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14 juin 2025
Par El Hadj Ibrahima Ndaw
LETTRE MARINE DU 26 SEPTEMBRE 2021
En hommage au Joola - Mes filles, cette année je m’essaie à vous livrer une petite page d’histoire en laissant les historiens de profession combler les inévitables lacunes.
Mes filles, cette année je m’essaie à vous livrer une petite page d’histoire en laissant les historiens de profession combler les inévitables lacunes.
Depuis l’aube des temps, les conflits ont toujours émaillé l’évolution des hommes sur cette terre que nous partageons pourtant tous. Les Ecritures révélées -La Thora, la Bible, le Coran- nous apprennent qu’en des temps immémoriaux, le seul couple sur terre, Adam et Eve, a vu sa famille disloquée, par désobéissance, par des querelles intestines et dispersée à travers le monde.
L’humanité connaît alors ses premières affres sur terre et son évolution sera chaotique, revêtant souvent des aspects liés à son environnement et à sa survie en général. De siècle en siècle, les cassures se suivent et ne se ressemblent pas. Des populations plus fortes envahissent d’autres plus faibles pour avoir plus d’espace vital ; certaines le font pour survivre. Les empires, les royaumes naissent, se battent entre eux et meurent pendant qu’ailleurs des regroupements identitaires s’organisent et se fortifient ; pour disparaître à leur tour pour faits de guerre. Et ce cycle immuable et infernal de se poursuivre inlassablement. Pour dire que le monde vit depuis toujours au gré de ces terribles moments de ravages, de destructions et de carnages sans nombre, émaillées par de grandes épidémies aux origines parfois inconnues.
Esclavage et colonisation ont secoué l’Afrique
L’Afrique, pour sa part, a subi l’esclavage, la colonisation ; on connaît la période subtile de la ‘’décolonisation’’ avec le monstre hideux, ‘’la Françafrique’’. Et voilà qu’aux 20 ème et 21 ème siècles on insiste beaucoup sur la mondialisation avec énormément de conviction, malgré les disparités entre les continents, les Etats et les gouvernants sur les plans économique, politique et culturelle. Le monde avance à un rythme effréné certes. Mais tous ses habitants n’avancent pas au même rythme de développement économique, social et culturel pour des raisons diverses qu’il faut souvent rechercher dans leur façon de gérer leurs terroirs.
En Occident, les anglais, les portugais, les espagnols, les hollandais, jadis les maîtres de la mer, envahissent l’Amérique alors habitée par des aborigènes appelés indiens ou peaux rouges et s’aventurent jusqu’aux côtes de l’Afrique, un continent encore vierge d’occupations mais où se détachent, par leur puissance et leur richesse, de puissants empires et royaumes. Ce sera le début pour l’Afrique de combats parfois épiques contre les assauts de ces étrangers. La richesse de cette contrée sauvage par l’environnement mais faible et sous armée est découverte.
La France est la dernière à se lancer réellement dans cette aventure. Elle n’a pas les moyens déployés par les autres pays, mais elle se développera grâce au commerce de nègres. Le monde devient tout au long de l’évolution, une planète qui, avec le développement industriel et technologique, sera l’épicentre d’une course acharnée pour ses richesses. Terre relativement vierge de toute industrie mais pleine de ressources, l’Afrique noire vit repliée sur elle-même, protégée par les mers, les cours d’eau et les forêts souvent denses et impénétrables. C’est dans ce contexte que se déclenchera des évènements qui vont la marquer à jamais : la triste et ignoble traite des noirs, la colonisation, les indépendances ’’couplées’’ à la sinistre et hideuse françafrique.
Mes chères filles…
Mes filles, la traite des noirs est rendue possible à l’époque des faits, puisqu’il n’existait alors aucune entité au plan mondial pour gérer les dissensions entre les peuples. C’est la jungle qui prédominait ; l’emporte celui qui dispose de tous les moyens matériel et humain. L’Amérique - actuel USA- peuplée d’aborigènes encore appelés ‘’peaux rouges’’ est envahie et sa population anéantie ou parquée en des lieux choisis. Cette nouvelle colonie européenne d’Amérique -constituée principalement d’anglais-, s’installe donc dans cette vaste étendue de terre, hostile mais gorgée de richesses de toute nature. Les Etats Unis d’Amérique viennent de naître et pour travailler dans ses immenses plantations on manque de bras, alors on fait appel aux négriers les marchands d’esclaves, pour la plupart, des occidentaux. C’est le début de la grande et ignoble traite des noirs. Le code noir, une loi créée et codifiée par l’Empereur français de l’époque, l’Eglise et les riches commerçants, est venu renforcer la conviction de l’occident que l’opération est légale et légitime puisque le noir est ravalé au rang de bête, taillable et corvéable.
A la fin officielle de cette traite, combattue, partout par les intellectuels éclairés et les humanistes, l’occident, déjà présent sur les côtes africaines, entreprend alors méthodiquement d’occuper l’Afrique à la suite d’un découpage historique et inique. La colonisation vient ainsi d’être entérinée. La France se constitue ainsi un vaste empire sur lequel pèse sa gouvernance directe impliquant la vassalisation ou l’élimination des autorités autochtones traditionnelles. Le rôle de l’administration coloniale est donc d’étendre et de renforcer le contrôle militaire sur les colonies, de protéger les ressortissants de la métropole, d’épauler parfois le travail de « civilisation » des missionnaires. Pour réussir et pérenniser cette entreprise, rien n’est laissé au hasard. Tout l’arsenal politique, militaire, intellectuel, évangélique, commercial est mis à contribution.
Durant toutes ces périodes pleines de péripéties douloureuses, l’âme noire se trouve asservie, écartelée, annihilée puis corrompue et ses ressources spoliées sans états d’âme. En Afrique francophone, le cheminement de l’empire colonial se déroule ainsi jusqu’à la deuxième guerre mondiale, la plus avilissante pour la France occupée par les troupes allemandes. Nous sommes dans les années 1940, la guerre mondiale fait rage. La France est envahie par l’Allemagne. La résistance s’organise autour du Général De Gaule. La fragilité de la grande métropole est mise à nu. De Gaule lève des troupes jusques dans les colonies. Cette conjonction des faits favorisera, dans l’empire colonial français, l’émergence d’une prise de conscience entre les communautés sous tutelle.
Mes filles, à la fin de la guerre, les intellectuels africains prennent conscience qu’il est temps, pour leurs pays respectifs, de s’affranchir de la domination française. De Gaulle y souscrira, mais à sa manière en instituant un cabinet dirigé par Jacques Foccart pour gérer les indépendances à venir. Ainsi naît la fameuse françafrique. Les séquelles de toutes ses périodes vécues par le noir d’Afrique à travers des siècles laissent entrevoir le mode d’évolution du noir qui veut construire son pays en se servant des méthodes pensées et élaborées par sa tutelle d’antan. L’environnement socio-culturel n’étant pas le même qu’en Occident. Aussi, toute velléité de souveraineté pleine et entière est toujours mal venue et mortellement combattue. Et cela nos dirigeants le savent. ‘’La France sans l'Afrique, ce serait la bombe nucléaire sans uranium, l'industrie sans pétrole, la faillite pour les nombreuses sociétés françaises qui surexploitent le bois, le coton, les phosphates, les minerais, le cacao...’’ disait le Président Charles De Gaulle. Ce pessimisme ambiant de l’époque perdure encore et ne peut être vaincu que par une Afrique unie et solidaire.
Mes chères filles, le sentiment, que les états d’esprit de ces puissants de ces époques-là, déteignent sur ceux qui prétendent gérer le monde actuellement, reste encore vivace dans les esprits. Les slogans humanistes ou humanitaires cachent mal leur propension souvent subtilement déclinée d’organiser le monde selon leur vision. La terrible pandémie de la Covid19 qui sévit depuis 2019 où les pays plus nantis et plus puissants se disputent les vaccins au détriment des pays pauvres et démunis ; où les planches à billets fonctionnent pour les uns selon leurs besoins exprimés en oubliant les autres. Le monde va de plus en plus mal, les moins nantis souffrent de la déstructuration de leurs tissus économiques, industriels et sociaux. Ainsi va notre histoire mes chères filles adorées.
