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16 juillet 2025
PERFORMANCES DES LIONS
Buteur face à Angers (0-2), son ancienne équipe, le Brestois Abdallah Sima est sorti sur civière, touché musculairement à l'occasion de la 25e journée de Ligue 1.
Ce dimanche, deux Lions du Sénégal se sont pour le moment illustrés en Europe avec leurs clubs respectifs.
Buteur face à Angers (0-2), son ancienne équipe, le Brestois Abdallah Sima est sorti sur civière, touché musculairement à l'occasion de la 25e journée de Ligue 1. L'attaquant international sénégalais a été victime d'une blessure musculaire en fin de première période et il a été contraint de sortir sur civière, informe L'Equipe. La série noire continue pour les internationaux sénégalais. Sima, Jackson, Iliman Ndiaye, Malick Diouf, Edouard Mendy...sont tous blessés et ne devraient pas prendre part aux deux prochains matchs de l'équipe du Sénégal contre le Soudan (22 mars) et le Togo (25 mars), dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
En Angleterre, on note une très bonne nouvelle avec le magnifique but de Pape Matar SARR lors du match Tottenham - Bournemouth (2-2), comptant pour la 28e journée de Premier League.
LE JACKPOT POUR ALIOU CISSE EN LIBYE
Arrivé en Libye ce dimanche, Aliou Cissé, l’ancien sélectionneur de l’équipe du Sénégal, devrait bel et bien toucher le jackpot. Il deviendrait le deuxième entraîneur le mieux payé du continent, informe Afrifkoot.
Arrivé en Libye ce dimanche, Aliou Cissé, l’ancien sélectionneur de l’équipe du Sénégal, devrait bel et bien toucher le jackpot. Il deviendrait le deuxième entraîneur le mieux payé du continent, informe Afrifkoot.
En paraphant son contrat avec la Fédération libyenne de football (LFF) il y a quelques jours, Aliou Cissé était conscient de signer un contrat XXL, nettement supérieur à ses émoluments sur le banc de l’équipe du Sénégal, où il a officié de mars 2015 à octobre 2024.
Les rumeurs faisaient état de 76 000 euros (49.852 732 millions FCFA) mensuels. Soit 30 000€ (19. 678 710 millions FCFA) de plus que chez les Lions, sachant que l’ancien milieu du PSG émargeait à 46 000€ (30. 174 022 millions FCFA) au pays. Une tendance confirmée par des sources libyennes, en marge de son arrivée ce dimanche à Benghazi. Et ce, même si aucun chiffre officiel n'a été divulgué par la LFF.
Selon toute vraisemblance, le natif de Ziguinchor réintègre par effet domino le classement des sélectionneurs les mieux payés d’Afrique. Un gotha d’où il avait été éjecté l’année passée, suite à sa non-reconduction à la tête des vainqueurs de la CAN 2021.
Cissé devant Regragui ou Marc Brys
Mais ce n’est pas tout. Il surpasse Marc Brys, Walid Regragui, Emerse Faé ou encore Hugo Broos, qui tiennent respectivement les commandes des sélections du Cameroun, du Maroc, de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique du Sud, pour s’imposer comme le deuxième sélectionneur le mieux payé du continent.
Cependant, le technicien de bientôt 49 ans (le 24 mars prochain) reste à bonne distance du Suisso-Bosnien Vladimir Petkovic, en poste en Algérie depuis fin février 2024. En effet, l’ancien boss de la Nati demeure, à date, le plus gros salaire du continent avec pas moins de 135 000€ (88. 554 195 FCFA) mensuels.
Pour rappel, Aliou Cissé a signé un bail de deux ans assorti de deux années supplémentaires en option s’il réussit à qualifier les Chevaliers de la Méditerranée pour la CAN 2027, laquelle est prévue conjointement au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie.
Il signera ses débuts dans un peu plus d’une semaine contre l’Angola et le Cameroun dans le cadre des cinquième et sixième journées qualificatives pour la Coupe du monde 2026.
