SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
13 août 2025
QUELS APPORTS DE LA METEO DANS L’AGRICULTURE AFRICAINE ?
Des experts de l’agriculture se sont retrouvés autour d’un atelier régional de formation sur un nouvel outil de suivi de la campagne agricole dénommé CLIMTAG (Climate Information Tool for Agriculture) basé sur les données de la plateforme Copernicus
Des experts des services météorologiques et hydrologiques nationaux, des représentants de la FAO et du personnel des ministères de l’agriculture de 21 pays africains, impliqués dans les programmes de services de vulgarisation et les initiatives de résilience agricole, se sont retrouvés récemment à Thiès autour d’un atelier régional de formation sur un nouvel outil de suivi de la campagne agricole dénommé CLIMTAG (Climate Information Tool for Agriculture) basé sur les données de la plateforme Copernicus.
La rencontre est initiée par le Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement (ACMAD), l’Institut de Recherche et Innovation Belge (VITO) et OVO, avec la contribution d’ONG locales et de l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la Météorologie (ANACIM). Selon M. Ousmane Ndiaye, directeur de l’exploitation de la météorologie au sein de l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la Météorologie (ANACIM), cette application web développée par VITO en collaboration avec l’ACMAD tend possible « la génération d’informations climatologiques utiles pour le suivi de la campagne agricole afin de mieux assurer la mise à jour du calendrier agricole qui est perturbé par la variabilité et le changement climatique ; notamment en zones aride et semi-aride en Afrique ». Il pense qu’« il est devenu vital de moderniser l’assistance météorologique à l’agriculture en Afrique », tenant compte des variations devenues plus fréquentes du démarrage, du déroulement et de la fin de la saison agricole.
Un atelier régional de formation sur l’outil de service climatique pour l’agriculture (CLIMTAG) en Afrique, initié dans l’optique de renforcer les capacités des experts de vingt-un (21) pays membres de la Région de l’OMM à l’exploitation de CLIMTAG, qui vise à « mettre en place un cadre de discussion sur les informations climatiques actuellement disponibles et leur utilisation par le secteur agricole au niveau local » ; « identifier les données climatiques pertinentes sur le changement climatique disponibles sur la plateforme Copernicus et destinées au secteur de l’agriculture » ; « examiner les indices climatiques exploitables pour le secteur agricole et leur génération avec l’outil CLIMTAG » ; « organiser des sessions pratiques sur la génération et l’utilisation d’indices pour la planification et l’action d’adaptation locale » ; « identifier la marche à suivre pour la formation et l’utilisation de l’outil CLIMTAG en Afrique » et « partager les expériences sur les bonnes pratiques au niveau des différents pays ».
Les experts selon qui « l’adaptation est essentielle pour rendre les systèmes agricoles existants résistants aux changements climatiques et aux événements météorologiques extrêmes et pour maximiser le rendement agricole », relèvent que « l’agriculture est fortement tributaire des conditions météorologiques, et donc très vulnérable à la variabilité du temps et aux changements climatiques. Le changement climatique devrait accroître la variabilité météorologique et augmenter la vulnérabilité des régions déjà sensibles, notamment celles qui sont déjà chaudes et sujettes à la sécheresse. Les régimes pluviométriques pourraient se modifier et, avec eux, les calendriers des cultures et le calendrier des activités de gestion ». Dr Ousmane Ndiaye et ses collègues remarquent que « pour évaluer les impacts climatiques et concevoir des stratégies d’adaptation solides, il est essentiel d’avoir accès à des informations climatiques fiables et spécifiques à chaque région ».
21 CAS DE FÉMINICIDES AU SÉNÉGAL ENTRE 2019 ET 2022
La société civile Féminine se prononce sur la recrudescence des violences faites aux Femmes. Entre 2019 et 2022, plus de 20 femmes ont été tuées, d’après la féministe Maïmouna Yade
De la gifle au coup de poing en passant par l’accrochage et l’empoignade, les femmes sont aujourd’hui battues à mort pour un oui ou un non et jusque dans leur foyer souvent par leurs propres conjoints. Les chiffres émeuvent. Entre 2019 et 2022, plus de 20 femmes ont été tuées, d’après la féministe Maïmouna Yade.
Rien que dans l’imaginaire, on a l’impression d’avoir une arête de poisson au travers de la gorge. Des femmes enceintes battues par leurs propres époux pour des histoires banales mais qui finissent souvent dans la tragédie. En 2020, le gynécologue Dr Abdoulaye Diop avait écrit un texte pour s’indigner des violences conjugales sur des femmes en gestation. Des brutalités infligées par leurs conjoints. Une épreuve très difficile à supporter. A l’en croire, « il ne se passe plus une semaine sans qu’on reçoive une patiente qui saigne en début ou en fin de grossesse à cause de coups portés par un conjoint ivre ou simplement contrarié. Battre une femme enceinte. Il s’agit là de la pire attitude possible en termes de bassesse, de sadisme ou de lâcheté. De plus, ces coups sont portés à ces êtres sans défense pour des raisons le plus souvent fallacieuses. Les causes de ces violences sont plus révoltantes que l’acte luimême. (...) C’est vraiment révoltant ! Nous constatons des blessures physiques souvent graves et aboutissant à un avortement ou un accouchement prématuré parfois ! Nous sommes tenus au secret médical mais désormais, personnellement, je dénoncerai aux autorités compétentes toute violence physique constatée sur une patiente pour le motif justifié de mise en danger de la vie de la mère et de l’enfant qu’elle porte. Vous, femmes, prenez aussi vos responsabilités et n’acceptez plus de subir ces violences d’un autre âge malgré la pression de votre famille de rester coûte que coûte dans votre foyer infernal et de risquer de mourir sous les coups d’un type qui ne vous mérite pas et de laisser orphelins des enfants qui continueront à subir la tyrannie de leur indigne père ». Dans ce texte, le médecin a d’abord choisi d’alerter, puis de s’indigner pour ensuite sensibiliser sur un phénomène qui tend à se répandre dans notre pays. Au-delà des coups portés sur des femmes en gestation, le phénomène des violences conjugales, et des violences faites aux femmes en général, a d’ailleurs pris une allure plus qu’inquiétante.
Deux années après cette publication du Dr Abdoulaye Diop, le phénomène des violences sur les femmes ne faiblit pas. Au contraire, il devient de plus en plus traumatisant. Au Sénégal, presque chaque jour, un cas d’agression ou d’abus sexuel, de viol ou de violence physique suivi de meurtres est ébruité. Cette année, octobre n’est pas si «rose» que ça! Au cours du seul mois en cours, cinq femmes ont été tuées. Des féminicides dont la plupart sont commis par des époux.
