René Lake parle des enjeux du scrutin de mi-mandat en cours depuis ce mardi 8 novembre sur l'ensemble du territoire américain avec John Lyndon sur le plateau de VOA Afrique
Les Américains ont commencé à se rendre aux urnes mardi pour des élections de mi-mandat cruciales qui pourraient donner une majorité parlementaire aux républicains, limiter les pouvoirs du président démocrate Joe Biden pour les deux années à venir et ouvrir la voie à un retour de Donald Trump.
Joe Biden a appelé le pays à "défendre la démocratie" au moment où son prédécesseur républicain promettait une "très grande annonce" la semaine prochaine - laissant présager une nouvelle tentative pour accéder à la Maison Blanche en 2024.
Les premiers bureaux de vote ont ouvert à 6 heures locale sur la côte Est (11 heures GMT), en ce premier mardi suivant le premier lundi de novembre, selon la tradition pour les élections nationales aux Etats-Unis.
Plus de 40 millions d’électeurs ont déjà voté par anticipation dans le pays pour ce scrutin où la totalité de la Chambre des représentants, un tiers du Sénat et toute une série de postes d’élus locaux sont en jeu. Des référendums sur le droit à l’avortement sont également organisés dans quatre Etats: la Californie, le Vermont, le Kentucky et le Michigan.
Après une campagne acharnée centrée sur l'inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants dans leurs chances de priver Joe Biden de ses majorités au Congrès.
"Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain, vous devez voter républicain demain", a plaidé l'ancien président Donald Trump, omniprésent dans cette campagne, lors d’un ultime meeting lundi soir dans l’Ohio, l'un des bastions industriels du pays.
Entouré de la marée de casquettes rouges qu'il affectionne, le milliardaire de 76 ans a annoncé qu'il ferait "une très grande annonce mardi 15 novembre à Mar-a-Lago", sa résidence en Floride, bien conscient qu'une victoire de ses lieutenants aux scrutins de mardi pourrait lui offrir le tremplin idéal pour une candidature à la présidentielle de 2024.
L'inflation, plus que tout
Organisées deux ans après la présidentielle de 2020, ces élections de mi-mandat sont aussi un référendum sur l'occupant de la Maison Blanche. Le parti du président n'échappe que très rarement au vote sanction.
Jusqu’au bout, le camp de Joe Biden a cherché à faire le plein de voix à gauche et au centre en dépeignant l’opposition républicaine comme une menace pour la démocratie et des acquis de société tels que le droit à l'avortement.
"Nous savons viscéralement que notre démocratie est en danger", a plaidé le président de 79 ans lors d’un dernier meeting lundi soir dans le Maryland, aux portes de Washington.
Mais la hausse des prix - 8,2% en moyenne sur un an - reste de loin la principale préoccupation des Américains et les efforts de Joe Biden pour se poser en "président de la classe moyenne" ne semblent pas avoir porté leurs fruits.
Selon les enquêtes d'opinion les plus récentes, l'opposition républicaine a de grandes chances de s'emparer d'au moins 10 à 25 sièges à la chambre basse - largement assez pour y être majoritaire. Les sondeurs sont plus mitigés quant au sort du Sénat, mais les républicains semblent là aussi avoir l'avantage.
La perte du contrôle des deux chambres du Congrès serait lourde de conséquences pour le démocrate, qui a jusqu'ici dit avoir l'"intention" de se représenter en 2024, préfigurant un possible remake du duel de 2020.
Lundi soir, le président a assuré être "optimiste" sur l'issue du scrutin. Il a toutefois concédé que garder le contrôle de la Chambre serait "difficile".
Signe de l’intérêt des Américains pour cette élection: plus de 43 millions d’entre eux avaient déjà voté lundi soir à ces élections, par anticipation ou par correspondance. Les résultats de certains des duels les plus serrés pourraient toutefois prendre des jours à être annoncés.
