La date de l’audition de Ousmane Sonko, dans l’affaire Sweet Beauty, est désormais connue. Me Bamba Cissé a dévoilé que le leader de Pastef sera entendu par le juge d’instruction le jeudi 3 novembre prochain. « Sauf changement, notre client sera entendu ce 3 novembre prochain», a confié la robe noire à nos confrères de Libération.
Le journal informe par ailleurs, que ses avocats ont adressé, depuis le 5 octobre dernier, une nouvelle lettre au doyen des juges pour demander l’audition de témoins à l’occurrence Baye Mbaye Niass dit Mc Niass, Mamadou Mamour Diallo et de la nommée Madame Tall.
«En ce qui concerne le premier, il a déclaré publiquement dans l’extrait vidéo joint, que la nommée Adji Sarr s’est confiée à lui relativement aux faits de la cause et estime être en mesure de faire des révélations importantes menant à la manifestation de la vérité. S’agissant du nommé Mamadou Mamour Diallo, il a, dans un autre extrait vidéo joint, entretenu des discussions soutenues avec la nommé Adji Sarr, ce qui recoupe la dé position du sieur Coulibaly, époux de l’inculpée Ndèye Khady Ndiaye qui avait déclaré devant le juge d’instruction avoir entendu la dame Adil Sarr dire que c’est le chauffeur de monsieur Mamadou Mamour Diallo qui était venu à la porte du salon Sweet beauty la prendre, la nuit des faits supposés. Enfin, Mme Tall qui avait hébergé Adii Sarr a aussi révélé publiquement s’être entretenue avec la susnommée sur les faits supposés reprochés à notre clients», ont écrit Me Bamba Cissé et Cie dans leur requête.
Les avocats de Ousmane Sonko estiment que ces dépositions sont «capitales pour la manifestation de la vérité, comme il en est de celle de l’ex-capitaine Seydina Oumar Touré, qui, lui-même, a aussi dans un extrait vidéo, déclaré attendre votre (doyen des juges) convocation », ajoute Libé.
LA COALITION MACKY 2012 DENONCE «LE NI OUI NI NON» DE MACKY SALL
Les langues commencent à se délier au niveau de la coalition du président de la République concernant la question du 3ème mandat
Les membres de la Coalition Macky 2012 veulent que le chef de l’Etat se prononce sur la question du 3ème mandat. Selon eux, «le ni oui ni non», entretenu par le président de la République, est devenu un «goulot qui étrangle, étouffe et asphyxie les populations».
Les langues commencent à se délier au niveau de la coalition du président de la République concernant la question du 3ème mandat. La Conférence des leaders de la Coalition Macky 2012 estime qu’après la cherté de la vie, «le second goulot qui étrangle, étouffe et asphyxie les populations, reste indéniablement le «ni oui ni non», volontairement entretenu par le président de la République au sujet de la 3e candidature pour la Présidentielle de 2024». Ainsi, la coordinatrice de cette Conférence des leaders, Fatoumata Guèye Diouf, informe que les membres de cette coalition seront «en conclave les 12 et 13 novembre 2022 pour donner publiquement» leur «position sur cette question qu’aucun allié politique ne doit occulter».
Dans son communiqué, la Conférence des leaders de Macky 2012 a rappelé que «son compagnonnage avec le Président Macky Sall et Bby est basé sur un socle de valeurs qui l’astreint à l’obligation civique et morale de soutenir le président de la République et son gouvernement dans toutes les politiques publiques et dans la prise en charge des préoccupations des populations». Dans la même veine, elle souligne que «ledit compagnonnage est scellé au ciment de la Justice, du respect mutuel et de la responsabilité».
Par ailleurs, abordant la lancinante question de la cherté de la vie, «la Coalition Macky 2012 constate, pour le regretter, que malgré les milliards débloqués pour juguler l’inflation, toutes les énergies et synergies déployées pour atténuer la souffrance des compatriotes, la demande sociale reste très forte».
Dans cette dynamique, les membres de cette organisation politique exhortent «le président de la République et son gouvernement, à mettre en place et à déployer, dans les meilleurs délais, des stratégies pour circonscrire, voire abréger la souffrance des ménages». Selon eux, «c’est une bataille qu’il urge de gagner afin de faire renaître l’espoir chez ces populations, le Yaakaar auquel il tenait tant».
CACOPHONIE ENTRE LE MINISTERE ET AMNESTY INTERNATIONAL
Le ministère de la Justice réplique à Mme Agnès Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International
Le ministère de la Justice réplique à Mme Agnès Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International. Après sa sortie, le ministère de la Justice parle «d’ignorance totale du système judiciaire au service des justiciables et des acteurs économiques».
«Le gouvernement condamne fermement l’accusation grave et non prouvée selon laquelle 13 des 14 victimes, tuées lors des manifestations de mars 2021, l’ont été par les Forces de l’ordre et se réserve le droit d’user des voies appropriées pour le rétablissement de la vérité», note la Chancellerie dans un communiqué. «Nous invitons l’Ong Amnesty International à faire preuve de rigueur dans sa méthodologie de travail et de s’abstenir de faire des jugements de valeur susceptibles de semer la confusion dans l’esprit du public et de l’opinion publique internationale», enchaîne le ministère de la Justice.
