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14 juin 2025
77E AG DE L'ONU, MACKY PORTE LA VOIX DE L'AFRIQUE
La 77e Assemblée générale de l’ONU, réunion annuelle des chefs d’État et de gouvernement au siège des Nations unies, s’est ouvert ce mardi 20 septembre à New York. La guerre en Ukraine, le dérèglement climatique, la sécurité alimentaire, sont des abordés
La 77e Assemblée générale de l’ONU, réunion annuelle des chefs d’État et de gouvernement au siège des Nations unies, s’est ouvert ce mardi 20 septembre à New York. La guerre en Ukraine, le dérèglement climatique, la sécurité alimentaire, sont, entre autres, les points de discussion. Il faut dire que le président, Macky Sall, a pris la parole aussitôt après l’ouverture officielle.
Le chef de l’Etat sénégalais commence par indiquer que le monde est devenu plus dangereux et plus incertain, sous l’emprise combinée du réchauffement climatique, des périls sécuritaires et sanitaires, ainsi que de la guerre en Ukraine. Dans son discours dont nous avons copie, le chef de l’Etat sénégalais a dit que le thème de cette session montre à quel point il urge d’agir ensemble pour apaiser les tensions, soigner notre planète, réduire les inégalités persistantes Nord-Sud, et redonner sens au multilatéralisme. Et de dire que le Conseil de sécurité est interpelé au premier chef, afin qu’il traite de la même manière toutes les menaces à la paix et à la sécurité internationales, y compris en Afrique.
« Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine.
C’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du Conseil, garant du mécanisme de sécurité collective, en vertu de la Charte de l’Organisation.
Aussi, invitons-nous le Conseil à mieux s’engager avec nous dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, avec des mandats plus adaptés et des moyens plus conséquents », a dit le président Sall. Avant d’enchaîner : « en outre, l’Union Africaine appelle, une fois de plus, à la levée des sanctions étrangères contre le Zimbabwe. Ces mesures sévères continuent de nourrir un sentiment d’injustice contre tout un peuple, et d’aggraver ses souffrances en ces temps de crise profonde ».
Parlant du Proche Orient, il réitère le droit du peuple palestinien à un Etat viable, coexistant pacifiquement avec l’Etat d’Israël, chacun à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. Quant à l’Ukraine, ils appellent à la désescalade et à la cessation des hostilités, pour une solution négociée, afin d’éviter le risque catastrophique d’un conflit potentiellement mondial. « Près de quatre-vingts ans après la naissance du système des Nations Unies et des Institutions de Bretton Woods, il est temps d’instaurer une gouvernance mondiale plus juste, plus inclusive et plus adaptée aux réalités de notre temps. Il est temps de vaincre les réticences et déconstruire les narratifs qui persistent à confiner l’Afrique à la marge des cercles décisionnels. Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité, telle que reflétée dans le Consensus d’Ezulwini.
Dans le même esprit, je rappelle notre demande d’octroi d’un siège à l’Union Africaine au sein du G20, pour que l’Afrique puisse, enfin, se faire représenter là où se prennent les décisions qui engagent un milliard quatre cents millions d’africains », a-t-il déclaré.
Au titre de la gouvernance économique et financière, il attire l’attention de l’Assemblée générale sur le Rapport 2022 sur le financement du développement durable, réalisé par une soixantaine d’institutions multilatérales, dont le FMI, la Banque mondiale, le Comité de Bâle sur la supervision bancaire, l’Association internationale des régulateurs de l’assurance et le Conseil de stabilité financière. Ce rapport, selon lui, relève les insuffisances dans les procédés d’évaluation des Agences de notation, et souligne l’importance d’appliquer des « méthodologies transparentes afin de ne pas miner la confiance dans les notations ».
« Nous sommes préoccupés par le fait que la perception du risque en Afrique continue d’être plus élevée que le risque réel ; ce qui renchérit les primes d’assurance et pénalise la compétitivité de nos économies. C’est pourquoi l’Afrique renouvelle sa proposition au Groupe de Réponse à la crise mondiale sur l’alimentation, l’énergie et les finances, afin qu’il engage, en rapport avec le G20, le FMI et la Banque Mondiale, un dialogue constructif avec les agences de notation sur l’amélioration de leurs méthodes de travail et d’évaluation.
Dans le même esprit, face à l’ampleur inédite de la crise économique mondiale, l’Union Africaine réitère son appel pour la réallocation partielle des Droits de Tirages spéciaux et la mise en œuvre de l’Initiative du G20 de suspension du service de la dette.
