«Il faut tuer, il faut exterminer.» L’homme qui ponctue ainsi son appel assumé à l’«épuration ethnique» a une voix posée, presque sympathique. L’«Audio du sud-ouest», tel qu’il est baptisé, a inondé les réseaux sociaux burkinabés vers la mi-août. Un discours haineux de quinze minutes, en français, qui enjoint clairement à attaquer la communauté peule. Extraits : «C’est un Rwanda qui se prépare» ; «Le gouvernement n’a qu’à [me poursuivre], moi je le dis haut et fort, il faut exterminer, il faut mater, il faut nettoyer, il faut tuer» ; «C’est la lutte à la russe qui marche».
Deuxième groupe ethnique du pays en termes de population, de tradition pastorale, la minorité peule est stigmatisée depuis l’insurrection jihadiste qui a débordé du Mali vers le Burkina Faso en 2015. Car les groupes islamistes armés ont recruté – non exclusivement –, de nombreux Peuls en leur sein.
Ces diatribes vocales ne sont ni nouvelles, ni inoffensives. Elles attisent les braises. «Les Peuls sont pris en étau entre, d’un côté les groupes armés qui tuent sans discriminer, et de l’autre, certains acteurs étatiques indélicats ou milices pro-étatiques qui n’accordent aucune présomption d’innocence aux membres de cette communauté», résume Daouda Diallo, secrétaire général du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC).
Cette organisation a été créée au lendemain du premier massacre interethnique au Burkina Faso, à Yirgou, dans la région du Centre-Nord. Le 1er janvier 2019, en représailles à une attaque dans cette localité, des milices rurales d’autodéfense (les «Koglweogo») soutenues par des villageois étaient parties à l’assaut de villages et hameaux peuls, faisant 216 morts selon le CISC.
Indignation et justice «sélectives»
L’organisation a également documenté plus de mille exécutions extrajudiciaires depuis 2019, et recensé plus de mille cas de disparitions forcées, tortures, ou violences ciblant des femmes. Le massacre le plus récent remonte au 8 août : plus de 40 corps ont été retrouvés au bord d’une route du Centre-Nord. Selon divers témoignages, les victimes auraient été enlevées puis exécutées par «des éléments des forces de défense et de sécurité habillés en tenues noires et encagoulés», accompagnés de «volontaires pour la défense de la patrie», les supplétifs civils de l’armée. L’état-major burkinabé n’a pas fait de commentaire.
LA CRISE CASAMANÇAISE, UN CASSE-TÊTE POUR MACKY SALL
Le rejet par plusieurs franges significatives du MFDC des récents accords de paix, entre le gouvernement sénégalais et des responsables se réclamant de ce mouvement, fait craindre aux populations de la région une résurgence du conflit armé
Tout comme son prédécesseur, le président Macky Sall, a classé le règlement de la crise casamançaise parmi ses priorités mais il peine à trouver la bonne formule.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l'économie, le conflit en Casamance a persisté à petit feu. L'armée sénégalaise mène depuis février des opérations contre des bases de la rébellion.
Le conflit casamançais qui dure depuis une quarantaine d'années, demeure une préoccupation majeure pour le gouvernement sénégalais.
En effet, les derniers accords de paix signés de paix signés récemment en Guinée-Bissau entre son gouvernement et des responsables de la rébellion risquent de ne pas produire les effets escomptés. Ce qui fait craindre aux populations un retour du conflit.
Des accords qui ne font pas l’unanimité
Le rejet par plusieurs franges significatives du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) des récents accords de paix, entre le gouvernement sénégalais et des responsables se réclamant de ce mouvement, fait craindre aux populations de la région une résurgence du conflit armé.
La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d'un vieux conflit depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d'une marche du MFDC en décembre 1982.
''Nous avons peur de cet accord parce que ces gens l’ont dénoncé pour dire que ce n'est pas le vrai MFDC qui a signé l'accord. Nous avons peur que la rébellion revienne en Casamance. Sur le plan social, ça peut créer beaucoup de choses. Et si vraiment la rébellion revient, ça va créer des situations dramatiques'', a expliqué Antoine Mendy, originaire d'un village non loin de Ziguinchor.
Le gouvernement sénégalais aurait ainsi volontairement évité de parler avec les représentants les plus légitimes du MFDC, estime Aka Mpamy qui réside à Ziguinchor.
''Le gouvernement du Sénégal connaît très bien les gens du MFDC. Pourquoi ne sont-ils pas allés discuter avec ces gens ? S'ils se démarquent de ces accords, c'est parce que le gouvernement du Sénégal cherche à se créer ses propres interlocuteurs pour le problème de la Casamance. La question de la Casamance est entre des mains que le gouvernement du Sénégal connaît parfaitement, ils n'ont qu'à aller vers ces gens et leur dire : venez on va discuter'', a déclaré le résident de Ziguinchor.
La paix mais pas à n’importe quel prix
Les accords de paix ont été conclus à Bissau avec les bons offices du président bissau-guinéen, Umaru Sissoco Embalo.
''La Casamance veut la paix mais pas une paix bricolée. Ça il faut le dire haut et fort. Il ne faudrait pas souffler encore sur la braise'', a précisé, Aka Mpamy.