Duels haletants
Concrètement, les élections de mi-mandat se jouent dans une poignée d'Etats-clés - les mêmes qui étaient déjà en jeu lors de l'élection présidentielle de 2020.
Tous les projecteurs sont ainsi braqués sur la Pennsylvanie, ancien bastion de la sidérurgie, où le chirurgien multimillionnaire républicain Mehmet Oz, adoubé par Donald Trump, affronte le colosse chauve et ancien maire démocrate d'une petite ville, John Fetterman, pour le poste le plus disputé du Sénat.
Car de ce siège dépend très possiblement l'équilibre des pouvoirs de cette chambre haute, au pouvoir immense.
Comme en 2020, la Géorgie est elle aussi au coeur de toutes les convoitises. Le démocrate Raphael Warnock, premier sénateur noir jamais élu dans cet Etat du sud au lourd passé ségrégationniste, tente de se faire réélire face à Herschel Walker, ancien sportif afro-américain, lui aussi soutenu par l'ancien président.
L'Arizona, l'Ohio, le Nevada, le Wisconsin et la Caroline du Nord sont également le théâtre de luttes intenses, où les démocrates sont partout opposés aux candidats de Donald Trump, qui jurent une fidélité absolue à l'ancien locataire de la Maison Blanche.
Ces duels haletants ont tous été alimentés à coup de centaines de millions de dollars, faisant de ce scrutin les élections de mi-mandat les plus chères de l’histoire des Etats-Unis.
par Ousseynou Nar Gueye
ACTIVISTES ANTI-TROISIÈME MANDAT, VOTRE SIGLE NTM EST GROSSIER ET INDIGNE
Des organisations activistes mettent en garde Macky contre la tentation de se représenter en 2024 en hurlant « NTM », « non à un troisième mandat ». Dans l’Hexagone, NTM renvoie à un groupe de rap des années 1990 signifiant « nique ta m…e ». Astafourllah
AfrikaJom Center, Y’en a marre, AfricTivistes, Legs Africa, Ligue sénégalaise de défense des droits de l’homme, Raddho, Forum social sénégalais, Frapp France dégage, Uden, Seydi Ababacar Sy Ndiaye, et Abdourahmane Sow… Ce sont là les dix organisations activistes signataires d’une lettre ouverte collective qui met en garde Macky Sall contre la tentation de se représenter en 2024. Déterminées, elles ont choisi de hurler « NTM », « non à un troisième mandat ».
On voit bien, avec cet acronyme, que les rappeurs de Y’en a marre, qui connaissent leurs classiques, ont pris le pouvoir dans ce collectif anti-troisième mandat, ou plutôt anti-troisième candidature. Car, dans l’Hexagone, NTM est le nom d’un groupe de rap des années 1990 – qui s’est disloqué depuis –, composé de Kool Shen et de Joey Starr, et qui signifie « nique ta m…e ». Astafourllah!
Paroles virulentes
C’est très insultant pour la fonction présidentielle sénégalaise. Tout ce qui est excessif est insignifiant. Rappelons que NTM est à l’origine un groupe de « graffeurs » désœuvrés qui inondaient les murs des couloirs du métro parisien et ses wagons de ces trois initiales pour crier leur rage envers les pouvoirs établis et, osons le dire, leur haine de la société. « Je ne sais pas si ça a réellement eu un sens, c’était juste ce qu’on écrivait sur les murs. On n’avait pas de raison d’être exposé médiatiquement, alors on s’est appelé “Nique ta mère”. Après on a fait du rap et on a gardé le même nom », a déclaré Kool Shen en tentant d’expliquer la symbolique de ce nom.