Octobre 2022, un mois sombre
Octobre 2022 aura été un mois sombre pour les femmes. Ce, dès le premier jour. Le 01er octobre, la dame Nafissatou Diedhiou a été retrouvée pendue dans sa chambre à Grand Yoff. Son époux a été arrêté pour meurtre. Deux jours après cet acte ignoble, un maçon a été accusé d’avoir asséné une dizaine de coups de couteau à son épouse. Le 15 octobre, une autre dame de 26 ans, qui demandait le divorce, a été froidement tuée par balle à Matam par son époux. Le 19 octobre, une fille de 16 ans, Fatou Samb a été décapitée et abandonnée dans la brousse à Kaolack entre Ndiockel Peulh et Diomkhèle. Aïssatou Cissé demande le divorce, son époux Oumar Sano la poignarde à mort. La scène s’est passée à Madina Wandifa, département de Bounkiling dans la région de Sédhiou. Sans compter le cas d’une directrice d’école qui a été tuée et abandonnée dans les buissons à Thiès. « Entre 2019 et le premier trimestre de 2022, plus de 21 cas de féminicides ont été enregistrés. Durant le premier trimestre de l’année en cours, 5 femmes ont été tuées. L’année 2019 a été la plus meurtrière pour les femmes. Entre janvier et novembre 2019, on a répertorié 14 cas de meurtres de femmes. Le taux de prévalence des violences faites aux femmes et aux filles avoisine les 60 % et varie d’une région à une autre». Ce sont les estimations de Maïmouna Yade du Collectif des féministes du Sénégal. Féminicide, un mot qui choque !
La présidente du comité de lutte contre les violences sur les femmes et les enfants se dit effectivement choquée. Elle alerte sur la recrudescence des violences faites aux femmes. « Nous sommes plus que choquées dans la mesure où, depuis que nous sommes dans la lutte contre les violences faites aux femmes, c’est la première fois que nous vivons ce que nous sommes en train de vivre au Sénégal. Ça dépasse l’entendement. Des femmes étaient violentées mais à des temps très espacés qui permettaient aux organisations de la société civile de faire le travail, de sensibiliser, d’aller vers les populations, les familles pour parler avec elles ou même dénoncer et prendre en charge les victimes. Mais actuellement, on ne peut pas rester un jour sans pour autant entendre un cas de viol suivi de meurtre, ou carrément de meurtre ou d’autres types de violence », s’est indignée la présidente du comité de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, Ndèye Fatou Sarr. Ce qui, à son avis, nécessite une meilleure protection des femmes. « Les nouvelles formes de violences, nous ne les connaissions pas avant. Elles méritent une attention particulière de la part des organisations de la société civile, mais également de la part de l’Etat. Nous sommes en train de voir comment partir ensemble, comment voir pour développer des stratégies conjointes de lutte pour nous faire entendre et développer des actions fortes pour non seulement informer les populations, mais également sensibiliser les jeunes et les hommes. Nous préparons la deuxième conférence des chefs d’Etat sur une masculinité positive. Là, nous allons lancer le plaidoyer qui nous permettra d’aller ensemble. La loi s’applique mais nous ne comprenons pas cette recrudescence des violences. Ça mérite d’être documenté et de mener une étude sur les causes de cette recrudescence de ces violences », a-t-elle expliqué.
La féministe Maïmouna Yade dit « constater avec regret le silence de nos autorités face à une si tragique situation ». Se disant plus que déterminée à combattre le phénomène, elle dénonce le mutisme des autorités particulièrement celui du ministre en charge de la Femme. « Le ministère de tutelle est restée aphone », a-t-elle déploré au cours de la conférence sur le féminicide au Sénégal.
Sa camarade Coumba Touré, un autre membre du collectif des féministes du Sénégal, dénonce, elle aussi, ce mutisme des autorités et interpelle le chef de l’Etat. « On ne peut pas continuer à tuer, à violer, on n’a entendu aucune autorité. On ne peut plus le supporter. On a décidé de déranger tous les jours pour être entendu. Quelque chose doit être fait. L’interpellation va à l’endroit de toutes les autorités du pays à commencer par le chef de l’Etat. Nous voulons une mobilisation générale pour stopper net le phénomène » crie Coumba Touré.
MACKY DANS UNE VILLE AUX 1000 LAMENTATIONS
Aux quatre coins de la ville aux-deux-gares, des Thiessois désespérés se demandent : « qu’avons-nous fait pour mériter cette mise à mort programmée de Thiès ? ».
Ce jeudi 27 octobre 2022, à Thiès, le président de la République Macky Sall pose la première pierre des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (Cpge). Déjà, les cours ont démarré depuis le 3 octobre au sein de l’École polytechnique de Thiès (Ept) et la première promotion compte 50 étudiants. « Dans cinq ans, les filières seront renforcées en y greffant l’informatique et la biologie », d’après le coordonnateur du projet au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Pr Magaye Diop. Toutefois, nombre d’habitants de la ville aux-deux-gares, face au grand fossé entre les mesures toujours annoncées par les autorités compétentes et la réalité sur le terrain, s’offusquent du fait qu’« à Thiès, aucun grand projet de l’État n’a pignon sur rue ».
Aux quatre coins de la ville aux-deux-gares, des Thiessois désespérés se demandent : « qu’avons-nous fait pour mériter cette mise à mort programmée de Thiès ? ». A les en croire, « dans notre ville, aucun grand projet de l’État n’a pignon sur rue ». Aussi de se demander : « que rapportent les infrastructures aéroportuaires à Thiès qui est en train de mourir de sa belle mort ? ». Pour des habitants de la ville-aux-deux-gares, « Thiès souffre beaucoup encore du fait qu’« entre les mesures annoncées et la réalité sur le terrain, se dresse un grand fossé. Beaucoup de mesures ont été annoncées mais, dans la réalité, elles ne sont pas traduites en actes concrets ». Nos interlocuteurs rappellent qu’« en 2014, lors du Conseil des ministres délocalisé, le président de la République avait annoncé beaucoup de mesures. Jusqu’à présent, très peu a été réalisé. ». Ils regrettent aussi le fait qu’« il n’y a plus, dans la Cité du rail, de structures pourvoyeuses d’emplois. Le tissu industriel local est en agonie. A part le secteur minier dans le département, où, en termes d’emploi, l’impact est faible, il n’a rien ».
Tous les secteurs de développement sont en perte de vitesse
Pour beaucoup de Thiessois, « tous les secteurs qui doivent porter le développement sont en perte de vitesse ». Ils déplorent que les chantiers de l’Université de Thiès ne soient toujours pas achevés et dénoncent des mauvaises conditions sociales, des difficultés pédagogiques, budgétaires, d’hébergement, de restauration mais aussi les problèmes de mobilité des étudiants dont le campus est éparpillé partout dans la ville entre autres.
