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15 juin 2025
DIRECTEUR DE CABINET, UN POSTE EN SURSIS
Dix années au pouvoir, huit directeurs de cabinet ! C’est la prouesse réussie par le président de la République. Qu’est-ce qui explique les raisons ? ‘’EnQuête’’ tente de percer le mystère
Le système Macky Sall est-il un broyeur de directeurs de cabinet ? La réponse est oui. Et pour cause ! L’actuel chef de l’État a réussi là où ses devanciers ont péché, c’est-à-dire nommer un directeur de cabinet en moyenne pour une année et demie. La seule exception est jusqu’ici l’avocat El Hadj Oumar Youm. Le président du groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk Yaakaar est celui qui a le plus duré à ce poste. Nommé le 22 juin 2015, le maire de Thiadiaye a quitté ses fonctions le 7 avril 2019 pour laisser la place au docteur Augustin Tine. Ce dernier a fait long feu à ce poste, remplacé qu’il sera un an plus tard par Mahmoud Saleh. Ce dernier vient d’être limogé et est remplacé par l’ancien argentier de l’État Abdoulaye Daouda Diallo avec le titre de ministre d’État.
Mais bien avant ces personnalités citées plus haut, le regretté Abdoul Aziz Ba a été le premier directeur de cabinet du chef de l’État. Il fut nommé le 4 avril 2012 comme premier directeur de cabinet du chef de l’État Macky Sall. Après lui, il y a eu Mor Ngom, Abdoul Aziz Tall et Mouhamadou Makhtar Cissé.
Tout cela témoigne d’une véritable instabilité à ce poste sous le magistère de Macky Sall. Pour Oulimata Diop, un observateur politique, ‘’cela signifie simplement que le chef de l’État tâtonne dans le choix de la personne qui doit diriger son cabinet. S’il n’est pas satisfait, c’est parce que quelque part, il y a problème et c’est lui le seul responsable, parce qu’il peine à trouver l’oiseau rare. Ne devrait-il pas faire comme le président Abdou Diouf qui, à un certain moment, a créé le portefeuille de ministre en charge des affaires présidentielles. Je trouve que c’est la meilleure formule’’.
S’agissant du président Abdoulaye Wade, en 12 années de pouvoir, il a eu à nommer cinq directeurs de cabinet : Idrissa Seck, Abdoul Kader Sow, Souleymane Ndéné Ndiaye, Zaccharia Diaw et Habib Sy. Son devancier Abdou Diouf n’a travaillé qu’avec une seule personne.
Pour rappel, le directeur de cabinet assiste le président de la République dans tous les domaines et supervise les actions relatives à la sécurité. Il prépare les décisions et arbitrages du président et le tient informé de leur mise en œuvre. Présent au Conseil des ministres, au Conseil présidentiel et au Conseil interministériel, il participe aux séances de travail du président de la République. Recevant délégation de signature, il contrôle les actes relevant de sa compétence, notamment ceux qui doivent être signés par le président. Le directeur de cabinet peut s'entourer d’un ou de plusieurs directeurs de cabinet adjoints qui ont rang de directeur de cabinet ministériel, et dispose d’un chef de cabinet, d’un secrétariat et de chargés de mission.
par Daouda Mine
L'INÉLIGIBILITÉ ET LA PERTE DES MANDATS DE BARTHÉLÉMY DIAS EN QUESTION
Si la condamnation de Barthélémy Dias est définitive, le pouvoir pourrait lui appliquer les dispositions du Code électoral (qui empêchent Karim Wade d’être éligible)
Barthélémy Dias est présentement maire de Dakar et député à l’Assemblée nationale. Mais l’affaire Ndiaga Diouf pourrait lui faire perdre ses deux mandats électifs, si la cour suprême ne casse pas le verdict de la Cour d’appel de Dakar qui l’a condamné à 2 ans dont 6 mois ferme et si les autorités étatiques enclenchent une procédure pour le déchoir de ses mandats.
Pour son mandat de député, le dernier alinéa de l’article 61 de la Constitution, repris par l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, dispose que «le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des députés de l’Assemblée nationale sur demande du Ministre de la Justice».
Autrement dit, si la condamnation de Barthélémy Dias devient définitive, il suffira que le nouveau ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, introduise une demande à l’Assemblée nationale pour que le président de cette institution en prenne acte et que Barthélémy Dias perde son mandat de député. La loi est claire à ce niveau. Il ne s’agira pas, dans ce cas, de suivre une procédure, de mettre en place une commission ad hoc et de convoquer une plénière comme c’est le cas quand il s’agit d’une demande de levée de l’immunité parlementaire d’un député.
Pour son poste de maire, son cas est un peu différent de celui de Khalifa Sall. Concernant ce dernier, le président de la République, Macky Sall, avait visé les dispositions de la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités territoriales, pour justifier son décret de révocation de ses fonctions de maire de Dakar.
En effet, l’article 135 dudit code dispose que «lorsque le maire ou tout autre conseiller municipal est condamné pour crime, sa révocation est de droit». L’article 136 du même code ajoute que «la révocation emporte, de plein droit, la perte du mandat de conseiller municipal et l’inéligibilité aux fonctions de conseiller jusqu’à la fin du mandat, à dater du décret de révocation (…)».
L’article 140 du Code général des Collectivités territoriales complète en disposant : «sans que la liste ne soit limitative, les fautes énumérées ci-dessous peuvent entraîner l’application des dispositions de l’article 135 du présent code : fait prévu et puni par la loi instituant la Cour des comptes ; utilisation des deniers publics de la commune à des fins personnelles ou privées ; prêts d’argent effectués sur les recettes de la commune ; faux en écriture publique authentique visés au Code pénal ; faux commis dans certains documents administratifs, dans les feuilles de route et certificats visés au Code pénal ; concussion … ».
Condamné pour faux et usage de faux et escroquerie sur des deniers publics, c’est cet article qui avait valu à Khalifa Sall une révocation.
Aucun de ces articles ne peut être invoqué contre Barthélémy Dias. Car il n’est pas condamné pour une infraction liée aux deniers publics, il n’est pas non plus condamné pour crime. Il est déclaré coupable de «coups mortels», c’est à dire «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Infraction qui est considérée comme un délit par le Code pénal sénégalais et non comme un crime.
En revanche, si la condamnation de Barthélémy Dias est définitive, le pouvoir pourrait lui appliquer les dispositions du Code électoral (qui empêchent Karim Wade d’être éligible).
L’alinéa 3 de l’article L.29 du Code électoral dispose : « ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale ceux (qui sont) condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis (…).
Est-ce que cet article pourrait être interprété jusqu’à lui faire perdre son mandat actuel de maire de Dakar ? Le débat se situe à ce niveau.