Comme de bien entendu, NTM a été très critiqué pour la virulence de ses paroles. En juillet 1995, le jour même de la fête nationale française, lors d’un concert à La Seyne-sur-Mer organisé par SOS Racisme pour protester contre l’élection d’un maire du Front national (FN) à Toulon (en 2022, l’ex-FN a un groupe parlementaire, donc toute cette agitation n’aura servi à rien), NTM interprète le titre « Police ». Pour introduire le morceau, Joey Starr crie sa haine de la justice et de la police. Cela vaudra aux membres du groupe, à la fin 1996, une condamnation en première instance au tribunal à trois mois de prison ferme (et trois mois avec sursis) ainsi qu’à six mois d’interdiction « d’exercer la profession de chanteur de variété », pour « propos outrageants » envers les forces de l’ordre.
NTM interjette appel et, en juin 1997, la cour d’appel allège le jugement du tribunal de Toulon en condamnant Kool Shen et Joey Starr à 50 000 francs d’amende (environ 7 600 euros) et à deux mois d’emprisonnement avec sursis. Voici un extrait des paroles du morceau litigieux : « Nique la police / Nique le CSA / Donne-moi des balles pour la police municipale / Fous donc ton gilet pare-balles / à base de popopopop »…
Référence outrancière
En clair, le collectif des activistes sénégalais nous propose une référence outrancière, dérangeante et dégradante, dans son combat anti-troisième mandat ; combat dont on peut toutefois accepter la légitimité du principe. Mais la politique, en République et dans une démocratie, ne se fait pas dans la rue. Elle se pratique dans les assemblées délibératives, au sein du gouvernement et devant les cours habilitées à être saisies.
À défaut, on concourt à une course à l’échalote, avec le retour précoce d’un climat délétère : depuis que les Alioune Tine, Y’en a marre et autres ont décidé de battre le pavé avec leur texte collectif et leurs interviews subséquentes contre ce qu’il serait plus précis d’appeler une « éventuelle troisième candidature présidentielle » de Macky Sall (et non pas « un troisième mandat assuré », car ce serait vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué), les déclarations politiques publiques de ministres, directeurs généraux et soutiens du chef de l’État en faveur de sa nouvelle participation à la course à la magistrature suprême se multiplient.
Les gardes du corps de Ousmane Sonko ont finalement été placés sous mandat de dépôt.
Après leur face à face avec le procureur du tribunal de grande instance de Mbour, les gardes du corps de Ousmane Sonko ont été placés sous mandat de dépôt, renseigne Rfm. Ils vont donc passer leur première nuit en prison. Ils seront jugés le 15 novembre prochain.
Les cinq gardes du corps du leader de Pastef avaient été arrêtés le jour de l’audition de Ousmane Sonko au Palais de Justice de Dakar. Une arrestation dans le cadre de l’enquête ouverte sur les violences de Thicky dans lesquelles ils ont été accusés de coups et blessures par les partisans d’une responsable locale de l’Apr.
L'ITINÉRAIRE DE BOUBACAR BORIS DIOP
L'influence de Cheikh Anta Diop, les langues africaines et la littérature, le Prix Neustadt... L'auteur de "Murambi, le livre des ossements" répond à Eric Manirakiza de VOA Afrique - ENTRETIEN
VOA Afrique |
Eric Manirakiza |
Publication 08/11/2022
Boris Diop a reçu le 24 octobre 2022 le Neustadt, le prix international de littérature qui lui a été décerné dans l'Etat américain de l'Oklahoma. Dans un entretien exclusif à VOA Afrique, Boris raconte ce que le prix qu’il a reçu, équivalent du Nobel de littérature, représente pour lui.
par Yassine Fall et Jacques Habib Sy
SAVOIR PARTIR À TEMPS
Il est temps de vous en aller, monsieur Macky Sall, afin d’affronter les tribunaux du peuple qui ne manqueront pas de vous attraire devant leurs juridictions pour répondre du chapelet interminable de morts tragiques, de vies brisées sur votre parcours
Yassine Fall et Jacques Habib Sy |
Publication 08/11/2022
L’arrestation récente du journaliste Pape Alé Niang précédée par des dizaines d’emprisonnements arbitraires et injustes d’honorables citoyens, les interminables prises de parole publiques arrogantes voire menaçantes et surtout le remue-ménage incessant contre le président Ousmane Sonko sont le point de mire de l’actualité au Sénégal.