La mort programmée des Chemins de fer et de la Nsts
C’est avec beaucoup de peine au cœur que des Thiessois, des cheminots en particulier, évoquent « la question du Rail, d’une brûlante actualité, qui devrait faire partie, par son importance et ses enjeux stratégiques, des priorités, parce qu’en vérité cette question dépasse les limites géographiques de notre pays ». Selon eux, « Thiès a la particularité d’être la ville qui regorge le plus de cheminots aujourd’hui désorientés et déboussolés, moralement et physiquement agressés par une paralysie, voire une mort progressive de leur outil de travail ». Des cheminots qui ont beaucoup attendu et trop souffert. Aucune avancée notoire n’a été constatée. S’agit-il d’un « manque de volonté politique ou d’une sanction consécutive à la série de défaites électorales à Thiès ? Il est curieux en tout cas que beaucoup de nos responsables aient été dépouillés et dégradés de leurs responsabilités antérieures et d’autres sont simplement oubliés dans la distribution des postes ». A cela s’ajoute « l’équation du dossier de la Nouvelle Société Textile du Sénégal (NSTS) ». Faute de fonds de roulement, l’usine souffre d’un nouvel arrêt. Des centaines de familles qui avaient retrouvé le sourire après la relance des activités de la boite vivotent à présent dans un calvaire indescriptible ». Seule société de textile encore debout au Sénégal, la Nsts tient aujourd’hui sur une jambe après l’espoir brisé les rêves de 3000 demandeurs d’emplois suite à sa relance par le président de la République.
L’IMPLACABLE JUGEMENT DES RELIGIEUX À PROPOS DES DÉBATS SUR LE TROISIÈME MANDAT
A quelque 16 mois de la présidentielle de 2024, la troisième candidature supposée du chef de l’État, Macky Sall, continue d’alimenter les discussions dans les bureaux, les salons et autres grand-places
A quelque 16 mois de la présidentielle de 2024, la troisième candidature supposée du chef de l’État, Macky Sall, continue d’alimenter les discussions dans les bureaux, les salons et autres grand-places. Dans l’espace public de manière générale. Les politiciens, ceux de l’opposition comme leurs adversaires du pouvoir, s’étrillent sur le sujet et les juristes chevronnés s’attèlent autant que faire se peut pour éclairer — ou embrouiller davantage ! —, chacun selon ses principes et convictions, les populations sur le bienfondé ou pas de cette candidature. Citoyens pas si ordinaires, les religieux, régulateurs attitrés d’une société en pleine mutation, les marabouts et autres guides religieux, qu’ils soient musulmans ou catholiques, ont également leurs avis sur la question. Tour d’horizon sur la question avec nos religieux.
Chérif Mouhamadine Doucouré : « La position de l’Islam est sans équivoque sur le sujet »
Pour Chérif Mouhamadine Doucouré, un jurisconsulte musulman établi à Mbour et qui a salué la pertinence d’un tel sujet, la position de l’islam est sans équivoque sur le sujet. À l’en croire, si le président Macky Sall décide de se présenter en 2024, il aura foulé aux pieds les paroles de Dieu qui dit explicitement dans le Coran ceci : «Ô vous qui croyez, pourquoi vous dites des choses que vous ne pouvez pas faire. Il n’y a pas de plus terribles péchés que cela. C’est 500 fois plus grave que l’adultère».
Poursuivant, notre interlocuteur indique que «si vous revenez dans la tradition du prophète Mohamed (PSL), il a dit dans l’un de ses hadiths que les traits caractéristiques de l’hypocrite sont au nombre de trois : S’il palabre, il ment, s’il te promet, il se dédit ou se renie et si tu lui confies un secret, il le fait fuiter. Or, tout le monde sait que c’est Macky Sall, lui-même, qui a dit à haute et intelligible voix qu’il ne se présentera pas en 2024. Donc, s’il le fait, il tombe sous le blâme du Coran et de l’islam».
Chérif Mouhamadine Doucouré, qui décline toute appartenance à une quelconque formation politique autre que l’entité Sénégal, prie toutefois pour que notre pays soit entre les mains d’une personne véridique, travailleuse et chantre de la paix.
Serigne Cheikhouna Mbacké : « Macky Sall avait verrouillé la Constitution »
Autre jurisconsulte réputé, mais vivant dans la ville sainte de Touba cette fois-ci, Serigne Cheikhouna Mbacké abonde pratiquement dans le même sens que son homologie de Mbour. «Sur le plan islamique, la religion interdit formellement aux croyants de dire des choses qu’ils ne pourraient faire. La sourate est là et les versets disponibles. Quand une personne dit une chose et ne le fait pas, ceci est considéré comme un mensonge. Et il n’y a pas plus grave péché pour le musulman, selon le prophète Mohamed (PSL), que le mensonge qui peut mener tout droit à l’enfer. Même quand une personne dit une chose qu’elle peut faire et ne le fait pas, ça rentre dans le cadre du mensonge. Même les anges n’enregistrent pas les péchés relatifs au mensonge. Ces péchés s’envolent d’eux-mêmes directement vers Dieu qui les répertorie. Et si on se base sur les déclarations de Macky Sall et de ses alliés, il n’y a pas d’équivoque sur le sujet. Macky Sall a dit et répété moult fois qu’il ne sera pas candidat en 2024. C’est dit et écrit», tranche Serigne Cheikhouna Mbacké.
Sans pour autant être un expert de la loi constitutionnelle, Serigne Cheikhouna Mbacké estime que, sur le plan juridique, on peut dire que Macky avait été élu pour un mandat de 7 ans même s’il avait promis de réduire ce mandat à 5. Toujours selon ce marabout établi à Touba, on peut aussi dire que le Conseil constitutionnel lui a interdit de faire un premier mandat de 5 ans, ce qui ne l’a nullement empêché de dire que s’il est réélu en 2017, il fera 5 ans; ce qui fera 7+5 = 12 ans. Et, au-delà, toujours selon notre interlocuteur, il a dit qu’il ne fera plus de mandat. Limpide comme l’eau de roche !
Autre argument soulevé par ce jurisconsulte rigoureux, le fait que Macky Sall ait trouvé, à son avènement à la magistrature suprême du pays, une Constitution laissée par son prédécesseur Abdoulaye Wade et qui stipulait que personne ne pourrait faire plus de deux mandats. Macky Sall est allé même jusqu’à verrouiller cette disposition constitutionnelle en disant que nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. «Par conséquent, à partir de ce constat, aussi bien sur le plan constitutionnel que celui de l’islam, Macky Sall est disqualifié pour un troisième mandat», juge Serigne Cheikhouna Mbacké.
La sourate 61 intitulée « Le Rang » disqualifie Macky Sall
Pour l’écrivain et chercheur Imam Ahmadou Makhtar Kanté du Point E, le président Macky Sall ne peut, du point de vue éthique ou religieux, se présenter pour un autre mandat en ce sens que «ce serait ne pas respecter sa parole publique».
Imam de la mosquée de Bagdad à Thiaroye Azur, Youssoupha Fall évoque à l’instar, des autres jurisconsultes musulmans interrogés par nos soins, la sourate 61, Le Rang ou As-Saff en ses versets 2 et 3 : «O vous qui avez cru ! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas? C’est une grande abomination auprès d’Allah que de dire ce que vous ne faites pas».