El Hadj Ibrahima Ndaw
LES USINES DE FARINE DE POISSON, «UN MAL NÉCESSAIRE»
La polémique sur l’installation d’usines de fabrication de farine de poisson ne devrait pas avoir cours. C’est du moins l’avis d’Abdoulaye Diouf, enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (Iupa) de l’Ucad.
Etienne NDIAYE (correspondant permanent à Mbour) |
Publication 22/09/2022
La polémique sur l’installation d’usines de fabrication de farine de poisson ne devrait pas avoir cours. C’est du moins l’avis d’Abdoulaye Diouf, enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (Iupa) de l’Ucad.
Le spécialiste reste convaincu que ces usines de fabrication de farine de poisson sont « un mal nécessaire » dans la mesure où elles constituent « la meilleure solution » pour faire face au problème environnemental posé par l’équation de la valorisation des déchets issus de l’industrie de transformation. Mieux, a-t-il ajouté, ces usines, souvent taxées de pollueurs, font l’objet d’études d’impact environnemental. Toutefois, il trouve qu’il est nécessaire de mettre en place des textes réglementaires pour l’implantation de ces usines de fabrication de farine de poisson. Il révèle d’ailleurs que le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime y travaille.
S’exprimant hier à Saly au cours d’un atelier d’élaboration de programmes de formation courte durée en transformation de produits halieutiques, Abdoulaye Diouf, enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (Iupa) de l’Ucad, a révélé que le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime travaille à la mise en place de textes réglementaires pour l’implantation d’usines de fabrication de farine de poisson.
« Au Sénégal, il n’y a pas de texte réglementaire qui interdit l’installation d’usine de farine de poisson mais le ministère est en train de travailler dans ce sens » a-t-il dit. Selon l’enseignant-chercheur, le document qui sera élaboré va permettre de « limiter l’installation d’usines de farine de poisson » dans la mesure où le Sénégal veut arriver à la sécurité alimentaire dans le secteur halieutique à travers la sardinelle (yaboye) et le chinchard (diaye). Or, indique-t-il, ce sont « les mêmes espèces » qui sont ciblées par ces usines.
Pour l’universitaire, il est inconcevable que des poissons de qualité et en nombre soient vendus à ces usines pour l’alimentation d’animaux au détriment des populations qui, pour la plupart, n’ont pas les moyens de se procurer d’autres espèces de poissons.
« Ces usines doivent-elles s’approvisionner au niveau des plages pour prendre la matière première de qualité ? », s’est-il interrogé. « A l’origine, quand on installait les usines de farine de poisson, c’était pour résorber les déchets qui viennent de la transformation. Les industries de transformation génèrent des déchets à travers le filetage, les conserves et les produits de haut de gamme » a expliqué Abdoulaye Diouf. Les usines de poisson étaient « la meilleure solution » pour la valorisation des déchets issus des industries, a-t-il ajouté. L’enseignant-chercheur, spécialiste en transformation des produits halieutiques, trouve que l’installation d’usines de farine de poisson est « un mal nécessaire » dans la mesure où c’est « la meilleure solution » pour faire face à ce problème environnemental. Contrairement à ce qui se dit, insiste l’enseignant-chercheur, ces usines, souvent taxées de pollueurs, font l’objet d’études d’impact environnemental. « Il y a des règles à respecter par rapport à la distance entre les populations et les usines qui doivent être hors agglomération » a rappelé Abdoulaye Diouf.
LE SALUT DU SECTEUR HALIEUTIQUE SE TROUVE DANS UNE VALORISATION ACCRUE, SELON UN CHERCHEUR
Pour pérenniser la ressource halieutique, il faudra miser sur sa valorisation avant son exportation. C’est la conviction d’un enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) de l’Ucad, Abdoulaye Diouf
Etienne NDIAYE (correspondant permanent à Mbour) |
Publication 22/09/2022
Les ressources transformées ne représentent que 15 % de l’ensemble des exportations halieutiques de l’Etat, ce qui engendre une perte énorme pour le pays, qui doit inverser cette tendance.
Selon Abdoulaye Diouf, enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui intervenait hier (mercredi) à Saly dans un atelier d’élaboration de programmes de formation en transformation des produits halieutiques, le volume actuel des exportations de produits halieutiques tourne autour de 200 milliards de francs CFA, et si cette tendance d’exportation de produits bruts majoritairement est inversée, les devises vont tourner autour de 300 milliards de francs CFA. Cet atelier de Saly, organisé sous l’égide de l’IUPA et du Centre d’excellence africain en aquaculture pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, a pour objectif de concevoir des maquettes de formation de courte durée en transformation de produits halieutiques, au profit des professionnels de la pêche et de l’aquaculture.
Pour pérenniser la ressource halieutique, il faudra miser sur sa valorisation avant son exportation. C’est la conviction d’un enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. De l’avis d’Abdoulaye Diouf, qui intervenait hier à Saly lors d’un atelier d’élaboration de programmes de formation en transformation des produits halieutiques, dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources halieutiques, le salut se trouve dans la valorisation puisqu’on doit produire peu pour les pérenniser. Le spécialiste précise que la lettre de politique sectorielle de la Pêche et le Plan Sénégal émergent recommandent de transformer les ressources de la mer avant de les exporter.
A en croire M. Diouf, le volume actuel des exportations de produits halieutiques tourne autour de 200 milliards de francs CFA, et si cette tendance est inversée, les devises vont tourner autour de 300 milliards de francs CFA. « Le Sénégal exporte les produits à l’état brut à hauteur de 80 à 85 %. Seuls les 15 % sont exportés à l’état valorisé, ce qui entraîne une perte énorme pour le pays » a-t-il déclaré.
Selon Abdoulaye Diouf, le peu de produits valorisés représente 30 % de la valeur ajoutée. « Si on fait des efforts pour arriver à 50 %, la tendance sera inversée. On va exporter peu mais on va gagner beaucoup plus en devises », a-t-il recommandé.
Toutefois, l’enseignant chercheur reconnaît que la transformation artisanale de produits halieutiques demande « beaucoup d’efforts pour un rendement très faible ». Il a donné l’exemple des femmes actives dans la cueillette d’huîtres. Ces dernières, en valorisant leurs produits en marinade et autres, « peuvent se retrouver au moins avec 5 à 6 bocaux qui sont vendus à 2.000 ou 2.500 francs CFA l’unité, donc la tendance est facilement inversée », souligne-til. C’est pourquoi, a insisté l’enseignant-chercheur, il est très important de viser la transformation des produits en marinade. Mais, pour ce faire, il indique qu’il faut une ressource humaine qualifiée, capable de répondre convenablement aux urgences du moment. « Il faudrait miser sur un personnel de qualité, ce qui ne peut que passer par le renforcement des capacités de ces personnels » qu’ils soient du secteur privé ou de l’administration publique, a expliqué Abdoulaye Diouf.
Cette rencontre de quatre jours se tient à Saly-Portudal (Mbour), sous l’égide de l’IUPA et du Centre d’excellence africain en aquaculture pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Selon le directeur de l’IUPA, Alassane Sarr, cet atelier destiné aux professionnels de la pêche est « pédagogique, académique ».
Il s’agira, au bout de ce conclave de quatre jours de concevoir des maquettes de formation de courte durée en transformation de produits halieutiques au profit des professionnels de la pêche et de l’aquaculture, a-t-il précisé.
LES RAISONS DU RAS-LE-BOL DE MACKY SALL VIS-À-VIS DE MATAR BA
Que ces thuriféraires et autres laudateurs prient pour que Macky Sall ne lance pas une mission d’audit de l’IGE pour scruter la gestion pour le moins controversée de Matar Ba
Matar Ba a passé le témoin, hier, à Yankhoba Diattara, son remplaçant à la tête du département des Sports. Nommé ministre des Sports depuis le 6 juillet 2014, l’ancien patron de l’Organisme national de coordination des activités de vacances (ONCAV) de 2008 à 2011 aura donc trôné plus de 8 ans à la tête de ce département ministériel avec des fortunes diverses.
