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7 août 2025
DES MIDTERMS ÂPREMENT DISPUTÉES
René Lake revient évoque sur VOA, les premiers chiffres du scrutin américain de mi-mandat marqués par des résultats serrés, surtout dans certains États clés. Au grand dam des Républicains qui espéraient une vague rouge
Les élections de mi-mandat devaient lui ouvrir un boulevard pour lancer sa candidature à la présidentielle de 2024. Au lieu de cela, la soirée électorale a été décevante pour Donald Trump, qui voit son principal rival républicain galvanisé par les résultats.
L’ancien président, qui s’est personnellement impliqué durant la campagne, rêvait d’une victoire écrasante de ses poulains avant sa «très grande annonce» promise la semaine prochaine — sa possible candidature présidentielle.
Mais la «vague rouge» annoncée n’a pas déferlé, bien que les républicains soient partis pour arracher — d’une courte tête — la majorité à la Chambre des représentants. Le contrôle du Sénat reste lui très incertain.
«Si par certains aspects l’élection d’hier a été quelque peu décevante, de mon point de vue personnel, ça a été une grande victoire», a soutenu Donald Trump mercredi sur son réseau Truth Social.
Il n’empêche que la victoire la plus éclatante côté conservateur a été celle de Ron DeSantis, triomphalement réélu gouverneur de Floride. Or, il s’agit du plus solide adversaire potentiel de Donald Trump dans la course à l’investiture républicaine pour 2024.
Sa large victoire cimente son statut d’étoile montante. Déjà, une tribune publiée par Fox News mercredi matin le couronnait nouveau «chef du parti républicain».
«Contre-performances»
Avant le scrutin, le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, s’était inquiété de la «qualité» des candidats poussés sur le devant de la scène par Donald Trump.
Le chirurgien superstar Mehmet Oz, adoubé par l’ex-président, a notamment échoué à remporter le siège clé de sénateur en Pennsylvanie, où le candidat ultra-conservateur et anti-avortement Doug Mastriano, présent lors de l’assaut du Capitole, a par ailleurs été battu pour le poste de gouverneur.
L’ancien locataire de la Maison-Blanche pourrait ainsi avoir perdu son aura de «faiseur de roi», malgré l’exception notable, dans l’Ohio, de la victoire du trumpiste converti J.D. Vance au poste de sénateur.
Les élections de mi-mandat étant généralement favorables à l’opposition, «cela n’aurait pas dû être si difficile pour les républicains», a commenté pour l’AFP Jon Rogowski, professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago. D’autant plus dans un contexte de forte inflation, combiné à une cote de popularité anémique de Joe Biden.
«Beaucoup des candidats» soutenus par Donald Trump «ont réalisé des contre-performances», a souligné Jon Rogowski. Certaines de ses bêtes noires ont au contraire gagné.
Brian Kemp, ouvertement opposé à Donald Trump, qui lui reproche son rôle dans la certification du scrutin de 2020, a ainsi conservé son poste de gouverneur en Géorgie.
Ces résultats montrent que «vous pouvez être conservateur, avoir des principes, vous opposer à Trump et gagner», a déclaré à l’AFP Peter Loge, professeur à l’université George Washington.
«Il est temps de passer à autre chose», a soutenu mercredi sur CNN Geoff Duncan, vice-gouverneur républicain de Géorgie, critique de l’ex-président.
«Casseroles»
À Scottsdale, dans l’Arizona, certains électeurs républicains opinaient du chef. «Nous préférerions quelqu’un de moins clivant. Trump n’en a que pour son ego», a expliqué à l’AFP Lisa Christopher, cardigan bleu sur les épaules.
Cette sexagénaire qui tient un petit commerce en ligne voit Ron DeSantis comme un «meilleur politicien». «Il est plus modéré, il pourrait convaincre plus de gens de travailler avec lui», lance-t-elle.
Et Bob Nolan, un autre sympathisant républicain, d’acquiescer. Donald Trump «a fait un excellent travail, il était celui dont nous avions besoin» en 2016, mais il «traîne trop de casseroles».
