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15 juin 2025
par l'éditorialiste de seneplus, jean-claude djéréké
ALIOUNE DIOP, GRAND DÉFENSEUR DE LA CULTURE AFRICAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le fondateur de Présence Africaine était d’abord un accoucheur d’idées. C’est à juste titre que Césaire le présenta comme “un des guides de notre époque”. Il restera selon Mongo Beti, "celui qui a permis aux Noirs de s’exprimer"
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 19/09/2022
Alioune Diop n’était pas aussi célèbre qu’eux mais n’en fit pas moins qu’eux pour l’émancipation de l’homme noir car c’est grâce à lui que plusieurs générations d’Africains purent lire et aimer Hampaté Bâ (Mali), Aimé Césaire (Martinique), Kwame Nkrumah (Ghana), Bernard Dadié (Côte d’Ivoire), Léon Gontran-Damas (Guyane), Alexis Kagame (Rwanda), Wole Soyinka (Nigeria), Sembène Ousmane (Sénégal), Eza Boto (Cameroun) et d’autres auteurs publiés par Présence Africaine, la maison d’édition qu’il créa en 1949. Diop était d’abord cela : un accoucheur d’idées, celui qui révèle les talents cachés. C’est à juste titre que son compatriote Léopold Sédar Senghor le compara à Socrate, le père de la maïeutique et que Césaire le présenta comme “un des guides de notre époque”. Cet homme né en 1910 à Saint-Louis (Sénégal) fut aussi un jeteur de ponts entre les continents, entre les cultures, entre les religions, parce qu’il désirait ardemment que les hommes se débarrassent de leurs préjugés pour se rencontrer et se parler.
Enfant, il fréquente l'école coranique mais, en 1944, c’est la foi catholique qu’il embrasse en recevant le baptême des mains d’un prêtre dominicain, Jean-Augustin Maydieu, et en prenant le nom de Jean. Guy Tirolien, poète antillais, explique que “c’est, avant tout, par soif d’une spiritualité neuve et par besoin d’élargir, non sans déchirement, sa quête passionnée de l’homme” (cf. ‘Hommage à Alioune Diop’, Paris, Présence Africaine, 1978).
Ses études primaires et secondaires, il les fait à Dagana, puis à Saint-Louis où il décroche le baccalauréat classique (Latin-Grec) en 1931. Deux ans plus tard, il débarque à l’Université d’Alger pour étudier les Lettres classiques. Il y aura pour condisciple Albert Camus. C’est en 1937 qu’il arrive à Paris pour poursuivre sa formation. En 1939, du fait de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé comme soldat. Démobilisé en 1940, il est tour à tour enseignant au Prytanée militaire de La Flèche, professeur au lycée Louis-le-Grand, chargé de cours à l'École nationale de la France d'outre-mer.
Entre décembre 1946 et novembre 1948, il siège au Sénat de la IVe République sous les couleurs de la SFIO (Section Française de l'Internationale Socialiste). C’est Mamadou Dia du BDS (Bloc Démocratique Sénégalais) qui lui succédera. Ayant vite compris que ce n’est pas en politique qu’il sera plus utile, Alioune Diop fonde en 1947 la revue littéraire ‘Présence Africaine’. Michel Leiris, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, André Gide, Théodore Monod, Richard Wright, le Père Maydieu, Merleau-Ponty et Aimé Césaire feront partie du comité de patronage de la revue. Le numéro consacré aux Antilles et à la Guyane est saisi en 1962 par le parquet de la Seine pour “atteinte à la sûreté de l’État”. Senghor écrit régulièrement dans la revue entre 1947 et 1960. En 1949, Alioune Diop lance les éditions Présence Africaine. En 1956, il organise à la Sorbonne le premier congrès des écrivains et artistes noirs. Des intellectuels, écrivains et artistes du monde entier militant pour la décolonisation participent à ce congrès. La même année, est créée la Société africaine de culture (SAC). Alioune Diop en sera le secrétaire général et l’Haïtien Jean Price-Mars, le premier président. On doit à la SAC le deuxième congrès des écrivains et artistes noirs (Rome, 26 mars-1er avril 1959), le premier Festival mondial des arts nègres (Dakar, 1966), le Festival d'Alger (1969) et celui de Lagos (1977). Alioune Diop contribue à la préparation du Concile Vatican II (1962-1965) en organisant le colloque de Rome (26-27 mai 1962). Il s’agissait pour les prêtres et laïcs africains de réfléchir sur la personnalité africaine et le catholicisme.
En 1969 (31 juillet-2 août), pour la première fois, un pape catholique foule le sol africain. Lors de son voyage à Kampala (Ouganda), Paul VI déclare que les Africains peuvent et doivent avoir un christianisme africain. En réponse, la SAC confie à Alioune Diop et au Camerounais Georges Ngango la mission d'obtenir du pape l'autorisation d'organiser les états généraux du christianisme africain. La SAC réunira à Abidjan (12-17 septembre 1977) plusieurs penseurs africains autour du thème “Civilisation noire et Église catholique”. En 1968, Alioune Diop réussit à régler le différend opposant Senghor au Centre Louis-Joseph Lebret fondé et dirigé par les prêtres dominicains de Dakar. Le 26 juin 1968, en effet, le président sénégalais avait envoyé une lettre au nonce apostolique de Dakar. Cette lettre regrettait le fait que “les pères dominicains, qui ont la direction morale des étudiants catholiques, se laissent diriger par eux dans des entreprises de subversion, téléguidées de Pékin”. Senghor souhaitait donc que les frères prêcheurs quittent le Sénégal avant le 31 juillet 1968 pour ne pas avoir à les expulser. C’est la médiation de Diop, début 1969, qui permit aux Dominicains de continuer leur apostolat dans la capitale sénégalaise.
