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15 juin 2025
L’ÉVACUATION DES EAUX DE PLUIES TARDE DANS CERTAINS SITES À CAUSE DE LA NAPPE PHRÉATIQUE
Le ministre de l’intérieur, Antoine Félix Diome et son collègue Serigne Mbaye Thiam, ont fait face à la presse, ce vendredi 02 septembre, pour faire un tour d’horizon de la mise en œuvre du Plan national d’organisation des secours (ORSEC)
Le ministre de l’intérieur, Antoine Félix Diome et son collègue Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’eau et de l’assainissement, ont fait face à la presse, ce vendredi 02 septembre, pour faire un tour d’horizon de la mise en œuvre du Plan national d’organisation des secours (ORSEC) après son déclenchement le 05 août 2022. « Dans beaucoup de pays du monde les pluies ont été exceptionnelles, provoquant de graves inondations mais aussi beaucoup de dégâts matériels et des pertes en vies humaines.
Chez nous, il faut dire que l’État du Sénégal a pris les devants pour faire face aux inondations en multipliant la construction d’ouvrages d’assainissement, mais aussi en pré-positionnant des unités de sapeurs-pompiers avec du matériel de pompage (motopompes et électropompes) dans les zones réputées endémiques », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « c’est ainsi que, depuis le début de l’hivernage les équipes sont à pied d’œuvre pour une évacuation rapide des eaux.
Le Plan ORSEC quant à lui, est venu renforcer le dispositif en place, en mutualisant tous les moyens de l’État à travers ses différents services concernés. Ainsi, depuis le début des opérations, les Sapeurs-pompiers sont intervenus sur 194 sites, dont les 73 sont effectivement libérés à ce jour et les 121 en cours de traitement. Sachant que, plusieurs sites libérés sont souvent ré-envahis par les eaux du fait de nouvelles pluies ou de la remontée de la nappe phréatique ».
Selon toujours le ministre de l’intérieur, l’ONAS a de son côté pompé un volume total de 447.734 m3 d’eau par le biais de ses 75 stations de pompage d’eaux pluviales. 4.572 sites ont pu être désinfectés et désinsectisés par le Service national d’hygiène, qui a aussi effectué 642 visites à domiciles et distribué 675 kits d’hygiène aux familles et personnes sinistrées. Le Fonds de solidarité national quant à lui a appuyé 348 ménages sinistrées à travers des kits de solidarité composés de riz, d’huile, de sucre, de savon, de ciment, de fer et de tôle en zinc.
Il faut dire que beaucoup d’hydro-cureurs et de motopompes sont mis à la disposition des autorités territoriales et même souvent directement à la disposition des populations sinistrées, pour une évacuation rapide des eaux. Mais, l’évacuation des eaux de pluies tarde dans certains sites. Antoine Félix Diome relève que « les sites libérés sont réenvahis par les eaux du fait de nouvelles pluies ou de la remontée de la nappe phréatique ». Pour cette année, il faut noter par ailleurs, beaucoup d’efforts qui ont aussi été fait dans le cadre de la communication avec les populations.
Il s’agit tout d’abord du bulletin météorologique journalier que la cellule de communication du Plan ORSEC met à disposition de nos concitoyens, dans un langage accessible au grand public et avec des conseils pratiques sur la conduite à tenir relativement à l’occurrence des pluies et à leur intensité. Des alertes sont aussi partagées en cas de pluies intenses, afin de donner des informations utiles aux automobilistes pour qu’ils puissent éviter les désagréments liés aux longues files d’attente dans les embouteillages, à cause de la présence d’eau sur la chaussée.
Antoine Diome a soutenu qu’il s’agit aussi des communiqués quotidiens qui sont partagés à large échelle depuis quelques jours, pour informer nos concitoyens sur la mise en œuvre du plan ORSEC et des résultats obtenus, mais aussi et surtout pour sensibiliser les populations sur les bons comportements à adopter en cas d’inondations.
LE PARCOURS FULGURANT DE MAMADOU BADIO CAMARA
La voie était toute tracée. Mamadou Badio Camara, magistrat, est le nouveau président du Conseil constitutionnel poste auquel il était d’ailleurs pressenti. Il a été nommé par décret présidentiel hier 1er septembre, remplaçant Pape Oumar Sakho
La voie était toute tracée. Mamadou Badio Camara, magistrat, est le nouveau président du Conseil constitutionnel poste auquel il était d’ailleurs pressenti. Il a été nommé par décret présidentiel hier 1er septembre, remplaçant Pape Oumar Sakho, nommé en 2016 et dont le mandat est arrivé à terme depuis le 11 août dernier.
Le parcours professionnel impressionnant d’un parquetier de carrière
Une nomination qui sanctionne une longue carrière de parquetier. Il capitalise plus de quarante ans d’expérience, jalonné par un parcours professionnel impressionnant.
Diplômé de l’École nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), section Magistrature, faisant partie de la 2e promotion, le Sage a occupé de 1977 à 1991, des fonctions dans les tribunaux de grande instance en tant que Substitut du procureur, premier substitut au parquet de Dakar, de 1977 à 1984, puis Procureur de la République à Kaolack puis à Ziguinchor, à partir de 1984. De 1991 à 1993, il a été à la Cour d’appel de Dakar comme Substitut général.