Au lendemain de son éviction du gouvernement dirigé par Amadou Ba, un élan de sympathie et d’indignation s’est déclenché en faveur de l’ancien patron du mouvement « navétanes » national. D’aucuns ont déploré qu’il soit démis de ses fonctions à quelques semaines d’une compétition majeure comme la Coupe du monde de football qui doit se dérouler du 20 novembre au 18 décembre prochains au Qatar. Une pétition a été même initiée par quelques thuriféraires pour réclamer son retour aux affaires à la tête d’un département où – pince sans rire – il ne nous aurait valu que des satisfactions.
Un premier titre continental de football depuis les Jeux de l’Amitié
Il est vrai que c’est sous le magistère de Matar Ba que le Sénégal a décroché — après les Jeux de l’Amitié de 1963 — son premier trophée continental de football. Cela s’est produit cette année 2022 au Cameroun avec la génération dorée des Sadio Mané, double Ballon d’or africain, Edouard Mendy (meilleur gardien de but africain), Kalidou Koulibaly (meilleur défenseur central d’Afrique), Saliou Ciss (meilleur latéral gauche d’Afrique) et Pape Matar Sarr (meilleur jeune footballeur d’Afrique) entre autres étoiles. Une génération conduite par Aliou Cissé, désigné meilleur coach du continent à l’issue de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Que les partisans et laudateurs de Matar Ba nous le concèdent, n’importe quel autre saltimbanque à la tête de ce département et avec les énormes moyens mis à sa disposition par le chef de l’Etat, Macky Sall, aurait obtenu de tels résultats avec ces joueurs de talent composant l’équipe nationale de football et ayant fait leurs preuves dans les différents stades du monde.
D’ailleurs, en parlant de moyens, il convient de dire, ici et maintenant, que le sport sénégalais en général, et le football en particulier, n’a jamais bénéficié d’autant de moyens colossaux que sous l’ère du président Macky Sall. Des moyens pas toujours utilisés judicieusement s’ils n’ont pas été utilisés à d’autres fins.
Des résultats mitigés en football
En qui concerne le football, notre sport-roi, les observateurs avertis attendent toujours le bilan financier de la Coupe du monde Russie 2018. On ne sait toujours pas comment a été utilisée ni à quoi a servi la cagnotte allouée au Sénégal par l’instance suprême du football, la FIFA. Pour ce qui est du bilan financier de la dernière campagne continentale des Lions au Cameroun, n’en parlons même pas !
Et si le football nous a valu sous Matar Bâ, notre première Coupe d’Afrique des nations (CAN), c’est également sous le magistère du même que le Sénégal a enregistré la plus grande tragédie sportive de son histoire avec l’affaissement d’un pan de la tribune rafistolée du stade Demba Diop par les soins d’un entrepreneur proche du ministre défénestré. Bilan : 8 morts et des centaines de blessés.
On se rappelle encore de ce qu’il est advenu des marchés pour la réhabilitation de certains stades à l’instar de Lat Dior de Thiès dont l’état désastreux de la première pelouse avait fait le tour du monde. Et c’est donc à juste raison que le chef de l’Etat a écarté Matar Ba pour la construction du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio entièrement réalisé par l’entreprise turque Summa en parfaite coordination avec un service technique de la Présidence. Le jeu en valait la chandelle.
Mort de l’athlétisme
Pour ce qui est de l’athlétisme, l’une des disciplines phares du sport sénégalais, c’est sous le magistère de Matar Ba qu’il a connu ses plus mauvais résultats. Aux derniers championnats d’Afrique d’athlétisme qui se sont déroulés au Maroc, le Sénégal s’est retrouvé au final avec zéro (0) médaille au compteur. Et à ce jour, notre pays ne compte aucune piste digne du nom.
Un basketball méconnaissable
Le basketball sénégalais n’est pas mieux loti et n’a guère progressé sous Matar Bâ. Depuis 1997, à Dakar, les garçons qui avaient donné les plus grandes satisfactions à notre pays, n’ont plus rien gagné. Une disette de 25 ans. Chez les filles, le dernier sacre remonte à l’Afro basket de 2015 organisé au Cameroun. D’ailleurs, il convient de signaler que la villa qui était dévolue au directeur technique Maguette Diop dans le lot des récompenses avait aussi mystérieusement disparu du package. Que Matar Ba nous édifie sur la destination finale de cette villa gracieusement offerte par le chef de l’Etat.
800 millions pour une délégation de 8 athlètes loosers
Et last not but least, aux Jeux olympiques de 2021 où le Sénégal avait lamentablement échoué avec zéro médaille au compteur, un budget de 800 millions de F CFA était alloué pour une délégation de…huit athlètes (excusez du peu).
En définitive et pour faire court, le ministre Matar Ba, n’en déplaise à sa cour de communicateurs traditionnels alimentés à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes, a utilisé les énormes moyens financiers mis à sa disposition par le président de la République, Macky Sall, pour les résultats mitigés que nous savons.
Sa mise à l’écart ne relève surtout pas du hasard, mais d’un ras-le-bol présidentiel. Que ces thuriféraires et autres laudateurs prient pour que Macky Sall ne lance pas une mission d’audit de l’IGE pour scruter la gestion pour le moins controversée de Matar Ba… Pensez-vous qu’un technocrate de surcroît inspecteur des impôts et domaines et ancien ministre de l’Economie des Finances qui a eu le privilège de voir, au quotidien, les nombreuses malversations des uns et des autres puisse s’accommoder dans son gouvernement de certains profils douteux ? That’s is the question !
Saisie de 89 bâtons d'explosifs, 10 détonateurs électriques…
Outre sa mission principale de sécurisation des personnes et des biens, la gendarmerie nationale est sur le pied de guerre dans le cadre de la lutte contre la fraude. A cet effet, les éléments de l'Escadron de Surveillance et d'Intervention (ESI) de Saraya ont interpellé un fraudeur lors d'un check point sur l'axe RN7- Faranding.Il avait sur sa moto 89 bâtons d'explosifs, 10 détonateurs électriques et un rouleau de corde de 100 m. Dans le même sillage, la brigade territoriale de gendarmerie de Kalifourou a saisi hier, vers 06h, sur la Rn°6 Bis, à hauteur du village de AynimadiAntenne, 02 caisses de cigarettes SIR soit 100 grosses et une caisse de cigarettes Ronson soit 50 grosses. Les fraudeurs et les marchandises sont mis à la disposition de la brigade de Saraya.
Abdou Karim Sall et le Coran
AbdouKarim Sall est connu pour être un homme très religieux. Il l'a démontré, hier. Dans les cadeaux d'adieux que lui ont remis ses désormais ex-collaborateurs au ministère de l'Environnement et du Développement Durable, à l'occasion de la cérémonie de passation de service, il y avait un livre de Coran. De facto, il a ouvert le livre et s'est mis à psalmodier la sourate Fatiha avant de clôturer sa récitation par la sourate Al-Imran. Une belle voix qui a fait chavirer de pleurs des âmes sensibles présentes dans la salle.
La ministre Victorine Ndèye prend fonction
Comme annoncé par le Premier ministre Amadou Ba lors de la formation du nouveau gouvernement, les passations de services s'enchaînent. Hier, la nouvelle ministre de l’Économie sociale, solidaire et de la Microfinance, Victorine Ndèye, a pris fonction en présence de son prédécesseur Zahra Iyane Thiam. Lors de la cérémonie, l’édile de Niaguiss a promis de s’inscrire dans la continuité de ses prédécesseurs que sont les ministres Aminata Angélique Manga et Zahra Iyane Thiam. A l’en croire, toutes deux engagées dans la matérialisation de la vision du Chef de l'Etat de bâtir le Sénégal. Victorine Ndèye a averti ses collaborateurs : «Je saurai heurter souvent, déplaire certainement, agacer rarement, mais j'imposerai le fasttrack, car la situation socio-économique nous y appelle aujourd’hui encore plus qu'hier, et ne saurait être remise à demain». Selon la ministre de l’Économie sociale, solidaire et de la Microfinance, «nous sommes rattrapés par un contexte de crise mondiale auquel les mesures prises par le Président Sall ont jusque-là permis d’en atténuer les effets».
