Double lauréat de l’Etalon d’or de Yenenga, le réalisateur sénégalais, Alain Gomis, présent aux Journées cinématographiques de Carthage revient sur les personnage de Thelonious Monk célèbre pianiste et compositeur américain de jazz...
Double lauréat de l’Etalon d’or de Yenenga, le réalisateur sénégalais, Alain Gomis, présente son film « Rewind & Play » dans la compétition officielle des longs métrages documentaires de cette 33ème édition des Journées cinématographiques de Carthage. Le cinéaste revient ici sur le personnage de Thelonious Monk, célèbre pianiste et compositeur américain de jazz, mais aussi l’importance des images, du cinéma dans un contexte de déconstruction.
Dans « Rewind & Play », vous faites le portrait du pianiste et compositeur américain de jazz, Thelonious Monk. Est-ce que c’est un personnage que vous connaissiez déjà ?
C’est quelqu’un que j’admire depuis longtemps car je suis un amateur de jazz. Il a révolutionné cette musique et a contribué à sa modernisation. Thelonious Monk représente, symboliquement, une sorte d’icône d’intégrité, un modèle. J’ai même un projet de film de fiction sur lui. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai découvert les images qui sont à la base de ce documentaire.
À l’origine, vous aviez l’idée de faire une fiction sur ce personnage. Qu’est-ce qui explique ce revirement ?
C’est en faisant la documentation sur Thelonious Monk que j’ai vu beaucoup de choses dont ses images. Il a enregistré une émission en France, en 1969, et l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) français m’a envoyé tout ce qu’il avait sur lui. Parmi ces images, il y avait, à ma grande surprise, les rushes d’une émission de 1969. J’ai découvert que tout ce qui était dans ces rushes n’avait pas été pris dans le montage final de l’émission diffusée à l’époque en France. Cette émission telle qu’elle a été montée est pourtant l’une dans laquelle Thelonious Monk est le plus respecté. Il y avait cette légende de musiciens afro-américains qui sont très bien reçus en France. Cette légende de la tolérance française. Mais lorsqu’on voit les rushes, l’on se rend compte d’une autre réalité. Il y a de la condescendance dans la façon dont Thelonious Monk a été accueilli en France. Dans cette émission, il n’a pas la possibilité de dire ce qu’il a envie de dire. On a déjà construit une image de lui. Dès qu’il dit quelque chose de différent, on décide de le supprimer. Ce qui m’intéressait, c’est de voir que la situation n’a pas tellement changé. La machine est restée toujours la même. Elle fabrique des stéréotypes. C’est le cas des reportages qui sont faits, aujourd’hui, en Europe sur l’Afrique. C’est la même chose pour les Noirs des Etats-Unis.
L’histoire de Thelonious Monk renvoie-t-elle à celle de presque tous les artistes noires ?
Il y a toujours une condescendance. Il y a toujours des choses qui ne sont pas prises à leur valeur véritable.
Dans ce documentaire, l’on voit un personnage écrasé par la caméra et dégoulinant de sueur. Est-ce que c’est une manière de mieux traduire ce sentiment de condescendance et de racisme ?
Je voulais aussi montrer que c’était un véritable artiste. Quand il joue, il donne tout. Quand il finit de jouer, après qu’il a tout donné, épuisé, on n’hésite pas de lui demander : « Encore un petit morceau ». Il n’y a aucun respect qui lui est donné. Dans le film, il y a un moment où on lui demande de raconter son premier séjour à Paris, mais il répond en disant qu’il n’a pas été bien traité. Seulement, le journaliste va se tourner vers le réalisateur pour lui dire : on coupe cette partie. Comme si le fait de dire la réalité de ce qui s’est passé, ce n’était pas gentil. J’ai trouvé que c’était assez symptomatique du moment qu’il était en train de vivre et d’une situation générale. On s’attend à ce que les gens soient comme si on était en train de leur faire une faveur. Pourquoi ? Parce que c’est un musicien afro-américain. Et c’est là où se cache cette relation ambiguë et malsaine.
Est-ce qu’il a été perçu de cette même façon dans son pays, aux Etats-Unis ?
L’image d’un génie excentrique qu’on a inventée de lui a été construite aux Etats-Unis. Et il a dû lutter avec toute sa vie. Quand j’ai montré le film à son fils, il a beaucoup pleuré. Il m’a dit : « J’étais à cette époque à l’école, mais je ne savais pas ce que mon père était obligé de subir pour nous permettre de manger ».