Par Djibril GUEYE
LE FONCIER AU SÉNÉGAL
Le foncier est un pilier fondamental du développement économique et social du Sénégal. Il devrait être un facteur d’autonomisation pour les populations locales et un moteur de croissance nationale
Le foncier est un pilier fondamental du développement économique et social du Sénégal. Il devrait être un facteur d’autonomisation pour les populations locales et un moteur de croissance nationale. Pourtant, les politiques foncières menées au fil des décennies ont souvent favorisé une concentration des terres entre les mains d’une minorité privilégiée, au détriment des agriculteurs et des communautés locales. Sous couvert de modernisation et de développement agricole, les régimes successifs ont mis en place des mécanismes facilitant l’accès aux terres pour des investisseurs aux intérêts parfois éloignés des besoins du pays.
Cette gestion controversée a contribué à la spéculation foncière, à la marginalisation des exploitants locaux et à une fragilisation de la souveraineté alimentaire. Pendant des années, l’Etat a été le principal acteur de l’attribution des terres, distribuant de vastes superficies à des groupes disposant d’un pouvoir économique et politique considérable. L’absence d’un cadastre fonctionnel et d’une transparence effective dans ces transactions a favorisé des acquisitions douteuses, souvent opérées sans concertation avec les populations locales. Des milliers d’hectares ont été attribués sans exploitation effective, parfois revendus à des prix dérisoires ou hypothéqués dans des opérations financières opaques.
Cette situation a accentué la précarisation des petits exploitants, réduisant leur accès aux ressources agricoles essentielles et les poussant progressivement vers un exode rural forcé. Les conséquences de cette politique foncière sont alarmantes. Sur le plan social, des familles entières se retrouvent expropriées, livrées à elles-mêmes sans alternative viable. L’absence de recours adéquat renforce les inégalités et crée un climat de frustration et d’instabilité. Sur le plan économique, l’orientation de nombreuses terres vers des cultures d’exportation, comme les agrocarburants ou l’horticulture industrielle, a réduit les surfaces disponibles pour les cultures vivrières locales. Le Sénégal, qui autrefois tendait vers l’autosuffisance alimentaire, est aujourd’hui devenu fortement dépendant des importations pour nourrir sa population.
L’accaparement des terres n’est pas un phénomène isolé. Il s’inscrit dans une dynamique globale où des intérêts étrangers et nationaux exploitent les failles du système foncier pour sécuriser des ressources stratégiques. Certaines transactions foncières impliquent des cessions de milliers d’hectares à des investisseurs extérieurs, souvent dans des conditions opaques, sans garantie pour la préservation des intérêts nationaux. Cette situation menace la souveraineté économique du Sénégal et compromet les perspectives d’un développement agricole inclusif et durable. Une réforme foncière devient alors une nécessité absolue. Plusieurs axes d’action doivent être privilégiés : la mise en place d’un cadastre national accessible et fiable pour garantir la traçabilité des transactions, le renforcement des droits fonciers des agriculteurs pour sécuriser leurs exploitations et un cadre réglementaire strict pour encadrer les investissements et éviter toute dérive spéculative. Il est également crucial d’inclure les populations locales dans les processus décisionnels, afin d’assurer une gestion plus juste et participative des ressources foncières.
L’enjeu foncier ne se limite pas à une question de propriété, il touche à des aspects essentiels tels que la souveraineté alimentaire, la stabilité sociale et la justice économique. Si aucune mesure sérieuse n’est adoptée, le Sénégal risque d’être confronté à une montée des tensions autour de l’accès à la terre, avec des répercussions profondes sur l’équilibre du pays. La réforme foncière ne doit plus être perçue comme une contrainte, mais comme une opportunité stratégique pour bâtir un modèle de gestion plus équitable et durable, garantissant que le foncier serve enfin l’intérêt général plutôt que l’enrichissement de quelques-uns.
Par Dr Zeinab KANE
FEMMES, DROITS ET AUTONOMISATION
Ce thème constitue un appel à une approche globale et inclusive pour que toutes les femmes et filles, sans distinction, puissent jouir pleinement de leurs droits. Il met en avant trois dimensions essentielles : les droits, l’égalité et l’autonomisation.
Chaque 8 mars, la Communauté internationale célèbre la Journée de la femme, un moment privilégié pour mettre en lumière les avancées réalisées tout en soulignant les défis persistants. Cette année, la thématique retenue, «Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation», trouve une résonance particulière dans le contexte sénégalais. En effet, ces dernières décennies, le cadre juridique et politique relatif aux droits des femmes au Sénégal a connu des avancées notables. Cette évolution a influencé le statut de la femme à travers leur participation à la vie sociale, économique et politique.
