SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
6 août 2025
Par Hamidou ANNE
ECHOS DU BRESIL
Lula prend la tête d’un pays parmi les plus inégalitaires au monde. Durant des mandats précédents, il a entrepris une politique sociale interventionniste et a obtenu des résultats spectaculaires.
Après les quatre années de pouvoir du populiste d’extrême-droite, Jair Bolsonaro, Lula revient à la tête du Brésil et ressuscite un immense espoir pour la gauche et pour toutes les personnes qui souffrent et comptent sur la politique pour changer le cours de leur destin. Son bilan en huit ans est éloquent et ferait rougir tous les présidents venus avec de grandes idées avant de céder sous la pression des tenants de l’immobilisme, assis sur leurs privilèges.
Lula prend la tête d’un pays parmi les plus inégalitaires au monde. Durant des mandats précédents, il a entrepris une politique sociale interventionniste et a obtenu des résultats spectaculaires. Grâce à Lula, en huit années, 30 millions de Brésiliens sortent de la grande pauvreté, 15 millions d’emplois sont créés, le chômage chute de 12,6% à 8% de la population active. Lula a été le concepteur du programme Bolsa Família, devenu loi d’Etat en janvier 2004. Il s’agit d’une allocation familiale d’environ 23 000 F Cfa à environ 11 millions de familles les plus précaires à condition qu’elles inscrivent leurs enfants à l’école. Ce programme a inspiré les Bourses de sécurité familiale mises en place au Sénégal depuis 2012. Lula quitte le pouvoir en 2011 avec un taux de popularité exceptionnel de 80%. Il repositionne le Brésil sur l’échiquier géopolitique international, cède le pouvoir à une femme, Dilma Rousseff, et ouvre la voie au courant progressiste dans plusieurs pays d’Amérique latine. Dans son action de révolution économique et sociale, Lula n’a pas cédé sur l’exigence de préserver la démocratie et les libertés publiques ; sujets sur lesquels la gauche latino-américaine n’a pas été toujours irréprochable.
Lula est une figure historique de la gauche et du courant progressiste international. Son parcours est exceptionnel. Enfant issu d’une famille très pauvre, il est ouvrier métallurgiste, militant puis dirigeant syndical avant d’entrer en politique pour changer la vie des siens. Lula a fait sienne l’urgence de changer le cours d’une histoire latino-américaine douloureuse, prise dans les affres des pronunciamientos, de la menace constante étasunienne et de la mainmise de l’oligarchie politico-religieuse sur l’économie d’un pays aux potentialités énormes mais fragiles.
Le parcours de l’homme permet d’avoir une meilleure compréhension de ce qu’il a accompli en deux mandats entre 2003 et 2011 et de son érection comme ennemi des conservateurs et des extrémistes qui ont réussi à l’emprisonner de manière frauduleuse, à destituer son ancienne ministre et à liquider son héritage en mettant au pouvoir Jair Bolsonaro.
Lula a été réélu le 30 octobre dernier. Il met un terme à quatre années folles de Bolsonaro. L’ancien soldat d’extrême-droite avait comme objectif, dès son élection, de saborder l’héritage de la gauche. Il a gouverné dans le racisme, la violence verbale et la tolérance vis-à-vis de la violence physique, l’outrance et la division. Parmi ses premières décisions, il y a eu la suppression du ministère de la Culture. Sa gestion de la pandémie du Covid-19 a fait du Brésil le deuxième pays le plus endeuillé au monde avec 700 000 morts. Il n’a pas rechigné devant les bains de foule en pleine pandémie, les propos péremptoires sur «la grippette» et les mentions virilistes et machistes face à ceux qu’il qualifiait de «chochottes» qui avaient selon lui peur d’un hypothétique virus.
Lula revient au pouvoir pour montrer que l’histoire ne s’arrête pas, qu’elle continue à s’écrire dans le sens de transformer la vie des pauvres et des opprimés, ceux que le politique est censé défendre et protéger. Il revient en revanche à la tête d’un pays divisé. Il ne gagne que de 2 millions de voix face à son adversaire. Avec 49,1% des suffrages, 58 millions de citoyens brésiliens ont voté pour un président ouvertement raciste, un homme d’extrême-droite nostalgique des années sombres de la dictature.
Le défi pour Lula est de réconcilier un pays divisé. Comme Trump, battu après un seul mandat, Bolsonaro partira mais ses idées vont continuer à pourrir le corps social de son pays. Par la violence, les excès et la division de leurs concitoyens, les populistes autoritaires détruisent leur pays après être arrivés au pouvoir à force de mensonges et de promesses irréalistes et irréalisables. Ils finissent par partir mais leurs idées demeurent fortes dans les consciences et nourrissent des destins et des ambitions. Il faut observer comment le parti républicain aux Etats-Unis s’est trumpisé. Il est devenu un repaire de leaders qui n’ont plus aucune limite, ne reculent devant aucune abjection raciste voire conspirationniste pour plaire à une base sociale devenue hystérique. Au sein du Gop, l’on se débrouille même pour purger les figures modérées à l’image de Liz Cheney, poussée à la sortie car opposée à Trump.
Bolsonaro a été soutenu et est soutenu par les puissances d’argent, des stars riches du foot comme Neymar et ne perd que de justesse malgré un bilan catastrophique et des orientations extrémistes. Ses idées sont devenues banales au Brésil, comme toutes les idées extrémistes, enrobées dans le mensonge, la violence, la haine des élites et le complotisme, sont devenues normalisées partout. En Afrique, nous n’y échappons pas. Apprenons de ces échos qui nous parviennent du Brésil pour espérer éviter le précipice du populisme autoritaire qui peut arriver au pouvoir par le canal des élections. Mais ensuite, il dévitalise la démocratie car opposé à la pluralité des opinions que les libertés publiques confèrent et garantissent.
VIOLATION DU SECRET DEFENSE : SIDIKI BRANDIT LA MENACE
Le ministre des Forces armées a tenu à apporter des précisions sur la protection du secret relatif à la défense nationale
Lundi, le procureur a, à travers un communiqué, donné les raisons de l’arrestation de Pape Alé Niang. Le ministre des Forces armées lui a emboîté le pas hier, en apportant des précisions sur la protection de secret de défense nationale et les sanctions.
Après l’arrestation du journaliste Pape Alé Niang, les autorités militaires et judiciaires tentent de donner des explications. Le ministre des Forces armées a tenu à apporter des précisions sur la protection du secret relatif à la défense nationale. Me Sidiki Kaba souligne que «les crimes et délits pour atteinte à la défense nationale sont sanctionnés par le Code pénal sénégalais en ses articles 60 et subséquents».