De 1993 à 1998, il a été Procureur-adjoint à Dakar. Avant d’être nommé conseiller puis secrétaire général, à la Cour de cassation jusqu’en 2008. Année à laquelle, il a été nommé à la Cour suprême
D’abord comme Secrétaire général et président de chambre (2008 à 2013), puis Procureur général (août 2013) et enfin Premier président, en avril 2015.
Mamadou Badio Camara, ancien expert des Nations-Unies, membre de la commission d’enquête sur la situation des prisonniers politiques au Burundi (Bujumbura, 1999-2000), est également ancien expert de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) pour des missions d’appui à la justice pénale en Haïti (2007 et 2008), ancien vice-président du Comité des Nations-Unies contre les disparitions forcées (Genève, 2011-2015) et Vice-président de l’AHJUCAF.
« L’indéboulonnable »
Il a été jugé partial par des opposants dont Karim Wade qui l’accusait dans une lettre qu’il a adressée en 2018 d’être « au cœur du dispositif mis en place par Macky Sall pour instrumentaliser la justice contre ses opposants politiques ».
En mai 2020, des magistrats réclamaient le départ de « l’indéboulonnable » premier président de la Cour suprême, l’envoyant à la retraite à 68 ans.
Aujourd’hui, en tant que président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara devra trancher le débat sur la tentation du 3e mandat prêtée au président en exercice depuis 2012, réélu en 2019, Macky Sall. Pour l’heure, le chef de l’État sénégalais continue de laisser planer le doute. Mais, le dernier mot appartient aux sept Sages, comme en 2012, la jurisprudence rendue en faveur de l’ancien président Abdoulaye Wade.
COURSE OUVERTE POUR LES ÉLECTIONS DE MI-MANDAT
Inflation, dettes estudiantines, démêlées judiciaires de Trump... Les thèmes de campagne ne manquent pas à deux mois d'un scrutin pour lequel Démocrates et Républicains affutent leurs armes. Analyse de René Lake, Marilyn Sephocle et Jean-François Seznec
À deux mois des élections de mi-mandat, c'est l'effervescence aux États-Unis. Entre la perquisition inédite au domicile de l'ex-président Trump et l’effacement d’une partie de la dette estudiantine, en passant par l’inflation, les sujets opposant démocrates et républicains ne manquent pas. Ceci alors que le président Biden a connu un léger rebond dans les sondages.
Mais cela suffira-t-il aux démocrates pour garder le contrôle du Congrès en novembre alors que les républicains continuent de croire que le niveau élevé de l’inflation jouera en leur faveur ?
René Lake, Marilyn Sephocle et Jean-François Seznec sont les invités de l'émission Washngton Forum sur VOA.
MAMADOU BADIO CAMARA, NOUVEAU PRÉSIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Issu de la promotion de 1977 de l’Enam, le nouveau patron du Conseil constitutionnel a intégré la justice avant la trentaine. Il a occupé de novembre 2008 à juillet 2013, les fonctions de président de la chambre criminelle de la Cour suprême
Le Conseil constitutionnel a un nouveau président. Il s’agit du magistrat Mamadou Badio Camara, qui remplace à ce poste, Papa Oumar Sakho, dont le mandat est arrivé à terme, depuis quelques semaines.
Par décret n°2022-1573 signé, ce jeudi 1er septembre 2022, le président de la République, Macky Sall, a nommé Mamadou Badio Camara, président du conseil constitutionnel. Il remplace à ce poste papa Oumar Sakho, dont le mandat est arrivé à terme depuis le 11 août dernier.
Selon toujours le communiqué signé du Ministre-secrétaire général de la présidence de la République, Oumar samba Ba, la haute juridiction a un nouveau membre. Il s’agit de maitre Awa Dièye, avocate à la Cour, qui est également nommée par le chef de l’Etat.
Homme du sérail
Issu de la promotion de 1977 de l’Ecole nationale d’ administration et de magistrature (Enam), le nouveau patron du Conseil constitutionnel a intégré la justice avant la trentaine. Il a occupé de novembre 2008 à juillet 2013, les fonctions de Président de la chambre criminelle de la Cour suprême, (cumulativement avec les fonctions de Secrétaire général de la Cour suprême du Sénégal). Mais, il est passé à la Cour de cassation où il occupait, de février 2004 à novembre 2008, le poste de Secrétaire général. En 1993, il était le Procureur-adjoint au tribunal régional hors classe de Dakar. Mais déjà en 1977, il est nommé Substitut du Procureur à Dakar. Mamadou Badio Camara a été nommé Chargé de mission de l’Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F): mission d’audit organisationnel de la Cour de cassation d’Haïti (Port-au-Prince, juin 2007) et mission d’appui à la justice pénale (Port-au-Prince, juin 2008). Il est aussi élu membre du comité des Nations-Unies sur les disparitions forcées, le 31 mai 2011.