Macky Sall invité par le Chancelier allemand
Le Président Macky Sall a participé hier, en marge de l’assemblée générale des Nations unies, à un dialogue entre chefs d’Etat et de gouvernement sur les défis mondiaux actuels tels que la sécurité alimentaire, le changement climatique, les infrastructures etc.. Le Président Sall était invité par le Chancelier allemand, Olaf Scholz.
La société Marodi interdite de tenir un point de presse…
La censure du téléfilm «Rebelle » de Marodi continue de défrayer la chronique. Les responsables de cette société de production ont été interdits hier par le Préfet de Dakar de tenir un point de presse dans un hôtel de la place. Finalement, c’est dans la rue qu’ils se sont entretenus avec les journalistes pour leur expliquer les tenants et les aboutissants de cette affaire.
Alioune Tine invite Marodi à saisir la justice
Restons avec cette affaire qui a fini par intéresser tout le monde. D’après le président d’Afrikajom Center, la société Marodi peut toujours garder espoir en faisant un recours auprès des juridictions. Ce, en s’appuyant sur la liberté d’expression qui est un droit constitutionnel. Pour Alioune Tine, on ne doit pas pouvoir censurer une œuvre de l’esprit de façon aussi légère par un groupe qui s’arroge le droit de dire ce qu’on doit voir. La censure de «Rebelle» par la Direction Cinématographique pose problème à Alioune Tine, comme d’ailleurs chaque fois qu’on censure une œuvre de l’esprit, une fiction littéraire ou cinématographique. Il est d’avis que les lecteurs, consommateurs et récepteurs ont leur mot à dire.
La Direction de la cinématographie s’explique
Ne quittons pas le dossier relatif à la série «Rebelle» sans souligner que la Direction de la cinématographie est engagée dans une guerre de communication contre la société Marodi.Après la publication du communiqué de la société de production, Germain Coly est monté au créneau pour, dit-il, rétablir la vérité des faits. Il précise d’emblée que Marodi avait saisi la Direction de la Cinématographie pour solliciter une autorisation de tournage de la série « Rebelle». Le dossier joint à cette fin était incomplet du point de vue de la réglementation, indique M. Coly dans un communiqué. Ensuite, Marodi a envoyé un résumé des 07 premiers épisodes sur 45 et un teaser. En l'état, soutient M. Coly, le dossier demeure toujours incomplet. Lors d’une rencontre, il avait signifié au directeur de Marodi les sérieuses réserves par rapport à la réalisation d'une telle série dans le contexte actuel du dossier de la crise casamançaise et des effets qu'une telle série pourrait avoir auprès de l'opinion publique. Une autre rencontre a eu lieu en présence du responsable de la chaîne «Sunu Yeuf» et du réalisateur et de l'autorité ministérielle, dans le but de trouver une issue heureuse à cette situation et d'accompagner l'intéressé. Malgré tout, Germain Coly dit constater un manque de collaboration de Marodi frisant même la défiance puisque l'intéressé a continué à faire des tournages, sans autorisation, et à diffuser la bande annonce de la sortie de la série.
Capacitation des élus de Malika
Des élus locaux de la commune de Malika ont entamé hier une session de formation sur la décentralisation. L’initiative est du président du Mouvement pour la Refondation des Valeurs (Mrv), Ndiogou Sow, par ailleurs membre du Conseil départemental de Keur Massar chargé de la question décentralisée. Ces conseillers municipaux et départementaux seront initiés sur les techniques quantitatives de gestion des collectivités locales, les compétences transférées, le rôle d’un élu local, les mécanismes de mobilisation des ressources, le budget et sa clé de répartition entre autres… Ces élus ont profité de la tribune pour réclamer l’érection d’une caserne des sapeurs-pompiers, d’un hôpital et d’un stade multifonctionnel dans le département de Keur Massar. Ndiogou Sow exhorte l’État à mettre à la disposition de Malika une assiette foncière pour l’érection de ces infrastructures.
Grève des travailleurs des Collectivités Territoriales
Les collectivités territoriales tournent au ralenti. Pour cause, les travailleurs ont déclenché hier un mouvement d’humeur de trois jours. Le mot d’ordre de grève de l’Intersyndicale des travailleurs a été bien suivi sur l’ensemble du territoire national. La banlieue de Dakar n’est pas en reste. Car de Pikine à Guédiawaye, les populations ont eu du mal hier à se procurer certaines pièces d’état civil. En tout cas, si le nouveau gouvernement ne trouve pas une solution à la plateforme de revendications des travailleurs, ce sont les populations qui vont en pâtir. Ils réclament l’augmentation des salaires, le retard de la matérialisation de la fonction publique locale.
Accident mortel sur la Vdn 03
Un accident s’est produit encore hier sur la voie de dégagement nord (Vdn 03) à hauteur de Malika. C’est un jeune assis en haut d’un camion transportant de l'arachide qui s'est cogné contre une passerelle avant de mourir sur le coup. Le corps sans vie du défunt a été déposé dans une structure sanitaire de la place pour les besoins de l’autopsie, suite à une réquisition de la police de Malika qui a ouvert une enquête.
Les deux présidents de Commissions de Wallu
L’Assemblée nationale a clôturé hier sa première session ordinaire de l’année par la ratification des 14 commissions permanentes. Dans l’édition précédente, on a cité les députés de la coalition Benno Bokk Yakaar qui dirigent les Commissions. Ceux de l’opposition sont maintenant connus. Pour le compte de la coalition Wallu Sénégal, le député-maire de Saraya, Mady Danfakha, pilote la commission des Affaires Économiques: (Industrie, Artisanat, Tourisme, Échanges, Commerce intérieur et extérieur, Consommation, Plan, Coopération économique, Consommation). La députée Rokaya Diouf de Wallu est désignée présidente de la commission du Développement Durable et de la Transition Écologique :(Environnement, Eau, Assainissement, Forêts et Chasse).
Les 5 présidents de Commissions de Yewwi
Restons à l’Assemblée nationale pour dire que la coalition Yewwi Askan wi (Yaw) s’est retrouvée avec cinq commissions. Il s’agit de la Commission de l’Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme, des Infrastructures et des Transports (Travaux publics, Urbanisme, Habitat, Logement et Transports) qui est présidée par Bassirou Goudiaby ; de la Commission de l'Energie et des Ressources Minérales (Électrification urbaine, Électrification rurale, Mines, Ressources pétrolières et gazières, Énergies renouvelables), dirigée par le 1er adjoint au maire de Dakar, Abass Fall ; la Commission des Affaires étrangères, des Sénégalais de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine est conduite par le député maire de Hann Bel Air, Babacar Mbengue. Quant à la tête de liste des suppléants de Yewwi Askan wi, Oumar Sy, il est désigné président de la Commission de l’Éducation, de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs. La Commission des Délégations : (Évaluation et Contrôle de l’exécution des Lois votées, Suppléance de l'Assemblée dans l'adoption de mesures relevant du domaine de la loi conformément à la Constitution) est managée par le juriste Mohamed Ayib Daffe.
Le ministère de la Jeunesse ne contrôle aucun établissement public
La Coalition JUSTE relève des incongruités dans la répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique. D’après le président de cette coalition, Amadou Bassirou Ndiaye, le ministère de la Jeunesse, de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi n’a rien qui le rapproche de l’entrepreneuriat qui doit permettre la création de richesses et d’emplois. Une bizarrerie renforcée, constate-t-il pour le regretter, par l’existence de l’entrepreneuriat dans plusieurs départements ministériels tels que le ministère de la Famille avec la Direction des Organisations féminines et de l’Entrepreneuriat féminin et le Fonds national de l’Entrepreneuriat féminin, le ministère de la Formation professionnelle avec le Centre d’Entrepreneuriat et de Développement technique. Mieux, indique M. Ndiaye, la Présidence conserve la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes qui devrait être l’outil majeur du ministère de l’entrepreneuriat. De plus, ce ministère de la Jeunesse, de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi ne contrôle aucun établissement public, aucune société nationale et société à participation publique. La coalition JUSTE plaide, par ailleurs, pour le rattachement du bureau de mise à niveau, l’Adpme et la Direction des PME au ministère du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries.
