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15 juillet 2025
LE DIRECTEUR GENERAL DU BUDGET N’EST PLUS
Le Directeur général du Budget, Abdou Diouf, est décédé vendredi soir, à Dakar, à la suite d’un malaise. Il s’est éteint à l’âge de 46 ans, laissant derrière lui un parcours exemplaire au service de l’État et de l’Administration publique.
Le Directeur général du Budget, Abdou Diouf, est décédé vendredi soir, à Dakar, à la suite d’un malaise. Il s’est éteint à l’âge de 46 ans, laissant derrière lui un parcours exemplaire au service de l’État et de l’Administration publique.
Haut fonctionnaire émérite, Abdou Diouf s’est distingué par son engagement indéfectible et son expertise reconnue dans le domaine des finances publiques. Son parcours illustre une carrière marquée parla rigueur, la compétence et un profond dévouement à la gestion des ressources de l’État.
Il a notamment exercé au sein de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), à Ouagadougou, où il a contribué activement à l’élaboration des politiques budgétaires et aux travaux d’intégration économique à l’échelle sous régionale. En sa qualité de chef de la Division chargée des Etudes économiques et des Statistiques à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, il a joué un rôle central dans l’analyse et l’évaluation des finances publiques. Fort de son expertise, il a ensuite été nommé coordonnateur de la Direction générale du Budget, avant d’être appelé, en janvier dernier, à en prendre officiellement la tête.
La disparition prématurée de Abdou Diouf constitue une perte inestimable pour l’administration financière du pays. Le ministère des Finances et du Budget tient à honorer la mémoire d’un homme dont l’intégrité, la compétence et le sens du devoir ont marqué ses collaborateurs ainsi que l’ensemble de la fonction publique.
Dans un hommage appuyé, le ministère souligne : «M. Diouf a consacré sa carrière au service de l’État avec intégrité, compétence et un profond sens du devoir. Homme d’une loyauté exemplaire et d’une grande générosité, animé d’un patriotisme sans faille, il a toujours placé l’intérêt général au cœur de son action.»
Inspecteur principal du Trésor, M. Diouf a été nommé Directeur général du Budget le 22 janvier 2025. Auparavant, il occupait le poste de coordonnateur de cette même Direction, fonctions qu’il a exercées avec un dévouement sans faille et un professionnalisme exemplaire. Son engagement, son sens du service public et sa vision éclairée des finances publiques laisseront une empreinte indélébile dans le paysage budgétaire et économique national.
L’ETAT LACHE DU LEST
Un vent de décrispation semble souffler dans le bras de fer qui oppose depuis lors les enseignants du Supérieur et les pouvoirs publics.Du coup, le syndicat qui exécutait des mots d’ordre de grève exprime son ouverture à un dialogue permanent
Un vent de décrispation semble souffler dans le bras de fer qui oppose depuis lors les enseignants du Supérieur et les pouvoirs publics. Pour cause, le SAES annonce la signature par l’Etat, le 7 mars 2025, du décret pour la réversion des pensions de retraite des ayants cause, point d’orgue de sa plateforme revendicative. Du coup, le syndicat qui exécutait des mots d’ordre de grève exprime son ouverture à un dialogue permanent pour un espace universitaire apaisé.
Le bras de fer entre le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) et l’Etat, par le biais du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), est en passe de prendre une nouvelle tournure. Le décret relatif à la réversion des pensions aux veuves et veufs, un des principaux points de cristallisation de la plateforme revendicative du SAES, a été paraphé le 7 mars 2025. Dans une lettre adressée à ses militants, le Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES) a annoncé que le décret relatif à la réversion a été signé par les autorités publiques. « À la suite de la rencontre entre le Premier Ministre et le SAES, le 13 décembre 2024, le gouvernement s’était engagé à signer le décret le 18 décembre 2024. Après l’expiration du préavis de grève le 13 janvier 2025 et à l’issue de la lutte menée par le SAES, ainsi que de la rencontre tripartite entre les syndicats, le gouvernement et le patronat, le décret a finalement été signé le 7 mars 2025 », peut-on lire dans le communiqué. Selon le secrétariat général national du SAES, cette « nouvelle version du décret intègre la réversion aux ayants-cause ainsi que la prime de recherche dans le calcul de la liquidation de la pension. Elle exige également la régularisation des cotisations au titre des régimes de base et complémentaire pour les enseignants et chercheurs en service détaché, condition préalable à l’obtention de l’allocation spéciale de retraite ». Dans la foulée, le syndicat a tenu à remercier et à féliciter, dans son texte, tous ses militants pour « leur mobilisation exceptionnelle dans la lutte visant à réparer l’injustice subie par les familles des collègues décédés ». Il a également appelé ses militants à « rester mobilisés et vigilants pour la résolution des autres points du protocole d’accord du 6 janvier 2023 ».
Ce vent de décrispation qui souffle désormais sur les universités publiques touchées par un mouvement de grève des enseignants, les mardi 18 et mercredi 19 février, ouvre la porte au règlement de la crise qui secoue ces institutions. Pour autant, le SAES a réaffirmé « son engagement à œuvrer de manière constructive pour un espace universitaire apaisé ». Il a de même exprimé « sa disponibilité et son ouverture à un dialogue permanent afin de traiter les autres points du protocole d’accord, dans le but d’assurer une stabilité durable au sein du sous-secteur de l’enseignement supérieur ».