Avec la sortie de ce documentaire, est-ce qu’on peut imaginer que votre projet de fiction sur cette figure du jazz est mort-né ?
Non. Le documentaire me permet aussi de continuer à travailler, d’être en très bonne relation avec la famille. Je prévois de faire un autre film avant cette fiction. Dans quelques semaines, on va commencer à tourner.
Ce prochain film portera sur quoi ?
Ce sera en bonne partie en Guinée-Bissau, donc un retour aux sources.
Votre film documentaire s’inscrit dans un nouveau contexte…
Il s’inscrit dans ce courant de déconstruction, c’est-à-dire de décortiquer le regard qui a été fabriqué. Les gens grandissent avec une image qui n’a pas été faite par eux-mêmes. C’est important d’apprendre comment les images ont été construites pour avoir le respect de soi-même. Il faut apprendre à savoir dans quel but ces images ont été construites. Déconstruire le discours, c’est très important pour les populations qui ont besoin de reconquérir leur dignité.
Les cinéastes noirs doivent-ils revenir en arrière, se servir des archives, pour faire ce travail de déconstruction via le cinéma, les images ?
Je crois qu’il faut faire les deux. Il faut avancer, mais aussi avoir un recul parce que même les éléments de langage qu’on utilise ne sont pas vierges. Ce n’est pas venu comme ça, ça a été construit. Il faut en avoir conscience parce que pour avancer vers l’avenir, il faut savoir que les outils qu’on utilise ont été forgés pour une raison. Il faut les déconstruire pour s’en servir de la façon dont on a envie de s’en servir.
Est-ce que c’est une manière de dire qu’on doit construire nos propres images ?
C’est très important. Quelqu’un comme Amílcar Cabral était un des rares dirigeants à prendre conscience qu’il fallait être en capacité de raconter sa propre histoire. Il a même envoyé des gens pour étudier le cinéma à Cuba. Il a compris que les archives devraient être construites sur place pour pouvoir dire et raconter sa propre histoire. Il faut trouver des identités propres. C’est très important et cela demande un travail de déconstruction.
BIENTÔT LES ASSISES DE LA PRESSE
La Coordination des Associations de Presse (CAP) a décidé de tenir ‘’prochainement’’ les Assises de la presse pour ’’proposer des solutions durables’’ à un secteur ‘’à la croisée des chemins’’ et ‘’évoluant dans un environnement précaire
Dakar, 2 nov (APS) – La Coordination des Associations de Presse (CAP) a décidé de tenir ‘’prochainement’’ les Assises de la presse pour ’’proposer des solutions durables’’ à un secteur ‘’à la croisée des chemins’’ et ‘’évoluant dans un environnement précaire pour les entreprises de presse et pour les hommes de média’’.
Cette annonce a été faite mercredi par les responsables de la CAP lors d’une conférence de presse au cours de laquelle ils ont partagé la ‘’Déclaration de Toubab Dialaw’’ pour ‘’édifier l’opinion sur la situation précaire des médias sénégalais et sur les options de sortie de crise’’ qu’ils préconisent.
Pendant deux jours, les 29 et 30 oct à Toubab Dialaw, les acteurs de la presse sénégalaise, à travers la Coordination des Associations de Presse (CAP) ont ‘’mené de profondes réflexions sur les enjeux et les défis du secteur des médias sénégalais’’.
‘’C’est ainsi que les membres de la CAP ont unanimement décidé de tenir prochainement les Assises de la Presse pour, au-delà des contraintes du secteur, proposer des solutions durables’’, lit-on dans la Déclaration dont l’APS a eu connaissance.
Pour les responsables de la CAP, ‘’ces assises de la presse vont permettre d’asseoir une presse libre professionnelle, responsable et libre et faire émerger des entreprises de presse fortes pour des médias crédibles et respectés’’.
Ils ont déploré ‘’les principaux maux’’ dont souffre aujourd’hui la presse sénégalaise, citant ‘’la situation précaire des entreprises de presse, les difficiles conditions de travail et de vie des acteurs des médias, la problématique de la gouvernance des médias publics, les attaques répétées contre les journalistes et les techniciens des médias, les défis et enjeux de la formation des hommes et femmes de médias, la faiblesse de la qualité des contenus dans les médias, le non-respect des règles d’éthique et de déontologie,etc’’.