Ce choc sans précédent fragilise davantage les économies les plus faibles, et rend encore plus pressants leurs besoins en liquidités, pour atténuer les effets de l’inflation généralisée et soutenir les ménages et les couches sociales les plus vulnérables, notamment les jeunes et les femmes », a-t-il ajouté.
S’y ajoute la prise en charge des urgences sanitaires nouvelles ou anciennes, dont le cancer, un tueur silencieux qui continue de faire des millions de victimes à travers le monde. « J’appelle à la mobilisation en faveur de la campagne Rays of hope, de l’AIEA, pour le renforcement des capacités des pays membres, africains en particulier, dans la lutte contre le cancer, grâce aux technologies nucléaires telles que l’imagerie médicale, la médecine nucléaire et la radiothérapie », indique le président Macky Sall.
A quelques semaines de la COP-27 de Sharm El Sheikh, Macky Sall, soutient que l’Afrique renouvelle son attachement à l’Accord de Paris sur le climat. « En même temps, nous souhaitons parvenir à un consensus pour une transition énergétique juste et équitable, comme ce fut le cas au Sommet Afrique-Europe de février dernier, à la session élargie du Sommet du G7 en juin, et récemment au Forum de Rotterdam sur le financement de l’adaptation en Afrique.
Il est légitime, juste et équitable que l’Afrique, continent le moins pollueur, et le plus en retard sur le processus d’industrialisation, exploite ses ressources disponibles pour disposer d’une énergie de base, améliorer la compétitivité de son économie et réaliser l’accès universel à l’électricité », a déclaré Macky Sall. Il a rappelé par la même occasion qu’à ce jour plus de 600 millions d’africains vivent encore sans électricité. « Travaillons également à la réalisation de l’objectif de 100 milliards de dollars par an, en appui aux efforts d’adaptation des pays en développement, et au financement du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, sous l’égide de la BAD et du Centre mondial pour l’adaptation.
Au demeurant, nous considérons le financement de l’adaptation non comme de l’aide, mais comme une contribution des pays industrialisés à un partenariat mondial solidaire, en contrepartie des efforts que fournissent les pays en développement pour éviter les schémas pollueurs qui ont plongé la planète dans l’état d’urgence climatique actuel (…).
GUY MARIUS SAGNA DÉMISSIONNE DU CABINET DE BARTH
Guy Marius Sagna a été nommé conseiller technique en charge des affaires sociales et de la réinsertion par le maire de Dakar après sa prise de fonction. Entre-temps, Guy Marius Sagna a été élu député sous la bannière de la coalition Yewwi Askan Wi.
Guy Marius Sagna a été nommé conseiller technique en charge des affaires sociales et de la réinsertion par le maire de Dakar après sa prise de fonction. Entre-temps, Guy Marius Sagna a été élu député sous la bannière de la coalition Yewwi Askan Wi. Cette fonction étant incompatible avec son mandat de député, il a déposé sa démission la semaine passée sur la table du maire de Dakar Barthélémy Dias. « Une démission qu’il a acceptée. Je remercie le maire de Dakar Barthélémy Dias qui m’avait fait intégrer son cabinet en qualité de conseiller technique chargé des affaires sociales et de la réinsertion », a-t-il écrit.
par Hamidou Anne
LA RÉPUBLIQUE PROFANÉE
Il faut faire le deuil d’une certaine idée de la politique dans notre pays. L’outrance verbale et la parade des muscles ne constituent pas un projet politique. Normaliser la jacquerie populiste du 12 septembre, c’est ouvrir la boîte de Pandore
Le 12 septembre dernier, quand j’ai vu le nombre de populistes démagogues élus députés, j’ai d’abord eu une pensée triste pour la République. Ensuite, j’ai souri en me remémorant une récente phrase d’un parlementaire français. S’émouvant du nombre d’élus du Front national au sein du Palais Bourbon, il lança : «On dirait Nuremberg aux heures de pointe.»
Quand des populistes arrivent en nombre dans une Assemblée nationale, ils ont deux cibles : l’Assemblée nationale elle-même, haut-lieu du débat démocratique auquel ils ne croient pas, et la République qui est leur adversaire ultime et qu’ils cherchent à détruire pour imposer un Etat totalitaire. La pagaille provoquée par des élus de la Nation m’a profondément ému. Le crime contre la décence, la pondération et la mesure que requiert l’exercice de l’Etat renseigne sur les nuages d’incertitudes qui menacent la démocratie sénégalaise. Le populisme autoritaire est un danger des sociétés démocratiques. Les Etats-Unis, le Brésil, l’Italie, la Hongrie l’expérimentent. Il s’en prend aux équilibres sociétaux en mettant face-à-face les citoyens d’une même Nation. Aujourd’hui, au Sénégal, une cohorte d’excités joue le match de la confrontation entre amis et ennemis de la Nation, entre les vertueux et les traîtres, comme si l’unité du bloc national devrait être fissuré, à coup de mensonges et de manipulation au nom du fascisme qui se drape -comme tous les fascismes d’ailleurs- du manteau de patriotisme. Ces mêmes gens choisissent de désacraliser toutes les institutions de la République pour propager le chaos qui précède la dictature, qui est l’objectif ultime des populistes.