Par Henriette Niang KANDE
DES VACHES LAITIÈRES POUR HONORER LES DAMES
Réceptionner des vaches laitières le 8 mars, n’est-ce pas aussi rappeler que la femme, dans les mentalités officielles, reste avant tout celle qui nourrit, qui veille au bien-être du foyer. Une vision que l'on pourrait qualifier d'ancestrale
Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est d'ordinaire l'occasion de discours inspirants, avec plus ou moins de sincérité, voire de quelques mesures politiques en faveur de la cause féminine. Mais cette année, le ministère de l'Agriculture et de l'Élevage a frappé fort, en célébrant les femmes à sa manière : en réceptionnant... des vaches laitières.
« Heureux » hasard du calendrier ? Métaphore imprudente ? Révélation involontaire d’une pensée d’un autre âge ? Démonstration inconsciente de l'imaginaire collectif qui réduit encore trop souvent la femme à une figure maternelle et nourricière ? Le symbole peut prêter à sourire, ou à grincer des dents.
Si la symbolique de l'événement fait hausser quelques sourcils, elle s'inscrit dans un contexte gouvernemental qui ne brille pas par sa parité, ni par un souci croissant pour la cause féminine. Le président de la République et le Premier ministre, chacun, heureux époux de deux épouses, dirigent un gouvernement où les femmes tiennent sur les doigts d'une main, pouce non compris. Elles sont quatre sur trente deux dépositaires de maroquins ministériels. Ce qui fait dire à certains que la parité, c'est bien joli, mais ça ne nourrit pas son homme. Ni ses vaches, d'ailleurs.
On se souvient qu’au début du Ramadan, le directeur général du Port Autonome de Dakar, avait signé un communiqué pour attribuer aux employées de la société, des horaires spécifiques, en ayant l’amabilité de penser à la fameuse tâche féminine du « togg ndogu », cette manie, même au sommet de l’Etat, d’encore et toujours réduire les femmes aux besognes ménagères.
Réceptionner des vaches laitières le 8 mars, n’est-ce pas aussi rappeler que la femme, dans les mentalités officielles, reste avant tout celle qui nourrit, qui veille au bien-être du foyer et qui assure la subsistance des siens. Une vision que l'on pourrait qualifier d'ancestrale, voire d'archaïque, mais qui trouve manifestement encore sa place dans les hautes sphères du pouvoir.
Pendant qu’ailleurs des femmes et des hommes prenaient la parole pour dénoncer les inégalités, notre bon ministre, lui, ne manquait pas d’éloges sur ces braves bêtes, symboles de prospérité et de productivité. Dans le communiqué publié, il n'a pas manqué de saluer dans une démonstration d’éloquence rustique, "le projet [qui] vise à améliorer la productivité du cheptel, développer les cultures fourragères, moderniser les élevages ». Pas un mot pour les femmes éleveuses. Les plus beaux qualificatifs ont été adressés aux vaches et leur coût mis en avant : « depuis 2017, grâce à un partenariat public-privé, le Sénégal a importé 6732 génisses de race laitières performantes (Holstein, Montbéliarde, Normande, Jersiaise, Brune) pour un investissement de 13 milliards F FCA, dont 5,4 milliards F CFA de subvention étatique ». Source : le ministre (sic).
Pourtant, ce sont les femmes éleveuses, au même titre que les hommes, qui représentent l’épine dorsale de l'économie rurale domestique. Elles se lèvent à l'aube, bien avant que les coqs n’aient l'idée de chanter. Elles sèment, bêchent, récoltent et commercialisent ce que la terre, (cette année très capricieuse, soit dit en passant), veut bien offrir. Elles nourrissent le petit bétail, veillent sur la santé des bêtes, et entre deux traites, gèrent aussi leur foyer. On les félicite toujours pour leur courage, mais on oubliera sûrement de leur donner quelques génisses. Pendant ce temps, ses bêtes, elles, bénéficient de plus d'attention de la part des institutions publiques. Peut-être parce qu'elles, au moins, produisent du lait sans réclamer l'égalité de droits fonciers, la lutte contre les violences dont elles sont victimes, ou l’autonomisation économique. Devrait-on s’attendre à une cérémonie de réception de poules pondeuses de race, le jour de la fête des Mères ?
Au final, ce 8 mars aurait pu être l'occasion pour le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, d'annonces fortes en faveur des femmes qui s’activent dans le domaine couvert par son département pour mieux résorber le gap persistant encore dans les mentalités sénégalaises. Monsieur Diagne n’a même pas compris l’ironie de la situation. Une chose est cependant sûre : l’histoire retiendra qu’en 2025, en pleine journée internationale des droits des femmes, un ministre de la République a préféré glorifier des vaches laitières plutôt que de parler des droits des femmes. Peut-être pour confirmer que dans son esprit et dans ce pays, ces droits-là, avancent au rythme d'une vache laitière qui rumine. À chacun sa vision du progrès.
Par Fadel DIA
DIEU, QUE C’EST DUR D’ÊTRE LE PLUS FAIBLE !
Se doutaient-ils que de nombreux chefs d’Etat ou hommes politiques africains ont vécu, face à leurs homologues occidentaux, un sort aussi humiliant que celui du président ukrainien, sans que jamais la « communauté internationale » ne s’en émeuve ?
Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, les Européens ont pris une leçon. Une dure leçon sur les rapports des forces entre les Nations. Ils ont appris combien il était pénible d’être en face d’un interlocuteur qui vous martèle sans ménagement que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Se doutaient-ils que de nombreux chefs d’Etat ou hommes politiques africains ont vécu, face à leurs homologues occidentaux, un sort aussi humiliant que celui du président ukrainien, sans que jamais la « communauté internationale » ne s’en émeuve ?
L’image de Zelenski assis surle rebord de son fauteuil dans une salle remplie de journalistes complaisants, loin de ses conseillers et comme pris en tenaille entre le président et le vice-président américains, en appelle d’autres moins médiatisées, car les affres qu’il a subies ont toutes leurs pendants, notamment dans les cahoteuses relations franco-africaines.
On remarquera que c’est d’abord la tenue même du président ukrainien qui a fait débat. Cela peut paraitre dérisoire si l’on considère l’enjeu de sa visite, mais on a jugé que son accoutrement était une offense à la solennité des lieux et même au peuple américain. Il avait pourtant fait de gros efforts en troquant son éternel teeshirt kaki contre un pull noir. Il était « sur son trente et un », ironisera Trump. Mais l’important c’était de le déstabiliser.
La tenue a toujours été un éternel sujet de préoccupation pour les dirigeants africains en visite en France, même si leurs efforts sont souvent mal récompensés puisque le costume newlook imaginé par le couturier de Diomaye Faye n’est aux yeux des médias français qu’une sorte de « robe ». C’était sans doute pour ne pas subir un affront qui blesserait sa masculinité de Peulh que le président Umaro Sissoco Mballo s’était mis en frais pour recevoir son homologue français en portant son plus beau costume européen. Mais, manque de chance, Macron dont le sans-gêne est bien connu et qui voulait « faire peuple », à moins que ce ne soit pour se mettre à son aise, avait tombé la veste et invité son hôte à en faire autant. A Bissau et contrairement à ce qui s’est passé à Washington c’est le visiteur qui avait trouvé à redire sur l’accoutrement de celui qui le recevait, et c’est encore plus humiliant !
Après l’estocade vestimentaire, le président ukrainien avait subi une attaque classique et récurrente dans nos relations avec les pays occidentaux, celle de l’ingratitude. Les mots du porteflingue de Trump, le vice-président Vance, lui reprochant de ne pas avoir dit merci aux Etats-Unis qui avaient sauvé son pays de la débâcle militaire et sociale sont, presque mot pour mot, ceux que le président français avait adressés aux chefs d’Etat africains qui avaient osé décliner le maintien de ses soldats sur leur sol. Il y a cependant une différence de poids entre les deux cas, puisqu’ à ma connaissance, l’Ukraine n’a jamais fait l’objet d’une exploitation coloniale de la part des Etats-Unis ni versé le sang de ses fils pour la défense de leur territoire.
Le coup de grâce a été ensuite donné par Donald Trump, à sa manière. Brutale et sans nuances. C’est alors que la scène est devenue « amazing », pour reprendre un des termes de son pauvre langage, et digne d’une série télévisée. Mais sa colère n’est que la répétition, le bling- bling en moins et la morgue en plus, de celle qui avait saisi de Gaulle, le 26 septembre 1958, après le discours prononcé par Sékou Touré devant l’Assemblée territoriale guinéenne.
Les grandes puissances ont en effet l’égo délicat. Leurs chefs usent de la même argumentation et ne laissent passer aucun affront. Face à Trump, Zelenski avait eu le tort, non seulement de refuser de signer des accords pouvant compromettre le patrimoine et l’intégrité territoriale de son pays, mais aussi de plaider pour la défense des valeurs démocratiques. Devant de Gaulle, Sékou Touré avait osé dire que « le premier et indispensable besoin de son pays était celui de sa dignité », qu’il n’y a pas de dignité sans liberté et que les Guinéens préféraient « la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage ».
Les deux impertinents avaient droit aux mêmes sanctions et la première qui leur fut appliquée c’est l’annulation pure et simple des rencontres et des diners initialement prévus. Le Général de Gaulle, qui sous le coup de la fureur avait oublié son képi à l’Assemblée, ira plus loin dans la mesquinerie, puisqu’il refusera de laisser Sékou Touré s’embarquer dans l’avion qui devait les conduire ensemble dans la capitale fédérale de l’AOF, Dakar !
Au moins Zelenski n’a été humilié que devant une poignée de collaborateurs, alors que c’est dans un amphithéâtre bondé d’étudiants de son pays que le président du Burkina s’était vu traiter par Macron, encore lui, de vulgaire frigoriste contraint d’aller réparer le fonctionnement, toujours aléatoire en Afrique, de la climatisation.
Si nous devions tirer une morale des déboires de Zelenski c’est que, bien plus que nous, ce sont probablement les Européens qui sont les dindons de la farce de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et que l’Occident est au bord de la fracture. A la conférence de Munich, dont le seul thème était la crise ukrainienne, le vice-président et idéologue de Trump, avait fait volontairement hors sujet en tançant vertement les Européens qu’il avait accusés d’avoir abandonné la liberté d’expression ! C’était le thème où le bât les blesse le plus, car s’ ils ont beau répéter qu’être démocrate, c’est laisser s’exprimer ceux qui ne sont pas de votre avis , ou s’ils se plaisent à nous admonester sur l’imperfection de notre pratique démocratique, ils ne supportent pas qu’on leur fasse des remontrances dans un domaine dont ils prétendent assurer seuls l’état civil.
