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15 juin 2025
LA CONQUETE SPATIALE COMMENCE A DIAMNIADIO
La stratégie spatiale est en marche avec la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio.
La stratégie spatiale est en marche avec la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio. Si le premier satellite doit être lancé en 2023, plusieurs ingénieurs et techniciens sont aussi en formation au Centre spatial de Montpellier où s’est rendu le ministre de l’Enseignement supérieur.
Le projet du Sénégal de conquérir l’espace n’est pas une chimère. Le Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri), qui commande cette am¬bition du pays, est à Montpellier pour faire le point sur la stratégie spatiale du Sénégal. «Cette mission va permettre de faire le point, d’échanger avec les autorités du centre spatial sur les cahiers de charge et d’avoir également un aperçu sur les installations, infrastructures et dispositions à prendre pour la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio», indique le Mesri.
Evidemment, les ambitions sont le moteur de la vie… Selon le ministère de l’Enseignement supérieur, «le premier satellite sénégalais devrait être mis en orbite en 2023 et des techniciens et ingénieurs du pays sont impliqués dans sa conception». En gagnant ce pari, le Sénégal rejoint un cercle fermé de pays africains qui sont partis à la conquête de l’espace comme l’Algérie, l’Angola, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Soudan, le Rwanda et l’Ethiopie.
Aujourd’hui, le Sénégal n’entend pas se laisser distancer dans la conquête de l’espace sur le continent. Pour les autorités, c’est une question de souveraineté et une nécessité stratégique, notamment dans la collecte d’informations sécuritaires, environnementales, météorologiques. «C’est un projet visionnaire qui, à terme, va positionner le Sénégal parmi les pionniers du domaine spatial en Afrique grâce à sa politique et stratégie spatiale», note Cheikh Oumar Hann. Il compte sur l’accompagnement du Cen¬tre spatial universitaire de Montpellier concernant la formation des ressources hu¬maines.
Cette idée mûrit dans la tête des autorités depuis plusieurs mois. En marge du dernier Sommet Afrique-France, le chef du Laboratoire de télédétection appliquée, qui se trouve à l’Institut des sciences de la terre (Ist) de l’Ucad, avait accordé une interview exclusive au Quotidien sur les ambitions du Sénégal, dans la conquête et la maîtrise des données spatiales, et la manière dont elles peuvent contribuer à l’avancement du pays. Il détaillait ainsi le programme spatial sénégalais : «Les sciences spatiales offrent aujourd’hui beaucoup d’opportunités. Le Sénégal a l’ambition de tirer profit de ces sciences spatiales pour accompagner son développement. Le Sénégal a misé, dans la première phase, sur les ressources humaines. Cela a commencé l’année dernière par l’envoi, au Centre spatial de Montpellier, de trois étudiants issus des écoles d’ingénieurs du Sénégal, pour faire un Master dans le domaine spatial.»
Il soutenait que 5 techniciens et 5 ingénieurs allaient être envoyés cette année à Montpellier. Ils devaient commencer à partir du mois de mars, sur le premier satellite sénégalais. «Il s’agit donc d’étudiants formés dans les universités sénégalaises, qui vont compléter leur formation appliquée dans le domaine spatial et fabriquer le premier satellite sénégalais à partir du mois de mars 2022. Un satellite dont le lancement était prévu en 2021 mais, avec les aléas du Covid, cela a été reporté en 2023. Et on ne va pas se limiter à cela. Après ce lancement, on va aller vers des satellites plus grands, avec d’autres applications, les traitements et l’utilisation des données…», avançait le chef du Laboratoire de télédétection appliquée. Le projet a pris forme…
Par Serigne Saliou DIAGNE
LE SENEGAL A PLEIN GAZ
L’Afrique est l’une des régions au monde où les plus grandes découvertes en gaz ont été faites dans cette dernière décennie.
Il faudra de l’audace et beaucoup de courage pour permettre à l’Afrique, et tout particulièrement les pays disposant d’importants gisements de gaz, d’exploiter le plein potentiel de leurs ressources et d’en tirer le meilleur des profits pour leurs populations. C’est l’un des enseignements qu’on peut retenir des différents travaux se tenant dans le cadre de la Conférence Msgbc oil, gas & power, qui a pour thème : «Le futur du gaz naturel : investissements stratégiques et réglementations.»
Cette rencontre des acteurs de l’industrie des hydrocarbures vise à mettre en valeur le potentiel énergétique des pays que sont la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Guinée Conakry. Elle donne à des voix nouvelles, dans une industrie complexe, les moyens de se faire entendre et surtout d’explorer des paradigmes nouveaux. L’exploitation des hydrocarbures du continent africain est un enjeu pour lequel un paradigme nouveau est à proposer afin de ne pas annihiler la marche d’une puissante source de progrès. On peut dire que sur la question de la transition énergétique, la position de Macky Sall, sur une Afrique qui assume ses ressources et l’usage qu’elle comptera en faire, fera date.
L’Afrique est l’une des régions au monde où les plus grandes découvertes en gaz ont été faites dans cette dernière décennie. Les cas du Sénégal et de la Mauritanie, du Mozambique et tout récemment de la Namibie, avec des découvertes de gisements positionnant ces pays dans la carte des acteurs énergétiques qu’il faudra prendre en compte dans un avenir proche, sont assez évocateurs sur la dynamique de croissance qui peut être menée avec une bonne exploitation du potentiel gazier. Le président de la Chambre africaine de l’énergie, NJ Ayuk, est catégorique quand il dit que «le gaz va façonner l’Afrique. Nous voyons déjà le marché changer mois après mois, à mesure que les gouvernements et d’autres acteurs s’unissent pour faire avancer le gaz aux niveaux régional et mondial».
Le potentiel gazier africain sera une source de développement si les décideurs africains s’engagent, avec leurs partenaires, à en faire leur vecteur de développement. Il est heureux dans ce sens de voir que la voix de l’Afrique, teintée d’audace et de courage, a pu être portée par le Président Macky Sall. Il est incompréhensible qu’au moment où l’Afrique envisageait à plein gaz sa marche rapide vers le progrès, la Cop 26 de Glasgow esquisse un agenda d’une sortie des énergies fossiles en suggérant l’arrêt de tout financement extérieur d’énergies fossiles, même celles non polluantes comme le gaz. Un tel agenda, s’il aboutissait, annihilerait les chances immenses d’essor industriel, économique et technique de notre continent, tout en réservant aux nations promotrices d’une telle initiative, le droit de continuer l’exploitation de leurs ressources sur le sol.