En outre, il précise que l’article 64 vise toute personne qui, «sans intention de trahison ou d’espionnage, aura porté à la connaissance d’une personne non qualifiée ou du public, une information militaire non rendue publique par l’autorité compétente…». D’après le ministre, «tous les documents ayant trait à la préparation et la conduite des opérations non rendus publics par l’Etat-major général des Armées entrent dans cette catégorie». Et de prévenir : «Leur diffusion ou divulgation tombent sous le coup de la loi.»
Dans la même veine, M. Kaba rappelle que «des sanctions pénales prévues par le Code de justice militaire, citées en deuxième référence, applicable aux militaires et paramilitaires ainsi qu’à leurs complices civils dans certains cas, sont beaucoup plus sévères». Me Sidiki Kaba appelle ainsi «les différents acteurs intervenant dans le champ de la diffusion de l’information, à titre professionnel ou non, de prêter une attention particulière à ne pas diffuser ou relayer des informations susceptibles de porter atteinte à la défense nationale, quel qu’en soit le support et par quelque moyen qu’ils les ont acquises».
Il faut noter que Me Sidiki Kaba a d’emblée souligné, dans son communiqué, que «la protection du secret relatif à la défense nationale relève d’un régime juridique strict. Il est applicable à l’ensemble des citoyens sénégalais (civils ou militaires) et aux étrangers qui, sans en avoir la qualité, procèdent à la divulgation ou diffusion, malveillante ou non, des informations y relatives».
SUPPOSE FORFAIT DE MANÉ, LA RÉACTION DE LA FÉDÉRATION
Le Sénégal retient son souffle. La Fédération sénégalaise de football (Fsf) est à l’écoute du staff médical du Bayern Munich, pour être fixé sur l’état de santé de Sadio Mané. Selon Me Augustin Senghor, à ce stage rien ne peut être retenu
Le Sénégal retient son souffle. La Fédération sénégalaise de football (Fsf) est à l’écoute du staff médical du Bayern Munich, pour être fixé sur l’état de santé de Sadio Mané. Selon les informations de L’Equipe, Sadio Mané devrait déclarer forfait pour la prochaine Coupe du monde au Qatar (20 novembre – 18 décembre) 2022. L’international sénégalais s’est blessé lors de la victoire du Bayern Munich face au Werder Brême et souffre du tendon.
Me Augustin Senghor, qui réagit, précise que « ce sont les examens qui pourront confirmer ou infirmer une blessure grave ou même un forfait. » Ce qui lui fait dire que « par rapport à la blessure de Sadio Mané, à ce stade, nous ne pouvons pas communiquer. »
Il ajoute que « depuis hier, les échanges au sein de la fédération et du staff technique n’ont pas manqué » Mais, « à ce stade, nous n’avons pas d’informations officielles, a-t-il confié. Nous préférons nous abstenir de tout commentaire, en attendant d’y voir plus clair ». Et Augustin Senghor de poursuivre : « Nous sommes en attente de la notification officielle de son club, le Bayern Munich. Même si nous avons un mince espoir, nous sommes réalistes parce que nous connaissons les réalités du football de haut niveau ».
Pour Me Augustin Senghor, « Sadio, c’est une force tranquille qui sait s’adapter à toutes les situations. S’il ne vient pas, c’est parce que lui ne se sent pas en mesure d’honorer le rendez-vous. Ce serait une grosse perte pour l’équipe du Sénégal et pour tout le football africain, parce qu’il est comme un accélérateur de particules, à l’image d’un Mbappé en France ou Neymar au Brésil. Je n’ai pas échangé personnellement avec lui, mais des proches collaborateurs m’ont parlé d’un Sadio croyant et serein. Loin de nous l’idée de penser à un mondial sans Sadio, mais à l’impossible, nul n’est tenu ».
Il faut dire avec le patron du football sénégalais que le rapport médical du Bayern est attendu aujourd’hui même et la suite à donner sera connue au niveau de la fédération et du staff technique.
Que dire de la liste de joueurs qui doit être rendue publique demain par Aliou Cissé ? « Jusqu’au moment où on parle, le coach qui est un homme du sérail n’a pas envisagé un report de la publication de la liste des joueurs, mais avec la liste élargie pour la coupe du monde, Aliou Cissé doit avoir plusieurs sénarii. On en saura un peu plus lors de la conférence de presse de demain pour la publication de la liste des joueurs.
Dans tous les cas, estime Me Senghor, « nous devons tous prier pour que si blessure il y a, que celle-ci ne soit pas trop grave, et que Sadio puisse retrouver les terrains le plus rapidement (possible). Parce que c’est à sa santé qu’on pense d’abord avant notre intérêt et celui de l’équipe ».
L’ETAT RESSERRE LES MAILLES
Lutte contre l’émigration clandestine - Le ton est donné. Le Cilec sonne la croisade contre l’émigration irrégulière, le trafic et la traite des migrants
Le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec) organise un atelier de partage avec les acteurs de la Société civile et parties prenantes sur la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (Snlmi) et du plan d’actions qui l’accompagne. Cette rencontre, qui s’est ouverte ce mardi 8 novembre 2022 à Dakar, est l’occasion de pré-valider le document par les acteurs avant son adoption politique.
Le ton est donné. Le Cilec sonne la croisade contre l’émigration irrégulière, le trafic et la traite des migrants. Conformément à ses missions et aux recommandations du chef de l’Etat, le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec) s’est doté d’une Stratégie nationale de lutte contre l’émigration irrégulière, avec l’appui de ses partenaires financiers et techniques. Pour partager ce travail résultant d’un long processus, un atelier de partage s’est ouvert hier à Dakar avec les acteurs en vue de recueillir leurs avis pour pré-validation avant soumission pour validation politique.
Forte de 8 piliers et 5 axes stratégiques, la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière va être mise en œuvre de 2023 à 2026. «Le Cilec est devenu depuis sa création, le mécanisme national de coordination des questions relatives à la migration irrégulière», renseigne le secrétaire permanent du Cilec, le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle, Mamadou Bocar Ly.
Listant les cinq (5) axes stratégiques du document, il informe qu’il s’agit de «l’axe 1 relatif à la prévention, l’axe 2 sur la gestion des frontières, l’axe 3 sur les mesures de répression, l’axe 4 sur l’aide, l’assistance et la protection, l’axe 5 sur le retour et la réinsertion des migrants». Partageant les mêmes préoccupations avec l’Etat du Sénégal en ce qui concerne la gestion et la gouvernance de la migration, notamment irrégulière, le représentant de la délégation de l’Union européenne, l’officier de liaison migration Malte Sander, s’est félicité du travail qui a été accompli par le Cilec. «Nous sommes préoccupés par la migration au regard de son caractère complexe.
