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20 juin 2025
ALERTE AUX ATTENTATS AU NIGERIA
La police du Nigeria a annoncé renforcer la sécurité dans tout le pays, où les Etats-Unis ont ordonné à leur personnel diplomatique non essentiel de quitter Abuja, en raison d'un "risque accru d'attaques terroristes" sur la capitale.
La police du Nigeria a annoncé renforcer la sécurité dans tout le pays, où les Etats-Unis ont ordonné à leur personnel diplomatique non essentiel de quitter Abuja, en raison d'un "risque accru d'attaques terroristes" sur la capitale.
Si la nature de la menace reste inconnue, les habitants du Territoire fédéral de la capitale (FCT) sont en état d'alerte depuis dimanche après la mise en garde de plusieurs ambassades occidentales conseillant à leurs citoyens de limiter leurs déplacements dans le pays le plus peuplé d'Afrique.
Dans un communiqué publié jeudi soir, la police nigériane a demandé à tous ses haut-gradés de "renforcer la sécurité dans leurs juridictions respectives, en particulier dans le FCT."
L'inspecteur général de la police, Usman Alkali Baba, a exhorté les habitants de l'agglomération de six millions d'habitants "à rester vigilants et à signaler à la police tout événement et toute personne suspects ou anormaux".
Jeudi, le département d'Etat américain a annoncé avoir ordonné à ses employés non essentiels en poste à Abuja de quitter la ville. L'ambassade des Etats-Unis au Nigeria, indique de son côté que l'ordre s'applique aux familles de tous les fonctionnaires américains sur place.
Washington a averti ses citoyens que des "terroristes pouvaient attaquer" des centres commerciaux, marchés, hôtels, restaurants, bars et écoles de la capitale.
D'autres pays, dont la Grande-Bretagne, l'Australie et le Canada, ont émis des avertissements similaires, mais n'avaient pas, vendredi matin, évacué leurs employés ou leurs familles d'Abuja.
Jeudi, le "Jabi Lake Mall", important centre commercial de la capitale, a été temporairement fermé pour des raisons de sécurité non précisées.
Sous-équipées et sous-financées, les troupes nigérianes sont déployées sur de multiples fronts dans le pays en proie à une violence endémique, luttant notamment contre une insurrection jihadiste et des bandes armées lourdement armées.
Les groupes jihadistes opèrent dans le nord-est du pays, à près d'un millier de kilomètres de la capitale, mais disposent de cellules dans d'autres régions du Nigeria.
La dernière fois que l'un de ces groupes, en l'occurrence Boko Haram, a attaqué le centre-ville de la capitale remonte à 2014.
Mais au cours des six derniers mois, le groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) a revendiqué plusieurs attaques autour du FCT, dont l'attaque d'une prison ayant libéré des centaines de détenus.
BEACH SOCCER, LE SENEGAL CHAMPION D'AFRIQUE
Le Sénégal a remporté, vendredi, à Vilankulos (Maputo) la Coupe d’Afrique des nations de beach soccer, en battant l’Egypte lors de la séance de tirs au but (6-5). C'est le septième titre continental de l'équipe dans cette discipline
Le Sénégal a remporté, vendredi, à Vilankulos (Maputo) la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de beach soccer, en battant l’Egypte lors de la séance de tirs au but (6-5).
A la fin du temps réglementaire les deux équipes étaient à égalité 2-2.
Les Lions du Sénégal ont remporté 7 éditions de la CAN de beach soccer.
QUESTION GAZ
Il ne faudrait pas sombrer dans des spirales de la malédiction du pétrole, que des contrées africaines conjuguent à tous les temps de la corruption et de l’enrichissement illicite
Nous voilà dans le cercle fermé des 20 pays exportateurs de gaz, parmi lesquels 8 nations africaines.
On pourrait appeler ce groupe à l’acronyme barbare (GECF), l’OPEP du gaz. La cousine de l’OPEP, à qui, rien ni personne ne résiste. Surtout pas en ces temps de guerre européenne, dont les effluves font dresser le spectre de la troisième guerre mondiale.
Nous vivrions les séquelles du covid-19, que je ne serais pas surpris, tant le système nerveux mondial semble avoir pris des emboles.
Au regard du recul civilisationnel et économique de la vieille Europe, des avancées à pas de géant de l’empire du milieu et des satellites asiatiques, de l’obésité américaine au dollar sulfurique, nous ne devrions pas être surpris. Et encore moins nous méprendre sur les enjeux en cours.
L’Afrique, que tous disent être l’avenir du monde piégé par l’effet de serre additionnel, ne peut pas, ne pas s’attendre à ce qu’elle vive un autre goulot d’étranglement, après l’esclavage, le colonialisme, le néo impérialisme.
Sans être parano du complot ou de la thèse d’une conspiration internationale, qui ferait du continent le dindon de la farce, gardons grands ouverts nos écoutilles et ouvrons nos lunettes 3D.
Surtout, nous autres Sénégalais et nos deux millions cinq cent mille tonnes de gaz, que nous produirons dès l’année prochaine. A quelques mois du premier tour de la présidentielle de février 2024. Pour être précis.
D’où le pari, de ne pas sombrer dans des spirales de la malédiction du pétrole, que des contrées africaines conjuguent à tous les temps de la corruption et de l’enrichissement illicite.
Certes, le gaz n’est pas le pétrole qui corrompt absolument. Mais mieux vaut prévenir les étincelles des émissions gazeuses, que guérir du réchauffement social et des affrontements politiques.
