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14 juin 2025
LE COMITÉ D’INITIATIVE POUR L’ÉRECTION DU MUSÉE-MÉMORIAL LE JOOLA INVITE L’ETAT À RESPECTER SA PROMESSE
Commémoration des 20 ans du naufrage du Joola, Occasion saisie par les membres du Comité d’initiative pour l’érection du Musée-Mémorial le Joola pour inviter l’Etat à respecter certaines de ses promesses, notamment la construction du mémorial musée
Le Sénégal a commémoré, hier, les 20 ans du naufrage du Joola. Occasion saisie par les membres du Comité d’initiative pour l’érection du Musée-Mémorial le Joola pour inviter l’Etat à respecter certaines de ses promesses, notamment la construction du mémorial musée sur la corniche ouest à Dakar.
La construction du mémorial musée promise par le gouvernement sur la corniche ouest à Dakar doit être concrétisée. C’est l’exigence formulée par les membres du Comité d’initiative pour l’érection du Musée-Mémorial le Joola. Lors d’une conférence pour commémorer le 20ème anniversaire du naufrage du Joola, Samsidine Aïdara et ses camarades ont rappelé en effet qu’une proposition intéressante a été faite dans ce sens par Pierre Atépa Goudiaby. «En l’absence d’autres propositions, nous sommes prêts à soutenir cette offre qui nous permettra de voir se réaliser une de nos doléances principales, si longtemps exprimées», soulignent les membres du Comité. Se réjouissant par ailleurs de la construction du mémorial à Ziguinchor, Samsidine Aïdara et ses camarades regrettent toutefois le manque d’information sur le contenu dudit mémorial. «Nous savons peu de choses sur ce Mémorial, car son contenu n’a jamais été défini par le gouvernement, malgré les propositions du comité d’en faire un édifice polyvalent comprenant un musée du souvenir et un centre de recherche sur la sécurité humaine, la prévention des risques et des catastrophes», indique Samsidine Aidara.
LE RENFLOUEMENT DE L’ÉPAVE DU JOOLA
En plus de l’érection d’un mémorial sur la corniche ouest, les membres du comité demandent également le renflouement de l’épave du Joola. «Vingt ans après le naufrage, l’épave n’est toujours pas renflouée malgré les engagements répétés de l’Etat de le faire. Est-il possible un seul instant de penser que les familles acceptent, l’esprit apaisé, de laisser leurs proches coincés dans l’épave du bateau, sous prétexte que le renflouer créerait de nouveaux traumatismes? Il n’est pas juste de ramener le renflouement de l’épave du Joola à une question technique et financière», fustigent-ils.
LA PRISE EN CHARGE DES ORPHELINS
Outre ces doléances, Samsidine Aidara et ses camarades demandent aussi la prise en charge des orphelins. Ils rappellent en effet qu’au lendemain du naufrage, près de 1900 orphelins mineurs avaient été recensés, et le gouvernement avait pris l’engagement solennel de les prendre en charge. A les en croire, cet engagement ne commencera à voir le jour que 10 ans après. «En janvier 2012, seulement 696 ont été pris en charge par l’office national des pupilles de la nation. Les autres orphelins ont entretemps atteint l’âge de la majorité fixé à 18 ans, sans compter les différentes omissions», se désolent les membres du comité. Ils estiment en effet que l’Etat a utilisé ce mécanisme pour éliminer la plupart des orphelins. «La création de l’Office National des Pupilles de La Nation, bien que salutaire, n’a pas permis de prendre en charge convenablement les orphelins du Joola. Certains n’ont bénéficié des allocations de prise en charge que durant un ou deux mois. Ce n’est que le 17 février 2021 que l’Etat a pris la décision de prendre en charge financièrement les orphelins non déclarés pupilles et là encore, non seulement une minorité a été prise en compte mais également un montant arbitraire a juste été alloué sans prendre en compte la durée normale de prise en charge», regrettent les membres du comité. Sur un autre domaine, ils exigent que les responsables de cette tragédie soient sanctionnés. «Les résultats de la Commission ont établi des fautes graves et identifié des responsables. Mais à la grande surprise des familles de victimes et de l’opinion en général, des sanctions administratives et pénales conséquentes n’ont pas été prises par l’Etat», fulminent-ils.
Une innovation de Bby pour la XIV législature
Pour cette XIV législature, le groupe Benno Bokk Yaakaar compte apporter une nouveauté dans sa ligne communicationnelle. Face à la presse hier, Me Oumar Youm a indiqué que le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar qu'il dirige a pris l'engagement pour cette législature de faire des conférences de presse afin de communiquer sur toutes les lois qui seront votées. L'objectif, note-t-il, sera d'expliquer aux populations les questions de procédure ainsi que les tenants et les aboutissants de ces textes. «Nous rendrons compte de tout cela pour montrer que nous n'avons rien à cacher», a-t-il ajouté avant de conclure que s’il faut être 80 ou 82 pour défendre l'intérêt du Sénégal, ils le feront.
Le cas Abdoulaye Baldé
Des informations ont circulé comme quoi Abdoulaye Baldé aurait décliné la présidence de la commission défense et sécurité qui lui a été proposée par Benno Bokk Yaakaar (Bby). Mais en conférence de presse, hier, le président dudit groupe, Oumar Youm, a tenu à battre en brèche ces affirmations en indiquant que tout ce qui a été fait en amont comme en aval dans la composition des commissions a été fait avec l'accord de l'ancien maire de Ziguinchor. Mieux, il ajoute être en contact permanent avec Abdoulaye Baldé dont il salue le caractère d'homme d'Etat. Il précise qu’en plus d’être de concert avec lui, le leader de l’Ucs n'a posé aucun acte qui montre qu'il se désolidarise du groupe. A ce jour, dit-il, Abdoulaye Baldé un membre éminent du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar.
Ousmane Noël Dieng prend la défense de Mimi Touré
La dissidence de Mimi Touré est au cœur du débat politique. Des militants apéristes de Kaolack, Pape Demba Bitèye en tête, ont décidé de barrer la route à leur ex-camarade en la déclarant persona non grata dans la région. Mais ceci n’est pas du goût de certains responsables de la mouvance présidentielle de la localité. Parmi eux, le célèbre Ousmane Noël Dieng qui estime que personne ne peut interdire à Aminata Touré de fouler le sol de Kaolack. A l’en croire, ses grands parents font partie des fondateurs de cette contrée et que ceux qui parlent actuellement sont des zélés qui ne peuvent rien apporter au Président Sall. Monsieur Dieng estime également que le départ de Mimi Touré constitue une grosse perte pour l’Apr et que c’est une erreur monumentale de la laisser partir. Ousmane Noël Seck plaide enfin pour son retour.
Affaire KaliphoneAdja Thiaré…
L’affaire de viol opposant l’influenceur Kaliphone au mannequin Adja Thiaré Diaw continue de défrayer la chronique. Leur confrontation qui devrait se tenir hier n’a pas eu finalement lieu, parce que tout simplement la gendarmerie a soutenu qu’elle n’était pas encore possession du certificat de gynécologie. Lasse d'attendre, elle a fait une vidéo devant les locaux de l’institution pour exprimer sa colère et dénoncer la lenteur de la procédure. Elle était ainsi courroucée de voir son «bourreau» partir sans qu’il y ait une confrontation. Elle a pointé du doigt la gendarmerie, l’accusant d’être à l’origine de ce retard.
…Bataille de communication
Pendant ce temps, Kaliphone continue de mener la bataille de communication. Réagissant dans un live avec l’animatrice Maty 3 Pommes, l’influenceur a fait un rapprochement de son cas avec celui de Ousmane Sonko dans l’affaire Adji Sarr. Selon lui, si jamais il est condamné pour attouchements, le leader des Patriotes devrait le rejoindre automatiquement en prison. A défaut, dit-il, nul ne pourrait dire qu’il y a une justice au Sénégal. Kaliphone Sall déplore dans la foulée la rapidité avec laquelle son dossier de viol présumé est en train d’être mené, en faisant état d’une justice qui fonctionne à deux vitesses. «Adji Sarr crie sur tous les toits depuis deux ans qu’elle a été agressée sexuellement et violée par Ousmane Sonko et le monsieur vaque tranquillement à ses occupations», narre-t-il. Toujours dans son entretien avec l’animatrice, il se résigne en soutenant que nul ne peut échapper à son destin. «Si je dois séjourner en prison à mes 40 ans, personne n’y pourra rien. Par contre, je persiste, si on m’amène en prison lundi, Ousmane Sonko devrait m’y rejoindre le lendemain pour la simple raison que nul n’est au-dessus de la loi», a-t-il dit à Maty 3 Pommes.
Grève aujourd’hui des concessionnaires du nettoiement
Le secteur du nettoiement risque d’être perturbé aujourd’hui avec le mouvement d’humeur du collectif des concessionnaires du nettoiement. Ces derniers comptent arrêter aujourd’hui le ramassage des ordures ménagères sur l'ensemble de l'espace géographique qu'ils contrôlent. Ils réclament 9 mois d'arriérés que l’Etat peine à solder. A les en croire, les responsables de l'Ucg n'ont pas respecté les engagements pris lors de leur dernière rencontre. Ainsi, ils interpellent le chef de l’État Macky Sall pour une audience dans les meilleurs délais afin de débloquer la situation.