La migration sûre, ordonnée et régulière est l’un des domaines de partenariat que nous entretenons avec l’Etat du Sénégal», explique M. Sander. Selon ce dernier, la migration est un sujet qui préoccupe l’Union européenne et ses Etats membres vu l’avantage que les sociétés peuvent en tirer si elle est bien gérée. Sur la collaboration avec l’Etat du Sénégal, il rappelle que «notre dialogue est basé sur une confiance institutionnelle mutuelle qui nous honore d’une part, et d’autre part, notre volonté commune de renforcer la mise en place de politiques migratoires effectives».
Le trafic et la traite des migrants sont difficiles voire impossibles à dissocier de la migration irrégulière. En cela, le représentant de la délégation de l’Union européenne estime que «le Cilec joue un rôle fondamental dans la lutte contre l’émigration irrégulière, les réseaux criminels de trafic des migrants».
Venu présider la cérémonie d’ouverture au nom du ministre de l’Intérieur, son directeur de Cabinet, Cheikh Sadibou Diop, n’a pas manqué de féliciter le Cilec pour l’approche «inclusive» et le travail «participatif», dit-il, qui a prévalu à la réalisation de ce document qui, selon lui, «intègre» les préoccupations de l’Etat du Sénégal en matière de gestion et de gouvernance de la migration. Même si M. Diop admet que la migration est un «droit fondamental» consacré par la Déclaration universelle des droits de l’Homme, il n’en demeure pas moins que lorsqu’elle est pratiquée en dehors du cadre règlementaire, elle peut constituer un danger. Il dira que la migration doit se faire dans «le respect des lois et règlements».
Plaçant le curseur sur les efforts consentis pour lutter contre le phénomène au Sénégal, il a salué et loué les efforts et le travail remarquables des Forces de défense et de sécurité pour faire régresser le phénomène, à défaut de pouvoir l’éradiquer. Sans pour autant oublier de rappeler que la migration est une préoccupation au cœur des urgences de l’Etat qui l’a inscrite dans le Pap2A, il a appelé les acteurs à s’approprier la stratégie et à soutenir sa mise en œuvre. Les travaux, qui prendront fin demain, aideront à renforcer le document en vue de sa validation politique par le gouvernement.
En effet, le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec) a été créé par décret n°2020-2393 du 30 décembre 2020 et rattaché au cabinet du ministre de l’Intérieur. Il est perçu comme un correctif, voire une amélioration du dispositif institutionnel, avec une approche inclusive s’articulant autour d’une stratégie mobilisatrice des services de l’Etat, les communautés et les partenaires au développement dans un contexte marqué par la recrudescence du phénomène.
LE CONCEPT MASCULINITE POSITIVE MIS EN PLACE
Les violences exercées sur les femmes et les filles ont pris des proportions inquiétantes en Afrique, plus particulièrement au Sénégal
Les violences exercées sur les femmes et les filles ont pris des proportions inquiétantes en Afrique, plus particulièrement au Sénégal. Pour éradiquer ce phénomène, le Fonds des Nations Unies pour la Population (Unfpa) et l’Union Africaine (UA), en partenariat avec le gouvernement du Sénégal, ont organisé hier la consultation des jeunes de l’UA sur la masculinité positive. Ce concept va permettre d’inclure les hommes dans la lutte contre les violences faites sur les femmes et les filles.
Déconstruire les stéréotypes, promouvoir les femmes, laisser tomber les idées sexistes, les pesanteurs sociales, les normes du patriarcat revues et prises en compte... Ces éléments constituent le concept de masculinité positive mis en place par l’Unfpa, l’UA et l’Etat du Sénégal lors d’une rencontre présidée hier par le ministre de la Femme, Fatou Diané Guèye. «Nous disposons en Afrique et dans nos Etats respectifs d’un cadre juridique protecteur des femmes et des filles qui vient s’adosser à nos valeurs culturelles ancestrales qui accordent une place de choix à la femme et à la jeune fille, future épouse, mère et grand-mère. Malheureusement, la réalité quotidienne est encore marquée par des violences basées sur le genre avec des conséquences néfastes, souvent dramatiques pour les femmes et les filles. Nous devons alors, aujourd’hui plus que jamais, agir et réagir davantage pour éradiquer ces violences en Afrique, avec surtout l’implication des hommes, des jeunes garçons du continent, que vous avez l’honneur de représenter ici, à Dakar», indique la remplaçante de Ndèye Saly Diop Dieng.
Poursuivant, elle indique que le Sénégal se reconnaît parfaitement «dans cette démarche protectrice pour avoir reconnu la violence comme un obstacle majeur à l’épanouissement de la femme, et érigé l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes en objectifs prioritaires et transversaux du Plan Sénégal Émergent». Recommandant contre la masculinité toxique, Fatou Diané Guèye trouve que le changement des mentalités et des comportements est nécessaire.
Embouchant la même trompette, le ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour soutient que le fait de faire subir une quelconque violence à la femme et aux enfants, de quelque nature qu’elle puisse être, constitue une atteinte grave à la société. «Quand on part du postulat que la famille est la cellule de base de toute société, ce concept de masculinité positive m’inspire beaucoup, car il promeut l’engagement des garçons ou des hommes dans ce combat pour l’éradication des violences basées sur le genre, qui était jusque-là exclusivement porté par les femmes elles-mêmes ou les organisations féministes chargées de la défense et de la protection des droits des femmes et des jeunes filles», affirme-t-il. Selon Pape Malick Ndour, les hommes ont un rôle capital à jouer dans ce combat afin de façonner à termes des attitudes et comportements respectueux et soucieux de l’égalité entre les sexes. «Je prends comme prétexte cette journée pour décrier et dénoncer toute cette violence dont sont victimes les femmes et les jeunes filles, tous âges confondus».
par Assane SAADA
SOUS L’ORAGE…
Un désir macabre stimule des hommes et des femmes sur des voies lugubres d’une politique politicienne. Ils suscitent des passions et jouent à se faire peur. Envoient des gens désespérés à la castagne...
Un désir macabre stimule des hommes et des femmes sur des voies lugubres d’une politique politicienne. Ils suscitent des passions et jouent à se faire peur. Envoient des gens désespérés à la castagne. Comme si des âmes qui reviennent ne leur confiaient pas que, malgré des violences politiques et leurs lots de désolations, des flots de contestations, au Sénégal, c’est sous l’orage, le torrent des élections, que des digues ont cédé et des horizons ouverts. Seulement, le champ politico-médiatique reste un endroit où beaucoup convoitent un bonheur au prix d’une infamie. Il ne cesse d’être labouré par une tromperie. Être ensemble a perdu du sens. Le ridicule, pris au sérieux.
S’interroger sur le pourquoi des querelles pour des saveurs inouïes, c’est boire l’amère boisson de la vindicte. Être confiné en porteur de souffrance, au destin tragique. Le silence envahit votre vie. Vous ne faites plus partie des « braves gens (qui) n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux ». Votre « mauvaise réputation » est scellée. Vous vivez sur votre peine qu’ils continuent à se livrer à leurs excentricités, leurs extravagances. Dans leurs délires d’une fausse originalité, tout y passe sauf : « Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste. » (Charles Péguy) C’est là le ferment du désordre qui n’a pas encore changé un ordre politique au Sénégal.