Transparent, voilà comment doit être le Gazpower. Même s’il est vaporeux.
La molécule de la bénédiction tient à cette panacée, tout comme inversement la névrose de la malédiction.
Pour avoir flambé leurs pétrodollars, des gouvernants ont hypothéqué le développement, confisqué la démocratie et compromis l’avenir de leur pays.
N’allons surtout pas croire, d’un autre côté, que parce que nous vapotons, nous sommes aussi riches que les Saoudiens.
Les recettes gazières pour 2023 feront à peine 3% du PIB. 53 milliards de francs CFA. Faut-il faire un dessin ?
Ce n’est pas demain la veille, que nous alimenterons nos RIB, avec des milliers de milliards de dollars.
A moins que nous devenions des “number one” de l’agro-industrie, du tourisme, de la technologie. Ce serait faire de tout le monde Youssou Ndour, Commençons donc par travailler pour avoir un Impack, pardon un impact social, politique et international.
MUSK NOUVEAU PROPRIÉTAIRE DE TWITTER
L'homme le plus riche du monde vient de racheter officiellement Twitter pour 44 milliards de dollars. C’est ce qu’il annonce dans un tweet repris par RFI, en ces termes “l’oiseau est libre” dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 octobre.
Elon Musk vient de racheter officiellement Twitter pour 44 milliards de dollars. C’est ce qu’il annonce dans un tweet repris par RFI, en ces termes “l’oiseau est libre” dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 octobre. En effet, ce vendredi était la date limite fixée par la justice au milliardaire pour conclure la transaction, s’il veut s’éviter des poursuites judiciaires.
Rappelons que le patron de Tesla avait fait une offre de rachat, qui a été accepté, de “l’oiseau bleu” avant de vouloir se retirer de la transaction, accusant les dirigeants de Twitter d’avoir menti. Il a été attaqué en justice par le conseil d’administration de l’entreprise et avait jusqu’au 28 octobre 2022 pour finaliser l’accord de vente.
Après cet achat, France 24 qui reprend le Washington Post, annonce que le nouveau patron a immédiatement licencié le PDG Parag Agrawal et deux autres dirigeants, le directeur financier Ned Segal et la responsable des affaires juridiques Vijaya Gadde. Et désormais, l’homme le plus riche du monde se décrit sur son profil Twitter comme étant “Chief Twit” (crétin en Chef), un Clin d’œil à ses déboires avec certains cadres de l’entreprise ?
Dans la nouvelle direction que prend Twitter, l’entreprise ne sera plus cotée en bourse et M. Musk annonce que la plateforme va favoriser la liberté d’expression sans devenir un endroit où tout est permis. Il s’est adressé aussi aux annonceurs, dans un message repris par France 24, pour signifier qu’il est “important pour l’avenir de la civilisation d’avoir une place publique en ligne où une grande variété d’opinions peuvent débattre de façon saine, sans recourir à la violence".
CONTRAT D'ARMEMENT, AMADOU MAME DIOP SAISI POUR UNE ENQUÊTE PARLEMENTAIRE
Dans une lettre adressée au président de l’Assemblée nationale, le président de la commission Énergie et Ressources minérales Abass Fall, député membre du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a saisi l’assemblée pour une affaire qui remonte à décembre 2021
Dans une lettre adressée au président de l’Assemblée nationale, le président de la commission Énergie et Ressources minérales Abass Fall, député membre du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, a saisi l’assemblée pour une affaire qui remonte à décembre 2021. M. Fall explique dans le document qu’il s’agit d’un "contrat secret de plus de 45 milliards signé par les ministres de l’Environnement et des Finances d’alors”.
Le contrat concernerait un homme d’affaires nigérian “douteux” répondant au nom d’Abuubakar Hima et les ministres de l’Environnement Abdou Karim Sall et des Finances Abdoulaye Daouda Diallo de l’époque. Le président de la commission Énergie et Ressources minérales demande au président de l’Assemblée nationale à ce qu’une “enquête parlementaire” soit ouverte pour que les “Sénégalais soient édifiés sur cette affaire”.
Par Abdoulaye SAKHO
LE PRIX SOCRATES DÉCERNÉ À MANÉ POUR BOOSTER LA PROTECTION SOCIALE ?
Les Sénégalais ont du cœur ! Pour plusieurs raisons fondées sur diverses convictions, il s’est développé, dans notre pays, une forte culture d’aide et d’assistance. De manière générale, chacun d’entre nous, dans la mesure de ses possibilités, essaie de contribuer. A mon avis, le prix Socratès remis par France Football à notre icone nationale Sadio Mané peut être considéré comme une sorte de reconnaissance de niveau mondial de cette « attitude-valeur », un des ciments de la société sénégalaise. Ce jeune footballeur est effectivement, à lui seul, un condensé de solidarité et d’humilité. Il conforte l’idée qu’il ne faut surtout pas perdre foi en l’humanité « à l’époque où le tissu social paraît s’effilocher de plus en plus vite, où l’égoïsme, la violence et le manque de cœur semblent miner la vie de nos communautés » (Goleman, L’intelligence émotionnelle, 2014). J’aimerais saisir l’occasion de cette récompense à un sportif, certainement l’un des meilleurs d’entre nous, pour exhorter les pouvoirs publics à mieux asseoir l’assistance et la solidarité, ici et maintenant corroborant en même temps l’idée que le sport irradie toutes les sphères de la société !