Les rebelles casamançais, accusés de faire du trafic de bois et de cannabis, se sont souvent réfugiés en Gambie ou en Guinée-Bissau, qui a également une frontière commune avec le Sénégal.
De l'avis de Seynabou Maale Cissé, coordinatrice du Comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance, très active dans la recherche de la paix, un accord signé n'incluant pas toutes les composantes du MFDC est un problème.
Selon elle, le gouvernement sénégalais doit donc poursuivre le processus pour impliquer toutes les composantes du MFDC.
''S'il y a un accord et que celui-ci n'inclut pas toutes les franges du Mouvement des forces démocratiques de Casamance, c'est un problème. Mais nous pensons que si c'est un processus qui vise effectivement à discuter avec toutes ces franges, à signer des protocoles avec toutes ces franges, nous pensons qu'il y a un espoir. Nous pensons qu'il faut continuer le processus pour que toutes les franges se sentent concernées par cette paix définitive'', a déclaré Seynabou Maale Cissé.
Parmi les signataires de cet accord du côté du MFDC, il y a le chef de guerre César Atoute Badiate, récemment condamné à la prison à perpétuité dans le cadre de la tuerie de Boffa qui avait fait 14 morts en 2018.
Les contestataires de ces accords de Bissau affirment toutefois que ce dernier aurait quitté le maquis depuis longtemps pour cause de maladie. Par conséquent, selon eux, sa signature ne pourrait pas engager leur mouvement.
Par Moustapha Diop
LE «PROCÈS» DU 05 SEPTEMBRE 1895, LA RUMEUR DE LA CONSÉCRATION
À l’heure de la commémoration du 127ème anniversaire de la convocation de Serigne Touba au palais du Gouverneur Général que d'autres appellent les rákkas de Ndar, il nous semble important de sortir un peu de l'émotionnel pour nous plonger dans un voyage
À l’heure de la commémoration du 127ème anniversaire de la convocation de Serigne Touba au palais du Gouverneur Général que d'autres appellent les rákkas de Ndar, il nous semble important de sortir un peu de l'émotionnel pour nous plonger dans un voyage historique qui s'inscrit dans une démarche de compréhension de l'ordre des choses très souvent invisible à l'émotion. Car ce « procès» résume bien l'antagonisme axiomatique entre la soumission à Dieu et la domination ou, si l'on préfère, entre Serigne Touba et les colons. Pour comprendre la posture et le parcours de Serigne Touba, il nous faut revenir sur la date du 05 septembre 1895. Celle-ci est d'autant plus importante et centrale qu'elle renvoie au rendez-vous de la foi, de l'assurance, de la confiance, de la soumission à Dieu, de la résistance et de la «non-violence».
Le nom d' Amadou Bamba est apparu pour la première fois en mars 1889 dans une correspondance officielle, lorsque le Département des Affaires Politiques écrit à l’Administrateur du Kajoor son inquiétude au sujet des rumeurs sur le « Marabout appelé Amadou Bamba installé entre Baol et Kajoor et que ralliaient de nombreux adeptes.» L’on demanda à l’administrateur Angot de procéder à une enquête très discrète. En avril 1889, il rapporte : « Au cours de ma mission, j’ai réalisé des enquêtes dans différents endroits sur les activités du marabout. Partout…j’ai entendu grand bien à son sujet. Il s’agit d’un homme pieux et tranquille dont la seule faute est qu’il s’occupe d’un grand nombre de “moins que rien” dont il fait des élèves marabouts et si ces gens ne sont pas étroitement surveillés, ils causeront progressivement des difficultés.»
À l'évidence, en 1889 , l'administration coloniale ne reprochait rien à Serigne Touba. Au contraire, l'enquête révèle de la piété allant de pair avec la tranquilité en ce qui le concerne. Il n'est, pour s'en convaincre, que de lire tout le rapport d'avril 1889. Sous ce point au moins, l'administrateur colonial voit juste. Mais l'information capitale est ce qui suit : « ...Si ces gens ne sont pas étroitement surveillés, ils causeront progressivement des difficultés. ». Autrement dit, il y avait lieu de le surveiller. Ce qui fut le cas.
En juillet 1895, Leclerc, administrateur du cercle de Saint-Louis, dit que « Serigne Touba avait tenu une réunion devant 700 hommes, dont de nombreux anciens partisans de Lat Dior.» Lisons ensemble ce qu’il rapporte : « Je ne connais pas les mots exacts de son discours, mais il est certain, pour quiconque connaît la prudence d’Amadou Bamba, qu’il n’avait pas dit de choses répréhensibles. Mais il n’en a pas moins certain que dans la soirée, alors que le marabout parlait dans sa hutte…ses talibés circulaient de groupe en groupe, donnant des instructions pour un soulèvement plus tard dans l’année.»
En 1895, le rapport de l'administrateur Leclerc renverse radicalement la perspective de l'administration coloniale sur Serigne Touba. Après quelques années, assez vite, Serigne Touba commença à faire peur et à inquiéter l'administration coloniale. Assez facilement, elle voit en Serigne Touba un concurrent, une force d'opposition. Ainsi, il devient une nouvelle donne aux yeux de l'administration coloniale, qu'elle doit faire face. C'est alors que les choses s'amorcent et dans la perspective d'une confrontation.