Un bonheur douloureux
« Les amis de la vérité » sont has been. Ils appartiennent au vieux monde de ceux qui cherchent. Non ceux qui se vantent d’avoir démêlé le vrai du faux, d’être des gardiens du temple de la sincérité. Des commandeurs de l’ordre des honnêtes gens qu’ils décernent selon leur bon vouloir. Ils parlent avec flatterie, débitent un discours serti de mensonges, un boniment emphatique d’un vendeur de morale politique. Or, quotidiennement, leurs pratiques décriées accréditent que morale et politique seraient antinomiques… Que, dans le champ politico-médiatique, poussent des monstres. En effet, combien de morts aux souvenirs mêmes ensevelis, combien de mutilés laissés à eux-mêmes, combien de maisons et autres biens incendiés, combien de caillassages sous l’aveuglement ?
Des souffles démoniaques sont toujours entretenus. L’abîme chanté. Le bonheur douloureux des querelles et autres chicanes politiques passionne et épuise. La fureur lyrique enthousiasme plus qu’elle ne révulse dans un monde toujours en quête de tumulte et où une bienséance doit être pleine de colère, une sagesse dans le sang. Comme si le train filait vers les années 1950. Lors des joutes entre le Bds (Bloc démocratique sénégalais) et la Sfio (Section française de l’Internationale ouvrière) pour une alternance politique. Hélas, sans ce baay faal, fort inspiré, qui faisait son maajal à travers les artères de Dakar avec son xiin, psalmodiant : « Senghoruma, Laminuma ; maa ngi ci Bamba. Bu wote jotee ma sànnil ki ma neex dellusi ci Bamba » (Ni pour Senghor ni pour Lamine, je suis disciple de Bamba. Lors du scrutin j’exprimerai mon choix et retournerai à Bamba). Ainsi faisait-il une leçon à un pays fracturé et meurtri par une violence partisane. Une sagesse qui doit encore inspirer.
La vérité ne s’accommode pas de l’injure
Certainement qu’il est loin quand, seule la vérité était révolutionnaire. Ces temps-là, une preuve par cet exemple du Parti de l’indépendance et du travail (Pit). C’était en 2001, une déclaration sur une affaire de trafic d’armes. Une réunion du secrétariat du Comité central examinait une plainte formulée à l’encontre de leur secrétaire général par le patron de Dakar-Dem Dikk, Christian Salvy. Un communiqué relevait une méprise faite sur son nom. Toutefois, pour ce parti, « si le directeur général de Dakar-Dem Dikk (…) croit pouvoir, par sa décision, intimider le Pit ou affaiblir notre soutien aux victimes de la manière dont son entreprise a été créée, autant qu’il sache qu’il perd (…) son temps ». Après le communiqué du Pit, Salvy, accompagné de Karim Wade, s’était rendu au domicile de Dansokho. Et de lui dire, entre autres, « je te pardonne car même ton parti sait que tu n’as pas raison ». Aujourd’hui, des politiques manqueraient de vocabulaire et d’une intelligence des situations pour résoudre des problèmes.
Un autre mal serait dans cette infirmité des partis devenus de simples « machins ». Un président trône et nomme ceux qui seraient dignes de sa confiance. Il n’existe plus de militants. Tout le monde est cadre et/ou autre expert en tout et rien. Chacun aspire à une « haute fonction » politique. On ne sait même plus confectionner correctement une liste électorale, voire d’autres choses menues qui étaient des tâches du militant de base, diablement efficace sans être insolent. La vérité ne s’accommode pas de l’injure, selon Cheikh Anta Diop. Au demeurant, nous ne vivons plus dans ce vieux monde où l’on attendait des politiques des mots qui sortent des pensées tristes.
par Moussa TINE
CONTRE VÉRITÉ ET CONTRE-FEU, LA BATAILLE À L’HEMICYCLE S’IMPOSE
L’arrestation de Pape Alé Niang est scandaleuse. Pour autant, nous ne tomberons pas dans le piège du contre-feu. Dans une démocratie normale, on devait plutôt être en train de compter des démissionnaires, à la suite des différentes révélations.
L’arrestation de Pape Alé Niang est scandaleuse. Pour autant, nous ne tomberons pas dans le piège du contre-feu. Dans une situation normale et dans une démocratie normale, on devait plutôt être en train de compter des démissionnaires, à la suite des différentes révélations. Je m’en limite là. En lieu et place, la machine monstrueuse du régime s’est abattue sur le journaliste. C’est tout ce qu’elle sait faire. Voilà une piètre manière de faire oublier l’objet desdites révélations, orientant ainsi l’opinion sur la demande de sa libération. Je rappelle qu’il y a des règles et des principes qui ne peuvent être querellés par aucune loi, puisqu’ils s’adossent à la Constitution. Le régime cherche la bagarre pour faire oublier mars 2021 et pour neutraliser l’opposition avant le combat ultime contre le troisième mandat. Nous ne devons pas prêter le flanc. Nous avons le contrôle et nous gardons l’initiative. Pas de bataille de rue, mais nous pouvons mener la bataille comme dans une démocratie apaisée sur le champ institutionnel. Le parlement est le terrain tout indiqué pour arrêter les dérives de ce régime finissant. Nous y avons les moyens d’une efficacité tranchante et décisive sans même recourir, dans un premier temps, aux moyens formels de l’action parlementaire.
Pour le moment, une simple déclaration de principe condamnant les dérives et notamment l’arrestation du journaliste Baye Alé devrait suffire. L’efficacité d’une telle initiative est à la fois dans le statut et dans le nombre de signataires de la déclaration. Or, avec les députés de Yewwi, de Wallu et les trois non-inscrits (en comptant l’honorable Député, Madame le Premier ministre Mimi Touré), nous pourrons compter 83 signataires qui constituent une majorité parlementaire confirmée. Celle-ci pourrait à défaut d’une oreille attentive, prendre une autre initiative formelle et handicapante pour le gouvernement. J’entends souvent dire qu’en cas de telles initiatives, le Président pourra utiliser ses pouvoirs exceptionnels. Que nenni ! Cela n’est que tromperie. En effet, la mise en œuvre des pouvoirs exceptionnels renforce les pouvoirs de l’Assemblée nationale et des députés.
PRESENTATION DES 32 EQUIPES DU MONDIAL QATAR 2022
Coupe du monde Qatar 2022 - Groupe A : Qatar – Pays Bas – Sénégal – Equateur., A partir du 20 novembre, la planète va vivre l’un des moments les plus intenses avec la Coupe du monde organisée par le Qatar.
