SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
13 août 2025
LES OPERATEURS PRIVES STOCKEURS RECLAMENT LEUR DÛ À L’ETAT
La Fédération nationale des opérateurs privés stockeurs et transporteurs du Sénégal (Fnopst) a fait face à la presse samedi dernier, pour demander à l’Etat de rembourser les crédits dus à ses membres dans les délais indiqués
La Fédération nationale des opérateurs privés stockeurs et transporteurs du Sénégal (Fnopst) a fait face à la presse samedi dernier, pour demander à l’Etat de rembourser les crédits dus à ses membres dans les délais indiqués.
«Nous invitons l’Etat du Sénégal, à travers le ministère de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire, à éponger ces crédits, d’autant plus que c’est avec ces fonds qu’il sera possible de faire une bonne campagne de commercialisation», a déclaré le président de la Fnopst. Modou Fall a indiqué que le remboursement des dettes était l’une des conditions du bon déroulement de la prochaine campagne de commercialisation des récoltes.
Selon lui, seul le ministère est en mesure de dire avec exactitude le montant à rembourser.
«On nous doit beaucoup d’argent pour la campagne 2021-2022, pour celle qui va bientôt démarrer aussi», a-t-il dit, en précisant que des membres de la Fnopst ont fourni des engrais et semences à l’Etat à crédit. Et maintenant, l’Etat doit tout faire pour éponger les factures impayées…
Pour le président de la Fnopst, mettre à disposition les fonds est essentiel en cette période de campagne agricole. «C’est nous qui devons acheter les graines d’arachide. On ne peut pas devoir de l’argent aux banques et retourner les voir pour de nouveaux prêts, sans le remboursement des précédents», a-t-il martelé.
Ainsi, après avoir affirmé que le délai indiqué pour le règlement de la dette n’est pas encore dépassé, un représentant du ministère de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire a, quant à lui, rassuré les opérateurs, leur promettant que les paiements auront «bientôt lieu», dans le délai indiqué.
CONTRAT D'ARMEMENT DE 45 MILLIONS, LE FORUM CIVIL EXIGE LA LUMIÈRE
Abdoulaye Daouda Diallo et Abdou Karim Sall sont invités par le Forum civil à s’expliquer sur le contrat d’armement d’un coût de 45 milliards révélé par un consortium de journalistes d’enquête.
Abdoulaye Daouda Diallo et Abdou Karim Sall sont invités par le Forum civil à s’expliquer sur le contrat d’armement d’un coût de 45 milliards révélé par un consortium de journalistes d’enquête.
Les quotidiens Libération, Les Echos et le site impact.sn ont repris une enquête de Organized crime and corruption reporting project (Occrp), regroupement de journalistes d’enquête et de centres d’enquête fondé en 2006, sur un contrat d’armement d’un montant de 45 milliards de francs Cfa impliquant le ministère de l’Environnement et le ministère des Finances et du budget, dirigés respectivement, au moment des faits, par Abdou Karim Sall et Abdoulaye Daouda Diallo. Vu la « gravité extrême » des faits soulevés, le Forum Civil estime, que le gouvernement du Sénégal ne « saurait garder le silence car, ils concernent la gestion problématique de l’argent du contribuable en relation avec des acteurs cités dans des activités de ventes illicites d’armes, sources de criminalité transfrontalière ».
Dans un communiqué, Birahime Seck et ses camarades « trouvent qu’il n’est pas acceptable que le Sénégal, au vu de sa stature et de son image internationale, soit cité dans ce type de relations contractuelles impliquant ses plus hautes autorités, sans apporter des explications claires et exhaustives ». Ainsi, la section sénégalaise de Transparency international, invite le chef de l’Etat à demander aux ministres Abdoulaye Daouda Diallo et Abdou Karim Sall d’« éclairer les Sénégalais sur la teneur du contrat incriminé ».
Le Forum civil invite le procureur de la République à « s’autosaisir de cette affaire qui pourrait affecter gravement l’image du pays en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme ».
L’organisation de lutte pour la bonne gouvernance appelle Alioune Ndoye, actuel ministre de l’Environnement à « faire le point sur l’existence des armes achetées, sur la base du principe de la continuité du service public ». Birahime Seck et Cie dénoncent les « agressions répétitives » aux principes de la transparence. « Le principe de transparence est foulé au pied au profit d’une opacité résultant de la destruction du système de régulation des marchés publics. Ce qui a pour conséquence gravissime, la sécrétion calamiteuse de formes de contractualisation douteuses et dangereuses préjudiciables à la bonne image traditionnelle du Sénégal sur la scène internationale », décrit le Forum civil.
De plus, s’indigne le communiqué, la domiciliation de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) à la Présidence de la République constitue un « signal fort de valorisation de la mauvaise gouvernance dans le système des marchés publics au Sénégal ». Il s’y ajoute, souligne le Forum civil, « l’absence de légalité et de légitimité du Directeur Général de l’Armp-Arcop qui a fini son mandat depuis 2017 ».
LA CAOPA SONNE L’ALERTE
Les usines productrices de farine et d’huile de poisson menacent l’avenir des communautés côtières africaines, avertit la Confédération africaine de pêche artisanale (Caopa)
Les usines productrices de farine et d’huile de poisson menacent l’avenir des communautés côtières africaines, avertit la Confédération africaine de pêche artisanale (Caopa) qui se penche depuis hier sur le thème : «Pour une aquaculture artisanale durable, complémentaire à la pêche artisanale africaine.»