Toutefois, en cas de condamnation définitive, cet article pourrait bien être utilisé pour l’empêcher d’être candidat à la présidentielle de 2024, comme c’est le cas pour Karim Wade. Depuis qu’il a été condamné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Wade-fils n’a participé à aucune élection au Sénégal, en application des dispositions de cet article du Code électoral Sénégalais (l’ancien article L30 devenu L29 du Code électoral depuis la révision du code en février 2021).
Rappelons qu’au Sénégal, nous avons 3 sortes de peines : la peine principale, la peine complémentaire et la peine accessoire.
Les peines complémentaires sont des peines qui, comme leur nom l’indique, s’ajoutent à la peine principale. Par exemple, lorsqu’un journaliste est condamné pour diffamation à 3 mois avec sursis assortis d’une interdiction d’exercer les fonctions de Directeur de publication pour une durée de 6 mois, les 3 mois constituent la peine principale et l’interdiction de 6 mois, constitue la peine complémentaire. Une peine complémentaire ne s’applique que lorsque le juge le prononce.
En revanche, une peine accessoire est une sanction automatique qui n’a pas à être prononcée par le juge.
Cela veut dire que si le Code électoral dispose que celui qui est condamné à telle peine ne peut pas s’inscrire sur une liste électorale, le juge en prononçant son verdict, contre Karim Wade par exemple, n’a pas à dire qu’il est condamné à 5 ans de prison et «par conséquent, il ne peut pas s’inscrire sur les listes électorales». Il suffit de la condamnation pour que la radiation sur la liste électorale soit automatique. C’est le sens d’une peine accessoire.
La France l’a tellement compris qu’elle a légiféré dans ce sens pour plus de protection en ce qui concerne les droits civiques et familiaux. Ce n’est pas encore le cas au Sénégal.
Depuis l’entrée en vigueur du Code pénal français, le 1er mars 1994, l’article 132-17 énonce en son premier alinéa qu’« aucune peine ne peut être appliquée si la juridiction ne l’a expressément prononcée » (interdiction des peines accessoires).
L’article 132-21 du même Code ajoute que «l’interdiction de tout ou partie des droits civiques, civils et de famille mentionnés (…) ne peut, nonobstant toute disposition contraire, résulter de plein droit d’une condamnation pénale».
Autrement dit, l’inéligibilité ne peut être que la conséquence d’une peine complémentaire (donc obligatoirement prononcée par le juge) et non plus d’une peine accessoire (qui s’applique automatiquement). Ce qui n’est pas encore le cas au Sénégal. Malheureusement ! Voilà une réforme qui peut intéresser les députés.
BARTH CONDAMNÉ
Le juge a confirmé la sentence prononcée en première instance contre Barthélémy Dias dans l'affaire Ndiaga Diouf ce mercredi. Soit deux ans de prison dont six mois ferme. Une peine que le député-maire a déjà purgée
Le verdict vient de tomber dans l’affaire Ndiaga Diouf. Le juge en rendant sa décision, ce mercredi matin, a confirmé la peine rendue en première instance contre Barthélémy Dias c’est à dire (2) ans de prison dont six (6) mois ferme.
Lors du procès en appel, la représentante du ministère public avait requis 5 ans de prison ferme contre Barthélemy Dias et 2 ans de prison ferme contre Habib Dieng et Babacar Faye. Auparavant, l’avocat de la partie civile avait pris la parole pour réclamer 150 millions de francs au maire à titre de dommages et intérêts. Mais, le juge de la Cour d’appel a confirmé la peine rendue en première instance avant de débouter la partie civile de sa demande. Les députés qui avaient promis de venir au tribunal avec leur écharpe sont en retard de même que le maire de Dakar. Seul Khalifa Sall et quelques militants étaient au palais de justice.
Pour rappel, l’actuel maire de Dakar a été condamné en première instance à deux (2) ans de prison dont six (6) mois ferme et à payer avec ses co-inculpés 25 millions de F CFA à la famille du défunt. Insatisfait de ladite décision, Barthélemy Dias avait interjeté appel.
S’agissant des faits, Ndiaga Diouf a été tué en décembre 2011 lors de l’attaque de la Mairie de Mermoz – Sacré Cœur par des nervis envoyés par des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS), alors au pouvoir. Il faut rappeler que le jour des faits, les présumés nervis s’étaient rassemblés à la permanence du Pds sise sur la Vdn. C’est à partir de là-bas qu’ils ont rendu visite, par surprise, à Barthelemy Dias alors maire de ladite commune à bord de 5 véhicules pick-up. C’était pour, disent-ils, parler avec le maire qui les attaquait par voie de presse. Il y a eu un échange de tirs au cours duquel Ndiaga Diouf a été atteint mortellement. C’est ainsi que Barthélemy Dias a été attrait à la barre pour répondre du délit de coups mortels.
Par Abdou Khadre GAYE
DU NOUVEAU TYPE DE SENEGALAIS AU NOUVEAU TYPE DE DEPUTE
Les Sénégalais ont toujours critiqué leurs députés, surtout ces dernières années, s’interrogeant même quelquefois sur l’utilité de l’Assemblée nationale que d’aucuns appellent «chambre d’enregistrement» ou «chambre d’applaudissements», non sans raison
Les Sénégalais ont toujours critiqué leurs députés, surtout ces dernières années, s’interrogeant même quelquefois sur l’utilité de l’Assemblée nationale que d’aucuns appellent «chambre d’enregistrement» ou «chambre d’applaudissements», non sans raison. Ceux de mon âge se rappellent l’anecdote du marabout qui avait proposé au Président Senghor de mettre dans sa liste de députés, un de ses talibés, et qui, face à la réticence du Président, lui avait rétorqué : «Et pourtant il sait applaudir et crier bravo !» Il n’avait pas tout à fait tort, bien qu’à l’époque les choses n’étaient pas aussi gâtées. Les Sénégalais ont donc critiqué le fort taux d’absentéisme qui prévaut au Parlement, les querelles de borne-fontaine qu’on y observe, la vulgarité et l’indécence de certains parlementaires, l’ignorance totale de leur fonction, ainsi que l’arrogance de la majorité, etc. Mais jamais ils n’auraient imaginé le niveau d’insolence agressive, de manque de discernement, de tenue et de retenue, noté à l’occasion de l’installation de la quatorzième législature, surtout de la part d’opposants nouvellement élus, et sur qui était fondé tant d’espoir de ruptures positives.
