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16 juin 2025
BATTU A MEDINA YORO FOULA, LE CANDIDAT BBY ACCUSE SES «FAUX AMIS»
Médina Yoro Foula, dans la région de Kolda, est l’un des 2 départements du Sénégal perdus par la Coalition Benno bokk yaakaar (bby) à l’issue du scrutin du dimanche 4 septembre relatif à l’élection des membres du Haut-conseil des collectivités territorial
Battu à l’élection des Hauts conseillers des collectivités territoriales, le candidat Bby à Médina Yoro Foula se plaint d’avoir été combattu par des élus de son camp politique. Kaba Diao parle même de défi au chef de la majorité, le Président Macky Sall, pour qualifier l’attitude de ses adversaires de circonstance dans un département dont les 11 communes sont dirigées par Bby.
Médina Yoro Foula, dans la région de Kolda, est l’un des 2 départements du Sénégal perdus par la Coalition Benno bokk yaakaar (bby) à l’issue du scrutin du dimanche 4 septembre relatif à l’élection des membres du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct). Une issue qui a provoqué un étonnement général au vu de la réalité politique de ce terroir où toutes les 11 collectivités territoriales sont dirigées par des maires de Bby, et donc avec des conseillers majoritairement militants de la coalition défaite.
Le candidat choisi par le Président Macky Sall pour cette consultation, Kaba Diao, par ailleurs maire de la commune de Bignarabé, a donné sa part d’explications de cette déconvenue à l’occasion d’un point de presse tenu hier lundi. Le malheureux Diao a dit : «Je tiens à informer l’opinion publique que Bby dans le département de Médina Yoro Foula est devenue une armée mexicaine où il n’y a pas de chef. Cette élection en est une preuve où les responsables ont fait preuve d’une indiscipline caractérisée en battant campagne pour le candidat de l’opposition.»
Puis M. Diao de donner plus de détails : «Au départ, 8 responsables avaient déposé leurs dossiers de candidature au niveau des instances du parti. Ma candidature a été retenue par le Président Macky Sall au vu de ma constance dans le parti (Apr) et que depuis 2012 j’ai remporté toutes les élections au niveau de ma commune. Un choix qui est mal passé auprès de mes concurrents qui ont refusé de me soutenir.
Sur 11 collectivités territoriales, toutes de Bby, 4 et la mienne m’ont soutenu. Il s’agit des communes de Fafacourou, de Nianing, de Médina Yoro Foula, de Koulinto et la mienne Bignarabé. Toutes les 6 autres et le Conseil départemental ont ouvertement soutenu la liste parallèle, Dental senegaal, dirigée par Hamady Sow, lui-même élu conseiller départemental sur la liste de Bby. C’est un défi au chef de l’Etat. Comme, d’ailleurs, leur a indiqué le ministre, Moussa Baldé, qui m’a soutenu moralement et financièrement.»
Malgré cette défaite, M. Diao, très sportif, remercie le chef de l’Etat pour le choix porté sur sa personne et en appelle à l’union des cœurs, conscient que d’autres nominations sont possibles pour les fils du département de Médina Yoro Foula.
Pour conclure, le maire Kaba Diao sollicite la poursuite des travaux de désenclavement de Médina Yoro Foula et la promotion des fils de la localité à des postes de responsabilités au niveau national.
A rappeler qu’à l’issue de ce scrutin, sur un nombre total de 532 conseillers inscrits, 472 ont effectivement voté, soit un taux de participation de 88,72%. Ont obtenu la Coalition Bby 168 voix et 301 pour la liste adverse de Dental Senegaal, soit un taux de 63,77%.
Par Hamidou ANNE
TEMPS COURBE A KREMS
Temps courbe à Krems est un recueil de nouvelles du génie triestin.
J’ai lu cet été quelques grands textes dont le dernier livre de Claudio Magris. J’ai pour cet immense écrivain, chantre de la frontière, une affection toute particulière depuis la lecture du majestueux Danube, qui trace un itinéraire rempli de personnages, d’histoires et de mythes dont le fleuve reste toujours le personnage central.
Temps courbe à Krems est un recueil de nouvelles du génie triestin. A travers cinq histoires de personnages au crépuscule de leur vie, il se saisit de la vieillesse pour en extirper l’agréable, un âge d’or où l’homme est préservé des tracas dérisoires et des tumultes de la vie de ceux qui aspirent encore à réaliser de grandes choses. Il peint les parcours d’hommes comme on en croise dans ses fresques qui ont comme théâtre la mythique Mitteleuropa. A travers les figures d’un ancien homme d’affaires reconverti concierge d’un immeuble qui lui appartient ou encore d’un écrivain à la gloire fanée, il nous parle aussi du temps, de sa courbe illusoire «entre la source et l’embouchure». Il évoque la vieillesse comme l’âge d’une autre liberté, plus douce et moins extravagante, moins velléitaire et celui des souvenirs et de l’observation du temps qui fait mine de passer.
Dans ce livre, Magris nous parle à nouveau de Trieste, sa ville, cette cité dans laquelle «les temps ne se succèdent pas, mais s’alignent l’un à côté de l’autre, comme les débris des naufrages que la mer abandonne sur la plage». Trieste…
«De toute façon, là les années ne comptent pas – mais quand d’ailleurs comptent-elles ?», dit un personnage de Temps courbe à Krems, un conférencier spécialiste de Kafka, qui pourrait avoir une vague ressemblance avec l’auteur italien lui-même spécialiste entre autres du tchèque, de Joseph Roth et de Thomas Mann.
Si les années ne comptent pas ou si peu, pourquoi sacraliser la vie dans une certaine progression linéaire ? Pourquoi avancer selon des codes et des normes qui de toute façon à l’instar des années ne comptent pas ?
J’ai partagé ma lecture du livre de Magris à mon ami Mikaël Serre, metteur en scène et dramaturge franco-allemand, avec qui j’ai écrit cet été, une pièce de théâtre représentée au Monfort Théâtre.
Nous avons parlé du théâtre comme représentation de la vie, de ses soubresauts et de la particularité pour cet art de laisser des traces souvent non écrites mais dans le cœur des hommes.
Mikaël m’a invité à une réflexion sur ce temps théâtral avant la disparition mais aussi sur le sens des ultimes instants d’une vie, d’une œuvre et ce qui est digne d’y figurer.
Quelle est la fin ? Le fameux après dont le personnage facétieux derrière lequel se cache Claudio Magris nous dit ceci : «Si après, – après quoi ? –, il y avait de bonnes auberges plutôt que des anges soufflant dans leur trompette parmi les nuages, ce ne serait pas mal.»
Tous les personnages principaux de ce récit de Magris sont des hommes, pas assez fous et soucieux de la marque glorieuse du temps sur leur nom. Ils sont d’une certaine mesure, ennuyeux aussi à leur manière. Ces longs ennuis que le théoricien du temps long, des grandes obsessions et des obsessions immenses devrait chérir.
Ces personnages ne sont pas des héros libres, flamboyants et sans attaches voguant de mer en mer à la quête de l’écorchure fatale. Ils ne sont pas comme cet écrivain, précieux personnage du Frioul, qui fait le choix de l’effacement afin de ne rendre compte à personne, ni à Dieu ni aux hommes.
Mikaël me conte à son tour une histoire qu’on lui a racontée il y a quelques années dont il ne sait toujours pas si elle est vraie ou pas. Il s’agit d’une ancienne amie nationaliste corse ou sarde -il ne sait plus- qui n’avait ni la télé, ni le wifi, ni un ordinateur. Un authentique personnage de roman qui rêvait d’expérimenter la disparition voire à tout le moins une vie à la marge, afin d’inventer une terre de possibilités. Ce qui l’animait, outre la littérature et la révolution, c’était la Nation, une certaine idée de la République aussi : une République gouvernée par des hommes et des femmes sensibles à la vie des gens, à ce qui les anime, à leur accès aux services sociaux de base, à l’éducation, à la lecture et aux soins. Une République où les dirigeants penseraient de l’aurore au soir aux moyens de créer du lien pour faire nation et épargner les gens, les petites gens du danger populiste et de son insupportable démagogie.
C’est de ces rêveries aux ultimes pages de Temps courbe à Krems que je relisais pour la énième fois que m’extirpe l’agent welcome (il m’a dit que c’était son titre dans l’organigramme de l’aéroport) pour me demander le pays de mon passeport. J’avais une curieuse et ridicule fierté de répondre «Sénégal». Je l’ai dit très haut pour que tout le monde dans la file l’entende. Je l’aurais crié encore plus fort n’eut été l’attitude de décence exigée en public, en territoire étranger de surcroît. J’aurais voulu parler aux voyageurs, qui traversent eux aussi les frontières chères à Magris, de Léopold Senghor, de Douta Seck, de Jacqueline Lemoine, de Ndaté Yalla Mbodj et de toutes les grandes figures qui ont habillé cette Nation de leur nom pour que le fil de l’histoire, de cette certaine idée du Sénégal, ne se coupe jamais.