Ce thème constitue un appel à une approche globale et inclusive pour que toutes les femmes et filles, sans distinction, puissent jouir pleinement de leurs droits. Il met en avant trois dimensions essentielles : les droits, l’égalité et l’autonomisation. Plutôt que de dresser un bilan, cette réflexion se penche sur trois axes majeurs : l’état actuel des droits des femmes et des filles ainsi que les défis à relever, le rôle fondamental de l’autonomisation dans la transformation sociale et, enfin, le lien entre l’effectivité des droits, l’autonomisation et l’égalité des chances.
Les droits des femmes et des filles : défis et perspectives
Les droits des femmes et des filles sont aujourd’hui garantis par un cadre juridique structuré et soutenus par des mécanismes institutionnels mis en place par l’Etat. L’adoption de textes tels que la loi n°2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue homme-femme, la modification du Code de la nationalité en juillet 2013 et d’autres instruments législatifs constituent des avancées significatives.
Cependant, l’effectivité de ces avancées législatives demeure un enjeu majeur. La réalisation des droits est entravée par les inégalités structurelles persistantes, les résistances socioculturelles qui limitent l’accès réel des femmes et des filles à leurs droits fondamentaux.
Ces facteurs constituent des obstacles majeurs si l’on sait que les questions de pratiques et de normes sociales ne changent pas du jour au lendemain. Elles connaissent des processus de transformation plus lents qui se négocient entre les différents acteurs. A ce registre des obstacles à la réalisation des droits des femmes, il faut ajouter les textes, les politiques et les pratiques discriminatoires qui défavorisent les femmes.
Dès lors, une approche holistique est nécessaire pour assurer une prise en charge adéquate des besoins spécifiques des femmes, tenant compte de leur diversité sociale, économique et culturelle. Il serait redondant de rappeler que les femmes n’ont pas les mêmes besoins. Il importe ainsi de distinguer les besoins pratiques et les intérêts stratégiques qui concernent l’accès aux services essentiels comme l’éducation de qualité -qui garantit en même temps la réussite dans les filières scientifiques, ainsi que la formation des filles et jeunes femmes déscolarisées-, l’accès aux soins de santé, l’accès équitable aux financements et moyens de l’Etat, la formalisation des activités génératrices de revenus (qui doit changer d’étape partant des actions des groupements de promotion féminine aux petites et moyennes entreprises), la prise en compte des vulnérabilités en milieu rural, entre autres questions. Par ailleurs, il serait aussi utile, dans une démarche constructive, d’interroger les intérêts stratégiques qui visent l’émancipation durable à travers une participation accrue dans les sphères économique et politique. Cette distinction est cruciale pour l’élaboration de politiques publiques adaptées, garantissant des interventions ciblées et inclusives, répondant aux réalités du terrain.
A ce titre, la valorisation du potentiel des femmes dans le tissu social et économique est une nécessité. Au-delà des questions conjoncturelles, les femmes constituent une véritable force pouvant considérablement accélérer les transformations sociales attendues. L’étude prospective «Femmes sénégalaises à l’horizon 2015», réalisée par le ministère de la Femme, de l’enfant et de la famille en 1994, avait fait des femmes une force du changement. Un défi bien possible. Il faut en plus des actions ciblant les femmes dans le secteur informel, mettre en place des mesures spécifiques pour soutenir et accompagner les femmes cadres et les élites qui ont des besoins différenciés pas toujours pris en charge dans les réponses.
Plusieurs perspectives sont à envisager. D’abord, l’amélioration du cadre juridique, la révision des textes discriminatoires, la diversification des thématiques à adresser (sécurité, changement climatique, ressources naturelles) sont importantes pour faire face aux exigences de l’heure. Ensuite, la vulgarisation et l’appropriation des textes, l’accès au droit et à la justice, l’éradication de la violence sous toutes ses formes, la formulation de réponses programmatiques durables et pérennes qui répondent aux besoins différenciés des femmes sont à inscrire dans le registre des challenges. Enfin, la compréhension et l’appropriation des enjeux prioritaires par les pouvoirs publics, le positionnement du travail des organisations de défense des droits des femmes, le travail en synergie entre les parties prenantes sont aussi des gaps à combler.
