LE MALI POSE DES CONDITIONS À UN APAISEMENT AVEC LA FRANCE
Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a indiqué mardi que le régime de Bamako dominé par les militaires posait comme condition à une restauration des relations avec la France le respect de sa souveraineté et de ses choix stratégiques
Le Mali a souhaité que notre souveraineté soit respectée, que nos choix stratégiques et nos choix de partenaires soient respectés, et que les intérêts vitaux des Maliens soient pris en compte", a affirmé M. Diop au 8e Forum international de Dakar, conférence sur la sécurité et la paix en Afrique, pour expliquer la brutale dégradation des relations entre les deux pays qui a conduit les militaires français à quitter le Mali en août après neuf ans de lutte contre les jihadistes.
"Si ces éléments sont observés, le Mali n'a de problème à traiter avec aucun partenaire, y compris la France", a-t-il assuré à des journalistes après une intervention publique au Forum.
Interrogé sur ses accusations contre la France dans une lettre adressée en août au Conseil de sécurité de l'ONU, dénonçant notamment des "violations répétitives et fréquentes" de l'espace aérien malien par les forces françaises, M. Diop a affirmé que son pays attendait la session spéciale qu'il réclame pour en produire les preuves.
"Le Mali n'est pas un enfant, nous sommes membres des Nations unies, nous connaissons les règles. Nous avons demandé une session spéciale pour pouvoir discuter de cette question", a-t-il dit.
"Ceux qui sont en face, de quoi ils ont peur ? Si on n'a pas de preuves, qu'on convoque la session", a lancé le chef de la diplomatie malienne.
Dans sa lettre, il affirmait que les autorités maliennes disposaient "de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l'espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions", des accusations catégoriquement démenties par la France.
"Ce qui est important, c'est vraiment que nos partenaires viennent dans l'état d'esprit de travailler avec nous pour des solutions, ne viennent pas nous dicter des solutions", a par ailleurs déclaré M. Diop.
"Il ne faut pas jeter l'anathème sur les gens, nous avons notre propre responsabilité", a-t-il néanmoins reconnu dans son intervention devant le Forum de Dakar.
"Nous avons failli par rapport à l'intégration du continent, nous avons failli par rapport au renforcement de la coopération entre nous, nous avons failli par rapport à notre responsabilité pour assurer notre propre sécurité et je crois que nous ne pouvons pas faire assumer ça par d'autres", a-t-il poursuivi.
par Doc Gynéco
MA PETITE ENTREPRISE CONNAÎTRA LA CRISE MAIS ÇA M'EN FOUT
Dior ne rêvait que d'une chose : ouvrir son propre salon. Même si il n'y a que deux bacs à shampoing et trois tresseuses, que le système de branchement électrique est bancal, elle a tout de même tenu à baptiser sa boutique "Des cheveux en Or avec Dior"...
Ce week-end, j'ai réussi à décoller de "Manifest" (oui, j'affectionne particulièrement les trucs bizarres où le temps s'arrête et où personne ne vieillit...)
Bref, je comatais devant Netflix, lorsque je me suis souvenue qu'une très bonne amie m'attendait pour le lancement de son salon de coiffure...
J'avais promis de venir la "soutenir"...
J'ai donc enfilé le premier jogging en velours un peu fashion et ma voiture étant toujours chez Modou, mon mécano (d'ailleurs, pourquoi est-ce que les mécanos s'appellent-ils toujours Modou, Laye ou Taffa... ?) Je suis sortie à la recherche d'un taxi.
Évidemment la loi de l'attraction m'a envoyé l'une des dernières R12 encore en circulation sur le territoire, avec à son volant Pa Moussa, aussi vieux que son outil de travail...
Après avoir répondu le plus poliment possible à ses questions ( suis-je mariée, suis-je musulmane, pourquoi ne suis-je pas voilée et le succulent "Khana pourtouguess nga ?") J'ai fini par avoir la grâce infinie d'arriver enfin à destination...
À l'accueil d'une villa des années 80 restaurée à coups de crépi et de carrelage Mureaux, une jeune femme au sourire kaolakois m'accueille.