Dans la même période, le même Leclerc avertit en ces termes : « Tous les anciens partisans du Damel, tous les tiédos qui vivent uniquement par la guerre et le pillage et que l’actuelle administration a réduit à la misère, se sont regroupés autour du mahdi marabout, le destructeur de l’homme blanc… ». Dans le contexte de l'allégeance d'« anciens partisans du Damel» des «...Tiédos qui vivent uniquement par la guerre et le pillage... », le climat change et l'administration coloniale s'inscrit dans une véritable logique de confrontation. Une évolution dont elle mettra longtemps à saisir les conséquences.
Entre janvier et février 1895, les fils de l'intrigue sont noués. Le regard de l'administration coloniale sur Serigne Touba change en moins d'un temps qu'il n'en faut pour le dire. La même administration qui, quelques années plus tôt, affirmait la tranquilité de Serigne Touba, explique maintenant, avec la même assurance que ce dernier est devenu « le destructeur de l'homme blanc» . Rien d'étonnant, donc, à ce que, l'administration coloniale décide d'alimenter la tendance à la confrontation avec Serigne Touba. Surgit l'incontournable question. Quel argument a favorisé cette confrontation ? Une chose est sûre : la rumeur a été très décisive. Sur elle repose la stratégie et la manipulation qui vont être évoquées.
« Arrêté » le 10 août 1895, son «procès» ouvert le 05 septembre 1895, sans preuves avérées, le Conseil Privé décida de déporter Serigne Touba au Gabon au moins pour une durée de 7 ans. Serigne Touba fut déporté sur la base de rumeurs et la plus mobilisée est celle liée à la lutte armée. Regardons ce que le Conseil dit : « D’ailleurs, depuis qu’Amadou Bamba nous est connu, il n’a pas eu d’autre façon de procéder que les MABA, les AMEDOU CHEIKHOU, les MAHMADOU LAMINE et les SAMBA DIAMA… »
Le 05 septembre au matin, lors de la séance du Conseil Privé qui se terminera notamment par la déportation de Serigne Touba, la rumeur a eu des échos. Parmi les accusations contre lui aussi nombreuses que disparates, aucun élément objectif sur le projet de lutte armée. Que de la rumeur ! Lors du débat au Conseil Privé, il n'y a même pas eu débat, car Serigne Touba fut presque privé de parole. Qu’est ce que l’autorité coloniale évoque comme arguments ? La menace d’une lutte armée, la collusion des Tiédos avec Serigne Touba. De quoi se réfère-t-elle, une lettre écrite par Mame Abdou Lô avec le sceau de Samba Laobé Penda. Ainsi, aucun doute ne persiste sur l’élément clé de la fable, à savoir la lettre de Samba Laobé Penda qui était la fameuse preuve matérielle des « visées » de lutte armée de Serigne Touba. Cette lettre, rappelons-le a été écrite, déposée et lue par la même personne Mame Abdou Lo. .
Ne quittons pas encore cette journée du 05 septembre 1895 exaltée par les Mourides comme un moment de résistance héroïque de Serigne Touba contre l’autorité coloniale, perçue par les fabricants de la rumeur comme un moment pour en finir avec lui. La dénonciation de Mame Abdou Lo était bâclée, mal documentée et elle mélangeait des accusations et des motifs sans fondement. Même si la rumeur n’est pas importante aux yeux de Serigne Touba, il semble pertinent qu’on s’y attarde. Non pas pour en examiner le bien-fondé, au contraire, parce qu’elle est manifestement fausse, mais qu’elle nous permet de chercher les bases illégales de la déportation de Serigne Touba au Gabon même si ce dernier ne souhaitait que cela.
La bataille à livrer contre Serigne Touba était soigneusement préparée notamment par la rumeur de sa disparition deux ans après sa déportation au Gabon. Pour neutraliser les Mourides, l'administration coloniale fabriqua des « corpus de délits » dans une logique de travail de sape, sans quoi la déstabilisation de la confrérie ne serait pas possible. En effet, il est aisé de constater que cette fable se rattache à d’autres calomnies destinées à devenir autant de rumeurs, fabriquées de toutes pièces soit par les chefs locaux ou soit par l’autorité coloniale elle-même. Des chefs locaux perfides et ignobles n’auraient-ils préparé leur carrière par la calomnie ? Et l’autorité coloniale dans tout cela : c’est la première à avoir fabriquée et lancée la rumeur d'une prétendue lutte armée. La fable elle-même était habilement construite, avec une trame à la fois simple et attisant l’imaginaire collectif (l’achat d’armes, lutte armée) ; tout un réseau, notamment un réseau d’informateurs, était utilisé pour consolider la rumeur ; des informateurs ont été introduits au sein de la Mouridiyyah rien que pour recueillir l’information suffisante pour réaliser les coups. Les rapports que rédigeaient les officiers de l'administration coloniale se basant sur leurs informateurs étaient loin d’être neutres. Ils n’ont pas arrêtaient de déformer et de manipuler les informations rien que pour répondre aux préoccupations de l’autorité coloniale. C’est pourquoi, il est impossible de comprendre la décision de déportation de Serigne Touba sans faire référence à la rumeur.