MAÇONS ET CLIENTS DOS AU MUR SUR LE MARCHÉ DU CIMENT
Une tension sur le marché du ciment est constatée depuis quelques mois. Ainsi, le produit est devenu rare et cher. Une situation qui porte préjudice aux clients partagés entre les retards des travaux et les spéculations
Une tension sur le marché du ciment est constatée depuis quelques mois. Ainsi, le produit est devenu rare et cher. Une situation qui porte préjudice aux clients partagés entre les retards des travaux et les spéculations, puisque certains commerçants vendent la tonne entre 72 000 et 75 000 FCfa.
Le contexte international n’épargne aucun pays. Au Sénégal, l’une des répercussions, c’est la cherté des denrées alimentaires. Mais pas que ça, le marché de la construction est également affectée avec la hausse du prix du ciment. Mais plus que le renchérissement (somme toute modeste), c’est la rareté du produit qui inquiète Ousmane Faye. En cette matinée du samedi, sa quincaillerie, logée à quelques encablures de la passerelle de Poste Thiaroye, expose plusieurs matériaux de construction. Le fer, des pots de peinture, des caisses de carreaux sont soigneusement rangés dans un coin. L’un des produits les plus demandés par les clients, le ciment, est absent de son commerce. Pourtant, il a fait des commandes. « J’espère recevoir 30 tonnes au plus tard mardi. La situation n’est pas nouvelle. Depuis six mois, on s’approvisionne difficilement. Les cimentiers ne produisent pas assez à cause de la cherté des intrants », renseigne-t-il, assis à côté des motopompes. Cette situation est lourde de dommages pour quelqu’un qui a une clientèle fixe. « J’ai reçu des dizaines de commandes et reçu l’argent. Malheureusement je peine à leur fournir le produit », regrette-t-il. À quelques mètres de lui, Abdoul Sall tient sa quincaillerie. « La situation est inédite et complexe », se plaint-il d’entrée, lui qui évolue dans le secteur depuis plus de vingt ans. D’ailleurs, il ne lui reste que 4 tonnes qui sont déjà vendues. « Le produit est devenu rare et cher », dit-il. Il vend la tonne à 72 000 FCfa, transport inclus. À Guinaw rails, non loin du pont de Thiaroye, femmes et hommes s’activent autour du commerce de légumes. Pendant ce temps, au fond de sa quincaillerie, Ibrahima fait une facture pour un de ses clients. Ce lundi matin, il dispose d’un stock de plus de dix de tonnes dans son dépôt. « Le produit est stocké à l’intérieur », avertit-il. Mieux loti que les autres, il déplore malgré tout la cherté du produit. Il renseigne que la tonne est passée de 60 000 à presque 75 000 FCfa. Une situation « problématique » qu’il justifie par la hausse du prix du transport. « Nous sommes obligés de nous aligner sur le prix usine et de répercuter le coût du transport », souligne-t-il vêtu d’un boubou marron.
Clients dans le désarroi, chantiers retardés
À l’image de Pape Niang que nous avons trouvé en train de réfectionner sa maison au quartier Lansar, les clients subissent une double peine. Aujourd’hui, souligne-t-il, la rareté du ciment est à l’origine du retard constaté dans ses travaux. « Un jour, j’ai marché de Lansar à Fass Mbao car j’avais besoin en urgence de 2 tonnes de ciment. Malheureusement, je suis rentré bredouille », se rappelle-t-il. Ensuite, il lui a fallu attendre deux semaines avant de pouvoir s’approvisionner. Quelques mois après, un autre élément est venu s’ajouter à sa souffrance. C’est l’augmentation du prix. « Les commerçants spéculent. C’est anormal que le prix de la tonne de ciment passe de 65 000 à presque 75 000 FCfa en quelques mois. Notre pouvoir d’achat est réduit et les chantiers sont ralentis », souligne M. Niang. Ameth Sall, lui, a vu son projet stagner. Il s’est engagé, il y a peu de temps, dans la fabrication et la vente de briques. L’envol de son entreprise semble plombé par la cherté du ciment. Et il attend patiemment une éventuelle baisse. « Impossible d’acheter la tonne de ciment à 72 000 ou 75 000 Fcfa et de vendre la brique à 250 ou 275 FCfa. Actuellement, les commerçants spéculent. Ainsi, nous sommes lésés, nos projets sont retardés », déplore Ameth. Devant un chantier, Ndiaga Niang aide des jeunes à décharger du sable marin. Cette charge est destinée au crépissement d’une façade. Le maçon, riche de plus d’une dizaine d’années d’activité, a subi les impacts de la rareté du ciment car, parfois, il est obligé d’attendre longtemps avant de trouver le produit. « Nous sommes obligés d’attendre des jours. Ce qui ralentit nos travaux », s’inquiète Ndiaga, lui aussi pointant le renchérissement du produit.
L'ADEPME LANCE AGORA
C'est une ressource de service public mondial qui facilitera les connexions entre les entrepreneurs des économies émergentes, frontalières, et en développement avec des partenaires potentiels - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) daté du 1er septembre 2022, relatif au lancement mercredi 31 août, de la plateforme investisseurs-PME dénommée AGORA.