Il rappelle qu’après les manifestations de mars 2021, «les agents d’exécution des lois ont mené, de manière diligente, des enquêtes sous la direction des procureurs de la République. Les auteurs des faits récriminés ont été traduits en Justice, soit par la voie du flagrant délit sanctionnée par des décisions judiciaires de condamnation ou de relaxe prononcées, soit par la voie de l’information judiciaire devant les cabinets d’instruction lorsqu’il s’agit d’affaires criminelles».
Pour la Chancellerie, «ces dossiers ouverts, au niveau des cabinets, sont instruits par des magistrats instructeurs sous le contrôle des Chambres d’accusation. L’instruction menée devrait aboutir à un renvoi en phase de jugement devant des chambres criminelles permanentes ou à un non-lieu lorsque les charges sont insuffisantes».
MACKY VEUT UN BETAIL ELECTORAL
A l’approche de l’élection présidentielle, le camp du pouvoir veut mobiliser des partisans par tous les moyens.
En meeting sur le site du foirail de Diamaguène Sicap Mbao, les ministres, Cheikh Oumar Anne et Aly Saleh Diop, sont allés jusqu’à brandir le titre foncier du terrain sur lequel est installé le marché d’échange de bétail dans la région de Dakar. Cela, pour inciter les opérateurs du lieu à approuver un éventuel 3ème mandat pour le Président Macky Sall et voter pour ce dernier.
A l’approche de l’élection présidentielle, le camp du pouvoir veut mobiliser des partisans par tous les moyens. Le week-end dernier, les éleveurs du foirail de Diamaguène Sicap Mbao se sont retrouvés au cours d’une grande mobilisation. A cette rencontre, on a noté la présence de ténors du parti au pouvoir. Parmi lesquels on peut citer les ministres Aly Saleh Diop, ministre de l’Elevage et des productions animales, et Cheikh Oumar Anne, ministre de l’Education nationale.
Ces derniers ne sont pas venus les mains vides, puisque qu’ils avaient dans leurs dossiers, le titre foncier du site du foirail. Quand ils l’ont brandi en l’air, des éleveurs sont tombés en transe et certains ont déclaré valider un 3ème mandat pour le Président Macky Sall.
«Ces gens de l’opposition, s’ils savaient ce qui les attend, ils resteraient dans leur coin et garderaient leur calme. Nous n’attendons que le signal du chef de l’Etat.
Si c’est pour être prêts, nous le sommes. Si c’est pour mobiliser, nous le sommes, quel que soit le prix, nous le mettrons pour faire réélire le Président Macky Sall.
Aujourd’hui, vous avez ce sésame qui est le titre foncier du site. Beaucoup de personnes lorgnent ce site alors que vous êtes là depuis 1945. Vous n’avez pas eu de papiers. Aujourd’hui, si ce n’était pas Macky Sall, vous n’alliez jamais entrer en possession de ce site», a déclaré le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Anne. Des propos qui ont rendu hystériques les éleveurs du foirail.
Dans une ambiance indescriptible, le ministre de l’Education a poursuivi de manière à inciter ses interlocuteurs à se préparer à un devoir de reconnaissance envers le chef de l’Etat sortant. «Pour le troisième mandat, c’est acquis. Pourquoi c’est acquis ? Parce que le Président a un bilan élogieux. Au vu de toutes les réalisations qui ont été faites. Aujourd’hui, c’est une fierté pour le Sénégal. Même au sein de l’opposition, certains (es) reconnaissent le travail qui a été fait. Alors qu’est-ce qu’ils veulent encore ? Diriger un pays n’est pas donné à n’importe qui et pour reprendre les propos du maire Racine Talla, «nous n’allons jamais laisser des arrivistes, qui n’ont aucune expérience de ce qu’est un Etat, nous mettre dans le pétrin»», a enchaîné le responsable politique dans un brouhaha persistant provenant des éleveurs qui semblaient dans un état second.
Il augmente la dose : «Ne vous laissez pas distraire par une bande de dormeurs qui ne cherchent qu’à déstabiliser le pays. C’est peine perdue pour eux, nous sommes prêts à les affronter et ce sont les Sénégalais qui feront leur choix.»
«Des khalifes généraux ont encouragé Macky et lui ont demandé de continuer son travail»
Le ministre de l’Elevage a donné une information de taille. Et c’est pour dire que le chef de l’Etat, «malgré certaines personnes qui essaient de le contester, a reçu la bénédiction des khalifes généraux, qui lui ont demandé de continuer son travail pour le Sénégal. Aujourd’hui, Macky est notre candidat et personne d’autre. Parce que là où nous sommes, il n’y a pas encore de personne qualifiée qui puisse le remplacer à l’heure actuelle».
«LE SENEGAL EST EN GUERRE CONTRE SES FEMMES»
Le Collectif des féministes du Sénégal a envoyé une lettre au chef de l’Etat pour dénoncer leur situation , avec des mots-clés qui montrent la gravité du moment : «Alerte, on nous viole et on nous tue ! Le Sénégal en guerre contre ses femmes !»
Face au «silence» des autorités, le Collectif des féministes du Sénégal a envoyé une lettre au chef de l’Etat pour dénoncer la situation des femmes dans le pays, avec des mots-clés qui montrent la gravité du moment : «Alerte, on nous viole et on nous tue ! Le Sénégal en guerre contre ses femmes !»
