MATCHS AMICAUX, ALIOU CISSÉ ET LA TENTATION D’UNE DÉFENSE À TROIS
En direction des matchs amicaux Sénégal / Bolivie, du 24 septembre, en France, et Iran / Sénégal, du 27 septembre, en Autriche, les Lions du Sénégal sont en regroupement à Orléans.
En direction des matchs amicaux Sénégal / Bolivie, du 24 septembre, en France, et Iran / Sénégal, du 27 septembre, en Autriche, les Lions du Sénégal sont en regroupement à Orléans. Le sélectionneur de l’équipe nationale A du Sénégal, Aliou Cissé, a mis à profit la deuxième séance d’entraînement, pour revoir certains systèmes de jeu. Il songerait ainsi à expérimenter une défense à trois, surtout avec les centraux dont il dispose en ce moment : Kalidou Koulibaly, Abdou Diallo, Pa Abou Cissé, Formose Mendy, Moussa Niakhaté (out pour le premier match amical) ou encore Cheikhou Kouyaté.
Ainsi, le Sélectionneur a expliqué, revenant sur l’objectif du stage, « qu’on travaille par rapport à l’adversaire. Maintenant, au-delà de l’adversaire, c’est surtout nous concentrer sur ce que nous faisons » dont le système à préparer. Avant d’ajouter : « Les systèmes 3-4-3, 5-3-2, etc. On les avait déjà essayés. Notre système, tout le monde le connaît. Aujourd’hui, notre système favori, c’est 4-4-2 ou 4-3-3. On a des joueurs capables de jouer ces profils-là. On a gagné la Can (Coupe d’Afrique des nations), en jouant dans ces systèmes-là. Parce que j’ai envie de dire qu’on a plus de certitude en réalité dans ces systèmes-là. Le 4-4-2 nous a permis de marquer beaucoup de buts dans les moments où on a joué avec Krépin (Diatta) et Ismaïla (Sarr) sur les côtés et Boulaye (Dia) et Sadio (Mané) devant. Cela nous a donné de l’équilibre et beaucoup d’allant dans ce système-là ».
Il indique, pour finir, que « maintenant, on va à la Coupe du monde. Les mentalités sont différentes. C’est autre chose. Le Sénégal est moins favori qu’à la Can. Le 5-3-2, on est en train d’évoluer là-dessus. Notre dernier match contre le Rwanda, les 15 dernières minutes, on a évolué sur ce système. C’est vrai que ce n’est pas notre système préférentiel. Cet après-midi (ndlr : mercredi après-midi), vous avez bien vu qu’il y a une équipe qui a évolué comme ça. Cela ne veut forcément pas dire qu’on va commencer dans ce système-là. Mais je pense qu’en cours de match, c’est un système qui pourrait arriver. Comme je l’ai dit, on a un peu de temps pour pouvoir le travailler. L’objectif de ce stage-là, c’était de pouvoir revenir dans ce système-là ».
RENTREE SCOLAIRE, KOLDA EN CARENCE
Le département de Kolda (sud) enregistre un déficit de 119 enseignants et de 12.000 tables-bancs à quelques jours de la rentrée scolaire 2022-2023, a appris l’APS jeudi, de l’Inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF), Birane Tine.
Kolda, 22 sept (APS) – Le département de Kolda (sud) enregistre un déficit de 119 enseignants et de 12.000 tables-bancs à quelques jours de la rentrée scolaire 2022-2023, a appris l’APS jeudi, de l’Inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF), Birane Tine.
"Nous avons pour le moment un déficit de 119 enseignants et de 12000 tables-bancs, malgré les efforts consentis par l’Etat parce que nous attendons une dotation de 2235 tables bancs", a-t-il déclaré.
L’Inspecteur Birane Tine s’entretenait avec des journalistes à l’occasion d’un Conseil régional de développement (CRD) consacré à la rentrée scolaire 2022-2023.
La rentrée scolaire de l’année académique 2022-2023 est fixée au 3 octobre pour le personnel enseignant et au 6 pour les élèves.
’’Nous avons déjà enregistré 808 tables-bancs parmi la dotation de 2235 tables-bancs qui a permis de passer d’un déficit de 14366 tables-bancs à 12.000 tables-bancs", a-t-il dit.
L’IEF a toutefois assuré que ces "difficultés ne peuvent pas empêcher la rentrée scolaire", soulignant que "l’essentiel, c’est être prêt à les affronter afin d’inverser la tendance".