La sardinelle joue un rôle-clé dans l’alimentation humaine et la création d’emplois. Mais si on n’y prend garde, ce filet de sécurité alimentaire risque d’être sérieusement menacé à cause de la surexploitation, mais également à cause de l’implantation des usines de farine et d’huile de poisson. «En Afrique de l’Ouest, ce sont nos sardinelles, en état de surexploitation, qui sont en déperdition, transformées en farine et en huile pour l’exportation, souvent pour nourrir des poissons d’aquaculture en Nor¬vège, en Chine ou en Turquie. Alors qu’elles jouent un rôle-clé dans l’alimentation humaine, la création d’emplois, et soutiennent l’économie ouest-africaine. La raréfaction actuelle de cette ressource se ressent au niveau du panier de la ménagère, mais aussi au niveau des sites de débarquement et de transformation. Il est de plus en plus difficile pour les femmes transformatrices d’avoir accès à cette matière première», a alerté le président de la Confédération africaine de pêche artisanale (Caopa). Gaoussou Guèye intervenait hier, lors d’un atelier dont le thème est : «Pour une aquaculture artisanale durable, complémentaire à la pêche artisanale africaine.»
Il déplore aussi l’implantation des fermes aquacoles industrielles intensives. Lesquelles, dit-il, font perdre à la pêche artisanale, des territoires en mer et sur terre, qu’elle occupe pour ses activités. «L’introduction de l’aquaculture industrielle dans des zones hautement productives comme les lagunes, les deltas, les marais, les zones de mangroves, détruit ces écosystèmes et amoindrit leurs capacités de production alimentaire, empêchant l’exercice des activités traditionnelles de pêche», déplore M. Guèye.
C’est pourquoi, compte tenu de ces enjeux, la Caopa considère que le développement d’une aquaculture à base de farine de poisson menace l’avenir des communautés côtières africaines. Pour le président de la confédération, «nourrir les poissons de l’aquaculture industrielle avec de la farine provenant des poissons sauvages est un modèle industriel qui aggrave la surpêche et l’insécurité alimentaire en Afrique». «Nous nous opposons aussi à des initiatives qui proposent d’attribuer un écolabel à l’industrie de la farine de poisson en Afrique de l’Ouest. Il est pour nous injustifiable qu’une aquaculture dépendant de la farine de poisson, concurrence les pêcheurs pêchant pour la consommation humaine, soit déclarée durable, y compris à travers un système de labellisation. A l’op¬posé de ce modèle, une aquaculture artisanale, complémentaire à la pêche artisanale, peut aussi aider à répondre à certains défis», précise M. Guèye.
Interpellée sur l’exploitation des petits pélagiques pour la farine de poisson utilisée dans l’aquaculture, la Directrice générale de l’Agence nationale de l’aquaculture, Dr Téning Sène, relève que les pêcheurs adhèrent au développement de l’aquaculture artisanale, c’est-à-dire pratiquée de façon durable, écologique, de façon à ne pas menacer la pêche artisanale. Elle a rappelé que les usines de pêche artisanale installées au Sénégal étaient pour valoriser les coproduits de pêche. Toutefois, plaide-t-elle, l’Etat doit réglementer de façon à ce que les usines n’utilisent pas les produits qui devraient être utilisés par les pêcheurs et les femmes transformatrices.
LE SÉNÉGAL, UNE SOCIÉTÉ VIOLENTE
C’est comme si tuer une femme est la chose la plus banale au Sénégal. Inconsciemment, l’homme a commencé se sentir frustré devant cette femme qui va et qui vient. À ce rythme, toutes les femmes sont en danger - ENTRETIEN AVEC KEN BUGUL
Dans les premières années de la crise casamançaise, les femmes de la région avaient opté pour une manifestation radicale de leur ras-le-bol en se présentant sans vêtement face aux Forces de l’ordre. Aujourd’hui, le contexte est tout aussi lourd de violence et l’écrivaine de renommée, Ken Bugul, n’exclut pas de recourir au même procédé pour dire son ras-le-bol face aux meurtres récurrents de femmes au Sénégal.
Ces derniers jours, le Sénégal a connu une série continue de meurtres de femmes. Comment réagissez-vous à cela ?
Depuis l’assassinat de la jeune fille dont on a retrouvé le corps vers Kaolack, près de chez moi, je suis révoltée. Ça pouvait être une de mes nièces. Ensuite, une 2e parce qu’elle n’a pas d’enfant, son mari la tue, et une 3e, balle en pleine tête, une 4e… il y a eu une manifestation à Saint-Louis où les femmes se sont réunies dans une rue, où les femmes se sont assises autour de 7m de percale, pour exprimer leur ras-le-bol, leur révolte. Ce qui m’horripile le plus, c’est le fait qu’il n’y ait aucune mention de ces crimes. Ça n’a pas fait l’objet d’une réaction des autorités politiques de ce pays, la ministre de la Femme, du gouvernement en général, le chef de l’Etat, des autorités religieuses, des partis politiques. C’est comme si tuer une femme est la chose la plus banale au Sénégal et dans l’indifférence totale. Il faut absolument faire quelque chose pour que ça s’arrête. Il faut marquer le coup, parce qu’à ce rythme, toutes les femmes sont en danger, nos filles, nos petites filles sont en danger et la société est en danger.
Il y a eu plusieurs cas de violence sur lesquelles on n’a pas réagi. N’avez-vous pas l’impression que ces meurtres sont la suite logique de cela ?
L’indifférence ! Avant, il y avait même plus de réactions, mais devant cette succession, je ne comprends pas le silence. Les radios et télés en parlaient, on faisait des éditions spéciales. Mais là, c’est l’indifférence et c’est ce que je trouve révoltant. Il faut quand même porter un coup fort, organiser des manifestations dans tout le pays. Je n’ai pas encore vu un programme spécial sur ça, à part ce que le Comité des féministes du Sénégal a fait à Saint-Louis. On va passer à autre chose après ça, et ce n’est pas normal.