Des victimes d’inondations à Diourbel s’attaquent au maire
Réunis devant la mairie de Diourbel pour manifester leur colère, sous la surveillance des policiers, des habitants de plusieurs quartiers inondés de la ville ont dénoncé l’« indifférence » à leur égard du maire Malick Fall. Selon le membre du Conseil municipal de Diourbel, Meïssa Gningue, les sinistrés de la commune vivent dans le désarroi. Il estime que rien n’a été fait par l’autorité municipale pour les aider. Réagissant, le maire de Diourbel a dit qu’il prévoyait de rencontrer les sinistrés «dans les deux prochains jours».
Dialogue migration
«La question migratoire : au-delà du sensationnel, de la politisation et des préjugés ! » Tel est l’intitulé du webinaire organisé par l’ONG AfricTivistes ce 29 septembre 2022. A l’occasion, l’organisation panafricaine va lancer sa nouvelle plateforme qui traitera spécifiquement de la thématique migratoire. Ce projet intitulé Dialogue migration a pour objectif de mettre à la disposition du public une plateforme web pour co-produire et diffuser des informations vérifiées, contextualisées et circonstanciées sur la migration, loin des clivages politiques et du sensationnel. Une fois lancée, l’équipe éditoriale va produire une information fiable et équilibrée sur les migrations. La plateforme abritera aussi un espace d’information et de dialogue sur les migrations. Elle servira de point de référence aux journalistes et acteurs travaillant sur les migrations. Elle sera également une source de référence pour les individus ayant un projet de migration légale. En plus du fact-checking, elle publiera des données ouvertes sur la question: rapports et documentation existants. Cette plateforme développée entièrement par AfricTivistes va participer à revoir le narratif autour de la question pour produire un discours plus respectueux des droits des migrants, et inciter au respect des droits humains et de la dignité des migrants.
Dialogue migration (bis)
Restons toujours dans le domaine de la migration avec un point de presse organisé hier par les organisations de la société civile, en partenariat avec les fondations HEINRICH BOLL STIFTUNG et OSIWA. A l’occasion, l’organisation «Femmes Éducation Culture Santé Développement en Afrique (FECDA)» a appelé l’Etat du Sénégal à réfléchir sur des stratégies de gouvernance migratoire centrée sur les défis et priorités, au regard de ‘’son statut de pays de transit et surtout de destination’’. A en croire la FECDA, il faudrait faire un diagnostic institutionnel exhaustif pour identifier les moyens de renforcer la synergie entre les acteurs, en vue de donner une grande cohérence au système de gouvernance des migrations.Non sans indiquer qu’il faut mettre en place un système d’alerte précoce et d’anticipation de crises migratoires (déplacements massifs, accueil des réfugiés, situations de catastrophes pour renforcer les capacités des structures déconcentrées et décentralisées de l’Etat à gérer les flux importants de populations. Le Gamou célébré le 8 octobre La Covid-19 avait poussé les autorités religieuses de Tivaouane à suspendre la commémoration en masse de la naissance du Prophète Mohammed (Psl) dans la ville sainte. Mais cette année, la restriction a été levée et les fidèles ont la possibilité de renouer avec les vieilles habitudes. L’évènement est d’ailleurs programmé cette année pour le 8 octobre prochain. Et le Bourde va débuter aujourd’hui dans la capitale de la Tidianiyya au Sénégal. Les autorités et les organisateurs du Mawlid disent avoir pris toutes les dispositions afin de permettre aux fidèles de célébrer dignement le Prophète (Psl).
Foundiougne : Les fortes pluies perturbent la rentrée scolaire
A dix jours de la rentrée, beaucoup d’écoles dans le département de Foundiougne sont sous les eaux. L’information a été donnée hier lors du Conseil départemental de développement consacré à la rentrée scolaire. Faisant le décompte, l’Inspecteur de l’éducation et de la formation de Foundiougne, Dame Touré, a soutenu hier que huit écoles se trouvent actuellement dans des sites inondés. Et que ces établissements concernés sont localisés à Djilor, Toubacouta, Sokone, Passy et Foundiougne. Une situation inquiétante même si le Préfet de la localité rassure en soutenant que toutes les mesures sont prises pour une bonne rentrée scolaire.
Le 15 mars est institué journée de rencontre et d’échange…
Les acteurs économiques et agricoles souhaitaient qu’on inscrive dans l’agenda de la République une journée dédiée aux consommateurs. Le chef de l’Etat a accédé à cette requête hier, lors de la cérémonie de lancement des concertations sur la lutte contre la vie chère. Désormais, le 15 mars est institué journée de rencontre et d’échanges avec le chef de l4Etat et du gouvernement. Cette date correspond d’ailleurs à la journée mondiale du droit du consommateur célébrée par les Nations unies. Mais auparavant, le chef de l’Etat a demandé aux associations de consommateurs de se réunir afin de se regrouper en organisations plus solides.
La recherche agricole doit être souverainement financée par l’Etat
La recherche agricole doit être financée de manière souveraine par l’Etat, pour ne pas tomber entre les mains de partenaires peu soucieux des priorités du pays, ont dit à l’Aps, lundi, à Thiès des responsables de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) et de l’Ecole nationale supérieure d’agriculture (ENSA). Des chercheurs de l’ISRA ont abordé la question du financement de la recherche, en marge d’une réunion sur la budgétisation des activités scientifiques dudit organisme public de recherche. ‘’L’essentiel de nos activités de recherche se fait sur la base de projets compétitifs’’, a souligné Aliou Faye, le directeur du Centre d’étude régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (CERAAS), un démembrement de l’ISRA. ‘’Si le projet de recherche est accepté, le partenaire le finance. C’est très bien, cela nous permet de dérouler [nos activités de recherche]’’, a expliqué M. Faye. Il souhaite que les chercheurs ne dépendent plus du bon vouloir des partenaires financiers. ‘’Nous pensons que le gouvernement devrait soutenir davantage l’ISRA, a dit Aliou Faye. Quand un bailleur de fonds finance ta recherche, il dit ce qu’il veut que tu étudies, et cela peut ne pas être une priorité pour le pays.’’ Il arrive que les sujets de recherche des partenaires financiers correspondent à ce qui ‘’tient à cœur’’ les chercheurs et aux priorités du pays, reconnaît le directeur du CERAAS. Mais, soutient Aliou Faye, il revient à l’Etat d’identifier les ‘’questions critiques’’ sur lesquelles il veut fonder la recherche agricole et de trouver les moyens financiers permettant aux organismes de recherche de s’en charger.
Par Dr Aliou NIANG
NON-EXÉCUTION DES DÉCISIONS DE JUSTICE DE LA CEDEAO AU SÉNÉGAL
Pourquoi l’exécution des décisions de la Cour de Justice de la Cedeao est problématique au Sénégal ? Affaires parrainage - Khalifa Sall – Ligue sénégalaise des droits humains & Amnesty International Sénégal /État du Sénégal
Pourquoi l’exécution des décisions de la Cour de Justice de la Cedeao est problématique au Sénégal ? Affaires parrainage - Khalifa Sall – Ligue sénégalaise des droits humains & Amnesty International Sénégal /État du Sénégal.
La Cour de Justice de la Communauté a été créée par un Protocole A/P/1/7/91 du 6 Juillet 1991 pour être le principal organe judiciaire de la Communauté. Elle n’est pas une juridiction de recours contre les décisions des juridictions nationales des États Membres.
Sous l’empire de ce Protocole de 1991, la compétence de la Cour était limitée aux saisines par les Etats au nom de leurs citoyens et par les institutions de la Communauté, relativement à l’interprétation et l’application des instruments juridiques de la Communauté. A ses débuts, le système judicaire de la CEDEAO avait un caractère inter-étatique et seuls les Etats membres étaient habilités à saisir la Cour sur un certain nombre de domaines énumérés. Les particuliers et les citoyens ne pouvaient guère introduire un recours devant la juridiction communautaire. Ainsi, du fait de la compétence très limitée de la Cour, en vertu du Protocole de 1991, seules deux affaires furent portées devant elle entre 2001 et 2005. Les deux affaires étaient irrecevables car intentées par des particuliers pour qui la saisine de la Cour n’était pas, à l’époque, ouverte. Tel était d’ailleurs l’intérêt de la toute première affaire connue de la Cour de Justice de la CEDEAO, à savoir, l’affaire Afolabi Olajidé contre la République Fédérale du Nigeria à l’occasion de laquelle, ce ressortissant nigérian avait saisi la Cour pour voir engager la responsabilité de la République Fédérale du Nigéria à cause du préjudice qu’il aurait subi du fait de la fermeture de la frontière de Sémé (zone frontalière entre Nigéria et Bénin,) entravant ainsi sa liberté de circulation garantie dans les quinze Etats Membres par le Protocole de 1979.
Mais avec le récent Protocole additionnel du 19 janvier 2005 portant amendement du Protocole relatif à la Cour de Justice, la compétence de la Cour de Justice a été considérablement élargie et les personnes privées peuvent maintenant saisir la Cour de justice de la CEDEAO mais exclusivement pour des raisons de violation des droits de l’Homme.
