S’INSTALLE AU SENEGAL
Parmi les résultats de la visite du président Macky Sall en Algérie, il convient de retenir la décision de la puissante Banque nationale d’Algérie de s’installer à Dakar d’ici décembre ou janvier. L’information a été livrée par le Pôle Communication de la Présidence. Avant cela, elle avait été déjà rendue publique par le directeur général de la Banque nationale d’Algérie, Mohamed Lamine Lebbou, le mardi 30 août dernier en marge d’une cérémonie consacrée à la signature d’un mémorandum d’entente entre la banque et le groupe Télécom Algérie. « Cette opération s’inscrit dans le cadre de la stratégie de déploiement à l’international de la Banque Nationale d’Algérie », avait-t-il ajouté. La Banque Nationale d’Algérie (BNA) est dotée d’un capital de 3,144 milliards de dollars. Elle est positionnée comme la 12ème banque en Afrique. Le président de la République a aussi reçu le PDG de Sonatrach, le premier groupe d’hydrocarbures du continent, et la Présidente du patronat algérien. Le Sénégal attire de plus en plus les investisseurs algériens. Le patronat algérien veut se lancer au Sénégal dans l’industrie de pipes (tuyauterie pour eau et hydrocarbures), la fabrique d’appareils électriques sans oublier le lancement il y a quelques semaines de la ligne maritime directe Alger-Dakar.
DECES DE SALIF DIALLO LE MONDE DU SPORT ET DES MEDIAS PLEURE UN PROFESSIONNEL, SIMPLE ET COURTOIS
L’Agence de presse sénégalaise (APS) et toute la presse locale, voire africaine sont en deuil suite au rappel à Dieu, ce lundi, de notre confrère Salif Diallo. Le journaliste était l’un des meilleurs reporters sportifs de ce pays. Son décès a plongé toute la corporation dans la tristesse. Lundi, la grande mosquée de la Cité CPI, non loin de la VDN, a refusé du monde. Ils sont journalistes, membres de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), représentants du gouvernement, des différentes fédérations sportives ou encore de simples anonymes à être venus assister à la levée du corps qui s’est tenue après la prière de Takussan. Au micro, se sont succédé plusieurs personnalités du monde des médias, mais aussi du sport afin d’apporter des témoignages sur le défunt qui était alité depuis quelques mois. Pour le représentant du ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Ousseynou Dieng, Salif était d’un grand professionnalisme, qui avait de la rigueur, de la simplicité et de la courtoisie. Pour son Directeur général, Thierno Birahim Fall, qui n’a pas pu retenir ses larmes, feu Diallo était un journaliste engagé, déterminé et dévoué pour son pays. En dehors du pays également, des organisations comme la Confédération africaine de football (CAF), des journalistes de renom, des associations regroupant des journalistes de presse sportive étrangères ont tous salué la mémoire du défunt parti à l’âge de 53 ans. Salif Diallo, formé au Cesti, était de la 26ème promotion et dirigeait jusqu’à son décès le Service ses Sports de l’APS.
NECROLOGIE : SAUF DIALLO INHUME, HIER AU CIMETIERE MUSULMAN DE VELINGARA
Après la levée du corps de notre défunt confrère, le cortège funèbre a pris la route vers le sud du pays, plus précisément Vélingara, où résident sa mère, ses frères et sœurs et ses proches parents. Une forte délégation de l’Agence de presse sénégalaise était dans le cortège pour accompagner le défunt jusqu’à sa dernière demeure. Initialement prévu à 10 heures, l’enterrement a finalement eu lieu à 15 heures après la prière de Tisbar. La prière mortuaire s’est tenue dans la mosquée du quartier Syllacounda ou Samba Quinzan. Dans la matinée, juste après l’arrivée de la délégation venue de Dakar, un récital du Coran, des prières et des témoignages sur le défunt ont rythmé la matinée. Mamadou Salif Diallo dont toutes les formalités pour la Coupe du monde étaient déjà faites repose désormais au cimetière musulman de Vélingara, à côté de son homonyme et frère de son père, Mamadou Salif Diallo, décédé lui en 2009.