On a l’impression que la société sénégalaise est devenue très violente et que cette violence est en premier dirigée contre les femmes…
La société sénégalaise a toujours été violente, ça ne date pas d’aujourd’hui. C’est une société violente, parce que c’est une société répressive. Moi qui suis née il y a très longtemps, j’avais réalisé déjà cela très jeune. A 5 ans, ma mère m’avait laissée. C’est violent ça ! Et à 11, 12 ans, dès qu’une fille a ses règles, on pense déjà à la marier. Il y a même quelqu’un qui avait été identifié dans mon village et j’avais refusé. Et il y a toute cette morale : attache bien ton pagne, etc. Ce sont des violences psychologiques. C’est une société violente en plus d’être répressive, une société avec de la morale. Et maintenant, c’est la violence physique qui est apparue quand les femmes ont commencé à s’émanciper, à aller à l’école. Quand elles ont commencé à gagner un peu d’argent, quand elles ont osé s’exprimer un peu dans les médias. Déjà du temps de la Fédération des associations féminines du Sénégal (Fafs), qui était dirigée par Annette Mbaye d’Erneville, ensuite Aminata Mbengue Ndiaye, le volet des violences physiques commençait à apparaître parce que les femmes sortaient, se regroupaient, etc. Où tu étais ? Pourquoi tu rentres à cette heure ? Ensuite des gifles. Tout simplement parce que la femme commençait à regarder un programme à la télé, parlait avec sa copine ou osait se regrouper. C’était dans les années 75 je pense, et à partir des années 80, 90, où les femmes ont commencé à être des productrices de développement et de richesse, ont commencé à gagner par elles-mêmes de petits sous, il y avait violences physiques suivies de divorces. Mais maintenant, la violence est passée à une vitesse supérieure. C’est assassiner des femmes maintenant.
Où faut-il chercher les racines de cette violence ?
Les facteurs endogènes, c’est peut-être la situation des hommes. Inconsciemment, l’homme a commencé se sentir frustré devant cette femme qui va et qui vient. Surtout quand je vois des femmes de mon village qui font un petit commerce et arrivent à s’en sortir, et qu’on dise qu’elles sont émancipées ! Mais elles sont toujours à la maison, elles travaillent toujours, sont dans des ménages très compliqués, mais elles ont de petits business, vont acheter des choses à Kaolack ou Dakar, qu’elles viennent revendre. Et les hommes se sont sentis humiliés parce que compte tenu de la précarité économique, elles contribuaient à améliorer la nourriture. Toutes ces générations d’enfants nés depuis les années 90 à nos jours, on le voit avec les lutteurs et les chanteurs, un enfant qui réussit jusqu’à l’université, dit d’abord, je remercie ma mère. Pareil pour le lutteur, le chanteur, etc. On ne se rend pas compte, mais le père… De notre temps, c’était le père, ensuite la mère. Barké baye comme on disait, mais maintenant c’est le contraire. La mère est célébrée par toute une génération, parce que ces jeunes ont été élevés par les recettes du petit commerce qu’elles ont fait.
C’est la fragilité des hommes qui se manifeste donc…
En plus des facteurs internes, psychologiques. Mais les facteurs exogènes qui sont des influences, il y a les violences à la télévision. Les mardis, on regardait des pièces de théâtre avec les Daraay Kocc, etc. Les programmes étaient éducatifs et humoristiques avec les Abou Camara, les Makhouredia Guèye et Baye Peul. Mais maintenant, les séries sénégalaises… il y a cette violence dans les médias, les séries américaines et l’instabilité dans la sous-région qui favorisent la circulation des armes. Tous ces facteurs exogènes n’influent pas sur la violence, mais permettent de commettre un meurtre tout de suite.
Il y a aussi le silence des religieux…
Les hommes politiques, les religieux musulmans comme chrétiens, les associations de femmes, tout le monde doit se lever, se révolter. Quelqu’un m’a dit hier que les violences contre les femmes, ce sont les féministes qui doivent s’en occuper. C’est qui les féministes ? Ce sont nos enfants qui sont assassinés. Il y a tous ces facteurs et en face, l’impunité et la banalisation des meurtres de femmes, comme si les femmes les gênaient ! Moi en tout cas, je suis prête à me mettre toute nue, de la Place de l’indépendance à l’Obélisque, au Rond-point Yoff et devant la présidence de la République, pour exprimer toute l’horreur que je ressens face à ces meurtres de femmes de plus en plus récurrents et de plus en plus dans l’indifférence et l’impunité totale.
LE CORPS DES FEMMES SERT D’ARENE DE LUTTE
Pour être violente, la société sénégalaise l’est. Les meurtres de femmes s’ajoutent au spectacle triste de ces très jeunes enfants livrés à la rue. La face hideuse d’une société qui n’assume pas ses tares
Pour être violente, la société sénégalaise l’est. Les meurtres de femmes s’ajoutent au spectacle triste de ces très jeunes enfants livrés à la rue. La face hideuse d’une société qui n’assume pas ses tares.
La société sénégalaise est violente. Et cette violence est surtout dirigée contre les femmes et les enfants. Comme le répète souvent la chercheure sénégalaise, Maram Guèye, c’est une société qui a «glamourisé» la souffrance des femmes.