Au chapitre de ces révisions législatives figurent celle du Code de la famille qui soulève ces derniers temps des controverses, divergences et souvent des polémiques entre différents groupes. Dès lors, dans un processus large et participatif, l’identification des problèmes majeurs et la préconisation des solutions durables seront des portes de sortie heureuses. Voilà autant de défis souvent complexes à relever. Mais avec un leadership concerté et partagé par toutes et tous, les changements attendus sont possibles. Il serait intéressant, au nom de la cohésion sociale et de l’unité nationale, de trouver des convergences dans les dynamiques de changement enclenchées.
L’autonomisation des femmes : un levier de transformation sociale
L’autonomisation des femmes est aujourd’hui un enjeu central pour garantir l’effectivité de leurs droits. Elle ne se limite pas à l’indépendance économique ou financière, mais s’inscrit dans un processus plus large, leur permettant d’acquérir les ressources et les compétences nécessaires pour exercer un contrôle sur leur vie et leur environnement. Loin d’être une simple traduction du concept anglais empowerment, l’autonomisation désigne dans le vocabulaire des politiques publiques sur les femmes, une dynamique structurelle qui favorise l’égalité et la justice sociale, ou encore un processus par lequel les femmes accroissent leur capacité de modeler leur propre vie et leur environnement.
Les recherches menées dans le cadre des approches de développement soulignent que l’autonomisation repose sur trois piliers fondamentaux. Le premier est le savoir, qui passe par un accès à la formation et à l’acquisition de compétences adaptées aux besoins contemporains. Le deuxième est l’avoir, qui garantit aux femmes un accès effectif aux ressources économiques telles que la terre, les intrants agricoles, l’emploi et le crédit. Le dernier est le pouvoir, qui renvoie à leur capacité à participer aux instances de décision et à influencer les politiques publiques, tant au niveau électif qu’administratif.
Toutefois, l’autonomisation des femmes ne peut être effective sans un environnement social propice. Les institutions doivent non seulement promulguer des lois, mais aussi adopter des politiques publiques favorisant la justice sociale.
Par ailleurs, les familles et les communautés ont un rôle déterminant à jouer dans cette dynamique, notamment en encourageant l’éducation des filles, en soutenant le leadership des femmes et en déconstruisant les normes qui perpétuent les inégalités. Cette question s’inscrit également dans un contexte de mutations sociétales, où les femmes doivent composer avec un double impératif : concilier vie professionnelle et responsabilités familiales dans un monde en constante évolution.
L’effectivité des droits et l’autonomisation : vers une égalité des chances
L’égalité des chances passe par l’effectivité des droits et l’autonomisation des femmes. Garantir une véritable égalité des chances implique de dépasser le cadre formel des lois et de s’assurer de leur application effective. L’enjeu ne réside pas uniquement dans l’adoption de textes protecteurs et la formulation de politiques publiques, mais également dans l’existence de mécanismes permettant aux femmes de faire valoir leurs droits et d’obtenir réparation en cas de violation. Ainsi, l’autonomisation ne saurait être perçue comme un simple objectif final, mais comme un processus dynamique et continu nécessitant un engagement fort des pouvoirs publics, des institutions et de la Société civile.
Cette démarche exige une vision à long terme et une réflexion approfondie sur les structures sociales et économiques. L’effectivité des droits économiques, sociaux et culturels, souvent qualifiés de droits humains de seconde génération, doit être accompagnée d’une volonté politique affirmée et d’un suivi rigoureux de leur mise en application.
Il s’agit de doter chaque femme et chaque fille des outils nécessaires pour construire leur avenir et contribuer ainsi, de manière significative, à l’édification d’une société plus juste, inclusive et équitable.
Nos pensées se tournent vers toutes les femmes, surtout celles qui se battent en silence et qui transforment les obstacles en opportunités, et les hommes épris de justice sociale qui les appuient au quotidien. Pour toutes les femmes et les filles du Sénégal et de l’Afrique, respectons et protégeons leurs droits.
Dr Zeinab KANE Enseignante-chercheure en Droit Public Militante des droits des femmes
DJIBELOR DANS L'EXTASE
Fondé avant l’indépendance du Sénégal, l’ancien Village de reclassement social de Djibélor (VRS) qui, jadis, accueillait les patients atteints de la lèpre, constitue de nos jours une seule et unique famille de plus de 400 personnes.