Serigne Ibrahima Kounta : « Nous devons cultiver la paix et nous inscrire dans une dynamique de paix »
Jeune marabout appartenant à la famille religieuse de Ndiassane, Serigne Ibrahima Kounta pense que, dans ce monde, nous devons cultiver la paix qui est le socle de tout développement. Pour lui, il ne s’agit pas de prier pour avoir la paix, il faut la cultiver en nous inscrivant dans une bonne dynamique. C’est seulement ainsi que Dieu agréera nos prières de paix, selon lui. « Les avis divergent sur la troisième candidature du président Macky Sall. Au début de son mandat, il a donné sa position sur la limitation des mandats. Aujourd’hui, manifestement, son esprit et son cœur penchent pour le contraire de ce qu’il avait soutenu. C’est dans la nature de l’être humain de revenir sur des choses déjà dites. Nous avons un mode de scrutin démocratique au Sénégal et notre principale arme, à nous autres citoyens, est notre carte d’électeur. Si quelqu’un dit une chose et fait le contraire, qu’il soit sanctionné par le verdict des urnes. Cela s’est déjà passé sous Abdoulaye Wade. Il est d’essence divine que l’être humain a du mal à se résoudre à mettre un terme à son pouvoir. Notre devoir et notre recherche essentiels doivent être la préservation de la paix sociale», recommande Serigne Ibrahima Kounta.
A.L.F : « Risque de Chaos indescriptible »
Quant à A. L. F, un chef coutumier de la place, il soutient que le président Macky ne doit pas, à tous points de vue, se représenter en 2024. « Toutes ses déclarations antérieures et son parcours politique, notamment son départ du Pds et les conditions de création de l’Apr, doivent faire réfléchir son entourage sur les risques que sa candidature peut engendrer lors d’une éventuelle déclaration avant la fin du mandat en cours. Visiblement, les récentes sorties de ses partisans montrent une tendance favorable à sa candidature en 2024. Je viens de suivre le ministre Abdoulaye Saydou Sow sur Walf Tv (Ndlr : l’entretien a eu lieu le dimanche 23 octobre 2022). Ils disent tous que Macky doit suivre les instructions de son parti et de la coalition à laquelle il fait partie relativement à cette question de candidature en 2024. Ils disent tous que c’est le peuple qui doit trancher la question lors d’une élection démocratique et transparente, comme en 2012 avec Abdoulaye Wade. Ce qui veut dire qu’ils vont faire le forcing pour présenter Macky en 2024, même s’il y a des risques de morts, mais les Sénégalais vont trancher en élisant le candidat de leur choix.
Moralement, religieusement et du point de vue éthique, Macky ne doit pas se présenter en 2024, mais tout porte à croire que c’est le contraire qui se passera, et ce serait bien dommage, parce qu’il y aura beaucoup trop de dégâts dans le pays qui risquent de plonger dans un chaos indescriptible».
Abbé Alphonse Birame Ndour : « Il faut tout simplement savoir partir la tête haute »
Prêtre de l’archevêché de Dakar, curé de la paroisse Saint Charles Borromée de Gorée, l’Abbé Alphonse Birame Ndour, malgré son calendrier hyper chargé, a bien voulu se prêter à nos questions tout en précisant intervenir à titre personnel. « Mes propos n’engagent aucunement l’Eglise. Je voudrais dire à l’entame que je ne suis ni légiste encore moins un praticien du droit. Les questions constitutionnelles ne sont pas non plus de mon expertise. Et je voudrais féliciter Monsieur le Président Macky Sall sur le travail qui a été fait pour mener le Sénégal sur la voie de l’émergence », a d’emblée précisé l’Abbé Alphonse Birame Ndour.
Pour l’homme de Dieu, il est de notoriété qu’après deux mandats consécutifs, on ne devrait plus se représenter selon le texte. «Du point de vue religieux et biblique, en citant l’Evangile selon Saint Matthieu au chapitre 5 verset 37, qui fait partie de l’ensemble du discours sur la montagne, Jésus donne des recommandations fermes à ses fidèles. Et, dans la finale de cette partie, il dit que votre oui soit oui, que votre non soit non, tout ce que vous y ajouterez vient du malin. C’est-à-dire vient du mauvais », tranche Abbé Alphonse Birame Ndour.
Le curé de la paroisse St Charles Borromée de Gorée de poursuivre : « En me basant sur cela, je voudrais parler de la question de la parole donnée qui fait que nous ne devrions pas nous dérober encore moins revenir en arrière sur ce qui a été déjà dit urbi et orbi et qui justement a résonné dans les oreilles des uns et des autres. Dans notre pays, le Sénégal, malheureusement, on peut facilement se dédire. Ce qui n’est pas une bonne valeur éthique ni morale mais qui devrait pouvoir être évité de manière à ce que nous puissions par la même occasion éviter des incompréhensions et des malentendus et parfois même des conflits et des violences parce que nous pensons et sentons que nous avons été lésés. Quelqu’un qui est lésé cherche à manifester. Voilà pourquoi, du point de vue de la Bible, il est clairement dit que l’homme doit avoir une seule parole : que votre oui soit oui, que votre non soit non. Maintenant, comme je l’ai dit tout à l’heure sur la question du troisième mandat, il ne m’appartient pas de disserter làdessus mais de prier pour que notre Sénégal continue de connaître des lendemains meilleurs dénués de calculs politiques parce qu’il est sûr et certain qu’une volonté peut être atrophiée par des volontés supérieures qui nous influencent à faire des choses que nous n’avons pas souhaité faire ou que nous n’avons pas voulu faire. Dans la Bible toujours, il y a ce sage qu’on appelle Qohélet et qui tient des propos clairvoyants, pertinents et réalistes : il dit il y a un temps pour tout. Un temps pour vivre, il y a un temps pour mourir. Il y a un temps pour rire, il y a un temps pour pleurer, il y a un temps pour danser. Il y a un temps pour s’arrêter. Mais aussi il y a un temps pour partir car l’on vient. Le temps de partir ne doit pas être distendu et tendu à souhait. Il faut tout simplement savoir partir la tête haute d’autant plus que c’est Dieu qui choisit, élit et au-delà de nos cartes de citoyens, je vois toujours la main de Dieu pour le bien du Sénégal. Alors que vive le Sénégal, et que nous puissions toujours continuer à vivre dans la paix et la quiétude».
Aussi bien dans le Coran que dans la Bible, la parole donnée est une parole sacrée et est dotée d’une valeur morale et sociétale. Et vraisemblablement elle tranche, à elle seule, la troisième candidature du Président Macky Sall. Autant le dire ici et maintenant, la troisième candidature de Macky Sall, sur le plan moral, éthique et religieux est loin d’avoir l’assentiment de nos guides religieux. C’est le moins que l’on puisse dire !
MAMADOU KOUMÉ IMMORTALISE DAVANTAGE SADIO MANÉ
Avec sa nouvelle publication "Sadio Mané, le roi lion" en circulation prochainement, le journaliste est allé plus loin en ressortant ce que l'on sait du joueur, de ce qu'il a eu à déclarer, des expériences...