MAROC KHALIFA SALL DISTINGUE COMME AUTEUR DU LEADERSHIP DES GOUVERNEMENTS LOCAUX AFRICAINS
Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), l’organisation faîtière des gouvernements locaux africains fondée en 2005 dans la ville de Tshwane en Afrique du Sud, a tenu son 28eme comité exécutif, ce 1er novembre 2022, dans la ville de Tanger au Maroc. Ce grand événement a regroupé plusieurs personnalités des gouvernements locaux africains. A cette occasion, l’ex-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, a été honoré comme auteur du leadership des gouvernements locaux par Rohey Malick Lowe, maire de Banjul, Présidente de Rafela Afrique et Vice-Présidente du Parlement Mondial des Maires. Cette distinction salue le travail exceptionnel que l’ancien maire de Dakar, candidat à la présidentielle 2024, a pu accomplir dans sa précédente mission.
EQUIPE NATIONALE DES MAILLOTS A… 45.000 FRS, UNE FOUTAISE DE LA FEDERATION
C’est vraiment du foutage de gueule que font ces gens de la Fédération sénégalaise de football. Le président Me Augustin Senghor et son équipe sont de vrais plaisantins. Comment comprendre qu’à l’orée de la Coupe du monde, dans moins de deux semaines, ils sortent des maillots officiels de l’équipe nationale du Sénégal pour les vendre à 45.000 frs. Une vraie insulte pour les populations et surtout une incompétence notoire d’une Fédération qui n’a que la chance d’avoir sous la main une génération dorée de talentueux joueurs sénégalais. D’ailleurs lorsque l’information a été rendue publique, elle a suscité un rejet total au niveau des réseaux sociaux. Une condamnation générale de l’acte posé par la Fédération sénégalaise de football qui favorise la contrefaçon et la piraterie des maillots de l’équipe nationale. « Quel gâchis ! A ce prix, seule une infime minorité de privilégiés pourra acquérir un maillot du Sénégal. Votre approche marketing donc du merchandising est impertinente. Il y a un prix psychologique qu’on ne peut pas dépasser pour un maillot au Sénégal surtout dans ce contexte socio-économique très difficile… Manifestement, il n’y a pas eu réflexion approfondie à ce niveau. La FSF sera la perdante dans cette opération. Vous favorisez les faussaires qui ont commencé à inonder le marché de maillots. C’est dommage, les Sénégalais supporteront leur équipe nationale, mais avec des maillots contrefaits ! » rouspète vigoureusement le journaliste Guédel Mbodj sur sa page Facebook. Qui vous disait que la Fédé, c’est une bande de copains et de coquins dont la seule mission, c’est de s’accaparer des deniers du football et de ne rien servir au foot sénégalais.
ECONOMIE SOLIDAIRE : VICTORINE NDEYE OUVRE LES CONCERTATIONS AVEC L’ASCODEM
A peine installée dans ses nouvelles fonctions de Ministre de la Microfinance et de l’Economie Sociale et Solidaire, Victorine Anquediche Ndeye a reçu, avant-hier lundi dans l’après-midi, l’association des commerçants et délégués de marchés ASCODEM. Une séance de travail à l’auditorium des sphères ministérielles Ousmane Tanor Dieng avec les délégués des marchés de la région de Dakar pour discuter sur les perspectives de l’économie sociale et solidaire et les financements liés. Un prétexte selon Victorine Ndeye de faire une évaluation du milliard dont a eu à disposer l’ASCODEM en direction des différents acteurs de l’association. « Pour la première fois les commerçants recevaient un financement de l’Etat. Un appui qui a été possible grâce à la levée des contraintes puisque 98 millions de francs ont été pris en charge en termes d’appui et de subvention pour prendre en compte ce qui était demandé en termes de garantie. Ce qui l’ai a permis d’avoir un taux d’intérêt qui a été de 6% en substitution de la garantie qui leur avait été demandé dont les acteurs n’avaient forcément les moyens d’apporter cette garantie », a expliqué le ministre de la Microfinance et de l’Economie Sociale et Solidaire. La toute première cohorte composée essentiellement des acteurs des marchés de Dakar a eu à bénéficier d’un milliard de Francs Cfa. Aujourd’hui, cet appui constitue un motif de satisfaction pour les membres de ASCODEM. D’ailleurs, ils souhaitent que ce modèle de financement soit dupliqué à l’échelle nationale. « Ils en demandent parce que c’est une expérience qu’il voudrait reconduire mais aussi diffuser partout à travers le pays », a relevé Mme Ndeye. « Si après évaluation, l’expérience est concluante nous pouvons l’étendre au niveau des différentes régions. Une réunion technique se tiendra et d’ici la fin du mois de novembre les recommandations seront mises en application. Ce qui va nous permettre d’aller très vite et d’apprécier les différentes problématiques qui ont été soulevées », affirme le ministre qui s’engage à formaliser et à renforcer les capacités des acteurs afin de trouver des solutions à impact social.
