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8 août 2025
DIFFICILE RÉSOLUTION
Au marché Castor, clients et commerçants ne parlent pas le même langage. Le constat a été fait que les nouveaux prix fixés parmi les 11 mesures prises lors du Conseil national sur la consommation ne sont pas en vigueur. Les clients et commerçant accusent
Au marché Castor, clients et commerçants ne parlent pas le même langage. Le constat a été fait que les nouveaux prix fixés parmi les 11 mesures prises lors du Conseil national sur la consommation ne sont pas en vigueur. Les clients accusent les commerçants. Ces derniers indexent le gouvernement. Reportage.
Le ton est sec. « Madame, c’est comme ça que vous me remettez le persil. Vous ne me proposez même pas de sachet. Mais, c’est du n’importe quoi », s’emporte une cliente, devant un étal, dans les dédales du marché Castor. À cran, la dame d’âge mur et teint clair ramasse son sac à moitié plein et poursuit son chemin, boudant la vendeuse. C’est dans ces circonstances que l’équipe d’Emedia s’est rapprochée d’elle pour l’interroger sur l’effectivité ou pas de la baisse des prix des denrées de grande consommation. « La baisse n’est pas effective. Le sucre, l’huile et le riz, les prix n’ont pas bougé. Ils disent qu’ils ne vont pas vendre à perte », peste la dame, qui a requis l’anonymat.
Moustache bien entretenue, Seydou Touré, commerçant grossiste, fait marcher la calculette face à un de ses employés, dans son magasin situé à l’entrée du marché. Il nous confie que depuis ce matin les discussions sont interminables avec les clients qui se présentent, brandissant la baisse des prix. Alors que celle-ci ne peut pas être appliquée, soutient-il, mordicus. Il explique : « Si je prends l’exemple du riz, il y a plusieurs qualités. Ce que les clients ne savent pas c’est que la baisse ne concerne que le riz indien (non parfumé) dont le kilogramme est fixé à 325 F CFA. Moi, je n’ai même cette variété puisque le stock est bloqué. Je propose du riz parfumé, du Royal Umbrella et le riz de la Vallée ».
Pour l’huile, c’est tout aussi compliqué, selon Serigne Ndiaga Lô. « Les grossistes vendent le bidon de 20 litres à 23 000 F CFA. Le litre doit donc coûter 1150 F CFA. Alors que le gouvernement a fixé le prix à 1100 F CFA. Pour que ça marche, les grossistes doivent vendre à 21 000 F CFA », renchérit-il. En attendant, pour se faciliter la tâche, plusieurs commerçants, comme notre interlocuteur, proposent la bouteille d’1,5 litre cédée à 1 800 F CFA. Les clients ont-ils d’autres choix ?
Même son de cloche au ‘’pack’’ (place réservée) aux bouchers. « A fora, où nous nous approvisionnons les prix n’ont pas bougé. Il faut que l’État agisse d’abord là-bas pour que cela se répercute ici. Sinon, cela ne nous arrange pas. On veut écouler notre marchandise comme tout le monde mais pas au point de vendre à perte », nous dit-on. Ainsi, le kilogramme de viande de bœuf qui devait passer à 3 600 F CFA, reste bloqué à 4 000 F CFA.
Dans les boutiques, le constat a été aussi fait qu’on est loin du nouveau prix, 575 F CFA, fixé pour le sucre. Il est vendu à 675 F CFA. Au marché, certains commerçants refusent même d’en vendre. C’est le cas de Seydou Touré. « Le sac de 50 Kg coûte actuellement entre 28 500 et 28 800 F CFA. Le kilo doit coûter 570 au lieu de 525 sans compter les sachets qu’on doit acheter pour la pesée. Ce n’est tout simplement pas possible », a-t-il appuyé.
Par contre, pour les légumes, les prix sont stables, apprécie, Anta qui n’a pas voulu préciser son nom de famille. Par exemple, pour la carotte, le kilo est passé de 700 à 600 F CFA.
UN AUTRE CAP FRANCHI
Nous sommes plus de 8 milliards d’habitants sur terre à la date du 15 novembre. C’est du moins ce que révèle les estimations officielles des Nations unies. Cependant, la croissance démographique pose aussi de redoutables défis aux pays les plus pauvres
Nous sommes plus de 8 milliards d’habitants sur terre à la date du 15 novembre. C’est du moins ce que révèle les estimations officielles des Nations unies. Cependant, la croissance démographique pose aussi de redoutables défis aux pays les plus pauvres, où elle se concentre le plus.