Le Président Macky Sall a eu raison, avec ses pairs, de dénoncer ce compromis tout en clamant fièrement la nécessité, pour l’Afrique, d’assumer l’exploitation de ses ressources. «Pour une transition énergétique, il faut d’abord avoir de l’énergie. La transition énergétique, c’est pour ceux qui ont de l’énergie», soutient Macky Sall. Propos ne pourrait être plus juste, d’autant plus que ceux qui font la morale sur l’exploitation des hydrocarbures, ne se sont pas gênés à piller la nature et à tout puiser des sous-sols pour assurer un certain confort à leurs nations. Il serait bien qu’on les invite à lire la belle fresque qu’est l’ouvrage de Matthieu Auzanneau, Or noir : la grande histoire du pétrole, pour se rendre compte que la terre a saigné pour que des économies carburent à plein régime.
L’Afrique a son développement comme urgence et celui-ci ne peut se faire sans éradiquer la pauvreté énergétique de nos populations. Un continent avec 600 millions de personnes dépourvues de source d’électricité, ne peut renoncer à l’utilisation de son gaz pour donner de l’électricité en quantité et en qualité. La voix d’un Macky Sall, criant que l’urgence à ses yeux est de donner de l’électricité à tous les Sénégalais dans le noir avec les ressources de son sous-sol, fait écho du Cap au Caire. Il serait plus qu’absurde pour des nations assises sur des puits pétro-gaziers, de s’empêcher d’exploiter leurs ressources pour protéger une nature dont ils sont ceux qui polluent le moins. Pour preuve, l’Afrique représente près de 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, bien qu’elle encaisse les effets néfastes de la pollution d’ailleurs.
Face à l’agenda de Glasgow, des hommes ont refusé et dit non. Ce «non» sera davantage audible et crié en chœur à la Cop 27 de Sharm El Sheikh. Il faudra cette audace et ce courage pour l’Afrique et une exploitation viable de ses hydrocarbures, pour améliorer le sort de ses populations. On flambera l’indignation des environnementalistes «soucieux» de l’Afrique à la tête du puits.
MACKY DEGAZ LES PREJUGES
Macky Sall demande d’arrêter le débat «malsain» sur la gouvernance des ressources, alors qu’on n’a même pas extrait le moindre mm3 de gaz ou la moindre goutte de pétrole.
Khady SONKO et Dialigué FAYE |
Publication 02/09/2022
Le chef de l’Etat invite les experts en la matière à sortir des sentiers battus pour mieux expliquer aux Sénégalais, les tenants et aboutissants des contrats pétroliers et gaziers, lors des débats sur l’exploitation de nos ressources énergétiques. Macky Sall demande d’arrêter le débat «malsain» sur la gouvernance des ressources, alors qu’on n’a même pas extrait le moindre mm3 de gaz ou la moindre goutte de pétrole.
Au Sénégal, dès qu’on parle de gaz, toutes les langues se délient. Au-delà des commentaires tous azimuts, les experts autoproclamés en la matière sont de plus en plus nombreux. «Tout le monde pense que ça y est, c’est l’Eldorado, on est riches et on fait n’importe quoi. Ce n’est pas cela, il faut qu’on y aille de façon responsable. Pour cela, notre gouvernement, nos autorités ont une grande responsabilité dans le comportement, dans le suivi des projets et dans leur management», indique le chef de l’Etat.
Macky Sall engage, à ce titre, les vrais experts à sortir des sentiers battus pour expliquer davantage les tenants et aboutissants des options stratégiques et des partenariats de l’Etat du Sénégal. C’est d’ailleurs, pour lui, une conséquence logique de notre adhésion, depuis 2013, à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie).
Le chef de l’Etat insiste sur cet aspect et estime que le débat autour des ressources énergétiques doit rester serein, «un débat informé au lieu d’être parasité par des préjugés et jugements de valeur sans lien avec la réalité».
S’agissant du cas particulier du Sénégal, rappelle-t-il, le Conseil d’administration de l’Itie a conclu, en octobre 2021, que le pays a atteint le score très élevé de 93 points sur 100 dans la mise en œuvre de l’Itie et qu’au cours des trois dernières années, le Sénégal a mis en ligne des informations toujours plus nombreuses sur le secteur extractif.
Evoquant le rapport de l’institution, M. Sall dit : «L’Itie Sénégal a contribué à l’amélioration des systèmes de gestion de l’information du gouvernement et de l’échange de données inter-agences. Le secteur minier, tout comme le secteur pétrolier et gazier, dispose désormais de registres accessibles en ligne pour le public. Les contrats miniers et gaziers au Sénégal sont publiés sur le site de l’Itie Sénégal, ainsi qu’un aperçu de tous les contrats et de leur statut de publication.»
A la lumière de ce rapport, le président de la République estime que le moment est venu d’arrêter les débats puérils. «On doit arrêter le débat malsain sur la gouvernance des ressources alors qu’on n’a même pas extrait le moindre mm3 de gaz ou la moindre goutte de pétrole», a soutenu M. Sall.
Au-delà des débats techniques entre experts, la conférence annuelle du Msgbc doit servir également, selon lui, à informer le grand public sur les enjeux, conditions et modalités d’exploitation de nos ressources gazières et pétrolières, d’où l’importance de mettre dans les boxes de traduction, la langue wolof, afin que tout le monde comprenne.
Macky Sall pense que dans le contexte mondial de pénurie des fertilisants, il serait indiqué d’expliquer que le gaz, en plus d’être une source d’énergie peu polluante, est une composante essentielle de la pétrochimie, qui contribue entre autres à la fabrication des engrais organiques. «On fait importer beaucoup d’urée et d’ammonium dans ces pays, le jour où le gaz sera disponible chez nous, nous allons produire cela et cette économie est beaucoup plus importante que ce qu’on attend de l’exportation de gaz Lng», informe M. Sall.
Il exhorte cependant à combiner et à trouver les équilibres. C’est dans cette dynamique qu’il a engagé Petrosen à développer des pourparlers avec Mitsu¬bishi, pour voir la possibilité de la production d’urée. Chose qu’il faut faire en partenariat avec le secteur privé, qu’il soit national ou international, parce que l’Etat n’a pas pour vocation d’investir des centaines de milliers de milliards. «Le gaz est une nouvelle opportunité d’industrialisation, de transfert de technologie, de création d’emploi et surtout de croissance et de prospérité. Il est essentiel que le volet information soit davantage pris en compte par les conférences Msgbc, particulièrement en direction de la presse pour l’aider à son tour à informer juste et vrai», dira Macky Sall.