"Comment vous allez, ça va ?". Je réponds à son sourire et la regarde biffer mon nom sur la liste.
Je suis ses indications et je m'avance vers la grande cour où se déroule la cérémonie. Il y a une cinquantaine de personnes très appliquée à se goinfrer de pastels et de nems. Chacune dégustant avec force bruits de bouche
bissap sucré et "ginger" épicé. J'arrive à me dégotter quelque chose avec des bulles, un Sprite, je crois... Et je cherche la toute nouvelle propriétaire des lieux.
Dior, puisque c'est son prénom, époustouflante de dorures et d'ombres à paupières, passe d'un invité à un autre, se dandinant sur ses talons de 12 cm dont les lanières ont fini de lui saucissonner la cheville ...
La perruque qui tombe sur sa chute de reins, vertigineuse, virevolte dans tous les sens à chaque fois qu'elle fait la bise ...
Enfin elle m'aperçoit et m'étreint comme si j'étais ressuscitée...
"Wa chérie Yow, namone nala..."
Et de m'expliquer combien son chéri a investi dans son projet.
Dior a travaillé 10 ans dans l'un des plus gros salons de la capitale ...
Elle en a usé, des tiarakh en cuir et des anti-inflammatoires... Une tendinite à l'épaule droite, une sciatique toujours tapie dans l'ombre à force de rester debout et des acouphènes parce que 10 ans à écouter sa patronne lui crier dessus et les clientes pester, en rajoutant le jacassement des sèche-cheveux... ( Vous comprenez ...)
Alors, forcément, Dior ne rêvait que d'une chose, ouvrir son propre salon. Et même si il n'y a que deux bacs à shampoing et trois tresseuses, que le système de branchement électrique est plus que bancal et que la moitié de sa boutique représente des rayonnages où l'on trouve pêle-mêle, des cosmétiques, des accessoires de mode, des mèches humaines, et des sauces ketchup format king size ( allez comprendre...), tout cela encore recouvert depoussière de ciment, témoignage des récentes transformations, Dior a tout de même tenu à baptiser sa boutique "Des cheveux en Or avec Dior"... (Ça c'est fait ... !)
Appel téléphonique entre Wade et Diouf, cyberattque contre l'ARTP... L'émission d'Alassane Samba Diop reçoit Ousseynou Nar Gueye et Karim Diakhate.
par l'éditorialiste de seneplus, SERIGNE SALIOU GUÈYE
LE PÉRIL DE LA TROISIÈME CANDIDATURE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le projet du camp présidentiel est clair : crédibiliser la candidature illégale de Macky et invalider celle de Sonko. Les affidés du président veulent faire croire aux Sénégalais que le dernier mot revient au Conseil constitutionnel
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 25/10/2022
Il appert qu’il y a une part de vérité dans les propos de Sène lorsqu’il dit que les partisans de la 3e candidature ne songent qu’à la préservation des privilèges que leur procure voluptueusement le pouvoir. Mais connaissant la fermeté de Macky Sall, aucun d’entre eux n’a le courage de l’astreindre à une 3e candidature. Le principal initiateur de ces déclarations schizophréniques sur une possible 3e candidature, c’est Macky Sall himself. Tous les actes politiques qu’il pose corroborent la volonté de se présenter à la présidentielle de 2024. Tous ses partisans qui ont eu la témérité discursive de déclarer que l’actuel président, juridiquement, ne peut pas être sur la ligne de départ en 2024, ont été passés à la guillotine. Et de l’autre côté, ceux qui soutiennent le contraire ne sont nullement inquiétés s’ils ne bénéficient pas d’une nomination ou d’une promotion professionnelle. Moussa Diop, ex-patron de Dakar Dem Dikk, Sory Kaba, ex-directeur des Sénégalais de l’étranger et Moustapha Diakhaté ex-chef de cabinet de Macky Sall sont une illustration éloquente des auteurs de crime de lèse-troisième candidature.