La force musculaire ne fait pas le bon député, mais plutôt l’intelligence et la force de caractère
C’est comme s’ils ne savaient pas que la force musculaire ne fait pas le député, mais bien plutôt l’humilité, la disponibilité, la générosité, l’intelligence et la force de caractère. Car, en vérité, si les muscles définissaient le député, on aurait choisi les représentants du Peuple dans les écuries de lutte. Et Balla Gaye serait le meilleur profil pour occuper le Perchoir ou bien Modou Lô. Mais alors on ne parlerait plus de «parlement» et de «parlementaire», mais… Bref, je ne dis pas qu’un lutteur ou un boxeur ne fait pas un bon député. Que non ! Car les corps sains et forts conviennent aux grands esprits. (J’ai lu des poèmes de haute facture du grand champion Abdou Rakhmane Ndiaye, dit Falang, de Mame Gorgui Ndiaye, l’enfant chéri de Dakar. J’ai écouté des discours pleins de sagesse de lutteurs. Celui de Gris Bordeaux, à l’occasion d’une cérémonie de présentation de condoléances, m’a particulièrement marqué.) Il lui faudrait simplement comprendre, monsieur l’athlète, si jamais il était hissé à la dignité de député, que là, c’est sa force cérébrale qu’on sollicite et sa capacité à comprendre et à convaincre les intelligences, et non à contraindre les corps et à les terrasser. Les vociférations et autres grossièretés langagières, non plus, ne font pas un bon député. Car on attend de lui qu’il vote des lois, et donc qu’il les comprenne, les améliore, les perfectionne. On attend de lui qu’il contrôle l’action du gouvernement, ce qui demande du travail, de la sagacité et de la sérénité. On attend de lui non pas qu’il se fasse entendre en braillant, mais qu’il se fasse comprendre en argumentant et qu’il exprime les points de vue des populations et intervienne en leur faveur.
Le titre honorable ne devrait-il pas être réservé aux députés qui s’illustrent positivement dans l’exercice de leur fonction ?
Hélas, par leurs agissements du 12 septembre, certains députés ont démontré à la face du monde qu’ils ne méritent pas les honneurs à eux fait par ce peuple en les élevant à un si haut rang. Et ce n’est pas trop dire. Car on peut critiquer les institutions de ce pays, mais on se doit de les respecter, de les faire respecter et travailler à leur renforcement. On ne peut pas, en un jour aussi solennel que celui de l’installation du Bureau du Parlement, piétiner l’institution en insultant la doyenne d’âge préposée à la présidence de séance, en arrachant le microphone central, en déchirant et en jetant par terre les bulletins de vote, en enfourchant l’urne, en chevauchant le pupitre, en marchant sur les tables, en cassant du mobilier… Toute cette folie dans le but d’empêcher le déroulement du vote, sous prétexte d’arguments fallacieux, vite démontés par les techniciens du Droit. Et obliger l’administration de l’institution à recourir à la gendarmerie pour éviter le pire, et dire qu’on respecte ses collègues, qu’on respecte ses concitoyens, et qu’on aime ce pays. Ce n’est pas vrai. Si le titre d’honorable qui signifie «celui qui mérite les honneurs», au lieu de t’embellir, t’enlaidit, il y a problème. Si ta présence, loin d’élever l’institution parlementaire, la ravale à un niveau aussi bas, il y a problème. Un jeune garçon m’a interrogé le jour du scandale en ces termes : «Le titre honorable ne devrait-il pas être réservé aux députés qui s’illustrent positivement dans l’exercice de leur fonction ?» Je n’ai pas répondu à la question. Mais elle m’a fait réfléchir.
Et tout ce tintamarre pour taper dans l’œil des Sénégalais et cacher ses propres turpitudes
Car (et il faut le reconnaître) tout cela n’était que du «tapalé» (tape-à-l’œil). Car la messe était déjà dite, en ce qui concerne la présidence de l’institution, et les espoirs de changement de beaucoup d’électeurs dissipés, dès lors que l’opposition n’a pas pu s’entendre sur une candidature unique de l’Inter-coalition Yewwi-Wallu. Or, ils savaient tous, depuis le début, qu’ils n’allaient pas s’entendre et ne pouvaient pas s’entendre. Car ils veulent la même chose : le pouvoir ; ne partagent pas la même vision du Sénégal à bâtir. Et même au sein de Yewwi, on se surveille, on s’espionne : on ne se fait pas confiance, et pour cause… Voyez-vous : l’opposition disposait de trois candidats, sur un total de quatre-vingt-deux députés dont cinquante-six pour Yewwi, vingt-quatre pour Wallu et deux non-inscrits. Là où le pouvoir n’avait qu’un seul candidat et quatre-vingt-trois députés. Alors pourquoi tout ce tintamarre ? Car, en vérité, dans de telles conditions, le vote était une simple formalité ; le résultat prévisible. Et je demande : «Comment celui-là qui ne sait pas mettre de l’ordre dans ses rangs peut-il prétendre imposer la discipline chez l’autre ? Comment celui-là qui ne sait pas se gouverner peut-il prétendre diriger le Parlement ?» Je demande : «N’est-ce pas cette inconséquence, ce manque de respect à l’intelligence des populations qui détournent les Sénégalais de la chose politique et de ces acteurs ?»
Le chroniqueur Yoro Dia a raison de s’étonner de l’étonnement des Sénégalais face au désolant spectacle
Car, argumente-t-il, dans son papier intitulé «Indignation illégitime» : le spectacle de l’installation de la quatorzième législature est à l’image de ce que le Sénégal est devenu sur le plan politique et intellectuel. Et de poursuivre : le spectacle auquel on a assisté à l’Assemblée se joue tous les jours dans nos rues, devenues de véritables laboratoires de sociologie de l’incivisme. En effet, on a senti venir : le nouveau type de Sénégalais, qui est le reflux du grand flot soulevé par les pères des indépendances, a donné naissance au nouveau type de député. Et l’Assemblée nationale, hélas !, se pare, de législature en législature, des atours de la place publique. Or, «où commence la place publique, commence aussi le bruit des grands comédiens et le bourdonnement des mouches venimeuses», dit le philosophe Nietzsche. «La place publique est pleine de bouffons tapageurs (…) Ils sont les maîtres du moment.» Et l’on pourrait s’écrier avec Zarathoustra : «Trop longtemps on leur a donné raison, à ces petites gens : et c’est ainsi que l’on a fini par leur donner la puissance -maintenant ils enseignent : «Rien n’est bon que ce que les petites gens appellent bon».» Hélas ! Hélas ! Vivement le meilleur type de Sénégalais !