Ce qui compte pour le président de la République, c’est que l’exploitation de nos ressources se fasse dans de meilleures conditions de transparence et d’efficacité pour améliorer les conditions de vie de nos populations et augmenter le progrès de nos pays. «C’est notre devoir et la finalité même de ce rendez-vous annuel», dixit tout en saluant la possibilité des conférences Msgbc tournantes à partir de l’année prochaine.
Par Wagane FAYE
DE LA NATURE DES HOMMES, DE LA POLITIQUE, DES INSTITUTIONS
L’homme nait bon, c’est la société qui le corrompt. Nous avons l’habitude d’entendre répéter cette maxime à outrance. Cependant les femmes et les hommes vivent dans les sociétés avec des profils et des approches multiples.
L’homme nait bon, c’est la société qui le corrompt. Nous avons l’habitude d’entendre répéter cette maxime à outrance. Cependant les femmes et les hommes vivent dans les sociétés avec des profils et des approches multiples.
Des fortunes diverses
La famille, l’éducation, la formation et le parcours déteignent sur l’individu. Ce qui fait que, souvent, des Sénégalaises, des Sénégalais reflètent le modèle achevé de la citoyenne ou du citoyen modèle. Cependant, les citoyens qui n’auraient pas bénéficié du cadre, de l’éducation, de la formation et du vécu positifs pourraient ne pas avoir une démarche citoyenne dans les actes qu’ils peuvent être amenés à poser. Avec des manifestations plus ou moins gérables.
La politique étant le fait de gérer les affaires de la Cité ceux qui s’y exercent doivent prendre la mesure de ce qui précède. Penser et agir en mettant en avant les intérêts du pays. Pour prétendre le mener à un développement harmonieux. À l’essor des populations qui le composent. Le champ politique ne demandant aucune compétence particulière, n’exigeant aucune morale, tant qu’on ne commet pas l’irréparable, on peut y être acteur.
L’éthique et la morale en politique sont des concepts qu’on utilise souvent sans se soucier de leur valeur
Mensonges, entourloupes, bluffs, violences physiques, verbales..... Tout est utilisé pour se maintenir ou accéder au pouvoir. Dans bien des cas la véritable nature de l’homme apparaît au grand jour. Dès lors les démarches qui jurent d’avec les normes, les manifestations qui ne prennent en compte que l’intérêt des initiateurs trouvent leur explication. L’intérêt supérieur du pays est rarement mis en avant. Or, ce qui empêche nos pays de décoller, en dehors des goulots d’étranglement que nous connaissons, c’est l’attitude de leurs filles, de leurs fils vis à vis de leur patrie. Ce qui nous transcende tous.Ce que nous retenons de Senghor, entre autres, c’est qu’il savait que pour mener le pays à l’indépendance réelle et au développement il fallait un Sénégalais nouveau. Me Wade, pour ce que nous en savons, décrit ce Sénégalais nouveau comme suit : « Techniquement compétent et politiquement conscient». C’est à dire une personne qui, non seulement, excelle dans son domaine de compétence mais pense et agit en mettant en avant l’intérêt supérieur du pays. Si de telles valeurs sont absentes du champ politique le pays sera livré à une caste de politiciens sans foi ni loi qui utiliseront tous les moyens ( les leurs et surtout ceux des lobbies) pour conserver le pouvoir ou y accéder.
Nous ne serons pas de ceux qui diront que ceux du pouvoir sont pourris et que ceux de l’opposition sont propres. L’opposition d’hier est au pouvoir, le pouvoir d’hier dans l’opposition. Avec les mêmes méthodes, les mêmes approches et la même agit prop.
Un camp s’évertuant à plonger le pays dans un nuage de cendres pour faire peur à l’autre et s’installer au pouvoir. L’autre camp utilisera tous les moyens possibles et imaginables pour ne pas lâcher le morceau. Le peuple, alors, transformé en bétail électoral aurait à choisir entre la peste et le choléra Les institutions valent par les hommes qui les représentent.
Le Sénégal a un problème majeur depuis 2012. Il est gouverné par une pègre qui se livre à toutes les formes de forfaitures imaginables, dirigée par un président pétri de rancœur contre les sénégalais
Le Sénégal a un problème majeur depuis 2012. Il est gouverné par une pègre qui se livre à toutes les formes de forfaitures imaginables, dirigée par un président pétri de rancœur contre les sénégalais. Le Robert définit « La pègre » comme « Un Monde de voleurs, d’escrocs formant une sorte de classe ».
Ce qui rend cette pègre puissante est qu’elle est composée de hauts fonctionnaires aussi riches que voleurs, de hauts magistrats aussi véreux que carriéristes, de médias aussi menteurs que corrompus, d’un pouvoir judiciaire aussi complice que malveillant, de politiciens aussi nocifs qu’inconstants, de pseudo religieux aussi manipulateurs que matérialistes.
Le fait de constater que cette pègre n’a qu’une seule et même cible, à savoir Mr Ousmane Sonko, et ignore quasiment tous les autres acteurs politiques, alors cela signifie que c’est l’homme qu’il faut à la tête du Sénégal afin d’être débarrassé de cette gangrène. Il ne s’agira pas seulement de s’en débarrasser, mais il faudra surtout récupérer les avoirs volés par ces criminels économiques. Ces avoirs, les uns les ont bel et bien cachés dans leurs maisons, ils y ont puisé pour construire des villas et des immeubles, pour fonder des sociétés, pour créer des fermes et des ranchs, pour acheter des bolides, pour en planquer à l’étranger.
C’est l’idée de perdre ces avoirs mal acquis, et très certainement d’aller séjourner en prison avec leurs familles coupables de recels de bien volés, que les membres de cette pègre est prête à tout pour liquider (politiquement ou physiquement) le seul acteur politique qui leur a promis ouvertement d’en faire sa mission, à savoir Mr Ousmane Sonko. Il faut reconnaître que la popularité de Mr Ousmane Sonko est unique en son genre et force le respect, car elle a été conquise en très peu d’années (2016 à nos jours), sans moyens particuliers, sans avoir occupé de haute fonction étatique, et malgré les coups bas d’un pouvoir extrêmement lâche. Son franc parler, ses dénonciations partagées par la majorité des sénégalais d’en bas, ses promesses de sévir contre ceux qui ont pillé et vendangé le Sénégal, y sont certainement pour quelque chose dans cette montée en flèche de sa popularité. Aux yeux des populations, le fait que la pègre manifeste une telle peur et une si profonde hostilité à l’égard de Mr Ousmane Sonko le blanchit donc de toute opposition de façade ou de circonstance à l’image des Pape Diop, Bamba Fall, Idrissa Seck, et autres qui en réalité ne cherchaient qu’à monnayer leur âme au diable.