Calme plat au Palais de justice
La ville de Dakar a connu des jours plus tumultueux pour le procès de personnalités politiques. En plus, si c'est celui du bouillant maire de la capitale Barthélemy Dias dont les sorties pour aller répondre à la justice, sont toujours mouvementées. C'est pourquoi hier aussi, les Dakarois avaient retenu leur souffle surtout avec l'important dispositif sécuritaire qui avait été mis en place pour faire face à d'éventuels heurts avec les membres de Yaw dont les députés avaient fait savoir qu'ils allaient accompagner leur collègue au tribunal. Mais les quelques policiers qui discutaient tranquillement devant leur fourgonnette à la Place de l'indépendance renseignent sur la situation qui a prévalu hier lors de la proclamation du verdict en appel du procès du maire de Dakar. Le palais de justice et les alentours de la capitale sénégalaise étaient en effet encadrés par les forces de l'ordre. Mais en vain. Le seul travail qu'ils ont eu faire était de fouiller et vérifier les personnes qui travaillent ou viennent chercher des documents au Palais de Justice. Sinon c'était le calme plat.
«CE QUE JE RESSENS AVEC LE SÉNÉGAL EST INEXPLICABLE»
Ismaïla Jacobs (As Monaco) peine à expliquer son ressenti depuis sa sélection avec l’équipe nationale du Sénégal.
Recueillis Par Abdoulaye THIAM (Envoyé Spécial) |
Publication 22/09/2022
(ORLEANS, France) – Ismaïla Jacobs (As Monaco) peine à expliquer son ressenti depuis sa sélection avec l’équipe nationale du Sénégal. Premier germano-sénégalais a arboré la tunique des Lions contre celle de la National mannschaft (surnom de l’équipe nationale d’Allemagne), le jeune latéral gauche, qui garde encore de vaques souvenirs de son dernier séjour à Dakar à l’âge de 9 ans, entend toutefois rattraper le temps perdu. Comme Abdou Diallo et autres Kalidou Koulibaly, il a vite kiffé d’être avec les Lions, dans une ambiance à l’africaine, faite de convivialité et d’hospitalité. Mais aussi de rigueur sous la houlette de Aliou Cissé. Il s’est adressé en anglais à la presse hier, au stade La Source d’Orléans. Morceaux choisis.
PREMIÈRES IMPRESSIONS SUR SA SÉLECTION
«Je joue dans le même club que Krépin (Diatta) qui m’a souvent parlé de l’équipe nationale. Le coach m’avait déjà appelé et nous en avons parlé avant la sortie de la liste. Cela a même atténué l’effet surprise. Depuis que je suis arrivé, j’étais super bien accueilli par les autres et vous pouvez imaginer ma satisfaction parce que j’ai trouvé une famille ici.
POUR LES GERMANO-SÉNÉGALAIS À CHOISIR LES LIONS
«C’est vrai que je suis le premier germano-sénégalais à avoir porté les couleurs du Sénégal. En revanche, je ne sais pas je ne suis pas dans la tête des autres. Je connais très bien Malick Thiaw avec qui j’ai joué en U21 en Allemagne. Nous sommes aussi amis et peut être qu’un jour il va, avec d’autres binationaux décider de jouer pour l’équipe du Sénégal. Si ma décision peut les influer ce sera très bien on est déjà en contact».
SES VACANCES À DAKAR
«Quand j’étais au Sénégal, j’ai rencontré tous les membres de ma famille et, depuis que le coach m’a appelé, j’étais excité parce que c’est une nouvelle vie de ma carrière. C’était très important pour mon père pour que j’y aille parce que j’ai une grande partie de mes parents au pays. En ce qui concerne ma convocation, j’étais très heureux de faire partie de ce groupe. Tous les membres de ma famille au Sénégal sont contents quand ils ont appris que je suis convoqué. J’ai beaucoup discuté avec eux tout le monde était tout heureux puisque j’avais besoin de l’avis de la famille et ils m’ont tous encouragé et ça exprime un peu le sentiment général.
CHOIX DE PORTER LES COULEURS DU SÉNÉGAL
«Quand j’étais jeune j’ai joué en Allemagne c’est normal parce que je suis né là bas. Aujourd’hui, je suis très motivé à l’idée de jouer pour le Sénégal. Ce n’est pas parce que les supporters sont différents mais j’ai senti quelque chose de spécial. Vraiment, c’est un sentiment particulier et spécial qu’on ressent avec cette équipe du Sénégal. Franchement, ce que je ressens autour de cette équipe du Sénégal est inexplicable. Elle a fini de créer une passion incommensurable autour d’elle et c’est très important».
POTENTIEL REMPLAÇANT DE SALIOU CISS?
«Il est clair que Saliou Ciss a fait un très bon travail à ce niveau ; je l’ai regardé pendant la dernière CAN, il a été exceptionnel et j’espère pouvoir apporter autant d’énergie comme lui afin d’aider l’équipe. Aujourd’hui, que je vous dise ou pas, il faut dire que c’est incroyable de côtoyer des voir des joueurs comme Sadio Mané qui reste un jouer fantastique. Il est très cool et ne se prend pas la tête. Il n’est pas le seul. Ils sont tous dans la bonne ambiance et je dirai que la cohabitation se passe très bien.
Par Alice Bellicha, Julia Baudry, Mathilde Touvier et Sandrine P
COMMENT L’UNIVERSITÉ PEUT AIDER LES ÉTUDIANTS À MIEUX S’ALIMENTER
La crise sanitaire liée au Covid-19 a mis en lumière la vulnérabilité de nombreux jeunes en France, révélant notamment des inégalités de santé qui s’étaient déjà considérablement accrues après la crise économique de 2008.
Alice Bellicha, Julia Baudry, Mathilde Touvier et Sandrine Péneau |
Publication 22/09/2022
La crise sanitaire liée au Covid-19 a mis en lumière la vulnérabilité de nombreux jeunes en France, révélant notamment des inégalités de santé qui s’étaient déjà considérablement accrues après la crise économique de 2008. La difficile situation des étudiants, en particulier, a été fortement médiatisée. Troubles de la santé mentale, consommation de substances psychoactives, alimentation déséquilibrée… Les comportements de santé des étudiants sont préoccupants, et justifient que les problématiques de la jeunesse soient placées au cœur des politiques de santé publique. Face à ce constat, que peut faire l’université ? Nous proposons ici un point sur l’alimentation des étudiants, et sur le rôle que pourrait jouer cette institution.
L’alimentation étudiante en chiffres
Même si les jeunes connaissent globalement mieux les recommandations diététiques que leurs aînés, comme ils le font eux-mêmes remarquer, ces connaissances ne suffisent pas à influencer leurs choix alimentaires. Les jeunes de 18 à 25 ans adhèrent moins aux recommandations diététiques que les personnes plus âgées. Ils consomment moins de fruits et légumes, boivent plus de boissons sucrées, sautent des repas, fréquentent davantage les fast-food… Les étudiants consacrent par ailleurs la moitié de leur budget alimentaire aux repas pris à l’extérieur, soit deux fois plus que les ménages de 35-64 ans.
Leur alimentation semble encore se dégrader pendant les périodes d’examen, puisqu’un quart d’entre eux déclarent alors renoncer à faire leurs courses et à préparer leur repas.
L’entrée à l’Université semble propice à la prise de poids, les étudiants prenant en moyenne 2,7 kg lors de leur première année universitaire. En France, la proportion de jeunes de 18 à 24 ans en situation d’obésité a presque doublé entre 2012 à 2020, passant de 5,4 à 9,2 %. Près de la moitié des étudiants se disent préoccupés par leur poids, et près d’un quart présenteraient un trouble du comportement alimentaire.