LE GIABA ET LE PROJET OCWAR EN ACTION CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX
Le projet Ocwar-M a pour objectif de contribuer à la réduction du blanchiment de capitaux (Bc) et du financement du terrorisme (Ft) dans les 15 pays de la Cedeao et en Mauritanie.
Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest a démarré le 31 octobre 2022 à Saly-Portudal, un atelier régional sur les rôles et responsabilités du comité interministériel, comité national de coordination de la Lb/c/Ft/P (lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. Le projet Ocwar-M a pour objectif de contribuer à la réduction du blanchiment de capitaux (Bc) et du financement du terrorisme (Ft) dans les 15 pays de la Cedeao et en Mauritanie.
Edwin W. Harris Junior, le Directeur Général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) considère que ’’ la création des comités interministériels des comités nationaux de coordination selon l’appellation dans les pays est d’une importance capitale dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et le financement d’armes de destruction massive ‘’.
A l’en croire, la majeure partie du travail dans la lutte contre le blanchiment de capitaux repose sur les cellules de renseignements financiers. La création des comités interministériels, des comités nationaux de coordination vient appuyer au travail des cellules de renseignement financier en matière de coordination de coopération. Selon ses propos, la mission qui est assignée ne saurait être détachée de celle du Giaba consistant à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et la protection du système financier des crimes cités. Selon lui, les partenaires s’investissent pour assister les pays afin de renforcer leurs capacités en matière de lutte contre ces infractions citées plus haut.
Pour Stéphanie Barthomeau, coordinatrice du projet, le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive (Bc/Ft-Padma) restent des menaces pour la sécurité et l’intégrité des Etats. La lutte contre ces infractions exige des dispositifs essentiels à la protection de l’intégrité des marchés et de la structure financière mondiale. ‘’Les objectifs du diagnostic restent l’analyse du dispositif national de coordination de chaque Etat membre du Giaba et de la Mauritanie. Financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par Expertise France, Oswar-M est l’un des trois projets du programme de lutte contre le crime organisé en Afrique de l’Ouest avec Ocwar-T (Trafic) et Ocwar-C (Cyber-sécurité)’’.
Selon Stéphanie Berhomeau ‘’Les objectifs poursuivis par le projet sont d’avoir des cadres légaux et réglementaires solides, des cellules nationales de renseignement financier formées et outillées, une chaîne pénale réactive et opérationnelle, des assujettis organisés et conscients de leur rôle, une coopération régionale et internationale efficace. Ce mécanisme de coordination est essentiel pour la définition et la mise en œuvre d’une politique nationale efficace de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ».
Et de conclure : « Les 15 Etats-membres du GIABA et la Mauritanie disposent tous, désormais, d’un tel mécanisme de coordination. Pour autant, tous ne sont pas aussi dynamiques qu’ils devraient l’être et peinent à tenir leur rôle pour des raisons soit structurelles soit conjoncturelles selon les pays. Pourtant, un comité national de coordination fort et structuré est un préalable indispensable à un dispositif Lbc/Ft conforme et efficace ».
