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20 juin 2025
CONTRAT D'ARMEMENT, LE GOUVERNEMENT SE PRONONCE
Le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes entreprises, par ailleurs Porte-parole du Gouvernement, Abdou Karim Fofana a apporté des éclairages suite à la publication d’un contrat de d’armements qui défraie la chronique.
Le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes entreprises, par ailleurs Porte-parole du Gouvernement, Abdou Karim Fofana, a apporté des éclairages suite à la publication par un réseau de journalistes d’un contrat de fourniture d’armements entre le ministère en charge de l’Environnement et une société dénommée LAVIE COMMERCIAL BROKERS qui ne respecterait pas les procédures de passation de marché. Sur ce, le Gouvernement du Sénégal à travers un communiqué tient à préciser que de telles allégations sont dénuées de tout fondement.
« Le contrat dont il est question a été passé, conformément à la règlementation en vigueur. Il a été approuvé par les services compétents de l’État, sous le sceau du « secret défense » conformément aux dispositions du décret 2020-876 du 25 mars 2020 complétant l’article 3 du décret 2014 -1212 du 22 septembre 2014 portant Code des marchés publics, modifié par le décret 2022-22 du 7 janvier 2020 qui exclut du champ d’application du Code des marchés publics les travaux, fournitures, prestation de services et équipements réalisés pour La Défense et la sécurité du Sénégal et classé « Secret Défense » qui sont incompatibles avec les mesures de publicité exigées par le code des marchés publics », écrit le communiqué.
À ce titre, poursuit le document, les marchés estampillés « Secret-Défense » sont passés en principe par procédure d’entente directe qui est une voie dérogatoire au principe de l’appel d’offres qui ne permet pas de préserver le caractère confidentiel qui s’attache à la politique d’équipement de nos forces de défense et de sécurité.
Par ailleurs, le Gouvernement du Sénégal tient à préciser que le ministère de l’Environnement est fondé à passer des contrats d’armement au profit des Directions en charge des Eaux, Forêts, Chasses, Conservation des Sols et Parcs nationaux qui sont assimilés aux forces de sécurité et de défense conformément au décret N°2021-563 du 10 mai 2021.
À cet effet, ajoute le communiqué, le Gouvernement du Sénégal voudrait rappeler que le contexte géopolitique marqué par le développement des mouvements terroristes et le trafic illicite de bois impose une réorganisation de notre dispositif sécuritaire avec des équipements de qualité pour le rendre beaucoup plus opérationnel en termes de capacité d’intervention et de riposte le long des axes frontaliers et des zones stratégiques. Enfin, le Gouvernement du Sénégal réitère sa ferme volonté d’une gouvernance des ressources publiques marquée du sceau de la transparence et de reddition des comptes. À ce titre, aucune entorse aux procédures régulières de passation de marché ne saurait être tolérée pour les autorités contractantes.
Maky Madiba Diop
LES TAMBOURS DE LA MÉMOIRE ONT RETENTI À OKLAHOMA
Nous n'étions que deux Sénégalais à la cérémonie de remise du Neustadt Prize à Boubacar Boris Diop. Notre société a peu d'intérêt pour la littérature. On préfère les querelles byzantines qui animent nos débats télévisés quotidiens
En voyant Boris et son sourire légendaire si pudique se diriger pour accepter le Neustadt Prize, j'ai eu un sentiment d'immense fierté. Heureux d'abord pour lui, ensuite pour le travail accompli depuis plus de quarante ans. Cette reconnaissance est le fruit de longues heures passées à faire valser les mots, à faire parler les morts et les vivants. Chez Boris tout ou presque est littérature.
En l'observant, j'ai comme l'impression qu'il a passé un pacte secret avec le djinn qui murmure à l'oreille des écrivains. Mon enthousiasme et mon excitation ont vite laissé place à la désolation et à la tritesse.
Nous n'étions que deux Sénégalais présents à cet événement. Maram Bàlla Géy et moi-même. Pas un officiel sénégalais de l'ambassade du Sénégal à Washington n'a pensé un seul instants se déplacer, pas un membre du ministère de la Culture n'était présent dans la salle pour célébrer son fils qui porte sur ses épaules les mémoires du temps.
On célèbre les marabouts, les lutteurs, les artistes musiciens, les footballeurs, les comédiens mais dès qu'il s'agit de savoir, le Sénégalais est aux abonnés absents.
Si tu veux cacher quelque chose à l'homme noir il faut le mette dans un livre, disait l'autre. Cette assertion qui sonne comme une dague dans le dos est d'une vérité déconcertante.