Les patriotes, ce sont toutes les personnes qui pensent que le Sénégal, cette grande Nation, doit demeurer et survivre aux passions tristes d’un gourou et sa secte. Aimer le pays, c’est regretter de voir l’intolérance et l’expression de la violence physique et verbale menacer le commun vouloir de vie commune cher au vieux poète qui a fondé la Nation. Etre patriote, c’est sacraliser les usages républicains dont le maintien de la sacralité de l’Hémicycle, qui devrait être un lieu de dispute éclairée, de controverse féconde, d’obstruction parlementaire qui fait partie du jeu politique, mais sans jamais tomber dans la barbarie de la violence physique. J’ai été attristé de voir la mairie de Yeumbeul Sud saccagée par des gens qui doivent être poursuivis et punis. Mais ce que j’ai vu ce 12 septembre, est pire relativement à la décrépitude de la morale publique. Des élus de la Nation qui saccagent le Parlement, exercent une violence sur d’autres élus, devant les télés du monde entier, et poussent l’Armée à investir l’Hémicycle pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, constituent le symbole de l’effondrement démocratique que nous vivons.
Ce qui s’est passé au Parlement est la preuve du danger que représente le populisme pour la démocratie et surtout pour des pays de démocratie de faible intensité comme les nôtres. Un ami m’a raconté sa honte devant les images insoutenables. Un autre me soutient que le Sénégal ne mérite pas ça. Mais je n’ai cherché ni à les contredire ni à les rassurer, même si moi-même je ne m’attendais pas à une telle effusion de violence. Il faut faire le deuil d’une certaine idée de la politique dans notre pays. Désormais, le débat public n’échappera pas à la violence et à l’obscénité qui irriguent la société dans toutes ses couches. Nous vivons la revanche des passions. Le discours rigoureux et mesuré, à l’ère d’internet et du foisonnement des médias dont l’objectif est le buzz permanent, n’a plus une grande force. Le mensonge, la manipulation, les insultes sur les réseaux et les coups d’éclat permanents sont devenus une norme à la place de la nuance et de la complexité nécessaires au propos politique. L’outrance verbale et la parade des muscles ne constituent pas un projet politique. Ils sont les instruments des médiocres et des ignorants qui se complètent ainsi pour se donner une contenance dans l’espace public, au mépris des règles de civilité et d’élégance qui doivent gouverner l’action politique. La profanation de l’Assemblée nationale, lieu sacré de la République et cœur de la démocratie, n’a pas inquiété certains. J’ai vu de vieux militants de gauche jubiler, naïvement, dans l’espoir d’un Grand Soir proche. D’autres, heureux, nous insultent et nous traitent de républicains en entourant le mot de leurs guillemets fielleux. Je n’ai pas mal pour eux, ils m’inspirent la gêne. Normaliser la jacquerie populiste du 12 septembre, c’est ouvrir une boîte d’allumettes pour mettre le feu en pensant naïvement y échapper. Il nous brûlera tous.
ABDOU KARIM FOFANA DANS UN PANIER
Il débarque au ministère du Commerce et des pme dans un contexte international difficile, selon le président de l’Unacois Yessal
Abdou Karim Fofana débarque au ministère du Commerce et des pme dans un contexte international difficile, selon le président de l’Unacois Yessal. Alla Dieng attend tout de même de nouveau gouvernement, au-delà de la subvention des certains produits, la renonciation de l’Etat à certaines taxes, la reprise et de manière régulière, du Conseil présidentiel sur les investissements.
Aminata Assomme Diatta a été perdue par la détérioration du pouvoir d’achat des ménages avec la flambée des prix dans tous les secteurs. Malgré sa combativité, elle n’a pas réussi à stabiliser le marché déstructuré par un environnement international difficile et les comportements de commerçants véreux. Nouveau ministre du Commerce et des pme, Abdoulaye Karim Fofana revient au gouvernement à la tête d’un secteur fortement sinistré par des chocs exogènes. «La situation ne sera pas facile pour le ministre entrant, mais cela n’est pas dû à l’Etat ni aux commerçants, c’est pratiquement l’environnement international», analyse Alla Dieng. Le président l’Unacois Yessal donne le cours du dollar qui est actuellement à 640 francs Cfa alors qu’il était il y a trois mois à 510 et 515 francs.