«DeSantis est plus terre à terre, et prêt à concourir» en 2024, assène ce grutier en visite depuis l’Ohio.
Mercredi matin, l’ex-président était «livide» et «criait sur tout le monde», selon l’un de ses conseillers cité anonymement par CNN.
Donald Trump l’a démenti auprès de Fox News. Et, interrogé sur l’opportunité de maintenir sa «très grande annonce» prévue le 15 novembre, a répondu: «Pourquoi changer quoi que ce soit?»
Une candidature si tôt viserait surtout à couper l’herbe sous le pied d’éventuels rivaux en vue de 2024, selon Jon Rogowski, qui y voit un signe de fébrilité.
Ce même 15 novembre, un autre rival de Donald Trump, son ancien vice-président Mike Pence, publiera ses mémoires, dont les bonnes feuilles sont opportunément parues dans le Wall Street Journal mercredi. M. Pence y raconte les pressions subies pour renverser les résultats de la présidentielle de 2020.
Le journaliste inculpé entre autres pour divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la défense nationale, passera ce mercredi sa première nuit en prison
Le journaliste Pape Alé Niang passera ce mercredi sa première nuit en prison. Il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt par le juge du deuxième cabinet, pour divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la défense nationale, recel de documents administratifs et militaires et diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques.
ON VA IMPLORER LES MARABOUTS POUR SADIO MANÉ, DÉCLARE FATMA SAMOURA
Dans un entretien exclusif accordé à Europe 1 et à retrouver jeudi soir dans Europe 1 Sport (20h-23h), Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA, a évoqué la possible absence de Sadio Mané à la Coupe du monde de football
Europe 1 |
Jean-Baptiste Sarrazin |
Publication 09/11/2022
Dans un entretien exclusif accordé à Europe 1 et à retrouver jeudi soir dans Europe 1 Sport (20h-23h), Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA, a évoqué la possible absence de Sadio Mané à la Coupe du monde de football. Elle espère que l'attaquant du Bayern Munich sera rétabli à temps et songe même à "implorer des marabouts".
C'est un énorme coup dur pour les Lions de la Teranga. L’attaquant international du Sénégal Sadio Mané est sorti à la 21e minute de jeu avec le Bayern Munich, mardi, contre le Werder Brême et pourrait être indisponible pour la Coupe du monde au Qatar. "C'est une très grande et triste nouvelle", a réagi Fatma Samoura , secrétaire générale de la FIFA, dans un entretien exclusif accordé à Europe 1 et qui sera à retrouver en intégralité, jeudi soir, dans l'émission Europe 1 Sport.
"Cette fois-ci on va les implorer"
"Nous, on va utiliser nos marabouts", a déclaré la native du Sénégal au micro d'Europe 1 Sport. À la question "ils sont efficaces chez vous les marabouts ?", cette dernière a répondu avec un rire nerveux : "Je ne sais pas mais en tous cas cette fois-ci on va les implorer", avant d'ajouter : "On espère des miracles, il faut qu'il soit là."
La ligne de défense de l’État, consiste à s’acharner et se défouler sur la presse et Pape Alé Niang, au lieu d’apporter des éclairages sur les informations effrayantes qui ont été partagées par le journaliste
Au lieu de s’expliquer sur les accusations gravissimes portées à la connaissance du public, d’abord par Ousmane Sonko et, ensuite, par Pape Allé Niang, l’État, ayant échoué à garder ses secrets, se défausse sur le journaliste et multiplie les sorties pour intimider les hommes de médias.
Il est incapable de tenir sa langue ; il divulgue tous les secrets à lui confiés et après, il va chercher un bouc émissaire. Souvent, c’est le journaliste qui trinque. Depuis l’éclatement de l’affaire Pape Alé Niang, l’État multiplie les sorties pour intimider les journalistes. À la suite de la sortie du procureur de la République, c’est au tour du ministre des Forces armées de monter au créneau pour jouer au gendarme en colère. Dans un communiqué signé par l’ex-fervent défenseur des droits humains, Sidiki Kaba, il est indiqué : ‘’La protection du secret relatif à la défense nationale relève d’un régime juridique strict. Il est applicable à l’ensemble des citoyens sénégalais (civils ou militaires) et aux étrangers qui, sans en avoir la qualité, procèdent à la divulgation ou diffusion, malveillante ou non, des informations y relatives...’’