"L’ADEPME, partenaire principal au Sénégal, lance AGORA, la plateforme Investisseurs-PME développée par United Nations Capital Fund (Nations-Unies, New-York) et promue dans trois pays-pilotes africains.
Ce mercredi 31 août 2022, l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) a organisé un talk de lancement de la plateforme Investisseurs-PME, dénommé AGORA, développée par le United Nations Capital Development Fund (Nations Unies, New-York). Agora est consultable au lien suivant, dans des dizaines de langues, dont le français : https://agora-sme.org.
Ce dernier jour du mois d’août 2022, AGORA était lancé dans trois pays-pilotes africains, en attendant son déploiement mondial : le Sénégal, l'Ouganda et Sao Tomé et Principe. Ce talk de lancement dakarois, tenu en ligne, et cornaqué par Idrissa Diabira, Directeur Général de l’ADEPME, aux côtés de son top management dont Dr Soyibou Ndao, Directeur du Risque et de l’Intermédiation, a vu la participation actives de plusieurs PME sénégalaises invitées : Geobat Sarl, Afrique Merveilles, Afrique Communication, Dadch & Co, Suqalisunumbaay, Ma Féminité, etc. Il s’agit là, pour la plupart, de PME clientes de l’ADEPME, qui ont eu à bénéficier de son accompagnement et de son encadrement, dans le cadre de programmes précédents. Des staffs de l’UNCDF, y compris son top management, en la personne de Xavier Michon, Directeur Exécutif Adjoint, ont pris part au talk, de même que notre compatriote Serigne Moustapha Sène, du Ministère de l’Economie, de la Coopération et du Plan du Sénégal, actuellement en détachement auprès de l’UNCDF. La GIZ (coopération allemande), partenaire de l’ADEPME dans la mise en œuvre de la plateforme pour l’accès au financement des PME du COMPACT WITH AFRICA a également été représentée. Débutée à 11h, la rencontre digitale a été riche de présentations et de débats, durant deux tours d’horloge.
AGORA est une ressource de service public mondial qui facilitera les connexions entre les entrepreneurs des économies émergentes, frontalières, et en développement avec des partenaires potentiels, y compris des investisseurs, qui peuvent fournir des connaissances essentielles, un soutien technique et des capitaux pour favoriser les opportunités de croissance.
AGORA a l'intention de fournir aux gestionnaires d'investissement une recherche de prospects innovante, une flexibilité de sélection, une connexion directe avec les mandants et une éventuelle collaboration avec des co-investisseurs. De même, les demandeurs de capitaux auront accès à des fonctionnalités similaires pour se connecter avec les apporteurs de capitaux, et pourront se faire connaître auprès des investisseurs, des entreprises de leur écosystème, et d'autres partenaires. Cela donnera aux entrepreneurs des économies émergentes, frontalières, et en développement une visibilité auprès des investisseurs du monde entier, facilitant ainsi l'accès au financement local, régional et mondial non traditionnel.
AGORA utilise les informations fournies par les entreprises participantes au moyen d'un questionnaire structuré et à choix multiples afin d’établir la qualification de l'entreprise à l'aide d'un algorithme propriétaire appelé EQUAL (Enterprise Qualification Algorithm) en utilisant les points de données fondamentaux, techniques et de marché. En cours de déploiement progressif, Agora espère devenir une étape importante dans la mise en relation des entreprises avec des partenaires et de nouveaux pools de financement cherchant à investir dans les économies émergentes, frontalières, et en développement.
Pendant le talk de lancement, il a été souligné qu’AGORA est une première mondiale. Les plateformes similaires qui existent, ont été notées dans deux pays du monde, mais elles restent nationales et sont commerciales.
Pour ce qui est des questions opérationnelles, l’UNCDF a informé que les investisseurs doivent répondre à seize questions pour être présents sur la plateforme et indiquer notamment les secteurs économiques et les aires géographiques dans lesquelles ils souhaitent intervenir. Il faut noter que l'UNCDF n’a pas transféré de capital, ni de fonds dans la plateforme Agora : c’est une ressource de mise en relation investisseurs – PME.
Pour les entreprises appelées à s’inscrire sur la plateforme, 140 questions sous 7 chapitres sont prévues, avec des réponses pré-identifiées qui sont libellées de façon à refléter la réalité des PME, sur 90% des questions. Quelques données financières sont demandées aux PME candidates.
Durant la session de lancement, Xavier Michon a indiqué que l’UNCDF est à disposition pour tenir des séances techniques de travail d'une heure afin d’accompagner les dirigeants de PME à répondre aux questions pour s’inscrire sur la plateforme AGORA.