Comme une épitaphe, les noms des dernières victimes de féminicide se suivent ainsi : Woury Mané, Yoba Baldé, Ndioba Seck, Khady Sèye, Aminata Ka, Yacine Sané, Bineta Camara, Lobé Ndiaye, Fatou Kiné Gaye, Khady Badiane, Athia Ba, Léna Gomis, Dieynaba Déme… Et la liste est encore longue. Le Collectif des féministes du Sénégal, qui a envoyé une lettre au président de la République, a utilisé des mots durs et aussi évocateurs du drame auquel les femmes font face : «wóoy walloo! Président noo ngi jeex ! Wallu ñu ! (Au secours Président, on nous extermine)».
Le constat du collectif de la situation actuelle est accablant : «Alerte, on nous viole et on nous tue ! Le Sénégal en guerre contre ses femmes !» Que faire ? Il demande au chef de l’Etat de prendre des mesures contre la culture d’impunité masculine. «La lutte pour le respect des droits de la femme est une composante essentielle de la bonne gouvernance et de la démocratie. On ne peut pas continuer à bafouer les droits de 52% de la population et espérer être pris au sérieux par nos pairs dans le monde. Nous ne voulons plus être célébrées, chantées, fêtées le 8, mars puis tuées les 364 jours qui restent dans le silence le plus total», note le collectif dans sa lettre.
Pour les femmes, angoissées par les derniers crimes, «il est primordial de mettre en place un fonds d’appui pour les victimes de violences sexuelles et sexistes et leurs familles. Souvent, les familles des défuntes ne peuvent ni payer un avocat ni élever correctement les orphelins (es) que ces femmes laissent derrière elles». «Par ailleurs, il est nécessaire de renforcer le dispositif d’accueil, d’orientation et d’appui aux victimes de violences sexuelles et sexistes sur toute la chaîne et de documenter régulièrement les cas de violences sexuelles et sexistes et de féminicide. Des mesures adéquates pour leur diminution et in fine leur arrêt devraient s’en suivre. Cela passe sans nul doute par l’application de la loi dans toute sa rigueur et une politique zéro clémence pour les auteurs de tels crimes», poursuit le collectif. Il est surtout interloqué par le silence présidentiel. «Réagissez Monsieur le Président ! Votre silence renforce la discrimination et l’impunité envers les femmes et les filles de ce pays face aux violences masculines. Que l’âme des victimes repose en paix. Que Justice leur soit rendue», poursuit le collectif. Lequel regrette aussi que le ministère de la Femme «soit très souvent aphone devant le nombre important de femmes tuées».
Pour ces dames, «aller visiter les familles des victimes ou les survivantes ne règle pas vraiment le problème. Les cas de viol et de meurtre de femmes sont devenus des faits anodins et ne semblent émouvoir personne, surtout la classe dirigeante sénégalaise dont vous êtes le chef de file». Pour le collectif, sur la période de janvier à novembre 2019, 14 cas de meurtre de femmes ont été répertoriés par le Comité de lutte contre les violences faites aux femmes. «Une liste qui ne cesse de s’allonger. Depuis le début de l’année 2022, nous avons recensé plus de dix (10) meurtres de femmes et de filles, tuées sauvagement. Rien que les deux dernières semaines du mois d’octobre, nous avons enregistré les meurtres d’au moins quatre femmes. Il est malheureux de remarquer que ces féminicides n’ébranlent que les femmes», regrette le collectif. «Que leurs noms ne tombent point dans l’oubli», dit-il.
Par Madiambal DIAGNE
KARIM WADE ET KHALIFA SALL, LA PEUR D’ÊTRE CANDIDAT
S’ils ont confiance en leur capacité de gagner la prochaine présidentielle, pourquoi ne se lanceraient-ils pas avec les conditions minimales qu’offrirait une loi d’amnistie, quitte à faire réviser leur procès une fois au pouvoir ?
A l’issue de la réunion du Conseil des ministres du 29 septembre 2022, le Président Macky Sall avait demandé à son ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, d’examiner les conditions qui permettraient à certaines personnalités politiques de se faire réadmettre dans le corps électoral, après leur radiation pour cause de condamnations judiciaires. Tout le monde voyait à travers une telle initiative, un souci de la réhabilitation politique de Karim Meïssa Wade et de Khalifa Ababacar Sall. Le communiqué du gouvernement précisait que «le chef de l’Etat a demandé au ministre de la Justice de lui faire des propositions dans les délais les plus rapides». Plus d’un mois après, le projet semble être coincé car les modalités de sa mise en œuvre divisent les différentes parties. En effet, le gouvernement semble vouloir privilégier la voie de l’adoption d’une loi d’amnistie alors que les camps de Karim Meïssa Wade et de Khalifa Ababacar Sall disent refuser une telle formule. Au bout du compte, on réalise que si Karim Wade et Khalifa Sall déclinent la proposition, c’est qu’en réalité ils ne souhaitent pas tant se porter candidats.