Et selon Adama Sow, les germes de cette violence sont profondément implantés dans notre déterminisme culturel. «La conception que nous avons, c’est que brimer ou battre la femme, c’est accepté. Il est coutumier de battre sa femme, mais les voisins ne réagissent même pas. La violence est en nous», s’indigne Adama Sow. «On sait qu’on vit dans des sociétés violentes, et ça ne date pas d’aujourd’hui. Faire mal, tuer sont devenus des actes banals, mais ce n’est pas normal. Et ce qui est énervant, c’est de vouloir en faire une question de féministes. Dès qu’on tue une femme, les gens demandent où sont les féministes ! Mais tout le monde, hommes et femmes, doit se lever pour dénoncer quand une femme est tuée. Religieux, politiciens, artistes, tous doivent dénoncer. Une femme tuée, c’est beaucoup de gens autour dont la vie est bouleversée, sa famille, ses enfants, etc.», dénonce Coumba Touré.
Le même constat est fait aussi par Dr Rama Salla Dieng, maîtresse de conférences à l’Université d’Edimbourg au Royaume-Uni. «Je me rends compte à chaque fois qu’il y a une sorte de schizophrénie. La société est tellement dans le masla, dans les apparences, alors qu’elle est profondément violente, patriarcale et que le corps des femmes sert d’arène de lutte, de domination d’un sexe sur l’autre. Et le féminicide est le paroxysme de cette violence-là. Que chaque jour, notre corps soit mutilé, que nous soyons tuées juste du fait de notre genre ou de notre sexe, n’est pas acceptable», indique-t-elle.
Avant d’en arriver là, les meurtriers sont pourtant passés par différents stades. Le plus souvent, l’on parle de violences conjugales répétées, de confrontations physiques dans lesquelles la femme est toujours sermonnée. A elle, revient le rôle de la «mougnkat», celle qui doit supporter. Et le silence de la famille vient renforcer ce carcan d’insécurité tissé par la société tout entière. «Beaucoup de victimes sont allées à la police maintes fois sans résultats, parce qu’on leur dit d’arranger les choses en complicité avec la famille. C’est un problème d’hommes, pas un problème de femmes», indique Ndèye Debbo Seck, éducatrice et féministe. Que faire ? Comme dans d’autres pays, propose Adama Sow, il faut mettre en place des dispositifs de prévention. «Il faut prévenir les féminicides et en parler. Les médias doivent jouer un rôle important. L’année dernière, quand il y a eu près de 250 féminicides en France, ils en ont parlé, ils ont mis en place des numéros courts avec les commissariats et les gendarmeries, et même des bracelets. Il y a un certain nombre de dispositifs qui existent dans beaucoup de pays et l’Etat pouvait s’en inspirer. Mais ne rien faire, ça me gêne», souligne Adama Sow.
par Courani DIARRA
AVOIR LES HOMMES À L’USURE
Le mariage tue l’amour !? Du jeu de séduction, lorsque les tourtereaux roucoulent jusqu’à ce que leurs deux corps « passent aux aveux » en se rencontrant, comme le chante si bien le Québécois Pierre Lapointe
Le mariage tue l’amour !? Du jeu de séduction, lorsque les tourtereaux roucoulent jusqu’à ce que leurs deux corps « passent aux aveux » en se rencontrant, comme le chante si bien le Québécois Pierre Lapointe, tout est excitant, exaltant même, encore plus dans les souvenirs ! Le conte de… faits est beau, du premier regard échangé au premier baiser hésitant, le cerveau imprime sans cesse, commandant aux membres des comportements… aimantés ! Choisir, c’est écarter les autres. Pour l’une, rarement pour l’autre, qui s’arroge le droit de papillonner partout et d’empoisonner ainsi la vie de sa compagne. D’où l’importance pour l’épouse d’exister sans avoir à être définie par son statut matrimonial, le nom de l’époux. Exister pour soi. En tant qu’individu, parallèlement à son mari. S’aimer, se respecter, s’estimer. Mais avoir la liberté de rester ou de partir. A la base, le mariage est un contrat de compagnonnage qui inclut dans ses avenants, la latitude de le réviser ou de le dissoudre. Ce que je trouve pédant, c’est la formule « vous aimer et vous chérir jusqu’à ce que la mort vous sépare ». C’est un peu narguer le destin qui sait si bien se montrer capricieux pourtant.
Arrêtons de subordonner la vie d’une épouse à celle du mari. Notre temps de vie est compté. Et c’est déjà assez compliqué pour certaines femmes de s’infliger la double peine d’abandonner son patronyme pour porter le nom d’un autre homme et d’en assurer la perpétuité en s’effaçant. Pas question pour elles de se suffire à des mots pour exorciser les maux qui les taraudent, encore moins de se résigner. « Quand on refuse, on dit non », pour emprunter l’expression d’Ahmadou Kourouma. Le corps d’une femme ne peut être vandalisé, son âme bafouée, sa vie écourtée pour avoir dit : « Stop ! Je ne veux plus de cette vie-là ! ». Elle ne doit pas être comptable de la faiblesse ou de la lâcheté de son conjoint. Elle ne demande qu’à vivre ! Et pouvoir respirer, espérer ! Donner le temps à son union de grandir dans la tolérance. Cela passe impérativement par commettre des erreurs, les reconnaître/accepter et les pardonner/classer. Sachons écouter nos sœurs, les épauler, en arrêtant de balancer les fatidiques banalités du genre : « Seykat dafay mougn » (une bonne épouse doit endurer (se plier ?) ou « Lima dathie doko dathie » (j’ai vu pire). Une jeune sœur venant de l’arrière-pays m’a avoué, il y a quelques jours que les femmes en milieu rural vivent des situations pires qu’à Dakar, qu’elles sont maltraitées et lorsqu’elles trouvent la force de s’enfuir du domicile conjugal, victimes de la violence du mari, elles y sont renvoyées, plus vulnérables que jamais, sans aucune autre forme de procès, au nom de la sacralité du mariage. Lorsqu’elles meurent des coups du tortionnaire, le drame est souvent étouffé en raison du « soutoureu » (sacro-sainte discrétion).