Fondé avant l’indépendance du Sénégal, l’ancien Village de reclassement social de Djibélor (VRS) qui, jadis, accueillait les patients atteints de la lèpre, constitue de nos jours une seule et unique famille de plus de 400 personnes. Ce patelin qui retrouve aujourd’hui la joie de vivre est longtemps resté séparer des autres contrées de la commune de Niaguis et de Ziguinchor.
Djibélor ! Quand on évoque ce nom, les pensées vont directement au village de reclassement social. Une localité très connue de tous pour la spécificité de ces habitants. Il fut un moment, souffle-t-on, certains avaient même peur de prononcer ce nom.
De loin, le village de reclassement social de Djibélor créé vers les années 1950 donne l’impression d’une petite cité qui refuse de grandir. Mais, sur place, on se rend compte de l’immensité du site. Bâti sur un titre foncier (obtenu le 1er août 1950) d’une superficie de trois hectares et ceinturé par de géants manguiers, ce village qui accueillait les malades touchés par la lèpre s’agrandit chaque année.
A peine entrés dans cette localité jouxtant la route nationale qui mène à Cap Skirring, nous faisons face à la petite chapelle (église) qui se dresse juste à côté de l’école publique élémentaire de Djibélor. Pour pénétrer dans ce village où règne un calme en cette soirée du lundi, nous avons affronté une petite ‘’descente’’ latéritique distante de moins d’un kilomètre. Elle sépare la RN des habitations.
Sur place, on découvre un village en plein essor. Et des occupants guéris de leur maladie qui retrouvent la joie de vivre. Les efforts consentis par les services de l’État, notamment le service régional de l’Action sociale de Ziguinchor sautent à l’œil. Outre toutes ces infrastructures à leur bénéficie, les habitants tiennent à verger horticole où ils développent le maraîchage.
Ici, les occupants n’ont rien à envier aux autres villageois. Ils ont de l’eau potable, de l’électricité et leurs enfants vont à l’école dans les mêmes conditions que les autres. Le seul hic, selon l’adjoint au chef du village de reclassement social de Djibélor, Mamadou Coly, c’est le fait qu’ils ne disposent pas de poste de santé et de maternité. Pour se soigner révèle-t-il, ils sont obligés de parcourir une distance de 5 à 7 km pour se rendre au dispensaire de Brin ou à Ziguinchor.
Aussi, s’est-il réjoui, ‘’le village de reclassement social de Djibélor qui a tant souffert de son enclavement et isolement, a aujourd’hui retrouvé le même statut qui régit le fonctionnement des autres villages du Sénégal’’.
‘’Djibélor d’aujourd’hui et Djibélor d’hier, c’est totalement différent. Hier il n’y avait que des malades. Le village a évolué’’, a salué Mamadou Coly.
‘’Nous avons vécu une situation très compliquée. Les gens nous fuyaient. Nous étions très mal traités par nos propres concitoyens. C’était trop difficile. Les gens avaient peur de nous ; parce qu’ils ne savaient pas que la lèpre était une maladie non transmissible. Nous avions été isolés du reste des populations. Dieu merci les choses ont évolué’’, a-t-il ajouté.
L’étroitesse des maisons décriée
‘’Nous n’avons pas assez d’espace où habiter. Nous sommes-là serrés comme des sardines. Nos maisons sont étroites’’, fait observer Mamadou Coly.
‘’Dans ce village nous avons un problème de foncier. Aujourd’hui la population a des problèmes pour avoir un logement adéquat. Le village s’est peuplé mais n’avons pas assez de terres’’, indique le président de la jeunesse du village de reclassement social de Djibélor, Ibrahima Diédhiou qui a aussi plaidé pour un approvisionnement correct en eau, l’électrification de route nationale menant vers Cap-Skirring et la construction d’un dispensaire.
‘’Nous demandons plus d’aide venant de l’Etat. Ici, l’évacuation des malades pose problème, faute d’ambulance. Nous invitons l’Etat à davantage appuyer moralement et financièrement les lépreux afin de leur permettre de subvenir à leurs besoins quotidiens’’, a insisté M. Diédhiou.