A partir du 20 novembre, la planète va vivre l’un des moments les plus intenses avec la Coupe du monde organisée par le Qatar. Le Sénégal qui participe pour la troisième fois (2002, 2018, 2022) va jouer dans une poule relevée. Sur le papier, le Qatar fait office de néophyte, mais devant son public, il peut se sublimer. Ce qui devrait pousser les Lions à ne pas les négliger. Les Lions devront aussi faire beaucoup attention à de grandes équipes de foot comme les Pays-Bas et l’Equateur. Notre collaborateur extérieur revient sur les équipes du Groupe A pour apprécier les atouts et les faiblesses de chacune des équipes.
QATAR Eviter le ridicule…
Pays hôte du mondial, le Qatar reste cette grande inconnue pour laquelle tout le monde se pose des questions. Quelles sont les chances réelles de l´équipe des « Al ananbi » de voir le second tour ? A en croire les dernières statistiques d´avant mondial, elles sont nulles. Le groupe dirigé par l´espagnol Felix Sanchez sur ses derniers matchs n´a pas montré de signes annonciateurs d´un outsider crédible. Malgré un niveau technique appréciable, les partenaires de Shaad Al-Sheed, l´expérimenté gardien de but, n´ont pas encore atteint le top niveau pour réaliser une Coupe du monde d´envergure.
En défense, Khoukhi Boulaem et Salman Tarek, les inamovibles centraux, accompagnés de Abdekarim Hassan et de Pedro Miguel latéral droit d´origine portugaise, ont l´avantage de se connaitre bien mais, n´offrent pas de garanties pour soutenir les assauts probables d´attaquants rompus comme peuvent l´être ceux de leurs adversaires.
Le milieu de terrain, secteur faible de l´équipe, sera composé de Karim Boudiaf, Abdoul Aziz Hatem et Ahmed Fathi. De l´avis de la plupart des spécialistes, les milieux qatariens manquent cruellement de puissance et de continuité dans le jeu. Mais jouer la Coupe du monde, qui plus est à domicile, fait pousser des ailes.
En attaque, le pays hôte du mondial a ses meilleurs atouts d´abord avec l´ailier Akram Afif virevoltant dribbleur et bon centreur capable de finir ses actions qui aura sans doute Hassan Al-Haydos le capitaine et joueur le plus capé de la sélection à droite. Dans l´axe, Ali Almoez tient la corde pour débuter face à l´Equateur.
Le sélectionneur Sanchez adepte de la philosophie de jeu espagnol mise sur une bonne conservation du ballon avec un système en 3-4-3 ou en 3-4-2-1 pour créer la surprise.
EQUIPE TYPE PROBABLE
Shaad Al-Sheed – Pedro Miguel-Abdelkarim Hassan-Boualem Khoukhi-Tarek Salman – Abel Aziz Hatem-Karim Boudiaf- Ahmed Fathi – Hassan Al Hados (cap)-Ali Almoez-Akram Afif.
PAYS-BAS
Des Oranges revigorés
Les « oranges mécaniques » finalistes malheureux de trois Coupes du monde (1974-1978-2010) semblent tenir encore une fois une équipe capable d´aller au bout. Les poulains de Louis Van Gaal, l´expérimenté entraineur appelé au chevet de la sélection aux lendemains d´un euro 21 catastrophique, semblent bien armés cette fois tant les lignes sont complètes et talentueuses.
Le 3-4-2-1 prôné par Van Gaal semble taillé sur mesure pour un effectif en pleine confiance notamment lors des éliminatoires du mondial caractérisées par deux victoires sur le voisin, rival de toujours et deuxième au classement Fifa.
Avec une défense à trois critiquée souvent pour sa lourdeur, le jeune Timber de l´Ajax apporte une bouffée de fraicheur par sa jeunesse et sa rapidité s´il est appelé à suppléer Mathias De-Light en grande difficulté à la Juventus de Turin et blessé depuis un moment. Dumfries assez performant avec l´Inter de Milan offre des garanties certaines à droite par sa capacité à défendre mais aussi à déborder et centrer. Luxe que n´offre pas son alter ego à gauche, le vétéran Danny Blind utile pour son expérience mais, coupable de fautes de concentration souvent fatales à l´équilibre de l´équipe.
Au milieu de terrain, le talent de Frankie De Jong associé à l´abattage de Berghuis est gage de sécurité et assure une qualité certaine dans la création du jeu. Les possibles présences de Marteen De Roon et du prodige Xavi Simmons milieux de rechange attestent de la qualité des « Bataves » dans ce secteur du jeu.
En attaque, l´état de forme de Memphis Depay inquiète. Cependant, des solutions fiables existent avec l´autre vétéran de l´équipe Lucas De Jong. Les autres fers de lance de l´attaque sont Bergwijn et Gakpo de véritables surdoués capables de perforer n´importe quelle défense. Reste qu´avec cette équipe de Hollande, on n´est jamais assuré de rien tant le mental fait défaut parfois.
EQUIPE TYPE PROBABLE :
Pasweer - De Light -Van Dijk – Ake – Berghuis – F.De Jong – Dumfries – D : Blind – Gakpo – Blind – Bergwjin.
SÉNÉGAL
Rêver plus grand…
Eliminés aux cartons en Russie, les « Lions » du Sénégal doivent une revanche à leurs supporteurs, même si entre les deux Coupes du monde, il y a eu cette superbe victoire au Cameroun en Coupe d´Afrique des nations.
La bande à Aliou Cisse nantie de quatre années d´expérience supplémentaires devra montrer qu´elle a beaucoup appris de l´entre deux mondiaux et fera sans doute preuve de plus de maturité face à des adversaires qui ne sont nullement des foudres de guerre. Avec Edouard Mendy et Seny Dieng très performant en club, la sérénité est de mise dans les buts.
En défense, l´expérience et la rigueur de Kalidou Koulibaly apporteront cette forme de motivation aux plus jeunes comme Abdou Diallo et Pape Abou Cisse. Contrairement à ce que beaucoup pensent, le point fort de cette équipe est de loin sa défense qui encaisse peu et fait preuve d´une bonne agressivité.
Au milieu, les taulards Idrissa Gana Gueye et Kouyaté ont encoure du peps et sauront encadrer les jeunes Lions aux dents longues et déjà acérées à l´image de Pathé Ciss nouveau venu dans la tanière qui risque de bousculer la hiérarchie. Namphalys Mendy, comme à son habitude, sera une rampe de lancement nécessaire à la mise sur orbite de fusées comme Mané et Ismaila Sarr.