Les membres de la CAP appellent les autorités publiques à ‘’accompagner les médias pour un environnement plus favorable aux entreprises de presse, publiques comme privées’’.
Leurs préoccupations concernent ‘’la nécessaire régulation du secteur par les autorités publiques, notamment concernant le secteur de l’audiovisuel ; l’évaluation et la réforme du Code de la presse, cinq années après son adoption ; la mise à niveau du cadre légal et réglementaire du secteur de la presse ; le financement adéquat des entreprises de presse, publiques comme privées ; la prise en compte des intérêts des entreprises de presse dans le futur Code de la publicité ; la nécessaire prise en compte de la digitalisation et de la transition numériques ; l’auto-régulation par les acteurs du secteur pour une prise en charge des récurrents problèmes d’éthique et de déontologie’’.
A cela s’ajoutent ’’les menaces que constituent les Réseaux sociaux comme support d’information ; la prise en charge de la formation dans les métiers des médias, à travers la formation académique et celle pratique de terrain ; la situation précaire des femmes dans les médias ; l’arrêt et la condamnation sans appel des agressions physiques et verbales subies par les entreprises et acteurs de la presse, agressions par des FDS, des militants politiques, etc. ; l’adoption d’un code de conduite pour les médias et une meilleure solidarité entre les acteurs du secteur ; etc’’.
Pour les responsables de la CAP, ‘’ces Assises vont relever d’une démarche collective et inclusive de toutes les organisations professionnelles des médias pour définir un plan d’actions stratégiques du secteur de la presse’’.
‘’A travers des réflexion croisées’’, les membres de la CAP, insistent ‘’sur l’urgence’’ de ‘’la définition d’un plan d’actions sur les contraintes du secteur et les solutions pérennes à envisager ; la sensibilisation des pouvoirs publics sur la nécessaire augmentation des appuis financiers aux entreprises de presse, publiques comme privées ; l’établissement d’un plan de formation initiale et continue des travailleurs des médias ; l’assainissement du secteur de la formation des journalistes notamment à travers les écoles privées qui essaiment au Sénégal’’.
La CAP est un cadre unitaire regroupant les associations de presse au Sénégal (APPEL – CDEPS – CJRS – CORED – CTPAS – SYNPICS – UNPJS – URAC). Elle a pour objectif ’’d’instaurer un cercle d’échanges sur les problématiques des médias’’.
NOUS N’EXCLUONS PAS UNE RÉÉDITION DE MARS 2021
En prélude à la convocation du leader du Pastef, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont animé un point de presse ce mercredi matin. A cette occasion, Khalifa Ababacar Sall a porté haut des inquiétudes de tous.
Demain jeudi 3 novembre 2022, le leader du Pastef Ousmane Sonko va répondre à la convocation du doyen des juges d’instruction. C’est dans l’affaire de viol et menaces de mort qui l’oppose à la masseuse, Adji Sarr. En prélude à cette convocation, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont animé un point de presse ce mercredi matin. Prenant la parole en premier, Khalifa Ababacar Sall, a souligné que les gens sont inquiets parce que tout le monde pense aux événements du mois de mars 2021. Des événements qui avaient causé la mort de 14 personnes et plusieurs blessés. Cependant, Khalifa Sall estime qu’on ne peut pas ne pas y penser. « Nous ne pouvons exclure une réédition de mars 2021. Nous ne le souhaitons pas mais, nous n’acceptons pas l’injustice. Les gens ont peur parce qu’on ne sait pas jusqu’où cela peut aller. Mais, rassure-t-il, Yewwi Askan Wi est dans une posture de responsabilité ».
« Sonko est très serein »
Il faut dire que la conférence des leaders comptent accompagner Sonko comme ils l’ont toujours fait dans cette épreuve. « Et nous allons assumer toutes responsabilités (…). On ne peut pas accepter un pays où on choisit celui avec qui on veut aller en compétition. Nous le rappelons, ce dossier c’est encore pour liquider un adversaire politique. Mais on ne va pas laisser cette forfaiture passer », a encore déclaré Khalifa Ababacar Sall selon qui, ils sont préoccupés par la paix, la sûreté et la sécurité dans ce pays. Et pour cela, dit-il, le pouvoir doit aussi apporter sa partition. Donnant les nouvelles de Sonko, Khalifa Ababacar Sall, informe qu’il est très serein. « Il n’a aucun problème avec ce qui va se passer demain. Il assumera toutes ses responsabilités si c’était nécessaire. Il a une posture de citoyen et de justiciable », a-t-il ajouté.