Même si la situation n’est pas favorable, les commerçants attendent du ministre du Commerce, des actions concrètes. «Le renforcement des subventions peut être une solution. Aussi si l’Etat renonce à certaines taxes, ce serait bien», plaide M. Dieng. La subvention portait sur le riz paddy, l’huile et le sucre. La seule lueur d’espoir qu’entrevoient les commerçants reste les premières rentrées de la vente du pétrole et du gaz prévue en 2023. «Sinon, il n’y a pas d’autres ressources sur lesquelles l’Etat peut se baser pour diminuer les coûts des denrées de première nécessité. Même s’il y a des produits homologués, nous sommes dans un régime libéralisé, le marché est libéralisé», rappelle le président de l’Unacois Yessal.
Il souhaite plusieurs concertations régulières entre le secteur privé et l’Exécutif. «Cela fait plus de quatre mois qu’il n’y a pas eu de Conseil présidentiel sur l’investissement (Cpi) alors qu’il est un moment d’échanges et de partage entre le secteur privé et l’Etat», se souvient M. Dieng. Les commerçants ne souhaitent plus les formules classiques où il y avait les bailleurs de fonds, les institutions financières, bancaires… «Ce n’est pas normal, nous voulons des dialogues directs entre le secteur privé et l’Etat.»
Selon Alla Dieng, le président de la République Macky Sall en a parlé dans son discours. «Nous attendons la concrétisation de cela», dit-il. En tout cas, il s’agit d’une forte demande des commerçants qui espèrent la tenue de ces Cpi, qui étaient réguliers sous Me Wade, juste après les passations de services. «Il fut un moment où nous sommes restés deux ans sans les Cpi. Les concertations entre le secteur privé et l’Exécutif doivent être régulières, constantes et fructueuses pour tout le monde, du gagnant-gagnant», soutient Alla Dieng.
Sur la nomination d’une femme au ministère de l’Economie pour la première fois, il attend de voir la gestion de celle-ci. «C’est une dame à qui on confie pour la première fois cette tâche, c’est une experte qui était aux Nations unies, son expérience et sa pugnacité peuvent être intéressantes, mais on attend de voir», commente Alla Dieng.
723 TONNES DE CIMENT SAISIES À MBOUR
Les agents du service de contrôle économique de Mbour, accompagnés des éléments de la compagnie de gendarmerie, ont effectué hier, une vaste opération de contrôle du prix du ciment
Les agents du service de contrôle économique de Mbour, accompagnés des éléments de la compagnie de gendarmerie, ont effectué hier, une vaste opération de contrôle du prix du ciment. Au total, ils ont saisi 723 tonnes de ciment et arrêté 41 vendeurs de ciment qui pratiquaient la vente frauduleuse. Ces derniers vont payer une amende allant de 100 mille à 200 millions de francs Cfa.
Les agents du service de contrôle économique de Mbour, accompagnés des éléments de la compagnie de gendarmerie, ont effectué hier, une vaste opération de contrôle du prix du ciment. Au total, ils ont saisi 723 tonnes de ciment et arrêté 41 vendeurs de ciment qui pratiquaient la vente frauduleuse. Ces derniers vont payer une amende allant de 100 mille à 200 millions de francs Cfa.
LE NOUVEAU PLAN ANTI-INONDATIONS DE MACKY SALL
En décidant de remettre un ministère chargé des Inondations dans l’attelage gouvernemental, le chef de l'État se rend compte que la situation va empirer à cause du réchauffement climatique
En décidant de remettre un ministère chargé des Inondations dans l’attelage gouvernemental, Macky Sall se rend compte que la situation va empirer à cause du réchauffement climatique. Au-delà de la gestion des prix des denrées, c’est l’autre préoccupation des citoyens fortement impactés cette année par les conséquences des pluies diluviennes.