La force de combat de Mr Ousmane Sonko est digne de celle d’un Titan, car il a contre lui tout seul : un Président de la République peureux mais investi de tous les pouvoir de nuire, une cinquantaine de ministres prédateurs, des dizaines de conseillers présidentiels, 140 députés de la 13ème législature, un ministère de la justice si sournois, un ministère de l’intérieur si nocif, le Procureur Général et ses subordonnés, une panoplie de juges couchés, l’Union des Magistrats Carriéristes et Alimentaires, des ténors de la police, des ténors de la gendarmerie, des milliers de mercenaires semés sur le terrain et la toile. Un seul homme donc, face à des milliers de vautours, intouchables, surarmés, dotés de moyens financiers colossaux, munis de permis de tuer pour certains, bénéficiant tous sans exception de la protection du coude du Président.
Malgré tout cela, la panique est du côté des vautours. Pourquoi ? Les évènements de Mars 2021 ont répondu à cette question. Les caravanes de Mr Ousmane Sonko lors des élections locales et surtout celles des législatives répondent également à la question. Mr Ousmane Sonko semble être devenu une demande sociale, la principale demande sociale d’un peuple résolu à en découdre avec les membres de cette pègre et son patron. 2024 devrait donc être une formalité si cette pègre n’a pas opté de faire basculer le Sénégal dans le chaos comme elle s’y attelle.
UN PEU D RESPECT POUR LES RÉSIDENTS DE LA CITÉ MAMELLES-RENAISSANCE
Monsieur Mbackiou Faye, flanqué de son avocat Me Boubacar Cissé, a donné une conférence de presse hier, pour s’expliquer amplement sur le problème, le différent ou l’incompréhension – c’est selon – qui l’opposerait à l’Association des résidents de la Cité
Monsieur Mbackiou Faye, flanqué de son avocat Me Boubacar Cissé, a donné une conférence de presse hier, pour s’expliquer amplement sur le problème, le différent ou l’incompréhension – c’est selon – qui l’opposerait à l’Association des résidents de la Cité Touba-Renaissance. Il s’est longuement, très longuement expliqué sur son cursus, sur « sa longue expérience en matière de promotion immobilière », en se jetant au passage beaucoup de fleurs.
La première cité qu’il a créée, selon lui, est la Cité Fadia, en 1993. Oui, ici, il a parfaitement raison. J’ai ma maison dans cette cité. Je l’ai occupée en novembre 1993, à l’époque seul avec ma famille. Un ancien inspecteur de police et un professeur de philosophie m’y rejoindront un peu plus tard. Ce dernier est d’ailleurs, aujourd’hui, le délégué du quartier. Je rappelle quand même que Mbackiou Faye avait laissé un assez grand espace qui servait de terrain de football aux jeunes du quartier et un autre, bien moins grand, pour abriter une mosquée. Il a donc raison mais ce lotissement n’a rien à voir, vraiment rien à voir avec celui qui est devenu la Cité Touba-Renaissance. Il dit l’avoir créé, ce qui est fort possible, alors que le second lui a été créé. Tout est parti de ce fameux Monument de la Renaissance africaine (MRA) qu’il dit avoir financé à vingt-deux (22) milliards de francs CFA. Ce qui n’est pas tout à fait exact, comme est inexacte l’affirmation de son avocat selon laquelle le MRA « qui fait la fierté du Sénégal et de l’Afrique, est son œuvre et non l’œuvre d’Abdoulaye Wade ni de l’État du Sénégal ». Ils racontent tous les deux des histoires et ils le savent parfaitement.
Pour permettre à mes compatriotes d’en avoir le cœur net, je vais rappeler, dans le détail, l’histoire du financement de ce fameux MRA en tirant tous mes arguments du « RAPPORT PUBLIC SUR L’ÉTAT DE LAGOUVERNANCE ET DE LA REDDITION DES COMPTES » de l’Inspection générale d’État (IGE), juillet 2013.
Dans ses rapports, l’IGE prête une attention particulière à ce qu’elle appelle les « cas illustratifs de mal gouvernance ». Ainsi, au chapitre 1 du rapport de juillet 2013, elle retient deux cas de très mauvaise gestion foncière : le Monument de la Renaissance africaine (MRA) et le Domaine du Général Chevance Bertin de Bambilor (PP. 67-81). Pour le moment, je m’arrête sur le cas du MRA qui nous intéresse ici, un véritable scandale.
Tout est parti d’un rêve du vieux président-politicien : l’érection sur les Mamelles de Ouakam de ce fameux monument. Le coût se situant entre 12 et 14 milliards et le budget de cette année-là ne l’ayant pas prévu, du moins c’est ce qu’il prétend, il fait appel à une entreprise coréenne (Mansuadea Overseas Project Group) pour la réalisation du fameux monument. Il propose à ses Coréens – du moins c’est sa version –, des terres en échange. Mais le troc n’emballe pas ces derniers. Comme sa tête bouillonne d’idées, il trouve un autre modus operandi consistant à signer une convention avec Mbackiou Faye, en sa qualité de directeur ou de président de la Sci Promobilière. Sans appel d’offres (Me Wade en avait horreur). Au terme de la convention qu’il appelle la « dation », la société devait se substituer à l’État pour payer la facture de 12 à 14 milliards aux Coréens.