Mais ce qui a le plus surpris les Béotiens que nous sommes, c’est de réaliser qu’ils étaient totalement perdus et désemparés à l’idée que les Etats Unis allaient restreindre leur contribution à la défense de leurs états, ce qui pourrait expliquer qu’ils aient été surpris que nous voulions assurer seuls notre propre sécurité. Quel Africain pouvait imaginer que ces pays qui se proposaient de les protéger, même malgré eux, étaient en réalité des assistés et que les Etats-Unis, premiers contributeurs du budget de l’OTAN, assuraient à eux seuls, 70% des dépenses militaires de l’organisation !
Après les menaces de Trump, qu’ils semblaient découvrir, les Européens ont fini par sonner le branlebas et appelé à la mobilisation générale, celle des hommes et celle des moyens, non pour préserver la paix mais pour se préparer à la guerre. Ils se sont livrés à quelques fanfaronnades sur leur « force tranquille », proféré des menaces, avec quelques dissonances. Si Emmanuel Macron a préfèré, prudemment, tirer à boulets rouges sur Poutine, comme si Trump était sous son influence ou victime de son chantage, son prédécesseur, François Hollande, affirme péremptoirement que le dernier « n’est plus l’allié des Européens puisqu’il a pactisé avec leurs adversaires », et qu’avec lui, il faut désormais renoncer à la « séduction et à l’argumentation » et user de la « force ». L’ancien président du pays dit « des Droits de l’Homme » pardonne donc plus facilement à l’actuel président des Etats-Unis d’avoir promis « la mort au peuple de Gaza » que d’avoir humilié Zelenski, et même s’il ne parle pas des Etats-Unis mais du seul Trump, sans dire expressément si celui-ci est devenu un « adversaire », sa prise de position à l’emporte-pièce contre un homme qui n’exerce le pouvoir que depuis une quarantaine de jours et qui est connu pour sa versatilité , sonne bizarrement dans la bouche d’un homme dont le pays se vante d’avoir été le premier allié des Etats-Unis et auxquels il doit sa libération et sa renaissance économique. Mais Hollande n’exerce aucun pouvoir, c’est ce qui lui donne cette audace, son chantage à l’amitié exclusive n’est plus de mode, depuis que Nelson Mandela a répliqué à Bill Clinton, qui lui reprochait ses relations avec la Libye de Kadhafi, que les ennemis des EtatsUnis ne sont pas forcément ceux de l’Afrique du Sud. Hollande devrait pourtant savoir que Trump, ce n’est ni Kadhafi, ni Tiani, que Zelenski ne partage pas son avis et a même reconnu, si l’on en croit Trump, qu’il est prêt à retourner à la chambre des tortures. Mais, pour commencer, il devrait nous expliquer quelle est la nature de la « force » à laquelle les Européens pourraient recourir pour faire plier l’homme que la grande majorité des Américains a porté au pouvoir !
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LES UNES E LA PRESSE DE CE LUNDI 10 MARS 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
La situation en République démocratique du Congo illustre une fois de plus l’impuissance de l’Union africaine à résoudre les crises au sein de ses États membres. Les violences se sont intensifiées ces derniers mois dans le pays, impliquant notamment des armées régulières d’autres États de la région des Grands Lacs, en particulier celle du Rwanda, que le président Kagame ne peut plus nier comme à son habitude.
Depuis Dakar, le Professeur Penda Mbow, actrice de la société civile, livre son analyse sur cette crise qui ensanglante le cœur de l’Afrique et dont la communauté dite internationale n’a, selon toute vraisemblance, aucun intérêt à ce que la paix revienne, au vu des comportements de chacun et des inétrêts évidents des multinationales occidentales dans cette partie de l'Afrique.
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POUR QUE NOS LANGUES NE MEURENT JAMAIS
À contre-courant d'une édition dominée par le français, Ndeye Codou Fall Diop fait le choix des langues nationales. Son parcours, d'EJO Editions à la vice-présidence de Fonk Sunuy Làmmiñ, témoigne d'un engagement total
Dans un entretien accordé récemment à Amani TV, Ndeye Codou Fall Diop, directrice d'EJO Editions et vice-présidente de l'association Fonk Sunuy Làmmiñ, partage sa vision pour la promotion des langues nationales au Sénégal et détaille son parcours atypique qui l'a déterminé à devenir une figure incontournable de l'édition en langues locales.
Titulaire d'un baccalauréat littéraire et ayant débuté des études de philosophie à l'université, Mme Diop raconte comment son questionnement sur sa propre langue maternelle s'est développé au fil de son parcours. "J'ai découvert le potentiel de ma langue maternelle et j'ai découvert également que la langue est un vecteur de culture et également vecteur identitaire", explique-t-elle.
La maison d'édition qu'elle dirige, EJO Editions, fondée par l'écrivain Boubacar Boris Diop, est spécialisée exclusivement dans la publication d'ouvrages en langues nationales. Un choix qui ne va pas sans difficultés, notamment financières. "Nous travaillons sur fonds propres", précise-t-elle, tout en mentionnant quelques soutiens occasionnels comme celui du Fonds d'aide à l'édition de la Direction du livre.