Nul n'est prophète chez soi mais que le prophète soit et il fût dans cet auditorium d'Oklahoma City ville située à 306 km au nord-nord-ouest de Dallas.
Notre société a peu d'intérêt pour la littérature. On préfère les querelles byzantines qui animent nos débats télévisés quotidiens plutôt que l'esprit fin d'un intellectuel qui pense le monde et qui écrit pour la postérité. Le devoir de mémoire est d'une urgence absolue. Ce pays doit impérativement apprendre à célébrer ses fils et filles dans la diversité.
On peut célébrer Youssou Ndour, Sadio Mané et Boubacar Boris car chacun dans son domaine est un ambasaadeur qui représente dignement le Sénégal.
Les larmes du président du jury du Neustadt Prize en disent long sur l'impact du travail de Boris, il dira : votre travail est essentiel pour comprendre le monde. Quand on vous lit on en sort pas indemne. On a envie d'être quelqu'un de bien quand on finit de lire un livre de Boris.
Aujourd'hui à l'université d'Oklahoma, les tambours ont résonné dans un silence assourdissant car le Sénégal a été le grand absent qui a fait faux bond.
Boris est à jamais dans la postérité car ces livres sont éternels.
Maky Madiba Diop est réalisateur du film documentaire "Retour à Murambi".
MULTIPLICATION DES CANDIDATURES À LA PRÉSIDENTIELLE, AMBITION OU FUITE EN AVANT ?
Au moment où la question de la troisième candidature du président Macky Sall cristallise les débats, les déclarations de candidature se multiplient, notamment au sein de l’opposition. Des analystes politiques décryptent le phénomène
Le fauteuil présidentiel est déjà dans la ligne de mire de beaucoup de responsables politiques. À quelques mois du scrutin de 2024, les déclarations de candidature se multiplient et foisonnent, cristallisant, du coup, tout le débat. Si la controverse autour d'une possible candidature de Macky Sall s'avère électrique sur les plateaux de télévision, les studios de radio ou encore sur la place publique, les potentiels candidats, eux, sont déjà de plain-pied dans le match. Des ténors se sont déjà signalés.
L’un des premiers à s'annoncer a été Ousmane Sonko. Il disait récemment : ''Tant que je respire, je serai candidat à l'élection présidentielle de 2024." Ayant des démêlés avec la justice, le leader de Pastef semble déterminé à briguer le poste et continue d’accuser l'État de comploter contre lui, dans ce dossier Adji Sarr. Actuellement en tournée à l'intérieur du pays, M. Sonko pose donc des jalons pour 2024. Désireux d’étendre sa sphère d’influence à l’arrière-pays, il est en train de faire le tour du Sénégal, comme il l'avait annoncé il y a quelques mois. D’ailleurs, il y a quelques jours, le maire de Ziguinchor a enjoint ses partisans de descendre sur le terrain, afin de vendre le programme de son parti aux Sénégalais.
Toutefois, Sonko est aussi membre de la coalition Yewwi Askan Wi où de nombreuses vocations présidentielles sont nées. C’est le cas pour Khalifa Sall dont les ambitions ont, longtemps, été contrariées par une fâcheuse condamnation à 5 ans de prison en 2018, pour détournement dans les caisses municipales. L’actuel président de la Conférence des leaders de Yaw avait, ainsi, raté les échéances de 2019 qui avaient vu Macky Sall rempiler à la magistrature suprême, pour un second mandat.
Mais la donne commence à changer, avec la décision du chef de l’État de faire voter une loi d’amnistie. Ainsi, l'ancien numéro deux de feu Ousmane Tanor Dieng au Parti socialiste (PS) est plus que déterminé à participer à l'aventure de 2024. D’ailleurs, ses partisans sont déjà à l’œuvre et occupent le terrain politique pour vendre sa candidature.
Interrogé par des journalistes de RFI sur sa candidature, M. Sall avait répondu tout simplement : ‘’Inch’Allah, je serai candidat en 2024."
Également, dans la coalition Yaw, celui qui fait office de n°3, en l’occurrence, Déthié Fall, a des visées sur le palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor. Les observateurs s’accordent à dire qu’il ambitionne de briguer le fauteuil présidentiel. En tout cas, ses partisans ont investi les réseaux sociaux pour soutenir sa candidature, avec des "Déthié Fall, 2024 yaw la'' (Déthié Fall, 2024 c’est toi).