Grand artisan du premier trophée continental remporté par le Sénégal à la Coupe d'Afrique et vedette incontestée en sélection, double Ballon d'or, on le connaissait Sadio Mané. Son itinéraire et son parcours restent sans doute moins connus aussi bien en Afrique qu’en Europe.
Avec sa nouvelle publication "Sadio Mané, le roi lion", qui sera mis en circulation prochainement, le journaliste Mamadou Koumé est allé plus loin en ressortant ce que l'on sait du joueur, de ce qu'il a eu à déclarer, des expériences personnelles vécues par certains avec lui et d'analyses fines sur le sujet. «La part que Sadio Mané a prise dans la conquête du titre a été déterminante. Parce que se lancer dans une telle entreprise est motivante au regard du sujet. Ensuite, si Sadio Mané est connu en Europe depuis une décennie environ, son itinéraire ici au Sénégal, n'est pas, à notre goût suffisamment épuisé», expliqué l’auteur dans sa note de présentation parvenue à la Rédaction de Sud Quotidien.
Pour le journaliste formateur, le travail peut-être apprécié comme un portrait sans modèle pour lequel on n'a pas besoin d'interroger directement la personne en question. En dehors de ce qui peut être considéré comme du reportage qui est le noyau du livre, l'autre matériau est, selon lui, constitué de ce que l'on sait du joueur, de ce qu'il a eu à déclarer, des expériences personnelles vécues par certains avec lui et d'analyses fines sur le sujet.
A travers ce nouvel ouvrage de 168 pages, l'auteur met ainsi en lumière des regards croisés et concordants du villageois de Bambali au supporter lambda en passant par ses relations, ses parents, ses différents entraineurs, ses co-équipiers. Mais l’ancien président de l’Association nationale de la Presse sportive a tenu à associer à sa production quinze journalistes. «L’harmonie dans leurs appréciations sur Sadio Mané est remarquable. En grande majorité des Sénégalais, ils ont signé des contributions dans cet ouvrage. Presque tous ont bien voulu le faire gracieusement et ont exprimé leur ressenti sur le joueur et l'homme. Tout cela a donné un produit estimable, qui finalement se présente comme un hommage», souligne M. Koumé. Il s’agit notamment de Cheikh Tidiane Fall, Mamadou Kassé, Babacar Khalifa Ndiaye, Abdoulaye Dabo, Abdoulaye Thiam, Mame Fatou Ndoye, Musa Siise, Salif Diallo, Ibrahima Mbengue Hubert, Pape Lamine Ndour, Seydina Bilal Diallo, Babacar Ndaw Faye, Samba Oumar Fall, Cheikh Tidiane Ndiaye et le doyen Majib Sène.
S. THEKAGNE S’EST PENDUE DANS LEUR MAGASIN FAMILIAL
Sédhiou - Fin tragique d’une jeune élève qui se donne la mort à Bagadadji
Le village de Baghadadji a passé la journée d’hier, mercredi 26 octobre, dans une profonde consternation, suite à la mort par pendaison d’une jeune fille de 18 ans. O. Tékagne avait commencé à préparer le repas de la mi-journée quand soudain elle disparut de la cour. Son absence prolongée a intrigué sa mère qui se lança à se recherche. Et grande fut sa surprise de la voir balançant, le cou empoigné à une corde. C’est le deuxième cas de suicide en moins d’une semaine à Sédhiou. Une enquête est ouverte pour élucider les circonstances de ce décès.
Comme par effet de mode Trans-générationnelle, les cas d’individus qui se donnent volontairement la mort sont devenus assez fréquents dans la région de Sédhiou. A Baghadadji, village de l’arrondissement de Djirédji, dans le département de Sédhiou, c’est une jeune fille âgée de 18 ans au plus qui s’est pendue dans le magasin de leur domicile familial. Les faits ont eu lieu hier mercredi en milieu de matinée, rapporte une source proche de la famille. La victime, du nom de famille Téckagne, est élève en classe de Seconde (2nde). Et, selon nos informations, elle est rentrée de Dakar lundi dernier où elle a passé ses vacances scolaires. Pour l’heure, les mobiles de son acte ne sont pas encore connus ; mais des sources concordantes renseignent que c’est elle-même qui a fait la vaisselle ce matin-là, avec l’intention de préparer le repas de la mi-journée. Son absence prolongée aurait intrigué sa maman qui s’est lancée à sa recherche. Et grande fut, diton, sa surprise de la retrouver accrochée autour d’une corde. Les gendarmes et les Sapeurs pompiers de la 43e Compagnie d’incendie et de secours de Sédhiou se sont transportés sur les lieux du sinistre. Le corps sans vie est déposé à la morgue du Centre hospitalier et ses parents soumis à une audition des officiers enquêteurs.
Rappelons que le précédent cas a eu lieu vendredi dernier seulement, à Sandiniéry, sur la rive droite du bras du fleuve Casamance, avec un homme d’une soixantaine d’années qui s’était également donné la mort par noyade et retrouvé deux (2) jours après. Son père à lui aurait péri dans les mêmes circonstances de suicide, renseigne une source digne de foi. Pour ces deux (2) récents cas, une enquête est en cours pour élucider les contours de ces options tragiques d’une fin de vie.
LE CONSOMMER LOCAL À RUDE ÉPREUVE
Mil, maïs, niébé et autres produits locaux deviennent plus chers que ceux importés
Avec un taux d’inflation à 11%, en juillet dernier, le Sénégal est l’un des pays les plus touchés par la cherté des prix au sein de l’espace Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Pour y faire face, les autorités étatiques avaient pris une batterie de mesures dont des subventions et la régulation des prix notamment des produits homologués, pour réguler la hausse. Alors que ces décisions tardent toujours à impacter positivement le panier de la ménagère, la promotion du retour au consommer local, préconisée par des associations de consuméristes, est mise à rude épreuve par la flambée vertigineuse des produits locaux, qui aujourd’hui coûtent plus chers que ceux importés notamment le riz, sur le marché.
Après le Conseil national de la consommation sous l’ancien ministre du Commerce Aminata Asome Diatta et à l’issue du Conseil présidentiel sur la cherté de la vie, organisé par le nouveau gouvernement, certaines organisations consuméristes ont émis l’idée de la promotion du retour au consommer local, en plus des mesures étatiques annoncées pour contenir la hausse «généralisée» des prix des denrées et autres produits et biens, due principalement à des facteurs exogènes. Seulement, il se trouve qu’actuellement sur le marché, les denrées et produits locaux coûtent plus chers que ceux importés et dont certains sont pourtant soumis à une double taxe parfois. A titre d’exemple, le mil est passé de 250 – 300 FCFA à 650 FCFA le kilogramme (kg) ; donc plus cher que le riz (400 à 500 FCFA le kg). Le kg de maïs qui était vendu à 250 FCFA est à au moins 400 FCFA actuellement. Et le niébé s’échange entre 1400 et 1500 FCFA le kg ; «il est hors de portée» de googoorlu. Pour ne citer que ceux-là ; les liste des produits ayant pris l’ascenseur étant longue : gaines d’arachide à 1200 le kg, bissap à 1800 ou 2000 FCFA, c’est selon, le pot (de 2kg de tomate) qui jadis coûtait 600 FCFA... Or ces produits, notamment le mil, le maïs, le niébé, nécessitent un double travail, avec des frais supplémentaires (moulin à mil), avant d’obtenir un plat prêt pour la consommation, contrairement au riz, se plaignent des ménagères. Et de relever que le riz local est presque introuvable, à l’exception de quelques points dédiés et des grandes surfaces.