L’ONU projette un "pic" à 10,4 milliards dans les années 2080 et une stagnation jusqu’à la fin du siècle. Il faut dire que la barre des 8 milliards est franchie en pleine conférence mondiale sur le climat, la COP27, à Charm el-Cheikh. Selon toujours l’ONU, si la croissance démographique amplifie l’impact environnemental du développement économique, les pays où la consommation de ressources matérielles et les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont les plus élevées, sont généralement ceux où le revenu par habitant est le plus élevé et non ceux où la population augmente rapidement ».
« La persistance de niveaux de fécondité élevés, à l’origine d’une croissance démographique rapide, est à la fois un symptôme et une cause de la lenteur des progrès en matière de développement », écrit l’ONU. Ainsi, l’Inde, pays de 1,4 milliard d’habitants, qui deviendra le plus peuplé du monde en 2023, surpassant la Chine, devrait connaître ces prochaines décennies une explosion de sa population urbaine avec des mégapoles déjà surpeuplées et en manque d’infrastructures essentielles.
LA DATE DE DEMARRAGE DES SESSIONS BUDGETAIRES DEJA CONNUE
La rentrée budgétaire commence pour les députés à l'assemblée nationale le jeudi 17 novembre 2022. Le ministre des Finances et du budget ouvrira le bal avec l'examen du projet de Loi de finances 2023...
Les députés vont démarrer le marathon budgétaire ce jeudi 17 novembre 2022.
Le ministre des Finances et du budget ouvrira le bal avec l'examen du projet de Loi de finances 2023. Durant cette étape, il sera question d'examiner les recettes, la dette publique et les budgets des pouvoirs publics (les budgets de la Présidence de la République, de l'Assemblée nationale, du Haut conseil des collectivités territoriales, du Conseil économique, social et environnemental, de la Cour suprême, du Conseil constitutionnel, de la Cour des comptes et de la Primature). Après le passage du ministre des Finances et du budget à 9H, le ministre des Sports, Yankhoba Diattara, va boucler la journée à 18 heures.
L'UKRAINE ACCUSE LA RUSSIE D'ENVOYER AU FRONT DES PRISONNIERS AFRICAINS DÉTENUS À MOSCOU
Lundi, la Zambie avait annoncé la mort d'un de ses ressortissants, Lemekhani Nathan Nyirenda, 23 ans, "décédé le 22 septembre 2022 en Ukraine", alors qu'il était censé être emprisonné dans une prison en Russie
Kiev a accusé mardi Moscou d'envoyer au front en Ukraine des détenus africains prisonniers en Russie, après la mort d'un étudiant zambien au combat alors qu'il purgeait une peine dans une prison près de Moscou.
"Poutine envoie des citoyens africains emprisonnés en Russie à la guerre en Ukraine", a dénoncé sur Twitter le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nikolenko.
Lundi, la Zambie avait annoncé la mort d'un de ses ressortissants, Lemekhani Nathan Nyirenda, 23 ans, "décédé le 22 septembre 2022 en Ukraine", alors qu'il était censé être emprisonné dans une prison en Russie. La Zambie avait déclaré avoir demandé des explications à la Russie "sur les circonstances dans lesquelles un citoyen zambien, qui purge une peine de prison à Moscou, a pu être recruté pour combattre en Ukraine et perdre la vie". "Nous sommes en train d'éclaircir cette question (...), d'éclaircir bien évidemment toutes les circonstances", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, cité par l'agence de presse publique RIA Novosti. "Les Africains ne devraient pas mourir pour les ambitions impériales malsaines de Poutine", a lancé mardi M. Nikolenko.
Le patron du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine, réputé proche de Vladimir Poutine, est accusé par l'Ukraine d'envoyer sur le front des milliers de combattants recrutés directement dans les prisons russes, contre la promesse d'un salaire important et d'une remise de peine. Lemekhani Nathan Nyirenda avait été reconnu coupable d'avoir enfreint la loi russe en avril 2020, selon le gouvernement zambien qui n'a pas donné plus de détails lundi. Cet étudiant en ingénierie nucléaire avait été condamné à neuf ans et six mois d'emprisonnement. Il purgeait sa peine dans une prison de moyenne sécurité dans la banlieue de Moscou.