En effet, la rumeur est réapparue tout au long de la trajectoire de Serigne Touba : une rumeur encore à propos d’une guerre armée quand Allys l’administrateur du Cercle de Tivaouane utilise son agent secret de confiance Omar Niang pour infiltrer les disciples de Serigne Touba en se faisant passer pour un talibé (disciple). Suite à cela, il fut déporté encore en mai 1903 en Mauritanie. En 1907, Serigne Touba revenu, il fut mis en « résidence surveillée» à Theyene dans le Jolof où un agent secret envoyait un rapport journalier à Saint-Louis avec le détail de ses visiteurs et de leurs présents (Ba 1982, O’Brien 1971, Coulon 1982).
Il est un lieu commun, trop souvent oublié, qu’une rumeur fausse est un fait social réel. En cela, elle recèle sa part de vérité historique non pas sur les nouvelles qu’elle fait ébruiter, mais sur les conditions de possibilité de son émergence et de sa diffusion, sur l’état d’esprit, les mentalités et l’imaginaire de ceux qui l’ont accepté comme véridique. Aussi, plus une rumeur est fausse, absurde et fantasmatique, plus son histoire promet d’être riche en enseignements. Or, la fable Serigne Touba prêcheur d’une lutte armée a été déterminante pour sa déportation vers le Gabon. Si le 05 septembre 1895, la fable a réussi à se lover dans l’imaginaire des autorités coloniales, il convient alors de s’interroger sur cet imaginaire et sur l’évènement lui-même dont la rumeur inséparable au point d’en influencer le procès, toute fausse qu’elle fut.
La rumeur s’est propagée par l’écrit ( Mame Abdou Lô et la lettre de Samba Laobé Penda, rapporté par Serigne Fallou Mbacké) et de bouche à oreille [Quand le Gouverneur Général demanda à Mame Abdou Lô : Avec les rumeurs sur sa puissance, qu’en penses-tu ? « Il faut le cueillir répond-t-il.]
C’est vrai cet épisode de la séance du 05 septembre 1895 a été souvent théâtralisé par des faits et des gestes qui renseignent sur les qualités de la finesse de Serigne Touba qui avait décidé de se battre sur le terrain de la « non-violence» face à la répression et à l'oppression. L'homme avait tenu la place d'honneur, lorsqu'il s'adressa au Gouverneur Général de l’Afrique Occidentale Française ( AOF) selon un chant populaire : « Vous n’êtes point le propriétaire de Saint-Louis, vous avez trouvé Saint-Louis et après longtemps votre mort, Saint-Louis continuera à exister. Les gens qui vous flattent sont en train de vous tromper. Votre Seigneur est Le propriétaire de Saint-Louis » dit Serigne Touba . On peut se souvenir d’autres choses, mais cette phrase est remplie de sens, car elle renseigne sur l'exercice de la servitude dans son comportement à travers la façon dont il affronte les événements. Ce qui rappelle une autre phrase chantée : « Le kun ( Soit) est plus fort que le canon », ce qui veut dire « Dieu est plus fort que le colon ». Et cela atteste la valeur de cet homme est sa dimension en matière de servitude comportementale envers Dieu qui est la base de son renoncement au monde et son humilité devant Lui.
En vérité, la rumeur est inséparable de la consécration de Serigne Touba. Celle-ci s’est nourrie de cet imaginaire de rumeur comme lui-même il l'affirme : « Ceux qui, en me déportant à travers l'océan cherchaient à me nuire, N'ont fait que contribuer à me rapprocher du Seigneur.» Mais comme on le sait, il n’est aucun événement historique qui n’épuise sa pleine signification au moment où il advient. Celle-ci, ou plutôt celles-ci, quand elles sont multiples et, de règle, contradictoires, viennent l’envahir, au fur et à mesure que ses conséquences se dégagent dans l’histoire. 127 ans plus tard, vivant du souvenir de la déportation de Serigne Touba, ressassant la grandeur de cet homme, il est important de relire cette histoire en nous interrogeant sur la façon dont Mame Abdou Lo a eu la scélératesse d’inventer une lettre avec le sceau de Samba Laobe Penda ainsi que toutes les autres pièces par lesquelles l’autorité coloniale a voulu faire passer Serigne Touba comme un instigateur de la lutte armée ? J’en ai une réponse le danger de perdre ses privilèges fait perdre la tête et donne aussi de l’imagination. Autre question Mame Abdou Lô avait-il seul inventé la fable et fabriqué la pièce à conviction ? Qui d’autre avait trempé dans cette machination ? Avait-on lancé une seule version de la rumeur et laquelle, ou plutôt plusieurs versions simultanément dans l’espoir que l’une relaierait l’autre ? On ne le saura probablement jamais, de même que ne seront jamais éclaircis plusieurs autres épisodes de cette séance du 05 septembre 1895.
LIBÉRATION DE TROIS DES 49 SOLDATS IVOIRIENS DÉTENUS AU MALI
Les discussions sont en cours pour que, très rapidement, les autres soldats en détention puissent retrouver leur liberté totale
Trois femmes soldates sur un groupe de 49 militaires ivoiriens détenus au Mali, qui les accuse d'être des mercenaires, ont été libérées, ont indiqué samedi des responsables togolais et ivoirien.