CONGES POUR LES PLATS A BASE DE DENREES LOCALES DANS DE NOMBREUX MENAGES
Conséquence, en plus de nombreux ménages qui annoncent déjà mettre une croix sur la préparation de mets à base de ces denrées pourtant cultivées ici au Sénégal, sauf pour des événements exceptionnels, mère «thiéré» (la vendeuse de couscous), mère «fondé», mère «thiakry/lakh» (appellations de vendeuses bouillies de mil/maïs) ne savent plus à quel saint se vouer. Et les jeunes «goorgoorlu» qui se contentaient de 100 FCFA «thiéré» plus du lait (ou du lait caillé) ou 100 FCFA «fondé» ou «lakh» ou «thiakry» pour le diner sont obligés de casquer double pour manger le soir. Aussi, en attendant la disponibilité des nouvelles récoltes, des produits locaux qui restent toujours inaccessibles selon les vendeuses de «lakh» (bouillie à base mil) ou encore de «thiéré» (couscous). «Le bol de ‘’lakh’’, c’est 600 FCFA. Oui c’est cher, mais le mil l’est encore plus. Sans compter l’énergie et le temps que demande la préparation. Actuellement, mon fournisseur refuse de me vendre plus de 30 kg de mil ; il ne vend plus par sac et le kg me revient à 650 FCFA. Tu vois donc, on y gagne presque rien», rétorque mère Khady à un jeune client qui l’a interpellé sur la hausse du prix de ses plats. Ces braves dames qui ne vivent qu’à la sueur de leur front, sont obligées de faire avec ces produits locaux qui s’échangent à l’heure là à des prix exorbitants. Car, dans la banlieue dakaroise, face à la pauvreté, ce business fait travailler plusieurs femmes dont des mères de familles l’âge de certaines dépasse largement la cinquantaine. On les retrouve dans tous les coins stratégiques (marchés, carrefours automobiles, devantures de structures de santé ou tout simplement dans des endroits très fréquentés), dès le coucher du soleil.
«LE PROCESSUS DE TRANSFORMATION AUSSI EST TRES LONG ET NECESSITE DES FRAIS SUPPLEMENTAIRES»
Ce business marchait plutôt bien avant la hausse considérable du prix du mil mais aussi du maïs, nous révèle Sokhna Sène. «C’était vraiment notre gagne-pain», dit-elle. Ici, la plupart des familles n’honorent pas le repas du soir c’est-à-dire le dîner. Ce qui fait que tous les soirs ou presque, chacun se débrouille pour ne pas se coucher, le ventre vide. Place alors à un bon plat de «lakh», «thiakry» ou encore du «fondé» chez ces spécialistes et expertes dans le domaine de la cuisine de ces plats traditionnels sénégalais, à l’image de Sokhna.
Trouver entourée de bassines remplies de couscous, de marmites de bouillies en préparation ou encore des dizaines de plats superposés sur une longue table, cette femme d’âge mûre est pourtant confrontée à des problèmes financiers. Ce qui l’oblige aujourd’hui à arrêter de vendre, par détail, le «lakh». «Cela ne m’arrange pas maintenant, je ne le vends que sur commande ou les week-ends, parce que le mil est à un prix très élevé pour le moment. Et le processus de transformation aussi est très long et nécessite également des frais supplémentaires ; cela fausse complètement mon budget. On se fatigue pour rien et, à la fin, on n’a même pas de bénéfice», se désole-t-elle.
Le débat sur la problématique de la consommation des produits locaux persiste toujours ; soit c’est une question de qualité qui n’encourage pas les ménagères à adopter le consommer local ou tout simplement c’est liée à un problème d’accessibilité (la cherté des produits) et au double travail que cela demande. D’où la nécessiter de mesures d’accompagnement pour booster la production locale en motivant les agriculteurs sur toute l’étendue du territoire et intéresser les ménagères en rendant accessible les produits aux consommateurs.
LE DIRECTEUR DU CROUS DE THIES APPRÉCIE LE LANCEMENT DES CLASSES PRÉPARATOIRES AUX GRANDES ÉCOLES
Le Directeur du Centre régional des œuvres universitaires et sociales de Thiès (CROUST), Cheikh Sall a salué l’ouverture des Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) dont le lancement est prévu ce jeudi 27 octobre à Thiès par le Chef de l’Etat
Le Directeur du Centre régional des œuvres universitaires et sociales de Thiès (CROUST), Cheikh Sall a salué l’ouverture des Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) dont le lancement est prévu ce jeudi 27 octobre à Thiès par le Chef de l’Etat, Macky Sall. «C’est un projet très pertinent. Maintenant, au lieu d’envoyer nos meilleurs élèves dans les classes préparatoires européennes, on les forme d’abord au niveau du Sénégal plus précisément à l’Ecole polytechnique de Thiès pour leur donner des connaissances très solides qui leur permettront de compétir pour les plus grandes écoles d’ingénieurs de ce monde», a fait savoir Cheikh Sall. Selon lui, «le Président Macky Sall s’est inspiré du modèle des Grandes écoles françaises et à cet effet, il a amené de brillants professeurs accompagnateurs français qui sont couplés avec des professeurs expérimentés du Sénégal pour que les enfants aient toutes les connaissances nécessaires pour affronter le monde de demain».
Le projet des classes préparatoires permet donc aux meilleurs élèves de rester au Sénégal comme l’avait annoncé le Chef de l’Etat lors de la cérémonie de remise des prix du Concours général 2022. « Généralement, nous constatons qu’il y a un petit nombre qui rentrait. Nous avons les meilleurs laboratoires ici au Sénégal avec les meilleurs professeurs pour que les étudiants puissent intégrer facilement et réussir au niveau des grandes écoles d’ingénieurs de ce monde», ajoute Cheikh Sall. En effet, la première promotion des Classes préparatoires aux Grandes écoles va regrouper 50 élèves. Ils seront logés à l’Ecole polytechnique de Thiès en attendant la fin de travaux des nouveaux locaux. Sur ce, Cheikh Sall rassure sur les bonnes dispositions.
«Le CROUST avec l’accompagnement de l’Etat a mis ces élèves-là dans des conditions très favorables. Ils sont logés provisoirement au niveau de l’Ecole polytechnique de Thiès en attendant l’achèvement d’une école derrière l’école polytechnique. Les élèves sont dans des conditions très favorables. Rien n’a été négligé pour qu’ils puissent se sentir à l’aise et être dans des conditions d’études favorables pour pouvoir étudier», a dit Cheikh Sall. Le Chef de l’Etat Macky Sall va également procéder à la pose de la première pierre du complexe Classes préparatoires aux grandes écoles.