Le caprice assez égoïste de Karim Wade
Des franges du Parti démocratique sénégalais (Pds), qui parleraient au nom de Karim Wade, affirment que le fils du Président Wade, condamné le 23 mars 2015, par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), rejette l’offre d’une amnistie et continue d’exiger la révision du procès, au motif que Karim Wade avait été mal jugé par une juridiction du reste «illégale». Cette prétention ne manque pas de sens, du point de vue politique. En cas de réouverture du procès de Karim Wade, les compteurs seraient en quelque sorte remis à zéro et le candidat, jusqu’ici virtuel du Pds, pourra aller devant les électeurs en leur disant qu’il reste toujours présumé innocent, tandis qu’une loi d’amnistie laisserait toujours le sentiment d’une certaine culpabilité effacée par une volonté d’amnésie ou d’oubli collectif. D’autres analystes ont pu voir en l’attitude de Karim Wade, un caprice mal placé, surtout que le rapport de forces politiques ne lui permettrait nullement d’imposer la marche à suivre. Cela a d’ailleurs suscité des objections au sein même du Pds, où des responsables ont exprimé leur agacement ou un ras-le-bol devant l’insistance de Karim Wade à préférer une révision du procès ; une perspective qui, au demeurant, resterait hypothétique et se révélerait un couteau à double tranchant car nul ne saurait préjuger de l’issue finale d’un nouveau procès.
Karim Wade trouverait un autre intérêt strictement personnel à la révision de son procès ou mieux, dans une décision finale de relaxe en sa faveur. Cela lui permettrait d’avoir les coudées franches et de garder une image immaculée pour mieux s’occuper directement de ses activités dans le monde de la finance, qu’il développe notamment à Doha, à Kigali et à Kinshasa. On se demande même si Karim Wade ne préférerait pas une telle activité plutôt que de revenir de son exil doré au Qatar pour faire de la politique au Sénégal avec tous ses aléas et inconforts. Avec une facilité déconcertante, Karim Wade menace, par le truchement de ses thuriféraires, de démissionner même du Pds si son parti s’associait à l’idée de voter une loi d’amnistie. C’est dire…
La demande de Karim Wade apparaît plus personnelle et égoïste qu’une démarche politique et manquerait d’altruisme. En effet, il semble n’avoir cure du sort de ses co-accusés (Bibo Bourgi et autres) qui, eux, devraient sans doute être heureux de se voir amnistiés afin de pouvoir tourner une mauvaise page et passer à autre chose. Aussi, il apparaît incohérent que Karim Wade, qui trouve la Crei illégale et rejette ses jugements, continue de demander une réouverture du procès devant la même juridiction. Certes dans ces colonnes, nous n’avons eu de cesse de relever nos réserves pour ne pas dire notre appréciation négative des règles qui organisent la Crei, qui ne garantissent absolument pas un «procès juste et équitable». C’est non seulement dans le sens où le principe du fardeau de la preuve reste imposé aux accusés, mais aussi l’absence dans le dispositif, d’un second degré de juridiction pour recevoir d’éventuels appels formés par les parties, tous travers apparaissant comme non conformes à une bonne distribution de la Justice («Pour une réforme de la Crei», 26 octobre 2015).
Des députés de l’opposition ont brandi l’idée d’une proposition de loi pour amender certaines dispositions de la loi électorale afin de permettre la participation au prochain scrutin présidentiel de 2024, de personnalités politiques comme Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall. Ces réformes envisagées ne devraient pouvoir être adoptées si elles ne sont pas acceptées par le groupe parlementaire majoritaire de Benno bokk yaakaar (Bby). Autrement dit, l’idée est partie pour être un pis-aller et Karim Wade comme Khalifa Sall, si tant est qu’ils seraient mus par leur volonté de participer à l’élection présidentielle, risquent de lâcher la proie pour l’ombre.
Au cas où l’idée avancée à grands renforts médiatiques par le Président Macky Sall (comme pour tenir l’opinion publique à témoin), de faire revenir dans le jeu politique ces deux protagonistes échouerait, Karim Wade et Khalifa Sall seront bien mal placés pour crier en 2024, à une attitude anti-démocratique de Macky Sall d’écarter du jeu politique des adversaires redoutables. «On ne peut faire le bonheur des gens malgré eux» et «nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude» !
Ainsi, en a-t-on encore décidé pour Khalifa Sall…
On ne dira jamais assez que Khalifa Ababacar Sall se laisse toujours mener par le bout du nez. Dans une chronique en date du 14 décembre 2020, intitulée «Alliance avec Sonko, Khalifa Sall perdant à tous les coups», nous indiquions que «Khalifa Sall laisse toujours les autres décider pour lui». Il en est de cette idée de rejet de la loi d’amnistie qui vient d’être proposée. Khalifa Sall a laissé les Barthélemy Dias et autres membres du Pastef de Ousmane Sonko parler et décider pour lui et donc, les députés de ce camp se mettent à préparer une proposition de loi de réforme du Code électoral afin de permettre son éligibilité. On a déjà dit que rien ne garantirait le succès d’une telle initiative, mais cette démarche battrait en brèche tout l’argumentaire des partisans de Khalifa Sall qui voulaient faire croire qu’en dépit des dispositions de la loi électorale, l’ancien édile de Dakar pouvait être candidat à la Présidentielle de 2019 comme aux élections locales et législatives de 2022. Il n’y aurait pas aveu plus éloquent de leur mauvaise foi, s’ils se résolvent à corriger ce qui, du point de vue des juges, empêchait la recevabilité de la candidature de Khalifa Sall.