Ne me parlez pas des dérives du pouvoir actuel et de ses gens pour justifier les errements de l’opposition
Et surtout, ne me parlez pas des dérives du pouvoir actuel et de ses gens pour justifier les comportements antirépublicains de l’opposition. Ne me parlez pas des députés trafiquants de faux passeports, trafiquants de faux billets et grands insulteurs, pour décharger les députés bagarreurs, arracheurs de micro et porteur d’urne… Ne me parlez pas des béni-oui-oui. On les a dénoncés. On les dénonce toujours. Hélas, à chaque camp ses «éléments hors du commun». A chaque camp ses gaffeurs. Et les faiseurs de gaffes, c’est blanc bonnet et bonnet blanc : ils se vilipendent, mais ils ne tardent guère à s’embrasser. Car ils se ressemblent. Et tout frustré d’un camp est accueilli en pompe par le camp adverse… Or, ce Peuple souhaite la rupture. Le changement authentique qui plonge ses racines dans les cœurs et les consciences. Ce Peuple rêve d’un nouveau jour, sous un nouveau soleil… En vérité, la plus grande des bêtises est de répondre à la bêtise par la bêtise, de justifier son mauvais comportement par celui de son adversaire. De répondre au fou par le fameux : «Je suis plus fou que toi.» Alors un seul mot d’ordre : «Ensemble, changeons de comportements et développons le Sénégal.»
On n’éteint pas un incendie en y versant de l’essence ou en y jetant des braises
C’est pourquoi je dénonce la déclaration de la Conférence des leaders de Benno bokk yaakaar appelant à la confrontation la prochaine fois que les députés de l’opposition essaieront de perturber une séance.
En effet, elle demande au groupe parlementaire issu de son camp de «prendre ses responsabilités, en se mobilisant comme un seul homme pour faire face, dans l’Hémicycle, à des émeutiers qui tenteront de faire de l’Assemblée, un espace d’une guérilla commencée dans la rue». Je les appelle à la raison : on n’éteint pas le feu avec de la braise. Qu’ils n’oublient surtout pas leur part de responsabilité en tant que coalition au pouvoir dans l’état de déliquescence où se trouvent les institutions étatiques de notre pays. Sans cette mémoire, doublée d’un fort sentiment de regret, se rectifier leur sera difficile. J’appelle aussi à la raison le président de la Conférence des leaders de Yewwi askan wi : il condamne la présence des Forces de l’ordre dans l’Hémicycle, en passant sous silence le vandalisme de ses ouailles. Voici ce qu’il dit : «Le spectacle, qui s’est joué le 12 septembre 2022 au sein de l’Hémicycle, avec le déploiement des forces de la gendarmerie, inspire à la fois de la répulsion et de la tristesse. Il renvoie à une hideuse image des institutions de la République. Il est déplorable que la mouvance présidentielle en arrive à user de la force dans un espace de débats contradictoires par essence et d’expression de la pluralité démocratique.» Je lui rappelle que reconnaître sa part de responsabilité dans une affaire malheureuse est une preuve de grandeur. Il aurait dû, comme le suggère le contributeur Niokhor Tine, dans son dernier papier, ne serait-ce que «tirer les oreilles aux chenapans de Yewwi», s’il n’a pas le courage de condamner leurs actes.
Laisser les manteaux politiques hors de l’Assemblée et se draper d’honorabilité
Pour conclure, je rappellerai à nos élus qu’ils doivent laisser leur manteau politique hors de l’Hémicycle, et être des députés du Sénégal et non ceux d’un parti ou d’une coalition ; et savoir que l’immunité parlementaire n’est pas un gris-gris de protection, garant d’impunité. Ils doivent épargner l’institution parlementaire de la politique politicienne : chaque député doit participer à son rayonnement, en polissant chaque jour son honorabilité. Chaque député doit penser à ce qu’il apporte à l’institution, et toujours s’améliorer pour mieux l’améliorer. Je leur dirais : «Ne vous prenez pas pour des rhinocéros : vous êtes plus que des muscles !» Je leur dirais : «Ne vous prenez pas pour des moins que rien, vous êtes plus que tout !» Je rappellerai que le citoyen discipliné imprégné de civisme et de citoyenneté est le premier palier du développement ; qu’on ne construit pas un pays sur le pourrissement des mœurs et l’abrutissement des populations ; que le respect de soi et des autres, même dans l’adversité, même dans la guerre, est la meilleure parure ! On dit que la pirogue du fou n’accoste guère ou seulement pour couvrir de honte les siens, laissez-moi croire que celle du nouveau type de député abordera le rivage de la bonne conduite parlementaire. Dieu veille sur le Sénégal. Patriotiquement.
Abdou Khadre GAYE
Ecrivain, président de l’Emad
AFFAIRE D’UN POLICIER AGRIPPE AU CAPOT D’UN VEHICULE, L’AUTOMOBILISTE EN GARDE A VUE
C’est une vidéo qui est devenue virale : on y voit un policier agrippé au capot d’un véhicule, qui roule à une certaine vitesse. Ce n’est pas un grossier montage, mais l’incident a eu lieu hier à la Place de l’Onu.
C’est une vidéo qui est devenue virale : on y voit un policier agrippé au capot d’un véhicule, qui roule à une certaine vitesse. Ce n’est pas un grossier montage, mais l’incident a eu lieu hier à la Place de l’Onu.
Dans la foulée de la survenue de cette affaire, la police a établi un rapport que Le Quotidien a pu consulter : «Un incident qui s’est produit ce jour 20/09/2022, vers 13h, impliquant l’agent de police… en service à la Section de la régulation de la compagnie de circulation de Dakar. De l’économie des faits, il convient de retenir que l’agent de police Baba Seck, régulièrement désigné de mission de régulation au niveau du Rond-point Place Onu, a au moment d’un contrôle de routine, enjoint l’ordre au nommé Moustapha Diène, au volant de son véhicule de marque Ford (…), de se ranger.»
Après avoir feint d’obtempérer, il a repris sa route alors que l’agent s’avançait vers lui. «Pris de court et pour éviter d’être percuté, l’agent de police s’est agrippé au capot du véhicule. Nonobstant cela, le nommé Moustapha Diène ne s’est pas arrêté sur le coup. Il l’a trimballé sur plusieurs mètres avant qu’il ne soit contraint de s’arrêter par des usagers qui l’avaient bloqué», note la police.
Après, le conducteur a été arrêté. Selon la police, il est conduit dans un premier temps au Commissariat de la Médina où les faits ont été enregistrés. «Par la suite, il a été conduit au siège du service pour les besoins de l’enquête», poursuit la police.