MACKY APPELLE À UN DEBAT SEREIN ET RESPONSABLE SUR LA GESTION DES HYDROCARBURES
Le président de la République Macky Sall, a profité de la tribune du 66ème congrès des avocats axé sur la gouvernance des ressources minières et énergétiques en Afrique, pour répondre aux spéculations faites sur les contrats miniers et gaziers.
Venu présider l’ouverture du congrès des avocats axé sur la gouvernance des ressources minières et énergétiques en Afrique, le président de la République Macky Sall, a porté la réplique aux détracteurs des contrats établis sur les ressources naturelles. Il appelle à un débat serein au lieu de maintenir la controverse à travers des déclarations non fondées.
Le président de la République Macky Sall, a profité de la tribune du 66ème congrès des avocats axé sur la gouvernance des ressources minières et énergétiques en Afrique, pour répondre aux spéculations faites sur les contrats miniers et gaziers. Dans son allocution, Macky Sall déclare : «depuis la création de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), les performances de notre pays parlent d’elles-mêmes en la matière. En octobre dernier, le conseil d’administration a soutenu que le Sénégal, suite à sa deuxième validation et qu’au cours des trois dernières années, a mis en ligne des informations toujours plus nombreuses sur le secteur». Pour le chef de l’Etat, «Itie Sénégal a contribué à l’amélioration au système de gestion de l’information du gouvernement et de l’échange de données inter-agences».
Par ailleurs, soutient-t-il, une spéculation ne devrait avoir lieu, «car les contrats dont on parle sont publiés sur le site internet de l’Itie ainsi qu’un aperçu de tous les contrats et de leur statut de publication». Le président de la République, Macky Sall poursuivant toujours son allocution d’affirmer : «je fais ce rappel, non dans une intention de l’autoglorification, mais pour inviter une fois de plus à un débat serein, responsable autour des ressources énergétiques et minières en lieu et place de jugements de valeurs et autres manipulations sans fondement».
Il ajoute en outre que «les performances à l’Itie ne sont que le reflet d’un choix volontariste et érigé en normes constitutionnelles du référendum du 20 mars 2016 et traduit en dispositions législatives, réglementaires pour asseoir une exploitation optimale et durable des ressources extractives au bénéfice de la Nation». Macky Sall ajoutera, «si la gouvernance des ressources minières et pétrolières fait l’objet d’un mécanisme indépendant d’évaluation international à travers l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), c’est bien parce qu’elles constituent un enjeu à vocation mondiale et au-delà des frontières africaines».
En soulignant que les ressources naturelles appartiennent au peuple, il a indiqué que «leur exploitation doit se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique pour promouvoir le bien-être de la population en générale». Pour ce faire, relève-t-il, il faut une «ressource humaine de qualité, un secteur privé fort et une expertise juridique nécessaire pour accompagner les pouvoirs publics et le secteur privé national dans la négociation, la mise en œuvre et dans le contentieux potentiel».
Les avocats sénégalais seront aussi formés au métier du pétrole et du gaz. «J’ai également demandé à l’institut national de pétrole et du gaz d’appuyer la documentation et la formation des avocats dans ce domaine», a-t-il dit.
KEEMTAAN GI - « FEMINICIDE»
Face aux tueries dont elles sont les victimes expiatoires, les femmes se rebellent. Là, il ne s’agit pas seulement de nos féministes enragées, mais de toutes les femmes. Il faut reconnaitre que ça commence à faire trop à Galsen. On tue pour un rien. Gratuitement et lâchement. Et face à cette violence injustifiée tout le monde se bouche les oreilles et ferme les yeux. Aucune réaction des autorités encore moins des religieux, en particulier l’Ong Jamra si prompte à donner de la gueule pour des histoires de fesses. Tout le monde semble cautionner ces actes par son silence complice. Nos gracieuses femmes, qu’un de nos regrettés chefs religieux considérait comme le sel de nos vies, ne méritent assurément pas ces barbaries d’un autre âge. On lève trop et facilement la main sur elles. On les viole ou les tue impunément pour des peccadilles. Une demande de divorce devant un conjoint coureur de jupons. On sort le fusil et achève l’impertinente. On la roue de coups de couteau, lui sert une gifle qui la renvoie au pays des ombres, comme disent les Indiens, avant de maquiller l’acte par un suicide. Elle demande la dépense quotidienne, on la frappe, la mord et justifie l’acte, devant les tribunaux, par un accès de colère. Ce ne sont pas seulement les hommes qui sont malades mais la société sénégalaise. Des ressorts se sont évidemment cassés pour qu’on en arrive à ces séries de meurtres. De nouvelles formes de violences qui commencent à faire désordre et qui méritent la réflexion soutenue de psychologues et psychanalystes. Est-ce l’effet de la crise c’est-à-dire de la paupérisation galopante dans nos villes et à l’intérieur du pays ? Le phénomène se développe un peu partout en milieu urbain comme rural. Cinq femmes tuées pour des motifs bien légers dans le premier trimestre de l'année en cours. Tout le monde est interpellé. KACCOOR BI - LE TEMOIN
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE
En réunion de Conseil des ministres ce mercredi, le président de la République a évoqué la nécessité d’intensifier la relance de l’économie nationale par la mise en œuvre optimale de la nouvelle Stratégie de Développement du Secteur privé, dont le contenu doit faire l’objet d’un large partage, sous la supervision du Premier ministre, avant sa validation d’ici la fin de l’année 2022. Il a demandé au Gouvernement de renforcer (i) le dispositif incitatif d’amélioration de l’environnement des affaires pour mobiliser davantage des investissements directs étrangers (IDE) ; (ii) le Conseil Présidentiel de l’Investissement (CPI) sous un nouveau format ; et de finaliser le projet de Code des Investissements. A cet effet, Macky Sall a souligné la place primordiale à accorder au Contenu local, au niveau des secteurs pétrolier, gazier et minier dans la stratégie de développement du Secteur privé ; et à la valorisation de la commande publique comme instrument de soutien aux entreprises. Par ailleurs, le Chef de l’Etat a invité le Premier ministre et les Ministres en charge des Finances, de l’Economie et des PME à consolider des relations soutenues entre l’Etat et le secteur privé national dans l’esprit du Plan Sénégal Emergent et de son prochain Plan d’actions prioritaires en formulation, et aussi à bâtir une politique dynamique de financement innovant de l’économie par (i) le dialogue rénové avec l’écosystème bancaire national et ; (ii) la consolidation opérationnelle, la mutualisation des actions du Fonds de Garantie des Investissements prioritaires (FONGIP), des « banques publiques » (Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS), La Banque Agricole (LBA) et la Banque nationale de Développement Economique (BNDE), et des doctrines d’investissement de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS).