Les opposants sont l’objet de harcèlements injustifiés de tous ordres aux seules fins d’assurer au chef de l’État une hégémonie asphyxiante sur l’espace politique national et sur la société. Les jeunes, les femmes, les personnes du troisième âge font l’objet d’atteintes aussi graves qu’intolérables de leurs droits les plus essentiels : droits de manifester, de marcher, de s’exprimer librement, d’avoir accès à un emploi digne, de jouir sans entraves de leur patrimoine foncier et d’accéder pleinement aux ressources halieutiques, énergétiques et minières, aux services et opportunités garantis par la loi fondamentale.
Par-dessus tout, la fuite en avant de monsieur Macky Sall, président de la République et chef de parti politique coalisé à une minorité d’apparatchiks impliqués, pour la plupart, au plus haut point dans le pillage outrancier des biens et deniers publics, plante un malaise permanent qui pourrait rapidement dégénérer en un chaos total de notre société et de ses institutions.
C’est pourquoi monsieur Macky Sall doit savoir raison garder s’il a encore un tant soi peu de discernement et de sang froid pour entendre la voix de la sagesse. L’écrasante majorité des Sénégalais ne veulent pas de lui dans une posture de troisième candidature aux commandes suprêmes du pays ou de parrain d’un hypothétique « dauphin ».
Il est temps de vous en aller, monsieur, et d’avoir le courage d’affronter les cours et tribunaux du peuple qui ne manqueront pas, à n’en pas douter, de vous attraire devant leurs juridictions pour répondre du chapelet interminable de morts tragiques, de vies brisées et de haute trahison qui jalonnent votre parcours funeste.
En attendant, nous vous demandons de libérer Pap Alé Niang et tous les prisonniers politiques, les nombreux activistes et gens de l’art, les membres de la garde rapprochée du président Ousmane Sonko et de laisser les magistrats dignes et libres prendre en mains le dénouement, sans entrave aucune et sans entourloupettes inutiles, du procès de votre principal opposant et de l’ultime espoir du peuple sénégalais.
par Cheikh Tidiane Dièye
LE CRÉPUSCULE DES COMPLOTEURS
En arrêtant Pape Alé Niang, un talentueux journaliste d’investigation qui assume son engagement envers le peuple, Macky Sall et ses courtisans tentent d’intimider la presse pour obtenir le silence et la capitulation de tous ceux qui sont encore debout
Le complot du salon sweet beauté est un flop. Leur rêve de mettre la main sur l’opposant Ousmane Sonko s’est transformé en un cauchemar sans fin. Ils se savent en déroute mais choisissent de poursuivre un combat perdu d’avance en faisant feu de tout bois.
Dans leur volonté de destruction de la democratie, ils viennent de franchir un nouveau palier. En arrêtant Pape Alé Niang, un talentueux journaliste d’investigation qui assume son engagement envers le peuple, Macky Sall et ses courtisans tentent d’intimider la presse pour obtenir le silence et la capitulation de tous ceux qui sont encore debout. Mais ils n’y arriveront pas.
La mission d’un journaliste c’est d’informer le public par tous les canaux appropriés après avoir mené des investigations. Les règles de sa profession lui interdisent de révéler ses sources et aucune pression ne saurait l’obliger à violer cette norme.
Il est incontestable que les informations que Pape Ale Niang recherche et livre au peuple senegalais sont utiles. L’accès à cette information est garantie par l’article 8 de la Constitution.
C est pourquoi j’exige la libération immédiate du journaliste Pape Ale Niang et la cessation de toute procédure à son encontre.