Entendu, Moustapha Diène a tenté de se défendre en soutenant que le policier a arrêté des véhicules au niveau du rond-point Place Onu. Croyant qu’il n’en faisait pas partie, il a poursuivi sa route, a-t-il dit aux enquêteurs. Mais, cette version va tenir difficilement. «Arrivé à hauteur de l’université Ham¬pathé Ba, il s’est arrêté du fait de l’embouteillage. C’est là qu’un scooter s’est immobilisé devant lui. Lorsqu’il a voulu le contourner, il a vu l’agent de police s’agiter sur son capot. Malgré cela, il a poursuivi sa route», rappelle la police. Depuis hier, il a été dans les locaux de la Sûreté urbaine pour continuation d’enquête.
BIRAM SOULEYE OPTE POUR L’ASSEMBLEE
Député et inspecteur des Impôts, Biram Soulèye Diop a décidé de privilégier son mandat de député plutôt que sa carrière d’inspecteur des Impôts
Biram Soulèye Diop a décidé de privilégier son mandat de député plutôt que sa carrière d’inspecteur des Impôts. Il a introduit, à cet effet, une demande de détachement, car il estime que les postes ne sont pas compatibles. Mais, il reste toujours député-maire.
Inspecteur des Impôts ou député ? Biram Soulèye Diop a finalement décidé de privilégier le mandat du Peuple. Le président du groupe parlementaire Yewwi askan wi a déposé une demande de détachement pour se consacrer, exclusivement, à son mandat de représentant du Peuple. Biram Soulèye Diop est rattrapé par l’engagement de Ousmane Sonko, qui avait promis de bannir le cumul de mandats.
Dans une récente sortie, Biram Soulèye Diop a affirmé que, le moment venu, il va choisir entre son poste de maire et de député. Le président de l’Assemblée nationale en a pris acte hier lors de l’installation des 14 commissions. Pour ce qui devait être normalement rapide à faire, l’installation des commissions a finalement commencé aux alentours de 19 heures, alors que les députés étaient convoqués à 10 heures. Finalement, Benno bokk yaakaar, Yewwi askan wi et Wallu se sont mis d’accord pour se partager les 14 commissions.
Cheikh Bara Dolly de la Coalition Wallu Senegaal avait proposé d’adopter le même procédé que lors de l’installation du Bureau de l’Assemblée nationale, où Bby avait pris les 4 premiers postes de vice-présidents et laissé les quatre autres aux groupes de l’opposition. Seulement, dans l’ordonnancement des commissions, les plus stratégiques, à savoir la Défense, Contrôle et comptabilité, Evaluation, Affaires étrangères et Lois étaient placées dans la deuxième partie, c’est-à-dire de la 8e à la 14e position.
La mouvance présidentielle a dès lors engagé des négociations avec Yewwi et Wallu. Finalement, un consensus a été trouvé. Ce qui a duré plusieurs heures.
Blocage de l’Assemblée, opposition et majorité se renvoient la balle
10 longues heures de léthargie ! C’est le temps qu’il a fallu aux députés du pouvoir et de l’opposition pour se mettre d’accord sur la répartition des membres des commissions. Un temps qui n’a pas plu à Pape Djibril Fall et Thierno Alassane Sall, les deux non-inscrits. Pour expliquer ce blocage, «il ne s’agit pas d’un problème de postes entre les députés de Yewwi askan wi, mais d’un partage desdites commissions entre les trois groupes parlementaires. Il a été proposé à la Coalition Benno bokk yaakaar, de prendre les 7 premières commissions et de laisser les 7 dernières aux deux groupes de l’opposition (Yaw et Wallu). Et c’est là que la mouvance présidentielle s’est rendu compte que des commissions stratégiques comme celles de la Défense, des Affaires étrangères, de Contrôle et comptabilité, d’Evaluation reviendraient à l’opposition. Ils se sont alors braqués pour demander une nouvelle méthode de partage», a expliqué Barra Dolly.
Une version contestée par Abdou Mbow. Qui soutient, à son tour : «Nous avons fini de déposer depuis très longtemps nos listes pour les 14 commissions. La Coalition Wallu a déposé sa liste. Aujourd’hui, ce qui nous bloque encore, c’est le groupe Yewwi askan wi. Parce qu’ils sont encore dans le partage, dans la division et dans l’amateurisme.» «Jusqu’à présent, ils ne sont pas capables de déposer leurs listes au niveau des commissions. Il est encore très important que les populations sachent ce qui se passe ici. Parce qu’on ne peut pas dire que l’Assemblée nationale est bloquée ou que les travaux sont bloqués alors que c’est un groupe de personnes qui est à l’origine de ce qui se passe», a expliqué Abdou Mbow.
LE DÉPUTÉ DIOPSY SOUS LA MENACE D’UNE CITATION DIRECTE
Les divergences notées au sein de la Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (Cpje/Nay Leer) à cause des investitures aux élections législatives du 31 juillet 2022 se sont exacerbées
Les divergences notées au sein de la Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (Cpje/Nay Leer) à cause des investitures aux élections législatives du 31 juillet 2022 se sont exacerbées. En effet, après avoir retiré au député Demba Diop dit DiopSy le mandat de représenter le parti à la conférence des leaders de Benno Bokk Yakaar (Bby) le Dr Abdoulaye Diouf vient de brandir la menace d’une citation directe contre lui.
«Il faut arrêter d’user de la Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (Cpje/Nay Leer), sous contrainte d’une citation directe ou d’une interpellation par voie d’huissier». L’avertissement est de Dr Abdoulaye Diouf, secrétaire général de la Cpje. Une sortie qui atteste que la crise qui couve au sein du parti depuis les dernières investitures pour les élections législatives du 31 juillet 2022, est encore très loin de s’estomper. Bien au contraire, elle a pris une nouvelle tournure, puisque le député Demba Diop dit Diop Sy est sous la menace d’une citation directe. Cela fait suite à la décision prise par le Dr Abdoulaye Diouf de retirer à Diopsy le mandat de siéger à la conférence des leaders de la coalition Benno Bokk Yaakaar au nom de parti.
En effet, il a sommé le maire de Tivaouane de «cesser séance tenante d’user frauduleusement du nom, de l’emblème et des symboles de cette formation, qui lui avait servi de gravir les échelons, pour ensuite nous tourner le dos, au service de ses intérêts personnels et celui de ses proches». D’ailleurs, le sieur Diouf indique que des correspondances ont été adressées au ministre de l’Intérieur dans ce sens pour l’informer de la situation. Cela dit, il a tenu à rappeler que c’est en 2012, qu’il a volé au secours de Demba Diop dit Diopsy en mettant à sa disposition le récépissé de son parti, afin de l’aider à aller aux élections législatives de l’époque. «Mais une fois son souhait accomplis, on se rend compte qu’il cherche la promotion de son noyau réduit, en essayant de tuer et d’étouffer les membres fondateurs et le légataire légitime qui se trouve être ma personne, Dr Abdouaye Diouf qui, malgré tout, lui a balisé un corridor afin qu’il arrive là où il se trouve», dénonce-t-il.