La ligne offensive des « Gaindés » jusqu´alors donne des motifs de satisfaction. Sarr carbure bien en club de même que Sadio Mane qui réussit une bonne entame de saison avec le Bayern. Boulaye Dia retrouve le gout de marquer depuis son départ de Villeréal, son remplaçant au club Jackson s´est imposé comme un titulaire indiscutable sur le front de l´attaque du sousmarin jaune. La révélation de l´année en championship (D2 anglaise) Iliman Ndiaye semble être parti pour être ce dynamiteur des surfaces qui fait défaut à l´équipe nationale.
Entre doutes et espoirs, la bande à Aliou, si elle ne fait pas de complexe et tout en gardant son agressivité physique, peut créer la surprise car le Sénégal n´est jamais aussi fort que lorsque devant lui se dresse un onze supposé plus fort.
EQUIPE TYPE PROBABLE
E.Mendy – Sabaly – Diallo – Koulibaly – Jackobs – N. Mendy – I. G. Gueye. K. Diatta – I. Sarr – Boulaye – Mane.
EQUATEUR
La Tri menaçante
La sélection dirigée par Gustavo Alfaro tenace et disciplinée s´est qualifiée devant des équipes nationale de hautes factures comme la Colombie et le Chili. Après un départ tonitruant, elle a joué à se faire peur avec quatre matchs sans victoire. Le match de qualification contre l´Argentine s´est soldé par un nul salvateur.
Si les Pays-Bas et le Sénégal semblent un cran supérieur aux sud-américains, la marge est tellement petite qu´une surprise n´est pas à écarter. Puissants et disciplinés, les Jaunes –bleus ne sont pas à sous-estimer et sont capables de jouer les troubles fêtes.
Dans les buts, la concurrence sera rude avec Aleksander Dominguez nanti de ses 66 sélections et le jeune Hernan Galindez. Cependant, la préférence du coach devra aller pour le premier nommé qui n´a pas encaissé de buts lors des trois matchs de préparation.
Derrière, la présence de Piero Hincapie est inéluctable tant ses performances en club jouent en sa faveur. Dans l´axe, il sera accompagné de Felix Torres imposant depuis ses récentes sélections. Sur les côtés, Estupian de Brighton en Angleterre occupera la gauche tandis que l´intrépide Angelo Preciado se contentera de fermer la porte à droite.
C´est sans conteste au milieu que réside la force de cette sélection avec, le marathonien Moises Caicedo et Carlos Gruezo infatigable ratisseur de ballons. Souvent soutenus par le « vieux » Mendez, ils forment un trio inlassable de travailleurs n´hésitant pas à mettre le pied pour s´imposer.
Sur le front de l´attaque règne en maitre absolu l´inusable Ener Valencia. S´il a beaucoup perdu en vivacité il n´en demeure pas moins un redoutable joueur de surface. Il sera assisté de Michael Estrada, Ibarra, ou L. Campana.
EQUIPE TYPE PROBABLE
A. Dominguez – B. Castillo – Hincapie – Torres – Estupinan – M. caicedo – C. Gruezo – Mendez – R Ibarra – E. Valencia – M. Estrada.
Par Mary Teuw NIANE
LE CHOMAGE DES JEUNES, DES QUESTIONS POUR AVANCER
À chaque élection présidentielle un candidat s’est improvisé comme le sauveur. Celui qui détient la solution. En tribun hors pair, il a harangué les foules de jeunes, a demandé aux chômeurs de lever la main et a conclu en messi qu’une fois élu le chômage
À chaque élection présidentielle un candidat s’est improvisé comme le sauveur. Celui qui détient la solution. En tribun hors pair, il a harangué les foules de jeunes, a demandé aux chômeurs de lever la main et a conclu en messi qu’une fois élu le chômage des jeunes sera derrière nous. Une fois élu, les jeunes sont devenus plus nombreux à chercher l’emploi, à perdre espoir aux promesses des personnalités politiques sénégalaises. Rien de substantiel, de transformateur et d’innovant n’a été entrepris pour s’attaquer avec quelques résultats probants au chômage des jeunes. Car jusqu’à présent c’est la démarche parcellaire qui prévaut: le financement de projets, le financement de formations, etc. Sans doute par cette voie quelques milliers de jeunes ont pu acquérir un emploi mais cette démarche ne peut apporter une solution définitive au chômage des jeunes avec l’arrivée chaque année de plusieurs centaines de milliers de jeunes sur le marché de l’emploi.
La création massive d’entreprises stables, créatrices d’emplois est la solution. Comment faire pour en arriver là ? Comment susciter la naissance d’entreprises qui ne s’effondreront pas au bout de quelques mois, de quelques années ? Avons-nous une politique entrepreneuriale?. Avons-nous clairement défini les secteurs les plus favorables à la création d’entreprises et les moyens d’y créer un environnement favorable à leur naissance, à leur croissance et à leur survie? Avons-nous préparé le marché national de consommation à l’accueil de leurs produits et services? Avons-nous éduqué le consommateur à préférer consommer la production nationale même si les produits sont de plus faible qualité ?
Avons-nous bâti une culture patriotique de préférence nationale allant du Président de la République à la Sénégalaise et au Sénégalais des banlieues et des villages? Avonsnous bâti une politique des marchés publics qui instaure la préférence nationale ? En fait, les entreprises endogènes ont besoin de temps pour asseoir la qualité et de protection pour assurer leur survie. L’économie du souk n’a développé aucun pays. Sommesnous prêts à abandonner radicalement ce type d’économie de survie pour emprunter les sentiers d’une économie transformatrice porteuse d’emplois et de création de richesse.
L’entrepreneuriat moderne est intrinsèquement lié à l’incorporation de l’innovation scientifique et technologique. Avons-nous développé chez nos entrepreneurs et nos jeunes la culture de l’innovation, la capacité de s’approprier les innovations pour créer ou assurer la croissance des entreprises ? Avons-nous un dispositif de transfert de technologie pour renforcer nos entreprises ? Avons-nous une politique d’acquisition d’équipements de production pour les entreprises ? En fait la science, la technologie et l’innovation (STI) sont le cœur de la création et du développement des entreprises viables et compétitives. Dans notre pays, il y a une absence totale de culture de la science, de la technologie et de l’innovation. On fait croire aux jeunes et aux femmes qu’il suffit d’avoir une idée, un cartable ou un dossier pour être sur le chemin prospère de l’entrepreneur. Les conséquences, c’est la démoralisation de la jeunesse et des femmes. Et la création d’un un réservoir de candidats pour le départ à l’étranger. Comment dans ces conditions bâtir un écosystème entrepreneurial massif, durable et compétitif ? En fin de compte avons-nous une politique de développement industrielle? Avons-nous une politique de promotion de la production locale et du consommer local? L’emploi n’est-elle pas la résultante d’une stratégie bien pensée qui coordonne les politiques de base: éducation, formation, science, technologie, innovation, souveraineté nationale, agriculture, élevage, pêche, aquaculture, souveraineté économique, économie, financement, banques, agriculture, eau, ressources extractives et halieutiques, marchés, habitats, réseaux routiers. chemin de fer, transport maritime, commerce, marchés, marchés publics, etc.?