Marié en 1945 à la Camerounaise Christiane Yandé Diop et père de quatre enfants, Alioune Diop s’éteint, le 2 mai 1980 à Paris. 15 ans après, l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) crée un prix d’édition africaine pour lui rendre hommage. Le prix est décerné tous les deux ans à la Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar (FILDAK). Sa famille et ses amis célèbrent le centenaire de sa naissance en 2010. Une plaque est apposée sur la maison familiale à Saint-Louis le 10 janvier de la même année. Le 12 janvier, une conférence est organisée par l'Université Gaston Berger de Saint-Louis sur sa vie et son œuvre. Djibril Tamsir Niane, historien guinéen et auteur de ‘Soundjata ou l’épopée mandingue’, est présent à cette conférence. Un colloque, qui devait examiner l’œuvre d’Alioune Diop face aux défis contemporains, rassembla en mai 2010 de nombreuses personnalités parmi lesquelles le président sénégalais Abdoulaye Wade, Wole Soyinka, Cheikh Hamidou Kane, l'ancien directeur général de l'Unesco Amadou-Mahtar M'Bow, la veuve et les filles d'Alioune Diop. Le 17 août 2011, l’Université de Bambey est devenue Université Alioune Diop de Bambey. Cette reconnaissance est d’autant plus méritée que Diop a beaucoup fait pour la culture africaine et le respect de l’homme noir dans le monde. Ce panafricaniste dans l’âme était capable de mettre ensemble intellectuels européens, américains et africains, croyait à la force du dialogue. Si son influence était discrète, elle n’en était pas moins réelle sur les intellectuels africains nés dans les années 1930. C’est le cas de Jean-Marc Ela qui confesse que c’est en lisant Alioune Diop qu’il comprit que le fait d’opposer la tradition à la modernité est peu pertinent dans la mesure où il y a du rationnel et de l’irrationnel en tout être humain, dans toute société, qu’elle soit moderne ou traditionnelle. Ela ajoute que c’est de cette vision qu’il s’est inspiré pour écrire ‘L’Afrique à l’ère du savoir : science, société et pouvoir’ (Paris, L’Harmattan, 2006), ouvrage où il appelle les nouvelles générations de chercheurs africains à relever le défi de “réinventer la science pour participer à la construction des sociétés où l’être humain peut s’épanouir dans toutes les dimensions de son existence”.
Grâce à l’ouverture d’esprit d’Alioune Diop, une qualité que lui reconnaissent ceux qui l’ont côtoyé, le premier numéro de la revue Présence africaine bénéficia de la contribution de Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Georges Balandier, Théodore Monod…
Au total, le fondateur de “Présence Africaine” (revue et maison d’édition) fut un grand défenseur de la culture africaine à une époque où, en Occident, des esprits racistes et intellectuellement limités soutenaient sans preuves que les Noirs n’avaient rien inventé, qu’ils n’avaient ni histoire, ni culture, ni philosophie. Pour déconstruire ces mensonges et réhabiliter le continent noir, Diop a eu la bonne idée et l’audace de créer un espace pour que ceux qui pensaient comme lui puissent raconter la vraie histoire des Noirs. S’il a fait un grand bien à l’Afrique, c’est avant tout celui-là. J’ai même envie de dire que c’est avec lui et par lui que tout a commencé. Comme le dit joliment Mongo Beti, il “restera celui qui a permis aux Noirs de s’exprimer. Sans cet outil qu’il a forgé, nous serions demeurés ce que nous avons toujours été : des muets”.
MULTIPLE PHOTOS
LA LETTRE D'ABDOULAYE DAOUDA DIALLO AU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE
Nommé, samedi 17 septembre, ministre d’État, Directeur de cabinet du président de la République, Abdoulaye Daouda Diallo vient de déposer une lettre sollicitant la suspension de son mandat de député.
Nommé, samedi 17 septembre, ministre d’État, Directeur de cabinet du président de la République, Abdoulaye Daouda Diallo vient de déposer sur le bureau du président de l’Assemblée nationale, une lettre sollicitant la suspension de son mandat de député. Ce, note-t-il, en vertu des dispositions de l’article 54 de la Constitution.
NOUVEL INCENDIE AU MARCHE CENTRALE DE MATAM
Ce dimanche 18 septembre 2022 un incendie s’est déclaré aux environs de 22 heures passé au marché central de Ourossogui dans la région de Matam. Plusieurs cantines et boutiques sont réduites en cendres.
Ce dimanche 18 septembre 2022 un incendie s’est déclaré aux environs de 22 heures passé au marché central de Ourossogui dans la région de Matam. Plusieurs cantines et boutiques sont réduites en cendres.
Les populations se sont organisées pour apporter les premiers secours aux victimes avant l’arrivée des Sapeurs pompiers. Après 2 heures d’intervention, les secouristes réussiront à endiguer la propagation du feu, avec difficultés à cause de la nature anarchique du site.
Les flammes ont engendré d’importantes pertes matérielles au niveau des magasins spécialisés dans la vente de mercerie et un atelier de réparation de téléviseurs. Pour rappel il y a 2mois un incendie d’une rare violence avait frappé le même marché la nuit du dimanche 10 au lundi 11 juillet 2022.