Par ailleurs, la précarité alimentaire des étudiants est un problème répandu et préoccupant. L’Observatoire de la vie étudiante révélait en effet en 2016 que 8 % des étudiants déclaraient sauter des repas en raison de difficultés financières. Ces chiffres se sont aggravés pendant la crise sanitaire avec un recours grandissant à l’aide alimentaire, un étudiant sur deux déclarant ne pas manger à sa faim. Face à ce constat, des repas à 1 € ont été proposés dans les restaurants universitaires du Crous, cette offre étant toujours accessible aux étudiants boursiers et en situation de précarité.
La décohabitation, une émancipation entraînant de lourdes responsabilités
Les étudiants « décohabitants », autrement dit qui ont quitté le domicile familial pour vivre seul, en couple, en colocation, ou encore en résidence universitaire, se retrouvent face à de nouveaux impératifs. L’accès à un logement autonome fait peser sur eux de nombreuses responsabilités : gestion du temps, achats alimentaires, préparation des repas, respect d’un budget souvent restreint…
Autant de savoir-faire que de nombreux étudiants déclarent ne pas avoir acquis. Le recours à des plats préparés ou la préparation de plats très simples et peu coûteux, tels qu’une assiette de pâtes, leur apparaît alors souvent comme la seule solution. Lorsque l’on interroge les étudiants de façon approfondie, on découvre que les repas pris seul au domicile sont vécus par beaucoup comme des moments de solitude douloureuse, qu’ils tentent de contrôler en mangeant vite, devant les écrans, voire en sautant des repas. La solitude s’opposerait à tout plaisir alimentaire, celui-ci semblant entièrement lié, selon leurs propos, à la convivialité qui se crée autour d’un repas pris à plusieurs.
Le repas étudiant, un acte avant tout social
Si la décohabitation renforce les contraintes du quotidien, elle s’accompagne également d’un sentiment de liberté et d’insouciance… Ainsi que d’excès. Les étudiants semblent particulièrement apprécier de se retrouver autour d’un menu fast-food. Au-delà du faible coût de ces repas, c’est bien la convivialité et le sentiment de décompression entre amis qui les y attirent. Si l’influence exercée par le groupe est souvent envisagée de façon négative, elle peut aussi favoriser les comportements bénéfiques.
Dans les restaurants universitaires, par exemple, le simple fait de voir les autres choisir des plats équilibrés peut inciter à faire de même. Parce qu’ils proposent ce type de plats à petits prix et qu’il y règne une bonne ambiance, les restaurants universitaires sont plébiscités par près de la moitié des étudiants, certains affirmant même qu’ils sont la solution idéale pour allier équilibre et convivialité. Ce constat doit cependant être nuancé : les contraintes d’emploi du temps, les délais d’attente et le manque de diversité ou de qualité gustative des repas dans certaines structures éloignent les étudiants des restaurants universitaires, ou les incitent à y consommer des frites, une « valeur sûre » selon leurs propres termes. Malgré ces limites, les enquêtes réalisées par l’Observatoire de la vie étudiante témoignent d’un attachement des étudiants au modèle de la restauration universitaire. Il semble essentiel de préserver ce modèle, en particulier lorsque l’offre alimentaire autour de l’université est limitée ou principalement restreinte à des fast-food.
L’université peut-elle améliorer l’alimentation des étudiants ?
L’université ne peut pas à elle seule agir sur tous les aspects de l’alimentation des étudiants. Elle peut cependant les aider à mieux apprécier le moment du repas, notamment en prévoyant un temps de repas suffisant entre les cours, en créant des espaces conviviaux et en améliorant et diversifiant l’offre alimentaire des restaurants universitaires.
La qualité nutritionnelle des aliments qui y sont proposés pourrait également être indiquée, grâce à des logos tels que le Nutri-score, qui permet d’avoir une idée en un seul coup d’œil de la qualité nutritionnelle globale des aliments, et qui aide ainsi les étudiants à faire de meilleurs choix nutritionnels.
Ces actions pourront être renforcées en favorisant des démarches de coconstruction avec les étudiants. En s’investissant dans des programmes de recherche participative telles que l’étude NutriNet-Santé, les étudiants pourront contribuer à une meilleure compréhension de leurs comportements alimentaires et des facteurs qui les influencent, ce qui constitue une première étape essentielle avant d’envisager de nouvelles interventions.
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Des initiatives telles que l’installation de foodtrucks dans les campus ou à proximité, proposant une alimentation saine, variée, parfois solidaire et élaborée avec des produits locaux plus respectueux de l’environnement, se multiplient et complètent ainsi l’offre des restaurants universitaires. Elles tardent cependant à se déployer dans certains territoires qui comptent de nombreux étudiants dans une situation sociale défavorable.
Des initiatives dédiées à lutter contre la précarité étudiante peuvent aussi être saluées, comme la mise à disposition d’un « frigo partagé » à l’Université Bordeaux Montaigne, approvisionné par des associations du quartier, des associations solidaires étudiantes, ou encore les habitants du quartier.
AUTEURS
Alice Bellicha (Maître de Conférences, Université Sorbonne Paris Nord)
Julia Baudry (Épidémiologiste de la nutrition, Inrae)
Mathilde Touvier (Directrice de l’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm, Inra, Cnam, Université Sorbonne Paris Nord, Inserm)
Sandrine Péneau (Maîtresse de Conférences en Nutrition, Université Sorbonne Paris Nord)
Source: (THECONVERSATION.COM)
LA DÉSAGRÉGATION DES DONNÉES STATISTIQUES, UNE NÉCESSITÉ
«Les données statistiques désagrégées permettent de mieux prendre en compte la question genre dans les investissements.» C’est l’avis du Pr Allé Nar Diop, directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd)
Pour une prise en compte de la question genre dans les politiques des Etats, il est nécessaire d’avoir des données statistiques désagrégées. Selon le Pr Allé Nar Diop, directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), cela va permettre d’avoir un ciblage très fin afin de prendre en compte les préoccupations des femmes et des filles.
«Les données statistiques désagrégées permettent de mieux prendre en compte la question genre dans les investissements.» C’est l’avis du Pr Allé Nar Diop, directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Il présidait hier, mercredi 21 septembre 2022, un atelier régional sur les Ecosystèmes des données prenant en compte la dimension genre en Afrique.
Selon lui, dans l’entreprenariat féminin, ces données aident à voir comment assister les femmes dans les stratégies d’investissement. Il a rappelé qu’au Sénégal, la troisième stratégie de développement de la statistique inclut un aspect genre dans la production des données. Il signale que plusieurs projets sont en train d’être mis en œuvre avec plusieurs partenaires notamment Onu Femmes sur cette problématique où il est question de créer un écosystème de données qui prend en compte la dimension genre. «Plusieurs activités multipartites d’enquêtes, par exemple sur l’utilisation du temps qu’on a eu à exécuter cette année, permettent de mieux prendre en compte la question genre. Au-delà de cela, dans la production quotidienne de statistiques au niveau de l’Ansd, nous prenons cet aspect en compte pour pouvoir désagréger les données», a fait part le Dg de l’Ansd.
Pour sa part, Johannes Jutting, représentant de Paris21 (Partenariat global pour promouvoir les statistiques), mise sur les plans statistiques pour arriver au développement de nos pays. «Les plans statistiques sont mis en place pour aider les Plans nationaux de développement. Si dans les plans statistiques, il y a une attention plus particulière sur les questions de genre, cela va se transformer dans les plans de développement des pays», soutient-il.