Les écoles ’’ne sont pas totalement prêtes’’, mais ’’nous sommes en train de créer les conditions d’une bonne rentrée scolaire parce que ce sont les mesures qui sont prises ici qui vont permettre de les apprêter", a-t-il souligné.
"Nous sommes encore à quatorze jours de la rentrée scolaire, donc je crois que par rapport à l’apprêtement des écoles, ça doit pouvoir se faire avant le 6 octobre prochain", a-t-il dit.
LOUGA FIXE LE PRIX DU CIMENT
Le Conseil régional de la consommation (CRC) de Louga a fixé jeudi les nouveaux prix du ciment après une concertation avec les acteurs.
Louga, 22 sept (APS) - Le Conseil régional de la consommation (CRC) de Louga a fixé jeudi les nouveaux prix du ciment après une concertation avec les acteurs.
L’adjoint au gouverneur de Louga, chargé du développement Daouda Sène, a présidé la rencontre du CRC, en présence des acteurs concernés par l’homologation des nouveaux prix du ciment.
Pour les départements de Louga et Kébémer, le prix plafond de la tonne de ciment est fixé à 77.000 francs CFA. Le sac de 50 kg est vendu à 3.850 francs CFA.
Concernant le département de Linguère, le prix plafond de la tonne de ciment est fixé à 78.000 francs CFA et le sac de 50 kg cédé à 3.900 francs CFA.
Les participants à la réunion ont recommandé l’affichage des prix dans les lieux de vente.
Le ministère du Commerce a fixé et homologué les nouveaux tarifs du ciment. Le prix de la tonne sortie usine est désormais fixé à 67.000 francs CFA. Le prix distributeur (prix commerçant) est arrêté à 73.000 francs CFA.
LUTTE CONTRE LE PALU, LE VIH ET LA TUBERCULOSE, LA STAGNATION DES FINANCEMENTS INQUIÈTE
Le fonds mondial de lutte contre le paludisme visait 18 milliards de dollars US pour son prochain cycle de financement de 3 ans. En l’état, 14,25 milliards de dollars US ont été mobilisés. Ce qui « met en péril l’objectif visé…
Le fonds mondial de lutte contre le paludisme visait 18 milliards de dollars US pour son prochain cycle de financement de 3 ans. En l’état, 14,25 milliards de dollars US ont été mobilisés. Ce qui « met en péril l’objectif d’obtenir suffisamment d’investissements » pour « sauver 20 millions de vies supplémentaires du paludisme, du VIH et de la tuberculose », alerte la Directrice Générale par intérim du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, Dr Corine Karema.
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a annoncé que sa septième conférence de reconstitution des ressources, organisée à New York, aux États-Unis, par le président Biden, a permis de collecter un total de 14,25 milliards de dollars US. Le communiqué reçu à Emedia précise que d’autres promesses sont attendues au cours des prochaines semaines.
Le document ajoute que le gouvernement américain a promis 6 milliards de dollars supplémentaires, pour mettre fin aux trois maladies, dont le paludisme, tout en remerciant l’ensemble des donateurs et des gouvernements qui ont reconnu « la gravité de la situation » et ont « considérablement augmenté leurs engagements », notamment le Canada, la Commission européenne, la France, l’Allemagne et le Japon.
En revanche, le partenariat, tout en se félicitant « de l’augmentation significative » des contributions d’un certain nombre de pays endémiques du paludisme, et reconnaissant qu’il s’agit « d’une période économiquement difficile », a annoncé que les investissements annoncés aujourd’hui sont inférieurs à l’objectif de 18 milliards de dollars US que s’est fixé le Fonds Mondial pour son prochain cycle de financement de 3 ans. Ce qui, s’inquiète-t-il, « met en péril l’objectif d’obtenir suffisamment d’investissements » pour « sauver 20 millions de vies supplémentaires du paludisme, du VIH et de la tuberculose. »
En 2020, la maladie a causé 627 000 décès, soit 69 000 de plus que l’année précédente
Aussi, « le Fonds mondial étant l’une des principales sources de financement de la lutte contre le paludisme dans le monde, le Partenariat RBM et la communauté mondiale de la lutte contre le paludisme s’inquiètent de l’impact que pourrait avoir le fait de ne pas combler le déficit actuel », alerte le document. Lequel ajoute que le Partenariat RBM continuera à « plaider en faveur des communautés touchées par cette maladie. »
« Nous félicitons le gouvernement des États-Unis pour son leadership, ainsi que tous les donateurs qui ont contribué à la reconstitution record d’aujourd’hui - cet argent permettra de sauver des milliers de vies du paludisme, a plaidé la Directrice Générale par intérim du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, Dr Corine Karema. Cependant, nous sommes préoccupés par le fait que le total des promesses de dons d’aujourd’hui n’a pas encore atteint l’objectif que le Fonds Mondial s’était fixé pour remettre la lutte contre le paludisme en avant. Ce financement est vital - non seulement pour fournir des programmes de sauvetage du paludisme, mais aussi pour renforcer la résilience des systèmes de santé de manière plus générale et contribuer à nous protéger des futures pandémies."