De nombreux prisonniers de guerre capturés par les forces russes et ukrainiennes dans le cadre du conflit en Ukraine sont soumis à la torture et aux mauvais traitements, y compris des décharges électriques, a alerté l'ONU mardi.
POUSSÉ PAR UN BOOM DÉMOGRAPHIQUE EN AFRIQUE, LE MONDE ATTEINT HUIT MILLIARDS D'HABITANTS
Une grande partie de la croissance attendue d'ici à 2050 provient de huit pays seulement, dont quatre sont en Afrique subsaharienne: le Nigeria, la RD Congo, l'Éthiopie et la Tanzanie
Selon une projection des Nations unies, la population mondiale a atteint 8 milliards d'habitants ce mardi, propulsée en grande partie par une explosion démographique en provenance des pays africains.
La population de l'Afrique subsaharienne augmente de 2,5 % par an, soit plus de trois fois la moyenne mondiale. Une partie de cette croissance peut être attribuée au fait que les gens vivent plus longtemps, mais la taille des familles reste le facteur déterminant. Les femmes d'Afrique subsaharienne ont en moyenne 4,6 naissances, soit le double de la moyenne mondiale actuelle de 2,3.
Le Nigeria fait partie des huit pays qui, selon les Nations unies, représenteront plus de la moitié de la croissance démographique mondiale entre aujourd'hui et 2050. Sur la liste figurent aussi l'Égypte, la République démocratique du Congo, l'Éthiopie et la Tanzanie.
À Lagos, plus de 15 millions de personnes se disputent tout: de l'électricité pour éclairer leurs maisons aux places dans des bus bondés, souvent pour des trajets de deux heures dans cette mégapole tentaculaire. Au cours des trois prochaines décennies, la population du pays le plus peuplé d'Afrique devrait encore augmenter, allant de 216 millions d'habitants cette année à 375 millions, selon les Nations unies. Cela fera du Nigeria le quatrième pays le plus peuplé du monde après l'Inde, la Chine et les États-Unis.
En dehors de l'Afrique, les autres pays qui complètent la liste des pays dont la population augmente le plus rapidement sont le Pakistan, les Philippines et l'Inde, qui devrait dépasser la Chine en tant que nation la plus peuplée du monde l'année prochaine.
La consommation à outrance, une menace
Pour les experts, les préoccupations environnementales entourant le cap des 8 milliards devraient se concentrer sur la consommation, notamment dans les pays développés.
"La population n'est pas le problème, c'est la façon dont nous consommons qui est le problème. Il faut changer nos modes de consommation", dit Charles Kenny, chargé de recherche au Center for Global Development à Washington.
"Une petite partie de la population mondiale utilise la plupart des ressources de la Terre et produit la plupart de ses émissions de gaz à effet de serre", explique Poonam Muttreja, directrice exécutive de la Population Foundation of India, en Inde. "Au cours des 25 dernières années, les 10 % les plus riches de la population mondiale ont été responsables de plus de la moitié de toutes les émissions de carbone", ajoute-t-elle.
Alors même que la population explose dans certains pays, l'ONU indique que les taux devraient baisser de 1 % ou plus dans 61 nations.
La population américaine avoisine aujourd'hui les 333 millions d'habitants, selon les données du Bureau du recensement des États-Unis. Le taux de croissance de la population en 2021 n'était que de 0,1 %, le plus bas depuis la fondation du pays.
par Amadou Tidiane Wone
S'ENTENDRE SUR LES MAUX
À force de sévir à tort, l’État perd du crédit. Par abus de complaisance partisane, il entretient le doute puis la révolte. La bonne gouvernance se trouve dans la juste mesure : faire respecter les devoirs par une saine jouissance des droits
À force d'user abusivement de certains mots et concepts, on les banalise. On les verse dans le langage commun et, au fil du temps, ils perdent la charge de sacré qui en faisait la force et le mystère. Il en est ainsi, malheureusement, du « Secret défense » dont la seule évocation valait clôture des débats. Fermeture des portes.
Qu'en est-il de nos jours ?