NOTRE RADIO DONNE LA PAROLE A TOUS, MÊME A CEUX QUI CRITIQUENT LA FRANCE
Les lauréats de la « Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon », seront connus aujourd’hui à Dakar. Dans cette interview, la Directrice de Radio France internationale (Rfi), Cécile Mégie, revient sur le sens de cette bourse, les péripéties de la radio
Les lauréats de la « Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon », neuvième édition, seront connus aujourd’hui à Dakar. Dans cette interview accordée au journal Le Soleil, la Directrice de Radio France internationale (Rfi), Cécile Mégie, revient sur le sens de cette bourse, les péripéties qui rythment la vie de cette radio.
Cette année, Dakar accueille l’organisation des formations des journalistes et techniciens sélectionnés pour la neuvième édition de la « Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon ». Qu’est-ce qui a motivé le choix de la capitale sénégalaise ?
Cette édition marque le retour de la formation par les journalistes et formateurs de Rfi et France Médias Monde, sur le continent africain. Après deux ans d’éditions à distance (en raison de la situation sanitaire : Covid-19), où la Bourse avait été élargie aux candidats de tous les pays d’Afrique francophone, nous avons néanmoins souhaité maintenir ce dispositif d’ouverture, et 12 pays sont représentés cette année dans la sélection des stagiaires.
Pour revenir sur le continent, nous avons immédiatement pensé à Dakar, où sont installés la rédaction et les studios de Rfi en mandenkan et fulfulde, deux langues africaines transnationales. Nous pouvons y accueillir les 20 stagiaires, techniciens et journalistes, pour deux semaines de formation dans les meilleures conditions. Nous avons également le souvenir de la très belle édition de 2017 réalisée au Sénégal, avec un accueil si chaleureux. Nous sommes donc très heureux de revenir ici !
Cette bourse est créée en hommage à deux reporters de Rfi assassinés le 2 novembre 2013 à Kidal dans le Nord du Mali. Que représente-t-elle pour votre radio ?
Le 2 novembre a été décrété par l’Onu « Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes » suite à l’assassinat de nos deux reporters, Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Cet évènement, qui porte leurs noms, lancé en 2014, à l’initiative de notre présidente Marie-Christine Saragosse, garde ainsi leur mémoire vivante, à travers la transmission de leur passion et de leur professionnalisme à une jeune génération de journalistes et techniciens, femmes comme hommes, du continent africain. Aujourd’hui, dans le cadre de cette Bourse, l’émotion est bien sûr grande de voir, année après année, une génération de jeunes professionnels (180 au total), lauréats comme stagiaires, être dépositaires de cette mémoire et se revendiquer de ce professionnalisme. Au-delà de cette formation, l’occasion est aussi pour nous de réaffirmer les valeurs portées par Rfi : la défense des droits des journalistes, la liberté d’informer et la protection des professionnels de l’information à travers le monde.
Quel est l’intérêt, l’enjeu de miser sur la formation des journalistes et techniciens en Afrique ?
Avec l’organisation de cette Bourse, Rfi est dans son rôle de découvreur et de soutien aux jeunes talents des médias et du journalisme sur le continent. Nous le faisons aussi dans d’autres domaines, tout au long de l’année, comme la musique, le théâtre, la littérature, ou encore dans le sport ou le développement des nouvelles technologies. C’est également un vrai engagement pour faciliter l’insertion des jeunes dans un milieu professionnel qui n’est pas toujours simple. Par la suite, la possibilité de travailler avec ces jeunes aux compétences solides et sérieuses et de consolider le réseau de Rfi est un élément essentiel, notamment pour maintenir la proximité avec nos publics : Rfi a aujourd’hui un réseau d’environ 70 correspondants en français sur le continent et quatre rédactions en langues régionales africaines (mandenkan, fulfulde, haoussa et swahili) situées au Sénégal, au Nigeria et au Kenya, au plus près du terrain, et qui ont, elles aussi, leurs propres correspondants, tout comme nos rédactions en portugais et en anglais, deux langues également pratiquées sur le continent.