En ce sens, nous disposons, sur le plan juridique, d’une solide base incitant au social. La Constitution de notre pays, dès la première phrase de son article premier, dit : « La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. » Ce qui autorise à dire que notre République n’est pas que Démocratique et Laïque, elle est aussi sociale.
En réalité, « faire du social » relève quelque part de notre culture, de notre « way of life » bref, de notre quotidien. Certains nous le reprochent. Ils considèrent qu’il s’agit d’un véritable frein à l’épanouissement individuel et au développement parce qu’ici, la solidarité et l’assistance reposant généralement sur la proximité familiale, confessionnelle, amicale voire même géographique, génère, à rebours, une confortable « culture d’assistés » pour des gens qui ne feront aucun effort pour s’en sortir. Pourtant d’autres, plus nombreux à mon avis, considèrent qu’il s’agit d’une valeur forte, porteuse d’un véritable avantage comparatif face aux civilisations occidentales supposées, à tort ou à raison, plus individualistes. En conséquence, et pour moi, la République sociale, celle dont parle la Constitution, ne devrait pas être très difficile à mettre en œuvre via une politique adaptée de protection sociale.
On sait qu’il existe, dans notre pays, un système achevé de protection sociale avec son cadre institutionnel (IPRES, Caisse de sécurité sociale, Délégation à la Protection Sociale, Agence de la CMU…), ses normes (Code du travail et de la sécurité sociale, Textes sur la CMU, Loi d’orientation sociale n° 2010-15 du 6 juillet 2010 relative à la promotion et à la protection des droits des personnes handicapées.…), ses ressources humaines (de réelles compétences et une véritable expertise existent ici) et financières (importantes ressources publiques). Malgré tout, on a toujours l’impression que la protection sociale est beaucoup plus le fait des individus et des familles que celui des institutions dédiées.
Oui, la protection sociale officielle fondée sur le mécanisme de l’assurance, copiée du système de l’ancienne puissance coloniale, ne s’intéresse qu’à ceux qui disposent de revenus et peuvent ainsi contribuer à leur propre prise en charge. Cela pose problème surtout lorsqu’on a une population plus perméable à la culture de la cigale qu’à celle de la fourmi. Je crois, en tout état de cause, qu’il y a lieu de se demander si ce modèle n’est pas en train de s’essouffler. En effet, mettre de côté pour sa propre protection puis essayer de prendre en charge la protection des autres devient une gageure, un vrai exploit de superman que nos compatriotes assument de plus en plus difficilement. En conséquence, les formes de protection sociale fondées sur l’assistance ont gagné énormément de terrain ces dernières années. L’effort mérite d’être soutenu et encouragé.
Mais, très sincèrement, je crois que, pour une meilleure efficacité, la protection sociale doit aujourd’hui être renforcée par une base juridique beaucoup plus solide que le cadre légal actuel (théorie du « droit structurant » par opposition à celle du « droit-reflet ») C’est la raison de mon appel à la mise en œuvre de ce concept de République sociale : c’est peut-être le moment idéal pour faire de la Constitution sociale, une réalité
Aujourd’hui, les populations africaines sont essentiellement préoccupées par des questions liées au droit à la sécurité dans un environnement respectueux de la santé. C’est ce qui fait du droit à la protection sociale un défi majeur chez nous voire même, plus largement, dans ce monde contemporain où, ceux qui possèdent sont de moins en moins nombreux alors que la grande masse des non possédants s’accroit au jour le jour (Rosanvallon, La société des égaux, 2011). Pour nous, l’urgence demeure ce qu’on appelle pudiquement « lutte contre la pauvreté ». A ce propos, je ne crois pas en l’existence d’une solution miracle immédiate, il faudra du temps pour complètement inverser cette tendance et l’éradiquer. Mais en attendant :
- d’une part, d’ores et déjà insupportable pour l’être humain, on pourrait commencer à le combattre par l’empathie, « cette capacité à lire dans le cœur d’autrui, à être sensible aux besoins et au désespoir de l’autre », attitude morale qu’exige notre époque. Sadio Mané incarne cette attitude ;
- d’autre part, au plan du droit, j’estime que poursuivre l’objectif de permettre aux citoyens de vivre décemment devrait pouvoir relever du « domaine réservé du Chef de l’Etat » au sens du droit constitutionnel, concept souvent utilisé pour désigner les champs de la souveraineté dans lesquels on trouve certains ministères et des hommes de confiance du président de la République, élu au suffrage universel.
Loin d’être inconnue dans notre droit positif, c’est à l’occasion d’une révision constitutionnelle en 1969 que la notion de « domaine réservé » a été précisée en ces termes : « … il est des domaines où le Président de la République, débarrassé de l’exécution des petites tâches quotidiennes, doit conserver une responsabilité directe et totale…
De par leur importance et de par la célérité de l’action qu’ils requièrent, ces secteurs doivent constituer un domaine réservé au président de la République. Les actes que celui-ci y accomplit seront donc dispensés de contreseing. Il en est ainsi de la politique étrangère, de la défense, de l’armée et de certaines questions touchant la Justice ». Cette révision constitutionnelle de 1969 était un copier-coller de la Constitution Gaullienne de 1958 en France inspirée par un contexte qui n’est pas le nôtre aujourd’hui. Chez nous, je le répète, le contexte est marqué par les urgences sur le social, alors agissons sur le social et consolidons la logique de fonctionnement de notre société avec un fondement social qui repose sur l’empathie tandis que le fondement juridique serait la Constitution du Sénégal. Une ère nouvelle devrait s’ouvrir pour la protection sociale dans notre pays. EDGE y contribuera.