Le Protocole a également consacré un principe très libéral qui ne fait pas de l’épuisement des voies de recours internes une condition préalable à la saisine de la Cour pour les cas de violation des droits de l’Homme. Ainsi toute personne voulant saisir la Cour de Justice n’a pas à épuiser toutes les voies de recours nationales avant de pouvoir la saisir.
Depuis quelques années, des litiges entre l’Etat du Sénégal et des particuliers portant sur la violation de droits de l’homme ont été portés devant la Cour communautaire de justice. Dans toutes les décisions communautaires, des sanctions, des condamnations sont prononcées à l’égard de l’Etat du Sénégal qui a toujours le statut de défenseur au niveau de la Cour. Cependant, aucune des décisions de la Cour de justice de la CEDEAO n’a fait l’objet d’une exécution au niveau national.
Une kyrielle de décisions de la Cour de justice de la CEDEAO inexécutées par l’Etat du Sénégal
Il convient de rappeler ici les affaires pour lesquelles l’Etat du Sénégal a été condamné par la Cour de Justice de la CEDEAO et que les décisions de justice communautaire ne sont pas jusqu’ici exécutées.
AFFAIRE LOI SUR LE PARRAINAGE
Ce litige est né des allégations de la formation politique dite l’Union Sociale Libérale selon lesquelles, la législation électorale sénégalaise, telle que modifiée par la loi numéro 2018-22 du 04 juillet 2018 portant révision du code électoral, viole le droit à la libre participation aux élections en instituant le parrainage. A cet effet, l’Union demande la Cour de justice de la CEDEAO d’ordonner à l’État du Sénégal de lever tous les obstacles à la libre participation aux élections consécutifs à cette modification.
Dans sa décision, la Cour conclut entre autres que : le code électoral sénégalais, tel que modifié par la loi 110 2018-22 du 04 février 2018 viole le droit de libre participation aux élections ; ordonne en conséquence à l’Etat du Sénégal de lever tous les obstacles à une libre participation aux élections consécutifs à cette modification par la suppression du système du parrainage électoral ; et lui impartit un délai de six (6) mois à compter de la notification qui lui en sera faite pour soumettre à la Cour un rapport concernant l’exécution de la présente décision.
AFFAIRE KHALIFA Ababacar SALL ET AUTRES
Dans cette affaire, les requérants ont saisi la Cour de justice de la CEDEAO pour violation de droits de l’homme par l’Etat du Sénégal dans l’affaire communément appelée « caisse d’avance » au niveau de la Mairie de Dakar. Ces derniers ont soutenu devant la juridiction communautaire que l’enquête de l’Inspection Générale d’État et l’enquête préliminaire de police ont été émaillées de graves violations des droits de l’homme et des droits politiques notamment, le droit d’être assisté par un Avocat , le droit à la présomption d’innocence, le droit de faire entendre des témoins, le droit de bénéficier d’une instruction à décharge par une mesure d’expertise tendant à établir des contestations sérieuses et le droit à un procès équitable.
Dans la décision, La Cour de justice de la CEDEAO retient que :
le droit à l’assistance d’un conseil,
le droit à la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable des requérants ont été violés ;
la détention, de Monsieur Khalifa Ababacar SALL, entre la date de la proclamation des résultats de l’élection législative par le Conseil Constitutionnel, c’est-à-dire le 14 août 2017, et celle de la levée de son immunité parlementaire, à savoir le 25 novembre 2017, est arbitraire ;
la responsabilité de l’État du Sénégal, par le truchement de ses autorités policières et judiciaires, est engagée ;
Enfin, la Cour Condamne l’Etat du Sénégal à payer aux requérants la somme de trente-cinq millions (35.000.000) francs CFA à titre de réparation ;
AFFAIRE LIGUE SÉNÉGALAISE DES DROITS HUMAINS & AMNESTY INTERNATIONAL SÉNÉGAL /ÉTAT DU SÉNÉGAL
Dans cette affaire, les requérants allèguent entre autres que, le 20 juillet 2011, le Ministre de l’Intérieur du Sénégal de l’époque, a pris l’arrêté n° 007580/MINT/SP du 20 juillet 2011 interdisant toutes manifestations politiques dans l’espace compris entre l’avenue El hadji Malik Sy et le Cap Manuel ainsi qu’aux abords immédiats du Monument de la Renaissance, des Cours et Tribunaux, du Sénat, devant les hôpitaux et dans d’autres quartiers désignés de Dakar. A cet effet, ils demandent à la Cour de justice de la CEDEAO de constater trois violations de droit de l’homme : la violation par l’Etat du Sénégal de la liberté de réunion et de manifestation ; la violation par l’Etat du Sénégal de la liberté d’expression ; la violation par l’Etat du Sénégal de la liberté de circulation.
La Cour de justice de la CEDEAO, dans sa décision déclare entres autres que les droits du peuple sénégalais de se réunir librement et la liberté d’expression ont été violés par le défendeur (Etat du Sénégal) ; et Ordonne l’Etat du Sénégal d’abroger l’arrêté N°.007580/MINT/SP du 20 juillet 2011 et de prendre toutes les mesures efficaces immédiates pour assurer le rétablissement du droit à la liberté d’expression du peuple sénégalais.
L’INEXECUTION DES DECISIONS DE LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO JUSTIFIEE PAR L’ABSENCE DE DESIGNATION DE L’AUTORITE NATIONALE CHARGEE
L’exécution des décisions de la Cour est une faiblesse incontestable dans tous les quinze Etats Membres de la CEDEAO.
Depuis sa création et son entrée en fonction effective, la Cour n’a pu voir exécutés que quelques décisions. La non-exécution des décisions de la Cour est un risque critique qui menace la survie de l’Institution. L’article 24 du Protocole amendé relatif à la Cour, prévoit les voies d’exécution des arrêts de la Cour. L’article 24 (2) dispose que l’exécution de toute décision de la Cour doit revêtir une formule exécutoire, qui sera délivrée par le Greffier de la Cour à l’État membre concerné pour l’exécution selon les règles de procédure civile en vigueur dans ledit État Membre.
L’article 24 (4) prévoit en outre que tous les États Membres doivent désigner l’autorité nationale compétente aux fins de la réception et du traitement de l’exécution et informer la Cour en conséquence. Malheureusement, depuis l’adoption du Protocole additionnel en 2005, seuls trois (3) États Membres ont désigné l’autorité nationale compétente comme l’exige le Protocole. A notre connaissance, le Sénégal ne fait pas partie des Etats ayant désigné l’autorité nationale, la juridiction nationale qui doit recevoir et procéder à l’exécution des décisions de la Cour de justice de la CEDEAO.
La désignation de l’autorité nationale par chaque Etat Membre de la CEDEAO fait partie des obligations des procédures et formalités obligatoires pour l’exécution des décisions de justice de l’Organisation régionale. D’ailleurs, c’est ce qui explique que dans les décisions rendues, la Cour de justice demande toujours à l’Etat concerné de désigner l’autorité nationale qui doit recevoir et exécuter la décision. A défaut, la Cour se limite tout simplement à rendre une décision et de la remettre aux avocats des deux parties et non à l’autorité nationale qui doit être désignée.
En dehors de la désignation de l’autorité nationale compétente, le Protocole additionnel de Janvier 2005 amendant le Protocole sur la Cour a prévu un certain nombre de mécanismes tendant à faciliter l’exécution de ses décisions dans les Etats membres. En effet, il est prévu à l’article 24 du Protocole que les arrêts de la Cour qui comportent à la charge des personnes ou des Etats, une obligation pécuniaire constituent un titre exécutoire, que l’exécution forcée qui sera soumise par le Greffier du Tribunal de l’Etat Membre concerné est régie par les règles de procédure civile en vigueur dans ledit Etat Membre. Il a également ajouté que la formule exécutoire est apposée, sans autre contrôle que celui de la vérification de l’authenticité du titre, par l’autorité nationale chargée de l’exécution de ses décisions. Cependant, tous ces mécanismes ne semblent pas encore avoir eu raison de l’inaction de la plupart des Etats membres pour promouvoir la Cour de Justice de la Communauté, CEDEAO.
Il est vrai que la Cour de Justice ne peut aucunement être garante de l’exécution de ses décisions, tant elle est une juridiction communautaire ne disposant ni de pouvoir de puissance publique ni de forces de police. En effet, le Protocole additionnel A/SP.1/01/05, en son article 24 stipule que les arrêts de la Cour qui comportent à la charge des personnes ou des Etats, une obligation pécuniaire, constituent un titre exécutoire. Il n’est donc plus besoin d’une autre formalité pour procéder à l’exécution de toute décision de la Cour, ainsi que le stipule l’alinéa 3 du même article en indiquant que la formule exécutoire est apposée, sans autre contrôle que celui de la vérification de l’authenticité du titre par l’autorité nationale que le Gouvernement de chacun des Etats membres désignera. L’affaire Khalifa Ababacar SALL en est ici un cas pertinent. En effet, la décision de la Cour contient une sanction financière de 35 millions de FCFA, mais elle n’a pas fait l’objet d’une exécution au Sénégal.