Ainsi, trois candidatures pourraient sortir des flancs de la principale coalition de l’opposition. Ce qui augure d’un choc d'ambitions, même si ces candidatures pourraient être sous-tendues par un gentleman agreement, voire un pacte de non-agression.
En dehors de la sphère de Yewwi Askan Wi, d’autres pointures de la politique sénégalaise et des moins connues se sont déclarées, principalement des opposants au régime en place. C’est le cas de Bougane Guèye Dani, leader de Gueum Sa Bop qui, à la différence des leaders nommés plus tôt, fait cavalier seul. Il n'est pas affilié à une coalition, mais compte aussi déposer sa candidature, selon certaines informations. On l'avait vu, à la veille des élections locales, se rendre dans plusieurs localités du pays, pour vendre son programme et soutenir les candidats de son parti. Lui aussi se démarque par sa ligne dure et ses diatribes contre le régime du président Macky Sall.
Le week-end dernier, Abdourahmane Diouf a annoncé que son parti ira à l'élection présidentielle. Même s'il n'a pas encore défini clairement le candidat qui sera promu, le leader d’Awalé promet, tout de même, de se prononcer, dimanche prochain (31 octobre) date du premier anniversaire du parti. Alors qu’il essaie de ménager le suspense, les observateurs soutiennent qu’Abdourahmane Diouf sera candidat. D’ailleurs, dimanche dernier, il disait : ''Awalé devrait pouvoir présenter un candidat à la prochaine élection présidentielle. Maintenant, est-ce que je dois être candidat ou dois-je soutenir un des nôtres ? Tout cela sera dit lors de l'anniversaire du parti.''
Parmi les autres candidatures annoncées, il y a celle de Malick Gakou, leader du Grand parti. L'ex-ministre des Sports sous le président Macky Sall essaie, depuis qu'il a quitté la mouvance présidentielle, de positionner son parti pour jouer les premiers rôles. Participer à une élection présidentielle lui permettrait de se situer, enfin. D’autant qu’il en avait été empêché au scrutin présidentiel de 2019, à cause du parrainage.
L’autre candidature plus surprenante est celle annoncée de Maître El Hadj Diouf. Car, même s’il fait partie des tout premiers à avoir annoncé sa candidature, l’avocat a, ces dernières années, déserté la sphère politique, l’exercice du droit. L'avocat et leader du Parti des travailleurs et du peuple (PTP) a déclaré, presque sur toutes les émissions auxquelles il est invité, son intention d'être candidat.
À cette liste, vient s'ajouter Karim Wade. ''Exilé'' à Doha avant l'élection présidentielle de 2019, le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade est aussi pressenti candidat en 2024. D'aucuns pensent déjà que l'ancien ministre d'État et puis ministre de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures, de 2009 à 2012, est même un candidat sérieux. Surnommé à l'époque ''Ministre du Ciel et de la Terre'', Wade-fils pourrait compter ainsi sur l'ingéniosité politique et surtout la personnalité de son père pour conquérir le cœur de l'électorat sénégalais.
Surtout, il est important de se rappeler que jusque-là, le camp du pouvoir n'a pas encore fait connaître son candidat, étant donné qu'une troisième candidature de leur leader Macky Sall est perçue comme chose impossible, selon certains et d'après la Constitution.
Donc, reste à savoir ce que l'Alliance pour la république (APR), parti du président Sall, réserve comme surprise. Et la liste des candidatures déclarées est loin d’être exhaustive.
Conséquences d'un tel engouement ?
C'est, donc, une course effrénée vers le fauteuil présidentiel. Et l'opposition sénégalaise vole en mille morceaux, avec ces candidatures déclarées ou pressenties. Un état de fait qui interpelle analystes et observateurs politiques.
Sur la question, Ibrahima Bakhoum est clair : "Cette situation ne peut pas fragiliser l'opposition. D'ailleurs, il n'y a rien de nouveau. Dès qu'on arrive à cette période, les gens commencent à se signaler. Ce sont des jeux politiques.'' Le journaliste et analyste politique pense même que c'est un phénomène indissociable des pratiques actuelles. Il s’explique : "C'est vrai qu'il y aura des contradictions. Elles apparaîtront sûrement. Mais c'est la manière de faire la politique qui l'exige. On est arrivé à un moment où l’on fait recours à des alliances. C'est un jeu de plusieurs candidats.’’
Pape Amadou Fall est du même avis que M. Bakhoum : "L'amateurisme, ce serait d'aller seul.''