Cette année, l’hivernage a été fortement pluvieux poussant le Président Sall à enclencher à nouveau le plan Orsec. Avec les effets dus aux changements climatiques, la situation va sans doute empirer dans les prochaines années. Conscient de la vulnérabilité du pays à ces chocs, Macky Sall a ramené un ministère chargé des Inondations dans l’attelage gouvernemental. Dès son accession au pouvoir, il avait mis en place le ministère de la Restructuration et de l’aménagement des zones d’Inondations (Mrazi), qui devait coordonner la mise en œuvre du Programme décennal de gestion des inondations (Pdgi). Mais, il sera supprimé lors du remaniement de juillet 2014 avec la mise en place d’un ministère délégué chargé de la Restructuration et de la requalification des banlieues et le rattachement de la Darzi au ministère du Renouveau urbain, de l’habitat et du cadre de Vie, en charge de la gestion des inondations. Plus tard, il sera supprimé et remplacé par la Direction de la prévention et de la gestion des inondations. Cette nouvelle création vient renforcer le nouveau Plan décennal de lutte contre les inondations prévu avant décembre 2022. Pour Macky, cela doit être un programme d’investissements «massifs en matière d’assainissement (eaux pluviales), intégrant des projets et zones prioritaires, selon la cartographie nationale des inondations, disponible, et les évaluations techniques et financières, réalisées».
Il faut savoir que le 19 septembre 2012, lors d’un Conseil présidentiel, l’Etat du Sénégal avait établi un Plan décennal de lutte contre les inondations (2012-2022) dont le budget était évalué à plus de 766 milliards F Cfa.
LES ATTENTES DU FORUM DES JUSTICIABLES VIS-À-VIS D'ISMAILA MADIOR FALL
Des chantiers s’annoncent pour le nouveau Garde des Sceaux
Aussitôt son retour effectif à la tête du département de la Justice, des chantiers s’annoncent pour le nouveau Garde des Sceau. C’est ainsi qu’à la suite de la mise place du nouveau gouvernement de «combat et de défis», le Forum du Justiciable, pour une prise en charge «diligente et efficiente des questions judiciaires», invite le professeur Ismaïla Madior Fall, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, à accélérer la mise en œuvre des réformes judicaires déjà formulées par les acteurs de la justice et de la société civile.
A travers une déclaration de son Bureau exécutif sur la mise en œuvre des réformes judiciaires, rendue publique hier lundi, le Forum du Justiciable estime que «la mise en œuvre des réformes judiciaires posera certainement les jalons nécessaires au renforcement de notre Etat de droit». Babacar Ba et ses camarades déclinent ainsi leurs propositions de réformes en 13 points. On peut citer : «Prévoir des mesures d’encadrement du principe d’inamovibilité par la définition de la notion d’intérim et par l’énumération des éléments pouvant justifier le recours à la notion de nécessité de service ; Conférer aux membres du Conseil supérieur de la Magistrature le pouvoir de proposition dans le cadre des nominations et des mutations des magistrats».
Ils prônent aussi ceci : «Les membres élus du Conseil supérieur de la Magistrature doivent être en nombre au moins égal à celui des membres de droit ; Ouvrir le Conseil supérieur de la Magistrature à des personnalités extérieures reconnues pour leur expertise et leur neutralité (avocats, universitaires, société civile…) ; Subordonner l’affectation des magistrats du parquet à l’avis conforme du Conseil supérieur de la Magistrature à défaut le faire nommer par le Conseil lui-même ; Instaurer un parquet financier spécialement chargé de traiter les délits économiques et financiers ; Etablir une loi qui prévoit que le ministre de la justice, qui conduit la politique pénale déterminée par le gouvernement, adresse uniquement aux magistrats du parquet des instructions générales. Il ne pourra leur adresser aucune instruction dans des affaires individuelles».
Les autres volets de cette réforme chers au Forum du Justiciable sont : «Instaurer un juge de la détention et des libertés spécialement chargé de statuer sur la mise en détention provisoire et sur les demandes de mise en liberté afin de rationaliser les mandats de dépôt ; Encadrer la détention provisoire en matière criminelle pour en limiter la durée à deux (2) ans ; Privilégier le contrôle judiciaire pour les personnes qui présentent des garanties de représentation en justice ; Rendre effective la mise en œuvre du bracelet électronique comme alternative à la détention pour désengorger les prisons ; Réformer la loi n°81-54 du 10 juillet 1981portant création de la cour de de répression de l’enrichissement illicite (CREI) pour prévoir le droit à un recours effectif ; Assurer l’autonomie budgétaire des juridictions», lit-on dans le texte.
AU MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, UNE INSTABILITÉ AU MÉPRIS DES ENJEUX
Les différents ministres qui se sont succédés à la tête de ce département partent et laissent dernière eux des chantiers colossaux
Les mouvements et instabilité à la tête de certains départements dans les différents gouvernements du chef de l’Etat Macky Sall, n’épargnent pas le ministère de l’Environnement. Plusieurs nominations ont eu lieu sous son règne. Et pourtant, l’Environnement est un secteur aux enjeux multiples. Pis, à part Aly El Aïdar, toutes les autres personnes choisies, ont atterri en terrain inconnu.
