La Justice s’intéresse plus à Pape Alé Niang qu’aux fonds Covid-19.
PAPE ALÉ NIANG À NOUVEAU INTERPELLÉ SUR ORDRE DU JUGE
Le directeur de publication de Dakarmatin a été cueilli par des éléments du Groupe de recherches et d’interpellations (Gri), un démembrement de la Division des investigations criminelles (Dic) sur ordre du juge du deuxième Cabinet, Mamadou Seck
Quelques jours après avoir bénéficié d’une liberté provisoire, Papa Alé Niang a fait l’objet d’une nouvelle interpellation ce lundi soir.
Le directeur de publication de Dakarmatin a été cueilli par des éléments du Groupe de recherches et d’interpellations (Gri), un démembrement de la Division des investigations criminelles (Dic).
Selon Me Ciré Clédor Ly, un de ses avocats, c’est le juge du deuxième Cabinet, Mamadou Seck, qui a ordonné la levée du contrôle judiciaire du journaliste.
Allant plus loin, Me Khoureychi Ba estime que son client est « victime de l’article 127 in fine du Code de procédure pénale ».
Car, selon lui, « sur réquisitoire dûment motivé adressé au Juge Mamadou Seck, le Procureur de la République, outré par l’intervention du journaliste sur le live de Mollah Morgun et la sortie jugée tendancieuse à propos du DG de la Police Nationale Bocar Seydou Yague, a requis la révocation de la mesure de contrôle judiciaire ».
La robe noire d’ajouter qu’en application du texte de loi précité, le juge d’instruction, après avoir fait arrêter immédiatement l’inculpé, va le remettre probablement sous mandat de dépôt. « Le rendez-vous est pris demain (mardi) à 10:00 au 2ème Cabinet. Les droits de la défense étant absolus, l’espoir est permis », a enfin souligné Me Ba.
Affaire à suivre….
CE QU’ IL FAUT CORRIGER
Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds dédiés à la riposte contre le Covid-19 s’est invité, samedi, au congrès du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames).
Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds dédiés à la riposte contre le Covid-19 s’est invité, samedi, au congrès du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames). Des démembrements du ministère de la Santé ont été épinglés sur bien des points. Interpellé sur le sujet, le secrétaire général sortant du Sames a regretté le fait que des régions n’aient pas eu assez de financements dans le cadre de la lutte anti-covid. « Les régions ont reçu peu de moyens. Il faut corriger cette macrocéphalie de l’administration au Sénégal. Un pays n’existe que par la synthèse des régions. Les choses doivent descendre à la base. C’est ce qui va permettre d’avoir une désagrégation des moyens et des capacités. Et permettre ainsi de régler les choses et que tout le monde ne converge pas à Dakar pour régler les problèmes », a dit Amadou Yeri Camara,.
Concernant les équipements achetés pour la prise en charge de la pandémie et signalés par le rapport, il observe : « On retient qu’on a reçu du matériel et ça a servi pendant la lutte contre le Covid. Maintenant il y a eu des manquements et des retards, les remarques doivent être prises en compte. Tout n’est pas mauvais mais c’est insuffisant. » Auparavant, le médecin chef de région de Sédhiou avait préféré se baser sur les aspects positifs relevés par la Cour des comptes. « La plupart des régions médicales ont bénéficié d’un financement. Ils ont justifié leurs activités et l’ont fait de manière admirable. Je préfère me suffire de cette partie positive », a-t-il commenté. « On a l’impression que dans ce rapport, il n’y a que des choses négatives alors que les médecins chef des régions et les directeurs d’hôpitaux ont eu une gestion exemplaire. J’invite la presse à voir aussi la partie du verre à moitié plein », a conclu Amadou Yéri Camara.
CES POINTS NOIRS DE LA JUSTICE SÉNÉGALAISE
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a présidé ce matin à Dakar, la Conférence annuelle des chefs de parquets. Une tribune saisie par Ismaila Madior Fall pour lister les défis du secteur de la justice qui demeurent persistants.
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a présidé ce matin à Dakar, la Conférence annuelle des chefs de parquets. Une tribune saisie par Ismaila Madior Fall pour lister les défis du secteur de la justice qui demeurent persistants.