Donc, pour le directeur de publication de l'hebdomadaire ‘’La Gazelle’’, la dispersion de l'opposition n'est pas forcément mauvaise. Mieux, cela peut même jouer un grand rôle, quand il y a un second tour. Il déclare : "Nous avons dépassé cela dans notre pays. Des alliances vont se former. On pense que si l'opposition est dispersée, ça va la fragiliser. Dans une certaine mesure, oui, pour le premier tour. Mais attention ! S'il y a second tour, ça peut changer les cartes. On l'a vu en 2012.''
À son avis, c'est intelligent de la part des opposants. Autrement dit, il pense que l'opposition peut s'effriter pour mieux se rassembler. ''L'opposition pourra faire en sorte qu'il n'y ait pas 51 % au premier tour. Cela fragilise particulièrement le pouvoir''.
''La Présidentielle, poursuit-il, n'est pas comme les Législatives ou autres. Là, ce sont des ambitions affirmées autour d'un homme ou d'une femme. Quelqu'un dit : je veux. Et dans d'autres cas, c'est un groupe qui projette quelqu'un pour qu'il le porte''.
Si l'on s'en tient aux propos de M. Bakhoum, cet éclatement au niveau de l'opposition est même stratégique. En d'autres termes, pour lui, certains de ces candidats qui se déclarent sont juste en train de se repositionner. Ainsi, l'essentiel serait de casser la dynamique unitaire autour du pouvoir.
Le parrainage peut gâcher…
Ainsi, à en croire Amadou Fall, les déclarations de candidature continueront et se multiplieront. Ce qui veut dire qu'il faut s'attendre à d'autres candidats, dans les jours ou mois à venir. "Les candidatures vont gonfler. Il est clair que d'autres vont s'annoncer. Il y a des gens qui sont, pour le moment, tapis dans l'ombre. Ils observent et travaillent pour voir quelle coalition mettre en place, sinon partir seul. C'est loin d'être un jeu de dupes. C'est quelque chose de bien normé, de bien formalisé en termes de stratégie, pour certains qui veulent montrer le désir de représenter quelque chose dans le pays''.
Toutefois, bien que cette multitude de déclarations de candidature reste chose normale aux yeux des analystes, un souci qui n'est pas des moindres est à signaler : le parrainage. Ibrahima Bakhoum le voit déjà comme principal problème et donc comme défi majeur des potentiels candidats. Il explique : "D'autres vont venir pour montrer qu'ils ont leur place et leur rôle à jouer entièrement. Cependant, même si on arrivait à la confirmation de toutes ces candidatures, il y a la question du parrainage. Qui est capable d'avoir le nombre de parrains nécessaires ? Tout le monde ne pourra pas avoir suffisamment de parrains.''
LA SECRETAIRE D'ÉTAT FRANÇAISE ACCUSE DES PUISSANCES PREDATRICES
Chrysoula Zacharopoulou ne se voile pas la face. En effet, la secrétaire d'État française chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux reconnait l’existence du sentiment anti-français sur le sol africain
Chrysoula Zacharopoulou ne se voile pas la face. En effet, la secrétaire d'État française chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux reconnait l’existence du sentiment anti-français sur le sol africain. Mais à l'en croire, il est animé par une minorité opportuniste et bruyante dont des "puissances prédatrices".
Au terme de 72 heures de visite au Sénégal, la secrétaire d'État française auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, a animé une conférence de presse. Face aux journalistes, Chrysoula Zacharopoulou a été interpellée sur le «sentiment anti-français en Afrique» dont les autorités de l’hexagone font souvent état dans leur discours. A l’en croire, il y a bel et bien un sentiment anti-français qui se développe sur le continent. «Mais, c'est une petite minorité, un peu opportuniste et très bruyante avec des puissances prédatrices qui veulent faire de l'Afrique un terrain d'affrontements», a-t-elle soutenu.
Toutefois, elle dit comprendre les frustrations qui naissent sur le continent contre la politique française en Afrique. A ses yeux, tout cela montre qu'il y a beaucoup d'attentes. Et d’ajouter : «Cela montre qu'il y a un besoin de travailler ensemble pour réussir un discours positif». Par ailleurs, la secrétaire d'État française a magnifié les relations franco-sénégalaises qui, selon elle, sont illustratives du nouveau partenariat entre la France et l'Afrique. «Nous sommes là pour soutenir l'Afrique, mais les solutions sont africaines. Nous n'allons pas dicter les solutions. C'est comme cela que nous arriverons à un partenariat d'égale à égale entre l'Afrique et l'Europe», a-t-elle déclaré. 17.276 visas délivrés par le Consulat de France au Sénégal Revenant sur quelques points de sa visite, Chrysoula Zacharopoulou indique qu’elle a échangé avec des jeunes qui lui ont fait part de leurs difficultés à obtenir le visa pour la France surtout à cause de la longueur de la procédure. Pour elle, le consulat de France au Sénégal fait face à une augmentation très importante de demandes de visa.