Par sororité, des femmes, considérées influentes, à tout le moins placées à des positions privilégiées, devraient porter le plaidoyer, dénoncer les féminicides et sensibiliser les filles à s’opposer à toute forme de violence : l’intimidation, la manipulation, la flagellation et j’en passe ! Marième Faye Sall, épouse du chef de l’Etat, Aminata Touré et Mame Madior Boye, anciennes Premières ministres, Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du Hcct, les ministres femmes, les femmes « visibles » : stars de la chanson, sportives, comédiennes… doivent donner de la voix, organiser la riposte. Par exemple, faire des dons : maisons de transition (logement d’urgence et service d’orientation), terrains, bijoux ou argent pour financer l’assistance aux sœurs confrontées aux sévices de leur partenaire. Certaines victimes n’ont pas où aller, personne vers qui se tourner, aucune main tendue. Elles auraient certainement voulu écrire leur légende personnelle, impacter leur famille, leur quartier, la nation. Être inspirantes, remporter des batailles.
Les déesses sont immortelles ; les hommes, recyclables. Messieurs, ressaisissez-vous et hissez vos partenaires sur un piédestal. Cela ne vous grandira que davantage ! Les actes de violence sont légion et se taire équivaut à s’y complaire. Nous ne pouvons plus avancer à pas feutrés. Nous ferons du bruit et c’est ainsi que nous aurons les hommes, à l’usure.
LE NOUVEAU PLAN DE VOL HEBDOMADAIRE D’AIR SÉNÉGAL
Après l’annonce polémique de la suspension de ses vols vers Libreville-Cotonou-Douala, Air Sénégal est revenue sur sa décision par une note informant de la reprise de cette ligne.
Après l’annonce polémique de la suspension de ses vols vers Libreville-Cotonou-Douala, Air Sénégal est revenue sur sa décision par une note informant de la reprise de cette ligne. Dans ce nouveau programme de continuité, Bés bi a appris que la compagnie sénégalaise a finalement modifié ses plans en raison de deux vols par semaine devant desservir cette partie de l’Afrique centrale. Un changement que son directeur général, Alioune Badara Fall et son équipe entendent mettre en œuvre à compter du 30 octobre prochain. Pour rappel, c’est le 10 octobre dernier que la direction d’Air Sénégal, pour une « faiblesse de performances financières », avait annoncé sa volonté de suspendre cette destination. Il s’en était suivie une levée de boucliers de la part des Sénégalais installés dans ces pays. Dans le tollé, une lettre de protestation était parvenue au nouveau Premier ministre, Amadou Ba, invité à intervenir pour une reprise des vols. Il s’est fait certainement entendre…
Nomination en Conseil des ministres
Le Président Macky Sall a effectué quelques mutations au sein des départements ministériels. Il a nommé le magistrat Ousmane Guèye, Secrétaire général du ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, en remplacement de Cheikh Ndiaye. Mouhamadou Sène, inspecteur de l’Éducation populaire, de la Jeunesse et des Sports, est nommé directeur de l’Administration générale et de l’Équipement au ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire en remplacement d’El Hadji Amadou Ndiaye. L’administrateur civil, Mame SanéNdiaye est promu Secrétaire général du ministère des Collectivités Territoriales, de l’Aménagement et du Développement des Territoires, en remplacement de Etienne Turpin, admis àla retraite. Souleymane Barka BA, expert en Sciences de l’Éducation, devient le président du Conseil d’Administration de l’Office des Lacs et Cours d’Eau (OLAC), en remplacement d’Abdourahmane Sow.
Y en a marre entame sa campagne d’affichages contre le 3e mandat
Ça bouge dans tous les sens. Alors qu’on commence à se chamailler au sein de la mouvance présidentielle entre ceux qui sont favorables à un troisième mandat du Président Macky Sall et ceux qui sont contre, la société civile entre dans la danse. Le mouvement Y en a marre a entamé hier une campagne d’affichages contre le troisième mandat : «Bu Ko Sax Jéem » (N’essaie même pas). Mais le premier jour de campagne a été mouvementé pour certains esprits Y en a marristes. Abdou Khafor Kandji et Pape Latir Ndoye ont été interpellés par les limiers du commissariat du Point E. Finalement, c’est en début de soirée qu’ils sont libérés. Le coordonnateur dudit mouvement, Aliou Sané, rassure que la campagne d’affichages se poursuivra sans relâche sur l’ensemble du territoire.
Le Campus franco-sénégalais s'adapte aux besoins socioéconomiques
Créé en 2018 par les Présidents français Emmanuel Macron et sénégalais Macky Sall, le campus franco-sénégalais (CFS) continue de faire sa mue. Ainsi, selon le directeur Pr Maguèye Guèye, le campus va s'adapter aux besoins de l'emploi et des exigences du Plan Sénégal Émergent(PSE). Devant les étudiants qui ont reçu la ministre française chargée du Développement, le directeur du campus a promis un cadre adéquat pour permettre aux étudiants de s'épanouir et d'avoir des offres de formation adaptées au marché de l'emploi. A souligner que l’objectif de cette institution est de permettre aux inscrits d’obtenir un diplôme international tout en étudiant au Sénégal.