C’est vrai qu’ici on préfère les débats passionnés et passionnants sur les modes de dévolution et de conservation du pouvoir politique, de temps en temps sur les questions de laïcité. C’est bien, mais tout n’est pas que politique pour les populations, il y a de la place pour les « bons cœurs » qui, à la dimension de leurs avoirs, aident et assistent leurs congénères dans le besoin. N’est-ce pas que dans une période de vaches maigres pour notre pays, le Président Diouf parlait de « Dimension sociale de l’ajustement structurel » ?
Professeur Abdoulaye Sakho est Chercheur au CRES, Directeur de l’Institut EDGE.
Par Abdoul Aly KANE
OÙ EN SOMMES-NOUS AU SENEGAL ?
Le Covid et la guerre russo-ukrainienne en cours ont mis à nu toutes les vulnérabilités et faiblesses du système mondial dans lequel nous vivons.
Le Covid et la guerre russo-ukrainienne en cours ont mis à nu toutes les vulnérabilités et faiblesses du système mondial dans lequel nous vivons. Le centre occidental de la mondialisation unipolaire a été secoué par ces deux chocs et permis l’enclenchement de systèmes alternatifs menaçants pour le système commercial, monétaire et financier actuel.
Nos pays sont intégrés dans ce système régi par le dollar pour ce qui concerne l’énergie, et les matières premières du sol et du sous-sol, dont les cours sont fixés selon le gré des agents de change au niveau des principales bourses du monde (Londres, New York, Chicago etc.), rendant illusoire toute prévision de recettes d’exportation, et par conséquent la viabilité des plans de développement adossés à des ressources financières internes.
Dans cette configuration, l’endettement est le principal moyen de financement des Etats occidentaux dont les encours sont largement supérieurs aux PIB sans que cela ne représente un handicap aux yeux de bailleurs multilatéraux et des institutions de zones monétaires très vigilantes sur l’observation des « ratios type ».
Pour veiller à une certaine forme d’équité sociale, les États se sont endettés outre mesure auprès des banques centrales dont la mission principale est la lutte contre l’inflation pour stabiliser la valeur de la monnaie. Aujourd’hui, l’endettement est devenu une ressource budgétaire constante levée auprès des marchés financiers sous forme d’obligations à court, moyen et long terme. Avant les deux chocs sus évoqués, la crise des sub primes aux USA avait ébranlé le système bancaire américain et s’était par la suite étendu à tous les pays du fait des artères de diffusion que constituent les relations de correspondance interbancaire et autres prêts et emprunts.
Aujourd’hui, une crise économique profonde s’est installée dans ces pays amplifiée par la guerre supra et les sanctions qu’elle a engendrées et dont les effets ont aggravé la hausse du coût de l’énergie, elle-même devenue rare, et celle des produits alimentaires, et entraîné le ralentissement de leurs économies.
Le FMI, pessimiste prévoit une fin d’année 2022 catastrophique pour la France et l’Europe en général, sans espoir de redressement en 2023. Le libre jeu d’une concurrence jadis voulue comme pure et parfaite a mené le libéralisme à ses dernières limites. Les entreprises occidentales championnes de leurs pays sont devenues des multinationales à la recherche des meilleurs taux de rendement en termes de coût du travail, de qualité de main d’œuvre et de taux de change.
Elles ont trouvé dans les pays autrefois désignés comme appartenant au tiers monde (Inde, Chine, Brésil), les environnements propices à la réalisation de super profits, et ont délocalisé au détriment de leurs pays d’origine.
Grâce à cet apport en capitaux et en technologies, ces pays d’accueil se sont industrialisés et sont devenus les BRICS désormais affublés du label « pays émergents ». Ces pays sont devenus les lieux de transformation ou de fabrication de composants industriels pour les multinationales, maîtrisant les technologies de pointe et dotés d’un système d’éducation et de formation parmi les meilleurs au monde.
Les besoins sociaux nés du Covid et les dépenses sociales pour préserver la valeur du pouvoir d’achat ont accéléré l’endettement des Etats, désormais supérieur à 100 % du PIB pour bon nombre de pays d’Europe.
Aux USA, la dette étant d’environ 30 610 milliards de dollars au 1er février 2022 fait 130 % du PIB. Le remboursement d’obligations indexées sur l’inflation arrivées à maturité a nécessité le maintien des taux d’intérêt à un niveau bas permettant de faire face au paiement des intérêts correspondants, créant en boucle un surcroît d’inflation. L’inflation détériorant la valeur des monnaies, l’euro, au plus bas, entraîne dans son sillage le Fcfa arrimé à lui par un taux de change fixe. N’ayant pas une base économique exportatrice pour bénéficier de la baisse du FCFA par rapport aux autres monnaies, et devant faire face à l’augmentation de la facture pétrolière due à une appréciation du dollar, le Sénégal, à l’instar d’autres pays de l’UMOA à structure économique similaire, se retrouve doublement handicapé du fait de n’avoir pas su en 30 ans jeter les bases d’une transformation industrielle. Aussi, à ce stade, convient-il de poser à nouveau la problématique de la question du FCFA et des réformes annoncées concernant l’éco. La question centrale est la suivante : « à quoi sert une monnaie si ce que l’on a à exporter n’a pas une grande valeur ajoutée et si les prix à l’export sont déterminés ailleurs dans les lieux de spéculation (places boursières de Londres, Chicago etc. pour les produits miniers non transformés et les produits agricoles).