«LA RELIGION EST UNE CONVICTION, ON NE PEUT PAS LA BASER SUR DES CALCULS»
Mais du fait de l'extrémisme grandissant et des coups d’Etat qui envahissent l’Afrique de l'ouest, Serigne Mame Mor Mbacké qui a dirigé la prière des deux rakka, a averti tous ceux qui utilisent la religion pour espérer arriver à leurs fins
Les lampions se sont éteints sur l’édition 2022 du Magal des 2 rakka que Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba, Fondateur du Mouridisme, avait effectués le 5 septembre 1895 devant les autorités coloniales pour défendre l’islam. Des fidèles sont venus se ressourcer, renouveler leur acte d’allégeance et effectuer des ziarra auprès des guides, des érudits du saint-Coran, et autres chefs religieux mourides. Cette année, il n’y a pas eu d’affluence contrairement aux éditions précédentes. Mais du fait de l'extrémisme grandissant et des coups d’Etat qui envahissent l’Afrique de l'ouest, Serigne Mame Mor Mbacké qui a dirigé la prière a averti tous ceux qui utilisent la religion pour espérer arriver à leurs fins.
L’édition 2022 du Magal des 2 rakka de Saint-Louis est finie. Des milliers de fidèles venus de divers horizons ont rallié la capitale du Nord qui est cependant loin de connaître le rush des années passées.
PAS DE RUSH POUR CETTE PRÉSENTE ÉDITION, PROGRAMME ALLÉGÉ
Les fidèles sont certes venus à cet évènement religieux dont Cheikh Ahmadou Bamba a été choisi comme parrain, mais les espérances des organisateurs se sont dissipées. Cette retrouvaille n’a pas drainé de foule même si ce rendez-vous est considéré comme le deuxième grand événement religieux mouride du Sénégal.
Le Grand Magal de Touba prévu le 15 septembre serait certainement passé par là. Malgré tout, le magal de cette année 2022 a permis aux pèlerins de mettre à profit leur séjour dans la capitale du Nord pour formuler d’intenses prières partout où le Cheikh avait séjourné avant d’être jugé et déporté au Gabon par le gouverneur colonial d’alors. Cet événement religieux a été une occasion pour les organisateurs de rendre un vibrant hommage au fondateur du mouridisme qui avait défié le colon. Selon certains, la cherté de la vie et surtout le Magal de Touba prévu dans 10 jours ont empêché les fidèles musulmans de se déplacer en masse à Saint-Louis.
Le programme de cette présente édition a été très allégé. Beaucoup d'activités n'ont pu être tenues même si pendant soixante-douze heures, la capitale du Nord a vibré au rythme des khassaïdes. Hier, les fidèles ont effectué une prière surérogatoire de deux rakka avant la prière de Takussan. C’est ce « Nafila » qui permet en réalité de se rappeler les deux rakka de Serigne Touba et de commémorer cet acte religieux qu’il avait osé poser devant les autorités coloniales et qui lui avait valu une déportation, dans des conditions inhumaines, au Gabon où le Cheikh compte plusieurs milliers de fidèles.
SERIGNE MAME MOR MBACKÉ «LA RELIGION EST UNE CONVICTION, ON NE PEUT PAS LA BASER SUR DES CALCULS»
Comme chaque année, la prière a été dirigée par Serigne Mamor MBACKE. Le guide religieux qui a transmis les salutations du Khalife général des mourides aux fidèles et aux autorités, a vivement félicité le président du Kurel des deux rakka, Serigne Ameth FALL et son équipe pour la parfaite organisation du Magal.
Le fils de Serigne Mourtada MBACKE Ibn Khadimou Rassoul est aussi revenu sur la portée et le sens de cette journée. Selon lui, celle-ci symbolise une dévotion envers son Seigneur. Il invite les populations à la rétrospection pour rester sur le droit chemin. « Nous devons apprendre de celui qui nous a réunis tous ici parce qu’on peut prier partout au Sénégal. Mais si des milliers de fidèles font plusieurs centaines de kilomètres pour se retrouver à la place Faidherbe, c’est pour montrer la portée de l’acte de Cheikh Ahmadou Bamba et le sens qu’il donnait à la prière. C’est la raison pour laquelle j’exhorte les talibés à bannir le folklore, surtout lors des activités concernant le Cheikh, comme les 2 rakka, le grand Magal de Touba ou des activités similaires. La religion est une conviction. On ne peut la baser sur des calculs. Il faut du sérieux.
Serigne Touba n’a fait qu’orienter ses disciples vers Allah. La preuve, tous ses écrits et enseignements tournent autour de cela», a rappelé le guide religieux. Poursuivant, il a tenu à préciser devant une assistance acquise à la cause de Cheikh Ahmadou Bamba, que les « difficultés relatives aux catastrophes naturelles et aux inondations que traversent les populations actuellement, nos aïeuls les ont vécues et ce sont souvent des formes de punition divine ».
Toutefois, il estime que les populations ont la chance d’y échapper. «Seulement si on opère un retour sincère vers Allah », a-t-il soutenu, invitant la jeunesse à accorder une grande importance à l’éducation. «Il faut que les jeunes fassent la différence entre un intellectuel et un diplômé. Qu’ils apprennent pour devenir des intellectuels, pour mieux réfléchir, plutôt que de chercher uniquement des diplômés», a insisté l’imam des 2 rakka.
A signaler que pendant plusieurs jours, la capitale du Nord a vibré au rythme des khassaïdes. Quoi qu’il en soit, le président du kurel, Serigne Ameth Fall, pense que ce rendez-vous constitue un moment fort pour le Mouridisme, interpellant encore toutes les autorités à œuvrer pour la bonne marche du magal qui n’a pas connu cette année d’affluence.
Pis, des fidèles ont préféré prier à la mosquée mouride sise au faubourg de Sor au lieu d’aller à la place Faidherbe. Aussi, il faut le rappeler, un dispositif particulier a été mis en place par les agents de la sécurité qui ont veillé sur le bon fonctionnement, en rendant fluide la circulation. A présent, la vieille cité s’est vidée de ses hôtes.
DES PATHOLOGIES ET DES INSTITUTIONS
Tripatouillages constitutionnels, déficit de magistrats et d’avocats, violations des droits, mauvaise gouvernance…Afrikajom Center amorce une réflexion stratégique et collective sur les institutions et les mécanismes de régulation légitimes et efficaces.
«Crise de l’Etat de droit en Afrique de l’ouest ? Les nouvelles pathologies de la démocratie représentative et de la gouvernance.» tel est l’intitulé du rapport publié par le Think Tank Afrikajom Center qui, dans la partie consacrée au Sénégal, revient sur les tares qui gangrènent certaines de nos institutions non sans donner des pistes de solutions au régime en place.
Afrikajom Center amorce une réflexion stratégique et collective sur les institutions et les mécanismes de régulation légitimes et efficaces. Celle-ci se matérialise par la publication de ce premier rapport qui dresse un tableau clair sur l’état de la démocratie et de la gouvernance dans les pays de la Cedeao. «L’As» s’est intéressé particulièrement à la partie sénégalaise du rapport qui est assez révélatrice du niveau du pays dans différents domaines.
«LES ENJEUX LIES A LA DECOUVERTE ET A L’EXPLOITATION DU PETROLE ONT EU UN IMPACT NEGATIF SUR LA QUALITE DE LA DÉMOCRATIE SENEGALAISE»
Dans l’étude, Afrikajom Center a revisité de fond en comble l’état de la démocratie sénégalaise en mettant l’accent sur la problématique du troisième mandat qui tient le pays en haleine. De prime abord, il a été précisé que les Présidents sénégalais qui se sont succédés depuis l’indépendance ont été confrontés à la problématique de la durée et de la limitation du nombre de mandats. «Et à y regarder de plus près, cela répond à la logique du ‘’ j’y suis j’y reste’’», relève le rapport dont les auteurs se désolent dans la foulée des tripatouillages constitutionnels pour faire un troisième mandat. «Aujourd’hui, le Président Macky Sall a l’opportunité historique de garantir de façon définitive tous les errements liés à la limitation et au nombre de mandats dans l’histoire politique de ce pays depuis l’indépendance. Le Président Macky Sall ne doit surtout pas rater cette opportunité historique pour le Sénégal de donner encore un bel exemple de sa maturité en matière de démocratie», précise-t-on dans le document. Il ressort du rapport que l’hypothèse des liens entre la modification de la Constitution le 23 Juin liée à la découverte du pétrole au Sénégal et la possibilité de son exploitation n’est plus une vue de l’esprit, car le contrat pétrolier entre le Sénégal et Timis Corporation a d’abord été signé avec le Président Wade.