Aujourd’hui, Macky veut réappliquer sa stratégie, voire son stratagème, mis en branle lors de la question sur la réduction du septennat en quinquennat. Partout dans le monde, il s’est enorgueilli, dès potron-minet, d’être le premier président élu qui réduit volontairement la durée de son mandat. Mais ce n’était que des paroles en l’air qui trouvent leur essence dans le flot de promesses de campagne tenues à l’endroit des citoyens pour conquérir leurs suffrages en février 2012. À partir de 2014, des roquets aboyeurs bien choisis ont fini par enquiquiner les Sénégalais de criailleries importunes avec l’impossibilité de réduire le mandat présidentiel. Le tapis déroulé par ses ouailles, Macky Sall finit par verser dans une palinodie discursive qui remit en cause la sacralité de la parole présidentielle. Il se rabattit laborieusement sur le Conseil constitutionnel qui, après un contorsionnisme juridique, finit par avaliser le vœu présidentiel.
Dans la même veine qu’Ibrahima Sène, Moustapha Kane, un des premiers compagnons de Macky Sall et actuel PCA de l’Asepex, pointe un doigt accusateur aux thuriféraires qui incitent le président Sall à une 3e candidature. Seulement le commanditaire de tout ce tapage médiatique sur le 2e quinquennat, c’est le président Macky Sall. S’il n’agréait pas de tels agissements en faveur de la 3e candidature, il aurait mis fin à ce polluant ramdam médiatico-politique que ses fédayins défendent sur tous les tréteaux et plateaux. Au Niger en 2018, quand deux acteurs de la société civile de Zinder avaient appelé, à travers des réseaux sociaux, le chef d’Etat nigérien Mahamadou Issoufou à se porter candidat pour un 3e mandat, ils avaient été interpellés par la police judiciaire avant d’être jugés et condamnés à une peine ferme. Mohamed Bazoum, l’alors président du parti au pouvoir et aujourd’hui président de la République du Niger, déclarait à cet effet : « Un troisième mandat au Niger signifie un coup d’Etat. Nous sommes un parti qui a comme ambition de stabiliser le pays pour progresser ». Et Issoufou de renchérir : « J’ai beau chercher, je ne trouve aucun argument qui justifierait que je me sente irremplaçable ou providentiel. Nous sommes 22 millions de Nigériens, pourquoi aurais-je l’arrogance de croire que nul ne peut me remplacer ? » Dès lors, plus aucun opportuniste ne s’est aventuré à demander le « tazarché » (la continuité, en langue haoussa).
Si le président sortant entretient encore un clair-obscur antinomique sur sa position binaire de « ni oui ni non », c’est parce qu’il mijote le plan et le temps opportuns qui lui permettront de déclarer sa candidature inconstitutionnelle et de préciser que c’est le Conseil constitutionnel, l’arrière-cour présidentielle acquise à sa cause, qui tranchera cette question. Le piège dans lequel les roquets aboyeurs du président veulent plonger insidieusement les Sénégalais, c’est de leur faire croire que le dernier mot reviendra au Conseil constitutionnel, seule juridiction électorale habilitée à décider de la validité et de la constitutionnalité de toute candidature à la présidentielle. Macky Sall ne doit pas et n’a pas le droit de déposer sa candidature chez les « Sages » à qui il a accordé tous les passe-droits. Par éthique, Macky Sall, le constituant et l’inspirateur de la réforme constitutionnelle de mars 2016, ne devrait même pas entretenir cette ambiguïté et cette confusion qui plongent le pays dans un climat délétère.
Aujourd’hui le budget de 380 milliards prévu dans la loi de finance 2023 pour le contrôle et le maintien de l’ordre laisse croire pour certains que le président se prépare éventuellement à un rude combat contre ce peuple rétif qui ne lui accordera pas ce qu’il avait refusé à Abdoulaye Wade en 2012. Mais nous, nous osons profondément croire que cette croissance exponentielle des moyens des forces de défense et de sécurité (FDS) sert surtout à lutter contre le péril djihadiste transfrontalier et le grand banditisme qui compromettent la sécurité des honnêtes citoyens.