Garder le Fcfa ? En UMOA, aucune politique monétaire tendue vers le développement économique n’est possible. Celle existante a comme objectif majeur de défendre la valeur de l’euro et, par ricochet, celle du CFA, alors que les économies n’ont pas la même structure. Créer une nouvelle monnaie ? Oui bien sûr, mais pour quel type d’économie ? Comment en piloter la politique sans définir l’espace, établir son homogénéité par rapport aux Etats qui le composent en termes de complémentarité, définir et évaluer les nécessaires péréquations à faire pour compenser d’éventuelles pertes générés par les disparités économiques ? L’évolution de la zone euro en pleine turbulence doit interpeler.
Où en sommes-nous au Sénégal ?
Au plan politique, la situation est délétère. La longue confrontation pouvoir /opposition, sans pause aucune, a durci et les relations et le débat politiques. Les emprisonnements, les invectives, les accusations, les interdictions de manifester ont envenimé la situation.
Plusieurs fois annoncé, le Dialogue n’a jamais eu lieu, contrairement à ce qui s’était passé sous les régimes des présidents Senghor, Diouf et Wade. On est arrivé à un grand tournant avec en perspective l’élection présidentielle de 2024, après avoir élu de nouveaux maires et députés.
Ces dernières consultations législatives ont établi une grande avancée de l’opposition dans la collecte des suffrages des Sénégalais. La prochaine élection présidentielle est placée sous le signe de la candidature ou non du Président actuel dans une configuration de perte d’influence du parti présidentiel.
L’APR est sur une pente descendante. Les élections l’ont attesté au fur et à mesure. Les premières explications données ont été que la défaite était imputable aux responsables, puisque le chef n’était pas en lice. Aux législatives, les principaux animateurs ont été défaits, renseignant ainsi sur la perte d’influence de l’APR dans le pays. Ce sont ceux-là mêmes qui soutiennent que le Président a la capacité de rassembler au-delà de son parti qui prédisent sa victoire en 2024. Cet air est connu. Abdou Diouf, au 2eme tour de 2000, était groggy de surprise pour ne pas avoir été élu dès le premier tour comme le lui avaient assuré ses proches collaborateurs. Abdoulaye Wade a également été très surpris de devoir aller au 2eme tour contre son ancien lieutenant. Le Président Macky Sall a trois options :
1) S’en tenir à sa déclaration de ne pas se présenter en 2024 faite de manière explicite au Sénégal et dans le monde. Cette option serait en conformité avec la morale, même si les organes habilités établissaient la possibilité juridique de se présenter. Dans cette configuration, le Président Macky Sall devrait vite faire connaître sa décision afin d’aménager un espace-temps au dauphin de son choix, du reste difficile à trouver le chef de l’Etat n’ayant pas cultivé la verticalité dans la structuration de son parti depuis sa création.
2) L’option de présenter sa candidature en invoquant la Constitution. Cette option ne laisserait pas non plus son parti indemne car des candidats potentiels derrière les rideaux ont déjà bâti tout un logiciel sur la base de l’engagement de limitation du mandat du Président conforté par la célèbre phrase de verrouillage “Nul …..”. Par ailleurs, cette candidature risquerait d’être farouchement combattue par une jeunesse plus engagée que par le passé.
3) Enfin, certains de ses lieutenants, peu convaincus par sa candidature, prendraient alors le risque d’une « transhumance » avant le premier tour afin de gagner les faveurs de l’opinion.
Dans cette option, le thème de campagne de l’opposition serait tout trouvé : le reniement ! D’ici là, 15 mois électriques nous attendent sur fond d’une crise inédite du pouvoir d’achat et d’aggravation de la misère des plus vulnérables.
Le 82 contre 82 à l’Assemblée nationale va rendre la gestion du pays beaucoup plus difficile que par le passé. Au-delà de la crispation à l’Assemblée nationale, la grande tension du climat politique est imputable à l’affaire Sonko/Adji Sarr, devenue obsessionnelle, du fait du matraquage tous azimuts observé depuis un an et demi sur ce leader de l’opposition.
Entre « il va être convoqué demain, et il sera arrêté tout à l’heure », rien ne milite en faveur d’un climat apaisé propice au dialogue politique consubstantiel à notre démocratie. Bien au contraire, cette pression transférée sur les militants du PASTEF a porté la température à des niveaux extrêmes, sources de violences. Au plan économique, le Sénégal traverse une passe difficile au niveau financier du fait de la flambée de l’énergie amplifiée par la hausse du dollar.
Les investissements directs étrangers, source de croissance, sont rares, et le PSE stagne en termes de travaux. Les déficits budgétaires récurrents sont couverts par des levées de fonds sur le marché obligataire sous régional ou alors des eurobonds dont les taux d’intérêts viennent alourdir les charges d’intérêts qui en constituent une large part des sorties.
L’inflation tirée par l’énergie et les produits alimentaires a nécessité des subventions couvrant à peine la détérioration du pouvoir d’achat.
Dans les rayons des hypermarchés, les prix des produits alimentaires sont passés du simple au double quasiment.
Les partenaires au développement comme le FMI, soucieux du bon remboursement de la dette, attirent l’attention sur la nécessité de ramener les subventions à des niveaux compatibles avec le service de la dette.
A ce propos, ils appellent les pouvoirs publics à supprimer progressivement les subventions consacrées à l’énergie « tout en protégeant les plus vulnérables par des mesures ciblées », alors que celles-ci sont déjà insuffisantes pour les particuliers et indispensables aux PME pour conserver de la compétitivité.