"Je voudrais vous annoncer que le président de la transition (...) du Mali Assimi Goïta a accepté (...) de procéder à la libération de certains prisonniers", a déclaré lors d'une conférence de presse à Lomé le ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey. Le président togolais Faure Gnassingbé "se réjouit que le président Assimi Goïta ait accepté de libérer, en guise d'un geste humanitaire, trois prisonniers sur les 49", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait de "soldats féminins". Il s'exprimait aux côtés de son homologue malien Abdoulaye Diop et du ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne Fidèle Sarassoro.
Les femmes libérées étaient également présentes, en uniforme. Ces trois libérations avaient été annoncées à l'AFP, un peu plus tôt dans la journée, par un diplomate malien sous couvert de l'anonymat. "Les discussions sont en cours pour que, très rapidement, les autres soldats en détention puissent retrouver leur liberté totale", a poursuivi M. Dussey.
Les 49 soldats avaient été inculpés mi-août par la justice malienne, notamment pour "tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat" et formellement écroués. Plusieurs médiations sont en cours pour obtenir leur libération, dont celle du président togolais et de leaders religieux maliens.
Le 10 juillet, 49 soldats ivoiriens en tenue militaire, mais non armés, avaient débarqué à Bamako d'un avion de la compagnie nationale Air Côte d'Ivoire, un autre appareil transportant leurs armes. Ils avaient été aussitôt interpellés et interrogés sur les raisons de leur présence au Mali, n'ayant "ni ordre de mission, ni autorisation" pour y être, selon les autorités maliennes. Dès le lendemain, ils avaient été accusés d'être des "mercenaires" venus au Mali avec le "dessein funeste" de "briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l'ordre constitutionnel". Mais Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
- "Manquements et incompréhensions" -
Lors de la conférence de presse de samedi, le ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne Fidèle Sarassoro est revenu sur ces interpellations. "La République de la Côte d'Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l'origine de cet événement fortement regrettable", a-t-il souligné. La République de Côte d'Ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s'engage à respecter les procédures des Nations unies ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées, relatives au déploiement des forces militaires au Mali", a-t-il ajouté. Enfin, "afin d'aplanir les divergences existantes et de contribuer ainsi à la préservation de la paix et de la stabilité dans la sous-région, la République de Côte d'Ivoire, s'engage à poursuivre de manière transparente et constructive avec le Mali, les échanges et les discussions sur tous les sujets d'intérêt commun", selon lui.
Dans ce dossier, l'ONU avait reconnu des "dysfonctionnements" dans une note adressée au gouvernement malien et admis que "certaines mesures n'ont pas été suivies". "La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord) où est basé le contingent ivoirien de la Minusma", est-il notamment expliqué. Jusqu'à la libération des femmes soldates, cette affaire illustrait les tensions entre le Mali et la Côte d'Ivoire, accusée par Bamako d'avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d'Etat depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.
HALIMA GADJI RETOURNE À L'ÉCRAN
La chaine cryptée française Canal+ a lancé une nouvelle série intitulée : ‘’Le Futur est à nous’’ qui sera diffusée à partir de lundi, marquant ainsi le retour sur le petit écran de l’actrice principale, la Sénégalaise Halima Gadji
La chaine cryptée française Canal+ a lancé une nouvelle série intitulée : ‘’Le Futur est à nous’’ qui sera diffusée à partir de lundi, marquant ainsi le retour sur le petit écran de l’actrice principale, la Sénégalaise Halima Gadji.
‘’C’est le grand retour, une nouvelle production, un nouveau personnage. C’est grâce à Samantha Biffot (la productrice) et à mon art qui m’a amenée ici’’, a déclaré l’actrice, vendredi, lors d’une projection, en avant première, devant un public de trois épisodes de cette série à la salle Canal Olympia Téranga.
Dans cette nouvelle série, Halima Gadji interprète le rôle de Aby Ndiaye Konan, une journaliste sénégalaise, partie à Abidjan (Côte d’Ivoire) avec son époux Henri Konan (l’Ivoirien Mahoula Kane, assassiné à leur arrivée) et son fils Milel Konan.
Cette série qui relate l’histoire de trois familles met en scène 15 acteurs principaux venant du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.
‘’C’est une très belle expérience vécue et un challenge bien relevé’’, a raconté Halima Gadji.
‘’J’ai commencé les tournages avec beaucoup d’enthousiasme, d’amour, avec une très belle équipe panafricaine de production composée que de jeunes, une équipe panafricaine des acteurs formidables et c’est la première fois que je joue avec des acteurs étrangers hors de chez moi’’, a-t-elle expliqué.
L’actrice a été revelée au grand public avec la série sénégalaise ‘’Maitresse d’un homme marié’’ de la Maison de production ‘’Marodi Tv’’, dans laquelle, elle a interprété le rôle de Marième Dial.
La nouvelle série ‘’originale’’ de la chaine française ‘’Le Futur est à nous’’ sera diffusée pour la première fois quotidiennement du lundi au vendredi, selon le nouveau directeur général de Canal+ Sénégal, Cheikh Ahmadou Bamba Sarr.