Ce sont des questions que je souhaite poser pour aider à avancer dans la stratégie nationale décennale de création d’emplois durables. Car, il ne faut pas se laisser abuser, le chômage se réglera dans la durée, au moins dix ans. Avec une politique ambitieuse et volontariste un horizon raisonnable peut être fixé à 2034. Essayons de réfléchir humblement, simplement, sereinement et de manière productive sur les questions essentielles qui taraudent l’esprit de nos concitoyens, chaque jour, sapent leur moral et enfin de compte sont le ferment de la perte de confiance au succès de leur projet de réussite personnelle.
Je soumets ces questions à la sagacité des experts, des compétences et des libres penseurs. Je vous souhaite une excellente journée sous la protection divine.
Mary Teuw NIANE
Par Abdourahmane DIOUF
ONZE MESURES D’UN JEU POLITICO-COMMERCIAL A SOMME NULLE
Cherté de la vie au Sénégal - C’est l’histoire d’un Coach en fin de contrat, qui essaye de participer à une dernière coupe du monde avec l’illusion de la gagner. Il semble avoir de l’inspiration tirée de son vécu dans un pays de champions.
C’est l’histoire d’un Coach en fin de contrat, qui essaye de participer à une dernière coupe du monde avec l’illusion de la gagner. Il semble avoir de l’inspiration tirée de son vécu dans un pays de champions. Mais il manque de pratique et d’anticipation qui lui auraient permis d’avoir une équipe de rêve.
Avant-match
L’approche de départ de la configuration de l’équipe ne présage pas d’un résultat positif. Des erreurs stratégiques ont été commises par le Coach, à force d’improviser.
Première erreur : C’est le président de la fédération qui fait office de directeur technique et de Coach. Il veut se donner de la visibilité sans avoir les outils d’un bon coaching. Il ne maitrise ni les règles ni les enjeux techniques. Et naturellement, il s’engouffre dans la voie d’un échec programmé.
Deuxième erreur : Aucune des onze mesures proposées par le Coach ne se projette sur une approche offensive de souveraineté à levier structurel. C’est du saupoudrage pour faire avaler des pilules du lendemain. Les effets sociaux sont éphémères et la crise est durable en perspectives.
Troisième erreur : Le onze est composé de mesures défensives qui ne favorisent aucune stratégie de prise en mains de notre économie. L’objectif du Coach est de limiter les dégâts, de brasser de l’air et de semer l’illusion d’une politique sociale.
Quatrième erreur : Le Sénégal espère gagner la bataille du mieux-être de ses populations en alignant des mesures sans audace, sans ingéniosité, sans autre prétention que de gagner du temps, tirer en longueur et espérer aller aux pénalties au bout du bout de la nuit.
Le onze du coach aurait pu être parfait. Nous aurions pu gagner le match. Mais nous ne la gagnerons pas avec une telle approche. Tant de talents gâchés. Tant d’illusions perdues. Il aurait juste fallu que le coach comprenne les dimensions offensives et défensives des politiques commerciales, pour mieux ajuster son équipe et ses consignes.
Chroniques d’un coaching populiste à la veille d’une compétition perdue d’avance.
1. LE RIZ
Comme gardien de but Ce n’est pas étonnant que le riz soit classé comme gardien de but. C’est notre pilier central. Sans le riz comme gardien, nous n’avons aucune possibilité de gagner un match. Sauf que notre gardien de but est doué dans l’art de se trouer. Il a de beaux atours. Il a aussi une si belle présentation au point de devenir patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais il ne donne aucune assurance sur sa disponibilité. Il n’est ni sûr ni souverain. Et il cédera toujours devant les assauts indiens et pakistanais. Notre gardien est un talent importé à l’allégeance nationale improbable. Il servira toujours sa patrie originelle en cas de troubles du marché. Il n’est pas fiable. La baisse globale de 50 francs consentie est un aveu d’échec, une mesure sociale minimaliste et une subvention du contribuable sénégalais qui ira enrichir nos amis asiatiques.
2. L’HUILE DE PALME
Comme latéral droit Classée comme latéral, elle est placée sur le couloir droit inférieur comme un bouche trou. Elle sait qu’elle n’est pas indispensable à l’équipe. A d’autres moments de lucidité commerciale, nous avons tenté de la protéger pour en faire un vrai talent local. La manœuvre n’a pas abouti. L’huile de palme restera à sa place. Elle ne prendra aucun risque. Elle sait qu’elle fait partie du onze. Mais que personne ne se délectera ni ne désolera de sa présence. Les 100 francs de baisse la concernant sont anecdotiques. L’Etat les récupérera ailleurs à notre insu.
3. LES FRAIS SCOLAIRES ET UNIVERSITAIRES
Comme latéral gauche Classés comme latéraux, ils sont placés dans le couloir droit inférieur. L’Etat connait leur force et leur vulnérabilité. Il les met devant le redoutable adversaire du déficit de capital humain. Si ce couloir n’est pas bien fermé, il n’y pas d’avenir pour le pays. C’est un couloir stratégique avec un enjeu vital. Ils sont autorisés à monter et à se montrer plus offensifs. Ils auraient pu gagner le match, à eux seuls. Mais ils n’y arriveront pas. Les efforts sont mal répartis entre l’apport financier de toute la communauté (public) et les efforts privés demandés sans mécanisme compensatoire. Ils sont instrumentalisés de sorte à s’opposer à leurs propres coéquipiers. Le Coach change les règles en cours de jeu et se fourvoie. Ces latéraux là sont en forme, mais risquent de relâcher leurs efforts à cause des consignes un peu trop frustrants d’un coach en mal d’inspiration.
4. LE LOYER
Comme défenseur central (Stoppeur) Le loyer est le défenseur central atypique. Il est toujours présent et tout le monde en parle. Son âge avancé alterne les faiblesses de sa vieillisse et les forces de son expérience. Le coach n’imagine pas un instant le mettre sur le banc, même s’il ne le rassure jamais. Il sera toujours présent. Toujours constant dans ses crises. Toujours anxiogène. Il est dans le match de par son nom, pas pour ses performances. L’équipe dirigeante sait que son défenseur central de loyer ne respectera aucune consigne. Il est là pour frustrer son monde et renvoyer à son équipe l’image de ses propres turpitudes. Il ne gagnera pas de match. Il n’en pas la vocation. Mais il offrira toujours du spectacle aux amateurs de foot du dimanche. C’est déjà cela de gagner.