Des informations d'une navrante banalité et, parfois d'un caractère plutôt suspect, tentent de trouver refuge derrière un concept dont la manipulation ne devrait pas être triviale. Ni quotidienne. Et il va falloir siffler la fin de la récréation ! Non pas en s’attaquant aux robinets qui coulent, mais en reprenant totalement la tuyauterie. C’est-a-dire reprendre en mains de manière vigoureuse et définitive les chaînes d’émission, de transmission et éventuellement de diffusion, autorisée et limitée, d’un certains nombre d’informations susceptibles d’être classées « Secret défense ». Et cela est une responsabilité régalienne de sécurité publique. À cet égard, l’Inspecteur du Trésor Mamadou Abdoulaye Sow vient de livrer une réflexion qui devrait susciter…réflexion !
En vérité, l’urgence de rétablir les principes de bonne gouvernance et de respect de l’État de droit revient en priorité à ceux qui sont dépositaires de la légitimité de servir, de défendre et d’illustrer les principes fondateurs de la République. Les fonctionnaires réputés avoir été formés pour cela doivent inspirer respect et…crainte ! Mais lorsqu’ils sont les premiers à transgresser les lois ou tout simplement la bienséance, ils sapent l’aura qui doit, nécessairement, entourer le prestige sans lequel le mythe de la notion d’État tombe en déliquescence. Et c’est alors la porte ouverte à la désobéissance civile puis à l’anarchie ! En vérité, à force de sévir à tort, l’État perd du crédit. À l’inverse, par abus de complaisance partisane, il entretient le doute puis la révolte. La bonne gouvernance se trouve donc dans la juste mesure : faire respecter les devoirs par une saine jouissance des devoirs. En toutes circonstances.
En sommes-nous capables ? That is the question !
Il suffit de regarder autour de soi le comportement de certains agents en uniforme sur la voie publique pour être saisi d’un doute….
Pour défaut de paiement de leur indemnité forfaitaire de logement, les agents des ambassades et consulats du Sénégal à l’étranger risquent l’expulsion de leurs lieux de résidence.
Pour défaut de paiement de leur indemnité forfaitaire de logement, les agents des ambassades et consulats du Sénégal à l’étranger risquent l’expulsion de leurs lieux de résidence.
Selon une source bien informée, les diplomates sénégalais en poste dans les ambassades et consulats à l’étranger ont droit à une indemnité de logement indexée sur le coût de la vie dans leurs pays respectifs d’affection. Cette indemnité mensuelle était jusque-là payée par les services du ministère des Affaires et des Sénégalais de l’Extérieur (MAESE) par tranches de six mois, aux mois de février et de juillet de chaque année.
Pour l’année 2022, explique la même source, ces fonctionnaires expatriés ont reçu un paiement des six premiers mois en février et un autre de quatre mois en juillet. Ils restent actuellement dans l’attente de percevoir leurs indemnités de novembre et décembre. Mais il semble qu’à date, les services du MAESE en charge du dossier ne seraient pas dans les dispositions de payer. Selon les informations reçues, il n’y aurait plus de crédits disponibles dans le budget 2022 du ministère pour prendre en charge cette dépense.
Or, ajoute notre source, passée la date du 21 novembre, toute dépense publique non encore liquidée et ordonnancée, sera annulée et reportée dans le budget de 2023 qui ne sera mis en place qu’au mois de février. Ainsi, les agents des ambassades et consulats sénégalais à l’étranger pourraient rester quatre mois sans indemnité de logement. « Ce qui est aberrant en termes de finances publiques. Ce sont des dépenses incompressibles, on ne comprend pas comment un ministère comme celui des Affaires étrangères peut retrouver sans crédits pour les dépenses en personnel, s’indigne notre source.
À l’en croire, pour des pays comme ceux de l’Amérique nord et la Grande Bretagne où la vie coûte excessivement chère, les fonctionnaires des ambassades et consulats ne pourront jamais payer leurs logements avec leurs salaires. Conséquences, beaucoup d’entre eux vont se retrouver assignés par leurs bailleurs
Résultat des courses, plusieurs familles de diplomates sénégalais risquent l’expulsion si des mesures urgentes de régularisation ne sont pas prises. Une situation qui, sans aucun doute, impacterait très négativement l’image de la diplomatie sénégalaise.