Il faut cependant admettre à l’endroit du FMI qu’il agit et prescrit en banquier soucieux du retour de ses fonds levés sur les marchés financiers.
Pour la Banque mondiale, « les tensions géopolitiques et les pressions inflationnistes ont affecté les moteurs de la croissance et le pouvoir d’achat des ménages en 2022 ». Le déficit budgétaire devrait s’améliorer légèrement tout en restant supérieur à 6 % du PIB, pour la troisième année consécutive en 2022.
En réalité, le Sénégal a un problème de stratégie de développement économique. Le PSE a été circonscrit et identifié aux travaux effectués, notamment en matière de routes et de transports. Aucune perspective de transformation industrielle n’a été mise en route. La transformation du capital humain par l’éducation et la formation professionnelle marque le pas.
Les investissements directs étrangers attendus pour booster le développement industriel sont circonscrits dans le domaine minier avec un faible niveau d’implication du pays et de sa force de travail, compte étant tenu des ressources financières nécessaires hors de portée et certainement de « bargaining power », si l’on se réfère à la décision du colonel Mamady Doumbouya, président de la Guinée, de faire cesser de suite toute activité à Simandou (un des plus vastes gisements de fer au monde), et à long terme de faire entendre la voix de son pays sur le prix du fer ou de la bauxite sur les marchés internationaux.
Au plan de la bonne gouvernance, des manquements sont régulièrement dénoncés dans la presse et dans des rapports d’organes de contrôle de la gestion de services ou d’entreprises publiques, le tout restant sans suite.
La demande d’une discipline dans la gestion de la chose publique élargie à l’ensemble des dirigeants et aux populations est sociale !
La surveillance incombe à tous les Sénégalais. Les détourneurs de fonds publics doivent être sanctionnés, même s’ils font de la politique avec !
La détérioration volontaire du bien public doit être dénoncée et sanctionnée.
Le jet de peaux de bananes par-dessus les vitres de véhicules en marche ne doit plus être toléré. La discipline est une demande nationale. Il faut créer les conditions d’une auto discipline en édictant clairement les règles.
Au plan institutionnel, il n’est plus acceptable de « tailler » la Constitution au profit d’un chef omnipotent et omniscient. A terme, il faudrait ramener le mandat présidentiel à un non renouvelable en attendant de mettre en place des institutions indépendantes et conscientes de leurs pouvoirs. On a pu constater que nos présidents, dès le lendemain de leur première élection, sont assaillis de courtisans invoquant un 2ème mandat !
Or la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’une seule personne, pouvant lui donner le sentiment d’être le maître de tous les destins, encouragée en cela par d’éternels courtisans, est dangereuse pour la démocratie et pour la République.
LES INQUIETUDES DES CULTIVATEURS DE KOLDA
« On récolte ce que l’on a semé ! » Cela est-il toujours le cas en cette période changement climatique qui impacte sur l’agriculture ?
Kane Kadiatou Coulibaly Correspondante à Kolda |
Publication 28/10/2022
Dans le Fuladu ou Fouladou comme partout au Sénégal, la saison des pluies, un phénomène naturel, dure généralement de juillet à septembre. Cette année, la pluie a commencé plus tôt que d’habitude et tarde à s’arrêter. Cette prolongation de la pluie pourrait affecter voire endommager les récoltes, selon certains cultivateurs koldois. Notre correspondante à Kolda est allée à la rencontre de quelques cultivateurs afin de s’imprégner de leur inquiétude grandissante.
« On récolte ce que l’on a semé ! » Cela est-il toujours le cas en cette période changement climatique qui impacte sur l’agriculture ? Ici, à Kolda, les cultivateurs ont la peur au ventre. Ils craignent de ne pas pouvoir pas récolter ce qu’ils ont semé. Au delà de la précocité de l’hivernage qui s’était installée dés le mois de juin sur une bonne partie du territoire national, la prolongation des pluies menace de plus en plus les récoltes. Car les fortes pluies qui se sont abattues dans le Fouladou ces derniers jours ont littéralement haché les champs de maïs et de blé. Sans oublier des récoltes d’arachides et autres céréales endommagées.
Habillé en teeshirt noir, pantalon gris et daba à la main, Boubacar est un cultivateur du Fouladou. Dans son champ de deux hectares, il a cultivé l’arachide, le mil, le maïs. Pour la diversification des cultures de plein champ, il s’est lancé vers les légumes frais. Depuis plus de quinze ans, il est dans l’agriculture et nous parle de son inquiétude par rapport à la prolongation de la pluie de cette année. « On ne peut récolter que lorsque la pluie s’arrêtera. Quand la pluie touche la récolte, le foin d’arachide ne sera pas bon, le maïs et le mil ne pourront pas se conserver. La pluie de cette année est venue en quantité par rapport à l’année précédente » déplore-t-il.