Le recteur de l’UASZ retire sa plainte contre un enseignant
Le Recteur de l'Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ), Mamadou Badji, est revenu à de meilleurs sentiments. Suite à un quiproquo, il avait décidé de traîner en justice Jean Alain Goudiaby, enseignant-chercheur au département de Sociologie. M Badji s’était senti diffamé par l’enseignant et voulait laver son honneur devant les tribunaux. D’où sa plainte contre le sociologue. Finalement, Mamadou Badji a retiré sa plainte contre Dr Jean Alain Goudiaby. Dans une note, la communauté universitaire est informée que suite à la médiation entreprise, l'affaire a connu un dénouement heureux avec le retrait de la plainte engagée par l'autorité qui préfigure déjà une extinction définitive de la procédure. La Direction de la vie de l'Université et du Service à la communauté remercie toutes les bonnes volontés, en particulier le médiateur et le Secrétaire général du Satuc, qui ont grandement concouru à ce résultat. Elle invite la communauté universitaire à travailler à la consolidation de la résilience de l'UASZ par le dialogue.
Les étudiants de l’UGB sur le pied de guerre
Les étudiants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis ont repris les hostilités. La coordination des étudiants de SaintLouis (CESL) avait alerté l'autorité sur le respect de sa décision de non-paiement des chambres pendant trois mois à partir du mois d'avril. Toutefois, se désolent les étudiants, les services de l’hébergement insistent toujours pour se faire payer auprès des étudiants ces trois mois. Pour faire face à cet entêtement, la coordination des Étudiants de Saint-Louis décrète l'arrêt immédiat de tous les paiements des chambres jusqu'à nouvel ordre. Elle met en garde le service de l'hébergement ainsi que les chefs de village contre toute tentative de mise en demeure visant à intimider les étudiants.
Des filles de joie se crêpent le chignon au commissariat
M. Baldé a été traduite en justice par A. Sène pour coups et blessures volontaires. Âgée de 28 ans, elle a été mise aux arrêts par les éléments du commissariat de police de Dieuppeul. Revenant sur sa mésaventure, A. Sène renseigne qu’elle a été attaquée dans une boîte de nuit par son bourreau. Elles sont arrêtées par les videurs et mises à la disposition des limiers. Le commandant du corps urbain a reçu les belligérantes pour qu’elles expliquent leur différend. Au lieu de donner sa version des faits, M. Baldé commence à insulter A. Sène devant le limier. C'est ce qui a poussé le commandant du corps urbain à garder à vue les deux filles de joie. M. Baldé a continué d’abreuver d’injures A. Sène avant qu’elles ne finissent par se battre dans le violon. Il a fallu l'intervention des policiers pour qu’elles arrêtent. Blessée à la tête, la partie civile a été acheminée à l'hôpital. A. Sène a encore été bastonnée par M. Baldé le lendemain à la boîte. C’est ainsi qu’elle est retournée au commissariat de Dieuppeul pour déposer une plainte. Devant les enquêteurs, M. Baldé a soutenu le contraire. Malgré ses dénégations, la fille de joie a été déférée au parquet pour coups et blessures volontaires au préjudice d’A. Sène.
Des affrontements intercommunautaires font un mort et un blessé
De violents affrontements entre Baye Fall et habitants de Goroté, un village dans la commune de Nghaye, département de Mbacké, ont fait un mort et un blessé hier en début d’aprèsmidi, rapporte une source concordante à Senactu.net. L’auteur du meurtre présumé a été arrêté par les éléments de la brigade de gendarmerie de Mbacké ainsi qu’un autre qui détenait une arme à feu. Des éléments de l’escadron de surveillance et d’intervention de Touba se sont déployés sur les lieux pour faire revenir le calme. Pour l’instant, on ignore les tenants et les aboutissants de ces affrontements. Mais, on parle de dissensions entre éleveurs et agriculteurs. Les conflits intercommunautaires sont souvent notés dans le département de Mbacké en fin d’hivernage. Nous y reviendrons !
L’Allemagne dégage 83,9 milliards pour le Sénégal
L’Allemagne a dégagé une importante enveloppe à l’issue de l’édition 2022 des négociations intergouvernementales avec le Sénégal. L´Allemagne attribue au Sénégal la somme de 83,9 milliards FCFA dont 44,6 milliards FCFA en appui budgétaire, pour renforcer la résilience du pays face aux multiples chocs extérieurs et lutter contre le changement climatique ; 39,3 milliards FCFA pour financer des projets dans les domaines de la modernisation de l’Administration, l’accès au financement et le développement des MPME, la formation professionnelle, les énergies renouvelables, le développement urbain durable et la production de vaccins. Pour l´Ambassadeur d’Allemagne au Sénégal Sönke Siemon, soutenir le Sénégal dans la gestion des crises était l'objectif des deux jours de discussions. Quant au chef de la délégation allemande, Directrice générale du département Afrique au ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement, Mme Birgit Pickel, ensemble, il a été possible pour les deux pays de faire progresser l’extension des énergies renouvelables qui ont atteint aujourd’hui environ 30%. Ainsi elle réaffirme l’engagement de l’Allemagne pour soutenir le Sénégal dans une transition énergétique juste. Le Secrétaire général du Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Allé Nar Diop estime que la décision de l’Allemagne de repenser le paradigme de la coopération bilatérale par le recours aux appuis budgétaires, marque un tournant décisif de notre partenariat.