Du reste, Khalifa Sall a plus intérêt que tout autre à une loi d’amnistie. Si la demande de révision de son procès, brandie par quelques gens dont certains qui se sont déjà déclarés candidats ou qui ont fini de choisir leur candidat à la prochaine Présidentielle, aboutissait, on ne voit pas un juge qui lui épargnerait une condamnation pour «faux et usage de faux en écritures publiques et prévarication de deniers publics». En effet, Khalifa Sall a fait maints aveux publics et devant la Justice, d’avoir usé d’une pratique frauduleuse qui avait toujours cours à la mairie de Dakar, et qui consistait à faire des commandes fictives de denrées alimentaires destinées aux indigents, alors qu’en lieu et place des tonnages de riz et de mil, les agents comptables donnaient du cash au maire de Dakar dans le but d’abonder une certaine «caisse noire». En quelque sorte, il dirait de manière triviale : «J’ai volé les caisses de la mairie parce qu’avant moi les maires le faisaient.» Khalifa Sall serait bien drôle de se mettre devant les électeurs tout en traînant dans son casier judiciaire, une condamnation pareille. Dire qu’il s’est trouvé des personnalités qui prônent œuvrer pour la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des ressources publiques, qui ont l’outrecuidance de défendre ou excuser ces forfaitures et forfanteries de Khalifa Sall !
Il est à parier que Khalifa Sall se plairait de voir prospérer l’idée d’une loi d’amnistie comme il s’était bien complu, comme Karim Wade du reste, de la grâce présidentielle que le Président Macky Sall leur avait respectivement accordée en 2019 (Khalifa Sall) et 2016 (Karim Wade). L’un comme l’autre faisaient la fine bouche, affirmant n’être pas demandeurs d’une grâce présidentielle, mais ne s’impatientaient pas moins de voir la procédure aboutir quand d’autres personnes avaient formulé la demande à leur place. Aucun des deux ne s’était fait tirer de force de sa cellule de prison pour humer l’air libre et monter dans le premier avion en attente à l’aéroport de Yoff. De toute façon, en déclinant l’offre d’amnistie, Khalifa Sall oublie lui aussi ses autres compagnons d’infortune comme Mbaye Touré et autres qui devraient bien être contents d’un tel geste et refaire leur vie et leur carrière professionnelle.
Il est à rappeler que quand Khalifa Sall faisait du chichi quant à une demande de grâce, ces personnes, condamnées en même temps que lui, avaient pris sur elles de formuler la demande qui a fini par lui profiter. Dans cette autre situation, il avait fallu décider pour Khalifa Sall pour le sortir de prison.
L’histoire jamais aboutie des demandes de révision de procès au Sénégal
Rechercher un cas d’école de la révision d’un procès dans les annales judiciaires du Sénégal serait rechercher une aiguille dans une botte de foin. L’histoire renseigne que les demandes de révision de procès formulées à hue et à dia, comme celle de Mamadou Dia pour la révision de son procès suite aux évènements du 17 décembre 1962 ou celle de Abdoulaye Wade dans l’affaire de l’assassinat du juge constitutionnel Me Babacar Sèye en 1993, n’ont jamais pu aboutir.
L’ancien président du Conseil de gouvernement du Sénégal (équivalent à l’actuel Premier ministre), Mamadou Dia, avait été accusé de tentative de coup d’Etat contre le Président Léopold Sédar Senghor et avait été condamné avec plusieurs autres de ses compagnons. Ils furent écroués à la prison de Kédougou et seront libérés en 1974, suite à une grâce présidentielle. Une loi d’amnistie avait été adoptée en 1976 pour effacer les faits. Cette loi d’amnistie aura permis à Mamadou Dia de participer aux élections de 1983 et de 1988. Mamadou Dia et ses camarades n’exigeaient pas moins la révision de leur procès. L’un de ses avocats au procès de 1963, Me Abdoulaye Wade, devenu président de la République du Sénégal en 2000, proposa la réouverture du procès. Mais contre toute attente, Mamadou Dia déclina l’offre en 2001. Sa posture aura beaucoup déçu certaines familles de ses compagnons d’infortune, d’autant qu’au-delà de l’acte de réhabilitation, le régime de Abdoulaye Wade entendait, à l’issue d’un nouveau procès, engager la responsabilité de l’Etat et allouer des dédommagements substantiels aux personnes vivantes et aux ayants droit des disparus. Les proches de Mamadou Dia expliqueront que la position du «père Dia» ne relevait pas d’un snobisme quelconque ou d’une défaillance mentale, comme d’aucuns avaient pu le penser. En 2003, Mamadou Dia ne trouvait pas équitable de tenir un nouveau procès auquel ne pouvait pas participer Léopold Sédar Senghor, qui était décédé le 20 décembre 2001.
En revanche, le Président Abdoulaye Wade avait la possibilité ou la latitude de rouvrir le procès de l’affaire Me Babacar Sèye. Il se gardera de le faire et s’empressa dans un premier temps d’accorder une grâce, en février 2002, à la «bande à Clédor Sène», jugée coupable du meurtre du juge Sèye. La mesure de grâce ne semblait pas suffire aux bénéficiaires, qui se montraient très prolixes sur les circonstances de l’assassinat du juge. Ainsi, un député du parti du Président Wade, Ibrahima Isidore Ezzan, initiera subitement une loi d’amnistie en 2005 pour enterrer définitivement cette sale affaire Me Babacar Sèye. On aura retenu que le Président Wade s’était auto-amnistié pour une affaire dans laquelle sa responsabilité personnelle était beaucoup en cause.