D’après le document, le scandale Petrotim qui s’est révélé plus tard avec l’implication d’Aliou Sall va simplement révéler une continuité. Ainsi, Alioune Tine et ses hommes pensent que les enjeux liés à la découverte et à l’exploitation du pétrole ont eu un impact plutôt négatif sur la qualité de la démocratie sénégalaise. Selon eux, le sentiment global de malaise, de découragement, de déception, mais aussi de révolte et de résistance par rapport à ce que l’opinion appelle de plus en plus autoritarisme, dictature pour décrire un régime qui s’est soudainement crispé avec par moment la manifestation d’une certaine brutalité, est quelque chose d’inattendu. Ils estiment que le fait de «débattre de la transparence dans la gestion du pétrole de façon holistique, non discriminatoire, consensuelle et pacifique, est un impératif catégorique pour éviter que la compétition pour l’accès aux ressources ne devienne une malédiction pour notre démocratie, nos institutions et notre société».
SITUATION DES DROITS ET LIBERTES
Sur la situation des droits de l’homme et de prime abord la liberté d’expression et de manifestation, le rapport révèle que le Sénégal n’a pas mis en œuvre et n’a pris aucune mesure concrète pour mettre en œuvre les 9 recommandations relatives à l’espace civique, acceptées par le gouvernement lors de son passage à l’Examen Périodique Universel au Conseil des Nations Unies en 2013.
En effet, la liberté d’expression au Sénégal est limitée par des dispositions restrictives dans le Code de la presse de 2017 et du Code pénal. «Malgré plusieurs déclarations publiques du Président Macky Sall concernant la dépénalisation des délits de presse, le Code de la presse de 2017 continue de réprimer ces délits et augmente même les peines maximales de prison et les amendes pour ces délits. Le Code pénal prévoit des peines d’emprisonnement pour, en outre, diffamation et offense au chef de l’Etat ; il est utilisé parfois en pratique contre les personnes exprimant des opinions dissidentes», lit-on dans la note parvenue à la rédaction. Pour ce qui est de la liberté de manifestation, se désolent Alioune Tine et Cie, la Constitution sénégalaise du 22 janvier 2001 garantit la liberté de manifestation, mais ce droit a parfois été limité par les autorités. «Certains groupes se sont plaints que le gouvernement tardait sans raison à répondre aux demandes d’autorisation de manifestations publiques. D’autres groupes se sont vus refuser une telle autorisation».
UN DEFICIT DE MAGISTRATS ET D’AVOCATS SUR TOUTE L’ÉTENDUE DU TERRITOIRE
Par ailleurs, il a été relevé que l’accès à la justice pour tous est problématique au Sénégal pour plusieurs raisons : «un déficit de magistrats et d’avocats sur toute l’étendue du territoire, une justice lente, avec des moyens limités ».
Pour Alioune Tine et Cie, ces questions doivent faire l’objet d’une attention particulière de toute la communauté. «Le Sénégal et les autres pays de la sous-région doivent tirer des leçons de l’absence d’État, d’institutions et ses services sociaux de base dans les zones éloignées de la capitale, car certains États en conflit au Sahel en font une expérience tragique aujourd’hui avec l’«autochtonisation» de l’extrémisme violent», d’après l’étude.
LES TARES DE LA GOUVERNANCE MACKY SALL
Par ailleurs, la Gouvernance Macky Sall a occupé une grande partie dans le rapport de Afrikajom Center qui s’est d’abord penché sur l’Inspection Générale d’Etat (IGE) qui est sous le contrôle du Président de la République qui décide seul de ses missions et également des suites à donner à ses rapports, recommandations, ou conclusions. Ce qui, Alioune Tine et Cie, pose des questions réelles d’indépendance de cette institution surtout quand le chef de l’État est en même temps chef de parti. Par rapport à la déclaration de patrimoine à l’Ofnac, il a été déploré le fait que quatre cent (400) personnalités de l’État dont le Président de la République, responsable d’un budget de plus d’un milliard, n’ont pas encore déclarer leur patrimoine à l’Ofnac. Et le rapport de faire appel à l’article 37 al.3 de la Constitution qui dispose que «le Président de la République nouvellement élu fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique».
Pour ce qui est de la Cour des comptes, il a été noté que les rapports passent d’abord par le président de la République avant d’être publiés. «Cela prend par conséquent beaucoup de temps, les rapports perdant ainsi leur impact, alors que leur intérêt est à la fois pédagogique, informatif mais aussi dénonciateur et dissuasif, plus précisément avec l’effet du « naming and shaming» (interpeller pour faire honte) ». Ceci étant, Afrikajom Center pense qu’il est important de trouver les moyens d’une bonne coordination entre d’une part le travail de l’Ige, de la Cour des comptes et de l’Ofnac, qui interviennent pratiquement dans les mêmes dossiers et d’autre part le renforcement des liens avec la justice. Il ressort du rapport que le maillon faible du système est la perception d’une certaine impuissance, d’une certaine incapacité pour ces institutions de poursuivre en justice les auteurs de cas avérés et graves de délinquance économique.
En effet, Ces institutions n’ont pas la possibilité d’actionner le pouvoir judiciaire après les enquêtes et la publication des rapports. Cette action est en principe de la compétence du procureur de la République, qui sur ces questions, a tendance à attendre une instruction de la tutelle. Toutes ces raisons expliquent les difficultés à combattre et à éradiquer la corruption, la concussion, les détournements de deniers publics dont les auteurs soupçonnés sont des membres du gouvernement ou des partis de la majorité. C’est pourquoi, Afrikajom Center recommande d’engager la publication du rapport 48h après sa remise effective.
RECOMMANDATIONS DE AFRIKAJOM CENTER
En définitive, Afrikajom Center recommande au gouvernement sénégalais de renforcer la stabilité et la sécurité constitutionnelle, surtout sur la question de la durée et du nombre de mandats ; de régler la question du consensus électoral dans la durée sur le fichier, le parrainage et les organes de régulation et de règlement du contentieux. Aussi, Alioune Tine et Cie exhortent le pouvoir à permettre à la justice de garantir la liberté d’expression et de manifestation, pour que les citoyens puissent la saisir et qu’elle rende des décisions en matière de démocratie et de droits de l’homme ; et à renforcer les organes et les outils de régulation pour lutter contre la corruption, car sans cela, il serait illusoire de parler d’émergence ; de renforcer les moyens, l’indépendance et les pouvoirs de ces organes de régulation. Ils invitent pour conclure les autorités sénégalaises à faire de sorte que la Cour des comptes travaille de façon étroite avec le procureur ; et qu’elles créent un pôle financier indépendant qui pourrait remplacer la Crei, dont la mission serait d’une part de se saisir de tous les dossiers relatifs aux détournements de fonds, à la corruption et à la concussion, et d’autre part d’exploiter les rapports de la Cour des comptes, de l’Ige, de l’Ofnac et de poursuivre tous les cas avérés et graves de dérives financières dans la gestion des affaires publiques.
IMAM ALIOUNE BADARA NDAO N'EST PLUS
Imam Alioune Badara Ndao a perdu son combat contre la vie. En soin intensif depuis une semaine, l’imam a malheureusement rendu l’âme, d’après les informations de Sud FM.
Imam Alioune Badara Ndao a perdu son combat contre la vie. En soin intensif depuis une semaine, l’imam a malheureusement rendu l’âme, d’après les informations de Sud FM.
Le saint homme a rendu l’âme cette nuit de lundi à mardi des suites d’une courte maladie. Il était admis aux urgences de l’hôpital FANN de Dakar.
Que son âme repose en paix. Senego présente ses condoléances à la famille éplorée et à la Oumma islamique
L'Ordre des médecins sermonne le procureur de Kédougou
Si le décès de Mamy Doura Diallo au Centre de Santé de Kédougou, suite à une césarienne de sauvetage maternel, a pris cette tournure, c’est du seul fait de la volonté du procureur de Kédougou de vouloir passer outre l'expertise des connaisseurs dument désignés, le respect du principe de la présomption d'innocence et la mise à contribution du tribunal des pairs. C’est du moins la conviction de l'Ordre national des médecins du Sénégal. Ainsi l'Ordre déplore l’attitude du parquetier consistant à se substituer à l'expertise des pairs. Cette attitude semble condamner les membres d'un Ordre professionnel régis par la loi avant d'avoir épuisé tous les principes de prudence mettant en danger des populations, du fait de la fermeture d'un service de référence dans une zone difficile d'accès en plein hivernage, fustige le président de l’Ordre, Dr Boly Diop. Les médecins rappellent au procureur les procédures à respecter dans ces cas, notamment la saisine de l'Ordre pour les besoins d'expertise mais aussi le principe de respect de la présomption d'innocence pour les professionnels concernés. Selon Dr Diop, les droits des prévenus ont été violés parce qu’ils n'ont pas été entendus en présence de leurs avocats. L'Ordre national des médecins en appelle à la responsabilité de l'État pour qu'autant de pouvoirs placés entre les mains d'un seul individu ne puissent nuire aux efforts déployés depuis de nombreuses années pour améliorer la santé des populations. Les médecins espèrent que les autorités apprendront de la situation de Kédougou pour adapter l'arsenal juridique par le renforcement du tribunal des pairs.