« Il faut dire que des défis du secteur persistent : il s’agit des longues détentions préventives, le recours fréquent aux mandants de dépôt ; le surpeuplement carcéral ; des dossiers en attente de règlement. Il y a aussi la lutte contre le terrorisme, la traite des personnes, les blanchiments de capitaux », a d’emblée listé le ministre de la Justice devant un parterre de procureurs.
Il souligne en poursuivant son mot que « les réponses demeurent relatives ». Parce qu’il est ainsi convaincu que le port de bracelet est, par exemple, l’une des solutions pour désengorger les prisons. « Son usage pourrait être considéré comme un indicateur de performance. Dans le secteur, des mesures conservatoires sont rarement utilisées », a-t-il fait savoir.
Sur la liste des problèmes du secteur, le garde des sceaux y inscrit la disponibilité des statistiques. « Mais la modernisation des casiers judiciaires devrait permettre d’avoir des données », a-t-il rassuré dans ce sens.
Auparavant, il avait insisté sur l’intérêt de la circulaire de politique pénale. À ce titre, il indique qu’il s’agit d’un moment privilégié de dialogue. Il s’agit d’un rituel ancré dans la chancellerie, de voir son état d’exécution de la politique pénale du gouvernement. « Depuis plus de 3 ans, depuis sa mise en œuvre, c’est l’heure du bilan, le choix du thème porte sur les nouvelles formes de criminalité et les attentes des populations », a-t-il partagé.
Aux procureurs, Le ministre de la Justice dira : « L’essence de votre mission, c’est de veiller à l’application de la loi ». Parce qu’il est d’avis que « l’appareil judiciaire doit être efficace pour renforcer l’état de droit. Ce qui constitue des indicateurs de performance du secteur ».
CAP SUR L’AMERIQUE AVEC UNE INNOVATION DE TAILLE
Après une édition resserrée dans le temps et l’espace au Qatar, la FIFA opte pour le plan large en 2026. Ce sera un Mondial à l’échelle du continent nord-américain, entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, avec pour la première fois 48 équipes.
Après une édition resserrée dans le temps et l’espace au Qatar, la FIFA opte pour le plan large en 2026. Ce sera un Mondial à l’échelle du continent nord-américain, entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, avec pour la première fois 48 équipes. Cerise sur le gâteau, il s’agira d’un format élargi qui permettra notamment à l’Afrique de compter sur pratiquement le double de représentants.
Après une première édition à 13 nations en 1930, puis 16 jusqu’en 1978, ensuite 24 jusqu’en 1994, cette nouvelle inflation concrétise la première grande réforme du président de la Fifa Gianni Infantino, adoptée en 2017 peu après son avènement. Au risque de poser des problèmes inédits en termes de format et de logistique, avec potentiellement un total de plus de 100 matches à programmer, au lieu des 64 rencontres habituelles depuis 1998.
Le tournoi dont le projet est aussi nommé « United 2026 », sera organisé conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique en juin - juillet 2026. Ainsi, la compétition, 23ème du genre, va réunir 48 pays au lieu de 32, avec les places accordées à l’Afrique qui passent de cinq (5) à neuf (9).
MULTIPLE PHOTOS
LA DERNIÈRE DANSE
Mbappé a dansé sur la piste des légendes. Messi a dansé sur la piste de l’émir. Et la dernière a été payante. Messi est peut être mauvais danseur pour un Argentin, mais ses derniers pas sur la scène suprême du Mondial valent le détour.
Mbappé a dansé sur la piste des légendes. Messi a dansé sur la piste de l’émir. Et la dernière a été payante.
Messi est peut être mauvais danseur pour un Argentin, mais ses derniers pas sur la scène suprême du Mondial valent le détour. Sans artifice, sans exubérance, mais de la mesure, de la classe et des pas enchaînés au bon tempo. Du Messi.