Malgré ces contraintes, son engagement reste total : "On ne crée pas une maison d'édition pour attendre de l'aide. On crée une maison d'édition parce qu'on a envie de le faire", affirme-t-elle. Une philosophie qui reflète sa vision de l'édition comme un acte militant plus qu'une entreprise commerciale.
Pour Ndeye Codou Fall Diop, chaque livre publié en langue nationale représente une victoire et un héritage pour les générations futures : "Les paroles s'envolent et les écrits restent. Demain, quand on parlera de l'histoire culturelle et littéraire du Sénégal, on parlera également d'EJO et de LuDef Wou."
Le message central de cette prof de Wolo au Cesti est clair : un pays ne peut se développer en marginalisant la majorité de sa population. "Dans un pays où ceux qui comprennent et parlent les langues étrangères représentent peut-être 20 % de la population, je crois que tout ce que nous devons faire doit tourner autour des langues nationales", insiste-t-elle.
Cette conviction l'a également amenée à cofonder l'association Fonk Sunuy Làmmiñ, qui propose des cours gratuits d'alphabétisation en wolof, pulaar et serer. "Les cours sont gratuits, en présentiel et en ligne, et les gens peuvent s'inscrire et participer", précise-t-elle, soulignant l'engagement bénévole des membres de l'association.
Au-delà de l'alphabétisation, l'association organise également des événements culturels comme "Taataan" pour présenter des ouvrages en langues nationales et rendre hommage aux pionniers du domaine.
Interrogée sur la place des femmes dans le monde littéraire, Ndeye Codou Fall Diop est catégorique : "les femmes doivent s'exprimer parce que, comme on dit, elles sont mieux placées pour parler de leurs propres problèmes." Elle explique que les préoccupations et les perspectives féminines apportent une dimension essentielle à la littérature.
Pour encourager davantage les femmes à prendre la plume, elle recommande de "soutenir des événements comme 'Miss littérature' organisé par Salamata Ousman Diallo ou 'Le salon du livre féminin d'Amina Seck". Par ailleurs, elle suggère que l'on puisse mettre en place des ateliers d'écriture et aider les femmes à publier leurs ouvrages.
par Youssoupha Mbargane Guissé
ETHNICISME NEEDO KO BANDAM, VIOLENCES ET PRÉDATION SOUS MACKY SALL
EXCLUSIF SENEPLUS - En instrumentalisant les liens ethniques et communautaires traditionnellement facteurs de cohésion, le précédent pouvoir a établi un réseau clientéliste permettant le contrôle total de l'appareil d'État
Toute analyse faite, la particularité du système Macky Sall a été une gouvernance mue par l’ignorance, la cupidité et la peur. L’ignorance a développé l’esprit de soumission à l’impérialisme et le mépris des siens, le peuple sénégalais. La cupidité a nourri la prédation inouïe des biens et des ressources et aussi entretenu la peur de tout perdre. Cet état de fragilité psychologique a imprégné toute sa gouvernance orientée vers un seul but, celui de perpétuer cette prédation par le moyen déclaré de « réduire l’opposition à sa plus simple expression » ! Cette conception de la « réduction » est celle de la « négation », de « l’élimination » de l’adversaire politique perçu comme une menace. Une telle conception animée par la crainte de l’adversité se traduit nécessairement sur le terrain politique par le recours à la violence répressive et aux pratiques corruptrices. C’est dans cette direction que le président Macky Sall a cherché sa légitimé et sa cohérence en référence au Needo Ko Bandam, un trait culturel du Bien vivre ensemble, commun aux sociétés apparentées de cette partie de l’Afrique de l’Ouest appelée Sénégambie. Cette valeur d’appartenance identitaire est ici travestie dans un nouveau contexte comme facteur culturel de structuration de son groupe politique. L’objectif est dès le départ pour cette minorité d’accaparer l’appareil d’Etat et d’exercer son contrôle total sur le pays.
Le Needo ko Bandum. Une tradition de Téranga
Le Needo ko Bandum signifie en Pular, « l’homme, c’est sa parenté ». Autrement dit, seule l’appartenance à la même communauté ethnique, parlant la même langue définit l’individu. Cette parenté communautaire est primordiale car elle établit un lien sacré de solidarité entre tous ses membres. Ce lien de dépendance personnelle de l’individu à l’égard des membres de sa famille, de son ethnie et de sa communauté est tout à fait naturel et a constitué la base sociale et affective de la cohésion sociale des communautés africaines dans la longue histoire. La préservation des liens sacrés de cette parenté s’est faite par la gestion des inégalités à travers de puissants et subtils mécanismes de domestication de la violence. La culture de la paix (jàmm) s’est ainsi maintenue depuis des siècles à travers les générations dans la vie des différentes communautés en présence. Ainsi la Téranga (l’hospitalité) et le (Kal) le cousinage à plaisanterie, sont devenus à travers les âges, un patrimoine collectif précieux, un trait essentiel commun de civilisation à ces communautés diverses et apparentées. La sociabilité musulmane sufi des confréries a fortement renforcé cette culture traditionnelle d’unité, de cohésion sociale et de culture de la paix, lorsque à partir du 19é siècle, les confréries ont assuré la réorganisation des sociétés défaites militairement et ont porté l’élan puissant de leur renouveau.