Le sentiment anti-français devient de plus en plus prégnant sur le continent. Comment voyez-vous la présence de Rfi en Afrique ?
Nous sommes pleinement conscients de l’existence de ce courant de pensée et de cette posture qui se développent, et nous en sommes parfois directement victimes. C’est notamment le cas avec la coupure de Rfi, mais aussi de France 24, au Mali, depuis le mois de mars, cette année. Je souhaite rappeler que Rfi est un média de service public indépendant, et nous travaillons au quotidien à être plus proches de ceux qui nous apprécient et nous écoutent non pas en tant que média français stricto sensu, mais comme média fiable, expert et équilibré. Notre radio donne la parole à tous, même à ceux qui critiquent la France, parce qu’une des caractéristiques de nos antennes est d’être un lieu de débat et d’ouverture. Nous avons par ailleurs la volonté de toujours expliquer, en étant transparents, notre façon de travailler dans nos rédactions. Les auditrices et auditeurs interviennent tous les jours sur nos antennes, par exemple dans le magazine « Appels sur l’actualité », qui va proposer prochainement la nouvelle rubrique « Pourquoi Rfi dit ça ? », qui vise à raconter, illustrer, le travail de nos journalistes. Un travail qui est encadré par des règles professionnelles et déontologiques, qu’il est important de partager pour renforcer la confiance de nos publics. Et, dans un monde où sévissent aussi la manipulation, la propagande, la désinformation, ce qu’on appelle communément les « infox », cette démarche de transparence et de pédagogie est essentielle, autour de ce qui est le fondement du journalisme professionnel : la vérification de l’information et l’indépendance.
Au mois d’octobre 2019, Rfi inaugurait les bureaux de ses rédactions mandenkan et fulfulde. Trois ans après, comment se porte cette stratégie de proximité ?
Aujourd’hui, cette rédaction propose 2 heures quotidiennes de programmes dans chaque langue aux côtés du français, diffusées à travers 11 pays, en Fm et ondes courtes et une offre numérique disponible partout. Elle rassemble près de 30 journalistes et une équipe de techniciens, à Dakar, et 20 correspondants. Le fulfulde a enrichi son offre depuis décembre 2020. Les journalistes de la rédaction en mandenkan et fulfulde travaillent ensemble et participent à des conférences de rédaction communes, ce qui crée une émulation et des discussions stimulantes, et un enrichissement mutuel, surtout si l’on prend en compte le fait que les journalistes viennent des mêmes régions et pays, bien qu’ils travaillent dans une langue différente.
Rfi en langues africaines, c’est tout autant de l’information, recueillie rigoureusement par nos journalistes sur le terrain, que de nombreux magazines, avec des formats interactifs et tournés vers les auditrices et les auditeurs, et une diffusion sur le numérique et les réseaux sociaux où se trouve un public connecté et parfois plus jeune. C’est aussi une ligne éditoriale résolument axée autour de sujets de société : les droits humains, l’égalité femme-homme, l’accès à la santé, la sensibilisation aux sujets environnementaux, mais aussi de l’économie, de la politique ou encore de la culture… À ce titre, le nouveau rendez-vous dédié à la parole et à l’expérience de femmes, dans l’émission « Appels sur l’actualité », le dernier vendredi de chaque mois dans les deux langues, illustre cette démarche.
Cet engagement est-il payant ?
Les résultats d’audience sont très bons. Les programmes de Rfi en langues africaines sont suivis, chaque semaine, par plus de la moitié des habitants âgés de plus de 15 ans (56%) dans 19 villes secondaires mesurées dans quatre pays (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger). Ces programmes en langues africaines sont connus par près de 80% de l’ensemble des personnes interrogées. Leur utilité et leur fiabilité sont également très largement reconnues par les auditrices et auditeurs des 4 pays, avec respectivement 82% et 80% d’opinions favorables. Par ailleurs, le nombre de radios partenaires, indispensables pour la diffusion de nos contenus dans ces langues, continue d’augmenter, avec près de 250 radios partenaires (fin septembre 2021).
Comment se dessine l’avenir de Rfi sur le continent africain ?