Très déconnecté du débat public qui porte surtout sur la véracité ou non des affirmations portées par le journaliste (à propos d’un supposé complot au niveau de la gendarmerie nationale), le ministre et avocat fait dans la menace, en faisant étalage de sa maitrise des différentes lois. ‘’Les crimes et délits pour atteinte à la défense nationale sont sanctionnés par le Code pénal sénégalais en ses articles 60 et subséquents, et notamment l’article 64 qui vise toute personne qui : ‘Sans intention de trahison ou d’espionnage, aura porté à la connaissance d’une personne non qualifiée ou du public une information militaire non rendue publique par l’autorité compétente…’ Tous les documents ayant trait à la préparation et à la conduite des opérations, non rendus publics par l’État-major général des armées, entrent dans cette catégorie. Leur diffusion ou divulgation tombe sous le coup de la loi’’, écrit le ministre, avant de rappeler à ceux qui interviennent dans le champ de la diffusion de l’information ‘’de prêter une attention particulière à ne pas diffuser ou relayer des informations susceptibles de porter atteinte à la défense nationale…’’.
‘’Violer la loi au nom du droit du public à l’information est conforme à la déontologie’’
Il faut le constater que la ligne de défense de l’État, c’est jusque-là de s’acharner et de se défouler sur la presse et Pape Alé Niang, au lieu d’apporter des éclairages sur les informations effrayantes qui ont été partagées par le journaliste. Cette posture qui laisse à la limite croire que tout ce qui a été dit par le journaliste est vrai menace plus la défense nationale et la stabilité du Sénégal que le fait de divulguer un tel contenu.
Quant aux journalistes, ils semblent bien au fait de ces concepts fourre-tout (secret-défense, secret de l’instruction, document confidentiel…).
En vérité, à lire beaucoup d’hommes et de femmes des médias qui n’ont eu de cesse d’apporter des éclairages depuis le début de l’affaire, les préoccupations du journaliste sont ailleurs. Il s’agit surtout, à côté de cette interdiction d’informer que brandit le pouvoir, de défendre un autre principe sacro-saint qu’est le droit du public à l’information.
Ancien secrétaire général du Synpics, le journaliste Mademba Ndiaye pose le débat en ces termes : ‘’La question est la suivante : le journaliste doit-il respecter la loi ou le droit du public à l’information, quitte à violer la loi ?’’ Sur son compte Twitter, il semble y apporter une réponse on ne plus tranchante. ‘’Je considère que violer la loi, exclusivement au nom du droit du public à l’information, est un principe conforme à la déontologie des journalistes. Assumer les conséquences de ce viol est aussi un principe conforme à la déontologie’’, indique-t-il, non sans soulever par ailleurs une question subsidiaire : ‘’Papa Alé Niang a-t-il violé la loi ? Je n’en sais strictement rien, personnellement, avec les bribes d’informations que j’ai.’’
Dans tous les cas, a précisé ce pionnier de ‘’Walf Quotidien’’, si les journalistes se mettaient à lire la loi, aucun article ne paraitrait. ‘’Même en sport, ironise-t-il, car montrer une sportive en tenue de natation pourrait être considéré comme attentat à la pudeur. Le journaliste n’a que faire de la loi. Il est le seul juge (avec sa rédaction) de la qualité de l'information qu'il a. C’est à lui d’apprécier si cette information mérite d’être portée à la connaissance du public ou non. Il peut la jeter à la poubelle, même si sa publication ne violerait aucune loi. Par contre, s’il juge que le public a le droit de connaitre cette info, il la publie, même si cela viole la loi. La déontologie est sauve. Le reste, c'est l’affaire du procureur qui peut poursuivre, s’il le juge nécessaire’’.
Pour lui, le défi, pour les journalistes, c’est de faire en sorte que la loi soit conforme au droit du public à l’information (garanti par l’article 8 de la Constitution).
Le secret de l’instruction, cet autre traquenard !