Pour en revenir à Karim Wade et Khalifa Sall, on leur dirait que s’ils ont confiance en leur capacité de gagner la prochaine Présidentielle, pourquoi ne se lanceraient-ils pas avec les conditions minimales qu’offrirait une loi d’amnistie, quitte à faire réviser leur procès une fois au pouvoir ? Nombre de ceux qui les encouragent à rejeter l’idée d’une loi d’amnistie semblent ne pas leur vouloir que du bien. Le Pr Cheikh Anta Diop nous enjoignait : «Ku bërey daan !» En d’autres termes, on ne gagne pas un combat qu’on n’a pas livré.
L'AFRIQUE DOIT SORTIR DU SCHÉMA BERLINOIS ET SE REMEMBRER EN TANT QUE TOTALITÉ ORGANIQUE
Réunis à Dakar pour parler de souveraineté économique et monétaire, les panafricanistes et afro-souverainistes sont tous d'accord sur un point. Pour eux, l'ennemi à abattre est le système capitaliste qui appauvrit le continent
Panafricaniste convaincu, Diallo Diop trouve que l'Afrique doit sortir du schéma berlinois pour se développer. S'exprimant lors de la rencontre sur «la souveraineté économique et monétaire», l'ex-secrétaire général du Rassemblement National Démocratique (Rnd) estime qu'il urge de remembrer l'Afrique en tant que totalité organique.
Réunis à Dakar pour parler de souveraineté économique et monétaire, les panafricanistes et afro-souverainistes sont tous d'accord sur un point. Pour eux, l'ennemi à abattre est le système capitaliste qui appauvrit l'Afrique. Mais face à un système aussi organisé, ils se demandent comment l'Afrique doit faire pour retrouver ses souverainetés. Se voulant formel dans sa réponse, Dr Diallo Diop trouve que «tant que l’Afrique ne sortira pas du schéma berlinois qui l’a démembrée pour pouvoir la violer, la voler et la ruiner, elle ne se développera pas. C’est notre sentiment, nous les panafricanistes sincères». A l’en croire, il est nécessaire de remembrer le continent en tant que totalité organique. «On veut décider de ce qui est bon pour nous pour que personne ne vienne de l'extérieur nous dicter la voie à suivre », indique Dr Diallo Diop qui considère que le schéma tel qu'il se présente actuellement arrange les occidentaux.
Un tantinet radical dans ses propositions, il souligne que les occidentaux ne nous laisseront pas faire parce que cette exploitation estle soubassement de leur prospérité. «Par conséquent, il nous faut arracher notre souveraineté». Partageant la même position, l'économiste Demba Moussa Dembélé exhorte l'Afrique à reconquérir ses souverainetés, monétaire, alimentaire, pharmaceutique.
INJECTER LES IDÉES PANAFRICANISTES AUX MOUVEMENTS DE MASSE
Et pour ce faire, Demba Moussa Dembélé pense que l'Afrique doit pouvoir financer son propre développement. «Des rapports montrent que chaque année, des dizaines de milliards de dollars sortent de l'Afrique. Si l'Afrique s'organisait mieux, et si les pays africains collaboraient entre eux, ils pourraient sauver 90 milliards de dollars chaque année par rapport aux flux financiers illicites», affirme le chercheur qui trouve dans la foulée que les pays africains ont les ressources qu'il faut. «Le problème, c'est le leadership africain. Si on a le leadership qu'il faut, l'Afrique peut devenir une géante», s'enflamme Demba Moussa Dembélé. Pour atteindre davantage leurs objectifs, indique-t-il, les pays africains doivent créer des liens avec les mouvements de masse et des activistes qui sont sur le terrain. «Il faut partager toutes ces idées avec les dissidents politiques», prône Monsieur Dembélé.
Dans le même sillage, plusieurs chercheurs venus des quatre coins du monde pour participer à cette rencontre internationale ont plaidé pour une déconnexion avec les programmes imposés par l'Union Européenne (UE), le Fonds Monétaire International (FMI) et les autres institutions qui perpétuent la pensée ''néolibérale''.
LES DEPRECIATIONS MONETAIRES, FACTEUR AGGRAVANT DE L'INFLATION
Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les marchés mondiaux des matières premières révèle que les prix élevés des produits de base pourraient prolonger les pressions inflationnistes.
Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les marchés mondiaux des matières premières révèle que les prix élevés des produits de base pourraient prolonger les pressions inflationnistes. En effet,la dépréciation de la monnaie de la plupart des économies en développement entraîne une hausse des prix des denrées et des carburants qui pourrait aggraver les crises alimentaires et énergétiques auxquelles nombre d'entre elles sont déjà confrontées.