A l'en croire, le nombre de visas délivrés entre le 1er janvier et le 30 septembre est deux fois plus élevé que l'année dernière à la même période. «En effet, 17.276 visas ont été délivrés avec une priorité accordée aux étudiants. Mais, il y a encore du travail à faire pour faciliter la mobilité, parce que c'est ce que les jeunes Africains attendent de la France», souligne Mme Zacharopoulou. Sur la production de vaccins au Sénégal avec l'Institut Pasteur de Dakar, elle a rappelé que la France a mobilisé 25 millions d'euros pour cela via un prêt. «J'ai annoncé que la première tranche de ce prêt vient d'être décaissée à hauteur de 10 millions d'euros», dit-elle.
Fin du feuilleton Dakar ! En effet, Chrysoula Zacharopoulou qui avait sévèrement critiqué les autorités maliennes a mis de l'eau dans son vin. En effet, lors de la conférence de presse qu'elle a animée hier à la résidence de l'ambassadeur de France au Sénégal, la Secrétaire d'État française auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a été interpellée sur la réplique du ministre malien des Affaires étrangères suite à ses propos. Elle s'est tout juste contentée d'évacuer la question, arguant qu'elle a tout dit sur le Mali lors de l'ouverture du Forum de Dakar. Il faut rappeler que dans son discours du 24 octobre dernier, la Secrétaire d'État française Chrysoula Zacharopoulou avait eu des mots peu diplomatiques contre la junte malienne au pouvoir. Ce qui avait suscité une réaction virulente du ministre malien Abdoulaye Diop qui avait accusé la France de travailler avec les rebelles.
LA RTS, LE SOLEIL ET L’APS INVITÉS À ADOPTER DE NOUVELLES REFORMES
L'accès des membres de l'opposition aux médias publics, notamment la RTS, le soleil et l'APS, a été au cœur des débats organisés hier par le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED)
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) a organisé un ‘’Cas d’école’’ sur les médias publics, notamment la RTS, le Soleil et l'APS. Au cours des échanges, plusieurs intervenants, dont l’ancien Directeur général du quotidien national «Le Soleil», Cheikh Thiam, ont relevé la partialité de ces médias dans le traitement de l'information politique. D'où son invite à de nouvelles réformes permettant à l’opposition d’accéder à ces outils publics.
L'accès des membres de l'opposition aux médias publics, notamment la RTS, le soleil et l'APS, a été au cœur des débats organisés hier par le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED). Convaincus qu'une telle situation sape les règles de la déontologie ainsi que de la démocratie, les panelistes invitent les dirigeants des médias publics à réfléchir sur les mécanismes permettant de résoudre cette problématique.
Un avis partagé par l'ancien directeur du quotidien «Le Soleil», Cheikh Thiam qui estime que le problème de fond est lié au traitement de l'information politique. « Le reproche qu’on fait souvent aux médias publics, c’est le traitement de l’information publique, parce qu’on juge que ces médias d’Etat ne permettent pas à l’opposition de s’exprimer valablement dans les médias publics. Ce reproche est fait et c’est une réalité », indique l'ancien boss du journal «Le Soleil». Puisque l’opposition est représentée, ajoute-t-il, elle doit pouvoir être aussi présente dans les médias publics. «Le débat va se poursuivre.
Le Cored et les organisations faîtières de la presse vont se rapprocher des autorités pour voir comment améliorer les choses parce qu’aujourd'hui, si l'opposition n'arrive pas à s'exprimer dans les médias publics, elle va utiliser les réseaux sociaux avec tout ce que cela comporte comme dérive», ajoute Cheikh Thiam.
A ses yeux, il urge d’apporter une solution à cette lancinante question. «Il faudrait encadrer tout cela et réfléchir, par exemple au niveau de la RTS, à faire revenir certaines vieilles émissions politiques comme ‘’Plurielles’’ et autres grandes émissions politiques qui permettaient par exemple à des personnalités de l’opposition de s’exprimer», indique l’ancien directeur général du quotidien de Hann.