Contactés par nos soins, avec plusieurs relances, les services du ministères des Affaires étrangères sont restées sans réaction. En tous les cas, Emedia reste disposé à recevoir leur version des faits.
Par Mamadou Ndiaye
CONJECTURES
Les dents de l’insouciance repoussent dans notre pays. L’indolence gagne de larges secteurs de la société abasourdie par des bruits ambiants que secrètent et entretiennent avec ardeur les réseaux sociaux.
Les dents de l’insouciance repoussent dans notre pays. L’indolence gagne de larges secteurs de la société abasourdie par des bruits ambiants que secrètent et entretiennent avec ardeur les réseaux sociaux. Ils montent en puissance et révèlent l’affaissement des valeurs morales.
La pudeur a volé en éclat. L’indifférence au sort des autres prend des proportions inquiétantes. Certains exhibent leur misère et en font un fond de commerce. D’autres, par contre, la dissimulent du mieux qu’ils peuvent pour dévier le regard. Ce regard malsain, méchant, médisant perce les secret et les dévoile à des fins de plaisirs sombres.
Qui n’a pas été victime de propos malveillants ? Qui n’a pas tenté de révéler les défauts d’autrui dans le seul but de nuire ? Affolant ? Sûrement. On se calme. Car les crises actuelles nourrissent et alimentent les peurs. Néanmoins, la précaution a valeur de symbole pour éviter le chaos qui s’annonce. Pas besoin de sondage pour constater l’effritement du tissu social sénégalais. Il s’effiloche.
Alors, s’il y a un malaise, au demeurant réel, par quel bout le prendre ? Le pays n’évolue plus sur sa vraie valeur. Il a dévié de sa trajectoire lorsque tout est prétexte aux commérages, aux spéculations et aux parlottes sans fin. Parce que ces travers nous côtoient, ils nous incitent à la paresse et à la mollesse.
Le champ d’action se rétrécit alors que les opportunités d’agir fleurissent pour transformer en mieux son monde. En évitant sur une longue durée de se donner de la peine, le Sénégal fait pâle figure aujourd’hui dans le concert des pays qui prônent des ruptures. Les Cassandres et les prophètes de malheur existent et prospèrent en ces temps de crise. Ils se vantent de porter la « bonne parole » ou se proclament détenteurs de la « vérité révélée ».
L’impasse sociale nous guette. Et avec elle, la complaisance constitutive d’une « identité meurtrière », expression chère à Amine Maalouf, écrivain libanais. La progression de ces antivaleurs sonne le recul de la démocratie, moins attractive, plus exposée aux « attentats ». Elle se déploie sans énergie, à moins que ce ne soit celle du désespoir…
Mais dans la vie ordinaire des gens ordinaires, les incohérences économiques produisent leurs effets. Le petit commerçant ne parvient plus à vendre « correctement » pour s’offrir des marges et entretenir modestement sa famille. La profession « chauffeur de taxi » risque de disparaître avec l’implosion des transports soumis à un désordre permanent.
Quant aux salariés des entreprises, ils se lamentent de la perte de pouvoir d’achat rendu possible par la conjonction de deux facteurs : la hausse des prix et le gel du point d’indices du traitement. Dans le secteur hallucinant des logements, prévaut une situation ubuesque. Les bailleurs fixent les prix qui ne baissent jamais. Les locataires subissent faute de protection agissante.
Le coût du loyer absorbe les revenus sans aucune logique. De telles pratiques échappent à toute rationalité et la puissance publique est… impuissante pour sévir en frappant là où ça fait mal : le portefeuille. Il est incompréhensible que les propriétaires dictent leurs lois en invoquant des arguments pour le moins fallacieux. S’ils obtiennent des crédits longs pour financer leur projet immobilier, ils ne peuvent répercuter la charge sur des locataires pressurisés. Haro sur les marchands de sommeil !
Sans illusion, deux figures marquent les esprits à la veille de la coupe du monde au Qatar. Pour ne pas les nommer, Sadio Mané et Aliou Cissé constituent des « cas » rares pour être relevés compte tenu de l’exemplarité qu’ils incarnent.
Visage lisse et œil rieur, la jeune star, volontaire à souhait, reste inaccessible à l‘abandon. Il a le mental fort et s’abreuve au réalisme. Son vécu et ses attaches ainsi que ses racines paysannes le prédisposent à la mesure, à la sobriété et surtout à la retenue pour dissocier ce qui relève du divin et de l’humain. Cette vision l’habite. Le champion d’Afrique en a fait une règle de vie.