Dès lors, les confrontations semblent inéluctables. Alors que pour les hommes de médias, la liberté d’informer dans le respect des règles d’éthique et de déontologie semble être mise en avant, l’État, lui, semble s’arcbouter aux mythes du secret et de la confidentialité. Et ces interdictions ne se limitent pas seulement à la sphère militaire. Elles concernent également d’autres domaines tels que la justice ou même l’Administration.
Il y a quelques années, lors d’une rentrée solennelle des cours et tribunaux, le procureur Guibril Camara faisait un exposé mémorable sur le secret de l’instruction et le droit à l’information. Pour lui, il est au moins clair que les relations entre la presse et la justice semblent fondées sur une opposition naturelle découlant de la logique propre à chacune de ces institutions. Tout en prônant les conditions d’une justice efficace à rendre dans la sérénité, il appelait à ne pas brûler systématiquement la presse.
‘’Comment la justice, dont la démarche doit toujours être empreinte de sérénité et d’objectivité, pourrait-elle s’accommoder d’une presse travaillant presque toujours dans l’urgence et la frénésie (…) ? Mais ne faisons pas trop vite ou trop systématiquement le procès de la presse. Celle-ci ne revêt pas toujours, face à la justice, le manteau d’épouvantail qu’on lui fait enfiler. Elle n’est parfois, d’ailleurs, que le bouc émissaire qui permet de pousser en arrière-plan les autres acteurs du jeu judiciaire qui ne sont pas forcément exempts de reproches dans leur conduite…’’, soutenait le parquetier.
‘’Si nous n’avons pas de preuve, nous sommes diffamateurs ! Si nous en avons, nous sommes des receleurs’’
De l’avis de Guibril Camara, les relations entre la presse et la justice sont complexes et tout schéma préétabli risque d’être réducteur. Et puis, tout le monde, même les magistrats, viole le secret… Le procureur : ‘’Sans avoir la prétention d’en dresser un tableau complet, il est, néanmoins, possible d’affirmer qu’en fonction des objectifs, les rapports sont de complémentarité ou de confrontation suscitant souvent l’hostilité dans certains milieux. Ainsi, a-t-on pu dire avec plus ou moins de bonne foi ou d’animosité que ‘justice et médias vivent en un concubinage notoire, parfois tapageur’. C’est que, dans plusieurs pays, tout à la fois lassés, instruits et parfois secrètement séduits par les sorties médiatiques de quelques avocats talentueux, les juges les plus audacieux ont finalement osé rompre une réserve, en réalité imposée à eux seuls.’’
Dans ce concert de violation des secrets, c’est surtout le journaliste qui paie les pots cassés. Souvent, ses complices sont royalement ignorés. À ce propos, Guibril Camara soulignait : ‘’Lorsqu’un journaliste publie une information, couverte par le secret de l’instruction ou plus généralement par le secret professionnel, diverses situations juridiques peuvent être envisagées. Si l’information contient des imputations diffamatoires dont il ne peut pas ou n’a pas le droit de rapporter la preuve, il est, bien évidemment, passible de condamnation pour diffamation. S’il publie ou produit la pièce qui prouve la véracité de l’information, il est passible de poursuites pour recel de secret professionnel ou de l’instruction. Devant une telle évidence juridique, Louis Marie Horreau du ‘Canard Enchaîné’, tout à la fois dépité et sarcastique, a eu le commentaire suivant : ‘Si nous n’avons pas de preuve, nous sommes diffamateurs ! Si nous en avons, nous sommes des receleurs.’’’.
YOWERI MUSEVENI ACCUSE L'EUROPE D'HYPOCRISIE SUR LA QUESTION CLIMATIQUE
Le chef de l'Etat ougandais a fustigé la réouverture en Europe de centrales à charbon face à la crise énergétique causée par la guerre en Ukraine, alors que le Vieux continent demande aux nations africaines de ne pas utiliser de combustibles fossiles
Le président ougandais Yoweri Museveni a accusé mercredi l'Europe de "deux poids deux mesures éhontés" et d'"hypocrisie" à l'égard de l'Afrique sur la question climatique et les politiques énergétiques, dans un post de blog publié en pleine COP27.