Mais pour lui, la récréation est terminée, puisqu’il prévoit de servir une citation directe et une interpellation par voie d’huissier à Diopsy. «Il n’est plus question qu’il siège à la conférence des leaders de la coalition Benno Bokk Yaakaar sous les habits de la Cpje, sous contrainte de payer un lourd tribut, car nous avons pris les mesures nécessaires et le compte à rebours a commencé», avertit Dr Abdoulaye Diouf avant d’ajouter : «Le rôle que devait jouer la Cpje/Nay Leer est grippé par Diopsy a qui nous avions balisé le chemin et qu’en contrepartie il s’est taillé le beurre et l’argent du beurre. Si nous demandons à être associés à la gestion du pouvoir en tant qu’entité autonome, c’est que le Sénégal est à la croisée des chemins et nul n’ignore que notre rôle est d’éviter tout caporalisme. Nous œuvrons pour une dévolution du pouvoir de manière pacifique et démocratique, afin qu’au lendemain des élections de 2024, chaque citoyen ait la possibilité d’aller à son travail sans souci. C’est ce qui explique mon éventuelle candidature, à défaut de voir un leader crédible et aguerri».
Pour lui, la Cpje qui regroupe un lot de cadres universitaires, intellectuels formés dans des disciplines de pointe, doit être associée à la gestion du pouvoir en tant qu’entité politique, qui a blanchi sous les harnais et qui n’a jamais raté le train de l’histoire.
LES AGENTS DES IMPÔTS ET DOMAINES CRIENT LEUR COLÈRE ET ANNONCENT 6 JOURS DE GRÈVE
Prives de 4 ha à Guédiawaye destines au logement, Les membres du Syndicat Autonome des Agents des impôts et des domaines (SAid) sont sur le pied de guerre
Les membres du Syndicat Autonome des Agents des impôts et des domaines (SAid) sont sur le pied de guerre. Ils jugent scandaleux l’infirmation de l’avis d’attribution au profit du Syndicat d’une assiette foncière de 04 hectares sise à Guédiawaye. Très en colère contre leurs autorités hiérarchiques, les travailleurs des impôts et des domaines annoncent une grève de six jours au mois d’octobre.
La Direction générale des Impôts et Domaines (Dgid) est secouée par les doléances syndicales. Les agents fustigent l'infirmation de l’avis du 14 mars 2018 relatif à l'attribution à leur profit d’une assiette foncière de 04 hectares sise à Guédiawaye, à distraire du TF 01/GW.
Soucieux de la sauvegarde des acquis obtenus de haute lutte et déterminé à défendre sans réserve les intérêts matériels et moraux de ses membres, le Bureau exécutif national du Said a enclenché un plan d’actions qui risque de paralyse le système. Les travailleurs des impôts et domaines veulent ainsi mettre la pression sur les autorités de la Dgid et sur le ministre des Finances pour les faire sortir de leur mutisme «teinté de mépris ». Ils comptent déclencher une grève sur la période allant du 13 au 18 octobre 2022. Ils précisent que le mot d’ordre sera reconduit autant de fois que nécessaire jusqu’à satisfaction totale des différents points de revendication inscrits sur sa plateforme. En prélude à cette grève, souligne le Said dans un communiqué parvenu à «L’As», une journée de présence passive et de port de brassards rouges est programmée le 3 octobre 2022 à l’échelle de tous les services de la Dgid. Dans le souci d’informer et de remobiliser les camarades autour des différents points de revendication, le Ben compte également organiser une tournée dans les différents centres de Dakar et des régions. Le Ben a tenu, dans la foulée, à rassurer les membres du Said de sa détermination sans faille à mener le combat jusqu’à la restitution totale de tous ses acquis et la satisfaction de ses revendications.
Les syndicalistes estiment par ailleurs que la décision de leurs autorités de tutelle de les priver de parcelles à Guédiawaye est scandaleuse. «C’est le fruit de manœuvres frauduleuses d’un groupuscule de fonctionnaires agissant en bande organisée et visant à priver les agents de la Dgid d’un accès à un logement décent au profit d’une certaine clientèle », dénoncent-ils. Le Bureau Exécutif national (Ben) du Said, qui dit avoir déjà informé ses membres à travers une Assemblée générale le jeudi 18 aout 2022, note avoir déjà déposé le 19 août 2022 son préavis de grève auprès du ministère de la Fonction publique. Outre la question foncière, ce préavis comporte des points de revendication relatifs au plan de carrière des agents de la Dgid et aux conditions de travail.
Conscient des conséquences d’une grève de l’administration fiscale notamment sur les prestations de service public et sur les finances de l’État (entre autres), le Bureau Exécutif National du Said, en toute responsabilité, est ouvert aux différentes tentatives de conciliation menées par les autorités internes pour trouver une solution à cette situation, en répondant aux différentes rencontres auxquelles il a été convié. En définitive, le Ben dit avoir saisi le ministre des finances et du Budget d’une demande d’audience qui est restée sans suite tandis que «le Directeur des Domaines, principal instigateur de ces manœuvres désastreuses dans le seul but de satisfaire son insatiable boulimie foncière, s’est emmuré dans un silence coupable».
LES TRAVAILLEURS DES MINISTÈRES DES PÊCHES ET DE L'AGRICULTURE DÉCRÈTENT 72 HEURES DE GRÈVE
Les travailleurs du Secteur Primaire sont très remontés contre l'ancien ministre des Finances et du Budget. Ils accusent en effet Abdoulaye Daouda Diallo d'avoir procédé, le 7 Septembre dernier, à la suppression des indemnités internes qu’ils percevaient
Les travailleurs du Secteur Primaire sont très remontés contre l'ancien ministre des Finances et du Budget. Ils accusent en effet Abdoulaye Daouda Diallo d'avoir procédé, le 7 Septembre dernier, à la suppression des indemnités internes qu’ils percevaient. Jugeant cette mesure unilatérale, l’intersyndicale des travailleurs des ministères des Pêches et de l'Economie Maritime, de l'Agriculture et de l'Equipement rural, de l'Elevage et de la Production ont décidé d'observer 72 heures de grève à partir d'aujourd'hui sur toute l'étendue du territoire national.
Les agents des ministères des Pêches et de l'Economie Maritime, de l'Agriculture et de l'Equipement Rural, de l'Elevage et de la Production ne comptent pas rester les bras croisés, après à la décision de l'ancien ministre des Finances et du Budget de supprimer leurs indemnités internes.