5. Le SUCRE
Comme défenseur central (Libéro) Le sucre est le défenseur central, libéro de son équipe, tour de contrôle de tous les espoirs. Mais il ne s’assume jamais. 52 ans de pseudo-stratégies de positionnement qui ne profitent jamais au collectif sénégalais. Toujours à bout de souffle. Souvent en détresse au point de tendre la perche à l’équipe adverse. Souvent en bisbilles avec ses partenaires locaux qu’il est censé abreuver. Jamais dans le tempo du match. Le sucre sénégalais, dans sa configuration actuelle ne nous fera pas gagner le match. Le changement dont il devrait faire l’objet est si tardif, si hésitant que lui-même joue freins en mains. Il ne renonce ni n’ose. Il est statique et nous fait toujours prendre des buts de dernière minute. Les 25 francs de baisse procèdent de la volonté de maintenir un statu quo non assumé. Ils laisseront percevoir un petit soupir qui s’estompera dans un délai très court.
6. FER LOCAL OU IMPORTE
Comme milieu défensif Milieu défensif, Il est le remplaçant indésirable qui finit par entrer en jeu à cause des nombreuses blessures sur le terrain. Il peut être national ou importé. Patriote ou dissident. Il est le prototype du bouche trou dont on oublie jusqu’au nom. Le coach ne sait plus si son fer est sénégalais ou indien, chinois ou turque. Il n’a jamais de stratégie pour lui. Pas de consigne claire. Il ne légifère que pour les plus offrants, au mépris des enjeux nationaux, du maillot et de l’hymne national. Notre fer local ou importé devrait être un milieu de terrain tampon, offensif ou défensif en fonction des politiques industrielle et commerciale nationales. Il devrait être dans la peau du joueur multitâches qui oriente le sens du jeu en fonction des stratégies de l’adversaire. Mais en fin de compte, il sera le joueur désorienté qui finira par marquer contre son camp, par la faute d’un mauvais coaching.
7. L’OIGNON
Comme milieu offensif C’est le milieu offensif par essence. Le joueur chéri de l’équipe qui est sorti du centre de formation et qui fait la fierté de toute l’équipe. Il est adulé par tous. Il joue tous les matchs, amicaux comme officiels. Il est dans toutes les sauces. Son positionnement stratégique sur le terrain a témoigné de rare fois de la posture patriotique du Coach. L’oignon sénégalais est protégé en cas de nécessité. L’oignon importé n’a droit de cité tant que l’oignon local est en forme. Cela a fonctionné pendant longtemps, jusqu’à ce que les agents de l’oignon importé n’en fassent un joueur délocalisé à essence nationale. Ce joueur jadis performant n’a plus d’identité propre. Il erre sur le terrain sans orientation tactique connue. Il continuera ainsi à errer avec la certitude de rester dans toutes les sauces. Sans saveur ! Les baisses de 100 à 200 Francs qui lui sont appliquées sont la collation de mi-temps qui lui permettront de reprendre la seconde période avec un peu plus de fraicheur, pour mieux s’effondrer dans le money time.
8. La POMME DE TERRE
Comme milieu défensif Elle complète le milieu de terrain comme demi défensif. Elle sait pouvoir appuyer l’oignon, mais n’a ni sa notoriété ni son apport. C’est le joueur aux fulgurances gastronomiques intempestives, sans être dans le quotidien vital de l’équipe. Il pourra se permettre d’être transparent sans impact réel sur le résultat final. C’est le joueur qui marquera le cinquième but si son équipe mène déjà par quatre à zéro et il sauvera un but sur la ligne quand son équipe a déjà perdu par 3 à zéro. Il sait qu’à son poste, son coach a renoncé à toute ingéniosité. La baisse de 200 Francs ne changera rien au cours du match. Notre pomme va connaitre son petit intervalle de gloire avant de revenir à son terne quotidien de trompe-faim.
9. L’ALIMENT DE BETAIL
Comme avant-centre Il est censé être notre avant-centre, serial buteur décisif et indispensable. Mais de par sa posture, il n’est pas buteur, mais passeur. Il ne nous nourrit pas. Il nourrit ceux qui nous nourrissent. Il faut être subtil pour comprendre son impact. Mais le coach ne l’a pas mis en position d’avant-centre par subtilité. Il l’y a placé par mégarde, en confondant la cause et l’effet. Il ne nous fera pas gagner le match. Il n’en a pas la vocation. Il maintiendra l’illusion d’une chaine de valeur maitrisée, lors même que le bétail nourri ne fait l’objet d’aucune politique publique de souveraineté. On gère l’intendance en attendant la prochaine Tabaski. Et tout le monde s’en accommodera. Les 200 Francs de baisse sont pour la galerie. Aucun but ne sera marqué. Le match sera terne et ennuyeux. Et le tout est à l’avenant !
10. La VIANDE DE BŒUF
Comme attaquant droit La viande bœuf est notre attaquant droit. Un ailier qui sait qu’il pourra toujours se recentrer. Elle est censée pourvoir en ballons son avant-centre dans le jeu. Mais ça, c’est seulement à l’entrainement, quand le coach est encore lucide et ne cède pas aux pressions circonstancielles. Dans le vrai de match et pour les jours de devoir de victoire, le coach fera tout à l’envers. L’aliment ne nourrira pas le bœuf. C’est le bœuf qui viendra à sa rescousse. L’ailier ne va pas donner le ballon à son avant-centre. Il tentera des dribbles fofolles qui le mèneront en dehors du terrain. Et il ira délecter les ramasseurs de balles. La viande de bœuf garde son statut. Elle ravit nos familles aisées. Mais elle est devenue folle par les errements d’un coaching défaillant. C’est la vache folle de l’équipe. Le rabais de 200 Francs n’y changera rien.
11. La VIANDE DE MOUTON
Comme attaquant gauche Elle est notre attaquant gauche. Un autre ailier qui s’ignore. Pire, elle subit les mêmes errements que son coéquipier de droite qui s’étonne de nourrir ceux qui devaient le nourrir. Contrairement au bœuf, le mouton ne fera aucun effort. Il ratera dix milles occasions de rassasier la masse, mais sera au centre de toutes les attentions une fois par année. Son déficit de consommation quotidienne sera compensé par la ruée massive conjoncturelle qui lui assure son prestige. Il ne se destine pas aux gourmets. Il s’offre aux gourmands. Cet ailier se donne le droit d’être nul à tous les instants, pourvu qu’il marque le but en or dans le money time. Les 200 francs de baisse seront capitalisés pour servir à la dépense unique lointaine programmée de la Tabaski. C’est le destin de l’ailier qui marque un but par saison.
Debriefing
Ce match est perdu d’avance. La compétition ruinée. Mais nous gardons l’espoir qui nous fait vivre. Dans quelques jours, une autre compétition commencera. Avec de vrais joueurs, Un vrai coach, des consignes claires et une légitimité à s’essayer à de nouvelles conquêtes. Nos lions du football nous combleront. Je l’espère. Ils présenteront la meilleure version de notre pays à la face du monde. Nos prières les accompagnent.