J’invite tous les démocrates, patriotes et républicains à se dresser fermement contre les dérives dictatoriales et despotiques de Macky Sall.
Lorsqu’un régime décide de s’attaquer à la liberté d’expression c’est que sa fin est proche. C’est une règle de l’histoire. C’est comme ça que toutes les dictatures, fortes ou faibles, périssent.
Le crépuscule des comploteurs et des apprentis despotes à sonné. Le reste n’est qu’une question de temps!
LA LISTE DES LIONS RETENUS POUR LE MONDIAL ATTENDUE POUR VENDREDI
Le sélectionneur sénégalais va publier sa liste lors d’une rencontre avec la presse prévue à partir de 10 heures, à l’hôtel Good Rade, à Dakar, à moins de deux semaines du Mondial, qui se tient au Qatar
Le sélectionneur des Lions du football, Aliou Cissé, va publier, vendredi, la liste des 26 joueurs sénégalais retenus pour la Coupe du monde au Qatar, a annoncé, mardi, la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Le sélectionneur sénégalais va publier sa liste lors d’une rencontre avec la presse prévue à partir de 10 heures, à l’hôtel Good Rade, à Dakar, à moins de deux semaines du Mondial, qui se tient au Qatar (20 novembre-18 décembre).
Diao Keïta Baldé, suspendu jusqu’au 5 décembre par le Tribunal antidopage italien pour violation de la procédure de contrôle antidopage, est d’ores et déjà assuré de ne pas faire partie de la liste des Lions.
Les Lions iront également au Mondial sans le latéral droit sénégalais du Bayern Munich (élite allemande), Bouna Sarr, opéré du genou.
Une incertitude demeure concernant également Idrissa Gana Guèye, sorti sur blessure, samedi, lors du match perdu par son club Everton contre Leicester, en match comptant pour la 15e journée de la Premier League.
Le milieu sénégalais a passé un scanner dont les résultats devraient renseigner sur son état de santé.
L’équipe du Sénégal, champion d’Afrique en titre, va évoluer dans la poule A avec le Qatar, pays hôte, les Pays-Bas et l’Equateur.
Les Lions joueront leur premier match le 21 novembre contre les Pays-Bas, Quatre jours plus tard, les joueurs du Sénégal rencontreront, pour leur second match, le Qatar. Ils affronteront l’Equateur, le 29 novembre, pour leur dernier match de poule.
L’encadrement des Lions prévoit un regroupement à Paris, d’où l’équipe nationale et son staff vont rejoindre Doha, capitale du Qatar, à bord d’un vol spécial.
Le ministre des Sports, Yankhoba Diatara, avait annoncé que les Lions recevront le drapeau national des mains du chef de l’Etat, le 19 novembre, à Doha.
Samedi dernier, M. Diatara a assuré que l’Etat du Sénégal a déjà débloqué les 14 milliards de francs CFA mobilisés pour financer la participation de l’équipe nationale de football à la Coupe du monde.
LE PARQUET ENFONCE PAPE ALÉ NIANG
Des agissements qui portent atteinte à la sécurité et qui peuvent installer des troubles à l’ordre public. C’est ce qui est reproché à Pape Alé Niang, indique le Parquet de Dakar
Des agissements qui portent atteinte à la sécurité et qui peuvent installer des troubles à l’ordre public. C’est ce qui est reproché à Pape Alé Niang, indique le Parquet de Dakar.
«Des attaques répétées non fondées et inacceptables» dirigées contre les Forces de défense et de sécurité ! C’est cela qui a fait réagir le procureur de la République près le Tribunal de grande instance Hors classe de Dakar, au point de vouloir diligenter une enquête. C’est ce que le chef du Parquet de la capitale a servi comme explication officielle de l’arrestation du journaliste Pape Alé Niang.