Le chef de l'Etat ougandais, au pouvoir depuis 1986, a notamment fustigé la réouverture en Europe de centrales à charbon face à la crise énergétique causée par la guerre en Ukraine, alors que le Vieux continent demande aux nations africaines de ne pas utiliser de combustibles fossiles. "Nous n'accepterons pas une règle pour eux et une autre pour nous", écrit M. Museveni. "L'incapacité de l'Europe à atteindre ses objectifs climatiques ne devrait pas être le problème de l'Afrique", ajoute-t-il, critiquant "l'hypocrisie" du Vieux continent.
Ces déclarations font suite aux avertissements des dirigeants africains durant la COP27 sur les conséquences du changement climatique sur leur continent. En février, des experts du climat de l'ONU (GIEC) avaient estimé que des dizaines de millions de personnes en Afrique seront confrontées à la sécheresse, aux maladies et aux déplacements à cause du réchauffement climatique. De leur côté, les pays les plus riches n'ont pas rempli leurs promesses de donner 100 milliards de dollars par an aux pays en développement à partir de 2020 pour les aider à faire face aux conséquences du réchauffement climatique et à rendre leurs économies plus vertes, atteignant seulement 83 milliards de dollars, selon l'ONU.
L'empreinte carbone de l'Afrique est la plus faible de tous les continents, représentant environ 3 % des émissions mondiales de CO2. "Nous ne permettrons pas que le progrès de l'Afrique soit la victime de l'échec de l'Europe à atteindre ses propres objectifs climatiques", affirme le président ougandais. Il dénonce également la "faillite morale" de l'Europe, qui "utilise les combustibles fossiles de l'Afrique pour sa propre production d'énergie" tout en refusant "l'utilisation par l'Afrique de ces mêmes combustibles pour la sienne".
TotalEnergies et la compagnie chinoise CNOOC ont annoncé en février un accord d'investissement de 10 milliards de dollars avec l'Ouganda et la Tanzanie, comprenant notamment la construction d'un oléoduc de plus de 1.400 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l'ouest de l'Ouganda, à la côte tanzanienne. Le projet, qui inclut notamment des puits de forage dans le parc national des Murchison, le plus grand d'Ouganda, s'est heurté à une forte opposition d'activistes et d'organisations de défense de l'environnement qui affirment qu'il menace l'écosystème fragile de la région et les moyens de subsistance de dizaines de milliers de personnes. Le Parlement européen a adopté en septembre une résolution non contraignante contre le projet, épinglant "les violations des droits de l'Homme" envers les opposants.
DIFFICILE EXERCICE D'ÉQUILIBRISTE DU PATRON DE L'OMS SUR LE TIGRÉ
Tedros Adhanom Ghebreyesus est dans la position unique de devoir gérer une crise humanitaire dans laquelle la survie de sa propre famille est en jeu
Le Dr Tedros, 57 ans, est originaire du Tigré, la région du nord de l'Ethiopie assiégée depuis deux ans par les forces fédérales et leurs alliés.Un accord de paix, conclu la semaine dernière entre le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens, fait désormais espérer que l'aide humanitaire puisse être acheminée rapidement.
"Les plus courageux choisissent la paix", "Donnez une chance à la paix!", a tweeté le patron de l'OMS après l'annonce de l'accord.
Le Dr Tedros incarne aux yeux du grand public la lutte contre la pandémie de Covid 19 et il se sert à l'occasion de son audience pour évoquer la tragédie que vit sa région natale.
Encerclés, les six millions d'habitants du Tigré manquent de tout: carburant, nourriture, médicaments communications ou électricité.
"Oui, je suis originaire du Tigré, et oui cela m'affecte personnellement, je ne prétend pas le contraire.La plupart de mes proches se trouvent dans les zones les plus touchées, plus de 90% d'entre eux", avait-il lancé, la voix étranglée par l'émotion, lors d'un point de presse régulier de l'OMS le 19 octobre.