Fustigeant cette mesure, ils ont décrète 72 heures de grève sur toute l'étendue du territoire national. «Cette décision a été apprise avec stupeur, consternation et aussi avec amertume. Il est en déphasage avec la volonté du président de la République, Macky Sall qui, en décidant d'octroyer ces indemnités internes, voulait corriger les disparités dans le traitement salarial afin de sortir les agents de ces secteurs fondamentaux de notre économie du gouffre dans lequel ils se trouvaient et ce qui leur permet de se départir de leurs ((salaires misérables)) selon les termes de l'autorité suprême de ce pays.
En effet, ces indemnités contribuent au rehaussement du niveau des salaires et, par conséquent, réduisent le nombre de départs des agents travaillant dans ces secteurs si importants en termes de Pib», a indiqué, face à la presse, le coordonnateur de la cellule communication de l'intersyndicale des travailleurs desdits secteurs, Cherif Sambou. Ce dernier rappelle que ces indemnités ont été élargies aux travailleurs contractuels au sein des départements ministériels. «Il s'agit, d’ailleurs, d'un acquis qui n'impacte en aucune manière la masse salariale et qui reste conforme aux directives du chef de l'Etat concernant les solutions intra ministérielles», ajoute le porte- parole du jour. Il précise en outre que cette prime restaure à la fois le pouvoir d'achat et la dignité des agents. «Le ministre des Finances devrait, au moins, penser au principe du droit acquis. Nous avons pris des engagements financiers auprès des banques qui pourraient être remis en question.
La décision unilatérale et injustifiée de Abdoulaye Daouda Diallo qui est juridiquement illégale, administrativement absurde et socialement dramatique ne passera pas ! C’est pourquoi, nous allons user de tous les moyens légaux pour faire face avec la manière la plus forte», clame le coordonnateur de la cellule communication de l'intersyndicale des travailleurs. Il réclame par ailleurs la généralisation de l'indemnité de logement, l'attribution de l'indemnité de risque, l'harmonisation de l'indemnité de responsabilité particulière, le reclassement et la reconnaissance des diplômes et l'octroi de l'indemnité de suggestion à tout le monde comme les autres agents de l'administration.
En plus de ces 72 heures de grève, les agents des ministères des Pêches et de l'Economie Maritime, de l'Agriculture et de l'Equipement Rural, de l'Elevage et de la Production prévoient également de supprimer la délivrance de permis d'exportation, de certificats phytosanitaires, de procéder à la rétention des informations administratives, à la non délivrance des certificats sanitaires à l'exportation, du certificat de mise en entrepôt, du certificat zoo sanitaire, du laisser-passer sanitaire du bétail. Ils envisagent également d’arrêter l'inspection et le contrôle des denrées alimentaires d'origine animale et boycotter la campagne nationale de vaccination du bétail.
En attendant, ils lancent un appel solennel au Président Macky Sall afin qu'il mette fin aux décisions d’Abdoulaye Daouda Diallo qui, selon eux, risquent de créer une tension sociale incontrôlable.
Les 07 présidents de commissions de BBY
Après un long blocage de la séance de ratification des choix des membres des différentes commissions de l’Assemblée nationale, les députés de l’opposition et de la majorité parlementaire ont pu trouver un consensus. La coalition Benno Bokk Yakaar a choisi les présidents des sept commissions qui reviennent à la mouvance présidentielle. Ainsi, la Commission des Lois est dirigée par Abdou Mbow, celle de Défense et sécurité par Abdoulaye Baldé, la Culture et Communication est dirigée par le député-maire de Diourbel, Malick Fall ; la Commission Santé, Sira Ndiaye ; la commission Comptabilité et contrôle, le député maire de Vélingara, Woury Baïlo Diallo ; la commission des Finances, Seydou Diouf.
Jour de vérité pour Barthélémy Dias
La Cour d’appel de Dakar va sceller aujourd’hui le sort du député-maire de Dakar, Barthélemy Dias. Elle va rendre son verdict dans l’affaire Ndiaga Diouf tué lors d’échanges de coups de feu devant la mairie de Mermoz Sacré Cœur. Condamné en première instance à deux ans de prison dont 6 mois de prison ferme, Barthélémy Dias avait fait appel pour, dit-il, se blanchir parce qu’il n’a pas tué le «nervis» Ndiaga Diouf. En outre, le tribunal correctionnel de Grande instance de Dakar avait infligé une amende de 25 millions FCFA.
Chanvre indien
Condamné à deux reprises pour détention et usage de chanvre indien, M. Touré accro à la drogue ne peut pas se départir des joints. Et chaque jour, il se rend à la plage de Soumbédioune afin de prendre sa dose. M. Touré, qui a commencé à fumer l'herbe qui tue à l'âge de 15 ans, est tombé sur une patrouille des hommes du Commissaire Abdou Sarr de la Médina. Son comportement suspect a attiré l'attention des limiers qui l’ont fouillé. Les policiers ont trouvé sur lui un sachet rempli de chanvre indien. Interrogé sur la provenance de la drogue, M. Touré précise que c'est pour sa consommation personnelle. Conduit à la Police de Médina et placé en garde à vue, M. Touré sera déféré au parquet pour détention et usage de chanvre indien.
Escroquerie
Originaire de la Guinée Bissau et habitant Rufisque, B. Kandé est vraiment rusé. Pour voler le portable du marchand ambulant, A. Guèye, il s'est présenté comme un bienfaiteur en lui promettant de lui trouver un travail de jardinier aux allées du Centenaire. Après quelques échanges, B. Kandé prend congé du marchand ambulant à il demande d'être à l’écoute. Quelques minutes après, il câble au téléphone A. Guèye pour l’inviter à le rejoindre. En réalité, c’est un piège qu’il tend au marchand. Arrivé sur les lieux, Kandé demande à A. Guèye de lui prêter son téléphone portable pour enregistrer un numéro. Une demande acceptée par ce dernier. Moment choisi par Kandé pour dérouler sa stratégie. Il fait semblant de téléphoner avant de disparaître dans la nature. C’est quelques minutes plus tard que le marchand ambulant se rend compte qu’il est berné par son soi-disant bienfaiteur. Il retourne à Colobane dans l'espoir de retrouver Kandé. Mais comme dit un l’adage, seules les montagnes ne se rencontrent pas. Ainsi, le marchant croise son bourreau au marché de Grand Yoff. Et c’est la bagarre. Guèye exige sur place la restitution de son téléphone portable. Ainsi Kandé lui demande de le suivre à Soumbédioune où il a gardé le téléphone. Arrivé sur les lieux, Kandé tente alors de fuir, mais il sera vite rattrapé et conduit à la police de Médina où il sera placé en garde à vue. Face aux enquêteurs, B. Kandé a reconnu les faits en précisant avoir vendu le téléphone à 25 mille francs. Au terme de sa garde à vue, il sera déféré au parquet pour escroquerie.