Idrissa Diabira a déclaré : ‘‘La nature de l'accompagnement est l’un des principaux défis, dans l'accès au financement. Ce que la BCEO a institutionnalisé, c'est le rôle primordial des SAE (Structures d’Accompagnement et d'Encadrement) pour aider dans l’éligibilité des PME au financement car c'est un point très critique. Donc, l’accompagnement est partie intégrante du processus. Le Sénégal, sous l’égide du Chef de l’Etat Macky Sall, en fait une sur-priorité pour que l’économie puisse prochainement être portée par le secteur privé. L'enjeu de la plateforme AGORA et son grand intérêt, c’est que nous avons un ensemble d'acteurs financiers internationaux intéressés par des PME africaines et sénégalaises en particulier.
A sa suite, Xavier Michon de l’UNCDF a remercié l’ADEPME, partenaire principal d’AGORA au Sénégal et a salué la participation des PME sénégalaises présentes à ce talk de lancement. Il a déclaré : ‘‘Jouez avec le système, mettez la main à la pâte ! Nous avons développé AGORA de la manière la plus intuitive. Vous pouvez compléter votre profil à 90% et le finir sur deux jours. Si vous avez un dilemme sur une question et voulez une réponse, envoyez-nous un mail à travers l'ADEPME. N'hésitez pas non plus à nous donner votre feedback, ce produit est nouveau : on le lance mais nous pensons déjà à la version 2. C'est un honneur de le faire avec vous et je suis convaincu que nous irons loin ensemble’’.
Au total, l’enjeu de ce lancement était surtout de faire de la pédagogie, en direction des PME. Car le financement requiert de l'accompagnement : pour mieux se connaitre, pour aussi mieux adapter ses besoins aux types de financements.
AGORA est un outil supplémentaire qui apporte une vraie valeur ajoutée dans la typologie de financements, pour mieux se connaître entre investisseurs et PME. La capacitation pour accéder au financement est fondamentale. L’ADEPME a promis de donner rendez-vous de manière plus pédagogique, pour qu'un groupe-pilote de PME puisse rapidement créer un profil adapté à ce qu'ils sont, sur AGORA.
Pour finir, les participants se sont accordés sur la conclusion que des outils comme ceux de l'UNCDF peuvent contribuer à rehausser le crédit, à améliorer la capacité de financement des PME et à faciliter les évolutions nécessaires à faire en direction des financeurs pour arriver à des relations productives pour les PME. Dans quelques mois, une enquête sera menée pour mesurer l’adoption de cette plateforme AGORA et le taux de satisfaction de ses utilisateurs. L’UNCDF et l’ADEPME ont conjointement insisté sur le fait que l‘appropriation nationale et participation seront les seules clés de succès, pour cette initiative innovante de mise en relation pour l’accès au financement par les PME.
L’ADEPME a été classée 1ère SAE dans la CEDEAO, 3ème en Afrique et 18ème sur 64 dans le monde en 2019 par ITC agence sous la tutelle conjointe de l’ONU et de l’OMC. Elle a aussi obtenu les certifications ISO 9001 et 27001 en 2021 sur le périmètre « Unité de scoring: évaluation, suivi-réévaluation des entreprises »."
NOUS DEVONS TRAVAILLER ENSEMBLE À LA CRÉATION D'UNE GÉOPOLITIQUE AFRICAINE
Fondateur du think tank Afrikajom Center, Alioune Tine tire, pour le Sénégal et pour l’Afrique, les leçons des législatives historiques du 31 juillet dernier
Le Point Afrique |
Malick Diawara et Karo Diagne-Ndaw |
Publication 02/09/2022
Alors que dans le sillon du reflux de la démocratie sur le continent, d'aucuns craignaient une déflagration autour des élections législatives du 31 juillet 2022 au Sénégal, il y a bien eu une déflagration mais pas celle redoutée, qui aurait consisté dans une crise postélectorale comme l'Afrique en a connu sous plusieurs de ses cieux, en Côte d'Ivoire, au Kenya, en Ouganda, au Zimbabwe, et la liste n'est pas exhaustive. La déflagration que s'est offerte le Sénégal s'est cristallisée autour de l'échec pour la coalition soutenant le président Macky Sall, Benno Bokk Yaakar, à obtenir, seule, la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Et dire qu'en face d'elle, la liste de la principale coalition de l'opposition, Yewwi Askan Wi, a dû, pour cause de rejet de sa liste de titulaires par le Conseil constitutionnel, aller à la bataille avec sa liste de suppléants. En effet, sur les 165 députés de la 14e législature qui vont être installés à l'Assemblée nationale le 12 septembre prochain, pas moins de 82 se réclament de l'opposition, autour de la coalition Yewwi Askan Wi, dont Ousmane Sonko et Khalifa Sall sont les figures tutélaires, de celle de Wallu Sénégal, dont le leader est l'ex-président Abdoulaye Wade, désormais doyen de l'hémicycle parlementaire, de celle de l'Alternative pour une Assemblée de rupture, avec Thierno Alassane Sall, et, enfin, de celle dénommée Les Serviteurs-MPR, représentée par Pape Djibril Fall. Désormais ralliée par Pape Diop, ex-président du Sénat et de l'Assemblée nationale, ex-maire de Dakar et tête de liste de la coalition Bokk Gis Gis, la coalition Benno Bok Yaakar peut compter sur 83 députés, soit la majorité absolue pour faire passer ses mesures.