- Guerre des mots -
Depuis deux ans, l'aide humanitaire n'est arrivée qu'au compte-goutte au Tigré et les agences de l'ONU doivent composer avec les autorités quelles qu'elles soient pour arriver à opérer dans un pays.
Le Dr Tedros n'échappe pas à cet impératif et il s'expose au reproche de sortir de son rôle quand il évoque la situation au Tigré.
Le gouvernement éthiopien l'accuse d'avoir une attitude partisane et d'abuser du porte-voix que lui donne sa fonction.
Pour Addis Abeba il "utilise son poste pour faire avancer ses intérêts politiques personnels au détriment des intérêts de l'Ethiopie". Le gouvernement éthiopien réclame une enquête de l'OMS sur ce qui à ses yeux sont des manquements graves.Ces accusations n'ont pas empêché le Dr Tedros de décrocher un second mandat en mai.
- Tedros et TPLF -
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclenché l'offensive contre le Tigré le 4 novembre 2020, accusant le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) au pouvoir dans la région d'attaquer des camps de l'armée fédérale.
La vie du Dr Tedros est intimement liée au TPLF dont il a été un haut responsable.Le parti a été la force dominante de la coalition quadripartite du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF) qui a contrôlé la politique éthiopienne pendant une trentaine d'année.
L'actuel patron de l'OMS faisait partie du comité exécutif de 9 membres du TPLF jusqu'à ce qu'il prenne son poste à Genève.
Il a aussi dirigé le Bureau régional de la santé du Tigré avant de devenir ministre éthiopien de la Santé de 2005 à 2012.Pressenti comme possible dirigeant du TPLF – et donc potentiellement de l'Ethiopie, il est finalement devenu ministre des Affaires étrangères jusqu'en 2016.
Quand Abiy Ahmed est arrivé au pouvoir en 2018 après des années de manifestations anti-gouvernementales, il a dissous l'EPRDF et formé le Parti de la prospérité.Le TPLF, dont sont issus les chefs rebelles, a refusé de suivre le mouvement.
- Marqué par son enfance au Tigré -
Lors d'un forum des jeunes en 2020, le Dr Tedros a confié qu'à l'âge de sept ans -alors enfant pauvre du Tigré- il a vu son jeune frère mourir, probablement de la rougeole.
"Je n'acceptais pas cette situation à l'époque.Même maintenant, je ne l'accepte pas", avait-il expliqué, ajoutant que "cela m'a beaucoup influencé."
Traditionnellement, le Dr Tedros tient des propos liminaires Lors des conférences de presse hebdomadaires de l'OMS, mais laisse en général soin à son équipe de répondre aux questions.
Mais quand il s'agit du Tigré, il prend la parole et laisse souvent poindre l'émotion.
"Je veux leur envoyer de l'argent, je ne peux pas leur envoyer d'argent.Ils meurent de faim, je le sais, je ne peux pas les aider.Je ne sais même pas qui est mort ou qui est vivant", a-t-il dit en août, évoquant le sort de sa famille.
Et le 1er novembre, il a été le seul des responsables de l'ONU à évoquer le risque d'un "génocide".
L'accord de cessez-le-feu pourrait offrir la chance de faire cesser le bain de sang. Et tous les yeux seront une nouvelle fois rivés sur ce qu'aura à dire le Dr Tedros.
PAR MAMADOU NDIAYE
DÉLIRES
Une vague inflationniste déferle sur le monde. Partout les prix grimpent. À elle seule, cette préoccupation, du fait de son caractère populaire, aurait pu s’imposer comme le sujet principal dans toutes les conversations.
Une vague inflationniste déferle sur le monde. Partout les prix grimpent. À elle seule, cette préoccupation, du fait de son caractère populaire, aurait pu s’imposer comme le sujet principal dans toutes les conversations.
Mais d’un pays à un autre, la conjoncture s’apprécie différemment. Certes, elle met en difficulté les citoyens qui ne sont en définitive que des consommateurs inquiets des lendemains incertains. Elle perturbe des prévisions et fausse des bilans.
Le pouvoir d’achat diminue à mesure que s’intensifie la hausse. Conséquence : faute de moyens accrus face à des produits rares (et forcément chers), de plus en plus de personnes basculent dans la pauvreté quand d’autres s’enfoncent plus bas dans la dégradation sociale.