Elle ajoute : « aujourd’hui, la lutte contre le paludisme se trouve à un stade précaire. En 2020, la maladie a causé 627 000 décès, soit 69 000 de plus que l’année précédente, en partie attribuées à la pandémie de COVID-19. L’impact de la stagnation des financements, des urgences humanitaires, ainsi que les menaces croissantes de la résistance aux médicaments et aux insecticides, ont encore affecté notre capacité à progresser. » Avant de poursuivre : "nous appelons les gouvernements, les philanthropes, le secteur privé et les pays endémiques qui ne se sont pas encore engagés à faire un pas en avant et à s’engager. Le temps est compté pour que les gouvernements s’engagent - chaque dollar compte vraiment pour sauver des vies. Il n’est pas trop tard pour que les gouvernements, en particulier ceux qui ont déjà fait preuve d’un tel leadership et d’un tel engagement en faveur de la santé mondiale, agissent. Les pays où le paludisme est endémique dans le monde entier nous regardent et nous attendent. »
Le communiqué souligne que la reconstitution des ressources du Fonds Mondial « est essentielle aux efforts de lutte » contre le paludisme car elle permet « de mobiliser et d’investir des fonds pour le financement de programmes de lutte contre le paludisme dans 94 pays. Le Fonds Mondial a estimé qu’un Fonds Mondial entièrement reconstitué permettrait : De réduire les cas de paludisme de 66 %, soit de 239 millions en 2020 à 81 millions en 2026, d’augmenter la couverture des moustiquaires imprégnées d’insecticide en Afrique de 43 % en 2020 à 52 % en 2026, de traiter 550 millions de cas de paludisme grâce aux systèmes du secteur public entre 2021 et 2026, et d’éliminer le paludisme dans 6 pays supplémentaires d’ici 2026.
LA GUINEE ET LE MALI DANS LE VISEUR DE LA CEDEAO
Un sommet de la Cédéao très attendu se tient jeudi 22 septembre en fin de journée à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Convoqué par la présidence bissau-guinéenne, il sera essentiellement consacré aux situations en Guinée et au Mali…
Un sommet de la Cédéao très attendu se tient jeudi 22 septembre en fin de journée à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Convoqué par la présidence bissau-guinéenne, il sera essentiellement consacré aux situations en Guinée et au Mali, sources de tensions entre l’organisation régionales et les deux capitales.
En fin de compte, le sommet extraordinaire de la Cédéao va être l’événement africain de cette Assemblée générale de l’ONU. Il a été voulu avec insistance par la présidence bissau-guinéenne et il se tiendra dans un bâtiment adjacent aux Nations unies, en fin d’après-midi.
À l’agenda, selon le président de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo : « le réexamen de la situation en Guinée et Mali », source de tensions entre l’organisation régionale et les deux capitales.
Car si le président en exercice de l’organisation a exprimé sa satisfaction envers la transition au Burkina Faso – qui dit-il « respecte la feuille de route » convenue avec la Cédéao -, il n’en va pas de même avec les autorités de transition de Guinée et du Mali. C’est pourquoi il a voulu ce sommet extraordinaire de New York.
De « lourdes sanctions » sont « sur la table »
Ce sera l’occasion pour l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi, médiateur de la Cédéao, de briefer les chefs d’État sur sa récente mission à Conakry, fin août : celui-ci devrait lister les points d’accord et de désaccord avec les autorités de la transition guinéenne et faire des recommandations à Conakry et aux États membres.
Le désaccord majeur porte sur la durée de la transition. Pour le président Embalo, les 24 mois convenus ne sont « pas négociables » et l’hypothèse de « lourdes sanctions » est « sur la table ».