Par Michel RASPAUD
LES ENJEUX SECURITAIRES DE LA COUPE DU MONDE AU QATAR
Régime «rentier, oligarchique et clientéliste», le Qatar a, comme l’explique le chercheur Danyel Reiche, mis en place une politique de soft power par le sport
Régime «rentier, oligarchique et clientéliste»), le Qatar a, comme l’explique le chercheur Danyel Reiche, mis en place une politique de soft power parle sport. Celle-ci, initiée à partir de 1995 après la prise de pouvoir du cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, a été renforcée en 2008 par la Qatar National Vision 2030, un programme ayant pour objectif à la fois de renforcer la sécurité nationale et de garantir le maintien au pouvoir de la famille régnante.
C’est dans ce cadre que, du 20 novembre au 18 décembre (jour de fête nationale), le Qatar accueillera la 22e Coupe du monde FIFA. De vives polémiques ont agité les années séparant l’attribution de la compétition (2010) – controversée et entachée de soupçons de corruption – de son organisation. Ces polémiques portent notamment sur le coût des travaux estimé à 200 milliards de dollars ; sur l’empreinte écologique de l’événement, bien que ce sera le Mondial géographiquement le plus ramassé depuis le tout premier, organisé en 1930 à Montevideo ; sur les conditions de travail sur les chantiers, quasi esclavagistes et le nombre de décès d’ouvriers, pointés en particulier par une enquête du Guardian… Liste non exhaustive.
Toutes ces questions sont tout à fait pertinentes mais, à l’approche du Mondial, d’autres interrogations importantes émergent, ayant trait à l’accueil des supporters, ainsi qu’à la sécurité globale.
Un afflux de touristes inédit
Le Qatar accueillera durant la Coupe du Monde près de 1,5 million de touristes, pour une population totale de 2,9 millions de personnes (dont 90 % d’immigrés, parmi lesquels Gianni Infantino, le président de la FIFA, qui s’y est récemment installé !), sur un territoire équivalent à la région Île-de-France.
Ce Mondial est un important enjeu touristique pour un pays qui accueillait près de 3 millions de touristes par an au milieu des années 2010 (avant le blocus de 2017 et la crise du Covid) Ces supporters se concentreront sur un périmètre très réduit : sept des huit stades se trouvent à Doha ou dans un rayon de 20 km (à Al-Rayyan et Al-Wakrah), et seulement 75 km séparent le stade le plus au Nord (à Al-Khor) de celui le plus au Sud (à Al-Wakrah).
La première partie de la compétition (du 21 novembre au 2 décembre) sera très sensible puisque la phase de poules verra se jouer 48 rencontres, soit quatre par jour, impliquant des déplacements massifs et incessants de huit cohortes de supporters, au contraire des Coupes précédentes où seuls deux équipes et leurs fans se trouvaient simultanément dans une même ville.
La gestion des flux des foules sera donc un gros enjeu. Helmut Spahn, le directeur de la sécurité de la FIFA, estime que 350 000 supporters seront réunis en même temps à Doha, mais se montre toutefois confiant: « Il faut gérer ça. Mais nous pouvons faire l’histoire et je suis presque sûr que nous y arriverons. »
Alors qu’il se trouvera pendant cinq semaines sous les yeux des médias du monde, le Qatar ne peut se permettre le moindre faux pas en matière de sécurité. De ce point de vue, il y a deux enjeux majeurs : la sécurité dans l’espace public et dans les stades ; et la lutte contre le terrorisme.
Sécurité dans l’espace public
Comment contrôler durant plusieurs semaines ces foules qui, à la différence des très nombreux travailleurs immigrés se trouvant en permanence dans le pays, disposeront de liquidités financières conséquentes puisque les prix du transport aérien et des hôtels sont très élevés, et de beaucoup de temps libre ?
Certains éléments de réponse à cette question ont fait l’objet de nombreuses prises de parole, informations et, aussi, fake news. Ainsi du comportement individuel et collectif dans l’espace public : il est vrai que les traditions vestimentaires locales exigent la couverture du corps, même si une certaine tolérance est accordée aux touristes, et les démonstrations d’affection en public heurtent les valeurs culturelles locales et sont proscrites ; quant à la consommation d’alcool et l’ébriété sur la voie publique, elles sont punies par la loi. Toutefois, il est possible de se procurer de l’alcool dans certains restaurants et hôtels internationaux, et la FIFA a annoncé qu’il sera possible de se procurer de la bière du principal sponsor dans les fan zones trois heures avant et une heure après les matches.