BARTHÉLÉMY DIAS DANS LA TOURMENTE
Les mandats de député et de maire de Dakar obtenu par l’ancien édile de Mermoz-Sacré Cœur sont en danger. Dias fils pourrait par ailleurs vivre la situation actuelle de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall qui ne sont ni électeurs, ni éligibles
La 3ème Chambre Correctionnelle de la Cour d’appel du Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar a rendu hier, mercredi 21 septembre son verdict dans l’affaire Ndiaga Diouf. Dans sa décision, elle a confirmé la peine 2 ans dont 6 mois ferme prononcée par le juge de la première instance contre Barthélémy Dias. Une décision qui risque de mettre en péril les mandats de député et de maire de Dakar obtenu par l’ancien maire de Mermoz-Sacré Cœur lors des élections locales de janvier et des législatives du 31 juillet dernier. Mais pas que! Dias fils pourrait même vivre la situation actuelle de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall qui ne sont ni électeurs, ni éligibles.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Ndiaga Diouf, tué en décembre 2011 lors de l’attaque par un groupe de nervis envoyés par des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS), alors maire de Mermoz-Sacré Cœur, Barthélémy Dias.
Saisie d’un recours déposé par l’actuel maire de Dakar contre sa condamnation en première instance dans cette affaire à 2 ans dont 6 mois de prison ferme assortie d’une amande de 25 millions de FCFA à verser à la famille de feu Ndiaga Diouf, la 3ème Chambre Correctionnelle de la Cour d’appel du tribunal de grande instance Hors classe de Dakar a donné hier, mercredi 21 septembre son verdict. Elle a tout simplement confirmé la décision rendue en première instance. Dans sa décision, le juge de la 3ème Chambre Correctionnelle de la Cour d’appel du tribunal de grande instance Hors classe de Dakar a tout simplement débouté toutes les parties. De Barthélemy Dias qui demandait l’annulation du premier jugement au Procureur général qui avait requis 5 ans de prison ferme contre Barthélemy Dias et 2 ans de prison ferme en passant par la famille de feu Ndiaga Diouf qui réclamait aussi 150 millions en guise de dédommagements et intérêts, soit 6 fois plus les 25 millions de F CFA retenus par le juge de la première instance.
Cette confirmation du jugement prononcé en première instance soulève le débat sur l’avenir du mandat de député de Barthélemy Dias mais aussi à la tête de la maire de Dakar. Cependant, s’exprimant à l’issue du délibéré, Me Khoureychi Ba avocat de Barthélemy Dias a toutefois indiqué que le «fauteuil de maire de Dakar de Barthélémy Dias est sauvé » avant de préciser qu’«on ne peut en dire autant de son mandat de député de la 14e Législature». «Nous allons continuer la lutte. Et je vous dis que nous allons nous pourvoir en cassation. Parce que c’est une décision qui mérite un pourvoi. L’aspect relatif à la question du maire est déjà évacué. Le maire ne peut plus faire l’objet de révocation. Mais cette condamnation met en péril son mandat de député » a souligné Me Khoureychi Ba.
DAOUDA MINE, JOURNALISTE ET SPECIALISTE EN DROIT : «Si la condamnation de Barthélémy Dias devient définitive...»
Barthélémy Dias est présentement maire de Dakar et député à l’Assemblée nationale. Mais l’affaire Ndiaga Diouf pourrait lui faire perdre ses deux mandats électifs, si la cour suprême ne casse pas le verdict de la Cour d’appel de Dakar qui l’a condamné à 2 ans dont 6 mois ferme et si les autorités étatiques enclenchent une procédure pour le déchoir de ses mandats. Pour son mandat de député, le dernier alinéa de l’article 61 de la Constitution, repris par l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, dispose que « le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des députés de l’Assemblée nationale sur demande du Ministre de la Justice ». Autrement dit, si la condamnation de Barthélémy Dias devient définitive, il suffira que le nouveau ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, introduise une demande à l’Assemblée nationale pour que le président de cette institution en prenne acte et que Barthélémy Dias perde son mandat de député. La loi est claire à ce niveau. Il ne s’agira pas, dans ce cas, de suivre une procédure, de mettre en place une commission ad hoc et de convoquer une plénière comme c’est le cas quand il s’agit d’une demande de levée de l’immunité parlementaire d’un député.
L’AVENIR DE BARTHELEMY DIAS A LA MAIRIE
«Pour son poste de maire, son cas est un peu différent de celui de Khalifa Sall. Concernant ce dernier, le président de la République, Macky Sall, avait visé les dispositions de la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités territoriales, pour justifier son décret de révocation de ses fonctions de maire de Dakar. En effet, l’article 135 dudit code dispose que « lorsque le maire ou tout autre conseiller municipal est condamné pour crime, sa révocation est de droit ». L’article 136 du même code ajoute que «la révocation emporte, de plein droit, la perte du mandat de conseiller municipal et l’inéligibilité aux fonctions de conseiller jusqu’à la fin du mandat, à dater du décret de révocation (…) ». L’article 140 du Code général des Collectivités territoriales complète en disposant : «sans que la liste ne soit limitative, les fautes énumérées ci-dessous peuvent entraîner l’application des dispositions de l’article 135 du présent code : fait prévu et puni par la loi instituant la Cour des comptes ; utilisation des deniers publics de la commune à des fins personnelles ou privées ; prêts d’argent effectués surles recettes de la commune ; faux en écriture publique authentique visés au Code pénal ; faux commis dans certains documents administratifs, dans les feuilles de route et certificats visés au Code pénal ; concussion … ».
LA JURISPRUDENCE DE SON MENTOR ET EX-MAIRE DE DAKAR, KHALIFASALL
«Condamné pour faux et usage de faux et escroquerie sur des deniers publics, c’est cet article qui avait valu à Khalifa Sall une révocation. Aucun de ces articles ne peut être invoqué contre Barthélémy Dias. Car, il n’est pas condamné pour une infraction liée aux deniers publics, il n’est pas non plus condamné pour crime. Il est déclaré coupable de «coups mortels», c’est à dire «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Infraction qui est considérée comme un délit par le Code pénal sénégalais et non comme un crime.
BARTHELEMY DIAS ET LA MENACE D’UNE RADIATION DES LISTES ELECTORALES
«En revanche, si la condamnation de Barthélémy Dias est définitive, le pouvoir pourrait lui appliquer les dispositions du Code électoral (qui empêchent Karim Wade d’être éligible). L’alinéa 3 de l’article L.29 du Code électoral dispose : « ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale ceux (qui sont) condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis (…).
Est-ce que cet article pourrait être interprété jusqu’à lui faire perdre son mandat actuel de maire de Dakar ? Le débat se situe à ce niveau. Toutefois, en cas de condamnation définitive, cet article pourrait bien être utilisé pour l’empêcher d’être candidat à la présidentielle de 2024, comme c’est le cas pour Karim Wade. Depuis qu’il a été condamné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Wade-fils n’a participé à aucune élection au Sénégal, en application des dispositions de cet article du Code électoral Sénégalais (l’ancien article L30 devenu L29 du Code électoral depuis la révision du code en février 2021).
Rappelons qu’au Sénégal, nous avons 3 sortes de peines : la peine principale, la peine complémentaire et la peine accessoire. Les peines complémentaires sont des peines qui, comme leur nom l’indique, s’ajoutent à la peine principale. Par exemple, lorsqu’un journaliste est condamné pour diffamation à 3 mois avec sursis assortis d’une interdiction d’exercer les fonctions de Directeur de publication pour une durée de 6 mois, les 3 mois constituent la peine principale et l’interdiction de 6 mois, constitue la peine complémentaire. Une peine complémentaire ne s’applique que lorsque le juge le prononce.
En revanche, une peine accessoire est une sanction automatique qui n’a pas à être prononcée par le juge. Cela veut dire que si le Code électoral dispose que celui qui est condamné à telle peine ne peut pas s’inscrire sur une liste électorale, le juge en prononçant son verdict, contre Karim Wade par exemple, n’a pas à dire qu’il est condamné à 5 ans de prison et «par conséquent, il ne peut pas s’inscrire sur les listes électorales». Il suffit de la condamnation pour que la radiation sur la liste électorale soit automatique. C’est le sens d’une peine accessoire. La France l’a tellement compris qu’elle a légiféré dans ce sens pour plus de protection en ce qui concerne les droits civiques et familiaux. Ce n’est pas encore le cas au Sénégal. Depuis l’entrée en vigueur du Code pénal français, le 1er mars 1994, l’article 132-17 énonce en son premier alinéa qu’« aucune peine ne peut être appliquée si la juridiction ne l’a expressément prononcée » (interdiction des peines accessoires). L’article 132-21 du même Code ajoute que « l’interdiction de tout ou partie des droits civiques, civils et de famille mentionnés (…) ne peut, nonobstant toute disposition contraire, résulter de plein droit d’une condamnation pénale». Autrement dit, l’inéligibilité ne peut être que la conséquence d’une peine complémentaire (donc obligatoirement prononcée par le juge) et non plus d’une peine accessoire (qui s’applique automatiquement). Ce qui n’est pas encore le cas au Sénégal. Malheureusement ! Voilà une réforme qui peut intéresser les députés ».