Nous avons fait le choix de la proximité et de l’expertise, avec une attention toujours plus grande aux sujets qui concernent au quotidien nos auditrices et auditeurs, et nos internautes : problématiques de la vie quotidienne, les enjeux environnementaux et de développement durable, mais aussi la culture, le sport, l’éducation… Le développement des langues africaines est également un enjeu de premier plan au titre de cette proximité avec nos publics, incarnée par notre rédaction à Dakar, mais aussi à Lagos pour le haoussa, et à Nairobi pour le swahili. Et cette recette semble porter ses fruits. Les dernières enquêtes d’audience montrent que Rfi est la première radio internationale en Afrique francophone, et qu’elle figure dans le top 5 des radios les plus écoutées dans sept capitales francophones d’Afrique. Dans les huit pays mesurés, 96% des personnes interrogées connaissent Rfi. Enfin, l’Afrique reste le continent avec notre plus grand bassin d’auditeurs, et donc une priorité : sur 61 millions d’auditeurs, 45 millions viennent d’Afrique, francophone comme anglophone.
BOURSE GHISLAINE DUPONT ET CLAUDE VERLON, LES LAURÉATS DEJA CONNUS
La bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon 2022 a été attribuée mercredi à Dakar à la journaliste camerounaise Ester Senpa Blaksemedi et au technicien malgache Henintsoa Tiana Miranto Rakotomala.
Dakar, 2 nov (APS) - La bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon 2022 a été attribuée mercredi à Dakar à la journaliste camerounaise Ester Senpa Blaksemedi et au technicien malgache Henintsoa Tiana Miranto Rakotomala.
La cérémonie de remise des prix s’est déroulée à l’hôtel Novotel en présence de la directrice générale de RFI, Cécile Mégie, de l’ambassadeur de France au Sénégal, Philipe Lalliot, du président du CNRA, Babacar Diagne, entre autres.
Cette 9e édition de la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon organisée au Sénégal a réuni 20 jeunes professionnels (10 journalistes et 10 techniciens) venant de 12 pays d’Afrique francophone.
Ils ont bénéficié d’une formation à la rédaction et dans les studios de RFI Fulfulde et Mandinkan à Dakar dispensée pendant deux semaines par Rachel Locatelli, responsable de la formation à RFI et Murielle Pomponne, journaliste à RFI et rédactrice en chef des langues étrangères.
A l’issue de la formation, il a été demandé à chaque candidat de réaliser un reportage sur le thème ‘’Dialogue et tolérance’’ tandis que les techniciens ont préparé un sujet autour des médias au Sénégal.
Primée dans la catégorie journaliste, Esther Senpa Blaksemdi, 25 ans, est originaire de Maroua, dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Diplômée de l’Institut de formation et de conservation du patrimoine audiovisuel, elle travaille actuellement à Garoua pour la CRTV Nord, la radio-télévision du Cameroun.
Pour son travail, Esther Senpa Blaksemdi a présenté un reportage sur les enfants atteints d’ichtyose congénitale, une maladie rare de la peau.
Avec la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon elle va bénéficier d’une formation de quatre semaines à Paris, à RFI et l’école de journalisme de Sciences Po.
Primé dans la catégorie techniciens, Henintsoa Tiana Miranto Rakotomalala, 26 ans, est Titulaire d’un master en informatique du centre national de télé-enseignement de Madagascar et travaille actuellement à l’Aceem Radio.
Dans son reportage ‘’tout sonore’’ il emmène les ‘’auditeurs’’ sur un terrain de football de Dakar, à la rencontre d’un éducateur sportif et de jeunes amateurs du ballon rond.
Avec sa bourse, Henintsoa Tiana Miranto Rakotolomalala va bénéficier d’une formation d’un mois à Paris, à RFI et l’INA, l’Institut national de l’audiovisuel.
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journaliste et techniciens à RFI, ont été tués le 2 novembre 2013 à Kidal, dans le nord du Mali, où ils étaient en reportage.
Pour honorer leur mémoire, RFI a créé la bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon, qui récompense chaque année un(e) jeune journaliste et un(e) jeune technicien (ne) africains.
RÉGULATION DU SECTEUR PRIVE DES MEDIA, LE CODE DE LA PRESSE SUR LA TABLE
La Coordination des associations de presse (Cap) invite les autorités à «accompagner les médias pour un environnement plus favorable aux entreprises de presse, publiques comme privées».