Mouhamed Faouzou DEME
COMMENT LE TOURISME SE CONSTRUIT ET SE DÉCONSTRUIT AVEC AUTANT DE MINISTRES, HUIT EN DIX ANS ?
Depuis la formation du nouveau gouvernement, je suis sans voix. Tellement surpris, que je n’ai toujours pas trouvé les mots pour réagir, non pas en la personne du Ministre Mame Mbaye Niang que je félicite, et que j’encourage.
En ma qualité de Héros mondial du tourisme, Ambassadeur du tourisme africain, et deux fois sélectionné parmi les 100 personnalités africaines du tourisme les plus influentes, et top 30 des meilleurs experts du tourisme, chevaliers de l’ordre national du mérite et officier de l’ordre national du lion, je me dois de donner mon avis sur le secteur du tourisme de notre pays, et sur sa gouvernance.
Depuis la formation du nouveau gouvernement, je suis sans voix. Tellement surpris, que je n’ai toujours pas trouvé les mots pour réagir, non pas en la personne du Ministre Mame Mbaye Niang que je félicite, et que j’encourage.
À lui, je souhaite un bon retour au Tourisme.
Ma surprise chers tous, se situe au niveau structurel, organisationnel et des ambitions du gouvernement en termes de priorités et de place du tourisme dans l’économie.
Je veux savoir comment et pourquoi le tourisme se trouve à la trentième place du gouvernement ?
Et comment il se construit et se déconstruit avec autant de ministres, huit en dix ans, avec autant de changements d’alliances autour de différents secteurs ?
Tantôt c’est le secteur des loisirs, tantôt le secteur de la culture, tantôt le secteur de l’artisanat, tantôt les sénégalais de l’extérieur, tantôt le secteur informel, tantôt les transports aériens, tantôt l’ environnement...
Tantôt comme un singleton, laissé a lui-même !
Doyena war ! Et cela ne semble déranger personne.
Bon Dieu ! Qui pour faire le ndeup au tourisme ?
Qui pour comprendre l’utilité du tourisme ?
Qui pour être l’avocat du tourisme ?
Que dire du secteur privé !
Le cordonnier, vous chausse à votre image. En d’autres termes, kou nek nigua tolou rek nguay am en considération.
Bravo et félicitations pour le retour de Mame Mbaye Niang.
Il avait initié le code du tourisme, l’histoire lui fait l’honneur de le faire voter enfin puisqu’il en était l’initiateur.
J’ espère que ce sera, le nouveau point de départ d’un tourisme autrement, d’un tourisme inclusif, d’un tourisme autour des valeurs, une priorité sur le tourisme national domestique, autour de la grande famille du tourisme.
Je veux nommer : La chaîne de valeur, soutenue par une transversalité intégrale et intégrée, avec cohérence et dans le respect de l’application des lettres de politiques sectorielles, et dans les mises en œuvre effectives des programmes, au profit des populations et des acteurs.
Je ne saurais terminé ce message sans rendre hommage, mais un hommage sincère sur les qualités du Ministre Alioune Sarr. Un homme sérieux, serein, respectueux, calme, déterminé et travailleur. Ainsi en a décidé Allah je m’en réjouis de l’avoir côtoyé !
Mamoudou WANE
LES GRANDS ESPRITS DISCUTENT DES IDÉES
La scène jouée par nos trois comédiens camarades en l’occurrence Abdoulaye Vilane, Abdoulaye Gallo Diao et Aly Mané, lors du remaniement gouvernemental, a été pitoyable, pathétique et consternante
La scène jouée par nos trois comédiens camarades en l’occurrence Abdoulaye VILANE, Abdoulaye Gallo DIAO et Aly MANÉ, lors du remaniement gouvernemental, a été pitoyable, pathétique et consternante. Comme de piètres acteurs en manque d’inspiration, mais animés par une méchanceté et une jalousie gratuites, ils se sont démenés, comme des fauves sur leur proie, pour chercher à empêcher la reconduction du camarade Serigne Mbaye THIAM, ministre de l’Eau et de l’Assainissement et par ailleurs, Secrétaire national aux Élections du Parti socialiste ; ils n’ont pas publiquement parlé du ministre Alioune Ndoye, mais c’est un secret de Polichinelle qu’ils l’avaient aussi en ligne de mire en connivence avec d’autres courageusement tapis dans l’ombre. En effet, ils ont utilisé tous les supports médiatiques qui étaient à leur portée, pour exécuter leur plan machiavélique et parachever ainsi leur stratégie funeste qui était déroulée d’abord de manière souterraine avant d’exploser immédiatement avant et après le remaniement.
À l’approche de la publication de la liste des membres du nouveau gouvernement, ces camarades ont naïvement pensé pouvoir influer sur ce processus de désignation en se permettant des prises de parole mesquines contre un de leurs camarades dont l’expérience, la loyauté, la compétence et la rigueur, ainsi que la générosité envers le Parti socialiste et ses militants, sont avérées. Il est regrettable de constater ce manque de solidarité notoire dont fait montre ce trio envers un socialiste et de surcroit un des solides soutiens du Parti. Leurs vaines tentatives démontrent à suffisance leur ignorance quant aux critères qui déterminent le choix des ministres dont le dernier mot revient évidemment au président de la République, du fait de son pouvoir constitutionnel discrétionnaire.
Par des attaques ignobles et de bas étage, cette bande organisée et composée de manipulateurs ont perdu une bonne occasion de se taire et nous épargner leurs sorties lamentables à travers la presse.
Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes à la croisée des chemins. Face aux enjeux et aux grands débats de l’heure dont nous sommes absents et inaudibles, nous devons nous repositionner en apportant des réponses et solutions adéquates. Malheureusement, des personnes à l’esprit étroit, incapables d’élever le niveau et animées par des calculs de politique politicienne nous tirent vers le bas.
Devant ce fait extrêmement grave voire inédit de diabolisation et de déstabilisation, une ligne rouge vient d’être franchie par nos adeptes d’échappées solitaires qui sapent la cohésion et l’unité du Parti. Face à cette dérive, les militants et responsables du Parti Socialiste les ont royalement ignorés voire méprisés ; ils n’ont trouvé dans aucune structure du Parti écho à leur coup de poignard dans le dos ; au contraire, c’est par milliers que les militants et responsables ont salué la reconduction des ministres Serigne Mbaye Thiam et Alioune Ndoye et les ont félicités. Ainsi, En ma qualité de Secrétaire National à la Vie Politique de notre formation politique, j’exprime ma profonde déception et condamne avec force ces agissements injustifiés et inqualifiables de ces petits esprits condamnés à discuter des gens.
par Mamadou Diallo
QUAND LA DIGNITÉ OUBLIE DE NOUS GOUVERNER
Le Sénégal ne doit pas être un théâtre de boulevard où la politique n’est que comédie, où l’on alterne tous les rôles, des plus drôles aux plus dramatiques
Le Sénégal est en proie à une crise de bêtise, de crédulité et de bestialité trop évidente. La vérité est trop sévère. Nous pouvons affirmer sans crainte d’être démenti que le refus de dépassement s’éloigne, la rigueur s’affaisse, le temps de l’effort et de la réflexion s’amenuisent, l’écoute républicaine s’efface au profit de l’agitation permanente.
La prolifération de la violence verbale et décisionnelle, comportementale et physique a fini par installer le désordre dans l’espace public et au sein de nos institutions.
Le spectacle de l’installation de la XIVème législature est surréaliste. Elire un Président de l’Assemblée nationale sous la surveillance des forces de l’ordre présentes dans l’hémicycle.
Le malaise nous paraît trop réel et sérieux pour que ce texte ne débute par un ton : celui de la gravité. Dès lors, tout silence devient lourd de sens et de conséquences.
Le plus grand malheur qui pourrait donc arriver au Sénégal, à ses institutions et à ses valeurs, du fait des intellectuels, des républicains, serait que par intérêt ou par dégoût, par une sorte de remords et de pusillanimité aussi, d’avoir mal usé de sa liberté, il se laisse doucement enfer- mer dans un silence insensé.
Cette violence nous interpelle furieusement. Elle n’est pas fondatrice. En plus, elle ne peut et ne doit être l’horizon politique de la République.
C’est pourquoi, il nous appartient tous ensemble d’apprécier ce qui se passe chez nous, de prendre la mesure de notre intervention, de notre utilité, de son sens.
Laissons les fioritures qui masqueraient la vérité pour nommer les choses. Nous avons choisi le pari de l’aristocratique pour le plaisir de déplaire. Simplement pour ne pas juger en amateur. Nous pointerons du doigt les responsabilités tant au niveau de la majorité que de l’opposition.
La normalité démocratique, l’écoute républicaine, la discussion avant l’action, les considérations plutôt que le mépris, une série d’exigences et de principes jetée aux orties…
Il y a une dégradation constante de la politesse singulière et de l’urbanité collective. Le peuple hurle son indignation : « je ne reconnais plus le Sénégal ». Il est aujourd’hui réduit à vomir son zénith de dédain.
Le Sénégal ne doit pas être un théâtre de boulevard où la politique n’est que comédie, où l’on alterne tous les rôles, des plus drôles aux plus dramatiques.
Nos compatriotes amusés attendent désormais d’être représentés avec sérieux et respect. Ils ne sauraient se satisfaire trop longtemps d’une irresponsabilité destructrice.
Des individus qui agissent, injurient, énervent, exaspèrent, ne sachant séduire, convaincre, voire transformer des écarts de conduite en stratégie.
Oubliant que les invectives et les injures sont flétrissables. Qu’elles ne servent à rien sauf à dégrader davantage celui qui les professe.
Des personnes profitant de la catastrophe absolue d’une culture de l’excuse qui a fini par gangréner le pays pour détruire son image.
Nous pensons qu’il faut nécessairement mépriser les gens parfois sans avoir le sentiment même avec une bonne conscience, pour s’employer à les réduire à leur place.
Nous devons rester un pays de tempérance avec un peuple doté de ses normes, de ses limites et de ses devoirs.
Devant la violence de leurs dérives ordurières de la liberté d’expression qui nous envahit de jour en jour, on ne doit pas céder aux pires tentatives populistes qui nous ramèneraient au temps de l’obscurantisme.
Les alternances politiques ont accéléré des carrières, souvent offertes sans même attendre le tour des saisons. La conséquence : les hautes fonctions ne reviennent par une règle établie aux premiers de la classe. Les opportunistes, les tacleurs, les empêcheurs de tourner en rond et les énergumènes ont raflé la mise. En guise de reconnaissance, le verbe est devenu haut et sot.
Il est urgent de redresser la barre, d’où la nécessité impérieuse de sortir de ce climat délétère et de placer l’intérêt général au cœur des préoccupations nationales. Fini le bal. Sifflons la fin de la récréation. Car l’opéra devient tragique.
Si nous restons amorphes avec un bandeau sous les yeux, se contentant de parlottes éternelles, notre système de valeurs reculera à l’échelle du continent.