S’agissant du Mali, le point de crispation est la question des 46 soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet, dont la Côte d’Ivoire demande la libération immédiate. Mais aussi l’application du chronogramme établi à Accra au mois de juillet, en même temps que la levée des sanctions frappant Bamako et devant « conduire à des élections et au rétablissement d’un régime civil » d’ici 2024. Avec Rfi
L'ART DE MANQUER LA CIBLE
Le régime de Macky Sall a toujours accusé sa communication, sanctionné les responsables, pour justifier ses échecs. Le dernier remaniement a vu d'importants changements dans ce domaine. Décryptage avec le journaliste-chroniqueur Abdoulaye Cissé
De Latif Coulibaly à Yoro Dia, en passant par Souleymane Jules Diop, Abou Abel Thiam, Mamadou Tounkara, El Hadji Hamidou Kassé, Seydou Guèye, le régime du Président Sall a toujours accusé sa communication, sanctionné les responsables, pour justifier ses ‘’échecs’’. Lors du dernier remaniement, des changements importants ont été enregistrés dans ce domaine. Décryptage avec le journaliste-chroniqueur Abdoulaye Cissé.
C’est en des termes assez pathétiques que le président de la République, Macky Sall, déplorait il y a quelques jours le déficit de reconnaissance des Sénégalais. Magnifiant ses œuvres pour Touba où les électeurs n’ont presque jamais voté pour lui, depuis 2012, le président de la République regrettait le manque d’encouragements. ‘’Quand quelqu’un travaille bien, la moindre des choses c’est de l’encourager. Cela aide à persévérer. Malheureusement au Sénégal, les gens sont très prompts à critiquer. On n’y peut rien, on l’accepte. Ce que je puis vous assurer, c’est que tout ce que je dois faire pour Touba, je continuerai à le faire. Rien ni personne ne peut le changer, parce que c’est mon devoir en tant que Président, mais aussi pour Serigne Touba’’, déclarait le Président un tantinet amer.
Mais pourquoi si peu d’adhésion et d’engouement pour ‘’toutes’’ ces réalisations pour lesquelles l’auteur lui-même semble s’émerveiller et s’enorgueillir ? Est-ce un échec ou une incompétence des responsables chargés de la Communication du régime ? Serait-ce plutôt dû à une certaine ingratitude des Sénégalais ? A chaud, dans son commentaire à Touba, Macky Sall semblait plutôt pencher pour la seconde hypothèse. Mais, avec le recul, il a peut-être été amené à réfléchir sur l’autre option. C’est peut-être des défaillances au niveau de la Communication qui, du reste, a toujours été incriminée. Une chose est sûre, à la faveur du dernier remaniement ministériel, un énorme coup de balai a été apporté à la Com. présidentielle et gouvernementale. Les deux principaux meneurs, Seydou Gueye pour la Présidence, Oumar Guèye pour le Gouvernement, ont été sortis et remplacés par d’autres profils, en l’occurrence Yoro Dia pour la Présidence et Abdou Karim Fofana pour le Gouvernement.
De Yoro Dia, le chroniqueur de la TFM Abdoulaye Cissé disait ceci dans son jàngat d’hier : ‘’Je serai surpris qu’il soit quelqu’un qui va au front. Il risque d’être un Goebbels –ce n’est pas méchant quand je le dis- un propagandiste. A la différence d’un El Hadji Kassé qui est plus un idéologue de la Communication, lui va se présenter en stratège ; quelqu’un qui est plus dans les intrigues. Encore une fois ce n’est vraiment pas péjoratif. La finalité pour lui est de réussir la mission qui lui a été confiée et pour laquelle il est payé. S’il réussit sa propagande, son employeur est content, peu importe la manière.’’
A en croire le journaliste de GFM, entre Seydou Gueye qui part et Yoro Dia qui arrive, il y a une nette différence, aussi bien dans le style que dans le parcours. Et la comparaison au propagandiste allemand semble loin d’être fortuite. Selon Monsieur Cissé, il va surtout ‘’essayer de faire dire…’’. Et dans ce registre, c’est surtout la presse qui a intérêt à faire attention. Le journaliste chroniqueur prévient : ‘’Dans ce rapport entre le communicant qui a un objectif et le journaliste, le communicant va toujours essayer d’établir un rapport de domination, d’avoir l’avantage dans ce rapport de force. Quitte parfois à user de moyens déloyaux pour discréditer le journaliste.’’ Un journaliste averti en vaut en tout cas plusieurs.