Un montage dans l’imaginaire
La volonté de contrôle total sur le pouvoir d’Etat s’est appuyée sur l’appartenance du groupe dirigeant à la même communauté de langue et de culture qui dans le passé, aurait une suprématie sur les autres. Naturellement, il faut pour cela une terre d’origine ancestrale fondatrice de la légitimation de ce pouvoir, un territoire, un village de naissance. Cet ancrage dans l’espace et le temps conjugués donne un caractère sacré au pouvoir en place. Celui-ci est alors frappé du sceau de l’intemporel et devient par nature un pouvoir fort, non contestable, celui du Roi, Buur Guede ! On assiste ainsi à un reclassement politique des rapports de forces par leur transfert à un niveau purement symbolique, mais avantageux. Il s’effectue un effet de surimposition à la suite duquel le pouvoir d’Etat républicain porte en même temps la figure du royaume imaginaire construit par le Griot. Deux périodes historiques forts éloignées dans le temps et complètement différentes, sont recomposées en une même séquence présente, assurant au clan du président Sall, noyau dirigeant de l’APR, la légitimité historique de sa domination politique sur le pays.
L’instrument politique d’un groupe
Ce mélange implicite et diffus d’émotions et de croyances rétrogrades repose sur une perception floue de l’histoire, un fantasme sur sa propre identité de groupe. Une telle falsification a pour fonction de renforcer l’unité d’appartenance du groupe dirigeant et la légitimité de sa position hégémonique au sein de l’Etat. Cette opération mystificatrice est en même temps une dangereuse auto-aliénation du groupe lui-même et a sa propre décadence inévitable. Elle a en effet enfoncé davantage le pouvoir dans l’aveuglement politique et dans une logique implacable de répression massive des mouvements de contestation. Ainsi une gouvernance prise dans les flux des émotions, pulsions et des présupposés idéologiques, a entrainé la détérioration des fondements institutionnels, juridiques et moraux de la République. Elle a rejeté alors la transparence et les dispositifs consensuels et démocratiques garantis par la Constitution du Sénégal. Pour rester au pouvoir coûte que coûte, le président Macky Sall a encouragé les pratiques de manipulation dont l’ethnicisme Al Pular, au risque de la dislocation du pays. L’ethnicisme Needo Ko Bandam est donc ce lien d’appartenance culturel et linguistique utilisé sciemment pour assoir un clientélisme politique de privilèges et de corruption multiforme. En l’introduisant de manière diffuse et confuse dans la sphère dirigeante de l’Etat, le président Macky Sall et son clan l’on utilisé comme instrument d’efficacité politique, d’organisation et de déploiement opérationnel de l’APR.
Le binôme Macky-Farba
Cette démarche ethniciste dans les rapports politiques a permis de justifier la concentration extrême du pouvoir aux mains d’un groupe restreint. Ce dernier s’est donné la légitimité d’occuper la haute direction politique du pays afin de s’enrichir et de jouir abondamment des biens et privilèges. Le cas du griot Farba Ngom est très illustratif de cette fabrique de parvenus dont l’APR a été le foyer.
En effet, Farba Ngom a été au cœur de la stratégie, de l’organisation du modèle ethniciste qu’il incarnait lui-même de manière ouverte. Parti de rien de son village natal pour immigrer à Dakar où il a exercé plusieurs petits métiers, il est parvenu à être l’ami et le griot attitré du président Macky Sall et un des principaux animateurs de son parti, l’APR. Personnage très influent, il est devenu très rapidement un puissant homme d’affaires multimilliardaire et ne s’en cachait pas. Ami écouté, griot et bras droit du président, il jouait un rôle clé dans la configuration de la gestion politique ethniciste et politico-affairiste de l'Etat. Une des particularités de ce mode de gouvernance est le binôme formé par le président Macky Sall à la tête de l’Etat, gérant la haute politique et son griot animateur, gérant sur le terrain les réseaux affairistes. Autour de ce binôme tournaient en connexion différents cercles de soutien et de service : les alliés complices de Benno Bok Yakaar, certains responsables de la haute administration, des finances et du contrôle territorial, des marabouts et des griots influents, des commerçants importateurs, des quotataires, des gens du business privé, de nombreux courtisans, des journalistes et hommes de main à solde. Une telle structuration de gouvernance politique et de compromission affairiste et clientéliste a permis leur hégémonie chaotique sur le pays pendant douze ans. En effet, le président Macky Sall s’est appuyé sur les moyens de l’Etat pour exercer un acharnement sur le Pastef, son leader, ses cadres, sur la jeunesse et les populations, exerçant violences psychologique et morale, manipulations judiciaires, procès arbitraires, emprisonnements, tortures et tueries de manifestants. Tout cela dans une ambiance d’arrogance de certains membres du « cercle Al Pular » envers les opposants.