En contrepartie, l’heureux promoteur de l’alternance1 reçoit de l’État, de Me Wade plus exactement, 56 hectares, 03 ares et 56 centiares de la réserve foncière (encore une) de l’Aéroport international de Dakar. Et voilà le marché inédit conclu : le titre foncier lui est rétrocédé à 4410 francs CFA le m2. Donc, dès le départ de l’opération, c’est du faux et du mensonge d’État. Ce paiement en nature est improprement dénommé « dation », précise l’IGE qui rappelle que la « dation en paiement » est « une opération juridique par laquelle, en paiement de tout ou partie du montant de sa dette, un débiteur cède la propriété d’un bien ou d’un ensemble de bien lui appartenant ». Waaw, comment Me Wade, président de la République en exercice, et dans quelles conditions peut-il devoir à un Mbackiou Faye d’alors, une dette aussi importante, pour être obligé de lui payer en lui cédant les 56 hectares de la réserve foncière de l’Aéroport international de Dakar ? Je poserais la même question s’il s’agissait de l’État. Même, si par extraordinaire, la dette existait, le titre foncier ne lui appartient point. Donc, toute l’opération qui a fait de Mbackiou Faye un des milliardaires du vieux président-politicien est fondée, je le répète, sur du faux, sur un gros mensonge d’État.
Cette « dation en paiement » n’est pas le seul problème de l’opération. Les investigations menées par les contrôleurs de l’IGE ont permis de « constater de multiples violations de la loi et une absence totale du souci de préserver les intérêts de la collectivité ». Je ne les passerai pas toutes en revue. Le texte serait très long. J’en retiendrai quelques-unes sans rentrer dans les détails, renvoyant à ceux et à celles qui voudraient en savoir plus au rapport de l’IGE et aux pages que j’ai indiquées.
Violation systématique du Code des obligations de l’Administration et du Code des marchés publics, ainsi que du Domaine de l’État.
L’IGE constate que diverses règles de la commande publique n’ont pas été respectées.
Absence de la planification de la dépense.
Les travaux de réalisation du MRA ont été engagés sans que, au préalable, les crédits nécessaires à son financement n’aient été prévus au budget et ce, en violation des dispositions des articles 17 du Code des Obligations de l’Administration (COA) et du Code des Marchés publics (CMP). En effet, constate l’IGE, « la conclusion d’un contrat susceptible d’engager les finances de la personne administrative contractante est soumise à l’existence de crédits budgétaires suffisants et au respect des règles d’engagement des dépenses publiques » (article 17 du COA).
L’article 6 du CMP renforce cette soumission en ces termes : « La conclusion d’un marché public qui engage les finances de l’État, des collectivités locales, des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés anonymes à participation publique majoritaire, est subordonnée à l’existence de crédits budgétaires suffisants et au respect des règles organisant les dépenses desdits organismes. » Naturellement, le président de la République comme les agents publics acteurs de cette nébuleuse opération connaissent bien ces règles mais, si elles sont respectées à la lettre, il devient difficile de s’adonner à certaines pratiques que je n’ai besoin de préciser ici.
Absence d’appel à la concurrence
Toutes les parties rencontrées par les contrôleurs de l’IGE « ont reconnu que la réalisation de l’ouvrage a été confiée à l’entreprise sous la forme de marché de gré à gré, sans appel à la concurrence ». Or, lorsque le montant des travaux est égal ou supérieur 25.000.000 de francs CFA, l’appel à la concurrence par voie d’appel d’offres est obligatoire. Toutefois, précisent les contrôleurs de l’IGE, le gré à gré ou l’entente directe sont possibles si certains cas de figure de l’article 76 du CMP le permettent. La réalisation du MRA n’est prévue dans aucun de ces cas de figure.
Violation des règles des avenants
On se rappelle que le coût initial de l’ouvrage a été fixé à douze milliards de (12.000.000.000) de francs CFA. Á l’arrivée, on se retrouve avec un coût de vingt milliards (20.000.000.000) de francs, du fait d’un avenant de huit milliards (8.000.000.000) tombés d’on ne sait où, donc sans dossier technique justificatif, les acolytes de l’époque se contentant d’un « mémoire sans réclamation » (pour plus d’informations, se reporter à la page 71). Donc, contrairement aux déclarations de Mbackiou Faye et de son avocat, le MRA a coûté, selon l’IGE, vingt(20.000.000.000) au lieu de vingt-deux (22.000.000.000). Que sont donc devenus les deux milliards (2.000.000.000) supplémentaires annoncés par M. Faye et son avocat ?
Un autre point retenu par l’IGE c’est :
Violations du Code du Domaine de l’État
Les contrôleurs de l’IGE ont relevé de nombreuses insuffisances au niveau des documents de la convention dite « dation de paiement » sous la forme d’un « Protocole d’Accord » et son lourd avenant (66% du marché initial). Selon l’IGE, ce « Protocole d’Accord » ne fait pas partie des actes prévus par la loi n° 76-66 du 02 juillet 1976 portant Code du Domaine de l’État, en ce qui concerne la gestion du Domaine privé de l’État. Sur exactement quel texte se sont donc appuyés nos acolytes pour réaliser leur forfait – car c’en est un – ?
Sur les signataires des actes
L’IGE constate que les différents actes « ont été directement signés par le Ministre délégué auprès du Ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, avec la signature conjointe, selon la période, du Ministre du Patrimoine, de l’Habitat et de la Construction ou du Ministre d’État, Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique urbaine, de l’Hygiène publique et de l’Assainissement ».
C’est encore une violation de la loi qui ne permet pas au Ministre de l’Économie et des Finances de signer ces actes, mais seulement de les approuver. Celui-ci comme les autres n’ignoraient certainement pas que, conformément aux articles 56 du Code du Domaine de l’État (CDE) et 24 de son décret d’application n° 81-557 du 21mai 1981, « les actes intéressant le Domaine de l’État sont dressés par le Service des Domaines », avec la représentation de l’État par « le Gouverneur dans la Région du Cap-Vert et par le Préfet territorialement compétent dans les autres régions ». Rien, dans ce domaine, ne pouvait se faire sans eux, leur présence étant donc obligatoire. L’IGE ajoute que l’intervention du Ministre chargé de l’Urbanisme est, elle aussi, sans base légale.
L’absence de protection des intérêts de l’État n’a pas échappé aux contrôleurs de l’IGE. Ils ne pouvaient pas l’être, avec le choix d’un mode de financement inapproprié, la défaillance de la Commission de Contrôle des Opérations domaniales et l’existence, naturellement, d’un conflit d’intérêts.
Le mauvais choix du mode de financement
Ce qui est remarquable, l’IGE « n’a trouvé aucune trace, dans les comptes de l’État, du financement de l’ouvrage ». Ce qui se comprend parfaitement du fait que ce financement a été pris en charge, dans les conditions que l’on sait déjà, « par un particulier(Mbackiou Faye) pour 20.000.000.000 de francs CFA, en contrepartie de l’attribution, en pleine propriété, de terrains domaniaux » dont nous avons déjà indiqué l’immense superficie. Pourtant, il faut le rappeler, le protocole signé avec le partenaire de l’État-Wade avait fixé le coût initial à 12.000.000.000 de francs CFA, devenu comme par enchantement 20.000.000.000, avec ce gros avenant de 8.000.000.000 justifié seulement par des « travaux supplémentaires ».