S’agissant par ailleurs de la nomination du Directeur général des medias publics, Cheikh Thiam estime que cela devrait se faire par appel à candidature comme au Bénin ou au Mali. «Des propositions avaient été faites dans le cadre du nouveau code de la presse, mais ces propositions ont été expurgées du document. Mais des journalistes sénégalais qui travaillaient sur ce code avaient proposé que la nomination se fasse par appel à candidature. Maintenant, on espère que les pays limitrophes vont inspirer un jour le Sénégal», affirme Cheikh Thiam qui animait le premier panel sur les valeurs et les missions des medias publics.
A souligner qu’il co-animait cette rencontre avec l’ancien Directeur général de l’Agence Presse Sénégalaise (Aps), Mamadou Koumé, l’ancien Directeur général de la Rts Matar Sylla ainsi que l’ancien journaliste de la Rts, Martin Faye
CAN 2025, LA CAF RELANCE L'APPEL A CANDIDATURE
La Confédération Africaine de Football (Caf) lance un nouvel appel à candidatures pour l’organisation de l’édition 2025 de la Coupe d’Afrique des Nations.
La Confédération Africaine de Football (Caf) lance un nouvel appel à candidatures pour l’organisation de l’édition 2025 de la Coupe d’Afrique des Nations.
C’est toute une procédure. Déjà la Caf appelle ses associations membres à une manifestation d’intérêt pour accueillir la compétition continentale. Il est transmis à ces pays les détails du processus de sélection.
La Caf a ainsi établi un échéancier. Elle fixe la date limite de soumission du formulaire de déclaration d’intérêt au 11 novembre 2022. Cinq jours plus tard, elle clôture l’envoi des documents de candidature aux associations membres ayant manifesté leur intérêt.
A la date du au 16 décembre 2022, la Caf précise qu’elle ne recevra plus de soumission d’offre pour les associations membres. Tous les documents de candidature et d’organisation devront également être disponibles.
Elle procédera ensuite à une visite d’inspection des infrastructures des pays intéressés. Après cette étape, le comité exécutif de la Caf donne rendez-vous le 10 février 2023 pour désigner le et/ou les pays hôtes devant organiser la Can 2025.
ABOU THIAM DIT NGAARI LAAW CELEBRE LES «GEANTES INVISIBLES» DU FOUTA
C’est le combat d’une vie… artistique. Depuis 1992, l’artiste Abou Thiam, Ngaari Laaw, incorpore la condition féminine dans les thèmes de ses chansons.
Ce week-end, la commune de Pété a accueilli une grande cérémonie pour la célébration des femmes appelées les «Géantes invisibles». Avec ses partenaires, le musicien Abou Thiam, Ngaari Laaw, a honoré 5 grandes dames du Fouta pour leur engagement et leur action à l’endroit d’autres femmes, en leur permettant de devenir des exemples dans le leadership économique.
C’est le combat d’une vie… artistique. Depuis 1992, l’artiste Abou Thiam, Ngaari Laaw, incorpore la condition féminine dans les thèmes de ses chansons. Avec le tube sorti en 1992, Rewbé Fouta, qui résiste encore à l’usure du temps, le natif de Ngouye (à 3 km de Pété) chantait la promotion du leadership féminin, l’émancipation de la femme au Fouta. Trente ans après, Ngaari Laaw a vu sa vision se concrétiser avec des femmes devenues incontournables dans divers domaines au Fouta.
Ainsi, le conseiller culturel du maire de Pété a décidé d’honorer 5 femmes-leaders lors d’une cérémonie sous le haut parrainage de l’adjointe au maire de Pété, Haby Ousmane Gadio : il s’agit de Coura Ly, Hapsatou Yéro Dème dite Djinda, Guithiel Sarr, Nafi Ba et Aïssata Samba Sow. Ngaari Laaw les appelle les «Géantes invisibles», qui ont mis leur énergie pour l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, la promotion de la culture, l’autonomisation des femmes dans l’agriculture irriguée dans des localités différentes des départements de Podor et Matam. Bref, elles sont pionnières dans tous ces domaines.
Ngaari Laaw a trouvé un jour pour les rendre visibles en les décorant devant les populations et les autorités politiques des départements de Podor et Matam, pour les services rendus au Fouta et aux femmes de cette partie du Sénégal. Ces 5 femmes sont «géantes» pour avoir persévéré pour devenir des exemples à suivre dans le leadership féminin, mais aussi pour avoir ouvert la voie à d’autres femmes à mettre leurs compétences au service de leur terroir. Le travail énorme effectué par ces 5 femmes, loin des caméras, a fait qu’elles n’ont pas une reconnaissance nationale. Abou Thiam, Ngaari Laaw, répare «cette injustice» en célébrant ces «Géantes invisibles» pour faire la promotion de leur leadership.