Auréolé d’un cape noir par l’émir qatari, il se dandine tenant dans ses mains le trophée qui l’a si longtemps fui et a même fait des caprices ce 18 décembre 2022 avant d’accepter son étreinte. Auparavant, elle a longtemps hésité aux clins d’œil ravageur d’un jeune séducteur à la fleur de l’âge, et qui a tout du gendre idéal, Kylian Mbappé.
Records, étoiles, folie
Le magnifique écrin de Lusail s’était paré d’ors et rempli d’humains pour accueillir ce duel des deux prétendants qui se sont longtemps côtoyés en club, à Paris, avant de se jauger à distance, entre les différents stades de Doha qu’ils ont illuminé pendant un mois. 5 buts et 3 passes décisives pour Messi. 5 buts et 2 passes pour Mbappé, au coup d’envoi d’une finale historique et unique. Alors que le monde attendait une configuration d’une rencontre fermée avec une Argentine repliée sur elle, c’est plutôt l’Albiceleste qui attaque dès la composition d’équipe avec la titularisation de Di Maria. L’ex parisien a fait vivre la misère aux occupants de son couloir, causé un penalty transformé par Messi et marqué le deuxième but avant de sortir en croyant que l’affaire était certainement pliée.
C’était sans compter avec la rage de Mbappé qui, au retour des vestiaires, a claqué un doublé pour remettre les pendules à l’heure de Paris et une dernière banderille pour répondre à nouveau à Messi en prolongation.
Par ce triplé, Mbappé a dansé sur la piste des légendes ultimes. D’abord répondant coup pour coup à Messi avant de le surclasser sur le match et sur le tableau du meilleur buteur du tournoi. Ensuite, ce fut au tour du roi Pelé de voir son record de buts (12) en Coupe du monde égalé. Puis Ronaldo, le Brésilien, se voyait rejoindre au sommet du meilleur buteur sur une édition (8 buts). Et enfin Zidane, dont le record du nombre de buts en finales de Mondial (3 buts) était rangé aux oubliettes. Mbappé a dansé avec les stars et n’était pas loin de se balader sur la dépouille de Messi, dont c’était la dernière représentation en Albiceleste.
Sur la séance des tirs-au-but, Messi et Mbappé ont encore réussi leurs essais avec sérénité, puis leurs lieutenants se sont chargés du reste. Ceux de Messi ont mieux dansé en synchro pour offrir à leur messie une sortie à sa hauteur. Immense.
PRISON REQUISE CONTRE LES DÉPUTÉS AGRESSEURS D'AMY NDIAYE
Les accusés ont nié l'avoir frappée et ont allégué les injures que leur collègue a proférées, selon eux, contre leur chef religieux. Mais le ministère public a demandé qu'ils soient reconnus "coupables de coups et blessures volontaires et menaces de mort"
Le parquet sénégalais a requis lundi deux ans de prison ferme contre deux députés d'opposition jugés à Dakar pour avoir frappé une collègue de la majorité à l'Assemblée nationale, incident qui a fait scandale dans le pays.
Les deux parlementaires ont nié l'avoir frappée et ont allégué les injures que leur collègue a proférées, selon eux, contre leur chef religieux et eux-mêmes. Mais le représentant du ministère public a demandé qu'ils soient reconnus "coupables de coups et blessures volontaires et menaces de mort". Le jugement a été mis en délibéré au 26 décembre.
Les images qui ont circulé en boucle sont très largement perçues comme montrant Massata Samb gifler la parlementaire et Mamadou Niang lui décocher un coup de pied au ventre, en pleine session et en public. Ils reprochaient à la députée Amy Ndiaye d'avoir tenu des propos irrespectueux contre le chef religieux (ou marabout) dirigeant leur organisation, le Parti de l'unité et du rassemblement (PUR). "Amy Ndiaye a insulté mon marabout et s'est attaquée à son honneur", a déclaré Massata Samb à la barre. "Je ne l'ai pas giflée. J'ai essayé d'arracher son foulard", a-t-il dit. "Amy Ndiaye passe son temps à nous injurier", a-t-il ajouté dans un tribunal placé sous protection renforcée et devant de nombreux fidèles du marabout.