‘’C’est de la responsabilité de tout un chacun de travailler à ce que les artistes puissent y vivre, des investisseurs comme nous puissent continuer à investir dans cet écosystème de sorte que tout le monde puisse s’y retrouver et en bénéficier’’, a-t-il estimé.
Cette série ‘’Le futur est à nous’’ créée en 2019 regroupe 15 acteurs principaux, 40 personnages secondaires et plus de 1000 figurants. Elle a été entièrement tournée en Côte d’Ivoire.
Selon sa productrice Samantha Biffot, 60 épisodes ont été tournées pour cette première saison, 120 épisodes seront tournés en 2023 et 260 sont prévues à l’horizon 2025.
PA Béatrice Soulé
IL FAUT SAUVER L'ÎLE DE GORÉE ET SES HABITANTS
Délabrement, projets avortés, absence d’entretien, silence des autorités, l’île symbole au large de Dakar doit sans attendre faire l’objet d’une attention particulière du gouvernement sénégalais et de l’Unesco
Jeune Afrique |
Béatrice Soulé |
Publication 03/09/2022
L’île de Gorée, il faut beaucoup, beaucoup, beaucoup l’aimer pour pouvoir la supporter.
Ou plutôt pour supporter la maltraitance dont elle est victime et dont sont victimes ceux qui l’aiment .
Aujourd’hui plus que jamais, elle a besoin de notre soutien.
Gorée n’est pas seulement « l’île aux esclaves » visitée aux heures chaudes par les touristes.
Gorée, c’est une île à nulle autre pareille, habitée par une population joyeuse et solidaire, une véritable communauté, où l’abbé de la paroisse catholique et l’imam organisent prières et randonnées communes, où le vivre ensemble est une réalité, où toubabs et locaux se retrouvent délicieusement dans l’eau le matin avant l’arrivée des chaloupes, s’invitent à l’improviste pour déjeuner, dîner, boire un thé, se soutiennent et s’entraident.
Éléphant blanc
Gorée, c’est une île à l’architecture métissée d’une beauté inouïe ; mais c’est aussi une île qui tombe en ruine en raison de l’incurie d’un gouvernement qui semble ne pas compter dans son vocabulaire le mot « patrimoine » et de l’Unesco, qui n’a peut-être pas conscience de son abandon. L’Unesco, qui préfère soutenir un éléphant blanc, le Mémorial de Gorée, déjà en construction… à Dakar ! Alors que le seul mémorial de Gorée, c’est Gorée !
L’Unesco encore, qui laisse le gouvernement attribuer l’un des plus beaux bâtiments de l’île, l’Université des Mutants, aux initiateurs de ce mémorial. Depuis cette attribution, ce lieu sublime abandonné à des squatteurs est dans un tel état de décomposition qu’il n’a plus ni portes ni fenêtres et que ses escaliers se sont écroulés.
Et s’il ne s’agissait que de cette maison là…
L’île regorge de bâtiments splendides appartenant au ministère de la Culture et à l’État sénégalais, qui les abandonnent au même sort. Parmi eux, une merveille absolue, l’ancien Palais du gouverneur, pour lequel j’ai vu naître depuis quarante ans nombre de projets toujours démesurés, toujours inaboutis.
Que faire ?
En 2013 , il y presque dix ans maintenant, tout ce que Gorée comptait de personnes concernées par leur île a tenté de créer un mouvement citoyen et de lancer un appel intitulé « Sauvons Gorée », soulignant l’urgence d’agir non seulement pour sauver le patrimoine architectural de l’île, mais aussi pour offrir à sa population des conditions de vie décentes.
ABDOULAYE BATHILY NOMMÉ ÉMISSAIRE DE L'ONU EN LIBYE
L'ancien ministre sénégalais a précédemment été représentant de l'ONU en Afrique centrale, conseiller spécial du secrétaire général pour Madagascar ou encore représentant spécial adjoint pour la mission de l'ONU au Mali
Après des mois de vacance du poste, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a nommé le diplomate sénégalais Abdoulaye Bathily émissaire de l'ONU en Libye où deux gouvernements se disputent le pouvoir, ont annoncé ses services vendredi.
L'ancien ministre sénégalais a précédemment été représentant de l'ONU en Afrique centrale, conseiller spécial du secrétaire général pour Madagascar ou encore représentant spécial adjoint pour la mission de l'ONU au Mali.
Son prédécesseur, le Slovaque Jan Kubis, avait abruptement démissionné en novembre dernier. Depuis le poste était vacant, le Conseil de sécurité, dont l'aval est nécessaire, ayant rejeté plusieurs propositions du secrétaire général.
Il y a quelques jours, des sources diplomatiques avaient indiqué à l'AFP que les membres du Conseil étaient désormais d'accord sur le nom d'Abdoulaye Bathily. Le gouvernement de Tripoli avait en revanche indiqué ses "réserves".
La nomination d'un nouvel émissaire était particulièrement attendue alors que l'ONU est en première ligne pour organiser une médiation entre les deux parties pour parvenir à un cadre constitutionnel permettant la tenue d'élections et que de nouvelles violences ont secoué Tripoli fin juillet.