Nos concitoyens n’entendent plus voir l’intérêt et le prestige du Sénégal abîmés par des politiciens de chaque camp. Ils exigent que notre pays garde son rayonnement pour ne jamais cesser d’être en Afrique, un modèle et une exception.
Nous devons donc faire preuve d’une volonté de refus qui introduirait partout la raison avec ce ton qui sonne comme un élément à charge contre ceux qui, sous nos yeux, infantilisent nos institutions, distillent la culture du mépris, de peur et de force.
Contre ceux qui croient être les seuls possesseurs de la plénitude de l’action, absorbant toutes les valeurs dans les siennes. Le peuple sénégalais n’étant là que pour recevoir l’action sans en être en tout point les collaborateurs.
Quelle force peut donc avoir la Nation quand ceux qui la commande, mettent leur vanité et leur agressivité à se séparer d’elle, décidés d’avance à ne pas se soumettre à la volonté générale, piétinant tout pour nous imposer la sédimentation de l’inacceptable dans la République ! Le mépris appelle le mépris.
Ce rééquilibrage, certes chaotique, devrait permettre à l’Assemblée nationale de devenir ce qu’elle a vocation d’être : une instance de discussion, de confrontation et d’amendements.
Au regard du contexte actuel, dominé par une atmosphère conflictuelle et radicale, il ne sera pas facile d’imaginer dans ce chaudron parlementaire, des compromis ou bien des accords de circonstance à bâtir texte par texte entre la majorité et l’opposition.
Le pays est fracturé. Et cette XIVème législature débouche sur une assemblée arc-en-ciel difficilement gouvernable. La coexistence ne sera pas émolliente.
Face à la tripartition de la vie politique (Benno Bokk Yakaar, Yewwi Askan Wi et Wallu), il va falloir s’appliquer. Trouver un dénominateur commun : le consensus pour répondre aux impatiences du pays sans pour autant se renier.
Debout, vigoureusement, le peuple veillera à la préservation du socle républicain.
Si le Sénégal a su jusqu’à maintenant rester un havre de paix, il le doit beaucoup à l’intelligence et à la vigilance de tout un peuple. Ce dernier ne tolérera pas le moindre renoncement à ces principes.
Au-delà des appartenances partisanes et quels que soient les changements de majorité politique, le Sénégal doit rester une idée qui s’incarne dans la volonté de vivre ensemble avec un projet et un destin.
Cela requiert un fonds commun : l’attachement à la communauté nationale, à la survie de la société et des libertés.
Il est encore temps de revenir à une perception d’une République sereine et consensuelle, qui n’a pas peur d’elle-même, ni de son avenir, ni de ses talents, ni de son envergure.
Une République démocratique, vertueuse et humaniste, plus grande, plus forte, plus sûre d’elle-même parce qu’elle aura rassemblé tous les enfants de la Nation.
Mamadou Diallo est avocat au Barreau de Paris, docteur en droit.
par Jean Pierre Corréa
THÉÂTRE D’OMBRES
« Au nom du Pèse, du Fric et de la Sainte Triche », telle est devenue la devise du Sénégal que d’aucuns ont rebaptisé « Le ça m’est égal »… Nous étions au bord du gouffre, maintenant nous creusons des galeries
La situation politique du Sénégal est empreinte d’une certaine confusion, mais ce que nos hommes politiques dégagent de plus certain comme image, à travers ce qui se noue et surtout se dénoue, pour prendre le contrôle d’une Assemblée nationale aux turbulents contours, c’est la vitalité et l’indéniable énergie qu’ils consacrent à leurs desseins politiciens. On se met à rêver à ce qu’aurait pu être le PIB du Sénégal et la quiétude de ses citoyens repus et satisfaits, s’ils avaient dirigé toute cette vitalité et cette énergie à la résolution des problèmes qui assaillent notre pays, et à la fin des angoisses qui poussent nos jeunes à choisir d’aller se noyer dans la Méditerranée ou à mourir dans le ventre de l’Atlantique. Petits, certains ont pu voir le théâtre de guignols, mais les plus débrouillards avaient pour jeux et rêves d’imaginaires, ce qu’on appelait le « Taf yeungeul », où l’on faisait danser des personnages en papier découpés à l’aide d’une brindille, derrière un drap blanc éclairé d’une bougie. Tout le monde politique se guignolise et participe au « Taf Yeunguel », et cela crée un décalage entre ce qu’ils nous proposent comme offre politique et les attentes réelles des Sénégalais. D’où le côté surréaliste de la situation que nous vivons en ce moment, qui nous fait aller du tragique au comique, en passant par le navrant et le désespérant.
C’est un jeune homme de 20 ans qui m’a ouvert les yeux, brutalement, sans passer par la case « réflexion intellectuelle », lorsqu’il m’a dit pour quelles raisons il n’allait certainement pas voter en 2024, comme il ne l’avait d’ailleurs pas fait cette année comme presque la moitié des électeurs du pays. Il m’a dit, sans rire, qu’il attendait l’homme politique qui allait nous dire qu’il ne pouvait rien faire pour le pays et que pourtant nombreux seraient ceux de nos compatriotes qui auraient souhaité qu’il se présentât.