L'échauffourée s'est produite le 1er décembre quand Massata Samb a pris à partie depuis la tribune Amy Ndiaye au sujet de déclarations qu'elle avait faites contre le chef du PUR, Serigne Moustapha Sy, un influent marabout. Massata Samb s'en est pris physiquement à elle quand elle a persisté, elle a contre-attaqué et lancé une chaise dans la mêlée, puis s'est écroulée. L'autre prévenu, Mamadou Niang, a dit avoir "voulu éviter la chaise". "J'ai levé la main et le pied par réflexe (...) Je ne l'ai pas frappée", a-t-il dit.
Cette confrontation a été considérée comme symptomatique des tensions entre l'opposition et la majorité, des violences exercées contre les femmes mais aussi du statut intouchable des marabouts. Amy Ndiaye a été hospitalisée après l'incident et risque de perdre son bébé, a dit son avocat, Me Baboucar Cissé. Elle était absente à l'audience. Elle est sortie de l'hôpital, mais "est dans une situation extrêmement pénible", a-t-il dit. "Le délit est flagrant. Aux quatre coins du monde, on a humilié le Sénégal, terni son image", a-t-il plaidé. Il a réclamé 500 millions de francs CFA (environ 750.000 euros) de dommages et intérêts. L'un des avocats de la défense, Me Adama Fall, a plaidé que le procès ne pouvait avoir lieu compte tenu de l'immunité parlementaire de ses clients, mais la cour est passée outre.
Après avoir disparu plusieurs jours, les deux députés se sont présentés le 12 décembre à l'Assemblée, ils ont été placés en garde à vue, puis écroués.
PAR Courani DIARRA
POUR UNE FONDATION DES LIONS
Les Lions ont loupé une autre occasion de marquer l’histoire durant ce Mondial au Qatar. A leur retour prématuré de la grand-messe du football, ils ont bénéficié des largesses du président de la République pour un match non livré et donc non gagné.
Les Lions ont loupé une autre occasion de marquer l’histoire durant ce Mondial au Qatar. A leur retour prématuré de la grand-messe du football, ils ont bénéficié des largesses du président de la République pour un match non livré et donc non gagné. Surprenant cadeau ! Les champions d’Afrique en titre auraient sans doute commis un crime de lèse-majesté en déclinant la cagnotte et puis, par les temps qui courent, qui cracherait sur des dizaines de millions gracieusement offerts ? Mais le coach Aliou Cissé et sa tribu auraient, à leur tour, pu se montrer grands seigneurs.
Une défaite reste une défaite. L’accepter fait grandir le vaincu. La prime versée aux Lions encourage le culte de la médiocrité qui pousse au Sénégal. Ce geste constitue un contre-exemple des valeurs à promouvoir dans notre société : mériter ce qu’on a, entre autres.
Toucher des primes pour des quarts non conquis ne rend sûrement pas fiers les Lions. Pire, elles pourraient leur laisser un goût amer de remords et de gêne. Mais qu’à cela ne tienne ! Puisqu’ils ont empoché la drôle de récompense, autant en faire bon usage ! Par exemple, en cédant chacun, joueurs et membres de la délégation, un quart de cette somme pour constituer une dotation et porter sur les fonts baptismaux la Fondation des Lions du Sénégal. Cet organisme serait dévolu à semer la graine des champions et développer le foot sénégalais, en donnant leur chance à des talents laissés en rade par le système des centres privés de formation et dont le rêve est de se mettre un peu plus près des étoiles, d’égaler le talent de Sadio Mané et d’avoir l’aura d’El Hadj Diouf…
La Fondation des Lions travaillerait également à éradiquer la haine et la violence sous toutes leurs formes dans le foot et dans tous les autres sports. Que ce soit les bagarres dans les gradins, les empoignades qui dégénèrent entre joueurs, les commentaires virulents et décousus sur les plateformes ou encore l’animosité entre associations de supporters. Ce serait là une belle façon de retourner l’ascenseur au peuple sénégalais, un « deloo ndioukeul » à la hauteur de l’affection que les supporters vouent à la sélection. En cela, les Lions devraient plutôt prendre la posture de « game changers » pour changer la donne et améliorer le rapport de nos jeunes à l’effort et à l’argent.