Le cercle Al Pular
En effet, pour assurer l’hégémonie politique du groupe dirigeant, le président Macky Sall a mis en place un dispositif institutionnel de nominations aux postes stratégiques de l’Etat. Ce maillage administratif assurait un contrôle politique stratégique à caractère ethnique Al Pular au cœur même de la gouvernance de l’Etat. C’est ainsi que de nombreux postes de décision, de contrôle et de sécurité au plus haut niveau de l’Etat ont été confiés à des responsables de l’APR originaires du Fuuta ou d’appartenance Al Pular. Ce mode d’organisation clanique reposait au plan économique sur la cooptation et la promotion d’éléments incompétents, mais rusés et efficaces dans le fonctionnement des réseaux affairistes d’enrichissement facile et rapide. L’économie du pays était ainsi sous l’emprise de trois catégories constituées par : - l’attelage d’hommes d’affaires milliardaires, industriels, chefs d’entreprises, banquiers, en particulier du régime libéral précédant, - des hauts fonctionnaires corrompus de l’administration bureaucratique classique en place depuis le président Senghor, et - des gens de la débrouillardise, issus des milieux précaires et des trafics illicites de tout genre qui ont prospéré à la faveur d’une économie mondiale de réseaux financiers et de trafics de tout genre. De cet ensemble composite, certains ont été promus et se sont retrouvés en connexion dans les instantes influentes de l’APR, sous la Direction du président Sall et de son griot Farba Ngom.
L’appareil APR
L’Alliance pour la République, APR garantissait - l’efficacité des pratiques de contrôle absolu du chef sur les membres du clan, -l’enrichissement scandaleux de ces derniers et la garantie de leur impunité, - la corruption organisée de tous les segments des élites du pays, - l’encadrement de la violence répressive sur l’opposition et les manifestants. Une telle structure renforce le pouvoir redoutable du Maitre sur les membres du clan, en contrepartie d’avantages de protection, de promotion et de possibilités ouvertes d’enrichissement personnel. Le Needo ko Bandam est somme toute un dérivé local du mode d’organisation caractéristique de la mafia, sans le code d’honneur de celle-ci.
Autour du président et du cercle Al Pular ont gravité des personnages troubles, souvent issus de nul part, courtisans, démarcheurs, nervis, prostituées, passeurs et aventuriers de tout bord. Ces arrivistes ignorants et arrogants promus au sein de l’APR se sont très vite immensément enrichis et ont renforcé la culture de la violence pour préserver leurs privilèges et le système lui-même. En effet, tous n’avaient qu’une seule patrie : le monde glauque de l’argent, celui des milliards, de milliers de milliards amassés, détournés, blanchis ! Il leur fallait avoir le contrôle de tous les leviers institutionnels de l’Etat pour s’accaparer impunément des biens et brader les ressources du pays. Ce réseau sélectif ethniciste et mafieux en connexion à de puissants intérêts étrangers, opérait dans tous les secteurs de l’Etat, de l’économie et du commerce par des pratiques de corruption, falsification et dissimulation.
Le favoritisme prévalait selon les proximités avec le cercle, s’agissant des recrutements et des promotions, de l’octroi des avantages et prébendes, des deals sur les marchés publics, le foncier, les patrimoines de l’Etat, les ressources minières, etc. Tout cela servait à consolider au détriment de la République, le pouvoir affairiste d’un clan, d’une famille et de nombreux lobbies. Ainsi, l’ethnicisme ambiant sous le régime du président Macky Sall a renforcé la cupidité avec laquelle un petit nombre a dépossédé le pays de ses biens, spolié ses richesses et marché sur des corps juvéniles fauchés par les balles, inertes, avec le drapeau du Sénégal entre les mains.
Ostracisme et pulsions de mort
Le gouvernement du président Macky Sall a même pratiqué un ostracisme ethniciste à l’égard de la région de la Casamance en bloquant délibérément les activités économiques et le commerce avec le reste du pays, cela pendant de longs mois. Ce fut une manière de punir les communautés et la jeunesse acquises au projet de Ousmane Sonko et conquises par son leadership. Cette répression contre la région fut un acte véritable de trahison de la Nation ! Le Neddo Ko Bandam imprégnait les rapports politiques, mais par sa nature fluide-obscure, son caractère ethno-raciste implicite ne pouvait s’exprimer au grand jour. Il n’avait pas la dignité d’une idéologie, n’en avait ni les capacités, ni les arguments, ni la raison morale, ni même le courage. C’est peut-être pour cela, qu’elle s’est rétractée, confinée à l’intérieur d’elle-même, nourrie de ses propres démons : l’ignorance, la cupidité et la haine. Mais l’intensification du conflit politique et les confrontations sur le terrain ont poussé le président Macky Sall à recourir pour se maintenir, à son fort penchant psychique, la « réduction » : procéder à des emprisonnements massifs, aux tortures et tueries. Les pulsions de mort ont donc explosé dans les maillons extrémistes du cercle dirigeant, les poussant à organiser la répression contre le peuple, recrutant des nervis mêlés aux Forces de Défense et de Sécurité, FDS. Certains cadres et militants, députés, journalistes, « insulteurs » du camp de l’APR, ont même publiquement appelé au meurtre des dirigeants de l’opposition patriotique, sans jamais être inquiétés. Le régime du président Macky Sall a laissé ainsi librement se développer une culture de la haine et de la criminalité politique dans le pays. Certains ont appelé cela « un gangstérisme d’Etat » !