Le renforcement matériel de la police et de la gendarmerie républicaines ne peut pas diluer l’ardeur d’un peuple qui ne jure que par sa Constitution. La puissance matérielle des FDS ne peut pas surplomber la vaillance déterminante d’un peuple chevillé à sa Loi fondamentale. Moubarak et Ben Ali ne l’avaient malheureusement pas compris. Pourvu que le président Macky avec lucidité puisse le comprendre à temps !
CES EXPLOITS SONT UNE FAÇON POUR MOI DE TRANSMETTRE DES MESSAGES À LA JEUNESSE
Contre rafales de vent et avalanches périlleuses, c’est au sacrifice de sa vie qu’il continue de faire flotter, aux yeux du monde, le drapeau du Sénégal au sommet des redoutables montagnes.
Contre rafales de vent et avalanches périlleuses, c’est au sacrifice de sa vie qu’il continue de faire flotter, aux yeux du monde, le drapeau du Sénégal au sommet des redoutables montagnes. En bravant, la semaine dernière, le mont Toubkal d’une altitude 4167 mètres, Mohamed Tounkara, ingénieur informaticien, vient d’entrer dans la légende de l’alpinisme. Dans cet entretien avec Bés bi, ce randonneur aguerri revient sur ses impressionnantes prouesses, ses défis et ses motivations …
Après le mont Blanc, vous venez de franchir un second challenge en gravissant le mont Toubkal qui est d’une altitude 4167 mètres. Quel sentiment vous anime présentement ?
C’est un honneur et une fierté d’atteindre un autre objectif que je m’étais fixé et qui est, cette fois ci, de franchir le sommet du mont Toubkal. Et la satisfaction devient beaucoup plus grande à chaque fois que je repense aux difficiles conditions météorologiques dans lesquelles nous avons réalisé cette ascension, car au cours de cette randonnée, nous nous sommes heurtés à de puissantes rafales de vent et une température de moins 15 degrés qui ont rendu la tâche encore plus difficile.
Une fois à la hauteur de cette montagne, on vous a entendu dire que tous les autres randonneurs ont dû rebrousser chemin tellement la tâche s’était révélée dangereuse. Alors, qu’est-ce qui vous a motivé à poursuivre ce trekking, malgré les conditions météorologiques aussi périlleuses ?
Grace à quelques leçons que j’ai eu à tirer de mes expériences passées en montagne, j’ai analysé la situation et j’en ai déduit que même si ces conditions sont très extrêmes, c’était toujours possible d’arriver au sommet et de redescendre en toute sécurité. D’ailleurs, le fait que la météo n’était pas favorable nous a plus motivé. Car plus c’est dur, plus on acquiert de l’expérience. Et comme j’ai l’habitude de le dire, c’est dans la souffrance que l’on grandit.
Lors de cette deuxième prouesse, on vous a vu brandir le drapeau du Sénégal, en compagnie d’une femme, comment avez-vous réussi à l’enrôler dans ce parcours presque suicidaire ?
Il s’agit de Fatoumaty Diouf, qui est d’ailleurs une randonneuse très tenace avec un bon « mindset ». Avant cette ascension du mont Toubkal, on a eu à faire une expédition qui consistait à marcher une décente de 80 km, de Kédougou jusqu’en Guinée, en traversant quatre montagnes superposées. Nous avions réussi ce pari en deux jours. A partir de là, une équipe s’est formée et on a commencé à se fixer d’autres challenges de ce genre, notamment celui du mont Toubkal, qui est sa première randonnée de 4 mille mètres. Mais, certainement, pas la dernière, inchallah !
Pouvez-vous revenir sur les préparatifs de cette randonnée ?
Il y a d’abord une préparation logistique. Pour cette étape, j’ai un ami marocain du nom de Saïd, qui m’a mis en rapport avec des guides sur place. Ensemble, nous avons planifié le déroulement de l’expédition. Ensuite vient, comme toujours, la préparation physique et mentale. Là, il s’agit de faire beaucoup de cardio et d’entrainements musculaires en ciblant principalement les jambes car c’est ce qui va nous porter jusqu’au sommet. Cependant, l’aspect mental est le plus important dans cette préparation. Ce qui se traduit par beaucoup de visualisations, de méditations et de prières.