L’article 24 ajoute que l’exécution forcée qui sera soumise par le Greffier du Tribunal de l’Etat membre concerné est régie par les règles de procédure civile en vigueur dans ledit Etat membre. Une telle disposition est justifiée par l’alinéa 4 du même article qui stipule que les Etats membres désigneront l’autorité nationale compétente pour recevoir ou exécuter la décision de la Cour et notifieront cette désignation à la Cour qui, seule, peut suspendre l’exécution forcée d’une décision qu’en vertu d’une autre décision rendue par elle-même (alinéa 5 de l’article 24). Malheureusement plus de quinze ans après l’adoption d’une telle disposition, seuls 3 Etats membres sur 15 se sont conformés à l’alinéa 4 de l’article 24 du Protocole de sorte que le taux d’exécution des décisions de la Cour soit aussi faible. Or, la non-exécution des décisions de la Cour est une situation qui menace la pérennité de l’institution.
C’est pour éliminer ce risque que l’article 1er de l’Acte additionnel A/SA.13/02/12 du 17 février 2012 a classé le respect ou l’exécution des décisions de la Cour de Justice de la Communauté comme étant des obligations des Etats Membres.
Malheureusement, il arrive de temps en temps que des Etats Membres qui font l’objet de condamnations notamment pécuniaires ne s’exécutent pas. Dans ces conditions, conformément aux dispositions de l’article 14 dudit Acte additionnel, des sanctions devraient s’imposer aux Etats membres récalcitrants. Aussi l’article 14 a prévu que la procédure pour l’application des sanctions à l’encontre des Etats qui n’honorent pas leurs obligations vis-à-vis de la Communauté soit mise en œuvre soit :
a) sur décision de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
b) à la demande d’un Etat Membre ;
c) sur recommandation du Président de la Commission.
A ce jour, aucune de ces trois initiatives ne semble avoir été mise en œuvre, malgré l’inexécution par les Etats Membres d’un nombre important de décisions de la Cour, ce qui est regrettable.
S’il semble difficile d’amener la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement et tout Etat Membre à mettre en œuvre la procédure de sanction à l’encontre d’un autre Etat Membre, il semble possible pour le Président de la Commission d’initier des recommandations dans ce sens, ainsi que le lui reconnaissent aussi bien le Traité Révisé que l’Acte additionnel A/SA.13/02/12 du 17 février 2012. Mais ce dernier ne peut initier une telle procédure sans qu’il ne lui est pas fait le point par la Cour de l’état d’exécution des décisions de la Cour et des Etats Membres récalcitrants.
En effet, alors qu’à chaque occasion la Cour dénonce la non-exécution de ses décisions par les Etats Membres, elle semble manquer d’informer le Président de la Commission sur l’état d’exécution de ses décisions afin de permettre à ce dernier d’enclencher la procédure de l’article 14.c dudit Acte additionnel. L’intégration du Sénégal dans le système judiciaire de la CEDEAO n’est pas encore parfaite.
Tant que le Sénégal ne désignera pas l’autorité nationale chargée de la réception et de l’exécution des décisions de la Cour de justice de la CEDEAO, les sanctions à son égard ne seront que symboliques. L’absence de désignation et de notification à la CEDEAO de l’autorité nationale pour la réception et l’exécution des décisions de justice communautaire est le chainon manquant qui justifie l’inexécution des décisions de la Cour de justice de la CEDEAO au Sénégal. Il s’agit d’une question de volonté politique. L’intégration du Sénégal dans le système judicaire communautaire doit être achevée pour garantir l’exécution des décisions communautaires prononcées par la juridiction commune.
LUTTE CONTRE LA TRAITE DES PERSONNES
Quatre pays de l’Afrique de l’ouest envisagent de renforcer leur coopération
Etienne NDIAYE (correspondant permanent à Mbour) |
Publication 27/09/2022
Des praticiens expérimentés de la justice pénale de Gambie, de Guinée, de Guinée Bissau et du Sénégal, ainsi que la Commission de la CEDEAO, sont réunis depuis hier (lundi) à Saly (Mbour) dans le but de développer une approche plus cohérente et coordonnée pour répondre aux défis relatifs au cadre juridique, à la participation des victimes dans les procédures pénales, aux techniques d’enquête et à la coopération judiciaire. Le séminaire régional de formation des acteurs de la justice pénale organisé par le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICVMPD) en partenariat avec la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP) fournira une plateforme pour un engagement constructif et des discussions entre les représentants des pays travaillant sur les questions de lutte contre la traite des êtres humains.
Pour répondre aux besoins de renforcement des capacités des institutions nationales sur les questions liées à la traite des personnes (TDP), l’équipe du projet OCWART et la commission de la CEDEAO ont mis en place une facilité technique (DDF) pour offrir sur demande, une assistance technique sur mesure aux institutions nationales dans certains pays cibles dans le domaine de la lutte contre le trafic des personnes. Au Sénégal, par le biais du DDF, le projet soutient l’action suivante : Renforcement des mécanismes de coordination pour lutter contre la traite des êtres humains.
Dans le cadre de l’Assistance technique DDF du projet OCWAR-T (Crime organisé : réponse de l’Afrique de l’ouest aux trafics), le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICVMPD) en partenariat avec la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP) du Sénégal, organise depuis hier un séminaire régional de formation des acteurs de la justice pénale de trois jours.
Le Sénégal, de par sa position géographique et stratégique, est interpellé sur des questions de flux migratoires internes comme externes, auxquelles se greffent plusieurs formes de criminalité transnationale organisée. Il en est ainsi de la traite des êtres humains qui constitue une menace grandissante pour la sécurité humaine et le développement économique des populations du pays et de la sous-région ouest africaine. La traite des personnes a pour but de transformer les personnes en objet d’exploitation afin d’en tirer le plus de profit possible.
Le projet Crime organisé : réponse de l’Afrique de l’Ouest aux trafics (OCWART), conformément à la demande d’assistance technique (DDF) formulée par le Sénégal, appuie le Sénégal, la Gambie, la Guinée Bissau et la Guinée dans leur volonté de poursuivre l’animation de leur réseau pour renforcer leur mécanisme de coordination régionale. Cette dynamique passe par l’harmonisation des pratiques professionnelles des acteurs de la chaîne pénale pour lutter contre la traite des personnes afin d’apporter une réponse pénale cohérente aux différentes formes de traite observées dans leurs pays respectifs et soutenir la coopération en matière pénale.
Ce séminaire régional de formation des acteurs de la justice pénale réunit des praticiens expérimentés de la justice pénale de Gambie, de Guinée, de Guinée Bissau et du Sénégal, ainsi que la Commission de la CEDEAO, dans le but de développer une approche plus cohérente et coordonnée pour répondre aux défis relatifs au cadre juridique, à la participation des victimes dans les procédures pénales, aux techniques d’enquête et à la coopération judiciaire.
Le Sénégal et ses voisins veulent identifier des points de convergence.
La présente action vise donc à identifier des points de convergence autour desquels les pays prenant part au projet DDF pourraient se retrouver pour combattre la traite des personnes et renforcer leur coopération.
« La traite des personnes est un phénomène qui revêt de nombreuses facettes et dont les exemples de ramifications avec d’autres formes de criminalité voire même d’extrémisme violent sont de plus en plus documentées. En effet, de plus en plus d’études mettent en évidence la connexion entre les trafics liés à l’exploitation artisanale minière et l’expansion des groupes extrémistes dans un certain nombre de pays de l’Afrique de l’Ouest. Les flux de personnes qui échappent à tout contrôle, perturbent les relations sociales, engendrent des conflits inter communautaires et augmentent le risque d’implantation’ » a souligné Lamine Daffé Chef de projets, ICMPD.
Afin de lutter efficacement contre un phénomène polymorphe, il est important de trouver un compromis entre l’angle répressif de la lutte contre la TdP, et le développement de stratégies centrées autour de la prévention, l’assistance et la protection, l’autonomisation et l’inclusion sociale des victimes de la traite. Sur le plan répressif, un grand nombre d’avancées sont à mettre à l’actif des États de la sous-région, poursuit –il.
Les Etats ont introduit des dispositions dans leur code pénal ou dans des lois spécifiques sur la traite ; des unités spécialisée d’enquête et/ou des pôles spécialisés sur le crime organisé ont vu le jour et sont en charge de mettre hors d’état de nuire les réseaux de trafiquants dont les modes opératoires sont de plus en plus sophistiqués, fait –il remarquer. Toutefois malgré, ces avancées notables, des défis opérationnels persistent dans la conduite des enquêtes et des poursuites sur des dossiers de traite, insiste-t-il.
« Malgré les dispositions mises en place, le phénomène de la traite des personnes perdure. Qu’est-ce qu’il y a lieu de faire pour l’endiguer ? Il faut continuer à persévérer dans les efforts. Nous sommes dans un contexte mondial où la traite des personnes est en expansion et la sous-région n’y échappe pas. Il y a un certain nombre de facteurs qui vont de la pauvreté, des difficultés économiques mais également du développement de la criminalité internationale organisée » fait noter pour sa part Mody Ndiaye, Secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (Cnltp).
« Aujourd’hui, l’activité de traite des êtres humains est une activité lucrative : il y a l’activité interne, la traite frontalière. C’est pourquoi il est important que les professionnels des différents pays, notamment des voisins se retrouvent de temps en temps pour avoir une feuille de route commune qui va permettre d’échanger des informations, des pratiques pour mieux juguler ce phénomène qui n’épargne aucune région du monde », a-t-il insisté.