En raison de la vacance du poste, depuis l'automne, la mission politique de l'ONU (Manul) n'est renouvelée que pour des périodes de quelques mois, la Russie réclamant un nouvel émissaire avant un renouvellement plus long. Le dernier renouvellement a eu lieu en juillet pour trois mois, jusqu'au 31 octobre.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir dans le pays pétrolier plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011: l'un est basé à Tripoli (ouest) et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis début 2021, et un autre conduit depuis mars dernier par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est.
LE KHALIFA PERDU DE DAKAR
2024 pourrait être le terminus pour l'ex-maire dakarois. Si ça ne passe pas, l’héritier du socialisme pourrait définitivement mettre un terme à son rêve présidentiel. Surtout si quelqu’un comme Ousmane Sonko parvient à succéder à Macky Sall au pouvoir
Né en 1956, Khalifa Ababacar Sall aura 68 ans en 2024 et ça pourrait être sa dernière chance de réaliser son ambition présidentielle, si plus jeune que lui arrive à succéder au président de la République Macky Sall.
2024 pour Khalifa Ababacar Sall, ça pourrait être le terminus. Si ça ne passe pas, l’héritier du socialisme pourrait définitivement mettre un terme à son rêve présidentiel. Surtout si quelqu’un comme Ousmane Sonko arrive à succéder à Macky Sall au pouvoir. D’où les mille et une interrogations sur sa posture en direction de la prochaine élection présidentielle. Va-t-il être candidat comme il l’a déjà annoncé ? Va-t-il soutenir la candidature d’Ousmane Sonko, présenté comme le candidat le mieux placé de l’opposition ? A-t-il une botte secrète pour arriver à supplanter les favoris de l’opposition comme Sonko ? Autant de questions qui devraient hanter le leader de Taxawu Senegal sur la route de 2024.
Contrairement à Ousmane Sonko qui a très tôt coupé court à toutes les discussions en annonçant de manière solennelle et sans équivoque sa candidature pour 2024 et une tournée nationale, indépendamment des états d’âme de ses camarades de la coalition Yewwi Askan Wi, Khalifa Sall, lui, n’a toujours pas dévoilé sa stratégie pour engager la bataille de 2024. La seule chose qu’il a eu jusque-là à assumer, c’est qu’il sera candidat. Et c’était bien avant les élections locales, au cours d’une interview avec RFI et France 24, sur demande des journalistes. A la question de savoir s’il souhaite se présenter en 2024, il avait répondu : ‘’Inch’Allah ! Je serai candidat en 2024. Notre coalition, qui est la coalition de l’espoir, a décidé d’aller ensemble pour les élections locales ; elle a décidé d’aller ensemble pour les élections législatives ; mais pour la Présidentielle, c’est la pluralité qui est préconisée. Tous les candidats se battront et le mieux placé dans Yewwi aura le soutien de tout le monde au deuxième tour…’’
La question qui se pose est surtout de savoir quelles sont les chances de Khalifa de passer au second tour ? Sur la liste des potentiels vainqueurs pour 2024, l’ancien maire de Dakar est rarement, pour ne pas dire jamais, cité. En fait, entre 2017 et 2022, le socialiste a perdu beaucoup de terrain. Même la capitale qui lui semblait totalement acquise a basculé au profit de Barth qui reste officiellement son lieutenant et de Sonko qui est un allié et concurrent direct. Quelques chiffres qui illustrent la perte de contrôle de Dakar.
Aux élections législatives de 2017 auxquelles il était tête de liste nationale de la coalition Taxawu Senegal, certes il était en prison mais cela n’était pas la seule explication à la défaite de sa liste dans le département de Dakar, malgré le soutien de la quasi-totalité des leaders de l’opposition (Idrissa Seck était encore dans l’opposition et avait soutenu la liste de Taxawu). A la Présidentielle de 2019, malgré son soutien à Idrissa Seck, le patron de Rewmi n’avait pas gagné la capitale. Il avait perdu devant Macky Sall qui était arrivé largement en tête avec 212 355 voix soit 46,85 % des suffrages, loin derrière suivait le candidat de Khalifa Sall (Idrissa Seck : 115 612 soit 25,51 %). Déjà, Ousmane Sonko, qui faisait son baptême du feu avait fait une grande percée avec plus de 100 000 voix. Il n’avait ni le soutien de Barth ni celui de Khalifa.
Depuis, il a démontré que Dakar n’est plus le ‘’royaume’’ de Khalifa. Barthélemy Dias, qui semble l’avoir assez tôt compris, aura tout fait pour avoir son soutien pour les élections successives. Quand Khalifa était accusé d’hésiter entre Barth et Soham, Sonko avait pour sa part très tôt montré qu’il roulait pour l’actuel maire de Dakar. Récemment, à l’étape des candidatures pour les Législatives, quand Khalifa peinait à convaincre Barth de lâcher du lest pour se conformer à la parité, c’est Sonko qui est monté au créneau pour lui faire entendre raison. En des termes peu avenants, il intimait à un Barth méconnaissable : ‘’Je ne suis pas en train de te consulter parce que tu n’es pas un leader…’’ Et l’affaire fut réglée de l’avis même du président de Pastef/Les patriotes. Par-là, Ousmane Sonko avait prouvé qu’il avait non seulement pris à Khalifa des électeurs, mais aussi des lieutenants ambitieux, conscients qu’ils n’arriveraient pas à leurs fins sans le soutien du jeune leader politique.