L’agenda du Président Macky Sall aux Pays-Bas
Le Président Macky Sall avait un agenda chargé durant son séjour aux Pays-Bas. En marge du sommet sur l'adaptation de l'Afrique au changement climatique, le chef de l’Etat a eu plusieurs entretiens bilatéraux. Il a reçu le Premier ministre des Pays-Bas, le vice-président de la commission européenne et la Directrice générale du FMI.
L’invite d’Alioune Tine au dialogue pour apaiser le champ politique
Le président d’Afrikajom center pense que le moment est venu d’apaiser le champ politique. Pour Alioune Tine, après les élections, il faut dialoguer et construire la cité. Car, à ses yeux, il y a trop de défis à relever ensemble et trop de bombes à retardement qui polluent notre champ politique. Il travaille avec d’autres personnalités sur le dialogue politique pour un Sénégal apaisé et stable. A ce propos, il prie le Président Macky Sall d’engager dans le contexte difficile et complexe que nous traversons une politique qui permette de baisser les tensions et d’engager le dialogue par la libération de tous les détenus politiques liés aux manifestations de l’Opposition aux Législatives. En tout cas, Alioune Tine et Cie ambitionnent de changer ce type de relation exécrable qui ne profite à personne, surtout pas au pays. Et de rappeler que nos démocraties sont des constructions sociales fragiles, mais nous avons tout aujourd’hui pour vivre bien. Il faut dédramatiser les enjeux de pouvoir, lance-t-il.
Toute hausse indue de prix sera sévèrement sanctionnée
La ministre en charge du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta, a mis en garde, lundi, contre toute hausse indue sur les prix des denrées de grande consommation, menaçant de sévères sanctions tout commerçant refusant de se conformer aux mesures édictées. «Les commerçants doivent être solidaires avec les consommateurs et veiller à ce que les prix soient accessibles parce que nous sommes dans un Etat et tout manquement aux mesures édictées sera puni sévèrement», a-t-elle déclaré lors d’une réunion consacrée à l’approvisionnement du marché en prélude au Grand Magal de Touba, prévu le 15 septembre. Aminata Assome Diatta a particulièrement mis l’accent sur la nécessité pour les services du commerce de veiller à l’application stricte des prix fixés pour le riz, le sucre, l’huile, l’oignon, la pomme de terre et les produits en vente libre sur la base de contrôle des factures d’achat avec possibilité de retrait des rayons si des coûts exagérés sont constatés. Elle a dans ce cadre demandé aux distributeurs de gaz de faire en sorte que des quantités importantes soient acheminées à Touba avec le respect de la mesure d’interchangeabilité des bouteilles de tous les fournisseurs. Elle a ainsi annoncé, d’après l’Aps, qu’elle effectuera jeudi une visite à Touba pour voir sur place le niveau d’approvisionnement.
Vol à Auchan
Étudiant originaire de Djibouti, Kader A. S. s’essaie au vol pendant ses heures perdues. Il fait le tour des rayons du magasin Auchan de Gibraltar pour voler des produits. Ainsi après s’être rendu dans ce magasin pour y dérober des tablettes électroniques, Kader est revenu à la charge pour y voler cette fois des chemises. Mais il ignorait que les caméras de surveillance avaient déjà capturé les images. Lorsque Kader a dérobé des chemises, le vigile qui surveille les écrans s’est déplacé pour le prendre en flagrant délit. Sommé alors de s’expliquer sur ses aventures délictuelles, l’étudiant reconnaît les faits avant de présenter ses excuses. Suffisant pour qu’il soit conduit à la police de Médina où il sera placé en garde à vue puis déféré au parquet pour vol à l’étalage.
Détention illégale d’arme blanche
Conducteur de véhicule de son état, Mady D. âgé de 24 ans se pavane dans les rues nuitamment avec une arme blanche. Mais avec son visage suspect, il tombe sur une patrouille policière à Colobane. Après le contrôle, les limiers découvrent par devers lui un couteau. Le mis en cause a peiné à expliquer pourquoi il était armé. Ce qui va motiver son embarcation dans le panier à salades et sa conduite à la police de Médina où les hommes du Commissaire Abdou Sarr vont le placer en garde à vue avant de le déférer au parquet pour détention illégale d’arme blanche.
Menace d’une plainte contre l’Apix
Le maire de la commune de Diamaguène Sicap Mbao menace d’assigner en justice l’Agence des grands travaux de l’Etat (Apix). Cheikh Aliou Bèye accuse l’agence d’avoir causé des préjudices à ses administrés avec la mise en circulation du Train express régional (Ter) dont les emprises constituent un réceptacle d’eaux pluviales venant de Yeumbeul-Sud et qui ruissellent dans sa collectivité territoriale.
Brassards rouges à Dakar Dem Dikk
La société de transport public Dakar Dem Dikk traverse des moments très difficiles. Car les travailleurs sont à couteaux tirés avec le Directeur général Omar Ben Khatab Sylla qu’ils accusent de n’avoir pas versé leurs cotisations sociales et celles de la coopérative d’habitat. Les travailleurs ont porté hier des brassards rouges pour crier leur ras-le-bol. Les employés n’excluent pas de déposer un préavis de grève dans les prochains jours s’il n’y a pas de solutions.
Un adolescent vole 35 millions à sa mère et des chèques de son père
Hamidou Hanne, Bocar Ndiaye et Aziz Ba ont comparu hier au tribunal de grande instance Dakar pour des faits divers de «recel, complicité de vol, escroquerie portant sur 4 millions 975 mille au préjudice de la Bsic, et de l’or d’une valeur de 35 millions, faux sur un chèque, usurpation d’identité et usage de chèques volés ». Tout est parti de la plainte qu’a déposée Serigne M Ndiaye à la sûreté urbaine pour des faits de vol de six chèques et de bijoux de sa femme d’une valeur de 35 millions de francs CFA. L’enquête ouverte a permis de savoir que son voleur attitré n’était personne d’autre que son fils Lamine Ndiaye, un adolescent. Entendu, ce dernier a balancé ses complices à savoir Aziz Ba, Hamidou Hanne et Bocar Ndiaye. D’après le fis de la victime, c'est à Bocar Ndiaye qu'il a remis les chèques. Et ce dernier, pour ne pas être impliqué directement, a remis les chèques à Aziz Ba. C’est au moment de se faire payer le dernier chèque que la caissière a contacté la partie civile parce qu’il avait une pièce d’identité au nom de Diomaye Faye. Ce qui a permis au plaignant de constater qu’il était victime de vol de chèque. Arrêté, Aziz Ba a dit avoir ramassé la pièce à la plage. Il a aussi révélé avoir accompagné Lamine Ndiaye chez le bijoutier Hamidou Hanne et ce dernier a acheté une partie des bijoux à 1,7 million francs. Alpagué à son tour, Bocar Ndiaye a déclaré avoir reçu une commission de 50 000 francs dans cette affaire de vol de chèques. L’adolescent de 17 ans est libre car il a bénéficié d’une immunité familiale.
Un adolescent vole 35 millions à sa mère et des chèques de son père (bis)
Les prévenus ont fait face hier au juge des flagrants délits de Dakar pour « complicité de vol et escroquerie portant sur 4 millions 975 mille au préjudice de la Bsic, faux sur un chèque, usurpation d’identité et usage de chèques volés et de recel ». Les mis en cause ont retourné leurs vestes. Entendu en premier, Aziz Bâ déclare n’avoir reçu ni chèque ni bijou. « C’est suite à des actes de tortures que j’ai conduit les policiers chez Hamidou Hanne à Tilène. Mamadou Bocar Ndiaye est un ami. On fréquente la même école de football de même que Lamine Ndiaye. C’est ce dernier qui a cité mon nom dans cette histoire. Je n’ai jamais mis les pieds à la banque Atlantique », s’est-il défendu pour se tirer d’affaire. Son acolyte Bocar Ndiaye prétend qu’au préalable, Lamine Ndiaye lui avait parlé de son plan délictuel, mais il l’avait dissuadé. Hamidou Hanne, bijoutier de profession, poursuivi pour recel de bijoux (collier, bague, boucles d’oreilles) au préjudice de Katy Konté, a abondé dans ce sens en versant dans la dénégation. Dans ses réquisitions, le ministère a requis deux ans ferme contre Aziz Ba et deux ans dont un an ferme pour Bocar Ndiaye et Hanne. La défense a plaidé la relaxe. Finalement, Abdou Aziz Bâ a été condamné à deux ans dont 6 mois ferme. Hamidou Hanne et Bocar Ndiaye vont purger trois mois ferme.