Combien d’heures vous a-t-il fallu pour atteindre le sommet du mont Toubkal ?
Nous avons fait 5 heures de marche juste pour atteindre le premier checkpoint, dénommée le refuge des Mouflons (Ndlr : à 3207 mètres d’altitudes) où nous avons dormi afin de nous acclimater. Puis, nous sommes repartis le lendemain. Lors de cette seconde étape, il nous a fallu 2 heures 30 minutes pour atteindre le sommet du mont Toubkal.
Rares sont les Sénégalais, pour ne pas dire Africains, à se passionner d’une telle activité sportive. D’où vous est venue cette passion ?
Dans tous les domaines de la vie, j’ai toujours aimé les défis. Que ça soit avec mon corps ou mon esprit. Car, même sur plan professionnel, en tant qu’ingénieur en informatique, je cherche toujours de nouvelles certifications à faire, de nouveaux diplômes à passer. Le titre d’alpiniste s’est ainsi ajouté à mon arc car les montagnes me donnent tout ce dont j’ai besoin pour grandir. Me forger en tant qu’homme, me rapprocher de l’essentiel, développer mon mental et mon physique. Et tout cela, je le vis en éprouvant du plaisir. Maintenant que je vois beaucoup de gens s’inspirer de mes expéditions, cela dope aussi ma motivation. Alors, ces exploits sont aussi une autre façon pour moi de transmettre des messages à la jeunesse de mon pays et, globalement, à toute la jeunesse africaine.
Comment votre famille vit-elle les risques que vous encourez dans l’alpinisme, un domaine aussi dangereux ?
Ma famille me soutient ardemment. Mieux encore, j’avoue que je suis vraiment chanceux parce qu’à chacune de mes expéditions, ils réussissent à ne pas me transmettre leurs peurs et inquiétudes. C’est ainsi jusqu’à ce que je revienne de ma randonnée.
VOYAGE AU CŒUR DU CADASTRE
Le n°32 du Magazine trimestriel de la Direction générale des impôts et des domaines (Dgid) est bien dans les kiosques. Cette édition qui couvre les mois de juillet à septembre fait un large focus sur le cadastre.
Le n°32 du Magazine trimestriel de la Direction générale des impôts et des domaines (Dgid) est bien dans les kiosques. Cette édition qui couvre les mois de juillet à septembre fait un large focus sur le cadastre. Le dossier consacré au Programme Yaatal et Sécurité Foncière permet aux lecteurs d’effectuer un véritable voyage au cœur du Cadastre qui, selon le titre principal du Magazine, est « Un service de sécurisation des terres pour la promotion de l’habitat et de l’investissement.
Selon le chef du Bureau de la communication, Youssouf Dione, qui a signé l’éditorial, avec le vocale « foncier » ou « domaine », la Terre constitue une importante ressource économique et sociologique qui fait l’objet de beaucoup de convoitises. Du coup se pose donc la question de la parfaite maîtrise du parcellaire en termes de superficie, mais aussi de localisation par le biais des plans de masse, des plans de situation, des coordonnées géodésiques et des bases de données géomatiques. Ainsi, note M. Dione, à côté des autres acteurs de la chaine foncière, le Cadastre assure la gestion physique et technique du foncier.
À côté du dossier, « l’Actu DGID » vient apporter un plus pour le magazine, à travers une information très diversifiée relative au secteur stratégique des impôts et des domaines.
Pour la Directrice du Cadastre Mme Demba Dieng, l’État du Sénégal a très tôt compris l’importance d’un cadastre pour un pays qui aspire au développement. « C’est à ce titre qu’il a posé, quelques années après les indépendances, des actes forts portant sur l’institution d’un service du Cadastre qui, depuis l’année 1979,a été érigé en Direction nationale rattachée d’abord au ministère de l’Urbanisme avant de revenir à la même année, au sein de la Direction générale des impôts et des domaines (DGID) », souligne Mme Dieng.
Emedia se félicite de l’existence et de la parution régulière de ce magazine qui permet aux usagers de se familiariser avec les concepts relatifs aux impôts.