L’Environnement fait partie des ministères les plus instables du régime actuels. Aly El Aïdar, Abdoulaye Bibi Baldé, Mame Thierno Dieng, Abdou Karim Sall et désormais Alioune Ndoye, sont les hommes politiques qui ont eu à gérer ce département, depuis l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir. La réflexion qui mérite d’être posée est de savoir si une question aussi importante que l’environnement peut s’accommoder avec un changement permanent ?
Les différents ministres qui se sont succédés à la tête de ce département partent et laissent dernière eux des chantiers colossaux. Par exemple, le plastique est une équation que le Sénégal n’arrive toujours pas à résoudre. D’abord, une loi a été votée en 2014, sous Abdoulaye Bibi Baldé, ses résultats n’ont pas été à la hauteur des objectifs. Puis, une autre fut adoptée, avec des mesures coercitives beaucoup plus renforcées, le résultat reste le même : le plastique continue d’inonder rues, espaces et marchés. La consigne sur les bouteilles en plastique n’est toujours pas appliquée, contrairement à ce que dit la loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence des produits plastiques sur l’environnement qui abroge et remplace la première.
Le plastique, l'impossible solution
Elle n’est pas la seule directive fortement défendue par le ministre Abdou Karim Sall et qui n’a pas été suivie d’effets. Cette même loi de 2020 interdit les sachets plastiques à usage unique comme la matière utilisée pour le conditionnement des sachets d’eau. La Covid-19 a été une des raisons avancées pour différer l’application de cet interdit ; jusqu’à présent rien de nouveau sous les cieux. Le péril plastique n’est pas le seul mal de l’environnement que le Sénégal n’arrive à pas gérer. La déforestation continue de plus en plus notamment au Sud du pays où les nombreuses mesures mises en place ne font pas abdiquer les braconniers. Le Sénégal subit de plein fouet les effets des changements climatiques avec notamment l’érosion côtière qui menace le littoral, les inondations qui frappent plusieurs localités notamment de grandes villes comme Dakar et banlieue. Le financement de son adaptation est un défi à relever et le pays assurant la présidence de l’Union africaine (Ua) est le porte-voix de la revendication selon laquelle les 20 pays développés responsables de 80% des émissions des gaz à effets de serre devront financer les projets d’adaptation des pays les moins avancées durement éprouvés dont la plupart se trouvent sur le continent.
Les projets de développement risquent d'être préjudiciables
Dans son rapport sur l’état de l’environnement en 2020, publié en janvier 2022, le Centre de suivi écologique (Cse) rappelle l’importance de prendre en compte l’environnement dans les projets de développement. «La sauvegarde de l’environnement est l’un des défis majeurs auxquels devra faire face l’État du Sénégal dans un contexte de croissance démographique de la population (16,2 millions d’habitants en 2019), de pauvreté grandissante (37,8% de pauvres) et de changements climatiques aux multiples impacts».
Il relève ainsi que «le Plan Sénégal émergent (Pse) ambitionne une transformation structurelle de l’économie et de la société à l’horizon 2035. Cette ambition s’appuie sur une exploitation des ressources agricoles (terres, eaux, forêts), minières, pétrolières, gazières et une intensification du tissu industriel du pays, qui doit combiner optimisation et rationalité».
Seulement, le Cse, mettant en garde aussi, de souligner que «les changements environnementaux attendus dans les prochaines décennies risquent de s’amplifier au point d’atteindre ou de dépasser des seuils critiques et irréversibles, si des mesures de sauvegarde adaptées ne sont pas soigneusement élaborées et effectivement mises en œuvre. En effet, une bonne partie de l’économie sénégalaise repose sur des systèmes de production qui, une fois affectés par les crises environnementales, vont nécessairement affaiblir un pays caractérisé par une situation socioéconomique encore fragile».
La pollution va de mal en pis
L’état de l’environnement au Sénégal, c’est également une pollution des océans, de l’air, la perte de la biodiversité et une forte pression foncière qui menace les sites non aedificandi, surtout à Dakar. En outre, les populations voisines d’industries chimiques, continuent de payer cher leur proximité avec ces exploitants de ressources minières. La pollution dans la zone de Mboro est très importante à cause de la présence des Industries chimiques du Sénégal (Ics) et d’autres structures similaires.