Les prix élevés des matières premières énergétiques utilisées comme intrants agricoles font grimper les prix des denrées alimentaires. L’alerte est de la Banque mondiale qui a rendu public hier son dernier rapport intitulé : « le Point sur les marchés mondiaux des matières premières». Au cours des trois premiers trimestres de 2022, l'inflation des prix alimentaires en Asie du Sud a dépassé les 20% en moyenne. Dans d'autres régions, à savoir l'Amérique latine et les Caraïbes, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, l'Afrique subsaharienne, l'Europe de l'Est et l’Asie centrale, elle s'est située entre 12 et 15%. L'inflation des prix alimentaires n’est faible qu’en Asie de l'Est et Pacifique, ce qui s’explique en partie par la stabilité des prix du riz, principale denrée de base de cette région. En effet, dans un contexte d'inquiétude quant à l'imminence d'une récession mondiale, les prix en dollars de la plupart des produits de base ont baissé par rapport aux sommets atteints récemment. Entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 et la fin du mois dernier, le cours du pétrole brut en dollars des États-Unis a chuté de près de 6%. Toutefois, en raison des dépréciations monétaires, près de 60% des économies de marché émergentes et en développement importatrices de pétrole ont enregistré une hausse des prix du pétrole en monnaie nationale au cours de cette période. Près de 90% de ces économies ont également connu une augmentation des prix du blé plus importante en monnaie locale que celle observée en dollars.
De l’avis du vice-président de la Banque mondiale pour la division Croissance équitable, finances et institutions, même si le prix de nombreux produits de base a reculé par rapport à son pic, il reste élevé par rapport à son niveau moyen des 5 dernières années. Une nouvelle envolée des cours mondiaux des denrées pourrait prolonger les problèmes d'insécurité alimentaire dans les pays en développement. D’où la nécessité, selon Pablo Saavedra, de mettre en place un ensemble de politiques destinées à stimuler l'offre, faciliter la distribution et soutenir les revenus réels. D’autant que la volatilité des marchés de l'énergie observée depuis le début de la guerre en Ukraine devrait désormais baisser.
Après avoir bondi d'environ 60% en 2022, les prix de l'énergie devraient diminuer de 11%en 2023. Malgré cette décrue, ils resteront supérieurs de 75% à leur moyenne des cinq dernières années. Par ailleurs, le cours moyen du Brent devrait atteindre 92 dollars le baril en 2023, contre une moyenne sur 5 ans de 60 dollars. Les prix du gaz naturel et du charbon devraient reculer en 2023 après avoir atteint des niveaux records en 2022. Toutefois, il révèle que les projections montrent qu’à l’horizon 2024, les cours du charbon australien et du gaz naturel américain seront 2 fois plus élevés que leur moyenne des 5 dernières années, tandis que les prix du gaz naturel européen pourraient être près de 4 fois plus élevés. Selon les prévisions, les prix des matières premières agricoles devraient refluer de 5% l'année prochaine. Au troisième trimestre de 2022, les prix du blé ont chuté de près de 20%, mais restent supérieurs de 24% à leur niveau d'il y a un an. Les prévisions de baisse des prix agricoles pour 2023 reposent sur une récolte mondiale de blé meilleure que prévu, la stabilité des approvisionnements sur le marché du riz et la reprise des exportations de céréales en provenance d'Ukraine. Les prix des métaux devraient reculer de 15% en 2023, en grande partie à cause de la faiblesse de la croissance mondiale et des craintes de ralentissement en Chine.
Pour l’économiste senior au sein de la cellule Perspectives de la Banque mondiale, John Baffes, la prévision d'une baisse des prix agricoles s’accompagne de multiples risques. Comme des perturbations des exportations par l'Ukraine ou la Russie qui pourraient à nouveau interrompre l'approvisionnement mondial en céréales. Sans compter de nouvelles augmentations des prix de l'énergie qui pourraient exercer une pression à la hausse sur les prix des céréales et des huiles comestibles, des conditions météorologiques défavorables pouvant peser sur les rendements entre autres. Par ailleurs, les inquiétudes suscitées par le risque d’une récession mondiale l'année prochaine ont déjà fortement pesé sur les prix du cuivre et de l'aluminium. Une section spéciale du rapport examine les facteurs qui influent sur les prix de ces deux matières premières et en analyse les conséquences pour les économies émergentes et en développement qui les exportent. Les prix resteront probablement volatiles dans un contexte marqué par les processus de transition énergétique et l'évolution de la demande des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables, ce qui profitera à certains producteurs de métaux.
LES MEDECINS INTERNES DECRETENT 72 HEURES DE GREVE
L’Association des Internes et Anciens Internes des Hôpitaux du Sénégal (Aiaihs) va partir en grève à partir d’aujourd’hui.
Encore des perturbations dans le secteur de la santé. L’Association des Internes et Anciens Internes des Hôpitaux du Sénégal (Aiaihs) a décrété 72 heures de grève pour protester contre le nonrespect des accords signés les autorités.
L’Association des Internes et Anciens Internes des Hôpitaux du Sénégal (Aiaihs) va partir en grève à partir d’aujourd’hui. «Constatant le non respect des engagements pris par l’autorité de tutelle et l’absence de considération des difficultés auxquelles font face les internes, dont ceux de l’Hôpital Aristide Le Dantec en particulier, l’Aiaihs décrète, conformément aux articles L2511-1, L2512-1 et suivants : un mot d’ordre de grève de 72h renouvelable à partir du lundi 31 octobre à 08h accompagné d’un arrêt total des gardes pour la même durée dans toutes les structures sanitaires du pays », renseigne un communiqué parvenu à «L’As». Cette décision a été prise à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire ce 29 octobre 2022 dont l'objectif était d’évaluer la satisfaction des revendications, suite à un préavis de grève déposé le 13 Septembre 2022.