La Coordination des associations de presse (Cap) invite les autorités à «accompagner les médias pour un environnement plus favorable aux entreprises de presse, publiques comme privées».
Cette interpellation des acteurs des médias sénégalais a été faite ce 2 novembre dans le cadre d’une rencontre organisée à la Maison de la presse Babacar Touré.
Mamadou Thior appelle à la prise en charge effective de « la régulation du secteur par les autorités publiques, l’évaluation et la réforme du Code de la presse, l’adoption d’un code de conduite pour les médias et une meilleure solidarité entre les acteurs du secteur entre autres ».
Les membres du Cap ont par-dessus tout attiré l’attention sur la « situation précaire des entreprises de presse, les difficiles conditions de travail et de vie des acteurs des médias et la problématique de la gouvernance des médias publics ».
Ils ont, en outre, dénoncé «les attaques répétées contre les journalistes et les techniciens des médias». C’est ainsi que Ibrahima Lissa Faye, président de l’Association de la presse en ligne (Appel) a appelé les autorités à donner des instructions fermes aux forces de l’ordre, pour qu’ils permettent aux journalistes d’exercer convenablement leur travail, le 3 novembre, à l’occasion de l’audition d’Ousmane Sonko, leader de Pastef, dans l’affaire Sweet Beauté.
SITUATION POLITIQUE, L'APPEL D'ALIOUNE TINE
Président du Think Tank Africajom Center, Alioune Tine s’est prononcé sur la convocation jeudi du leader de Pastef, Ousmane Sonko, par le doyen des juges sur l’affaire dite Sweet Beauty. Et c’est pour appeler au calme..
Président du Think Tank Africajom Center, Alioune Tine s’est prononcé sur la convocation jeudi du leader de Pastef, Ousmane Sonko, par le doyen des juges sur l’affaire dite Sweet Beauty. E c’est pour appeler au calme. « Je voudrais saluer l’appel au calme de Sonko à ses partisans. J’appelle personnellement au sens élevé des responsabilités des citoyens, des acteurs de la justice et de la sécurité », a-t-il dit dans les colonnes de Bès bi.
Pour Alioune Tine, « le Sénégal est dans un environnement géopolitique de risques, de menaces, de tensions et de vulnérabilités auxquelles nous devons faire face ensemble, dans l’unité ». Mieux, pense-t-il, « les acteurs, internationaux ou régionaux, leurs forces c’est notre désunion, nos querelles et nos vaines et dangereuses polarisations ».
DANSE HIP HOP, LE SÉNÉGAL SUR LE TOIT CONTINENTAL
Le Championnat International AfroBreak s’est déroulé du 27 au 29 octobre 2022 avec la participation effective du Ghana, Nigéria, Bénin, Togo, Niger, Sierra Léone, Côte d’Ivoire, et Sénégal. Bboy Pape de Ziguinchor s’y est classé premier
Le Championnat International AfroBreak s’est déroulé du 27 au 29 octobre 2022 avec la participation effective du Ghana, Nigéria, Bénin, Togo, Niger, Sierra Léone, Côte d’Ivoire, et Sénégal. Bboy Pape de Ziguinchor (actuel champion du Sénégal) s’y est classé premier et Bboy Venom de Dakar (Sénégal) a pris la 3é place derrière Bboy Delkrim de Côte d’Ivoire.
Selon un communiqué de l’Association Kaay Feec, 16 athlètes-bboys africains se sont rencontrés et ont échangé autour des questions du Breaking, avant de s’affronter en Battle. L’événement vise à promouvoir le Breaking, devenu discipline olympique, et à offrir des opportunités à la jeunesse ghanéenne et africaine pour poursuivre une carrière dans ce domaine, entre Art et Sport.
Africa Breaking Academy est une organisation non gouvernementale qui utilise le Breakdance et la culture Hip Hop pour outiller, construire et promouvoir les jeunes talents afin de contribuer à concrétiser un changement positif au Ghana et en Afrique.
Bboy Pape de Ziguinchor (actuel champion du Sénégal) s’y est classé premier et Bboy Venom de Dakar, représentaient, respectivement, le Comité National de Promotion de la Danse Sportive (Fédération de Danse Sportive) et l’Association Kaay Fecc.