Pour décrypter toutes les implications de la configuration de cette nouvelle Assemblée, Alioune Tine, expert indépendant des Nations unies sur les droits humains, ex-président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho) et du Comité sénégalais des droits de l'homme, ancien directeur régional d'Amnesty International et fondateur du think tank Afrikajom Center, s'est confié au Point Afrique.
Le Point Afrique : Le Sénégal vient de vivre une séquence électorale inédite, où le camp présidentiel a été envoyé dans les cordes. D'abord aux municipales, ensuite aux législatives. Comment expliquez-vous ce reflux des partisans du président Macky Sall et surtout cette poussée des oppositions ?
Alioune Tine :C'est une bonne question dans la mesure où le président Macky Sall a fait beaucoup de réalisations dans le domaine des infrastructures, surtout dans la capitale à Dakar, où les huit sièges de députés ont été raflés par l'opposition, il a également fait des réalisations concrètes à l'intérieur du pays. Alors qu'est-ce qui n'a pas marché ? Je pense que d'abord, c'est l'usure d'un pouvoir présidentiel quasi absolu, très solitaire pendant pratiquement une dizaine d'années. Ensuite, c'est l'incertitude et la quasi-obsession sur la question du troisième mandat.
L'impression qu'il donne d'être un président autoritaire au regard des arrestations, des détentions d'opposants ou de membres de la société civile et l'impunité de ses proches collaborateurs et des forces de l'ordre soupçonnés d'avoir commis des violences sur des manifestants. Je pense également que la plupart des « transhumants » qui l'ont rejoint n'ont pas été d'une très grande utilité s'ils n'ont pas eu d'ailleurs un effet tout à fait négatif sur son image et sur la campagne. Aussi, l'image de la Justice, du Parlement dans ces temps de défis n'est pas des plus reluisantes.
Qu'est-ce que cette courte majorité obtenue après le ralliement de Pape Diop de la coalition Bokk Gis Gis va impliquer pour le fonctionnement des institutions ?
Le ralliement de Pape Diop ne change rien à la chose. Aujourd'hui après un vote des Sénégalais, l'opposition et la majorité sont pratiquement à égalité dans l'Assemblée nationale, c'est unique dans l'histoire politique du Sénégal depuis les indépendances. Et cette situation arrive au moment où nous avons partout l'effondrement des démocraties dans certains pays d'Afrique de l'Ouest, voire des transitions politiques dirigées par des militaires, après des coups d'État.
VIOLENT CAMBRIOLAGE AU DOMICILE DE PIERRE-EMERICK AUBAMEYANG
L’ex-international gabonais a subi la loi des brigands à son domicile espagnol, dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 août 2022. Conséquence : une blessure à la mâchoire et des objets volés
Grosse frayeur pour Pierre-Emerick Aubameyang après la large victoire de son équipe du FC Barcelone contre le Real Valladolid (4-0), dimanche, 28 août 2022, dans le cadre de la troisième journée de la Liga. Resté sur le banc tout le long du match, le Gabonais a en effet reçu quelques heures plus tard, la visite de cambrioleurs à sa résidence située à Castelldefels, une ville de la province catalane.
Selon la presse espagnole, au moins quatre individus ont pénétré dans la maison vers une heure du matin, armés de fusils et de barres de fer. Ils ont menacé le joueur, son épouse, ses enfants et une autre personne identifiée par le quotidien El Pais comme Babanzila Meshak, jeune footballeur gabonais évoluant en seconde division.
Blessure à la mâchoire et affaires dérobées
Les agresseurs sont repartis avec des objets dérobés dans le coffre-fort d’Aubameyang. Leur valeur n’a pas été communiquée. On ignore également les conditions dans lesquelles l’attaquant du Barça s’est cassé la mâchoire lors de l’incident, ainsi qu’il l’a lui-même déclaré sur Twitter.
"Des individus ont fait irruption chez moi, menaçant ma famille, juste pour voler quelques affaires. Ils m’ont blessé à la mâchoire, mais je vais me rétablir très vite. Ce sentiment d’insécurité dans notre propre demeure est difficile à comprendre", a-t-il notamment écrit sur le réseau social.
C’est en effet la deuxième fois en quelques mois que des voleurs s’en prennent à l’ancien capitaine des Panthères du Gabon depuis son transfert in extremis au FC Barcelone en provenance d’Arsenal, fin janvier 2022. À en croire les médias espagnols, il n’était pas présent chez lui lors du premier cambriolage.
Forfait pour quelques matchs
L’enquête confiée à la police se poursuit afin de retrouver les auteurs du forfait. La blessure à la mâchoire de Pierre-Emerick Aubameyang devrait l’éloigner des terrains durant quelques matchs.
Les footballeurs font régulièrement l’objet de vols. Cette situation suscite des interrogations sur l’efficacité des mesures de sécurité déployées à grands frais par les joueurs en relation directe avec leur club. Plusieurs coéquipiers ou ex-coéquipiers d’Aubameyang au Barça tels que Gerard Piqué, Jordi Alba, Samuel Umtiti, Ansu Fati ont, eux aussi, été victimes de cambriolages ces dernières années.