Il y a peu, une information s’est répandue suite à un article du tabloïd Daily Star, selon lequel les relations sexuelles hors mariage seraient totalement interdites. Elles le sont effectivement, mais dans la réalité bien peu d’hôtels se préoccupent de la question en demandant un certificat de mariage aux couples, car le personnel est quasi exclusivement étranger.
En revanche, il est vrai que l’homosexualité n’est pas tolérée au Qatar. Elle tombe sous le coup de la loi et les personnes reconnues coupables sont passibles de sept ans de prison.
La FIFA assure toutefois qu’elle s’engage avec le Qatar à « garantir la sécurité et l’accueil chaleureux de tous les participants à la Coupe du Monde de la Fifa. Cela implique de veiller à ce que les activités des forces de l’ordre liées à la Coupe du Monde de la Fifa soient strictement nécessaires et proportionnées. Comme cela a été le cas lors de plusieurs événements internationaux que le Qatar a accueillis, la vie privée des personnes sera respectée. »
Toutefois, les autorités qataries ne s’y sont pas formellement engagées, et des démonstrations ostensibles heurteraient les nationaux au point de troubler l’ordre public.
Coopération sécuritaire internationale
Si la conférence « Le dernier mile de la Coupe du Monde Qatar FIFA-2022 » s’est tenue en mai à Doha, en présence de responsables de la sécurité représentant chacun des 32 qualifiés, le Qatar développe de longue date des coopérations pour relever certains défis tels que la gestion de la menace terroriste, le hooliganisme, les mouvements de foule, les cyberattaques, ainsi que certaines problématiques que les autorités locales ont peu l’habitude de gérer: contrefaçon, consommation d’alcool, actions d’organisations contestataires…
Contrairement aux autres pays arabes du Golfe, le Qatar est en bons termes avec l’Iran, avec qui il partage le North Dome, plus grand gisement de gaz au monde, Téhéran étant même venu à son secours alimentaire lors du blocus de 2017, il est a priori peu probable qu’une attaque vienne d’ici, d’autant plus que l’équipe nationale participe au Mondial. Cependant, du fait que le Qatar a joué les médiateurs lors de la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, une éventuelle menace djihadiste pourrait venir de groupes basés dans ce pays tels que l’Organisation de l’État Islamique-Khorasan, redevenue plus active depuis le départ des Américains et qui a récemment perpétré des attentats à Kaboul et Herat et s’oppose au pouvoir taliban.
Toutefois, aucune menace n’a été proférée. Enfin, last but not least, un rapport commandé en 2010 par le Français Jérôme Vlacke, alors Secrétaire général de la FIFA, notait que la proximité du Qatar avec des pays ayant une présence d’AlQaida et son projet d’entasser des millions de fans et les joueurs dans une zone très centralisée en faisait un lieu à haut risque…
Sur ce point, la coopération avec la France (initiée dès les Jeux asiatiques de Doha en 2006) se concrétise en 2019 lors d’une visite au Qatar du premier ministre français de l’époque, Édouard Philippe, puis par un accord signé à Doha le 21 mars 2021. Le Qatar est alors qualifié de « partenaire stratégique pour la France ». Un projet de loi au Sénat en résulte, portant sur les aspects suivants : planification, contre-terrorisme, gestion de l’ordre public, renseignement, sécurité des installations sportives, sécurité des mobilités, moyens spéciaux terrestres, moyens aériens, cybersécurité, sécurité civile.
Des missions d’assistance et de formation seront réalisées auprès des forces intérieures locales (échange d’informations, envoi d’experts et de spécialistes, entraînements en commun). Sont prévus aussi le déploiement de gendarmes, policiers et sapeurs-pompiers, et la mise à disposition de matériels, équipements, véhicules et engins.