Un prêt de 41,7 milliards de la Bad pour l’agropole centre
La Banque africaine de développement (BAD) annonce avoir approuvé mercredi, à Abidjan, un prêt de 63,6 millions d’euros, soit 41,7 milliards de francs CFA, pour le Sénégal qui va l’utiliser pour financer l’agro-industrie de quatre régions situées dans le centre de son territoire. Le projet, qui sera mis en œuvre par le ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, va couvrir quatre régions du centre du pays : Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel, précise le texte cité par l’Aps. Sa réalisation va aider à accroître les exportations agricoles et à réduire par conséquent les importations de denrées alimentaires, ainsi que l’insécurité alimentaire en milieu rural. A la fin de la première phase du projet (2023-2027), les objectifs suivants doivent être atteints : la transformation d’au moins 400 000 tonnes d’arachide, de 100 000 tonnes de céréales et de 50 000 tonnes de sel ; la création et la consolidation de 129 500 emplois directs et de 208 800 emplois indirects, dont environ 52% pour les femmes. « Sont également attendus plus de 67,74 millions d’euros d’investissements privés (44,4 milliards de francs CFA) à travers 37 projets dans les filières agro-industrielles clés (arachide, céréales, sel, produits animaux, etc.), ce qui devrait permettre de générer au moins 23,17 millions d’euros (15,2 milliards de francs CFA) de recettes fiscales pour l’Etat sénégalais », affirme la BAD.
Forum des armées de l’air africaines
Le forum inaugural des armées de l’air africaines est ouvert hier sous la présidence du ministre des Forces Armées, Me Sidiki Kaba. Cette rencontre a vu la participation d’une vingtaine de chefs d’état-major d’armée de l’air d’Afrique et de plusieurs sociétés spécialisées dans le domaine de l’aviation militaire. Pour Me Sidiki Kaba, ce forum de la communauté aérospatiale des armées de l’air des pays africains va permettre aux chefs d’état-major d’armée de l’air et des fournisseurs de solutions, d’échanger sur l’évolution du rôle des forces aériennes dans les opérations de contre-insurrection. Il sera également question, ajoute-t-il, d’identifier les besoins clé des armées de l’air régionales. Le thème du forum porte sur : l’aviation militaire dans les conflits de basse intensité
LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET D’AUTRES SUJETS DE SOCIÉTÉ À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE JEUDI
Les violences faites aux femmes, une affaire de contrat d’achat d’armes et d’autres sujets dont une troisième candidature éventuelle de Macky Sall à la présidence de la République sont au menu des quotidiens reçus à l’APS.
Dakar, 27 oct (APS) – Les violences faites aux femmes, une affaire de contrat d’achat d’armes et d’autres sujets dont une troisième candidature éventuelle de Macky Sall à la présidence de la République sont au menu des quotidiens reçus à l’APS.
Le Quotidien met en exergue les féminicides au Sénégal et titre : ‘’Silence, on tue’’.
‘’La liste de leurs noms ne cesse de s’allonger. Ces femmes violentées et tuées dans des conditions atroces n’émeuvent pourtant pas le cœur des Sénégalais’’, s’indigne le journal.
‘’En quelques jours, 4 nouvelles victimes sont venues s’ajouter à la liste. Mais les autorités du pays restent muettes (…)’’, note Le Quotidien.
‘’La ravages de la barbarie masculine’’, dit Vox populi, parlant de ‘’virilité toxique’’. ‘’Entre janvier 2019 et mars 2019, pas moins de 21 meurtres de femmes ont été enregistrés. Au premier trimestre de l’année en cours, 5 femmes ont été tuées’’, rapporte la publication citant des organisations de la société civile.
Selon le journal, les féministes ‘’regrettent le silence des autorités et étrillent aussi la presse dans la manière dont elle traite les infos sur les violences faites aux femmes’’.
Les Echos rapporte que le Forum Civil, une ONG qui lutte pour la transparence, ‘’appelle le procureur à s’auto-saisir’’ de l’affaire du contrat d’armement d’un montant de 45 milliards de francs Cfa impliquant le ministère de l’Environnement et le ministère des Finances et du Budget, dirigés respectivement, au moment des faits, par Abdou Karim Sall et Abdoulaye Daouda Diallo.
Selon l’OCCRP (Consortirum international de journalistes d’investigation) dont le site impact.sn est membre, le contrat passé sans appel d’offres porte sur l’achat de fusils d’assaut, de pistolets semi-automatiques et de munitions pour le ministère sénégalais de l’Environnement.
L’Observateur s’intéresse au problème de l’infertilité, ‘’un mâle funeste’’.
‘’Enfanter est le rêve de toute personne. Mais tout le monde n’a pas cette chance. Sous nos cieux, l’incapacité de procréer était souvent considérée comme un problème exclusivement féminin. Aujourd’hui la donne a changé. Avec l’avancée de la médecine, il ressort que l’infertilité peut aussi venir de l’homme’’, écrit le journal.
L’Obs livre ‘’les témoignages bouleversants d’hommes mariés qui ne peuvent pas connaitre le bonheur d’être papa’’.
Le Soleil se fait écho du 66e Congrès de l’Union internationale des avocats et souligne que la gouvernance des ressources énergétiques et minières était ’’au coeur des plaidoiries’’.
Sud Quotidien note que le chef de l’Etat sénégalais venu présider l’ouverture de cette rencontre, mercredi à Diamniadio, a appelé à ‘’un débat serein et responsable’’ sur les contrats énergétiques.
En politique, le quotidien Bës Bi annonce que ‘’des anciens du M23 (Mouvement du 23 juin) soutenus par d’autres mouvements de la Société civile sont en train de peaufiner leur plan pour combattre une 3e candidature du Président Macky Sall’’.