Sans être assuré de s’imposer à Dakar, dépourvu d’ancrage solide à l’intérieur du pays, l’ancien maire de Dakar a peu de chance de s’imposer en 2024 sans le soutien d’Ousmane Sonko. À moins que ce dernier ne soit donc écarté de la course à cause de l’affaire Adji Sarr, M. Sall a peu de chance de s’imposer lors des prochaines échéances.
L’autre option qui s’offre à lui pour maximiser ses chances et qui ne surprendrait pas certains acteurs, c’est qu’il soit le cheval de Troie du président Macky Sall, dont le rêve supposé ou réel d’un troisième mandat pourrait s’envoler avec les dernières élections locales et législatives.
LA TELESCOPIE DES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE
L’Ong Partners west Africa a organisé hier à Dakar un atelier de partage des résultats de recherche portant sur les Violences basées sur le genre (Vbg). Il ressort de cette analyse que plusieurs facteurs motivent ces violences
L’Ong Partners west Africa a organisé hier à Dakar un atelier de partage des résultats de recherche portant sur les Violences basées sur le genre (Vbg). Il ressort de cette analyse que plusieurs facteurs motivent ces violences, il s’agit du problème de l’accueil, de l’orientation, des ressources humaines aptes entre autres.
Le thème de l’atelier portait sur : « promouvoir une police centrée sur les survivants des Vbg en Afrique de l’ouest ». Cette volonté découle du fait selon le professeur Adjaratou Wakha Aidara que le secteur de la justice mais aussi le secteur de la sécurité a un rôle majeur à jouer dans la prévention. Mais également dans la lutte contre toute forme de violence à l’égard des femmes, des enfants mais aussi de beaucoup de personnes. Parce que les données des Nations Unies ont montré que les violences faites aux femmes et aux enfants ont couté 1500 milliards à travers le monde. Egalement seules 40% des victimes de ces violences vont vers les services dédiés à savoir les services de la police et les services sociaux. Et parmi ces 40% qui se signalent à leurs cousins ou proches 1 sur 10 cas c’est-à-dire moins de 15% en général, vont vers le secteur de la police.
La directrice de l’Ong Patners Afrique au Sénégal estime sous ce rapport que « ce qui est vraiment alarmant. Puisque normalement, la police devrait être l’un des premiers lieux mais également les organisations de la société civile, les services sociaux qui sont dédiés. Donc malgré le travail abattu par les organisations de la société civile, les lois et les dispositions prises par les Etats mais aussi les institutions régionales, il y a un vrai gap. Plus de 60% au fond, n’arrivent pas à être identifier à cause de la victimisation, de la stigmatisation mais aussi par peur d’aller vers ces structures pour diverses régions ».
SEPTEMBRE MANDINGUE, L'IMPLICATION DE MINISTERE DE LA JEUNESSE SOLLICITÉE
Le coordonnateur du centre conseil pour adolescents (CCC) de Mbour, Mbacké Diouf, invite le ministère de la Jeunesse à s’impliquer dans l’organisation du ‘’Septembre mandingue’’, une manifestation qui, selon lui, mobilise beaucoup de jeunes
Le coordonnateur du centre conseil pour adolescents (CCC) de Mbour, Mbacké Diouf, invite le ministère de la Jeunesse à s’impliquer dans l’organisation du ‘’Septembre mandingue’’, une manifestation qui, selon lui, mobilise beaucoup de jeunes qu’il faut encadrer.
Le "Septembre mandingue’’ mobilise plus de jeunes que d’adultes’’, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS, rappelant que compte tenu de cet état de fait, sa position a toujours été de dire que ‘’le ministère de la Jeunesse devait s’impliquer’’ dans l’organisation de cet évènement,.
La communauté mandingue, qui organisait durant chaque mois de septembre des circoncisions et la sortie du Kankourang (génie protecteur), a choisi désormais de célébrer ses traditions, à travers le ‘’septembre mandingue’’.
Un évènement pendant lequel une série d’activités sont déroulées, justifiant ainsi la nécessité d’un encadrement des jeunes s’impose.
‘’Il y a les nuits blanches, le suivi des kankourang tout le week-end. Il y a aussi l’occupation des plages. Ce sont des activités à encadrer, pour éviter que cela soit des moments de vulnérabilité pour les jeunes’’, a-t-il fait valoir.
Il a précisé que c’est dans ce sens que le CCA, partenaire de cet évènement culturel, a décidé d’appuyer la collectivité mandingue, à travers le projet ‘’Santé de la reproduction des adolescents et jeunes du Sénégal’’ (Sansas).
Cet appui va consister en l’organisation d’activités d’information et de prévention, et la distribution de préservatifs.
Mbacké Diouf dit avoir adopté une stratégie d’anticipation pour éviter des ruptures dans la distribution des préservatifs durant les grandes vacances.
Il rappelle qu’avant l’avènement de ce nouveau concept, sa structure avait lancé une campagne dite zéro grossesse liée aux grandes vacances scolaires.
Il a révélé que grâce aux différents programmes déroulés dans le département de Mbour, il a été noté une baisse considérable des cas de grossesses chez les jeunes filles, en comparaison avec la situation qui prévalait il y a une décennie.