‘’Je suis originaire de Suelle et je vis présentement à Djibélor. Au départ, quand nous étions entre nous malades, c’était très difficile. Aujourd’hui notre condition d’existence s’est améliorée. Néanmoins, nous avons besoin de soutien, nous ne mangeons pas à notre faim, l’accès est difficile, nos maisons sont exiguës, car nous y vivons cloîtrés. On aurait souhaité avoir plus d’espace pour construire de nous nouveaux habitats pour y être à l’aise avec nos enfants’’, confie Aïssatou Badiane, ancienne malade.
‘’Certains de nos enfants ont déjà fait une formation professionnelle et jusqu’à présent ne travaillent pas. Nous n’avons pas le soutien de l’état, qui doit notamment nous accompagner’’, a-t-elle regretté.
La décision de supprimer les villages de reclassement social saluée
Dans cet ancien village de reclassement social, la volonté de l’ex-gouvernement d’en finir avec les VRS , selon l’adjoint au chef de village de Djibélor, Mamadou Coly, a complétement changé le cours de leur vie et celle de leurs enfants et petits-enfants. Pour lui, ‘’il n’y a plus de malades dans leur village’’.
‘’Nos enfants sont nés ici. Ils ne connaissent que ce village. Si on nous demandait de partir un jour, j’en suis persuadé que personne ne quittera ce village. Certes, la maladie nous a laissé des séquelles. Mais je puis vous assurer que nous sommes tous guéris. Nos enfants et petits-enfants sont en bonne santé’’, a dit l’adjoint à l’ancien chef du village Moussa Faye, décédé le mois de janvier dernier.
Pour Lamine Goudiaby, un habitant du village, ‘’Djibélor n’est plus comme avant où on fuyait les malades’’. ‘’Au début, les malades étaient majoritaires dans ce village. Maintenant on peut les compter. De 1976 à aujourd’hui, la population a fortement augmenté. Nous avons un problème d’espace’’, a fait observer M. Goudiaby.
Il a ainsi invité le régime actuel à davantage accompagner les enfants des malades de Djibélor en leur octroyant des bourses sociales pour des formations ou études. Pour lui, ‘’après avoir supprimé les villages de reclassement social, il faut un accompagnement des anciens malades’’.
Des projets et programmes pour les deux VRS de Ziguinchor
À l’instar des veuves, enfants et personnes âgées, les familles des villages de reclassement social de Teubi (Niamone) et Djibélor (Niaguis) bénéficient des projets et programmes de l’Etat que met en œuvre à travers la Direction régionale de l’action sociale (DRAS) le Programme pour l’Autonomisation des Personnes atteintes de Lèpre et Familles (PAPALF).
Et grâce à ce programme tout un dispositif est actif pour la prise en charge global des populations qui aussi sont des handicapées à cause de la lèpre, a expliqué le directeur régional de l’action sociale de Ziguinchor, Seydou Nourou Thiam. Ces anciens malades a-t-il dit, ‘’ont également bénéficié de la carte d’Égalité des Chances (CEC), qui leur donne droit à la bourse de sécurité familiale’’.
‘’Ces villages ont pour aussi bénéficié de kits scolaires pour les enfants (jardin jusqu’au lycée), de la formation des jeunes, d’un bloc maraicher sans oublier la construction de maisons’’, a fait valoir le directeur régional de l’action sociale.
Mamadou Coly, adjoint au chef de village, attaché à Djibélor
Il est des gens qui quittent leur village d’origine pour diverses raisons et qui ne veulent plus y retourner. C’est le cas du vieux Mamadou Coly, l’un des tous premiers occupants du village de reclassement social de Djibélor. Il souhaite mourir sur ces terres et y être inhumé.
Quand il quittait Suelle, son village natal situé dans l’arrondissement de Sindian pour rejoindre le VRS de Djibélor, il ne savait pas qu’il allait être guéri de la lèpre et fondé sa propre famille. Mais, par la grâce de Dieu, tout s’est concrétisé. Étant malade, il a dû se battre. Bien qu’il soit affaibli par la maladie, Mamadou Coly veut toujours rester lui-même.