Pour montrer à quel point l’État-Wade a permis à son partenaire de s’enrichir rapidement de façon illicite, la société de ce dernier (société civile immobilière) « a procédé à la vente, à l’Institut de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) et à la Caisse de Sécurité sociale (CSS), c’est-à-dire des démembrements de l’État, deux parcelles de terrains d’une superficie de 184.353 mètres carrés et de 14.310 mètres carrés, à respectivement 27.652.950.000 francs CFA et 2.432.700.000 francs CFA ». L’IGE signale, que dans l’opération, la société du partenaire privilégié « a réalisé un gain de 7.652.950.000 francs CFA, compte non tenu des 36 hectares restants ». Combien d’autres milliards gagnera-t-il, en vendant les 36 hectares restants ?
Défaillance de la Commission de Contrôle des Opérations domaniales
Dans cette opération nébuleuse qui a enrichi sans cause le partenaire de l’État-Wade, la Commission de Contrôle des Opérations domaniales a failli à son devoir car, selon l’article 55 du Code du Domaine de l’État(CDE), toutes les opérations intéressant le domaine de l’État doivent être soumises à son avis et elle « est tenue de se prononcer sur leur opportunité, leur régularité et leurs conditions financières ».
Comment les responsables des huit services techniques de l’État qui la composent, ainsi que le Ministère de l’Économie et des Finances qui la préside, ont-ils pu fermer carrément les yeux sur cette opération nébuleuse et, en particulier, sur la partie qui les concerne et qui est déterminante dans la sauvegarde des intérêts de l’État ? « Elle aurait dû, selon l’IGE, émettre un avis défavorable et proposer aux autorités une autre solution », celle-ci pouvant être notamment, pour l’État, « de transiger directement avec l’IPRES et la Caisse de Sécurité sociale, d’autant que ceux-ci sont ses démembrements ». Contre toute attente, au lieu de veiller sur les intérêts de l’État, elle laisse un particulier sans mérite connu de s’enrichir aussi facilement, et sur notre dos, faillant ainsi manifestement à sa mission.
Je termine cette nébuleuse par un conflit d’intérêts constaté par l’IGE, « conflit manifestement préjudiciable aux intérêts de l’État », et qui est le fait de l’architecte conseil d’alors du vieux président-politicien. Pour la réalisation du MRA, il avait proposé au vieux président-politicien un entrepreneur et signé avec lui un « contrat d’assistance globale à la conception architecturale, aux études techniques et au suivi des travaux ». Á l’arrivée, constatent les contrôleurs de l’IGE, « il a été rémunéré par le contractant de son employeur avec qui il était en relations d’affaires, à hauteur de 920.000.000 de francs CFA, se plaçant ainsi dans une situation manifeste de conflits d’intérêts. »
Voilà donc l’histoire du financement du MRA qui a fait facilement de Mbackiou Faye un milliardaire. Je me pose beaucoup de questions, notamment celle-ci : Les Coréens sans visage ont-ils réellement reçu 22.000.000.000 de francs CFA ? En tout cas moi, je n’y crois pas du tout. Une autre question : le vieux président-politicien a-t-il fait de Mbackiou Faye un milliardaire par simple « générosité » ? N’a-t-il rien reçu de ce dernier en guise remerciements ? Encore une question : les nombreuses autorisations qu’il brandissait avec fierté sont-elles légales, si on tient compte du faux et du mensonge d’État de départ qui sont à la base du fameux financement, ainsi que de la violation flagrante des lois et règlements en vigueur qui a accompagné tout le processus ? En tout cas moi, Mody Niang, je me pose ces questions et me les poserai toujours.
Pour terminer, je signale que pendant la conférence de presse de Mbackiou Faye et de son avocat, ce dernier l’a présenté comme « un exemple à magnifier et qui mérite tous les honneurs ». Peut-être ailleurs, mais pas ici, où les populations de Ouakam, de Ngor, des Almadies et tout le peuple sénégalais devraient porter plainte contre lui et contre son « bienfaiteur ». M. Faye et son avocat ont aussi manifestement manqué de respect aux membres de l’association des résidents de Touba-Renaissance, en les réduisant à « trois pelés et à quatre tondus, y compris une certaine dame ». Cette certaine dame n’est pas tombée du ciel. Elle a des parents qui sont prêts à la défendre, même s’ils ne sont que des « Kumba amul ndey ». Par son cursus, celui-là vraiment exemplaire, elle mérite respect et considération. Elle a dirigé une première entreprise de 2004 à 2015, une seconde qu’elle dirige depuis 2018, après avoir été Directrice générale adjointe pendant deux ans (2016-2018). Les agents de toutes catégories qui ont travaillé et travaillent encore sous ses ordres, peuvent témoigner de sa compétence, de sa rigueur et de son honnêteté.
Enfin, Mbackiou Faye a déclaré, que ces rares pelés et tondus exceptés, les autres résidents viennent dans son bureau pour dire qu’ils ne sont pas parties prenantes des actions que mènerait l’association contre lui. Je ne crois vraiment pas qu’il ait raison. Et si, par extraordinaire, c’était vraiment le cas, on demanderait à la « certaine dame » de s’en laver elle aussi les mains.
1 Jusqu’au 19 mars 2000, il était maire socialiste de Grand-Dakar et avait tout fait, à l’époque, pour que Me Wade ne fût jamais élu. Et il avait ses raisons, dont je connais quelques-unes, qui expliquent certainement sa rapide transhumance, après le 1er avril 2000. Évidemment, ces raisons, je ne les exposerai pas ici. Á moins que. . . .
Par Moussa KAMARA
DE SENGHOR À NOUS
C’était un intellectuel achevé, grand homme de culture. Il est entré en politique, cette mare aux crocodiles où il a donné et également reçu des coups d’une violence inouïe.
Il nous faudra bien reparler de Senghor, notre grammairien et premier président de la République. C’était un intellectuel achevé, grand homme de culture. Il est entré en politique, cette mare aux crocodiles où il a donné et également reçu des coups d’une violence inouïe.