La traite des personnes est un phénomène répandu dans toute la sous-région de la CEDEAO avec des caractéristiques distinctes selon les pays. La Commission de la CEDEAO a toujours été à l’avant-garde des efforts mondiaux de lutte contre la traite depuis l’adoption du Protocole sur la traite des personnes en 2000. Le cadre politique de la CEDEAO, y compris son plan d’action ainsi que le système de rapports annuels des coordonnateurs nationaux, constituent un modèle de coopération et de dialogue sous régional sur la traite des êtres humains pour d’autres régions du monde.
MACKY SALL ENTRE DEUX FEUX !
Qu’après avoir été lourdement pilonné par l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE) Aminata Touré, le dimanche 25 septembre, Macky Sall a encore subi les sermons, hier, de la Conférence des leaders de Yewwi-Askan wi.
Après l’installation du bureau de la XIVe législature de l’Assemblée nationale et la nomination d’un Premier ministre en la personne de Amadou Ba, le président de la République, Macky Sall, fait face aux tirs nourris en interne de Aminata Touré, la tête de liste nationale de la coalition Benno Bokk Yakaar aux législatives du 31 juillet dernier, et, à l’extérieur de son parti, aux charges à l’artillerie lourde de l’opposition incarnée par l’inter coalition Yewwi-Wallu. C’est ainsi qu’après avoir été lourdement pilonné par l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE) Aminata Touré, le dimanche 25 septembre, Macky Sall a encore subi les sermons, hier, de la Conférence des leaders de Yewwi-Askan wi. Autrement dit, le président de la République est pris entre deux feux !
Non-respect de la parole donnée
Devant la presse dimanche après-midi, l’ancienne Première ministre, qui a toujours en travers de la gorge le choix de son collègue Amadou Mame Diop au Perchoir de l’hémicycle de la place Soweto, n’a pas mâché ses mots à l’encontre du chef de file de la mouvance présidentielle qui n’aurait, à ses yeux, aucun sens de la loyauté et de la parole donnée. « La première chose à dire, c’est qu’il aurait été impossible pour moi comme politicienne d’expérience de n’avoir pas trouvé un accord préalable avec le président Macky Sall sur le poste de président de l’Assemblée nationale avant de m’engager à coordonner le parrainage qui a duré des semaines et ensuite faire le tour du pays pour la campagne des législatives. Nous avons toujours discuté de ces questions bien à l’avance notamment lorsqu’il me nommait Présidente du CESE, nous en avions convenu deux mois à l’avance. Pour ce qui concerne la présidence de l’Assemblée nationale, lui le Président Macky Sall sait très bien que nous avions un accord ferme, de hautes personnalités de ce pays que je ne citerais pas ici peuvent en témoigner car il le leur a dit bien à l’avance», a soutenu la tête de liste nationale de BBY aux dernières élections législatives.
Et de poursuivre : « Le 12 septembre, à exactement 9h 26, le Président Macky Sall m’a appelé pour me dire qu’il a finalement changé d’avis exactement 17 minutes avant l’arrivée de ses émissaires à l’Assemblée nationale venus annoncer le nom de son candidat. Le Président Macky Sall sait très bien que cela s’est passé exactement comme je le dis. Heureusement que j’ai le cœur solidement accroché, Dieu merci ! Voilà ce qui s’est passé alors que je pense lui avoir offert tout mon engagement, ma loyauté pendant plus de 10 ans en dépit des nombreuses injustices qu’il m’a fait lui-même subir, sans réelles raisons objectives ».
La problématique de la 3ème candidature
La raison avancée par l’ancien Premier ministre pour expliquer ce non-respect de l’engagement présidentiel serait liée à sa position sur la troisième candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2024. « Je considère qu’il est plus que temps qu’on remette de l’éthique dans la politique. La politique ce n’est pas la ruse, l’abus de confiance et la préférence familiale. La politique peut et même doit s’accompagner de valeurs humaines, d’éthique et surtout de respect de la parole donnée et par-dessus tout du respect de nos lois et règlements. Ce qui me permet de faire la transition sur la question centrale qui, au fond, est à l’origine de tout ceci : la question du troisième mandat impossible, impossible juridiquement, impossible moralement. (…) Je me serais dédite moralement en théorisant haut et fort la possibilité du 3ème mandat du Président Macky Sall que je serais à cette heure-ci en train de vous offrir un cocktail de bienvenue comme Présidente de l’Assemblée nationale. Comment alors aurais-je pu me regarder dans la glace ? Comment aurais-je pu regarder mes enfants dans les yeux ? Comment aurais-je pu regarder les Sénégalais dans les yeux ?», a martelé, dépitée, la députée de la mouvance présidentielle.
En conséquence, Mme Aminata Touré qui compte rester député à l’Assemblée nationale « pour défendre les intérêts exclusifs du Peuple sénégalais et en toute liberté », entend user de l’article 22 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale relatif aux modifications apportées à la composition d’un groupe parlementaire, pour informer le président de cette institution qu’elle se libère du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY) pour devenir député non-inscrit.
Une majorité de plus en plus fragile
Une décision qui va fragiliser davantage la majorité aléatoire de la mouvance présidentielle qui ne reposait que sur un fil avec le ralliement de Pape Moustapha Diop de Bokk Gis Gis. Une redistribution des cartes au sein de l’Assemblée nationale qui conforte assurément l’opposition dans l’optique de futures et épiques batailles parlementaires. Surtout qu’il se dit que l’ancienne Première ministre, Aminata Touré, compterait de solides appuis au sein même du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle.
Test de la psychologie inversée pour un Président
Alors que l’eau bout à 90° dans son propre camp où Aminata Mimi Touré, en dissidence, aurait des alliés masqués, le Président Macky Sall a encore subi, hier, les attaques de l’opposition conduites par la Conférence des leaders de Yewwi Askan Wi composée notamment de Déthié Fall, Khalifa Sall, Cheikh Ahmet Tidiane Youm, Habib Sy et Ousmane Sonko. Ces derniers ont fait connaître leur volonté de lancer à compter du 5 octobre prochain le Réseau des élus locaux du Sénégal (Reels) pour contrer l’Association des maires du Sénégal (AMS) qu’ils accusent de rouler pour les intérêts du président de la République.
A tour de rôle, les leaders de Yewwi Askan Wi ont mis en exergue les errements supposés du président de la République qui subirait « le test de la psychologie inversée ». Selon les leaders de Yewwi Askan Wi, cet état a conduit Macky Sall à nommer, neuf mois après l’adoption du projet de loi restaurant le poste, un Premier ministre dont le seul fait d’arme est d’avoir plongé le Sénégal dans un endettement éternel. Également, toujours selon eux, un président qui, au lieu de combattre l’injustice, la promeut en s’acharnant sur ses opposants qu’il bâillonne et emprisonne à tout-va. Un président qui, en lieu et place de combattre l’inflation, met en place un gouvernement dit de combat avec une pléthore de ministres. « De même qu’on lui a demandé de lutter contre le chômage, il fait la promotion de la ruée mortifère de la traversée de l’Atlantique ». La comédie, à en croire la Conférence des leaders de YAW, se heurte à la réalité avec un président qui se dresse à chaque fois que son peuple manifeste sa volonté pour aller à contre cette volonté.
Soutien total à Barthélémy Dias et aux députés de l’opposition
Sur les incidents qui se sont produits le jour de l’installation du bureau de l’Assemblée nationale, Ousmane Sonko et les autres leaders de sa coalition ont affiché leur solidarité sans faille aux députés de l’opposition en rejetant la faute à la mouvance présidentielle qui aurait voulu, selon eux, violer les lois en vigueur dans le Parlement. La Conférence des leaders de YAW a aussi apporté son soutien à Barthélemy Dias aussi bien dans sa croisade contre une partie de la presse que dans ses démêlés judiciaires en demandant au peuple de veiller aux mandats de ses députés. « Ce n’est pas le citoyen Barthélémy qui a été jugé mais le député. Lorsqu’on vidait l’affaire, il avait un statut de député et l’Assemblée nationale était en session. Ils se sont empressés de rendre le verdict, ça veut simplement dire que la justice est aux ordres. Nous pensons que le verdict devait être décalé pour demander la levée de l’immunité du député. Si c’est une assemblée de rupture consciente de ses responsabilités, elle devrait demander la suspension des poursuites parce que toutes les dispositions sont réunies pour que Barthélémy puisse bénéficier de l’application de cette disposition de l’Assemblée nationale», ont soutenu les leaders de Yewwi Askan Wi.
Répondant au président de la République qui soutenait que l’Assemblée nationale ne peut bloquer le fonctionnement de l’Etat, les leaders de YAW ont évoqué le principe sacrosaint de la séparation des pouvoirs en mettant en garde contre toute velléité de suspension de l’institution parlementaire et l’instauration de la gestion par ordonnances.
Terminant sur le nouveau gouvernement conduit par Amadou Ba, Ousmane Sonko et ses pairs ont soutenu que ce n’est pas un escadron de bras cassés défaits dans leurs fiefs respectifs lors des dernières élections, qui va combattre l’opposition, mais le vrai gouvernement de combat de Macky Sall incarné par le général Moussa Fall, le commissaire Yague, une partie de la justice et une bonne partie de la presse.