En sus de la Présidence, le Macky Sall a aussi opéré des changements, en ce qui concerne la communication du Gouvernement. Porté jusque-là par le désormais ancien ministre des Collectivités territoriales, Oumar Guèye, dont la grande innovation avait été ‘’Le Gouvernement face à la presse’’, cette communication reposera désormais sur les épaules de l’ancien ‘’ministre des réseaux sociaux’’ Abdou Karim Fofana, dont le retour dans ce contexte est loin d’être anodin.
Si Yoro Dia de la Présidence peut user de la confraternité pour avoir des entrées dans les médias, lui n’est pas journaliste mais a pu disposer de solides soutiens dans le milieu de la Presse, en plus de sa proximité avec beaucoup de figures qui jouissent d’une certaine présence les réseaux sociaux, notamment des activistes. A tel enseigne qu’à un moment, quand il était au cœur du régime, certains l’accusaient d’être le commanditaire de plusieurs faux-comptes pro-régime. Que sont devenus ces comptes et amitiés ? Va-t-il les réactiver pour faire face à la prédominance de l’opposition, particulièrement de Pastef dans les RS ? Qu’adviendra-t-il du Gouvernement face à la presse, innovation de taille de son prédécesseur et belle tribune pour vendre les réalisations du Gouvernement ? Les jours qui viennent seront à coups sûrs édifiants sur la nouvelle stratégie du Président Sall.
Les raisons de l’échec
Selon le jàngat d’Abdoulaye Cissé, trois raisons pourraient principalement expliquer l’échec supposé de la Communication présidentielle. Souvent, l’on accorde beaucoup d’importance sur le contenant, moins sur le contenu. ‘’Il y a des choses que même un sorcier ne saurait défendre. Or, eux, ils pensent que le communicant a l’obligation de tout faire pour que tout puisse passer comme lettre à la poste, que tout soit lisse. Si le produit n’est pas bon, il sera difficile pour le communicant de le vendre…’’, fait-il remarquer non sans préciser que la Communication n’est pas une panacée.
Aussi, le journaliste avertit ceux qui pensent que la communication, c’est d’être hyper présent dans le landerneau médiatique. ‘’Certains pensent qu’ils ont réussi leur mission, quand ils parviennent à faire parler de leur client ou de ses actions partout dans les médias ; que les journalistes puissent en dire du bien. La communication est bien plus complexe que ça. Le tout n’est pas : rapport avec les médias. Dans les grandes agences, on est surtout dans le lobbying, dans les grandes publications des grands magazines… Mais ici, ça compte au nombre de clics, au nombre de Unes, d’invitations sur les plateaux…’’
Même s’il n’est pas pionnier de la pratique, Wade ayant eu son Chérif Elvalide Sèye, Macky Sall lui a donné une autre ampleur. Depuis son arrivée au pouvoir, les journalistes ont toujours été au cœur de la communication de son régime. Cela avait commencé avec Abdou Latif Coulibaly et n’avait pas toujours bien tourné. Il y a également eu Abou Abel Thiam, Souleymane Jules Diop ; Mamadou Thiam ; Mamadou Tounkara, en sus d’El Hadj Hamidou Kassé, jusqu’à Yoro Dia aujourd’hui. Seul Seydou Guèye semble avoir résisté à cette règle. Tous semblent partager ce dénominateur commun de ne pas satisfaire aux exigences de leur mentor. Du coup, le département de communication est devenu celui des plus instables.
L’autre grande raison de cet échec, de l’avis du chroniqueur de la TFM, c’est la suivante : ‘’C’est difficile de porter la parole de quelqu’un avec qui on n’échange pas sur les sujets. Sur bien des questions, on n’a vraiment pas cette impression que le Président échange avec ses conseillers. On ne peut gérer convenablement la Com de quelqu’un, sans être au fait de ce qu’il veut. Nous avons des exemples patents que le PR ne partage pas… C’est le cas, par exemple, quand il s’est agi de défendre la suppression du poste de PM ; on peut également citer l’affaire Petrotim…’’.
Au-delà de ‘’Goebbels’’ et du ‘’ministre des réseaux sociaux’’ qui font leur grande première dans la coordination de la communication présidentielle et gouvernementale, le chef de l’Etat pourrait également compter sur son Premier ministre réputé ‘’ami’’ des médias, mais aussi et surtout, sur sa toute nouvelle recrue, la ministre de l’Economie Oulimata Sarr, qui dispose de plusieurs amitiés chez les activistes et autres ‘’influenceurs’’. Les semaines et mois à venir vont pouvoir édifier sur le caractère gagnant ou non de la toute nouvelle tactique présidentielle.