Dans la région de Kédougou, l’exploitation de l’or, aussi bien industrielle qu’artisanale, rime avec la destruction de l’environnement. Les substances chimiques telles que le mercure, cyanure polluent les eaux ; les compagnies minières dans leurs activités de recherches, délestent la forêt de ses arbres sans que le suivi idoine ne soit fait en retour.
Dans la capitale, le cas de la Senchim à Thiaroye sur Mer est là pour rappeler qu’il y a nécessité d’être beaucoup plus regardant sur l’environnement pour le bien-être des populations.
Il est à signaler également que les ministres de l’Environnement nommés par le président de la République, Macky Sall, ont plus été des politiques que des hommes du sérail. Il n’y a qu’Aly El Aïdar, militant écologiste, engagé pour la préservation de l’environnement, qui sort du lot.
LA NOUVELLE LÉGISLATURE AU DÉFI DU CONSENSUS
Avec une répartition quasi égalitaire des sièges, les deux forces politiques (pouvoir et opposition) sont condamnées à travailler à une entente y compris pour des questions à fort enjeu politique, sous peine de bloquer le fonctionnement du Parlement
La 14e législature est partie pour vivre une mandature très complexe. En effet, avec une répartition quasi égalitaire des sièges entre pouvoir et opposition, au niveau de la plénière et du bureau, la bonne marche de l’Assemblée nationale est suspendue au consensus de ces forces politiques.
Après une session d’ouverture très mouvementée, le lundi 12 septembre dernier, marquée par l’intervention des gendarmes dans l’enceintre de l’hémicycle, sur demande de la présidente de séance, Aissatou Sow Diawara, pour sécuriser le processus d’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale, les députés ont finalement procédé à l’élection des membres du bureau de l’institution parlementaire, le mardi 13 septembre dernier. Composé de 19 membres dont 8 vice-présidents, 6 Secrétaires élus, 2 questeurs et 3 présidents de Groupes parlementaires, cette nouvelle équipe qui a la charge de régler les délibérations de l’Assemblée nationale mais aussi d’organiser et de diriger tous les services de l’Assemblée nationale dans les conditions déterminées par le Règlement intérieur, se singularise par une égalité de représentation entre le pouvoir et l’opposition.
En effet, sur les 20 membres qui le compose dont le président de l’Assemblée nationale, 10 sont issus de la mouvance présidentielle et les 10 autres restants sont des représentants de l’opposition regroupée autour de l’inter-coalition Yewwi-Wallu. Cette situation est tout simplement inédite. C’est la première fois que l’Assemblée nationale soit confrontée à un tel statuquo. Considérée comme la pièce maitresse du fonctionnement administratif de l’institution parlementaire, les deux forces politiques en présence (Pouvoir et opposition) sont condamnées, sous peine de bloquer le fonctionnement du Parlement, de travailler à trouver un consensus même dans les questions à fort enjeu politique. A défaut, notamment en cas de divergence comme cela a été le cas lors de la session d’ouverture du lundi 12 septembre concernant la présence des ministres élus députés, c’est le fonctionnement de cette instance qui risque de connaitre une paralysie qui n’épargnera certainement pas le travail parlementaire dans sa globalité.
Abou Sané, ancien parlementaire : «On va irréversiblement vers des blocages parce…»
«Le bureau de l’Assemblée nationale tel qu’il se présente aujourd’hui ne rassure pas puisque les nouveaux députés sont venus pour changer radicalement les choses alors que les autres qu’ils ont trouvés sur place sont des conservateurs. On va donc vers des blocages puisque les gens ne se feront pas de cadeaux. Mais, pour mieux apprécier ce qui viendra, il faut attendre la mise en place des Commissions puisqu’il y a deux instances au niveau de l’Assemblée nationale : le Bureau et la Conférence des présidents. Le bureau étant déjà composé avec une répartition de membres comme suite : 10 pour l’opposition contre 9 pour la coalition au pouvoir plus le président de l’Assemblée nationale qui a pris l’engagement d’être équidistant le jour de son élection en disant qu’il sera le président de tous les députés.
On va irréversiblement vers des blocages parce que les approches, les contenus, les fonctions sont totalement opposées. A cela, il faut également ajouter la fièvre de la pré-campagne pour la présidentielle de 2024. Avec l’installation des Commissions qui se fera à partir du 20 septembre prochain, nous aurons peut-être une vision plus globale de la perspective qui nous attend notamment concernant la composition de la Conférence des présidents qui forme, avec le bureau, les deux organes déterminants de l’Assemblée nationale. Cependant, j’avoue que l’installation des Commissions ne changera rien. On aura le même scénario puisque les Commissions seront partagées de manière équitable entre la coalition au pouvoir et l’opposition.»