Par Barka BA
LE GÉNÉRAL ET LES COLONELS
Actuel président de la Cedeao, le chef de l’Etat bissau-guinéen et non moins général de brigade Embalo, est sous le feu des critiques virulentes de proches d’autres galonnés : les colonels putschistes Assimi Goita du Mali et Mamadi Doumbouya de la Guinée
« Ce garçon sera un jour président de la République ou personne ne saura où se trouve sa tombe ». C’est un vétéran de la guerre de libération aux multiples décorations, trouvé dans une modeste maison de Bairro Militar, à Bissau, qui nous rapporte cette prédiction, attribuée à l’ancien Président Malam Bacai Sanhà. Le « garçon » en question, qui faisait déjà parler de lui par son bagout et son entregent en ville, c’est Umaro Sissoco Embalo. C’est peu de dire que l’ancien «petit» de Nino Vieira, homme de confiance du colonel Kadhafi, missi dominici de Blaise Compaoré, poulain de Sassou Ngesso et « petit frère » de Macky Sall, a fait du chemin.
Actuel président de la Cedeao, le chef de l’Etat bissau-guinéen et non moins général de brigade Embalo, est sous le feu des critiques virulentes de proches d’autres galonnés : les colonels putschistes Assimi Goita du Mali et Mamadi Doumbouya de la Guinée. Pour avoir menacé les « hommes forts » de Bamako et de Conakry de « lourdes sanctions » s’ils ne se conformaient pas aux recommandations de l’instance sous-régionale, Embalo s’est fait traiter d’ « amuseur public » par le Premier ministre guinéen Bernard Gomou.
Pourtant, avant de récolter cette volée de bois vert, Embalo était l’un des rares, parmi ses pairs, a trouvé grâce aux yeux des deux colonels. Après le deuxième coup d’Etat de Goita au Mali et le coup de force de Doumbouya en Guinée, jouant en solo, il s’était empressé, au grand agacement de certains de ses homologues optant pour la ligne dure, de se rendre dans les deux pays pour tenter de nouer le dialogue avec les tombeurs d’IBK et d’Alpha Condé.
Embalo est-il devenu subitement moins « compréhensif » à l’égard des prétoriens après que lui-même a échappé de peu, en février dernier, à une tentative de coup d’Etat attribuée au contre-amiral José Americo Bubo Na Tchuto ?
Depuis que son chef de la sécurité Cherno Bary, alias « Cherninho », l’a miraculeusement tiré de ce très mauvais pas, Embalo compte désormais sur un contingent de la Cedeao dépêché en urgence à Bissau pour sécuriser une capitale abonnée aux règlements de comptes sanglants. Alors qu’à son arrivée au pouvoir, trop sûr de lui, il avait acté le départ des troupes de la Cedeao, il presse désormais celle-ci de créer une « force antiputsch ».
Entre les têtes brûlées que sont les jeunes colonels et la forte tête qu’est « El General », comme aime se faire appeler Embalo, a débuté une partie de poker menteur à l’issue très incertaine.
«C’EST CE GENRE D’ADVERSAIRE QUE NOUS CHERCHONS»
L’Iran est d’un cran supérieur à la Bolivie devant laquelle, le Sénégal s’est baladé samedi dernier au stade La Source d’Orléans (2-0). Aliou Cissé, sélectionneur des Lions du Sénégal, en est conscient.
Recueillis Par Abdoulaye THIAM (Envoyé Spécial) |
Publication 27/09/2022
(VIENNE, Autriche) – L’Iran est d’un cran supérieur à la Bolivie devant laquelle, le Sénégal s’est baladé samedi dernier au stade La Source d’Orléans (2-0). Aliou Cissé en est conscient. Pour autant, ça ne l’ébranle pas. Au contraire ! Les Shirants Perse (Lions de Perse) 22ème au classement de la Fifa seront, selon lui, un bon sparring-partner de la sélection nationale sénégalaise (18ème mondial) et championne d’Afrique en titre qui partage la poule A avec le pays hôte le Qatar, mais aussi les Pays-Bas et l’Equateur.
UN ADVERSAIRE D’UN CRAN AU DESSUS DE LA BOLIVIE
«Un match avec un adversaire d'un cran au dessus de la Bolivie. Mais, c'est ce genre de match là que nous cherchons. On s'était préparés à jouer d'abord la Bolivie ensuite pour le deuxième match face à l'Iran qui fait partie des meilleures sélections, sinon là meilleure équipe de l'Asie. Cela veut dire qu'on a fait un bon choix. L'Iran est aussi qualifié à la Coupe du monde. Donc, je pense que demain (aujourd'hui), on ira vers une confrontation assez intéressante. Dans cette période là où les matchs amicaux sont souvent rares, nous sommes très heureux de pouvoir jouer ce match. La Bolivie en 2002. La Bolivie aussi en 2022. Rien n’a été calculé. C'est le sort. Je ne pourrais pas dire que je serai superstitieux parce qu'en 2002, on a joué face à la Bolivie avant d'aller à la Coupe du monde en atteindre les quarts de finale. Si effectivement la Bolivie nous porte chance, tant mieux. Je ne vois pas les choses ainsi. C'est juste un adversaire qu'on a choisi parmi tant d'autres. Mais surtout, un adversaire qui colle à notre adversaire Sud-américain qui est l'Équateur».
GESTION DU GROUPE
«C'est surtout cela l'identité de cette équipe. Aujourd’hui, je le dis et je le répète : c'est un groupe qui a beaucoup d'amour, de soutien, et de solidarité. Nous vivons ensemble depuis pratiquement plus de 7 voire 10 ans qu'on se connaît. C'est une famille. L'objectif, c'était de construire un club Sénégal si je peux l'appeler ainsi. On a pratiquement réussi cela à travers l'équipe nationale où les garçons viennent et se sentent vraiment chez eux. Après, c'est du football. Il y a la concurrence. Tous les joueurs qui sont là, ont envie de jouer. Ceux qui ont démarré contre la Bolivie, leur prestation ne m'étonne pas. C'est parce que, s'ils sont là dans cette équipe nationale, c'est parce qu'ils ont des qualités. Il y avait d'autres joueurs.
Et, dans une équipe, il y a toujours la concurrence. Il y avait d'autres joueurs qui jouaient et je pense que l'objectif de ces deux matchs là, en réalité, c'est de pouvoir faire deux équipes. Et je l'ai dit depuis le début de ce stage là. C’est une opportunité de pouvoir donner du temps de jeu aux garçons dans un effectif et où ils ne jouent pas beaucoup. Ou des garçons qui ont eu en un moment donné, des transferts tardives. Donc à travers ces deux matchs là, je pense que c'est l'occasion justement de bonifier encore notre groupe. Pas seulement en qualité, mais aussi en quantité. Oui, c'est important de donner ce temps de jeu là. Est-ce c'est l'équipe qui va s'approcher de la coupe du monde ? Je n'en sais rien du tout. On est à un mois et demi de cette compétition. Et comme vous le savez aussi bien que moi, entre septembre, octobre et novembre, beaucoup de choses peuvent se passer. Mais, on a mis une équipe compétitive contre la Bolivie. Et cela nous tient à cœur de mettre une équipe compétitive contre l'Iran comme je l'ai dit. Ce sera un match très disputé. Deux équipes qualifiées à la Coupe du monde.
Deux équipes qui ont envie de bien se préparer et de bien entamer le mondial. Les joueurs qui seront sur le terrain seront compétitifs. Et c'est l'occasion aussi pour nous de donner du temps de jeu à tout le monde. Même si je sais que c'est difficile. Peut-être que demain (ce soir, Ndlr), tout le monde ne jouera pas. Des 28 joueurs qu'on a choisi, peut-être que tout le monde ne jouera pas. Mais, ce qui est important, c'est de faire une revue d'effectif tout en n'oubliant pas la gagne et de mettre en place une équipe compétitive.
BLESSURE DE ABDOU DIALLO
Il y a quelques pépins dans le groupe (Abdou Diallo) mais il n'y a rien d'important. Je crois qu'il a eu une béquille. Et aujourd'hui (hier) on a préféré le mettre au froid pour qu'il se repose. D'ici demain matin (aujourd'hui) on verra s'il va prendre sa place ou pas. Comme je l'ai dit aussi, c'est l'occasion de donner du temps de jeu à d'autres. Il y a un garçon comme Cheikh Kouyaté qui est capable de jouer à ce poste de même que Pape Abou Cissé. Sur ce plan là, il n'y a pas de problème.
LE DUEL FACE A L'IRAN
Face à l'Iran, c'est un match sérieux, une bonne opposition. Et je crois qu'on a fait des kilomètres pour pouvoir jouer ce genre de match là. On est heureux d'être là. Et de rencontrer une très bonne équipe iranienne. Surtout continuer dans cette dynamique qu'on est depuis quelques temps. En perspective de la Coupe du monde, être au rendez-vous de ces matchs là. C'est un match intéressant qui nous permettra de faire tourner notre effectif. Et puis, en face, il y a aussi de la résistance et une très bonne équipe avec un entraîneur qui connaît très bien notre équipe aussi. Sur la route de la coupe du monde, ce sont ce genre de match qui va nous faire progresser. Ce sont des matchs qui nous permettront de savoir où nous en sommes après cette Can. Et je crois comme on le dit, nous sommes sur la route de Qatar où demain (aujourd'hui), c'est l'Iran. C'est un match qu'il faut aborder avec beaucoup de sérieux, de professionnalisme, essayer de le jouer et de le gagner.