Le Bloc de résistance
Cependant face à cela et aux manœuvres de division ethniciste, régionaliste et aux manipulations d’accusation de terrorisme, les dirigeants du Pastef et le peuple dans son ensemble, ont fait preuve de grande responsabilité et d’esprit citoyen, en restant focus sur les objectifs de la victoire électorale démocratique, préservant ainsi l’unité du pays et la cohésion sociale. Les communautés elles, dans leur diversité culturelle, religieuse confessionnelle, s’en sont toujours tenues au respect du pacte ancestral de paix et de solidarité entre elles. Dans tous les cas, les armatures communautaires, lignagères, familiales et les héritages spirituels du bien vivre ensemble ont constitué et restent des remparts à toute tentative de division et de séparatisme au Sénégal. L’échec de l’expérience du MFDC est à cet égard édifiant, de même celui du projet ethniciste Needo Ko Bandam qui s’est effondré. Aujourd’hui l’engagement citoyen et panafricaniste de la jeunesse sénégalaise constitue une puissante force contre tout mouvement ou idéologie prônant l’obscurantisme séparatiste. Désormais la réunification politique du continent pour l’abondance, la puissance et le rayonnement est le vaste horizon de ses rêves et de son engagement.
La transition révolutionnaire
Le cauchemar semble fini à présent, bien que se prolongent encore des attaques répétées dangereuses contre le nouveau pouvoir et les institutions. C’est une logique propre à toute situation de transition. Les forces centrifuges du régime déchu appuyées sur des réseaux de soutien extérieurs, s’organisent pour saper les ruptures salutaires mises en œuvre. Le peuple et ses dirigeants doivent faire face aux actes sabotage, de désinformation et de déstabilisation à tous les niveaux. La transition politique est complexe avec ses défis et ses promesses de grands succès. Elle exige des taches théoriques, celles de renforcer les nouveaux paradigmes de rupture conceptuelle et éthique, conditions de la reprise de l’initiative historique. Elle exige particulièrement à la direction politique et stratégique du Pastef de mener à bien les taches suivantes :
- une révolution culturelle, linguistique et pédagogique qui puise dans le génie culturel du peuple et potentiel subversif de ses traditions,
- une intelligence collective dans la direction politique stratégique du pays,
- une sécurisation de la révolution et de ses dirigeants,
- une mobilisation politique des masses,
- une économie productive moderne d’abondance,
- une politique des égalités sociales et territoriales,
- une stratégie de souveraineté politique régionale et panafricaine.
Ces conditions parmi d’autres, exigent chacune des politiques adaptées dont :
- la formation politique et idéologique des cadres et militants dans les pures traditions des résistances africaines, et des expériences révolutionnaires dans le monde,- la communication permanente avec les masses pour leur éveil de conscience élevé,
- la montée en puissance de la jeunesse sur les lignes de front de l’expertise scientifique et de l’innovation technologique de pointe,
- une refonte profonde de l’Administration et des Académies scientifiques, enfin et surtout
- la mobilisation des intellectuels et savants, des artistes, architectes, ingénieurs et créateurs dans la préfiguration du nouveau monde à naitre.
Le président de l'Alliance démocratique Penco estime que l'argument budgétaire avancé par la majorité pour rejeter la proposition de loi d'abrogation de l'amnistie introduite par Thierno Alassane Sall est "fallacieux" et "dangereux" pour l'avenir
Le président de l'Alliance démocratique Penco, Moussa Tine, a vivement critiqué dimanche le rejet par l'Assemblée nationale de la proposition de loi d'abrogation totale de l'amnistie introduite par le député Thierno Alassane Sall. Invité de l'émission "Point de vue" sur la RTS, il a dénoncé cette décision qu'il qualifie d'"erreur parlementaire".
Selon Moussa Tine, l'argument avancé par la majorité pour rejeter cette proposition - celui des implications budgétaires - est totalement infondé. "La justification est fallacieuse, elle est grave et elle est dangereuse", a-t-il déclaré, expliquant que cette interprétation de l'article 82 de la Constitution crée un dangereux précédent.
"On dit qu'on rejette parce qu'il y a des incidences budgétaires. Mais tout projet de loi entraîne forcément une implication budgétaire, directe ou indirecte", a-t-il argumenté. "C'est quoi la charge nouvelle d'abroger une loi ? La loi existait, elle était là. On l'a créée, on dit juste 'la loi, elle n'existe plus'. C'est quoi la charge budgétaire nouvelle qu'on a créée ?"
Pour le leader politique, cette abrogation représente un devoir moral et politique, notamment pour faire la lumière sur les décès survenus lors des manifestations. "Les Sénégalais sont morts parce que nous avons appelé à des batailles [...]. Il s'est trouvé qu'il y a des Sénégalais qui sont morts", a-t-il rappelé.
"Aujourd'hui, quand nous avons la majorité, nous avons une obligation à la fois morale, mais aussi une obligation politique d'abroger cette loi d'amnistie pour permettre que la lumière soit faite justement sur cette affaire-là", a insisté Moussa Tine.
Il a également tenu à rassurer que l'abrogation ne remettrait pas en cause la situation des actuelles autorités : "Personne ne peut mettre le premier ministre en prison. Et d'ailleurs, nous avions considéré que ces gens étaient injustement en prison."
"Mais par contre, vous allez aider à savoir justement ce qui s'est passé, pourquoi des Sénégalais sont morts. Les familles vont savoir pourquoi leur enfant est mort", a-t-il conclu, estimant que cette vérité est due aux victimes et à leurs proches.