Touba : Dispositif de lutte contre l’abattage clandestin
Le dispositif de lutte contre l’abattage clandestin d’animaux domestiques sera renforcé lors du Grand Magal de Touba, prévu le 15 septembre prochain, a annoncé, lundi la cheffe du service régional de l’Élevage et des productions animales de Diourbel, Mame Diarra Ndiaye. «Pour ce qui est du personnel, on aura un renfort de 26 agents en provenance des régions de Fatick, Louga et Kaolack. Ces agents viendront s’ajouter à l’effectif sur place d’une vingtaine d’agents du service régional d’élevage de Diourbel», a-t-elle indiqué lors d’un entretien accordé à l’APS. Mme Ndiaye a aussi assuré qu’il y aura l’appui d’une douzaine d’étudiants de l’école inter-états des sciences et médecine vétérinaires de Dakar qui viendront renforcer le dispositif de contrôle. Elle a indiqué que tout ce personnel sera déployé trois jours avant le Magal sur sept points de contrôle officiels. Ils seront également déployés dans les maisons, les abattoirs, ou encore les marchés pour lutter contre l’abattage clandestins d’animaux domestiques, a-t-elle ajouté. La cheffe du service régional de l’élevage et des productions animales de Diourbel a également indiqué que des véhicules et des motos allaient être mis à la disposition des équipes mobilisées sur le terrain avant, pendant et deux jours après le Magal. Elle a souligné que des actions de sensibilisation et de prévention contre les maladies zoonotiques seront menées sur les lieux d’affluence de la ville de Touba.
Par Mary Teuw NIANE
VOULOIR ÊTRE CE QU’ON N’EST PAS
Nous aimons arborer ce que nous ne sommes pas, ce que nous n’avons pas, ce que nous ne pouvons pas, ce qui ne nous appartient pas, le visage de l’autre jusqu’à prendre le risque de l’humiliation, de la prison, du bannissement et de l’exil forcé.
Nous aimons arborer ce que nous ne sommes pas, ce que nous n’avons pas, ce que nous ne pouvons pas, ce qui ne nous appartient pas, le visage de l’autre jusqu’à prendre le risque de l’humiliation, de la prison, du bannissement et de l’exil forcé.
Les hommes âgés pour cacher leurs cheveux qui blanchissent inexorablement passent chaque matin beaucoup de temps à les faire disparaître en adoptant la boule à zéro, en se teignant les cheveux ou en enfonçant un bonnet sur leurs têtes. Ils oublient que le cou et le visage dévoilent indiscrets leurs âges avancés.
La circulation si dense en début du mois s’éclaircit et s’allège après le quinze du mois. Ils sont nombreux les femmes et les hommes qui achètent une voiture coûteuse pour l’apparat et qui courent aux basques des parents, des amis et des amis des amis pour trouver du carburant pour parader.
Les hommes achètent des costumes élégants et chers, des montres bracelets rares, des chaussures à la mode, des lunettes de grandes marques, des ceintures en cuir rares, des porte-monnaies de Paris, etc., alors qu’ils laissent leurs femmes et leurs enfants sans le ravitaillement alimentaire mensuel et la dépense quotidienne. Les fournitures scolaires et les frais de scolarité des enfants sont les cadets de leurs préoccupations. S’ils réservent des cérémonies funéraires grandioses à leurs parents, ils se soucient très peu de les soigner lorsqu’ils sont malades.
Les femmes cherchent les nouveaux tissus à la mode, la perruque aux cheveux naturels, les chaussures du dernier arrivage, le tissu basin riche teint du Mali, les parures en or qui éclaboussent la vue. Elles dissimulent mal les cils artificiels, les fausses hanches, les chaussures qui rallongent leurs tailles, le teint blanc ou zébré de leur corps que trahissent les articulations noires des doigts de leurs mains. Les baptêmes, les mariages et les conférences religieuses deviennent des lieux publics où elles exhibent des liasses de billets de dix mille francs CFA. À la maison elles laissent souvent des enfants mal habillés, sales, mal nourris et peu éduqués.
Le comble, notre société, pervertie par certaines traditions royales encore prégnantes dans la conscience collective, attend des autorités, des kilifa qu’ils soient riches, qu’ils apportent leur soutien aux personnes défavorisées, qu’ils sachent résoudre les problèmes individuels qui leurs sont soumis, qu’ils arrosent de gros billets de banques les myriades de griots qui les suivent, qu’ils aient de grandes et belles maisons richement équipées, qu’ils roulent dans de grosses voitures. Les autorités doivent sortir du lot! Une autorité dans une foule doit être visible par tout le monde.
Une autorité ne doit pas être humble! C’est comme si l’autorité pour se faire connaître et reconnaître doit être arrogante. Évidemment le corollaire inévitable est l’accaparement des biens communs au service du train de vie, du confort, de l’apparence et de la famille du kilifa, de l’autorité. Hier l’individu pauvre, sans aucune considération sociale, en peu de temps est devenu subitement riche, adulé, dépensier et propriétaire d’un patrimoine sorti tout droit de la caverne d’Alibaba.
La transformation de notre pays passera par l’éradication de ces tares qui sont les ferments de la corruption, de la concussion, du népotisme, de l’inégalité, de l’iniquité et de l’injustice. La volonté d’apparaître pour ce qu’on est pas est aussi le cancer qui détruit nos institutions et porte à des niveaux de responsabilité des personnes qui n’en ont ni la compétence, ni l’expérience et encore moins le mérite.
Évidemment le pouvoir politique en porte la responsabilité première. Cependant si elle est une bataille que doivent porter en premier les autorités politiques, elle concerne en réalité toute la population sénégalaise. Ayons le courage d’être ce que nous sommes pour vivre dignement et mourir heureux.
Dakar, lundi 5 septembre 2022
Mary Teuw NIANE
ancien ministre
Par Mamadou Mbodji
MACKY D’HIER ET « NIANGAL » D’AUJOURD’HUI
Qu’est devenu cet homme qui avait en 2012 toutes les cartes en main ? Qu’en a-t-il fait ? Qu’a fait cet homme de son engagement solennel de l’époque à appliquer les résolutions de la Charte de bonne gouvernance des Assises nationales ?
Sous forme de contribution intitulée « Mister Niangal Sall, fourth president ? », ce texte a été publié il y a 10 ans, dans l’entre-deux tours des élections présidentielles de 2012. La situation et l’atmosphère socio-politiques actuelles du Sénégal avec ses protagonistes nous rappellent étrangement l’atmosphère et le climat de l’époque avec ces mêmes acteurs. Et dans des postures différentes voire opposées qui a d’ailleurs incité l’auteur à savoir le brillant professeur psychologue Mamadou Mbodji de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ( Ucad) à en soumettre quelques larges extraits à nos lecteurs. Avec en sus, des commentaires fort édifiants d’un économiste-politologue et d’un juriste-politologue qui avaient connaissance du texte avant sa nouvelle publication. Et comme entre temps beaucoup d’eau a coulé sous les ponts « politiques », Pr Mbodj nous dresse deux portraits croisés : Macky d’hier et Niangal d’aujourd’hui.
(Macky d’hier)
L’opposant Macky Sall a pris de l’étoffe à travers les différents postes de responsabilité de premier plan par lesquels il est passé et à force de côtoyer deux hommes politiques psychologiquement solides, de très fins manœuvriers, à l’ego surdimensionné, qui l’ont encadré, malmené à l’occasion et qui, à leur corps défendant, l’ont formaté et propulsé de l’avant, sans entrevoir l’effet boomerang que tout cela allait constituer. En effet, Macky s’est forgé aux côtés de deux hommes politiques peu commodes. L’un est président, l’autre fut premier ministre, dont l’ego surdimensionné leur a fait (…) croire –à tort- que la réserve de Macky, son allure de jeune cadre bien formé mais effacé et son côté faussement introverti voire timoré, en faisaient un collaborateur, taillable et corvéable à merci ! Qu’est-ce qu’ils avaient tort ! Ils l’auront sacrément appris à leurs dépens !