LES OPERATEURS PRIVES STOCKEURS RECLAMENT LEUR DÛ À L’ETAT
La Fédération nationale des opérateurs privés stockeurs et transporteurs du Sénégal (Fnopst) a fait face à la presse samedi dernier, pour demander à l’Etat de rembourser les crédits dus à ses membres dans les délais indiqués
La Fédération nationale des opérateurs privés stockeurs et transporteurs du Sénégal (Fnopst) a fait face à la presse samedi dernier, pour demander à l’Etat de rembourser les crédits dus à ses membres dans les délais indiqués.
«Nous invitons l’Etat du Sénégal, à travers le ministère de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire, à éponger ces crédits, d’autant plus que c’est avec ces fonds qu’il sera possible de faire une bonne campagne de commercialisation», a déclaré le président de la Fnopst. Modou Fall a indiqué que le remboursement des dettes était l’une des conditions du bon déroulement de la prochaine campagne de commercialisation des récoltes.
Selon lui, seul le ministère est en mesure de dire avec exactitude le montant à rembourser.
«On nous doit beaucoup d’argent pour la campagne 2021-2022, pour celle qui va bientôt démarrer aussi», a-t-il dit, en précisant que des membres de la Fnopst ont fourni des engrais et semences à l’Etat à crédit. Et maintenant, l’Etat doit tout faire pour éponger les factures impayées…
Pour le président de la Fnopst, mettre à disposition les fonds est essentiel en cette période de campagne agricole. «C’est nous qui devons acheter les graines d’arachide. On ne peut pas devoir de l’argent aux banques et retourner les voir pour de nouveaux prêts, sans le remboursement des précédents», a-t-il martelé.
Ainsi, après avoir affirmé que le délai indiqué pour le règlement de la dette n’est pas encore dépassé, un représentant du ministère de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire a, quant à lui, rassuré les opérateurs, leur promettant que les paiements auront «bientôt lieu», dans le délai indiqué.
CONTRAT D'ARMEMENT DE 45 MILLIONS, LE FORUM CIVIL EXIGE LA LUMIÈRE
Abdoulaye Daouda Diallo et Abdou Karim Sall sont invités par le Forum civil à s’expliquer sur le contrat d’armement d’un coût de 45 milliards révélé par un consortium de journalistes d’enquête.
Abdoulaye Daouda Diallo et Abdou Karim Sall sont invités par le Forum civil à s’expliquer sur le contrat d’armement d’un coût de 45 milliards révélé par un consortium de journalistes d’enquête.
Les quotidiens Libération, Les Echos et le site impact.sn ont repris une enquête de Organized crime and corruption reporting project (Occrp), regroupement de journalistes d’enquête et de centres d’enquête fondé en 2006, sur un contrat d’armement d’un montant de 45 milliards de francs Cfa impliquant le ministère de l’Environnement et le ministère des Finances et du budget, dirigés respectivement, au moment des faits, par Abdou Karim Sall et Abdoulaye Daouda Diallo. Vu la « gravité extrême » des faits soulevés, le Forum Civil estime, que le gouvernement du Sénégal ne « saurait garder le silence car, ils concernent la gestion problématique de l’argent du contribuable en relation avec des acteurs cités dans des activités de ventes illicites d’armes, sources de criminalité transfrontalière ».
Dans un communiqué, Birahime Seck et ses camarades « trouvent qu’il n’est pas acceptable que le Sénégal, au vu de sa stature et de son image internationale, soit cité dans ce type de relations contractuelles impliquant ses plus hautes autorités, sans apporter des explications claires et exhaustives ». Ainsi, la section sénégalaise de Transparency international, invite le chef de l’Etat à demander aux ministres Abdoulaye Daouda Diallo et Abdou Karim Sall d’« éclairer les Sénégalais sur la teneur du contrat incriminé ».
Le Forum civil invite le procureur de la République à « s’autosaisir de cette affaire qui pourrait affecter gravement l’image du pays en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme ».