Devant ma perplexité, face à son propos, il me dit le sourire aux lèvres : « Tonton, tu as vu Dakar ? Ses rues pleines de caca, défoncées, où il ne faut plus éviter les trous, mais plutôt les choisir, Tonton, tu as vu les Sénégalais, comment ils souffrent sans rien dire, tu as vu les écoles, les hôpitaux, cette capitale-poubelle à ciel ouvert, bref, tu as vu ce bordel ? Le gars qui te dit qu’il va régler ça, il nous prend pour des buses, il sait très bien qu’il ne peut pas, alors pourquoi sont-ils si nombreux à nous dire qu’ils ont la solution ? J’attends celui qui sait et qui nous dit que c’est mission impossible, mais qu’on va essayer de trouver les solutions ensemble ». Evidence biblique ! Bon sang, mais c’est bien sûr !!! En fait des solutions, c’est pour eux-mêmes qu’ils en ont !!! Et tout le barnum politique tourne autour d’eux et de la survie du système cleptocratique qu’ils s’acharnent à nous imposer à coups de promesses et de ruses populistes.
« Au nom du Pèse, du Fric et de la Sainte Triche », telle est devenue la devise du Sénégal, que d’aucuns ont rebaptisé « Le ça m’est égal »…
Effectivement, ça leur est égal, de nous offrir un spectacle de bandits-saletés au sein de notre Assemblée nationale, déjà décrédibilisée par le fait qu’un animateur-comédien-bouffon, ait pu seulement rêver pouvoir en être élu président.
C’est vrai, ça leur est égal, de nous plonger dans leur agenda de « troisième mandat » comme si les principaux soucis des Sénégalais n’avaient pas pour noms, chômage, vie chère, logement précaire, inondations, rues merdeuses, désespérance de nos jeunes qui se noient dans l’Atlantique. Ils s’en tapent. Ils veulent tous être présidents ! Aucun d’entre eux, comme Iznogoud le Vizir, ne peut vous dire ce qu’il ferait à la place du Calife, une fois sur le trône et surtout près du coffre-fort. L’élection présidentielle, c’est Bercy ! D’ailleurs Youssou Ndour est déjà candidat, avec d’autres auxquels il est urgent de raconter la fable de la grenouille qui se prenait pour le bœuf.
Bien sûr, ça lui est égal, à Mimi Touré, parce que n’ayant pas eu la sucette promise par le chef, de crier à la victimisation et à l’attentat mystique dirigé par la femme du président elle-même, ramenant nos institutions au niveau de Pogba, de Mbappé et de leurs sorciers d’ailleurs sénégalais !
Evidemment, ça leur est égal, 62 ans jour pour jour après notre premier gouvernement de 17 ministres aux capacités intellectuelles stratosphériques comparées à ceux d’aujourd’hui, de nous dire d’abord, que nous allons en baver parce que tout est gravement plus difficile et plus cher, et le lendemain, de nous gratifier d’un attelage de 45 ministres avec le coût qui va avec.
Parce que finalement, ça leur est égal de proposer aux Sénégalais un mortel combat en 2024, en disposant leurs armées de soldats dévoués à leurs multiples chefaillons, au lieu de nous mettre dans le temps d’un monde qui va nous larguer sous peu, ensevelis sous nos mensonges et nos faux semblants d’hypocrites, juste bons à tirer profits de toutes les plus scabreuses situations.
Un gouvernement de combat ? En attendant celui qui fera gagner le Sénégal, et qui n’est pas encore candidat. Rien ne va plus ! Faites vos jeux !!!
Notre pays n’est plus qu’un « Théâtre d’Ombres », un Ndoumbélane à ciel ouvert où toutes les hyènes veulent être « Leuk-Le-Lièvre, à défaut de savoir être Gaïndé-le Lion !!! Et pour cela, marcher et danser sur des cadavres, ça leur est totalement et entièrement égal. Nous étions au bord du gouffre…Maintenant nous creusons des galeries.
Gaïndé Ndiaye Barawacc !
LES DÉFIS DE MACKY SALL AVANT LA PRÉSIDENTIELLE DE 2024
C’est une nouvelle séquence qui s’ouvre au Sénégal, où les 38 ministres devront faire face aux défis économiques et sociaux, sur fond de crise mondiale. Mais les défis sont aussi très politiques pour le président
Un nouveau Premier ministre en la personne d'Amadou Ba, un nouveau gouvernement… C’est une nouvelle séquence qui s’ouvre au Sénégal, où les 38 ministres devront faire face aux défis économiques et sociaux, sur fond de crise mondiale. Mais les défis sont aussi très politiques pour le président Macky Sall, à 17 mois de la présidentielle prévue en février 2024.
Pas un mot sur ses intentions pour la prochaine présidentielle dans son adresse à la Nation, vendredi 16 septembre : Macky Sall maintient le flou. Y aura-t-il une troisième candidature à la présidence de la république du Sénégal ? Le débat va s’intensifier, alors que le pays est fracturé électoralement, comme l’ont montré les élections locales de janvier, puis les législatives de juillet. Majorité et opposition sont aujourd’hui au coude-à-coude à l’Assemblée. La rentrée parlementaire, qui a tourné au pugilat lundi dernier, a donné le ton.
Le président de la République, Macky Sall, a dévoilé ce samedi 17 septembre 2022, la liste des membres du nouveau gouvernement. On y a noté des sorties, des entrées, des maintenus au poste et des changements de portefeuille.
Le président de la République, Macky Sall, a dévoilé ce samedi 17 septembre 2022, la liste des membres du nouveau gouvernement. On y a noté des sorties, des entrées, des maintenus au poste et des changements de portefeuille.