Fatick sous les eaux
Les quartiers Darel, HLM route de Dakar, Peulgha, Émetteurs et croisement TP de la commune de Fatick sont tous sous les eaux. Les 81 millimètres de pluies energistrés hier (mardi) en fin d’après-midi dans la cité de Mame Mindiss ont replongé les populations dans la tourmente des inondations. Il faut dire que dans certains quartiers de Fatick, les pavés sont posés de sorte qu’ils empêchent l'eau de circuler. Dans d’autres zones, les problèmes sont dus à une mauvaise ou une absence de canalisations et d’autres sont installés sur les bas-fonds marécageux. C’est le cas au croisement Tp où c’est la station Schell qui a bloqué la canalisation. Toutes les maisons sont sous l'eau.
Bilan de la police au Magal de Touba
La police avait déployé de gros moyens lors de la 94e édition du Grand Magal de Touba pour assurer la sécurité de milliers de fidèles et pèlerins. Ainsi, pour la sécurité de ce grand événement religieux, dans les zones de Touba, Mbacké et Diourbel, la Police a déployé 3754 agents composés d’éléments en civil et d’éléments en tenue et des moyens logistiques conséquents. Ce dispositif classique a été complété, d’après un communiqué reçu à «L’As», par des moyens techniques, notamment des caméras de surveillance et des drones. Ce qui a permis une plus grande proactivité dans la prise en charge des impératifs sécuritaires durant tout le Magal. La mission principale des limiers était de lutter contre la criminalité sous toutes ses formes avec la mise en service de plusieurs postes de police avancés au niveau des zones jugées criminogènes, dans le but de réduire les délais d’intervention, mais aussi de favoriser une plus grande fluidité de la circulation, particulièrement difficile en ces moments d’hivernage.
Touba : 89 personnes pour détention, usage, offre et cession de drogue
Restons avec la Police nationale qui tire un bilan satisfaisant de la mission à Touba. La police a interpellé 339 personnes pour diverses infractions. A ce propos, 164 individus ont été interpellés pour vérification d’identité ; 89 pour détention, usage, offre et cession de chanvre indien ; 19 pour ivresse publique manifeste ; 04 pour détention et usage de produits cellulosiques ; 22 pour vol ; 04 pour rixe sur la voie publique ; 02 pour abus de confiance ; 01 pour coups et blessures volontaires ; 02 pour conduite sans permis de conduire ; 01 pour détention d’arme blanche et 31 pour nécessité d’enquête. Aussi, 03 kilogrammes de chanvre indien ont été saisis ainsi que 293 pièces ; 06 véhicules mis en fourrière ; 202 motos et 67 charrettes immobilisées. La police a constaté 62 accidents de la circulation dont 24 corporels ; 37 dégâts matériels et 01 mortel. Au total, les limiers ont déféré au parquet 103 personnes.
Un violent accident sur la Vdn fait deux morts et un blessé
Un violent accident s’est produit hier dans l’après-midi sur la Vdn à la descente de l’autopont en face de la cité Keur Gorgui, plus précisément à hauteur du siège du Parti démocratique sénégalais (Pds).Un camion bien chargé est descendu à vive allure de l’autopont avant de percuter violemment un véhicule qui s’était arrêté pour laisser les piétons traverser. Le conducteur qui n’a pas pu maîtriser le camion a percuté une jeune fille qui traversait juste derrière le véhicule particulier avant de propulser ce dernier. Le chauffeur du véhicule particulier qui est surpris du choc a percuté mortellement à son tour le jeune qu’il avait laissé traverser. Quant au camion, il a écrabouillé la jeune fille, selon les témoins. Le conducteur et les trois autres occupants ont pris la fuite avant d’être alpagués par des passants et mis à la disposition de la police. Une autre dame s’est retrouvée avec des blessures, mais sa vie n’est pas en danger.
L'ambassadeur commet un avocat pour l’étudiant arrêté à Tunis
L’étudiant Serigne Mor Mbodj, arrêté à l’aéroport de Tunis, peut compter sur le soutien de l’ambassade du Sénégal et de ses camarades étudiants qui se sont mobilisés hier devant la représentation diplomatique du Sénégal. L’ambassadeur a informé les étudiants qu’il a commis un avocat pour défendre Serigne Mor Mbodj emprisonné pour outrage à agent à l’aéroport de Tunis-Carthage. Le diplomate rassure aussi qu’il suit de près le dossier de l’étudiant. Sauf changement, Serigne Mor Mbodj sera jugé vendredi prochain.
Le niveau de l’eau a dépassé la cote d’alerte à Podor et Matam
Les craintes du ministère de l’Eau et de l’Assainissement se sont confirmées. Le niveau de l’eau a dépassé la cote d’alerte de 8 mètres à Matam et se situe à 8,15 mètres. Le même constat est fait à Podor où la cote d’alerte, qui est de 5 mètres, est atteinte hier. Cette situation risque de se produire à Richard Toll et Dagana où déjà le niveau de l’eau, qui était à 3,37 mètres le 19 septembre, a atteint 3,39 mètres hier, soit à 11 centimètres de la cote d’alerte qui est de 3,5 mètres. A Richard Toll, le niveau de l’eau qui était à 2,99 mètres le 19 septembre à 08 heures est passé à 3 mètres ce mardi 20 septembre 2022 à 08 heures, soit à 35 centimètres de la cote d’alerte qui est de 3,35 mètres. Le ministère de l’Eau et de l’Assainissement prévient que si la tendance actuelle se poursuit dans les prochaines heures, des débordements du cours d’eau pourraient survenir dans les localités susmentionnées. Les populations riveraines et les porteurs d’activités aux abords du fleuve Sénégal sont invités à observer une vigilance maximale et à prendre toutes les dispositions nécessaires pour se prémunir d’éventuels dégâts qui seraient liés au débordement du cours d’eau. Cependant, le ministère de l’Eau rassure que le niveau de l’eau du fleuveGambie est encore loin de la cote d’alerte à toutes les stations suivies.
Le secrétaire général du Saemss cède son fauteuil
Saourou Sène va quitter la tête du Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen et Secondaire du Sénégal (Saemss), ce week-end. Le syndicat qui tient son 5e congrès ordinaire les 24 et 25 septembre prochains va élire au terme de la rencontre un nouveau secrétaire général. Souarou Sène qui boucle ainsi son second mandat va céder son fauteuil conformément aux statuts de l’organisation syndicale qui limite à deux le nombre de mandats. Ainsi, l’assemblée choisira le successeur de M. Sène et les membres du nouveau bureau.