La hantise prévaut dans les ménages et dans les entreprises. Elle s’empare même des décideurs qui, bien que moins pessimistes (parce que plus informés), cèdent sous la pression des évènements ou concèdent des faveurs que rien ne justifie. La sévérité de la crise justifie les concessions faites mais ne les légitiment pas pour autant. Car personne ne maîtrise ce qui pourrait advenir.
Que ferait l’État en cas de hausse persistante et généralisée ? A-t-il prévu des mécanismes de résilience ? Jusqu’où est-il prêt à aller dans la mansuétude affichée ? En réunissant les acteurs de la consommation, toutes obédiences confondues, le Président de la République a dégagé des pistes tout en prenant des mesures dictées par la situation actuelle. Celle-ci se caractérise par une défaillance du contrôle des prix homologués.
Or un tel défaut profite aux véreux très prompts à enfreindre les règles. Il est temps d’oser pour contraindre leurs agissements. S’ils sont plus sensibles au portefeuille qu’à la décence, pourquoi ne les prive-t-on pas de moyens d’action par des sanctions pécuniaires ? Ils comprennent d’autant mieux ce langage qu’il est suivi d’effet par les saisies ou les exécutons forcées.
En revanche, ils ne sont pas les seuls fossoyeurs de l’économie. La suspicion gagne les rangs de l’administration et ses différents démembrements. Qu’il s’agisse d’indifférence ou de connivence, dans la pratique, les maigres résultats obtenus traduisent un mal-être que nombre d’agents tentent de conjurer par une déloyauté manifeste.
Cela fait obstacle à la réduction des dépenses par économies d’échelle. A dire vrai, la recherche de productivité n’habite pas l’administration au sein de laquelle prévalent des clauses de compétences qui sont une source de désorganisation et de gâchis (moyens humains et techniques). Sa complaisance est ruineuse. La politique s’est installée en son sein.
Les directions centrales d’une administration, autrefois neutre et plébiscitée, deviennent des enjeux de convoitises et des leviers de pouvoirs que se disputent sans décence aucune de hauts cadres inoculés. Tous les grands corps sont touchés par ce virus. Ceux qui sont à leur tête s’exécutent par devoir de reconnaissance et jouissent d’une réputation forgée par l’argent.
Forts de leur technicité, ils développent des « quasi-régies » pour financer des actions d’envergure devant des citoyens souvent médusés. Et pourtant, le poids croissant de l’opinion ne semble pas refréner ces ardeurs ? Tant s’en faut. Il en découle une surprenante conséquence : la classe politique (visible et vibrante) courtise l’opinion publique (invisible mais parée de toutes les puissances possibles).
C’est à croire qu’elle est devenue un fait politique au même titre que le vote ou le débat au Parlement ou dans les médias. Sensibles au jugement de l’opinion, l’homme politique sait que sa carrière est bâtie sur du sable mouvant. Il s’accommode même des travers pourvu simplement que ça lui rapporte des gains politiques. Peu importe la manière.
La volonté générale se reflète aujourd’hui dans les humeurs d’une opinion qui se dote de plus en plus de moyens de se faire entendre. Chacun a une opinion et l’exprime sans trop de peine. C’est en s’agrégeant que les opinions comptent parce qu’elles deviennent une force, un arbitre. Il y a cependant un gros risque que l’opinion s’impose sans filtre, sans débat.
Ce qui serait un recul dans une démocratie qui se respecte parce que la contradiction est justement son « ADN » vital. Tout projet politique doit être sujet à caution. Par les urnes le peuple valide ou récuse les ambitions à travers les délibérations qui ont précédé.
D’aucuns, à tort, considèrent la popularité comme le seul baromètre politique. Une telle perspective aggrave l’état fiévreux de la démocratie dans notre pays et peut-être même en Afrique si ce n’est dans le monde, au regard des revers infligés. Partout l’estocade lui est portée.