Dans un communiqué, le procureur de la République, Amady Diouf, estime que les dernières «attaques qui portent manifestement atteinte à l’autorité de ces institutions républicaines visent des officiers généraux dans le but évident de les délégitimer et de fragiliser la cohésion et la discipline collective indispensables au bon fonctionnement et à l’efficacité de ces corps habillés de l’Etat».
Conséquence, selon le Parquet de Dakar, ces actes, «qui distillent par ailleurs un doute pernicieux, sapent le moral des troupes et désignent les Forces de sécurité comme des cibles majeures à l’attention de tous ceux qui souhaitent s’en prendre à l’autorité de l’Etat, constituent des menaces à l’ordre public». Dans la même logique, le Parquet estime que cette situation est susceptible «de caractériser des atteintes à la défense nationale outre la diffusion et la divulgation de secret défense». C’est en somme ce qui motive l’enquête ouverte dans le «respect de la liberté de la presse, des instruments internationaux».
Le journaliste Pape Alé Niang a été arrêté, ce dimanche, avant d’être placé en garde à vue par la Sûreté urbaine de la police pour «publication de documents militaires sans autorisation de la hiérarchie de nature à nuire à la défense nationale». Depuis lors, il est entendu par les éléments de la Police nationale.
Par Alioune SOW
ENTRE DOUTES ET ESPOIRS
Sans être convaincants comme on l'aurait souhaité, les Lions du Sénégal arrivent à s'en sortir tant bien que mal
Sans être convaincants comme on l´aurait souhaité, les « Lions » du Sénégal arrivent à s´en sortir tant bien que mal. Les dernières rencontres ont laissé un gout d´inachevé avec ce sentiment de manque de maitrise qui interpelle. Champion d´Afrique en titre et porteur d´espoirs panafricains au mondial, le Sénégal doit faire preuve de plus de sérénité en s´appuyant sur un meilleur collectif. Cela passe par une défense mieux articulée mais aussi par un jeu plus équilibré dans son animation autant offensive que défensive.
Lors des derniers matchs, sur le plan défensif, l´équipe a été performante avec peu de buts concédés. Mais, en observant le profil des adversaires, il n´y a pas motifs à tirer des satisfactions. Contre l´Iran, seule équipe qualifiée pour la Coupe du monde parmi nos récents adversaires, la défense a montré quelques signes d´inquiétude notamment sur les côtés. Véloces bien qu’un peu brouillons, les Iraniens sont parvenus à inquiéter la défense sénégalaise sur quelques incursions dans le dos des défenseurs latéraux en général mais aussi sur les coups de pied arrêtés.
Défensivement, avec quatre unités, le danger devrait être moins constant dans l´arrière garde des « Lions ». Surtout que celle-ci bénéficie d´une avant-garde composée en réalité de trois autres unités. Nos milieux de terrains (Mendy, Guèye Idrissa, Ciss et Sarr) étant pour la majorité de vocation défensive. Après l´expérimentation d´une défense à trois très peu concluante, Aliou Cisse est naturellement revenu à une défense à quatre, gage de sécurité et plus facilement assimilable pour de nombreux de joueurs. Même si beaucoup de techniciens sont d´avis que le Sénégal est bien armé pour jouer avec ce système avec des latéraux ultra offensifs (Sabaly, Ciss et Jakobs). La défense étant une affaire qui implique toute l´équipe et par conséquent nécessite énormément d´efforts, il nécessite d´avoir des joueurs de devant concentrés et très appliqués dans le repositionnement dès la perte du ballon.
Le système de jeu propose par « El tactico » est une option intéressante si l´on s´en tient aux profils de nos joueurs mais aussi aux constantes qui font le collectif d´une équipe de football. Avec trois milieux de terrains en pyramide inverse l´équilibre est mieux garantie. Des rampes de lancement comme Idrissa, Kouyate, Matar ou Pape Gueye assurent davantage les compensations au niveau de la latéralité en même temps qu´ils offrent une première barrière défensive.