Autre coopération, avec la Turquie, qui a formé 677 membres du personnel de sécurité qataris dans 38 domaines, et déploiera 3 000 policiers anti-émeute, 100 membres des forces spéciales, 50 chiens de détection de bombes et leurs opérateurs, et 50 experts en bombes.
Autre coopération, avec la Turquie, qui a formé 677 membres du personnel de sécurité qataris dans 38 domaines, et déploiera 3 000 policiers anti-émeute, 100 membres des forces spéciales, 50 chiens de détection de bombes et leurs opérateurs, et 50 experts en bombes.
Enfin, l’OTAN apportera son soutien sécuritaire par une formation contre les menaces posées par les matières chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN), par une seconde concernant la protection des personnes importantes (VIP), et une troisième pour contrer les menaces posées par les engins explosifs improvisés.
La sécurité est aussi un enjeu de communication
Le Qatar précise que, pendant le tournoi, un centre de coopération policière internationale sera présent afin de prévenir tout incident. Aussi, le directeur de la sécurité de la FIFA estimet-il que le risque terroriste est « faible et sous contrôle » comparé aux Coupes du monde précédentes : « Nous avons eu des menaces d’attaque terroriste avant un Mondial, des grèves dans la sécurité privée et la police, parfois des problèmes d’infrastructures dans des stades qui n’étaient pas prêts. Ça n’est pas le cas ici. »
L’accueil du Mondial 2022 est un enjeu d’image considérable pour le Qatar, d’où ces coopérations sécuritaires internationales. D’où, aussi, ces discours de tolérance dont on ne sait s’ils se concrétiseront positivement durant l’événement.
Les vives critiques subies depuis des années en ce qui concerne le non-respect des droits humains et des travailleurs ainsi que l’intolérance des mœurs mettent en évidence la face noire du pays. Tout incident relevant de ces questions pourrait brouiller le message que le Qatar destine au monde concernant la qualité de l’accueil et la tolérance, composants essentiels d’une stratégie d’attractivité touristique .
« LA BCEAO DOIT ETRE PRUDENTE PAR RAPPORT A SA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE L’INFLATION »
Abdou Kane, économiste et professeur titulaire des universités, Intervenant sur comment lutter contre la hausse de l’inflation en Afrique subsaharienne, dans le cadre de la présentation de l’édition d’octobre 2022 du rapport du FMI
Intervenant sur comment lutter contre la hausse de l’inflation en Afrique subsaharienne, dans le cadre de la présentation de l’édition d’octobre 2022 du rapport du Fonds monétaire international (Fmi) sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, Abou Kane, professeur titulaire des universités, non moins agrégé des sciences économiques a appelé la Banque centrale à la prudence dans sa lutte contre l’inflation l’ayant conduit à augmenter ses taux d’intérêt à 2,5%, comme c’est le cas pour de nombreuses banques centrales du monde.
L’économiste a d’emblée convoqué les causes de l’inflation pour argumenter son appel à prudence. A l’origine de la situation actuelle, les politiques d’assouplissement quantitatif des banques centrales des pays développés après la pandémie, avant ou pendant la guerre, en injectant beaucoup de liquidités et l’aspect psychologique autrement dit les anticipations. Parce qu’explique-til « durant la Covid, la demande s’est tassée », dans l’espoir qu’après la crise sanitaire, « la demande explose ».
Théoriquement, relève-t-il, pour faire savoir que la dynamique de « l’inflation dépend de trois facteurs essentiels à savoir les anticipations, le cycle économique, et la fluctuation des taux de change ». En termes clairs, cela peut signifier une inflation importée, ou une inflation par la demande, ou une encore une inflation par les coûts. Dans son argumentaire, il écarte de facto « l’inflation par la demande » pour ne retenir que « l’inflation importée et partiellement l’inflation par les coûts », explique-t-il.
Rapportant cette inflation à nos petites économies ouvertes, il soutient qu’en l’espace la théorie économique nous apprend que « l’origine du choc n’est pas importante. C’est plutôt sa nature qui est importante parce que l’origine peut être interne ou externe. Mais, la nature du choc peut être réelle ou irréelle », explique le non moins chef du département de la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Dans le cas précis, « la nature du choc n’est pas liée à la monnaie mais plutôt une inflation réelle », argumente l’économiste. Parce que nos pays sont fortement dépendants des importations, notamment en produits alimentaires. Donc, « l’inflation que nous avons est tirée par les produits alimentaires », fait-il-savoir.