OBJECTIF POUR LE MONDIAL
Rester nous-mêmes. Faire ce que nous avons fait depuis 7 ans. La dernière Coupe du monde a été très difficile pour nous à digérer. Parce qu'on a été éliminé au premier tour à cause des cartons. Quatre années se sont passées. On a gagné de l'expérience. Entre temps, il y a eu la Coupe d'Afrique. Nous continuons sur le continent africain à figurer parmi les meilleures équipes. Nos joueurs ont gagné de l'expérience. Ils jouent dans des grands clubs et ont eu à traverser durant ces 4 ans là, des rendez-vous très importants. La Coupe du monde, c'est l'expérience. Aujourd’hui, je pense que l'équipe du Sénégal est en train d'emmagasiner beaucoup d'expérience depuis ces années là. Et comme je le dis, il faut prendre les matchs les uns après les autres. Aujourd’hui, notre objectif c'est de sortir d'abord de cette poule là. Et après, on sera dans des matchs à élimination directe, on a assez d'expérience pour pouvoir dire notre mot dans cette compétition là.
BILAN DU STAGE
Il est un peu difficile de faire un bilan présentement. On aurait pu le faire peut-être demain (aujourd'hui) après le match contre l'Iran. Il y a un match qui est en face de nous. Mais si je peux faire un mini bilan, je peux dire que le groupe est heureux d'être ensemble. Ces des joueurs qui se connaissent depuis un bon bout de temps. Le fait de venir en sélection leur fait du bien. Ça leur donne une bouffée d'oxygène quand on voit les difficultés qu'ils subissent dans leurs clubs. Je peux vous garantir que depuis le début de la semaine, je vois des sourires. Des garçons qui restent sérieux dans le travail. Je suis très satisfait de l'implication. De l'état d'esprit que ce groupe là dégage. C'est cet amour-là, ce travail-là et ce côté professionnel qui nous font faire des résultats. Il n'y a pas de secret. Il faut qu'on continue à travailler et à tirer tous dans la même direction. C'est cette solidarité là qui nous fera gagner.
ALIOU CISSÉ-CARLOS QUEIROS, DANS UN DUEL DE «LIONS»
Iran–Sénégal, à Vienne à 14 heures GMT- La meilleure sélection de l’AFC face à la meilleure équipe de la CAF, selon le classement mensuel de la Fifa.
Recueillis Par Abdoulaye THIAM (Envoyé Spécial) |
Publication 27/09/2022
(VIENNE, Autriche)–Après leur démonstration face à La Verde de la Bolivie (2-0), les Lions du Sénégal vont affronter ce mardi 27 septembre, à Vienne (Autriche), l’Iran. Un adverse d’un autre acabit. En effet, les Shirants Perse (Lions de Perse) contrairement à la Bolivie sont qualifiés à la coupe du monde Qatar 2022. Mieux, ils occupent la 22ème place au classement de la Fifa. Ce qui font d’eux la meilleure sélection de la confédération asiatique (AFC), désormais coachée par un certain Carlos Queiros, ancien coach des Pharaons d’Egypte.
La meilleure sélection de l’AFC face à la meilleure équipe de la CAF, selon le classement mensuel de la Fifa. L’Iran (22ème mondial) va affronter le Sénégal (18ème), meilleure équipe d’Afrique depuis plus de trois ans au stade de Vienne en Autriche ce mardi 27 septembre à partir de 14 h 30 GMT (16h 30 locale). Une rencontre qui promet entre deux sélections qui sortent de victoires plus ou moins intéressantes.
Pour rappel, le Sénégal était en mode démonstration face à la Bolivie samedi dernier au stade La Source d’Orléans devant 75.000 supporters acquis à sa cause avec un Sadio Mané de gala et des jeunes joueurs qui avaient envie de se faire entendre. C’est le cas de Pape Matar Sarr, mais aussi et surtout de Pathé Ciss et autres Krépin Diatta. Quant à l’Iran, il s’est imposé (1-0) grâce à Taremi face à l’Uruguay de Luis Suarez, Nunez, Valverde, Pellistri. Ce match qui pourrait être le dernier pour toutes les deux sélections, est donc d’une importance capitale pour les deux sélectionneurs, Carlos Queiros et Aliou Cissé qui vont s’affronter pour la 3ème fois dans l’année 2022.
UNE REVANCHE DANS L’AIR
Après la finale de la coupe d’Afrique des nations le 6 février 2022 au stade Olembe de Yaoundé où le technicien sénégalais avait pris le dessus sur son homologue du Portugal, suivi de la double confrontation entre les Pharaons d’Egypte et les Lions du Sénégal pour le ticket du Qatar, encore remporté par l’ancien capitaine des Lions après une victoire (1-0) pour chaque équipe (au Caire pour l’Egypte et à Diamniadio pour le Sénégal), Carlos Queiros qui a été limogé, retrouve à nouveau Aliou Cissé. Si Mohamed Salah et les Pharaons vont regarder la coupe du monde à partir du petit écran, lui sera au rendez-vous de la plus grande fête du football mondial prévue du 20 novembre au 18 décembre 2022. Reste maintenant à savoir si le Portugais pourra démentir l’adage qui voudrait qu’il n’y ait jamais deux sans trois. Ou si c’est Aliou Cissé qui va confirmer cette célèbre maxime ? Rendez-vous ce soir au stade de Vienne.
KEEMTAAN GI - COMBAT CONTRE DES MOULINS À VENT !
Alors que le peuple pensait qu’ils allaient se mettre en position de combat pour lutter contre la vie chère, ils lui proposent des scénarii destinés à en finir avec… la pauvreté. Vaste programme que l’humanité ne réalisera pas jusqu’à la fin des temps ! C’est à croire qu’ils ignorent les véritables réalités de ce charmant pays. Ce n’est pas seulement que la vie y soit chère mais que les populations luttent plutôt au quotidien pour leur survie. En fait, même si les kilos de riz, de sucre, de farine ou le litre d’huile coûtaient 100 francs, les gens ne les achèteraient pas faute d’argent ! Et cela, on aura beau tenir toutes les concertations du monde, on ne le résoudra pas avec des discours et des effets d’annonces. Tous ces gens qui ont parlé hier devant le Chef — et les caméras de télévisions ! — ils ignorent sans doute que le peuple est presque dans l’abîme pendant qu’ils se vantent de réalisations de prestige. On avait longuement festoyé pour une coupe d’Afrique et aussi lors de l’inauguration de ce stade digne d’une coupe du monde. Bien avant on s’était glorifié d’un TER, certes utile, mais au montage financier douteux. On s’endettait sans coup férir, ayant la confiance des partenaires internationaux. Bref, aux yeux des gens du pouvoir, le pays serait sur les rails de l’émergence. Ils n’ont jamais essayé de percer la douleur du peuple. Pourtant, leur Chef disait comprendre sa jeunesse. Et a initié après les événements de mars 2021 des opérations de saupoudrage sans gros effet. La faute c’était au Covid et maintenant à cette guerre bête Russie - Ukraine. Pour des raisons politiciennes, le Chef a joué au père Noël, distribuant 120 milliards à ses fonctionnaires pour les faire taire. En oubliant que ces bienheureux ne représentent même pas 1 % de la population. Et que les 99 % de Sénégalais eux, y compris les quelques dizaines de milliers d’entre eux qui ont la chance de travailler dans le privé, cherchent désespérément le diable pour lui tirer la queue ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
UNE MINUTE POUR LE JOOLA AU PALAIS
Cela aurait été un crime de lèse-majesté si une minute de silence n’avait pas été observé hier au Palais lors de la concertation sur la vie chère. La réunion convoquée par le président de la République pour réfléchir avec les acteurs socio-économiques sur les moyens de faire face à la vie chère a coïncidé avec la célébration des 20 ans du naufrage du bateau Le Joola ce lundi 26 septembre. Macky Sall a demandé à la salle d’observer une minute de silence et des prières à la mémoire des victimes de cette tragédie inédite. « Je prie pour le repos de l’âme des victimes et renouvelle ma compassion aux familles. Je demande au gouvernement d’accélérer les travaux du mémorial du Joola dans les meilleurs délais » a ordonné le président Macky Sall. En début de journée, il avait indiqué qu’ « à l’occasion, ce 26 septembre, de la commémoration du 20e anniversaire du naufrage du Joola, je renouvelle la solidarité de la Nation aux familles des victimes. Le temps qui passe n’effacera jamais le souvenir de nos mémoires. Souvenir que nous gardons à jamais ».
RIZ INDIEN CONTRE ENGRAIS SÉNÉGALAIS, MACKY SALL MENACE
Lors de la concertation sur la vie chère, le président de la République a évoqué la récente décision du gouvernement indien de pratiquer des restrictions sur son riz brisé. Seulement, sans verser dans des menaces, Macky Sall a indiqué que son gouvernement va ouvrir des négociations avec le gouvernement indien pour ce que dernier enlève le Sénégal de ses restrictions concernant ses exportations de riz. Dans la foulée, le président de la République a clairement dit que notre pays peut pratiquer la réciprocité surtout avec l’engrais dont l’Inde est un gros importateur en provenance de notre pays. En tout cas, voilà une bonne manière d’apprendre aux Indiens et aux Pakistanais que la solidarité internationale doit être de mise, surtout en temps de crise !