Par Magaye GAYE
REGARD CRITIQUE SUR LE PROJET DE BUDGET 2023
Dans la forme, l’analyse révèle, contrairement aux règles classiques de présentation des budgets, une comparaison des acquis entre la période d’avant 2012 et la période de 2012 à 2022 (magistère du Président Macky Sall).
Le projet de budget est arrêté à la somme de 6441 milliards prévue d’être bouclée à hauteur de 4096 milliards de F Cfa sous forme de ressources internes (64%) et 2345 de F Cfa en endettement (36%).
Dans la forme, l’analyse révèle, contrairement aux règles classiques de présentation des budgets, une comparaison des acquis entre la période d’avant 2012 et la période de 2012 à 2022 (magistère du Président Macky Sall). Avec en appui une liste des réalisations opérées. Sous cet angle, de nombreux observateurs peuvent prêter au budget une connotation politique à quelques encablures de l’échéance présidentielle de 2024.
Prévisions de recettes trop optimistes
Dans le fond, les prévisions de recettes me semblent surestimées puisque justifiées par un taux de croissance hypothétique de l’ordre de 10% en 2023 soit le double des perspectives de croissance révisées par les organismes de Bretton Woods (4,8% en 2022).
Pour ce qui est des recettes internes, leur montant total prévu s’établit à 4096,4 milliards de F Cfa contre 3647,8 milliards F Cfa pour l’année 2022, soit une augmentation de 448,6 milliards justifiée essentiellement par les effets de la Stratégie des recettes à moyen terme.
Ce taux référentiel de croissance de 10% sur lequel se fonde le budget nous semble surévalué pour plusieurs raisons.
Les lois de règlement sur lesquelles auraient dû se baser les décideurs pour fignoler leur analyse budgétaire ne sont pas à jour. La dernière qui a été votée par l’Assemblée nationale remonte à l’exercice 2017.
A ce premier facteur, s’ajoutent les menaces que fait peser un contexte international, sous régional et national plein d’incertitude : inflation galopante, hausse du dollar par rapport à l’euro, niveau élevé des prix du pétrole, taux d’intérêts internes au système bancaire de l’Uemoa relativement élevés ;
Un autre paramètre ne jouant pas en faveur d’une expansion budgétaire se trouve dans le fait que nos principaux partenaires commerciaux sont en difficulté. La contrainte extérieure des pays de l’Uemoa est telle que leurs partenaires traditionnels comme la Chine et l’Europe (66 % des exportations et 77,1 % des importations en 2018 selon la Bceao), qui font face à de sérieux ralentissements de leur croissance économique, ne pourront sans doute pas maintenir les mêmes niveaux d’échanges.
Si on ajoute aux paramètres cités ci-avant, une situation sécuritaire préoccupante dans notre environnement immédiat, l’incertitude d’un facteur pluviométrique sur lequel le Sénégal reste dépendant plus de soixante ans après son indépendance, une économie complètement extravertie, la contrainte monétaire que fait peser le Franc Cfa, sans oublier le caractère dérisoire des maigres retombées des hydrocarbures en 2023, 33,7 milliards environ, on se rend compte que la prévision de croissance de 10% est loin d’être pertinente.
Revenant sur les taux de croissance annoncés depuis 2000, souvent supérieurs au taux de croît démographique, force est de constater qu’ils n’arrivent toujours pas à faire reculer de manière drastique la pauvreté. Il est grand temps de s’interroger sur (i) la fiabilité des taux de croissance annoncés, (ii) la pertinence et la vigueur des facteurs économiques qui les sous-tendent, (iii) leur caractère extraverti, vu l’importante présence d’acteurs internationaux sur notre échiquier économique, (iv) les mécanismes de répartition de cette croissance afin de voir s’ils n’exacerbent pas les inégalités.
Toutes ces raisons évoquées plus haut interpellent évidemment sur la sincérité même du budget.
Mesures d’économies faibles
En tant qu’économiste averti par rapport aux difficultés de toutes sortes qui assaillent notre pays, je m’attendais à un début de rupture dans la façon de manager notre budget. Ce moment actuel doit être une ère d’introspection et de réforme pour tout Etat sérieux, soucieux de réduire sa dépendance et sa vulnérabilité par rapport au reste du monde.