Car en politique de telles fautes se payent cash ! En effet, notre bonhomme, ayant vu comment son maître d’hier –Wade- s’est défait de son second –Idy son fils spirituel de l’époque dont la personnalité et les ambitions affichées constituaient de sérieux obstacles à son projet démentiel de dévolution monarchique/dynastique du pouvoir- Macky a joué le jeu en acceptant de s’improviser coach et de participer au rituel bien agencé de liquidation et de mise à mort d’Idy qui le gênait aussi dans ses propres ambitions. (…) il a compris vite ce qu’Idy n’avait compris que tardivement : Wade les utilisait méthodiquement dans son projet (…) de se faire succéder par son fils biologique à tout prix. Macky avait également compris par la suite qu’il allait être le prochain bouc-émissaire, mais comme un homme averti en vaut deux, il a vite fait de prendre ses dispositions (…)
Idy quant à lui, a été à très bonne école en matière d’adversité et de manœuvres où le moindre faux pas pouvait s’avérer mortel et s’y est forgé à la fois un « fighting spirit » et l’âme d’une force tranquille, déterminée, absolument méthodique et imperturbable. Premier ministre et ensuite directeur de campagne de Wade en 2007, Celui-ci ni Idy - tous deux trop pris dans leurs projets et calculs, au point de s’y emmêler les pédales avant de se tirer chacun une balle dans le pied- n’ont pas vu « le petit » en prendre de la graine, grandir, mûrir, s’étoffer en expérience, en savoir-faire et en assurance ! Trop pris par le fils d’emprunt qu’il cherchait à enterrer vivant et obnubilé par le fils biologique qu’il cherchait à promouvoir, Wade commettra l’erreur fatale de s’en prendre à Macky en le faisant choir de son perchoir de l’Assemblée nationale (...)
Une ascension politique rapide !
L’homme à l’ascension politique rapide et à l’itinéraire linéaire, a eu un parcours au pas de charge où son mérite personnel n’avait rien à envier à son étoile lustrée, illuminée et portée par les évènements, les circonstances, les opportunités et les effets collatéraux des egos surdimensionnés et des confrontations –sur fond de gros sous, de scandales politicofinanciers, de CD explosifs, de manœuvres, de contorsions et de ruses- des deux pachydermes –bientôt à la retraite ? Macky a su manœuvrer allègrement et composer avec la vigilance, l’intolérance, l’autoritarisme et la mégalomanie des deux samouraïs qui avaient fini par lasser les Sénégalais. Après Idy, Macky est le second à avoir tenu tête à Wade et publiquement. A la différence du maire de Thiès enfermé et piégé dans ses circonvolutions, ses jeux de yo- yo -comme dirait Yoro Dia- et autres tortuosités rocambolesques qui ont fini de le discréditer aux yeux de bien des Sénégalais, comme en témoignent ses contre-performances électorales d’il y a quelques jours, Macky Sall lui, a vite fait de comprendre que pour sauver sa peau, son honneur et son avenir politique, il ne lui restait qu’à prendre ses clics et ses clacs, tourner le dos au père, quitter la maison paternelle et fonder sa propre famille !
Pour quoi faire ? Pour en faire une arme fatale pardi ! Car s’il voulait vivre, il allait falloir affronter ouvertement (…) le père d’hier (…) l’abattre politiquement. Il s’est alors inscrit dans une démarche à la logique foncièrement parricide, conscient que le camp d’en face n’allait rien lui épargner. Il nous est alors apparu sous des dehors nouveaux. Son allure effacée et policée de jeune diplomate (…) a cédé le pas à un style plus affirmé du leader qui a fini de se chercher et de se forger dans l’ombre d’un mentor !
Un leader au langage clair et sans ambages sur ses intentions (…) tout en laissant subsister des zones d’ombre (…) sur la provenance de ses fonds politiques, ses sources de financement, ses parrains, etc. A lui qui disait il y a encore quelques mois, que même la maison qu’il habitait dans le quartier chic de Fann était une maison en location, on lui prête aujourd’hui un patrimoine immobilier dans le pays et aux Etats-Unis. De l’intox ?
Certainement que nos journalistes (…) ramèneront le sujet sur le tapis ! Surtout que notre bonhomme de candidat nous présente depuis quelques mois une mine moins farouche et l’allure très avenante du gendre idéal (…)
Pendant qu’on glosait sur sa fortune subite, lui imperturbable sillonnait le pays et le reste du monde (…) pour convaincre que c’est lui l’homme qu’il faut à la place de Wade. Flegmatique, avec un discours au débit incisif et à la tonalité péremptoire, il avance, tisse sa toile, s’impose sur la scène politique nationale, et s’installe dans l’adversité résolument anti Wade tout en semblant dire à qui veut l’entendre que lui ne se laisse pas faire ni avoir par Wade ! Il rendra coup sur coup (…)
Macky Sall, pour sa première participation à une élection présidentielle (…) vient d’être classée 2ème après son ancien mentor Abdoulaye Wade –qui, malgré ses 86 ans et 12 ans passés à la tête du pays- a tenu, en violation de la Constitution et avec la complicité criminelle du Conseil constitutionnel- à se porter candidat pour un 3ème mandat, en dépit de la forte contestation populaire à travers tout le pays, avec mort d’hommes. Macky va donc devoir affronter son ancien père spirituel et tout porte à croire que Wade n’a aucune chance de s’en sortir vainqueur, au vu des scores respectifs, des ralliements massifs au Candidat de la coalition Macky 2012 entre les deux tours et des appels publics et solennels des 12 autres candidats de l’Opposition, à voter au second tour pour Macky ! Mais qui nous disait il y a exactement 5 ans que « la démocratie sénégalaise n’a pas besoin d’un 2ème tour et que le principe du 2ème tour est un « cliché démocratique » ? (…)
Pour sa première participation à une élection présidentielle comme candidat, il a fait, d’une pierre, quatre coups, en envoyant (…) Niasse et Tanor à la retraite politique, Idy va aller en semi-retraite pour au moins 10 ans (…) et Wade va assurément les rejoindre (…) Et là, les 5 du Conseil constitutionnel n’ont qu’à commencer à rédiger leurs tristes mémoires ! Sans parler (…) de tout ce beau monde du système Wade -dont Serigne Mbacké Ndiaye- qui va devoir bientôt raser les murs en nous épargnant leur arrogance et leur illusion d’immortels (…)
L’alternance politique avec à la clé, une élection tous les 5 ans et pas de 3ème mandat constitue un rempart contre la mégalomanie, l’ego surdimensionné, l’arrogance et la boulimie du pouvoir. La démocratie des hommes et des femmes politiques chez nous, ne devra plus être un concept au visage et au contenu kaléidoscopiques. Un concept caméléon variable en fonction des besoins du moment, selon que l’on est dans l’Opposition ou au Pouvoir ; la démocratie à la sauce gombo, on n’en veut plus et merci aux vaillants jeunes de « Y’en a marre » qui se sont engagés comme des sentinelles vigilantes (…) Macky s’est engagé solennellement à appliquer les résolutions de la Charte de bonne gouvernance des Assises nationales (…) ; devenu un homme public, il a rangé le niangal aux oubliettes !
Désormais c’est Macky, « mister dents blanches » ou « l’homme qui, comme -Lucky Luke- d’un coup, fit mouche 4 fois. Quel doigté ! Pourquoi pas le porter au pouvoir en votant massivement pour lui le 25 prochain, (… ) l’essentiel de la classe politique et de la Société civile active -encore pétries de valeurs, d’éthique, de patriotisme, d’esprit de sacrifice, de tolérance et de justice et aspirant à un Sénégal nouveau, à une manière différente de faire de la politique, de gérer les biens publics, de gouverner le pays et de viser à la restauration de ce commun vouloir de vie commune qui nous font tant défaut appelant à voter pour lui ? Depuis quand n’a-t-on pas réuni dans un même élan de patriotisme, de détermination et de réalisme éclairé, une si belle palette d’hommes et de femmes du landerneau politique et de la Société civile, derrière un seul homme ? Macky, fourth president ? Oh, yes, he can ! Merci de nous redonner l’espoir !