Sa blessure au genou a tenu tout un peuple en haleine. C’est dire l’affection et l’estime que lui manifestent les Sénégalais surtout en ces temps de doute lié à l’hypothèque pesant sur son improbable participation à la Coupe du monde au Qatar. Seule certitude : son classement reste incertain. En clair, sa santé avant tout.
Visage émacié, regards vifs et chevelure en bataille, Aliou Cissé dissimule ses sentiments. Il parle peu. Ses conférences de presse d’avant et d’après match sont un modèle de concision et de sobriété, qualité qu’il partage avec son joueur fétiche Sadio Mané. A deux, ils sont connus pour avoir un mental d’acier. Mais le coach, par ses silences, se protège et évite les apartés de circonstances, occasion rêvée par les « buzzeurs » pour brandir des scoops qui n’en sont pas avec des risques de quiproquo qui l’indisposeraient.
Lorsqu’il a appris la nouvelle de la blessure de son joueur vedette, Cissé ne s’est pas épanché pour autant dans les médias. Il s’est retenu de réagir sans céder à la pression ambiante, préférant ne s’exprimer à ce sujet que lors de la publication vendredi dernier de la liste des Lions sélectionnés pour Qatar 2022. Ce geste est éloquent. Mieux : il est élogieux. Sans conteste, Aliou Cissé est un leader.
Sénégalais dans le repli de son âme, il se différencie de ses compatriotes par sa propre résilience face aux effets de modes. Il s’évertue à garder cette ligne de conduite, sans doute un trait d’éducation et de caractère pour cet entraîneur atypique adepte du jeu efficace. Peu importe s’il est moins beau.
Tout au long de sa carrière (footballeur et coach à la fois), Cissé a enchaîné victoires et défaites. Ces dernières ont pour lui un goût amer. Mais le dépassement et la revanche se télescopent dans cet esprit conquérant, travailleur et tenaillé par la revanche. Par sa ténacité et son sens de l’étape, il est parvenu à forger un « collectif Lions » devenu une signature et une marque très prisée sur le marché.
Pour preuve, les maillots se vendent comme de petits pains malgré le prix élevé que la Fédération justifie par le nécessaire attachement à l‘équipe nationale.
Mais l’incohérence pointe le bout du nez avec l’absence de boutiques de vente sur toute l’étendue du territoire. L’économie de sport ne se fait pas sentir. En cette période de coupe du monde, le Sénégal se devait de vibrer à l’unisson avec une embellie économique à l’arrivée.
Dans l’air, devraient flotter une atmosphère et une ambiance de coupe du monde. Les posters géants à l’effigie des Lions auraient pu tapisser les panneaux et les façades des grands immeubles. Idem dans les médias qui, à leur corps défendant, articulent des contenus appropriés. Quand c’est tard, c’est déjà trop tard pour le coup. Place au jeu…
PAPE DIOUF HONORÉ À TITRE POSTHUME
Le président de la République, Macky Sall, a élevé lundi l'ancien président de l'Olympique de Marseille décédé en 2020, Pape Diouf, au rang de commandeur de l'Ordre national du Lion, annonce la présidence sénégalaise dans un communiqué.
Dakar, 14 nov (APS) - Le président de la République, Macky Sall, a élevé lundi l'ancien président de l'Olympique de Marseille décédé en 2020, Pape Diouf, au rang de commandeur de l'Ordre national du Lion, annonce la présidence sénégalaise dans un communiqué.
Né à Abéché, au Tchad, l’agent de joueurs distingué à titre posthume par le chef de l'Etat a travaillé à Marseille comme docker, puis journaliste.
Pape Diouf était décrit par les observateurs du football mondial comme le président qui a réussi à relancer l'Olympique de Marseille. Il a dirigé ce club français de 2005 à 2009.
Agent de joueurs et consultant très écouté par les médias, il était intransigeant quand il fallait défendre ses principes et ses valeurs, ce qui lui a permis de prendre une place de choix parmi les intellectuels en France.
Pape Diouf est décédé du Covid-19, le 31 mars 2002, à Dakar, à l'âge de 69 ans.