A celles et ceux qui sortent de l’équipe :
Ne laissez personne, surtout votre entourage de tous les jours, vous trouver des explications à vos départs. Comprenez juste que vous avez eu l’honneur et le grand privilège d’avoir été choisis parmi des millions de Sénégalais pour être élevés au rang de ministre. Le chef de l’Etat l’avait fait sans que rien ne l’y oblige. N’acceptez maintenant qu’une personne vienne vous faire croire que vous devez engager un combat contre celui par qui le décret divin vous nommant était passé. Chez vous, vous verrez des gens, par milliers, venir vous faire croire que vous êtes victime de trahison, de complot ou de je ne sais quoi encore. Refusez tout simplement d’y croire car ils ne sont, ces gens-là, que celles et ceux qui vivaient à vos crochets quand vous étiez aux affaires. Ils ne parlent pas pour vous mais pour eux-mêmes. Si vous acceptez qu’ils vous poussent à créer des mouvements politiques ou à aller vers d’autres formations de l’opposition, ils vous mèneront vers une perte politique certaine.
A celles et ceux qui restent à leur poste :
Vous pouvez vous dire que quelque part vous avez réussi la mission qui vous avez été confiée ou tout au moins, vous bénéficiez d’une seconde chance. A vous, nous demanderons de ne pas dormir sur vos lauriers. Si vous avez la chance d’être confirmés quelque part, vous devez évaluer très vite et consolider les actions qui ont bien marché mais aussi rectifier celles-là qui l’ont été moins.
L’erreur à ne pas commettre pour vous, c’est de dire que si vous êtes confirmés c’est parce que tout a bien fonctionné. Il y a forcément des choses qui ont été mal faites mais qui n’ont pas trop pesé sur la balance devant conduire à votre confirmation ou non. Il vous faudra les adresser et vous atteler à les corriger.
A ceux qui restent mais changent de poste :
Vous atterrissez à une station ministérielle autre que celle que vous occupiez il y a quelques jours. N’allez pas croire que vous avez changé de poste parce que vous n’étiez pas à la hauteur. Il est possible que celui qui choisit ait pensé que vous seriez meilleur là où vous êtes à partir de ce samedi. Retenez juste que vous avez une nouvelle chance de sublimer la confiance du Président renouvelée à votre endroit. N’oubliez surtout pas d’évaluer dans le laboratoire de votre conscience, tous vos actes posés dans l’ancien poste. Aujourd’hui, personne mieux que vous ne peut dire s’il y a des choses qu’on aurait en toute objectivité à vous reprocher.
Aux nouveaux entrants :
Vous retrouvez une équipe pour participer à la construction nationale en occupant une station ministérielle. Personne n’a besoin de vous dire que vous serez surveillés et comparés à ceux-là que vous avez remplacés. Aujourd’hui, vous occupez un poste qui, il y a deux jours, était incarné par une personne autre que vous. Efforcez-vous alors à ce que celui ou celle que vous avez remplacé ne manque pas aux Sénégalais. Pour cela, vous devez faire plus et mieux. Le seul conseil sera d’éviter de changer tout de suite le cabinet mis en place par votre prédécesseur avant votre passage à l’Assemblée nationale pour le marathon budgétaire prévu dès le mois prochain.
A toute l’équipe :
Vous avez la lourde mission de donner corps à la vision du chef de l’Etat. Pour y arriver, soyez le prolongement de sa propre personne auprès des Sénégalais. Epousez les valeurs que nos compatriotes lui reconnaissent : le respect de l’autre, l’empathie, l’humilité…Etre ministre de la République, c’est un honneur mais aussi un poste de travail où il faudra accepter de suer plus que les autres. Le concevoir comme un privilège risque de vous éloigner des hommes et femmes qui ont tant fait pour vous. Bannissez l’arrogance et l’utopie de penser que vous êtes les meilleurs d’entre les Sénégalais. Privilégiez l’écoute et les descentes sur le terrain tout en évitant de centrer la communication sur vous au détriment du travail pour lequel vous êtes en poste. Etre ministre de la République, c’est savoir soigner son image en tout lieu et à tout moment. Tout dérapage créera un tollé qui risquerait de déteindre sur celui qui vous a fait confiance. Il vous faudra être très proactif dans votre communication et éviter d’être tout le temps dans la réaction. Il est plus facile d’informer que de réagir. Sur le registre purement politique, il faudra accepter d’aller au front chaque fois que le régime que vous incarnez est attaqué sur un point ou un autre. L’opposition sera dans son rôle. A vous d’être dans le vôtre. Avoir peur d’aller défendre les politiques du gouvernement auquel vous appartenez risquera à coup sûr de vous installer dans une spirale du silence qui vous perdra. Ne changez surtout pas et mettez-vous au service de ce pourquoi c’est vous et pas un autre.
Nous vous souhaitons une pleine réussite dans vos missions respectives. Qu’Allah illumine notre pays le Sénégal !
CONCERT CONTRE LE 3EME MANDAT, DES ARTISTES SENEGALAIS BOYCOTTENT
Exploitant la déclaration des initiateurs, la presse titre : «Alioune Tine, Meiway, Didier Awadi et compagnie mettent la pression sur Macky Sall contre un troisième mandat.»
Alioune Tine d’Afrikajom Center et un groupe d’artistes de onze pays africains dont Didier Awadi du Sénégal et Meiway de la Côte d’Ivoire, ont envisagé d’organiser un concert ce samedi 17 septembre 2022 au Radisson Blu. C’est pour eux, l’occasion de lancer la campagne pour la limitation des mandats en Afrique. Au dernier moment, l’autorité administrative a interdit le concert faute d’autorisation que l’hôtel Radison Blu a exigée aux organisateurs. Exploitant la déclaration des initiateurs, la presse titre : «Alioune Tine, Meiway, Didier Awadi et compagnie mettent la pression sur Macky Sall contre un troisième mandat.»