Dakar, mars 2012
Mamadou MBODJI
Psychologue – UCAD
(Macky d’aujourd’hui)
Qu’est devenu cet homme qui avait en 2012 toutes les cartes en main ? Qu’en a-t-il fait ? Comment et pourquoi en est-il arrivé pendant sa gouvernance à exercer tant de violence étatique, de « pouvoirisme », d’autoritarisme et de mal gouvernance et à parrainer allègrement tant d’injustice sociale ? Comment en est-il arrivé en 10 ans de gouvernance à la tête de l’Etat à s’identifier au père d’emprunt -son ancien mentor qui voulait se débarrasser de lui-, à les surpasser lui et Idy dans les calculs, manigances et combines de l’époque qui les ont perdus ? Comment en est-il arrivé à faire la promotion et à visage découvert de tous ces reniements, lâchetés et trahisons, ces ressorts intérieurs monstrueux tapis et sommeillant au plus profond de chaque être humain et qu’il appartient à toute société notamment à ses autorités de tout bord, d’en faciliter à ses membres le contrôle voire la sublimation pour leur permettre de conserver une part d’humanité ? Qu’a fait cet homme de son engagement solennel de l’époque à appliquer les résolutions de la Charte de bonne gouvernance des Assises nationales ? Il est redevenu peu bavard, un taiseux qui a ressorti des placards, son niangal et qui a l’esprit rivé dans ses « calkill », n’ayant manifestement pas respecté son engagement ni tiré des leçons des erreurs de son prédécesseur. Selon un ami économiste-politologue, « Un espoir perdu (…) ! Avoir pour lui de si larges avenues pour consolider la démocratie, asseoir une justice sociale, une éthique républicaine, une gouvernance vertueuse, etc.- et se contenter d’emprunter allègrement des sentiers usuels des politicards, quel gâchis, quel dommage ! »
Selon un autre ami, juriste-politologue, « ce texte est très instructif en ce qu’il décrit bien l’environnement politique avant les présidentielles de 2012 et dresse les portraits psychologiques assez éloquents des trois protagonistes de l’époque. Mais il se trouve que les personnalités respectives des deux principaux acteurs s’appuyant sur une Constitution qui leur donne les pleins pouvoirs ont successivement produit les mêmes travers du père au fils. En en relisant la conclusion, c’est à se demander si les intellectuels qui aujourd’hui ne se préoccupent que de la question du 3ème mandat et qui hier ne s’étaient préoccupés que du départ de Wade ne vont pas commettre de nouveau la même erreur ? (…)
Peut-on raisonnablement croire que les prétendants actuels au pouvoir sont si différents des personnages décrits dans le texte et qu’ils useront avec sobriété des immenses pouvoirs que la Constitution actuelle reconnaît au chef de l’Etat ? » La différence des prétendants actuels viendra d’abord de leur engagement sincère à appliquer les résolutions de la Charte de bonne gouvernance des Assises nationales dont ils feront un viatique et une précieuse feuille de route. C’est aussi un gage, une balise et un garde-fou qui permet une gouvernance d’humilité, de modération, de justice sociale, d’éthique et de noblesse d’âme ! Et enfin un moyen d’éviter de se retrouver dans des postures de WAX WAXET, de reniement, d’atermoiements, de rapport de force ou de confrontation au moment où il faut incontestablement partir !
TIKTOK AWARDS, LES RATÉS D’UNE ORGANISATION
La salle de spectacle du centre culturel Douta Seck de Dakar a abrité le vendredi 02 septembre dernier la 1ère édition de Sénégal Tik-Tok Awards qui récompense les meilleurs contenus par catégorie de ce réseau social.
La salle de spectacle du centre culturel Douta Seck de Dakar a abrité le vendredi 02 septembre dernier la 1ère édition de Sénégal Tik-Tok Awards qui récompense les meilleurs contenus par catégorie de ce réseau social. Un événement qui a connu des ratés sur le plan organisationnel.
Pour cette première édition organisée par Habib Ndiaye, CEO de la Start-up Bibocom digital, une agence Webmarketing et événementiel, sept catégories (Sargal, humour et court métrage, éducation et motivation, miss, cuisine, révélation et danse) étaient en lice.
Dans la catégorie Sargal, il a été ainsi rendu hommage à Fah Aidara, l’ambassadrice de cette édition 2022, de même que Dudu Faits des vidéos, Fallu et ses vidéos, Rafet Djikho, Elément Bath, PGSKING1 et Paco Komé.
Sylla humoriste, Cheikhou le Roi et Mayakama4 sont montés respectivement sur la plus haute marche du podium dans la catégorie Humour et Court métrage. Dans la catégorie Education et motivation les finalistes étaient par ordre Pass, Freestyle7, Moussaiphone et Gaydel2 alors que dans la catégorie Miss, le trio de tête est composé par Bbei Binta, Kiné de la Série Virginie et DachouDieng4.
Pour la catégorie Cuisine, les distinctions ont été remises à Cuisine avec Fifi, Saveurs planétaires et Cocoscooking.
Les Tiktokers les Jumelles 002, Delejrlepro et Mnodia ont été primés dans la catégorie des Révélations.
Et enfin pour la catégorie Dance, la palme est revenue au trio composé par Helenita410 l’officiel, Fatou Sarr danseuse et Charminnebella.
Déception des lauréats
Il faut noter qu’à l’issue de la cérémonie, la déception était la chose la mieux partagée chez les différents lauréats qui s’attendaient, au vu des efforts multiples fournis notamment le travail de sensibilisation pour inciter les internautes à voter et favoriser la venue de sponsors sans compter la mobilisation du public pour acheter les tickets payants de la cérémonie à des récompenses plus conséquentes qu’un simple trophée. Pour l’un des lauréats que nous avons interpellés, il y a beaucoup de non-dits et de manquements dans cette organisation. D’abord notre interlocuteur, CheikhouLeRoi, classé deuxième dans la catégorie Humour et Court métrage, au-delà de sa déception quant aux récompenses attendues, dénonce des magouilles dans le classement final. «Au moment de l’arrêt des votes, j’avais devancé mon principal rival de plus de 700 votes. Mais, à ma grande surprise, au moment de désigner le vainqueur, celui-ci est passé devant moi. J’ai dû faire preuve de fair-play pour laisser passer cette tricherie surtout que celui qui a été désigné est un collègue et je ne voulais nullement porter ombrage à son sacre», fulmine-t-il.
Alors que l’organisateur soutient avoir distribué 28 trophées, des permis de conduire et des bourses de formation professionnelle, les lauréats s’inscrivent en porte à faux.
Fort de plus de… 806000 abonnés, Cheikhhou leRoi a toujours en travers de la gorge cette participation à un tel évènement. « Quand un organisateur camerounais m’a appelé le lendemain pour me demander de prendre part à un même type d’évènement encore au Sénégal, j’ai automatiquement refusé en rétorquant que tout cela ne relevait que d’une simple arnaque destinée à enrichir les organisateurs alors que les lauréats se retrouvent qu’avec de simples trophées. Mais l’organisateur camerounais m’a rassuré pour me dire qu’avec lui les choses allaient se passer autrement et que les trois lauréats de chaque catégorie seront récompensés. Finalement j’ai donné mon aval et attends de voir comment cela va se passer».
Mic mac autour d’un partenariat
Même son de cloche chez la candidate Dachou Dieng4 qui a terminé 3e au classement de la catégorie des Miss alors qu’elle était 2e au moment de l’arrêt des votes. C’est d’ailleurs grâce à cette candidate que les organisateurs de la cérémonie ont décroché l’évènementiel camerounais Golden Night Expérience des Africréa qui rassemble les créateurs de contenus et entrepreneurs les plus influents en Afrique dans le domaine digital et événementiel. «J’ai mis en rapport ce partenaire camerounais qui avait un projet similaire au Sénégal avec Habib Ndiaye qui, au début était réticent et ne voulait pas faire confiance à des étrangers comme ça.
Par la suite, il a reçu des invitations accompagnées de deux billets d’avion aller-retour pour prendre part à la cérémonie du partenaire, organisée au Cameroun. J’étais au courant de tout cela mais Habib s’est gardé de me faire part de l’invitation et des billets. C’est au dernier moment, le jour du vol qu’il a tenu à m’informer pour me dire qu’il allait répondre à l’invitation en compagnie de Fah Aidara. C’est au cours de cette cérémonie que Fah Aidara a été distinguée comme invitée», nous confie DachouDieng qui fêtait son anniversaire, ce même vendredi 2 septembre avec sa jumelle Mame Saye Dieng.
LA JUSTICE ABDIQUE DEVANT MARIE KHEMESS NGOM ET LES SYNDICALISTES DE LA SANTÉ
Léonce Faye (gynécologue) et son équipe (anesthésiste et aide-infirmier) impliqués dans l’affaire de la femme en couche décédée au centre de santé de Kédougou ont bénéficié hier d’une liberté provisoire.
Le juge d’instruction en charge de l’affaire de la mort en couche de la parturiente Doura Diallo et de son bébé au centre de santé de Kédougou a placé sous contrôle judiciaire les trois agents de santé mis en cause. Le gynécologue Dr Léonce Faye, l’anesthésiste et l’aide-infirmer ont bénéficié d’une liberté provisoire. Mais leurs collègues protestent contre les lourdes charges d’homicide volontaire sur un bébé et involontaire sur une parturiente.