PROFESSEUR NDIACKFALL, SPECIALISTE ENDROIT PENAL : «Tant que sa condamnation n’est pas définitive, Barthélémy Dias… reste député et maire »
« La condamnation qui est tombée, aujourd’hui (hier, NDLR) est la condamnation de la Cour d’appel. Autrement dit, Barthélémy Dias avait interjeté appel et donc la Cour d’appel vient de se prononcer. La décision pour le moment, c’est comme si Barthélémy Dias avait été condamné aujourd’hui (hier, NDLR). Mais, cela étant, suivant les dispositions de l’article 61 alinéa 7 de la Constitution sénégalaise et l’article 51 alinéa 6 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, ces textes précisent que le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des députés de l’Assemblée nationale sur demande du ministre de la Justice. Ce sont là, les dispositions de la Constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Mais, je précise que les textes indiquent bien, « le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive ». Quand on parle de condamnation pénale définitive, c’est lorsqu’on est en présence d’une condamnation ou les voies de recours sont épuisées. Autrement dit, il n’y a plus de retour en arrière possible, il n’y a plus de possibilité de recours. Or, dans le cadre d’espèce, Barthélémy Dias peut se pourvoir en cassation devant la Cour suprême. S’il se pourvoyait en cassation, évidemment, tant que la Cour suprême n’aura pas rendu son verdict, sa condamnation n’est pas encore définitive. Je veux dire, si la Cour suprême ne rendait pas, disons, une décision dans le sens de la confirmation de sa peine. Le cas échéant, c’est sur demande du ministre de la Justice comme je l’ai déjà souligné un peu plus haut que l’Assemblée nationale peut regarder le député même si la condamnation a déjà été purgée puisqu’on considère qu’elle (condamnation) vient de tomber aujourd’hui (hier, NDLR). Mais retenez pour le moment, même si, la Cour d’appel s’est prononcée évidemment, les voies de recours ne sont pas épuisées. Il y a la possibilité du pourvoir en cassation sauf si, évidemment monsieur Dias renonce à se pourvoir en cassation.
SON MANDAT DE MAIRE DE DAKAR.
«Pour le mandat du maire de Dakar également, c’est la même chose. Autrement dit, tant que la décision de condamnation n’est pas définitive, on ne peut pas en tirer des conséquences de droit ».
LA JURISPRUDENCE DE KHALIFA SALL
«Tenez-vous bien dans ce cas précis, dans l’affaire Ndiaga Diouf, les faits pour lesquels, Barthélémy Dias est reconnu coupable n’entrent pas dans le champ des faits prévus et punis par les articles 135 et 140 du Code général des Collectivités territoriales et qui avaient valu à Khalifa Sall une révocation. Pour conclure, je dirais qu’on ne peut tirer des conséquences de droit d’une condamnation pénale qu’à la condition qu’elle soit définitive. Tant que la condamnation n’est pas définitive, on ne peut pas en tirer des conséquences de droit. Barthélémy Dias est député pour le moment, il le reste. Il est maire de Dakar pour le moment, il le reste ».
Par Alassane THIAM
LES SÉNÉGALAIS SONT PARTOUT
Les sénégalais sont de vrais nomades qu’on retrouve partout dans le monde. Je fus très surpris de les rencontrer dans des endroits improbables où ils donnent l’impression de n’avoir pas peur de l’inconnu, de la découverte et parfois de la galère
Le Sénégal est un pays connu pour sa capacité d’accueil et d’intégration des étrangers en provenance de tous les continents. Sa «TERANGA» qui signifie : valeurs d’accueil, d’hospitalité, de solidarité est connu dans le monde entier. Ce terme rappelle que le Sénégal a toujours été un pays de brassage de cultures et d’ethnies. Le Sénégal a fini par désigner son équipe nationale de Football : «Les Lions de la TERANGA».
Par ailleurs, les sénégalais sont de vrais nomades qu’on retrouve partout dans le monde. Je fus très surpris de les rencontrer dans des endroits improbables où ils donnent l’impression de n’avoir pas peur de l’inconnu, de la découverte et parfois de la galère.
En Côte d’Ivoire, j’ai pu voir à quel point ils vivent en communauté très structurée et créent des activités spécifiques : couture, restauration, etc. Certains ont opté pour la nationalité ivoirienne et occupent des postes de responsabilité dans différentes administrations. Le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Cameroun sont aussi des pays d’accueil de beaucoup de migrants sénégalais.
S’il semble logique de retrouver des sénégalais en Afrique, il est plus étonnant de constater leurs capacités de quitter le pays natal pour se rendre dans des pays lointains dont la culture est éloignée de la leur.
Un jour, je me suis rendu en Allemagne avec des amis dans un endroit où aucun noir n’était visible à l’horizon. Nous nous installâmes dans un restaurant typiquement allemand dont le propriétaire ressemblait à se méprendre à un cliché de l’Allemand : Grand et blond. Il était sympathique et plein de joie de vivre. Il nous présente sa carte de Menu, bien évidemment il n’y avait pas de plat africain, encore moins sénégalais. Sous le mode de l’humour, je lui demande s’il n’avait pas de Mafé (plat sénégalais) ; il me répond sans sourciller en Wolof : «Amoul» il n’y en a pas. Mais, j’ai du «Thiéboudiène» (autre plat sénégalais), le dimanche à la maison. Il m’explique que son gendre vit en Allemagne et les plats sénégalais n’ont pas de secret pour lui. J’étais surpris de savoir qu’il pouvait y avoir un résident sénégalais dans cette cité allemande.
J’ai retrouvé cette capacité d’adaptation en Italie. Un sénégalais bon teint, parlant un italien qui semblait parfait, préparait comme un vrai pizzaïolo des plats succulents qu’il vendait devant la basilique Saint Pierre de Rome. Lorsque notre discussion s’est engagée, il m’explique qu’il vit en Italie depuis quinze ans et qu’il avait quitté l’école en classe de CM2. Il me répète plusieurs fois que les voyages forment la jeunesse.
Nos péripéties se poursuivent en France, non pas à Paris où résident une forte communauté sénégalaise mais dans un bled paumé au fin fond de la France profonde où des vaches côtoient des français aux accents incompréhensibles. Tenezvous bien ! le village s’appelle MONTCUQ et ses habitants s’appellent MONTCUQUOIS. Croyez-moi, il y avait bien une sénégalaise qui s’était perdue dans ce patelin au nom imprévisible.
A l’île d’YEU, endroit très prisé, réputé pour son beau paysage, son calme, sa sérénité et sa douceur de vivre, j’ai retrouvé encore deux sénégalais. Lorsque j’ai aperçu une serveuse dans un restaurant, j’ai reconnu le port et l’allure particulière des sénégalaises. Bingo ! Ma question : « De quelle région du Sénégal ? » « De la Casamance », répond-elle. Elle vit et gère un hôtel restaurant dans cette belle ville de la Vendée. Le deuxième sénégalais était figé car c’était la statue d’un tirailleur sénégalais qui représentait ses 400 camarades qui n’ont pas survécu au naufrage de leur cargo le « SENEQUA » en provenance de Dakar pour Bordeaux…
Même morts, ils sont vivants. Les sénégalais sont finalement des nomades, des peulhs et leur capacité d’adaptation dépassent l’entendement.
Au Havre, un panneau face à la mer, indique que Dakar n’est qu’à 7 jours de traversée en bateau. Finalement, le Sénégal n’est loin de nulle part…