Selon le journal, ‘’la conférence de presse de ce matin (jeudi) de la Raddho, Yen a marre, Africa Jom et consorts pourrait être le début de la bataille’’.
‘’Entre 2011 et 2012, une dizaine de Sénégalais ont perdu la vie dans le cadre de la contestation de la candidature de Wade. L’histoire bégaie-t-elle’’, écrit Bës Bi.
Par Alioune SOW
ALIOU CISSE FACE AUX GRANDS DILEMMES
A moins d´un mois du match d´ouverture de la coupe du monde de football, le sélectionneur national du Sénégal fait face à des situations difficiles portant sur des choix et gestion des potentialités physiques disparates dans son groupe
A moins d´un mois du match d´ouverture de la coupe du monde de football, le sélectionneur national du Sénégal fait face à des situations difficiles portant sur des choix et gestion des potentialités physiques disparates dans son groupe.
Devoir affronter les Pays-Bas en phase finale de coupe du monde Qatar 22 dans ces conditions, Aliou Cissé, notre « El tactico » national, aurait choisi de s´en passer. Les troubles du sommeil doivent être le lot quotidien nocturne du sélectionneur aux « dreads locks ».
Comment faire devant tant d´imprévus pour une sélection nationale championne d´Afrique en titre porteuse d´espoirs pour tout un continent ? Aliou en a conscience, cela fait partie des affres que le football réserve de plus en plus aux entraineurs.
Si le cas de Saliou Ciss suscite beaucoup d´interrogations, il demeure encore gérable dans la mesure où on parle d´un garçon mature devant certainement avoir la maitrise de son corps. Avec ou sans club, peu importe. Dans cette situation, l´entraineur national a d´autres paramètres à prendre en considération pour légitimer son choix ou non de l´amener au Qatar. Techniquement parlant, Saliou reste un joueur fiable adoubé par son expérience, sa pugnacité mais aussi par son caractère. Pour preuve, il n´a jamais semblé paniqué par sa situation contractuelle à l´approche de la coupe du monde
Sa relation technique avec Sadio Mané sur le côté gauche des « Lions » plaide en sa faveur. Le bavarois n´a jamais été aussi fort en équipe nationale que lorsqu´il est accompagné de l´ex de Nancy. Avaleur d´espaces, centreur et percuteur sur son côté, ils ont cultivé cette forme de complicité qui fait du côté gauche de l´équipe nationale la source de multiples dangers.
Il est cependant légitime de se poser des questions concernant les aptitudes physiques de Ciss qui n´a pas joué depuis juin dernier. La gestion de cette situation relève de la compétence de l´entraineur national qui dispose de plusieurs facettes tactiques pour optimiser dans l´espace-temps l´utilisation du joueur. Entre autres, Aliou n´est pas obligé de le faire jouer quatre-vingtdix minutes même si dans l´absolu cela reste l´idéal. Compenser ses montées par un coulissement d´un des milieux de terrain est une des nombreuses possibilités.
En bon professionnel, Saliou s´est entretenu physiquement avec une équipe locale le temps nécessaire à sa mise en forme. La question du rythme, qui semble être la principale inquiétude des spécialistes, nous parait secondaire dans la mesure où celui-ci est plus souvent factoriel de la détermination, de l´engagement mais aussi du plaisir que l´on prend pendant le jeu. Saliou est un guerrier capable de dire ses limites le moment venu à son coach.
L’autre dilemme qui perturbe El Tactico…
L´autre dilemme qui perturbe le sommeil de « El tactico » est la disparité des états de formes de ses poulains. Aliou doit dormir tranquille car, dans une équipe de football, il est difficile d´avoir des formes physiques constantes de même niveau. Les aptitudes physiques des uns et des autres relevant plus de la nature humaine que du travail. Lors de la campagne victorieuse du Cameroun, Namphalys Mendy a démontré que ne pas avoir beaucoup joué en club peut être un atout pour une compétition cadrée par le temps. L´envie et le plaisir que l´on prend pendant un match permettant de se sublimer davantage pour un temps donné. D´autres facteurs favorisent cette situation comme la disponibilité des partenaires pour les compensations etc…
Le fait d´avoir Edouard, Kalidou, Sabaly - s´il revient à temps- et les autres « touchistes » au repos peut être bénéfique pour les « Lions » à la condition qu´ Aliou sache rationaliser leur utilisation et adaptation à des situations tactiques étudiées et bien travaillées. Les situations de jeu impliquant une certaine intensité sont épisodiques dans un match de football. Leur gestion en phases offensives comme défensives nécessitant, il est vrai, d´être dans une bonne condition physique mais, elles dépendent aussi en partie à des aspects relevant plus du cognitif que du physique.
En fin de compte, Aliou peut dormir tranquille s´il arrive à percevoir les subtilités dans la gestion de la compétition. On ne doute guère de son expérience. La réussite dans ce genre de compétition est plus liée à la gestion des petits détails qui gravitent autour d´une sélection et qui souvent passent pour ne pas avoir de grande valeur aux yeux de certains, le bon vivre ensemble, la bonne ambiance, la solidarité, le plaisir etc… sont parmi ces détails qui font la différence. Les entourages de l´´équipe doivent aussi dégager de la sérénité. C´est pourquoi, il est important de savoir qui gravite autour des joueurs et des dirigeants. En fin de compte, pour plagier l´inénarrable Abdoulaye Diaw journaliste sportif de son Etat : « une grande équipe c´est avant tout de grands dirigeants ». La victoire en coupe d´Afrique des Nations en février dernier doit beaucoup à ce genre de considérations et Aliou en est conscient, lui qui ne cesse de rappliquer dessus dans ses débats.