L’homme qui voulait faire dialoguer les civilisations, le poète qui nous faisait rêver et transpirer avec femme noire, femme nue, le chantre de la négritude et père de l’Etat qu’il a inspiré, façonné et servi avec des mains de fer dans des gants de velours. L’homme nous a donc légués un rare Etat en Afrique, organisé, respecté, adulé et jalousé à la fois, avec des représentants de haut vol dans tous les cénacles et grandes villes de la planète.
Durant tout son magistère, la culture était au diapason et les artistes au balcon. Il a eu la merveilleuse idée de créer le Concours général qui nous a jusqu’à présent donné de grandes satisfactions. Il a créé et surveillé la rédaction du Soleil et même veillé sur la bonne diction des gens à la radio comme un pion qu’il n’avait cessé d’être.
Sa culture déteignait sur ses opposants qui se faisaient le point d’honneur d’être à sa hauteur pour le toiser et le défier. Bref sous Senghor le Sénégal était la Grèce de l’Afrique. Même si tout n’était pas rose, loin de là, chacun connaissait sa place et se battait pour assouvir ses ambitions. Jusqu’à l’an 2000 avec la première alternance. Abdoulaye Wade a certes construit pour la première fois dans ce pays des infrastructures dignes de ce nom mais il a aussi beaucoup déconstruit. Il a largement ouvert les vannes de l’Etat à tous les Sénégalais instruits et non instruits et malheureusement sans aucune organisation ni supervision sérieuse.
Jamais l’informel n’a connu ses moments de gloire que sous Wade. Et c’est après l’alternance que l’on a commencé à nous habituer à ces candidatures loufoques à la présidence de la République. Et c’est dans le règne des Libéraux que la sacralité du Palais a perdu de sa superbe. Gamin, nous guettions le Soleil du lendemain du Conseil des ministres pour nous imbiber et nous délecter du cursus des nouveaux désignés. Aujourd’hui, avec l’enseignement supérieur ouvert à tous les vents, l’obtention d’un Master est si aisée pour quelqu’un de riche mais qui accorde difficilement les sujets, verbes et compléments.
Le français est encore la langue officielle de ce pays mais elle tend irrémédiablement à céder le pas au Wolof. Remplacer le français par nos langues locales c’est bien possible mais quelle vaste entreprise ! Quand est-ce que devrions –nous nous rendre compte que ce pays n’appartient pas aux politiciens ?
LES DÉPUTÉS SOCIALISTES DÉZINGUENT AHMED AÏDARA
Il fallait voir leurs visages pour comprendre leur colère. Très fâchés, 5 députés du Parti socialiste ont fait face à la presse au siège dudit parti
«Tout ceci n'est qu'un tissu de mensonges». C'est la cinglante réplique que les députés socialistes élus sous la bannière de Benno Bokk Yaakaar ont servie à Ahmed Aïdara qui dit s'assurer du soutien du Parti socialiste pour s'adjuger la présidence de l'Assemblée nationale.
Il fallait voir leurs visages pour comprendre leur colère. Très fâchés, 5 députés du Parti socialiste ont fait face à la presse au siège dudit parti. En effet, Yéya Diallo, Cheikh Seck, Aïda Sow Diawara, Aly Mané, Yacine Ndao sont montés au front pour répondre au maire de Guédiawaye qui a déclaré avant-hier, dans la presse, "être certain de s'adjuger la présidence de l'Assemblée nationale grâce au soutien d'élus socialistes". Assez pour sortir le Parti de Senghor de ses gonds.
Comme dans une opération d'urgence, ces députés socialistes ont accusé le maire de Guédiawaye de faire dans le mensonge. Car, d'après eux, les élus dont Ahmed Aïdara fait allusion dans ses propos ne sont personne d'autres qu'eux 5 autour de la table face aux journalistes. "Il est évident que tout ceci n'est qu'un tissu de mensonges, savamment cousu, pour donner de la crédibilité à la candidature de l'homme qui est connu de tous comme étant un grand manipulateur, friand de nouvelles sensationnelles et fervent adepte du buzz ; toutes choses qui constituent son pain quotidien et qui lui ont si bien réussi jusque-là, au regard de son statut politique actuel. Nous démentons, de la façon la plus catégorique et la plus ferme, ses propos mensongers, fantaisistes et diffamatoires", tonne le député Cheikh Seck qui traite l'édile de Guédiawaye de "hâbleur".
Plus loin, Cheikh Seck et ses amis disent se réserver le droit d'ester en justice contre Ahmed Aïdara afin qu'il apporte la preuve de "ses fausses allégations". Parce que, tonne Aly Mané, même les personnes qui ne sont pas membres du Parti socialiste ont été indignés "des propos malsains, calomnieux d’un hâbleur qui s’est servi de son couvert de journaliste pendant 9 ans pour tirer sur le régime". Yéya Diallo, de sa part, s'interroge : "Ahmed Aïdara peut utiliser le populisme comme un argument politique. Mais nous ne le laisserons pas se servir du mensonge comme arme politique. Sur quel argument peut se baser Ahmed Aïdara pour dire que des députés socialistes vont voter pour lui ? Avec quelle magie peut-il nous convaincre nous députés socialistes pour que nous soutenions sa candidature ?".
Selon la député, le Parti socialiste avec son vécu politique ne se trompera jamais de choix pour soutenir la candidature de Ahmed Aïdara à l’Assemblée nationale. "C’est impossible même dans un rêve. Si Ahmed Aïdara arrive à diriger l’Assemblée nationale, je démissionne de mon poste de député", a laissé entendre la responsable socialiste de Tivaouane, par ailleurs patronne de la jeunesse féminine socialiste. Parce que, argue-t-elle, pour être président de l’Assemblée nationale, il faut un background politique et des valeurs intrinsèques. "Ahmed Aïdara ne remplit aucun de ces critères pour prétendre diriger la deuxième institution du pays. Et pire, il se permet de dire qu’il y a des députés socialistes derrière lui. C’est un mensonge éhonté", raille-t-elle le maire de Guédiawaye.
LE PARTI SOCIALISTE À FOND DANS BENNO
Des députés du Parti socialiste élus sous la bannière de la coalition Benno Bokk Yaakaar se sont félicités de leur compagnonnage avec le Président Macky Sall
Des députés du Parti socialiste élus sous la bannière de la coalition Benno Bokk Yaakaar se sont félicités de leur compagnonnage avec le Président Macky Sall. De ce fait, ils lui ont assuré que le perchoir de l'Assemblée nationale lui reviendra...