Dr Léonce Faye (gynécologue) et son équipe (anesthésiste et aide-infirmier) impliqués dans l’affaire de la femme en couche décédée au centre de santé de Kédougou ont bénéficié hier d’une liberté provisoire. Les professionnels de la santé qui étaient en garde-à-vue depuis le 31 août dernier sont placés sous contrôle judiciaire.
D’après les explications de l’un de leurs avocats, Me Mouhamadou Malal Barry, les mis en cause ont été entendus hier par le juge d’instruction avant d’avoir bénéficié de ce contrôle judiciaire. «Ils sont libres pour le moment mais en charge de se présenter tous les 21 jours devant le cabinet d’instruction pour émarger». C’est un placement en liberté, mais pour le moment provisoire en attendant les conclusions d’une information judiciaire. «Maintenant l’enquête va commencer», a fait savoir Me Barry qui se réjouit d’avoir obtenu la «compréhension» du magistrat en charge du dossier. Le dossier a été étudié. Les trois accusés ont été inculpés d’homicide volontaire contre un bébé et d’homicide involontaire contre la dame feue Doura Diallo, et ont été placés sous contrôle judiciaire.
Le travail sérieux commence pour les avocats et pour la magistrature. L’enquête va commencer et peut être ils feront appel à tous les experts, à toutes les personnes ressources, a-t-il dit. Donc par compréhension, le magistrat en charge du dossier a choisi de mettre en liberté provisoire, -le temps de l’enquête judiciaire-, les trois prestataires accusés d’homicides volontaire et involontaire.
La justice abdique devant le ministre et les syndicats de santé
Ces arrestations font suite à la mort de Doura Diallo et son bébé au niveau du bloc opératoire de ladite structure sanitaire dans la nuit du 29 au 30 août dernier. En conférence de presse, le médecin-chef du district sanitaire de Kédougou, Fodé Danfakha a expliqué que la victime est arrivée avec un mort-né et que l’équipe en place avait tenté de sauver la mère de 15 heures à 19 heures. Qui malheureusement a succombé lors d’une intervention chirurgicale. Il a aussi précisé que, «un seul décès» a été enregistré sur «plus de 300 femmes accouchées par césarienne».
Le procureur de Kédougou, avait en effet pris des mesures conservatoires en arrêtant les trois agents impliqués dans cette affaire. Ce qui n’est pas du goût des professionnels de la santé qui se sont érigés en bouclier pour protester contre l’acte posé par le procureur qui a déclenché une procédure plaçant l’équipe médicale en garde-à-vue tout en diffusant un communiqué de presse dont voici quelques extraits. «… Les manœuvres du gynécologue (...) ont causé le décès». «A l’analyse des faits, une forte négligence médicale, une incompétence notoire ainsi qu’un manquement manifeste aux règles élémentaires de la médecine» auraient conduit à ces deux décès. Le procureur qui aurait abusé de «gros mots» digne d’un film d’horreur médical parle «d’homicide, de complicité et de forte négligence». «Il reçoit un coup de fil le 30 aout vers 22 heures pour une affaire aussi sensible et, dès le lendemain, sans attendre l’expertise d’une spécialiste, il nous sort une horrible note qui décrit carrément une scène de crime rocambolesque. Alors que même dans les vraies scènes de crime, c’est le médecin-légiste qui oriente la lecture du droit», s’est indigné un médecin sous l’anonymat.
Pour sa part, l’urgentiste Boubacar Signaté considère qu’il aurait juste fallu que le procureur se renseigne auprès de deux à trois médecins, qu’il demande l’avis du conseil de l’Ordre des médecins pour que la gestion soit autre que d’arrêter des agents de santé. L’Association des médecins du Sénégal qui, sans gant, avoue qu’ «il n’y a aucune faute médicale» dans cet acte posé par le gynécologue Dr Faye et son équipe. Les médecins ont ainsi tous remis en cause «l’erreur matériel» du procureur de Kédougou dans une partie de son communiqué sur laquelle reposent les charges à savoir homicide volontaire qu’il a remplacé par homicide involontaire. Ils sont formels. C’est un «communiqué à charge»! Or, le procureur, disent-ils, aurait juste dû entendre le médecin incriminé et demander l’avis d’un autre expert pour leur éviter une garde-à-vue. Le procureur se serait juste basé sur du déclaratif sans prendre la peine de recourir à une expertise médicale. Seulement l’on est surpris par la décision du juge d’instruction pour des faits qualifiés de graves et de négligence qui ont conduit à la mort de deux personnes selon le Procureur de Kédougou.
Le rapport du ministère de la Santé, l’action des syndicalistes, le rôle des avocats des trois mis en cause auraient-ils permis à ces agents de bénéficier d’une liberté... provisoire ? En tout cas, la justice de Kédougou a rapidement abdiqué après avoir jeté en prison les trois mis en cause avec des charges très graves.
LA TUTELLE ET LES SYNDICATS DESAVOUENT LA JUSTICE : Le Procureur de Kédougou accusé d’ «amateurisme» et d’ «impartialité»
De «l’amateurisme et de l’impartialité», s’indignent les gynécologues qui ont fait face à la presse pour d’abord donner des éclaircissements sur les gestes adoptés par leurs collègues. Lesquels actes posés seraient en parfaite symbiose avec la pratique médicale en gynécologie. Le chirurgien aurait fait exactement tout ce qu’il fallait et dans les règles de l’art. D’où leur protestation contre l’acharnement dont aurait victimes l’équipe du service gynécologique du centre de santé de Kédougou dans l’exercice de leur métier. Surtout les charges d’homicide «qui ne devaient aucunement peser» sur leurs braves collègues. D’autant que «Tout a été fait dans les règles de l’art», dixit le secrétaire général du Sames de la région de Kédougou qui dit penser que «la justice est une balance qui va toujours se pencher du côté de la vérité». Il trouve «normal, ce contrôle judiciaire». Pour lui, «la lumière a été faite sur ce dossier». Un dossier sur lequel la tutelle a communiqué en donnant les circonstances du décès de la parturiente Doura Diallo.
Dans un communiqué, la tutelle considère que tout le protocole concernant la dame en couche a été respecté. Ce qui laisse entendre que la responsabilité des personnes qui étaient retenues n’est en rien engagée. Dans le rapport, il n’y a nulle part un mot qui fait remarquer une faille dans l’exécution de leurs tâches. En tout cas, le rapport tel que libellé blanchit les incriminés. Le Secrétaire général du Sames affirme que « le ministère de la Santé est équidistant. Il a fait une enquête de manière impartiale et une enquête a révélé que tout a été respecté». Dr Yéri Camara trouve plutôt que c’est le procureur qui, dans une démarche précipitée, «a fauté». «Un geste incompréhensible. Toutes ses affirmations dans son communiqué sont fausses. Le procureur nous a montré son manque de clairvoyance, de connaissance, en prenant à la légère des choses aussi importantes que la vie, que la progression médicale de la gynécologie obstétrique», s’est-il indigné. Tout comme les femmes médecins du Sénégal qui pensent que «cette dérive d’arrestations systématiques du personnel de santé dès qu’il y a un drame dans une structure doit cesser».
Les syndicalistes ont mutualisé leurs forces pour dire non à «un abus de pouvoir», à «l’acharnement» et «aux arrestations» constatés ces derniers jours dans leur secteur. Depuis deux jours, seules les urgences et le service minimum sont assurés dans les structures sanitaires au niveau national, particulièrement à Kédougou. Deux jours d’arrêt de consultation médicale. «Le procureur de Kédougou aura sur ses épaules la responsabilité de tous ces décès maternels et néonatal qui surviendront dans cette région pendant cette période», a dit Dr Yéri Camara qui confie que le Sames n’écarte pas d’autres actions d’envergures. Une grève de 48 heures qui n’est donc que la première partie du plan d’action des médecins grévistes. «Le plan va continuer, et aller crescendo. Nous pensons que le président de la République, le ministre de la Justice prendrons en compte les conclusions de cet audit pour démontrer que toutes les règles édictées en la matière ont été respectées. Et surtout se demander combien de femmes ont été sauvées?».
Les deux jours de mouvement d’humeur seront suivis d’une Assemblée générale pour déterminer la suite du mouvement des professionnels de la santé qui dénoncent une dérive et les arrestations systématique de personnels de santé dans des cas similaires. «Au vu de la gravité du préjudice subi», les femmes médecins, elles, exigent des «excuses publiques» et une «réparation du préjudice aux concernées (Dr Léonce Faye, Abdou Aziz Dioum et Bacary Diabakhaté».