Tout le contraire de l’inflation connue en Europe, tirée par la hausse des prix du carburant, de l’électricité, du gaz, des fruits, des légumes, les hôtels et maintenant par les taux d’intérêt. Ce qui lui fera dire que « les situations sont un peu différentes ». Et de ce point de vue, conseille-il : « La Banque centrale (Bc) doit rester prudente ». Car, explique-t-il : « Celle-ci (Bc) ne doit pas réagir vite, parce que nous n’avons pas un problème d’explosion de la demande ». Mais au contraire croit-il savoir: «Notre demande même est assez terne ». Autrement dit, semble-t-il dire, « il y a un grand écart entre Produit intérieur potentiel (Pib) et le Pib absorbé dans le pays ».
DES PANAFRICANISTES TRANCHENT POUR UNE NOUVELLE VOIE
Le développement du continent africain est hypothéqué depuis sa balkanisation, aux lendemains de la Conférence de Berlin (1884-1885).
Des intellectuels d’Afrique, d’Europe, d’Asie et des Amériques ont pris part à la 2ème édition de la conférence sur la souveraineté économique et monétaire de l’Afrique qui s’est tenue du 25 au 28 octobre dernier à Dakar. Au terme de cette rencontre, ils ont tranché pour une nouvelle voie panafricaniste devant donner plus de souveraineté à nos sociétés, embastillées depuis fort longtemps par le système capitaliste occidental.
Le développement du continent africain est hypothéqué depuis sa balkanisation, aux lendemains de la Conférence de Berlin (1884-1885). Un morcellement territorial en micro-Etats faisant des pays du continent des indépendances politiques de petite taille, incapables de se développer. Parce que, justement leur structure de production primaire les oblige à instaurer une coopération économique avec leur métropole. Une manière pour ces puissances européennes de mieux contrôler les ressources et maintenir lesdits Etats dans la pauvreté endémique.
Fort de ce constat déchirant, des panafricanistes d’ici et d’ailleurs se sont réunis, du 25 au 28 octobre dernier, à Dakar dans le cadre de la 2ème édition de la Conférence sur la souveraineté économique et monétaire de l’Afrique pour débattre autour des thèmes relatifs à la déconnexion, la monnaie, la finance, la crise climatique, la crise socio-écologique, la question des réparations globales.
Au terme de cette rencontre de haute facture, qui a pris fin vendredi dernier et à laquelle ont participé qualitativement des économistes, des chercheurs, des anthropologues, des politologues, et des environnementalistes, tous ont convenu d’établir plus de connexion entre les acteurs, d’arriver à un partage d’idées avec les mouvements de masse, de porter le message auprès des dirigeants politiques des pays respectifs, à plus d’implication des médias pour mieux sensibiliser les masses populaires. Cette nouvelle orientation devrait conduire à plus de prise de conscience des Africains pour mettre en œuvre la stratégie devant conduire à une souveraineté monétaire, alimentaire, pharmaceutique, politique, le développement de la coopération sud-sud et l’autonomie financière de l’Afrique pour se prendre en charge face aux nombreux défis.
Pour ce qu’il en sera de la production intellectuelle ressortie de ces échanges de quatre jours, l’économiste Demba Moussa Dembélé fait savoir que le travail va d’abord faire l’objet d’un large partage avec les institutions africaines comme l’Uemoa, la Cedeao, la Banque africaine de développement, l’Union africaine et les chefs d’Etats du continent. « Les médias ont un grand rôle à y jouer, en sensibilisant les populations qui, en retour, peuvent amener nos dirigeants à changer de politiques », a soutenu l’économiste Demba Moussa Dembélé. Ndongo Samba Sylla, économiste et chercheur à la Fondation Rosa Luxembourg, par ailleurs chef-d’œuvre de ladite rencontre, a qualifié de succès cette rencontre.