Cependant, elle ne doit son salut qu’à l’universalité de son message remis en question par des forces conservatrices ou populistes. Aussi curieux que cela puisse être, les mêmes empruntent le cheminement démocratique pour espérer arriver au pouvoir. Ce paradoxe, pour ne pas dire cette contradiction flagrante, frise le ridicule.
L’apport de la démocratie au réveil de nos peuples mérite plus d’attachement en dépit des imperfections du système, fut-il « le moins mauvais ». De nos jours on aime ou on déteste. Point à la ligne. Réduire la démocratie à ce choix lui ôte son charme et la sympathie qu’elle suscite auprès des foules, puis des citoyens et enfin des électeurs.
Avec Internet et les réseaux sociaux, apparaît une ère nouvelle : celle d’une opinion inédite, indécise, fugace et versatile. « La démocratie à l’âge de ses supports techniques », avait coutume de dire Jacques Julliard, éditorialiste français de renom.
Après le fer et le plomb, qui ont donné naissance au journal, l’électron s’en est suivi avec l’essor de la télévision (concomitamment avec la radio) perçus alors comme un média audiovisuel de type bonapartiste. Les générations actuelles réfutent la hiérarchie et la centralisation. Même le bon sens est titillé.
La foule et les applaudissements suffisent pour ancrer dans les esprits l’émotion et l’impression. En d’autres termes, le jugement, l’analyse, la connaissance et la découverte sont court-circuités voire déclassés. L’affligeante pauvreté des débats actuels témoigne d’une nette dégradation du climat politique où fleurissent plus les invectives que les éclairages, l’outrecuidance plus que la pertinence, la vacuité plus que la densité.
Notre pays, le Sénégal pivote. Mais autour de quel axe ? La classe politique reste enfermée dans ses divisions. L’opinion est déboussolée par une succession ininterrompue de cycles ou de scènes politiques éphémères. Or l’échéance majeure approche. Et rien de lisible n’apparaît à l’horizon. Pour une bonne période encore le clivage ne se précise pas. Prévaut un flou qu’il ne faut surtout pas négliger puisqu’il camoufle les enjeux, élude l’essentiel et diffère les choix. Que vaut une démocratie sans un choix précis de citoyens sûrs et mûrs ?
par Thierna Bocoum
LE SÉNÉGAL DOIT RECOURIR À LA CONTRE-EXPERTISE MÉDICALE
Il ne doit pas revenir au staff médical du Bayern Munich de confirmer ou d’infirmer le forfait de Sadio Mané pour la coupe du monde comme semble le préciser Me Augustin Senghor
Il ne doit pas revenir au staff médical du Bayern Munich de confirmer ou d’infirmer le forfait de Sadio Mané pour la coupe du monde comme semble le préciser Me Augustin Senghor, Président de la fédération sénégalaise de football.
La fédérations sénégalaise ne peut et ne doit pas se contenter de l’avis du staff médical du Bayern Munich.
Dans l’histoire du football des erreurs médicales de la part de sommités prouvent que la science médicale n’est pas statique.
Dans un passé récent, en 2015, le docteur Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt, médecin historique du Bayern Munich avait démissionné suite à une erreur médicale sur le cas de Franck Ribéry. Il s’était trompé dans le processus de retour sur le terrain du Français. Wohlfahrt est pourtant une sommité mondiale qui s’occupait de sportifs de haut niveau notamment Usain Bolt.
En 2007, suite à une blessure à la cuisse, Ronaldo ne s’était pas limité au diagnostic de l’encadrement médical du Milan AC. Il a consulté des spécialistes belges et brésiliens qui avaient diagnostiqué une lésion musculaire à la place d’une simple élongation de premier degré qu’avaient retenue les médecins spécialistes du Milan AC.
Mettons toutes les expertises mondiales nécessaires pour un meilleur diagnostic de la blessure de notre Sadio national.
Nous devons travailler à ne ménager aucun effort pour la participation de Sadio Mané à la coupe du monde.
Sa non-participation à la coupe sera une grande déception pour le peuple sénégalais. Et il en sera l’un des plus déçus en tant que patriote qui a toujours œuvré à rehausser l’image de notre pays à travers le football.
Prompt rétablissement à Sadio Mané.