LES EXPORTATIONS SÉNÉGALAISES AU SEIN DE L'UEMOA EN BAISSE
En septembre 2022, les exportations du Sénégal ont connu une baisse. En tout, elles sont estimées à 298,9 milliards, soit une régression de 9,3% (-30,5 milliards), en variation mensuelle.
Les exportations du Sénégal ont régressé de 9,3% au mois de septembre. C’est ce qui ressort de la note de conjoncture de septembre de la Direction de la prévision des études économiques (Dpee) publiée hier. Le document fait aussi état d’une baisse des exportations vers la Zone Uemoa de 13,8%
En septembre 2022, les exportations du Sénégal ont connu une baisse. En tout, elles sont estimées à 298,9 milliards, soit une régression de 9,3% (-30,5 milliards), en variation mensuelle. Ce repli est imputable, principalement, à la baisse des ventes à l’extérieur des produits pétroliers (-21,9 milliards), selon la note de la Dpee.
Toutefois, poursuit la note, cette baisse a été atténuée par une hausse des exportations de titane (+11,8 milliards) et d’or brut (+4,2 milliards). En glissement annuel, indique la Dpee dans sa note, les expéditions de biens à l’extérieur se sont renforcées de 32,9% (+74,0 milliards). « Cette progression est tirée par les exportations d’acide phosphorique (+43,7 milliards), de produits pétroliers (+15,8 milliards), d’or brut (+4,6 milliards) et de titane (+4,3 milliards).
Néanmoins, l’évolution des exportations a été amoindrie par un recul des ventes de ciment hydraulique (- 4,0 milliards) », a expliqué la Direction de la prévision des études économiques qui dépend du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération.
Pour ce qui est de la zone UEMOA, la Dpee note qu’au mois de septembre 2022, les exportations du Sénégal, évaluées à 60,9 milliards, se sont contractées de 45,9% (-51,7 milliards) par rapport à août 2022. Elles ont représenté 20,4% de la valeur totale des exportations au mois de septembre 2022, soit une baisse de 13,8 points de pourcentage comparé au mois précédent, renseigne la note de la Dpee non sans faire remarquer que le Mali reste toujours le premier client du Sénégal, en zone UEMOA, avec une part de 76,3%. Ce qui représente une régression de 10,6 points par rapport à août 2022.
S’agissant des importations, la Dpee indique qu’au mois de septembre 2022, elles ont augmenté de 27,4% (+172,0 milliards), en rythme mensuel, pour se situer à 798,9 milliards. « Cette progression est expliquée par la hausse des achats à l’étranger d’huiles brutes de pétrole (+73,8 milliards) et d’autres produits pétroliers (+111,5 milliards).
Toutefois, cette orientation a été atténuée par une baisse des importations de riz (-13,5 milliards) », explique la Dpee dans sa note qui renseigne que sur un an, les achats de biens ont crû de 55,8% (+286,1 milliards), du fait, notamment, des importations d’autres produits pétroliers (+152,5 milliards), des huiles brutes de pétrole (+32,6 milliards), des « machines, appareils et moteurs » (+20,7 milliards), du riz (+ 10,8 milliards), du « froment et méteil » (+8,4 milliards) et des « véhicules, matériels transport et pièces détachées automobiles » (+6,9 milliards).
Par ailleurs, un recul des achats à l’extérieur du maïs (-7,4 milliards) et des « huiles et graisses animales et végétales » (-4,3 milliards) a été constaté sur la période.
S’agissant des importations du Sénégal en provenance de la zone UEMOA, elles sont estimées à 7,1 milliards, en baisse de 12,2% (+1,0 milliard) par rapport au mois précédent. Elles ont représenté 0,9% de la valeur totale des importations de biens, soit en détérioration de 0,4 point de pourcentage comparé à août 2022, note la Dpee qui renseigne, par ailleurs, que la Côte d’ivoire demeure le principal fournisseur du Sénégal avec une part de 85,7% contre 88,0% au mois d’août, soit un recul de 2,4 points de pourcentage. « Les principaux produits importés de ce pays partenaire sont les matières plastiques artificielles (18,6%), les « fruits et légumes comestibles » (13,4%), les « huiles et graisses animales et végétales » (9,9%) et les produits industriels para-chimiques (8,8%) », renseigne le document.