ACCELERATION DE L’EXECUTION DES PROJETS A FORT IMPACT ECONOMIQUE ET SOCIAL
Abordant l’accélération de l’exécution des projets à fort impact économique et social, le président de la République a rappelé le caractère prioritaire de l’équité sociale et territoriale dans la mise en œuvre des politiques publiques. A cet effet, il a demandé au Premier ministre de faire prendre toutes les mesures requises en vue d’accélérer l’exécution des différents projets socio-économiques (électrification rurale, hydraulique rurale, réalisation de pistes de désenclavement, d’écoles, d’infrastructures sanitaires et sportives…), déjà lancés à travers, notamment, les programmes de développement territorial (PUDC, PUMA, PROMOVILLES, PACASEN, PNDL). En outre, le président de la République a souligné l’urgence de réaliser les accès universels aux échéances indiquées, et de maîtriser, dans une dynamique d’optimisation des coûts et financements associés, le déploiement territorial des infrastructures identifiées et projetées, en tenant compte de la nécessité d’intégrer dans la gouvernance des programmes et projets, l’audit qualité des travaux et ouvrages, afin de garantir leur pérennité et l’efficacité de la dépense publique. Pour clore ce sujet, le Chef de l’Etat a demandé au Premier ministre de procéder à une revue mensuelle, avec les ministres et les entités impliqués, de l’état d’exécution des projets d’infrastructures socioéconomiques de base, dans les localités prioritaires ciblées, en relation avec les autorités territoriales et les partenaires concernés.
MESURES INDIVIDUELLES
• M. Ousmane GUEYE, Magistrat, est nommé Secrétaire général du Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et Solidaire, en remplacement de Monsieur Cheikh NDIAYE, appelé à d’autres fonctions.
• Mme Mame Sané NDIAYE, Administrateur civil, est nommée Secrétaire général du Ministère des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des Territoires, en remplacement de Monsieur Etienne Turpin, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
• M. Souleymane Barka BA, Expert en Sciences de l’Éducation, est nommé Président du Conseil d’Administration de l’Office des Lacs et Cours d’Eau (OLAC), en remplacement de Monsieur Abdourahmane SOW.
• M. Mouhamadou SENE, Inspecteur de l’Education populaire, de la Jeunesse et des Sports, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et Solidaire en remplacement de Monsieur El Hadji Amadou NDIAYE, appelé à d’autres fonctions.
PORT DE DAKAR : TOUTE MARCHANDISE NON ENLEVEE APRES 5 JOURS, ENVOYEE A DIAMNADIO
Après le succès du Plan d’urgence de désencombrement et de décongestion qui ont permis au Port de Dakar de libérer 6 hectares, le nouveau directeur général Mountaga Sy a pris hier encore une nouvelle mesure salutaire. Désormais, toute marchandise non enlevée du Port après 5 jours de stockage est envoyée à Diamnadio. Le patron du Port a pris hier une note circulaire envoyée à tous les acteurs portuaires pour les informer de cette nouvelle décision. Cette dernière constitue un levier de suivi des opérations d’urgence en cours qui ont permis non seulement de libérer des espaces, mais aussi de ne plus avoir aucun navire au niveau de la rade extérieure du port. Les opérateurs qui avaient pris de mauvaises habitudes puisque grâce à leurs zones amodiées- zone sous location portuaire – délaissaient leurs marchandises à l’intérieur du Port. Certains mêmes les commercialisaient directement. Alors si au bout de 5 jours, la marchandise n’est pas enlevée, elle est envoyée à Diamnadio avec des pénalités à payer. « Le Port autonome de Dakar dans le déchargement de vrac travaille aussi sur des équipements de manutentionnaire qui feront appel de nouvelles procédures. Actuellement nous sommes dans des opérations d’optimisation de classe mondiale qui tiennent largement la comparaison avec toutes les pratiques des ports des grandes économies du monde. C’est le tempo de la modernisation du Port. Nous étions sur le vrac avant-hier et hier, ce mercredi sur le fer et l’acier. Nous allons continuer sur l’ensemble des commodités déchargées au Port de Dakar notamment dans ce qui est conventionnel qui était problématique, il y a trois semaines. Nous sommes en train de sortir la tête de l’eau. La perspective est bonne et heureuse. Nous allons établir des standards parce qu’il est facile de mettre en place de bonnes dispositions, mais le défi c’est le maintien des performances observées il y a trois semaines » a souligné Mountaga Sy ce mercredi.
REDUCTION DES TEMPS DE SEJOURS DES NAVIRES
L’autre défi du plan d’urgence lancé par Mountaga Sy, c’est de gagner la bataille de la réduction des temps de séjours des navires. Hier, le directeur général d Port a directement supervisé le déchargement de l’imposante cargaison de fer de 45.000 tonnes du bateau Star Harmony. Après avoir réussi à mettre rapidement tous les navires en rade de deux à trois semaines au niveau de tous les quais, il fallait aussi faire de sorte à gagner la bataille du déchargement. Alors entouré du Haut commandant Ibrahima Badji, du directeur de l’Exploitation Amadou Racine Sy et du Directeur de la Communication stratégique Seydou Touré, Mountaga Sy notera que gagner la bataille sur les cadences de la manutention, c’est-à-dire la réduction du séjour des navires, c’est de miser sur des opérations d’optimisation qui sont des opérations d’amélioration continue. « Avant nous déchargions une bobine à la fois. Ce mercredi matin 26 octobre 2022, nous déchargeons 11 à 12 bobines à la fois. Nous avons mis en jeu nécessairement des équipements de manutention certifiés avec le contrôle d’experts surtout des experts du Port autonome de Dakar. Les opérations que nous menons actuellement demandent de la rigueur, de la vigilance en matière de sécurité. Nous avons pris toutes ces dispositions » dira le dg du Port. à des journalistes conviés à cette manœuvre de déchargement.
BOUBACAR BORIS DIOP REÇOIT LE 22E PRIX NEUSTADT INTERNATIONAL DE LITTERATURE
Aux Etats-Unis, l’auteur sénégalais Boubacar Boris Diop a reçu, hier, le jour de son anniversaire, à Norman, Oklahoma le 22e prix Neustadt international de littérature, équivalent du Nobel de littérature. M. Diop est l’un des romanciers, dramaturges et essayistes africains les plus réputés. Il est le troisième écrivain d’expression française à avoir été lauréat de ce prix après Francis Ponge et Assia Djebar. Il est aussi le quatrième écrivain incluant les anglophones et les lusophones à le gagner.
DON DE FOURNITURES SCOLAIRES
Le Conseiller Économique Social et Environnemental Thérence Senghor n’a pas lésiné sur les gros moyens à l’occasion de la rentrée scolaire. Dans une dynamique de solidarité, il a offert à 6 établissements scolaires et un Daara du département de Keur Massar, un important lot de fournitures scolaires, des livres coraniques et des désinfectants, du savon et de l’eau de javel. Un geste fortement apprécié par les populations de la localité qui ont magnifié ce bel élan de solidarité mais aussi l’action envers l’éducation religieuse musulmane, quand on sait que le donateur est un fervent catholique. Un exemple à suivre par les hommes politiques qui doivent être utiles pour leur cité.