Selon lui, la pluie nocturne fait beaucoup de dégâts dans les champs. « Au moins si ça pleut la journée, après la pluie, tu crées des canaux afin que l’eau puisse passer. Mais tel ne sera pas le cas la nuit » souligne Boubacar. Quant à Mamadou Hawa alias Mah, ses récoltes sont ravagées tout comme ses champs de blé et de maïs. Il estime que sur ses trois hectares de céréales, 60% ont été détruits par les dernières pluies de cette semaine du mois d’octobre. Même constat chez les autres agriculteurs Moussa Diao et Amadou Baldé qui ne sont pas assurés contre les aléas climatiques matérialisés par des pluies fin octobre « On s’inquiète même pour début novembre prochain. Et sera pire ! Cette année, j’ai cultivé une grande quantité par rapport aux autres années, car la pluie a débuté tôt. Il est vrai qu’un hivernage précoce annonce souvent une bonne saison pluvieuse. Malheureusement ça été beaucoup ! Car trop de pluie détruit les champs et endommage les récoltes. Comme ce fut le cas des pluies d’avant-hier 24 octobre. De fortes pluies accompagnées de vents violents, c’est vraiment inquiétant ! » se sont désolés nos deux cultivateurs de Kolda.
Dans le département voisin, Vélingara, M. Sambou affirme que souvent après une forte chaleur, la pluie en précède la nuit. Les plantes fanées par le soleil souvent se redressent par la pluie. Mais très souvent, ces pluies sont accompagnées de vents qui peuvent gâter les récoltes.
Rappelons que la région Koldoise a enregistré sa première pluie le 9 Mai 2022.
DES CHEFS CUISINIERS SENEGALAIS LICENCIÉS DENONCENT LE RECRUTEMENT D’UNE MAIN D’ŒUVRE ETRANGÈRE SUR LE BATEAU BLAKE RHINO
18 jeunes chefs cuisiniers, licenciés abusivement, sont en train de vivre le calvaire de ce manque de considération de l’exploitant Diamond Offshore Ltd.
Des chefs cuisiniers sénégalais, démissionnaires de grands hôtels du pays, engagés pour travailler sur le bateau « Ocean Black Rhino » de Saint-Louis Offshore, dénoncent leur licenciement au profit d’un personnel étranger. Les deux groupes de 18 jeunes bénéficiaires de contrats à durée indéterminée ont été informés d’un arrêt brutal de leurs activités. Ces travailleurs, qui regrettent la complicité de l’Anam, réclament la reprise de leurs postes respectifs au niveau du bateau « Blake Rhino 2 ».
L’injustice règne en maître dans certaines plateformes d’exploitation du pétrole et du gaz sénégalais. Des entreprises étrangères, présentes au Sénégal et impliquées dans l’exploitation du pétrole et du gaz, refusent de respecter la législation du travail du pays. Elles exploitent, abusent avec des horaires de travail démesurés. Après des années de service, des travailleurs sénégalais, détenteurs de contrats à durée indéterminée, sont souvent licenciés de manière abusive. Présentement, deux groupes de 18 jeunes chefs cuisiniers, licenciés abusivement, sont en train de vivre le calvaire de ce manque de considération de l’exploitant Diamond Offshore Ltd. Ladite entreprise a décidé une interruption brutale et abusive des contrats de travail de cuisiniers qui exerçaient auparavant dans de grands hôtels du pays. Ces frustrés étaient d’abord engagés par l’entreprise RMO ST. Laquelle avait pris la décision de les transférer à l’exploitant Diamond Offshore Ltd.
Après un an et trois mois à bord d’un bateau non signataire de leurs contrats initiaux, ils ont été informés, vendredi dernier, de leur licenciement. Ils travaillaient dans le bateau « Louic » qui exploite le gaz et le pétrole entre la Mauritanie et Saint-Louis. En colère, ces protestataires regrettent le fait que ce licenciement soit motivé par un souci de les remplacer par des étrangers, venus d’Inde et de Philippine. A l’évidence, le « contenu local » dont se gargarisent nos autorités ne concerne pas la main d’œuvre sénégalaise !
Genèse et contexte des licenciements abusifs
Ce licenciement des deux groupes de 18 chefs cuisiniers survient à quelques mois du début annoncé de l’exploitation du gaz et du pétrole découverts au Sénégal. Les malheureux chefs cuisiniers avaient d’abord été recrutés par une société dénommée Katerin. Ensuite, ils ont été mis à la disposition de RMO, dirigée par Madame Guier Mo et son Directeur des Ressources Humaines, Arnold Weenigo. C’est d’ailleurs cette société RMO qui leur a fait signer des contrats à durée indéterminée (Cdi) en bonne et due forme pour le bateau Diamond Black Rhino. Ainsi, ils ont été transférés dans un autre site de GTA (Grande Tortue Aymehin). Après 13 mois de travail, ces cuisiniers sénégalais ont reçu, sans préavis ni indemnité, des notifications de rupture de contrat.
Complicité d’Anam égratignée
Suite à la publication de la législation applicable aux relations de travail sur les plateformes gazières et pétrolières offshore par le ministère du Travail, ces exploitants ont décidé de se débarrasser de certains travailleurs sénégalais pour éviter le paiement de ces droits qui seraient lourds pour leurs finances. Les Philippins et les Indiens coûtant moins, ont donc été recrutés dans la restauration, la buanderie, la cuisine, la boulangerie, la pâtisserie, le house-keeping et la plonge. « Nous serons au chômage et ne pourrons plus regagner nos hôtels respectifs. Les étrangers à bord du bateau n’ont jamais manqué de nous féliciter pour les plats succulents servis. Ils nous disaient même qu’ils étaient surpris de voir une telle qualité de cuisine au Sénégal », confient les chefs cuisiniers jetés dans la rue arbitrairement.
Licenciés injustement, ils exigent la reprise de leurs postes respectifs au niveau du bateau « Black Rhino 2 » tel que stipulé sur leurs contrats de travail. Et ils déplorent de manière énergique la complicité de l’ANAM. A les en croire, les exploitants de Diamond Offshore Ltd ont attendu la deuxième phase de l’exploitation du gaz et du pétrole pour les jeter par-dessus bord.