En plus de Meiway (Côte d’Ivoire), Awadi (Sénégal), le concert devait réunir sur scène, neuf autres artistes du Niger, du Togo, du Gabon, de la Rdc et du Bénin. Avec un single déjà enregistré sur la démocratie. Auparavant, dans la démarche de Alioune Tine et Didier Awadi pour faire participer des artistes-musiciens sénégalais au projet politicien, la plupart des artistes approchés ou contactés ont décliné la proposition. «J’étais contacté avec des amis artistes pour prendre part au projet contre le troisième mandat en Afrique avec des propositions de cachets intéressants, mais, à y voir de près, nous avons refusé de participer à cette campagne dont l’argent vient de l’extérieur et aussi dont la pertinence laisse à désirer car on a voulu nous embarquer dans une histoire politicienne qui ne dit pas son nom», confie un groupe d’artistes sénégalais.
Deux paroliers sénégalais ont refusé d’écrire le texte du single dont les grandes lignes constituent des accusations légères et partisanes. Au fait, à quel jeu joue Alioune Tine ? Cet acteur de la société civile partisane, qui obéit aux instructions de ses bailleurs de fonds étrangers, fait feu de tout bois pour l’instabilité du pays, pour que son fonds de commerce et de chantage puisse prospérer au profit des fossoyeurs étrangers du Sénégal. C’est pourquoi Alioune Tine soutient ce projet «gabégique», le Mémorial de Gorée de son ami Amadou Lamine Sall, ce poète en mal d’inspiration, au moment où des jeunes plumes, Mbougar Sarr, Khalil Diallo, Hamidou Anne, Diary Sow, Elgas, et d’autres plumes confirmées comme Seydi Sow, Rakhmatou Seck Samb, Boris Diop, Colonel Moumar Guèye, Sokhna Benga, Mariama Ndoye, Andrée Marie Diagne, entre autres, enrichissent la production littéraire africaine et mondiale. Vouloir tenir un concert dans un hôtel 5 étoiles et y loger pour même des répétitions, c’est un budget lourd. D’où vient le financement d’un tel projet ?
Mais, chaque pays a ses lois et règlements et aussi sa Constitution. Et n’importe quel citoyen peut poser sa candidature. Y compris celui qui veut faire un troisième mandat ou pas. Mais c’est au Conseil constitutionnel de valider ou d’invalider : c’est ça aussi la démocratie, respecter les institutions. Me Wade a fait un 3ème mandat validé par le Conseil constitutionnel, mais il a perdu l’élection présidentielle. Le Sénégal a continué. Mais on n’en est pas encore là, des artistes aux objectifs inavoués veulent être aussi politiciens à ce point.
L’autorité a raison de dire stop. Frédéric Meiway, personne ne l’a entendu pendant plusieurs années en Côte d’Ivoire élever la voix sur le 3ème mandat ou sur l’ivoirité. Au contraire, il était l’un des défenseurs de cette thèse d’exclusion. De quelle démocratie il nous parle. Et Meiway n’est plus productif musicalement, il s’accroche sur des fonds étrangers. En Côte d’Ivoire, Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly, Magic System et tant d’autres ont dénoncé l’ivoirité.
Au Sénégal, plusieurs artistes contactés n’ont pas suivi Didier Awadi et Alioune Tine car Didier Awadi est un artiste-affairiste. Le panafricanisme en bandoulière est du business pour lui. Depuis l’éclatement de Positive Black Soul, depuis qu’il a fait sortir Amadou Barry alias Doug E Tee, Didier est l’ombre de lui-même. Il ne chante pas bien, il n’est pas créatif. L’essence de Positive Black Soul, c’était Doug E Tee, le rappeur à la voix d’or. Didier s’est lancé dans le trafic d’influence, l’affairisme de mauvais goût, la chasse aux subventions. Tenez-vous bien, lorsque l’appui du Président Macky Sall devait revenir pour chaque artiste ou acteur culturel, une aide uniquement, Didier Awadi s’est vu aider à trois reprises avec ses ouailles (Studio Sankara) sur fonds Covid Cinéma, Musique sur le Fonds Association des métiers de la musique (Ams), Sodav sur le fonds Covid des droits d’auteur. Ensuite, Didier Awadi, avec ses amis Fou Malade, Simon Kouka, Doctor Graffiti, Safouane Pindra, Nitt Dof (Pastef), Kilifa et Thiat (Keur Gui) se sont presque accaparés du Fonds des cultures urbaines, au détriment des autres rappeurs comme Daara J, Bamba J Fall, des rappeurs et acteurs des cultures urbaines des régions. Tout cela à cause des complicités d’agents du ministère de la Culture. A la tête, le ministre de la Culture et de la communication.
Force doit rester à la loi dans un pays nouvellement gazier et pétrolier, l’Etat doit surveiller et annihiler rapidement les velléités et tentatives de déstabilisation d’où qu’elles viennent. Le Sénégal, fidèle à sa tradition de stabilité sociale grâce aux mécanismes endogènes de consolidation de la cohésion sociale, doit faire face aux oiseaux de mauvais augure qui ambitionnent de faire basculer ce pays vers le chaos. Il appartient à l’Etat de remplir pleinement sa mission régalienne de défendre le Sénégal, de garantir la paix et la sécurité pour un développement souhaité.