L’organisation de lutte pour la bonne gouvernance appelle Alioune Ndoye, actuel ministre de l’Environnement à « faire le point sur l’existence des armes achetées, sur la base du principe de la continuité du service public ». Birahime Seck et Cie dénoncent les « agressions répétitives » aux principes de la transparence. « Le principe de transparence est foulé au pied au profit d’une opacité résultant de la destruction du système de régulation des marchés publics. Ce qui a pour conséquence gravissime, la sécrétion calamiteuse de formes de contractualisation douteuses et dangereuses préjudiciables à la bonne image traditionnelle du Sénégal sur la scène internationale », décrit le Forum civil.
De plus, s’indigne le communiqué, la domiciliation de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) à la Présidence de la République constitue un « signal fort de valorisation de la mauvaise gouvernance dans le système des marchés publics au Sénégal ». Il s’y ajoute, souligne le Forum civil, « l’absence de légalité et de légitimité du Directeur Général de l’Armp-Arcop qui a fini son mandat depuis 2017 ».
LA CAOPA SONNE L’ALERTE
Les usines productrices de farine et d’huile de poisson menacent l’avenir des communautés côtières africaines, avertit la Confédération africaine de pêche artisanale (Caopa)
Les usines productrices de farine et d’huile de poisson menacent l’avenir des communautés côtières africaines, avertit la Confédération africaine de pêche artisanale (Caopa) qui se penche depuis hier sur le thème : «Pour une aquaculture artisanale durable, complémentaire à la pêche artisanale africaine.»
La sardinelle joue un rôle-clé dans l’alimentation humaine et la création d’emplois. Mais si on n’y prend garde, ce filet de sécurité alimentaire risque d’être sérieusement menacé à cause de la surexploitation, mais également à cause de l’implantation des usines de farine et d’huile de poisson. «En Afrique de l’Ouest, ce sont nos sardinelles, en état de surexploitation, qui sont en déperdition, transformées en farine et en huile pour l’exportation, souvent pour nourrir des poissons d’aquaculture en Nor¬vège, en Chine ou en Turquie. Alors qu’elles jouent un rôle-clé dans l’alimentation humaine, la création d’emplois, et soutiennent l’économie ouest-africaine. La raréfaction actuelle de cette ressource se ressent au niveau du panier de la ménagère, mais aussi au niveau des sites de débarquement et de transformation. Il est de plus en plus difficile pour les femmes transformatrices d’avoir accès à cette matière première», a alerté le président de la Confédération africaine de pêche artisanale (Caopa). Gaoussou Guèye intervenait hier, lors d’un atelier dont le thème est : «Pour une aquaculture artisanale durable, complémentaire à la pêche artisanale africaine.»
Il déplore aussi l’implantation des fermes aquacoles industrielles intensives. Lesquelles, dit-il, font perdre à la pêche artisanale, des territoires en mer et sur terre, qu’elle occupe pour ses activités. «L’introduction de l’aquaculture industrielle dans des zones hautement productives comme les lagunes, les deltas, les marais, les zones de mangroves, détruit ces écosystèmes et amoindrit leurs capacités de production alimentaire, empêchant l’exercice des activités traditionnelles de pêche», déplore M. Guèye.
C’est pourquoi, compte tenu de ces enjeux, la Caopa considère que le développement d’une aquaculture à base de farine de poisson menace l’avenir des communautés côtières africaines. Pour le président de la confédération, «nourrir les poissons de l’aquaculture industrielle avec de la farine provenant des poissons sauvages est un modèle industriel qui aggrave la surpêche et l’insécurité alimentaire en Afrique». «Nous nous opposons aussi à des initiatives qui proposent d’attribuer un écolabel à l’industrie de la farine de poisson en Afrique de l’Ouest. Il est pour nous injustifiable qu’une aquaculture dépendant de la farine de poisson, concurrence les pêcheurs pêchant pour la consommation humaine, soit déclarée durable, y compris à travers un système de labellisation. A l’op¬posé de ce modèle, une aquaculture artisanale, complémentaire à la pêche artisanale, peut aussi aider à répondre à certains défis», précise M. Guèye.
Interpellée sur l’exploitation des petits pélagiques pour la farine de poisson utilisée dans l’aquaculture, la Directrice générale de l’Agence nationale de l’aquaculture, Dr Téning Sène, relève que les pêcheurs adhèrent au développement de l’aquaculture artisanale, c’est-à-dire pratiquée de façon durable, écologique, de façon à ne pas menacer la pêche artisanale. Elle a rappelé que les usines de pêche artisanale installées au Sénégal étaient pour valoriser les coproduits de pêche. Toutefois, plaide-t-elle, l’Etat doit réglementer de façon à ce que les usines n’utilisent pas les produits qui devraient être utilisés par les pêcheurs et les femmes transformatrices.