Du fait de la découverte de gisements de pétrole et de gaz au niveau de son bassin sédimentaire, le Sénégal est sur le point de devenir un important producteur d’hydrocarbures. Ainsi, l’installation de plateformes sur la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie (gisement gazier Grand Tortue Ahmeyin) et sur le territoire sénégalais (gisement gazier et pétrolier de Sangomar) est constatée. Ces plateformes permettent d’extraire, de produire ou de stocker le pétrole ou le gaz situés en haute mer à des profondeurs parfois très importantes.
Des activités qui engendrent nécessairement la naissance de relations de travail dont la particularité est qu’elles se déroulent en haute mer. Ces relations de travail offshore constituent le creuset de nombreuses problématiques juridiques contemporaines. Elles suscitent des réflexions juridiques, tournant essentiellement autour de la législation applicable au statut des travailleurs recrutés à l’étranger pour exécuter une prestation sur ces plateformes.
Le Témoin a essayé de joindre sans succès les responsables de Diamond offshore.
LE GOUVERNEMENT REFUSE DE RENDRE PUBLIC LE CONTRAT ET PARLE DE «SECRET DEFENSE»
Affaire du contrat «nébuleux» d’achat d’armements signé avec le sulfureux nigérien Aboubakar Hima, Le contrat a été passé, conformément à la règlementation en vigueur et approuvé sous le sceau du « secret défense »
L’information sur le nébuleux contrat de fourniture d’armements entre le ministère de l’Environnement et une société dénommée LAVIE COMMERCIAL BROKERS, qui ne respecterait pas les procédures de passation de marché, a fait un tollé depuis quelques jours et continue de faire les choux gras de la presse et des réseaux sociaux. Chacun y va de son propre commentaire. Suite à ces révélations d’un réseau de journalistes d’investigation relayées par nos confrères « Libération » et « Les Echos », le Forum civil est monté au créneau pour demander l’auto-saisine du procureur de la République.
La polémique sur le contrat d’achat d’armement signé avec le vendeur d’armes nigérien Aboubakar Hima dit « Petit Boubé », qui avait été mis en cause en 2020 dans son pays, le Niger, dans le cadre d’une affaire contrats d’armes surfacturés ayant permis l’évasion de 76 milliards de francs, cette polémique enfle depuis que la presse l’a mis sur la place publique. Suffisant pour que gouvernement monte au créneau pour s’expliquer sur ce dossier qui continue de défrayer la chronique.
Et c’est son porte-parole, Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes entreprises, qui précise que de telles allégations sont dénuées de tout fondement. « A la suite de la publication par un réseau de journalistes d’un contrat de fourniture d’armements entre le Ministère en charge de l’Environnement et une société dénommée LAVIE COMMERCIAL BROKERS qui ne respecterait pas les procédures de passation de marché, le Gouvernement du Sénégal tient à préciser que de telles allégations sont dénuées de tout fondement. Le contrat dont il est question a été passé, conformément à la règlementation en vigueur. Il a été approuvé par les services compétents de l’Etat, sous le sceau du « secret défense » conformément aux dispositions du décret 2020-876 du 25 mars 2020 complétant l’article 3 du décret 2014 -1212 du 22 septembre 2014 portant Code des marchés publics, modifié par le décret 2020- 22 du 7 janvier 2020 qui exclut du champ d’application du Code des marchés publics les travaux, fournitures, prestation de services et équipements réalisés pour La Défense et la sécurité du Sénégal et classé « Secret Défense » qui sont incompatibles avec les mesures de publicité exigées par le code des marchés publics.
A ce titre, les marchés estampillés « Secret-Défense » sont passés en principe par procédure d’entente directe qui est une voie dérogatoire au principe de l’appel d’offres qui ne permet pas de préserver le caractère confidentiel qui s’attache à la politique d’équipement de nos forces de défense et de sécurité ». Voilà donc la ligne de défense du Gouvernement à travers son porte-parole, a sur ce contrat particulièrement nébuleux signé avec Aboubakar Hima, accusé dans le passé d’avoir détourné plusieurs dizaines de milliards de francs CFA sur d’autres contrats d’armement au Nigeria et au Niger. Certains de ses avoirs ont d’ailleurs été saisis par les autorités américaines et sud-africaines.
Alors que la polémique enfle, le gouvernement soutient donc sans convaincre que le Ministère de l’Environnement est fondé à passer des contrats d’armement au profit des Directions en charge des Eaux, Forêts, Chasses, Conservation des Sols et Parcs nationaux « qui sont assimilés aux forces de sécurité et de défense conformément au décret N°2021-563 du 10 mai 2021. »
A cet effet, le Gouvernement du Sénégal rappelle que le contexte géopolitique marqué par le développement des mouvements terroristes et le trafic illicite de bois « impose une réorganisation de notre dispositif sécuritaire avec des équipements de qualité pour le rendre beaucoup plus opérationnel en termes de capacité d’intervention et de riposte le long des axes frontaliers et des zones stratégiques. » « Enfin, le Gouvernement du Sénégal réitère sa ferme volonté d’une gouvernance des ressources publiques marquée du sceau de la transparence et de reddition des comptes. A ce titre, aucune entorse aux procédures régulières de passation de marché ne saurait être tolérée pour les autorités contractantes. », conclut le Ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes entreprises et porte-parole du gouvernement.