Si pendant la Coupe du monde, il existe des inquiétudes légitimes concernant les états de formes disparates des uns et des autres, cela peut être compensé par une intelligence de jeu, un niveau d´engagement que nécessite une Coupe du monde et une meilleure concentration sur les deuxièmes ballons sources de bon nombre de situations dangereuses.
Concernant les coups de pieds défensifs, particulièrement Kalidou, Diallo et Kouyaté, ils doivent faire preuve de plus de personnalité et s´imposer davantage dans les duels. Idrissa et Mendy ou Pathé Ciss se chargeant de bien négocier les deuxièmes ballons et mettre sur orbite les flèches de devant Sadio, Sarr et Seck.
De l´animation du jeu
La relation Sadio-Ciss est un parfait exemple d´animation latéral du côté gauche des poulains de Aliou. Leurs coordinations reposent principalement sur des combinaisons faites de remises et de passes en profondeurs dans le dos de la défense. Choses qui peuvent être très utiles lors des matchs contre les Pays-Bas et l´Equateur qui disposent de défenseurs centraux costaux affichant une certaine lenteur à la réaction comme Van Dick, De Light d´une part et Porozzo et Hincapie de l´autre.
A droite, l´assurance n´est pas sans risque. Sabaly est un cheval fou qui fonce tête baissée mais, compense ses lacunes par une qualité de centre notoire dont malheureusement l´équipe profite rarement. Ce serait l´idéal si le coach arrivait à canaliser son trop plein d´énergie pour les taches défensives. Le caractère soliste de Ismaila Sarr rend difficile sa relation avec Sabaly dans l´animation du côté droit de la défense. A défaut de coordinations affinées entre les deux, Aliou doit trouver le juste équilibre en apportant des variantes dans lesquelles les deux peuvent se trouver.
Tactiquement, Aliou reste dans des options souvent frileuses. Il doit apprendre à s´adapter aux circonstances du match, mieux lire les possibilités offertes par l´adversaire mais aussi savoir fermer les portes quand il le faut. Pendant la coupe d´Afrique, la gestion des temps forts et faibles n´a pas été un modèle. Quand on a l´occasion de tuer un match, il faut le faire. Mais, dans cette équipe, on se contente du minimum. S´il est vrai que dans certaines oppositions, il faut rester vigilant et attentif derrière – option éventuelle contre les Pays-Bas- dans d´autres –Equateur et Qatar- il faut se lâcher en faisant jouer notre sentinelle devant la défense un cran plus haut
Depuis longtemps, le Sénégal n´a pas marqué sur coup de pieds arrêté cela devient récurent. La réussite sur les balles arrêtées résulte d´un travail bien élaboré, spécifique avec des variantes et de l´implication des joueurs de grandes taille et ce n´est pas ce qui manque à cette équipe. Dans certaines situations notamment en fin de match au gré du score des joueurs comme Pape Abdou Cisse ou Abdoulaye Seck –s´il est dans le groupe- dont le jeu de tête est une qualité peuvent avoir leur mot à dire. Les balles arrêtées demandent de l´engagement, de la détermination, le sacrifice, une concentration maximale. Bien négociées, elles peuvent être sources de beaucoup de satisfactions.
Le talon d’Achille de cette équipe s´avère être le poste d´avant- centre. Si Bamba Dieng a des qualités de vitesse et de percussions, il est désavantagé par son physique devant des défenseurs de haute stature. Famara Diédhiou comme Boulaye trainent un boulet au pied et manquent cruellement de vitesse comparativement aux autres attaquants. Illiman Ndiaye offre des possibilités intéressantes compte tenu de son niveau technique au-dessus de la moyenne mais, aura-t-il les repères nécessaires par rapport au jeu de ses coéquipiers d´attaque. Nicholas Jacckson étant plus une solution sur les côtés, son véritable poste. Là, se pose le problème d´un éventuel retour de Mbaye Niang en net regain de forme avec son club.