A l’inverse, il est noté que les dépenses d’acquisition des biens et services et transferts courants vont augmenter de 267 milliards de F Cfa, soit une hausse de 18,9% par rapport à la Loi de finances rectificative de 2022. Un programme ad hoc «zéro corruption» avec des prix de référence et une meilleure gestion des procédures de passation des marchés par entente directe aurait pu être mis en place.
Un endettement inquiétant
L’endettement au titre de 2023 est estimé à un montant de 2345 milliards de F Cfa et concerne principalement l’amortissement en capital lié à l’encours de la dette actuelle pour un montant de 1 269,6 milliards de F Cfa et le financement du déficit budgétaire pour un montant 1045,3 de F Cfa.
Une stratégie d’endettement basée sur le recours au marché pour refinancer les échéances arrivées à maturité n’est jamais une bonne chose. Ce type de reprofilage peut cacher des difficultés potentielles de remboursement. Et cela pourrait à la longue inquiéter les prêteurs. Les intérêts de la dette vont passer de 350 milliards F Cfa en 2022 à 424,32 milliards de F Cfa en 2023, soit plus de 10% des recettes internes.
Il est à rappeler que l’encours de la dette était de 39,9% du Pib en fin 2011. Il s’établit à 73% en 2022 soit un bond de plus de 23 points. C’est beaucoup.
Avec le montant d’emprunt projeté en 2023 de 2345 milliards, le document de la loi des finances ne semble pas indiquer, sauf erreur ou omission de ma part, quel sera le vrai ratio d’endettement du Sénégal en 2023 ; cette information gagnerait à être capitalisée dans le projet de budget afin de mieux justifier le niveau de l’endettement complémentaire à contracter.
Des priorités de dépenses essentiellement sociales
Une grosse partie du budget devrait permettre de soutenir le pouvoir d’achat, ce qui est une bonne chose vu le contexte actuel. Le gouvernement apparemment n’a pas écouté les conseils du Fmi et c’est à saluer. Cependant, sur 450 milliards de subventions prévues en 2023, 350 devraient concerner l’énergie. Seuls 100 milliards sont prévus pour les ménages contre 157 milliards en 2022. L’Etat devrait reconsidérer cette baisse en dépit des mesures attendues dans le cadre de la concertation sur la vie chère. Les prix pourraient rebondir et le panier de la ménagère devrait être protégé quoique cela puisse coûter.
Sur un autre plan, le gouvernement a fait le choix de revaloriser significativement la rémunération de l’ensemble de ses agents, en 2022, pour un coût global de 120 milliards de F Cfa, mais aussi de poursuivre ses opérations de cash transfert en faveur des ménages les plus défavorisés. Seulement, l’explication avancée pour justifier de telles redistributions de revenus, à savoir relancer la machine économique, est discutable. En effet, le Sénégal a une économie extravertie avec une très faible production nationale. Dans un tel contexte, il est à craindre que ces augmentations de revenus annoncées ne creusent notre balance commerciale et notre balance des paiements sans incidence significative sur l’emploi. Bien entendu, cette augmentation de revenus va exacerber les tensions inflationnistes.
Mieux cibler les investissements
Dans le projet de loi de finances pour l’année 2023, les dépenses d’investissement vont baisser de 165,6 milliards de F Cfa par rapport à 2022, passant de 1753,8 milliards à 1588,2 milliards de F Cfa.
Cette baisse est justifiée, selon le gouvernement, par une volonté de l’Etat de laisser maintenant la place au secteur privé pour investir. C’est un mauvais prétexte dans la mesure où ce secteur privé n’est pas encore suffisamment fort pour prendre en main cet important levier de tout développement économique que constitue l’investissement.
S’agissant de l’enveloppe prévue, elle devrait en priorité aller vers le secteur primaire, l’hydraulique, la santé, les projets fortement utilisateurs de main d’œuvre. Le gouvernement devrait songer à observer une pause infrastructurelle dans des projets de construction, d’érection de stades, d’autoroutes interurbaines, etc.