200.000 À 300.000 TONNES POUR ATTEINDRE L’AUTOSUFFISANCE EN RIZ
Bien que le Sénégal continue à dépendre de l’Inde et du Pakistan pour satisfaire sa consommation en riz, Macky Sall a révélé qu’il nous reste un gap de 200 à 300.000 tonnes de riz pour atteindre une autosuffisance totale dans ce domaine. Le Sénégal connait depuis quelques années une hausse continue de sa production de riz, a-t-il indiqué. En 2021, le Sénégal a produit 1,3 million de tonnes, alors qu’en 2020, la production était aussi de 1,3 million de tonnes tandis qu’en 2019, on était à 1, 155 million de tonnes. Macky Sall a donc demandé au secteur privé de s’impliquer massivement dans la production rizicole pour prendre en charge le gap de 200.000 à 300.000 tonnes seulement qui nous sépare de l’autosuffisance en riz. Encore quelques efforts !
RENTRÉE PARLEMENTAIRE YEWWI ASKAN WI DÉFEND SES PARLEMENTAIRES ET MET EN GARDE...
Lors de la conférence de des leaders de Yewwi Askan Wi (voir page 4) le leader du Pastef, Ousmane Sonko, a salué la posture de l’opposition lors de l’installation du bureau de l’Assemblée nationale, le 12 septembre dernier. « Nous cautionnons à 200 % ce que les députés de la coalition ont fait. Leur comportement s’explique par le mandat que le peuple sénégalais leur a accordé », a déclaré Ousmane Sonko selon qui leurs camarades députés n’ont rien à recevoir des donneurs de leçons. Mieux, estime-til, ils sont prêts à refaire la même chose si la situation l’exige quitte à ce que le gouvernement fasse descendre toute l’armée au sein de l’hémicycle de la place Soweto. D’après toujours le maire de Ziguinchor, rien ne sera plus comme avant et la gestion paritaire au Parlement s’impose que le régime le veuille ou non. « Il (Ndlr : Macky Sall) doit aussi savoir que les pouvoirs de l’Assemblée nationale ne dépendent pas de lui. Où est la séparation des pouvoirs ? S’il y croyait, il ne devrait même pas parler de l’Assemblée nationale. Il pense qu’il peut suspendre l’institution parlementaire et poursuivre sa gestion par ordonnance. On attend de voir ce qu’il en fera » a encore défié Sonko.
LE LEADER DE PASTEF DÉTRUIT AMADOU BA ET SON GOUVERNEMENT !
Le leader du parti Pastef-Les Patriotes a aussi chargé violemment le nouveau Premier ministre Amadou Ba présenté comme l’homme de la situation après la formation de nouveau gouvernement. Selon Ousmane Sonko, l’actuel Premier ministre a rendu l’économie sénégalaise plus vulnérable aux chocs extérieurs à cause de l’endettement excessif auquel il a eu recours lorsqu’il était ministre des Finances. « Les plus gros scandales du pays ont été notés sous le magistère d’Amadou Ba. Rien ne va changer avec le nouveau gouvernement. Pire, les Sénégalais vont souffrir davantage» a-t-il prédit. Selon lui il s’agit d’un gouvernement d’échec et non de combat. « Ce n’est pas un escadron de bras cassés qui va combattre l’opposition. Le vrai gouvernement de combat de Macky Sall, c’est le général Moussa Fall, le commissaire Yague, une partie de la Justice et une bonne partie de la presse » a encore cogné Ousmane Sonko. D’après lui, dans l’affaire Barthélémy Dias, il revient au peuple lui-même de protéger le mandat de ses députés. La réplique ne se fera sans doute pas attendre du côté de la mouvance présidentielle ! Mais ce sera sans la percutante Mimi passée à l’opposition depuis ce dimanche.
LE « TÉMOIN » ATTRISTÉ PAR LE DÉCÈS DE SORO DIOP !
C’est avec beaucoup de consternation et de tristesse que les membres de la rédaction du quotidien « Le Témoin » ont appris le décès accidentel, à hauteur du rond-point de la Patte d’oie, du confrère Soro Diop. Beaucoup parmi nous ont côtoyé et apprécié l’homme et le talentueux journaliste Soro Diop pour son immense connaissance des questions politiques, économiques et sociales. Le jour du drame c’est-à-dire le vendredi, Soro nous a envoyé sa dernière contribution vers 20h 57 dans laquelle il étalait son talent d’écriture. Et surtout son esprit critique et son courage intellectuel qui ne faisaient que renforcer les principes de démocratie, de loyauté et de liberté d’expression. Conseiller technique en communication du ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba, le défunt Soro Diop lui a été d’un très grand apport jusqu’aux derniers jours de sa vie. D’ailleurs, si ces deux dernières années « Le Témoin » a eu à couvrir régulièrement les activités de l’Armée, c’est grâce à Soro Diop qui nous faisait parvenir régulièrement des demandes de couverture médiatique. De même que de nombreux communiqués appuyés par des photos pour nous faciliter le travail. Pour bien s’assurer que les papiers concernant son ministre allaient être publiés, Soro ne manquait pas d’exercer une pression confraternelle sur nous à chaque fois que de besoin. Juste pour vous dire ô combien notre défunt confrère Soro Diop était un conseiller technique disponible, engagé, serviable et loyal. Donc « Le Témoin » ne pouvait que saluer la mémoire d’un républicain, d’un journaliste émérite, d’un homme dévoué, juste et bon et présenter ses condoléances émues à sa famille éplorée. Et surtout à son frère, notre confrère et ami Alassane Samba Diop.
LE CICODEV EXPOSE LES CHIFFRES D’UNE DÉCISION NON SUIVIE
Le directeur exécutif de Cicodev Afrique, Amadou Kanouté, s’est appuyé sur une étude réalisée par sa structure dans les 14 régions du pays, pour étayer la non effectivité de la baisse des denrées
Une enquête de Cicodev relève les imperfections de la baisse annoncée du prix des denrées alimentaires. Son directeur exécutif Amadou Kanouté, indique que 675personnes sur un échantillon de 821, disent n’avoir pas senti la baisse. Il s’est prononcé hier, lundi 26 septembre, lors de la rencontre des associations de consommateurs avec le président de la République, Macky Sall.
Le directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev Afrique), Amadou Kanouté, s’est appuyé sur une étude réalisée par sa structure dans les 14 régions du pays, pour étayer la non effectivité de la baisse des denrées. «675 des consommateurs enquêtés (821) disent que la décision portant sur la baisse des prix n’est pas appliquée dans leurs différents points d’achat, alors que 44% des grossistes soutiennent qu’ils n’appliquent pas la décision portant baisse des prix dans leurs points de vente», a indiqué Amadou Kanouté hier, lundi 26 septembre à la rencontre avec les associations de consommateurs initiée par le président de la République.
Mieux, poursuit-il, «à la question de savoir s’ils étaient au courant de la décision du conseil des ministres de baisser les prix, 601 personnes enquêtées ont répondu par l’affirmatif». Selon toujours le document de Cicodev cité par son directeur exécutif, «sur les 66 boutiquiers-détaillants enquêtés, près de la moitié disent appliquer la baisse des prix dans les points de vente contre 42.42%». S’agissant des raisons qui pourraient expliquer la non effectivité, Amadou Kanouté signale, «72% des consommateurs disent qu’ils ne savent pas pourquoi la décision portant baisse des prix n’est pas effective tandis que 14% estiment que c’est parce qu’il n’y a pas de contrôle, 3% disent que les taxes sont élevées».
D’après toujours l’enquête de Cicodev, un peu plus de la moitié des grossistes et semi-grossistes, estime «ne pas pouvoir appliquer la décision, car les prix d’achat sont chers». Comme réponse explique toujours, Amadou Kanouté soutient que «20% de grossistes et 15% des semi grossistes déclarent que la baisse des prix n’est pas effective chez leurs fournisseurs, seuls 4% des grossistes affirment que les taxes à l’importation sont élevées». Certains se sont basés sur des stocks toujours disponibles pour se soustraire à la décision. L’enquête s’est déroulée entre avril et mai de l’année 2022. Soit 2 mois après votre annonce en conseil des ministres du jeudi 24 février 2022 de baisser les prix des denrées alimentaires». Ce tableau ainsi peint, le directeur exécutif de Cicodev s’est offusqué de la situation d’autant plus dit-il, «tout se passe au moment où l’État du Sénégal annonce avoir procédé à une renonciation de taxes et d’imports à hauteur de 97 milliards de francs CFA en l’espace de 6 mois».
Face au chef de l’Etat Macky Sall, Amadou Kanouté, a aussi abordé la question des Organismes génétiquement modifiés (Ogm) dont la loi autorisant son usage a été adoptée sans débat par la législature sortante. « Cette loi si elle était promulguée s’accommoderait mal de la vision de promouvoir le consommer local, la souveraineté alimentaire car, elle renforcerait la dépendance paysanne des semences Ogm. Pire, cela favorisa l’usage de produits non homologués».