D’après le communiqué, l’Aiaihs a constaté « une violation des décrets » qui doivent permettre de résoudre la situation précaire des internes de l’Hôpital Aristide le Dantec», «une capacité d’hébergement limitée et des locaux vieillissants et dangereux au Chu de Fann» ; « des conditions pénibles durant les gardes au S.A.U et au laboratoire de garde du Chu de Fann, une situation incompatible avec des prestations de soin de qualité »; «une rémunération des gardes en dessous du taux prévu par le code du travail pour le service de nuit» ; «une inexistence d’un statut de l’interne des hôpitaux» et « des difficultés d’insertion professionnelle des anciens internes. Par la suite, des discussions ont été menées avec l’autorité de tutelle afin de résoudre ces problèmes dans des délais raisonnables »
« Notre combat est motivé par notre volonté de participer à une prise en charge adéquate des patients dans des conditions de travail optimales dans nos hôpitaux. Il est donc crucial de veiller au respect : (i) de l’obligation de moyen des médecins ; (ii) des dispositions légales et réglementaires énoncées par le décret n° 62- 193 du 17 mai 1962 relatif à l’internat en pharmacie des hôpitaux de Dakar ;(iii) des dispositions légales et réglementaires du décret n° 72- 642 du 29 mai 1972 relatif à l’internat en médecine des hôpitaux de Dakar, ainsi que de celles du décret n° 72-259 du 9 mars 1972 relatif à l’internat en psychiatrie des hôpitaux de Dakar», informent les membres de l’Aiaihs dans leur communiqué.
LE SAES DEPOSE AUJOURD’HUI UN PREAVIS DE GREVE
Remous dans l’enseignement supérieur - Les enseignants du supérieur ne comptent plus rester les bras croisés dans leur combat pour la satisfaction de leurs revendications.
Les membres du nouveau bureau du Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (Saes) ne sont pas du tout contents. Face à la presse ce week-end pour faire le point de leur tournée nationale, ils ont annoncé le dépôt ce matin d’un préavis de grève. En agissant ainsi, ils souhaitent dénoncer l'absence de réaction du gouvernement aux multiples appels à la négociation. David Célestin Faye (secrétaire général national du Saes) et ses camarades remettront ainsi au goût du jour leurs revendications liées entre autres aux chantiers au niveau des universités, à la revalorisation généralisée des salaires et au problème foncier dans les campus pédagogiques.
Les enseignants du supérieur ne comptent plus rester les bras croisés dans leur combat pour la satisfaction de leurs revendications. D’ailleurs, le nouveau bureau du Saes prévoit de déposer, ce lundi, un préavis de grève sur la table des autorités. «Nous invitons tous les militants à rester mobilisés et réaffirmons aussi notre disponibilité à dialoguer pour trouver une solution pacifique aux différents problèmes», indique le secrétaire général du Saes, David Célestin Faye.
A l’en croire, ces revendications concernent l’achèvement des chantiers au niveau des universités, la généralisation des salaires, le recrutement massif de personnel d’enseignement et de recherche ainsi que l’arrêt des tentatives de spoliation foncière observées dans les universités. «Nous exigeons l'achèvement et l'équipement des infrastructures sociales et pédagogiques dans les différentes universités pour un déroulement des enseignements/apprentissages dans un climat apaisé. Sans la livraison imminente des infrastructures, les universités ne peuvent accueillir l'afflux des nouveaux bacheliers», souligne le nouveau secrétaire général du Saes.
Concernant la revalorisation généralisée des salaires, David Célestin Faye et ses camarades demandent la prise en compte des enseignants-chercheurs et chercheurs des universités. «Nous exhortons le Fonds national de retraite (FNR), conformément à la réforme sur la retraite de 2018, à appliquer la pension de réversion aux conjoints des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés après avoir servi dignement l'université publique», clament-ils.
Toujours dans sa plateforme revendicative, le Saes exige le recrutement massif de personnel d'enseignement et de recherche pour améliorer la qualité de l'enseignement supérieur. «A l'échelle nationale, les vacataires représentent plus de 70% du personnel enseignant. Compte non tenu des vacataires, l'université sénégalaise est très loin de la norme de l'Unesco qui est de 1/20 pour le taux d’encadrement», renseigne le secrétaire général du Saes qui rejette à nouveau la dernière version du guide d'évaluation des enseignants-chercheurs et chercheurs du Cames dont l'entrée en vigueur en 2024, dit-il, n'est pas de nature à favoriser l'émergence de l'université africaine. «Nous demandons au ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de procéder à l'envoi rapide des textes de gouvernance de la recherche proposés par la commission technique paritaire, depuis avril 2021, aux universités pour avis et observations avant toute validation définitive, et de financer la recherche», ajoute le leader du Saes.
Par ailleurs, il dénonce vigoureusement les tentatives de spoliation foncière observées dans les universités dont la dernière en date est celle de l'ESEA et recommande l'identification, l'élargissement et la sécurisation du domaine universitaire pour se prémunir du manque de scrupule des prédateurs fonciers. «Nous condamnons le dilatoire dans la mise en place des organes de gouvernance des universités, conformément au décret n°2020-979 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement des universités publiques», affirme le secrétaire général du Saes.