SACS CONFECTIONNES PAR LES ARTISANS LOCAUX, SIMON KOUKA PRONE LA PREFERENCE NATIONALE
Faire la promotion du consommer local, c’est l’objectif de la campagne lancée, mardi dernier, par l’artiste Simon Kouka. «Jangi jee saaku fi» est un volet du concept «Solo fi» (s’habiller local) que l’artiste mène depuis deux ans.
Faire la promotion du consommer local, c’est l’objectif de la campagne lancée, mardi dernier, par l’artiste Simon Kouka. «Jangi jee saaku fi» est un volet du concept «Solo fi» (s’habiller local) que l’artiste mène depuis deux ans. L’objectif étant d’inciter les Sénégalais à acheter les sacs d’écolier confectionnés par les artisans locaux.
Depuis quelques années, il est devenu le porte étendard du «Made in Sénégal». Le rappeur Simon Kouka a lancé, en début de semaine, une campagne na¬tionale pour inciter les Sé¬négalais à se tourner vers les sacs d’écolier confectionnés par les artisans locaux. «Jangi jee saaku fi», le nom de la campagne, renvoie à une autre qui, elle, s’intitule «Solo fi».
Ces deux concepts ont cela de commun qu’ils appellent à la consommation locale et à tendre la main aux artisans locaux. «Cette campagne «Jangi jee saaku fi» (Aller à l’école avec des sacs confectionnés par nos artisans) est un volet du concept «Solo fi» (S’habiller local) que je développe depuis 2 ans. Il s’agit d’inciter les parents d’élèves à acheter des sacs made in Sénégal, plutôt que des sacs importés», explique-t-il. Entouré d’artisans venus des régions du Sénégal, Simon a lancé un cri du cœur : «Comme vous le voyez autour de moi, il y a des artisans venus de partout qui confectionnent des sacs difficilement et qui veulent dire aux Sénégalais qu’ils sont capables de produire des sacs de qualité, des sacs solides, avec lesquels leurs enfants pourraient aller à l’école.»
Pour cette année, le message est clair. «Je ne peux pas comprendre qu’on ait des frères et sœurs sénégalais qui confectionnent des sacs, qu’on les laisse ici pour aller acheter ailleurs des sacs qui ne sont pas de qualité et qu’on doit remplacer plusieurs fois dans l’année», s’insurge le chanteur et activiste. Selon Simon, en achetant des sacs confectionnés par des artisans locaux, les Sénégalais participeront à booster l’économie nationale. «Acheter chez les artisans locaux, c’est booster l’économie locale et c’est le Sénégal qui gagne parce que cet artisan paie ses charges avec ce qu’il gagne et il paie aussi la scolarité de ses enfants.»
Simon appelle ainsi les autorités à montrer l’exemple et à participer à installer ce réflexe de la Préférence nationale pour tout ce qui est habillement ou maroquinerie. «Nous avons fait le tour du Sénégal pour voir les artisans et nous voulons installer ce reflexe chez les Sénégalais, d’aller vers les artisans locaux quand ils ont besoin de sacs, de vêtements, etc. La campagne a été lancée aujourd’hui (mardi 30 aout). Que chacun s’intéresse à l’artisan qui travaille à côté de lui», lance comme un leitmotiv l’activiste. Saliou Baldé est un maître maroquinier venu de Tam¬bacounda. Formé en Italie, il donne l’assurance que les produits confectionnés au Sénégal sont de qualité.
En attendant, les sacs locaux déjà confectionnés par ces artisans ont été exposés. Et selon Simon, il est possible de se les procurer très facilement. En effet, en relation avec la Ville de Dakar, des boutiques-conteneurs vont être installées dans certains quartiers de la capitale. Des boutiques destinées à vendre du Made in Sénégal uniquement.
LE SENEGAL VEUT DES EXPERTS PETRO-GAZIERS BIEN FORMÉS
Le président de la République prône la formation des ressources humaines qualifiées à tous les niveaux, afin de maîtriser le savoir et le savoir-faire dans ce domaine si complexe des hydrocarbures
Khady SONKO et Dialigué FAYE |
Publication 02/09/2022
L’Afrique regorge de ressources naturelles dans son sol et sous les fonds sous-marins africains. Ce qui devrait assurer la souveraineté énergétique du continent dans la rentabilité. Selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie, évoqué par le chef de l’Etat, même si l’Afrique exploitait toutes les découvertes gazières, estimées à plus de 5000 milliards de mètres cube sur 30 ans, le cumul de toutes ces émissions représenterait à peine 3,5% des émissions de Co2. Ce qui est d’ailleurs une thèse maximaliste, d’après le président de la République, puisqu’on ne peut exploiter en même temps pendant 30 ans. Pour lui, le débat sur le climat ne se pose plus, même s’il faut continuer à défendre l’exploitation des ressources énergétiques pour une transition énergétique. Le vrai défi, d’après Macky Sall, c’est d’assurer les meilleures conditions pour l’exploitation de ces ressources.