NOUVEL EPISODE D'UN PROCÈS CONTRE L’INDUSTRIE DE LA FARINE DE POISSON
La longue lutte contre l’industrie de farine et de l’huile de poisson en Afrique de l’Ouest semble avoir atteint, aujourd’hui, une nouvelle étape.
La longue lutte contre l’industrie de farine et de l’huile de poisson en Afrique de l’Ouest semble avoir atteint, aujourd’hui, une nouvelle étape. Comme le souligne un communiqué de Greenpeace Afrique parvenu à Emedia, c’est un groupe de femmes transformatrices de poisson, de pêcheurs artisans et d’autres habitants de la ville de Cayar qui ont entamé une procédure judiciaire contre l’usine de farine de poisson qui, selon eux, constitue une grande menace à leur droit à un environnement sain, d’autant plus que selon le texte, l’unité industrielle pollue l’air et la principale source d’eau potable de la ville.
Le collectif Taxawu Cayar qui est à l’initiative du procès, a annoncé que la société espagnole Barna a vendu ses parts de l’usine de Cayar à l’équipe de gestion locale, à la suite d’une campagne soutenue par les communautés et les organisations de la société civile.
Cette nouvelle situation intervient alors que Greenpeace Afrique révèle, toujours selon le communiqué, qu’un rapport du groupe de travail de la FAO confirme que les principales espèces de poissons ciblées par l’industrie de farine et d’huile de poisson sont "surexploitées" et que "l’épuisement des stocks de petits pélagiques côtiers constitue une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire" en Afrique de l’Ouest. Les représentants des communautés côtières et Greenpeace Afrique ont déjà mis en garde sur l’impact négatif du déclin des stocks de poissons sur les moyens de subsistance des 825 000 personnes au Sénégal qui tirent leurs revenus de la pêche.
Ainsi, toujours selon notre source, un grand nombre de résidents de Cayar se sont rassemblés au Tribunal de Grande Instance de Thiès ce jeudi matin, pour montrer leur soutien au collectif face à l’injustice que constitue l’usine de farine de poisson. Toutefois, les avocats de la défense ont demandé au juge et obtenu l’ajournement du procès jusqu’au 6 octobre. Ce que Maty Ndao, une transformatrice de poisson de Cayar et membre du collectif Taxawu Cayar, tente de justifier. "Il semble que les propriétaires de l’usine aient besoin de temps pour trouver des excuses. Mais nous sommes prêts, les preuves scientifiques dont nous disposons révéleront au monde entier qu’ils ont enfreint la loi. Le fait que les anciens propriétaires s’enfuient après que nous ayons protesté contre eux nous rend encore plus déterminés dans notre combat. Ils polluent la terre, l’eau potable et détruisent la mer. Notre ville est empestée d’une terrible odeur nauséabonde. La santé de nos enfants et notre capacité à gagner notre vie sont en jeu. C’est pourquoi nous n’abandonnerons jamais", explique-t-elle.
Une détermination que Maître Bathily, avocat du Collectif, comprend très bien. Pour la robe noire, "les procès de ce type sont rares dans notre pays, voire dans la plupart des pays africains. C’est un moment historique pour nos institutions de protéger les droits environnementaux des communautés locales lorsque ceux-ci sont violés par des entreprises qui ne sont mues que par le profit". Il reste convaincu que "l’usine a enfreint à plusieurs reprises le code de l’environnement et l’étude d’impact réalisée avant son ouverture présente clairement d’énormes lacunes."
Il s’agit d’une position confortée par les arguments du scientifique. Car pour le Dr Aliou Ba, responsable de la campagne Océans de Greenpeace Afrique, "les usines de farine de poisson comme celle de Cayar se permettent de priver les populations locales de leur poisson et de l’exporter sous forme de farine et d’huile en Europe et en Asie pour nourrir des animaux. Elles concurrencent les marchés locaux de consommation, poussent les acteurs de la pêche à la faillite et privent les ménages sénégalais de poisson abordable pour leur subsistance". Dr est convaincu que "cette façon inhumaine de faire des affaires sur le dos des communautés locales sape la sécurité alimentaire de plusieurs millions de personnes et il est temps que cela s’arrête car elle ne profite qu’aux pays riches."