Dans cette salle de conférence du Parti socialiste où les députés ont fait face aux journalistes, une image. La Secrétaire générale du parti des Verts, Aminata Mbengue Ndiaye, à gauche et le Président Macky Sall à droite. Ce poster qui campe le décor et capte les objectifs des caméras de la presse illustre à lui seul la nature des rapports entre les Verts et le Président Macky Sall.
Ainsi, en prélude à l'installation de l'Assemblée nationale, les héritiers de Senghor ont réaffirmé leur détermination sans faille derrière leur allié qu'ils présentent désormais comme un "partenaire sûr". D'ailleurs, les propos du député Aly Mané semblent l'illustrer. "Nous sommes fiers d’accompagner le Président Macky Sall. Nous allons continuer de l’accompagner. Le Parti socialiste, avec sa direction et ses élus, est comptable de tout ce qui se passe dans ce pays de 2012 à maintenant. S’il plaît à Dieu, c’est le candidat du Président Macky Sall qui sera le président de l’Assemblée nationale. Dans ce pays, c’est Benno Bokk Yaakaar qui est majoritaire en termes de suffrages et pas en termes d’élus", a-t-il dit.
Pour lever toute équivoque quant à la sincérité des Verts dans leur engagement à soutenir le Président Macky Sall durant les prochaines années, la députée Yéya Diallo entonne : «Le Parti socialiste n’a jamais nagé dans la compromission. Aujourd’hui plus que jamais, le Parti socialiste va rester dans Benno Bokk Yaakaar. Notre collaboration avec le Président Macky Sall, c’est plus que de la politique. Nous réitérons notre engagement à soutenir sans faille le président de la République et assumer le bilan de ses 12 ans de règne», a indiqué la responsable socialiste de Tivaouane.
Sur la posture du PS à l'hémicycle pendant la prochaine législature, Cheikh Seck se veut sans ambages. "Nous aurons une posture qui sied au contexte actuel de l’Assemblée nationale. Toutes les décisions vont être prises dans l’unité et dans la cohésion au vu des directives du président de la République et de celui de notre coalition», a-t-il laissé entendre.
«ON NE PEUT PAS RÉGLER LES PROBLÈMES SÉCURITAIRES DANS NOS PAYS, S’IL N’Y A PAS DE DÉMOCRATIE CITOYENNE»
C’est la conviction de l’Historien par ailleurs consultant sur les questions de paix et de sécurité, Abdoulaye Bathily, qui prenait jeudi 1er septembre au webinaire organisé par le Forum Ouestaf
Le Forum Ouestaf a organisé, hier, un webinaire sur le thème : «Tensions sécuritaires en Afrique de l’ouest : quel impact sur la démocratie». Animant la rencontre, le Pr Abdoulaye Bathily a fustigé la non- implication des citoyens dans la recherche de solutions. Il trouve qu’on ne peut pas régler les problèmes sécuritaires dans nos différents pays, s’il n’y a pas de démocratie citoyenne.
L’implication des populations à la base dans la discussion est une condition sine qua non dans la lutte contre l’insécurité. C’est la conviction de l’Historien par ailleurs consultant sur les questions de paix et de sécurité, Pr Abdoulaye Bathily, qui prenait hier au webinaire organisé par le Forum Ouestaf.
En effet, l’ancien secrétaire général de la Ligue Démocratique (Ld) estime que la question d’insécurité dans la sous-région ne devrait pas être confiée seulement aux militaires, aux agents de police ou aux gendarmes. «Je pense que le fait de s'engager dans la voie militaire, celle qui considère qu’il faut plus d’avions ou plus de capacité militaire pour faire face à l’insécurité, c’est une grave erreur et nous risquons de payer très cher. A mon avis, on ne peut pas régler les problèmes sécuritaires dans nos différents pays, s’il n’y a pas plus de démocratie citoyenne, c’est-à-dire l’implication des populations à la base dans la discussion», indique le Pr Abdoulaye Bathily. Pour lui, la crise sécuritaire est le reflet d’une crise de la société, notamment du mode de gestion politique. Pour aller vers les perspectives de solutions, souligne l’ancien ministre de l’Environnement, il urge d’inclure les citoyens dans le choix des politiques qui les intéressent et surtout d’apporter des corrections sur le mode de gestion des politiques de développement. «Nous avons à faire à une crise dans la gestion de la diversité dans tous les pays. Et la plupart de ces régions qui sont concernées aujourd'hui par cette crise sécuritaire sont des régions marginalisées et sont des populations qui se considèrent de manière légitime comme marginalisées», déclare le paneliste. Par ailleurs, le célèbre historien exhorte les dirigeants à rompre d’avec le mode de gestion des terroirs des anciens colons qui avaient divisé nos territoires coloniaux en zone utile et en zone moins utile. «Aucun de nos Etats n’a rompu avec cette politique de marginalisation de certains individus au détriment d’autres. Et tous les investissements publics malheureusement ont suivi cette tendance ces dernières années. Il faut rompre avec cette pratique, parce que la diversité, c'est de tenir compte des modes de vie des populations. Ne pas considérer qu’un propriétaire de bétail est moins important qu’un producteur de coton ou d’arachide. Donc, il faut que ces deux types d'économie soient articulés. D’autant qu’ils ont, tous, leur importance dans l’économie nationale», ajoute le Pr Bathily.
Au-delà de l’implication des populations, le professeur d’histoire juge également nécessaire qu’il ait une intégration sous-régionale élargie dans la lutte contre l’insécurité. «Il y a des populations qui considèrent qu’elles ne sont pas citoyennes d’un seul pays, mais d’un groupe de pays. Par exemple, on parle de la zone des 3 frontières. Cela veut dire qu’il y a des citoyens dans ces zones dont le mode d'existence correspond à la nécessité d'une plus grande intégration politique. Donc l’implication de ces citoyens dans la définition des politiques nationales et des politiques régionales est nécessaire», indique le paneliste qui exhorte par conséquent les dirigeants africains à faire marche arrière en impliquant beaucoup plus les citoyens aussi en réformant les systèmes démocratiques sur le plan politique, social et économique. Cela doit se faire avec l'ensemble des citoyens et non pas en groupe de citoyens en armes. C’est pourquoi, je ne suis pas pour des Etats plus militarisés, car les Etats qui sont dirigés par les juntes n'ont pas cette capacité d’impliquer les citoyens dans un débat démocratique», affirme le Pr Abdoulaye Bathily.