Pour ce faire, le président de la République prône la formation des ressources humaines qualifiées à tous les niveaux, afin de maîtriser le savoir et le savoir-faire dans ce domaine si complexe des hydrocarbures. Il cite à titre d’exemple, les soudeurs sous-marins, les ingénieurs, les experts financiers, les comptables, les fiscalistes et les experts des contrats, entre autres. «Toujours on nous oppose nos contrats. Au moment de les signer, on a toujours des volontaires qui sont très prompts à voyager, à aller signer et revenir sans aucune mesure d’accompagnement pour protéger les intérêts de leurs pays, ils engagent l’Afrique sur des décennies», dénonce Macky Sall. Il invite les signataires à respecter leur signature en s’entourant de toutes les garanties puisqu’ils engagent dans leurs actes, les intérêts vitaux de leurs pays. «Nous devons former ces cadres dans la négociation de contrats complexes», a déclaré le président de la République.
D’ailleurs, rappelle-t-il, lors de la rencontre du G7 en 2014, il y avait une décision qui consistait à accompagner les Africains en les dotant de tout l’accompagnement juridique nécessaire dans le projet intitulé Connexe. L’idée était d’éviter aux pays africains, de signer des contrats pétroliers à l’aveuglette. «On est ingénieur, on veut signer des contrats en juridique, cela n’a pas de sens. On a beau être le meilleur des ingénieurs, on n’est pas qualifié pour avoir la subtilité juridique d’un contrat complexe. A chacun son métier et il faut que nous formions nos gens de manière pointue», appelle Macky Sall. Qui dit que c’est tout le sens de la création de l’Institut national du pétrole et du gaz (Inpg), qui doit continuer à élargir les filières de formation.
Au-delà de continuer à développer le contenu local, l’autre enjeu reste la diversification des partenaires. Le monde étant devenu multipolaire, le président de la République invite à diversifier les partenaires, mais surtout à partir des partenariats gagnant-gagnant. Cela, en travaillant ensemble, les compagnies avec leurs technologies, les capitaux, les pays avec leurs ressources ; le tout pour un intérêt partagé. Macky Sall informe avoir été choqué il y a quelques mois, lorsqu’à Strasbourg, les pays industrialisés ont décidé, de manière unilatérale, qu’il n’y aurait plus de financement à l’étranger pour les énergies fossiles, même peu polluantes, comme le gaz, en se réservant le droit de continuer l’exploitation locale de leurs sources même si c’était le charbon. Ce qui était un coup mortel qui devait être porté au continent africain et lui, le président de l’Union africaine, a dénoncé là où il fallait le dénoncer. «Cette décision injuste et inéquitable pourrait gravement porter atteinte à nos objectifs de compétitivité économique et d’accès universel à l’électricité. Au moment où 600 millions d’Africains sont sans électricité alors même que nous contribuons pour moins de 4% aux émissions mondiales de Co2», condamne M. Sall.
Questionnement autour de l’intérêt porté sur les énergies renouvelables
Il salue la nouvelle dynamique plus consensuelle sur la transition énergétique, qui a vu le jour grâce aux événements géopolitiques. «Il faut s’en réjouir parce que là au moins, la raison est revenue. Mais, il nous faut continuer la défense des intérêts africains dans la perspective de la Cop27 en Egypte», appelle Macky Sall.
Il invite les intellectuels, surtout les scientifiques et les ingénieurs africains, à ne pas suivre sans questionnement les thématiques qui sont dégagées. «Pourquoi subitement tout doit tourner autour des énergies renouvelables ? Pour une transition énergétique, il faut d’abord avoir de l’énergie. La transition, c’est pour ceux qui ont de l’énergie, mais vous n’avez pas d’énergie, en plus avez plus de 600 millions de concitoyens qui sont encore à la bougie, on vous embarque dans des transitions, on va faire des thèses là-dessus, financer quelques laboratoires dans nos universités et on va tuer l’essence même de la maîtrise de nos ressources naturelles que sont le pétrole et le gaz», argumente le président de la République.
Par ailleurs, le Sénégal fait du mix énergétique et est à 31% de la production énergétique re¬nouvelable. On ne peut donc pas nous donner des leçons là-dessus puisque, selon Macky Sall, très peu de pays développés vont atteindre ce taux d’ici 10 ans.
«Nos universitaires et scientifiques doivent avoir une conscience claire des perspectives qui sont devant nous sur ces sujets», interpelle-t-il.
Le thème de la 2e édition de la conférence Msgbc porte sur le futur du gaz naturel et la croissance à travers l’investissement stratégique et la réglementation. En posant cette problématique, indique le chef de l’Etat, il s’agit de mettre en évidence la logique qui sous-tend nos projets gaziers en tant que sources principales d’énergie et de revenus. Macky alerte sur le piège qu’il décèle à ce niveau. «Sources principales d’énergie et de revenus et lorsqu’on parle que du Gnl gaz naturel liquéfié, il ne faut pas que tout notre gaz soit destiné à l’exportation pour d’autres pays, on ne va rien régler.»