Alioune Souaré, ancien député et spécialiste du droit parlementaire : «Il n’y a aucun texte qui dit de manière explicite que les décisions du bureau sont prises par vote ou par consensus»
«L’article 17 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale dit que le Bureau à tous les pouvoirs pour régler les délibérations de l’Assemblée nationale et pour organiser et diriger tous les services dans les conditions déterminées par le présent Règlement intérieur. Autrement dit, il n’y a aucun texte qui dit de manière explicite que les décisions du bureau sont prises par vote ou par consensus. Mais, je sais que dans la pratique parlementaire, le bureau privilégie le consensus. Et à défaut de consensus, il votait. C’est une pratique parlementaire, il n’y a aucun texte qui organise cette méthode de travail. Aujourd’hui, ce qui fait foi dans le travail parlementaire, c’est le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, tout à fait dans le Règlement intérieur qui complète les dispositions de la Constitution puis vient ce qu’on appelle les pratiques parlementaires, c’est-à-dire des règles non inscrites. Le travail parlementaire est régi par ces trois principes : les règles écrites dans le Règlement intérieur, la Constitution et les règles non écrites qui relèvent des pratiques parlementaires. Autrement dit, ce qui se faisait avant par rapport à la prise de décision au niveau du bureau, c’est soit de privilégier le consensus et, à défaut de consensus, le vote.
Maintenant, si ces mêmes pratiques sont maintenues et que demain, le bureau se retrouve en face d’une question sur laquelle il n’y a pas un consensus, qu’est-ce qui va se passer s’il devrait voter ? C’est la grande question d’autant plus qu’il y’a une répartition également des membres du bureau entre la majorité au pouvoir et l’opposition. Bennoo bokk yaakaar a 4 vice-présidents, 3 secrétaires élus, un questeur, un président de groupe ; ce qui fait un total de 9 membres. Et si, on rajoute le président de l’Assemblée nationale, ça fait 10. Yewwi a 3 vice-présidents, 2 Secrétaires élus, un questeur plus un président de groupe parlementaire ; ce qui fait un total de 7 membres dans le bureau. De son coté, Wallu a 1 vice-président, 1 Secrétaire élu et un président de groupe parlementaire. Si vous faites la somme des 3 membres de Wallu plus les 7 de Yewwi, cela fait 10 membres pour l’opposition. Il reste maintenant les Commissions dont la répartition se fera comme la mise en place du bureau».
L'AGENDA AFRICAIN DE LA 77E AG DE L'ONU
Guerre en Ukraine, dérèglement climatique, sécurité alimentaire vont dominer cet événement pendant près d’une semaine, avec quelques rendez-vous africains importants, notamment un sommet extraordinaire de la Cédéao
La 77e Assemblée générale de l’ONU, réunion annuelle des chefs d’État et de gouvernement au siège des Nations unies, s’ouvre ce mardi 20 septembre à New York. Guerre en Ukraine, dérèglement climatique, sécurité alimentaire vont dominer cet événement pendant près d’une semaine, avec quelques rendez-vous africains importants, notamment un sommet extraordinaire de la Cédéao.
Ce mardi 20 septembre, dans l’immense salle vert et or de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU), le président sénégalais Macky Sall sera le premier chef d’État africain à monter la tribune, juste derrière le président brésilien, Jair Bolsonaro, qui ouvre traditionnellement les travaux chaque année.
L’après-midi, Macky Sall sera suivi par le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, puis par le Congolais Félix Tshisekedi et le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra, l’un après l’autre, et ensuite le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch.
Mercredi on entendra les présidents du Nigeria, puis de plusieurs autres pays du continent, dont le Rwanda, Madagascar, le Gabon, la Côte d’Ivoire le Kenya et le Ghana. Ensuite, ce sera le tour des Premiers ministres, puis des ministres de s’exprimer les jours suivants.
Un sommet sur la sécurité dans le Sahel et le golfe de Guinée doit également avoir lieu, en présence de la France, ainsi qu’un « panel de haut niveau », dont des chefs d’États ouest-africains, dont le président nigérien, Mohamed Bazoum, ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Et un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est bel et bien confirmé jeudi ou vendredi ; il sera question des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet.
A la mi-journée ce mardi, on pourra entendre sur RFI et France 24 une interview exclusive du ministre des Affaires étrangères du Nigeria, Geoffrey Onyeama, qui confirmera la tenue et l’ordre du jour de ce sommet extraordinaire. Sur RFI, ce sera dans Afrique Midi, à 14h30 heure de Paris, 12h30 TU.