Il entend se battre jusqu’à son dernier souffle pour protéger les intérêts du village qui l’a vu grandir. Il a vécu un épisode douloureux dans sa vie à cause de cette maladie qui a déformé les membres de son corps. Né le 31 décembre 1934, Mamadou Coly se souvient encore du jour où il quitta sa famille pour un endroit qu’il ne connaissait pas. La séparation avec ses proches est toujours une onde de choc.
”C’était trop compliqué, relate-t-il. Je me rappelle que, quand je quittais mon village, mon papa me disait que j’allais mourir de faim à Djibélor parce qu’il ne devrait y avoir personne pour s’occuper de moi. Il ne voulait pas que je sois interné à Djibélor. J’étais encore jeune. Moi, je n’avais peur de rien. Parce que je savais que j’allais y trouver d’autres patients’’, raconte-t-il.
‘’A l’époque, cette maladie était très méconnue des populations. Certains disaient même qu’elle était contagieuse. J’avais alors, cette envie de protéger les autres. Voilà pourquoi j’avais décidé de partir. Aujourd’hui, je ne regrette rien du tout’’, lance avec assurance, Mamadou Coly.
Serait-il prêt un jour à rentrer dans son village ? Le vieux Coly répond par la négative. Pour lui, c’est Djibélor qui l’a couvé et, c’est ici où il veut être inhumé. Son souhait le plus ardent, c’est d’être aux côtés de ceux-là avec qui, il a eu à partager les pages les plus sombres de sa vie.
‘’Quelqu’un, ajoute-t-il, a une fois essayé de me faire retourner au village. En contrepartie, il a proposé de m’installer une boutique. Mais, j’ai dit non. Je préfère rester ici. Les gens nous ont stigmatisés, rejetés et traités de tous les noms. Je me rappelle que, quand les mangues tombaient les gens de Ziguinchor refusaient de les consommer par peur d’être contaminés. Tout ça, c’est fini maintenant. Et je ne souhaite pas quitter cet endroit même si on me proposait des millions de francs CFA’’, souligne celui qui fait partie de la première vague de patients à être internés au VRS de Djibélor.
La stigmatisation, le vieux Mamadou Coly en a vu de toutes les couleurs. Un jour, renseigne-t-il, ”quelqu’un m’a fait savoir que si je mourais il n’y aurait personne pour s’occuper de ma dépouille parce que j’étais malade de la lèpre”.
Agé aujourd’hui de 90 ans, Mamadou Coly se bat aux côtés des siens pour l’extension de leur village. Un projet qui leur est si cher et freiné par un grand trou situé à l’extrême nord du village. Aujourd’hui, le vieil homme et tous les villageois veulent que ce site soit remblayé au grand bonheur des habitants et gage d’un développement endogène.
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CE REJET CONSTITUE UNE FORME D’EUTHANASIE PARLEMENTAIRE
Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, Moussa Tine, président de l’Alliance Démocratique PENCOO, s’est exprimé sur la question de l’abrogation de la loi d’amnistie. Contrairement à la majorité qui prône une abrogation partielle...
Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, Moussa Tine, président de l’Alliance Démocratique PENCOO, s’est exprimé sur la question de l’abrogation de la loi d’amnistie. Contrairement à la majorité qui prône une abrogation partielle, il défend une suppression totale de cette loi, qu’il considère comme un frein à la quête de vérité et de justice.
Moussa Tine rappelle que l’opposition avait, dès le départ, combattu cette loi, la jugeant inopportune et susceptible d’encourager l’impunité. Il souligne que les violences ayant conduit à la mort de plusieurs Sénégalais doivent être élucidées et que la justice doit jouer pleinement son rôle. « Nous ne pouvons pas accepter que la mort devienne une banalité. Il est essentiel que toute la lumière soit faite sur ces événements afin d’éviter que de telles tragédies ne se reproduisent », insiste-t-il.
Selon lui, indemniser les familles des victimes ne suffit pas. Il estime qu’une démarche similaire à celle entreprise en Afrique du Sud avec la Commission Vérité et Réconciliation permettrait d’établir les faits avant toute décision sur une éventuelle amnistie.
Moussa Tine réfute l’argument selon lequel l’abrogation de la loi d’amnistie pourrait conduire à un retour en prison de certaines figures politiques. « Personne ne peut emprisonner le président de la République ou le Premier ministre. Nous avons toujours considéré qu’ils avaient été injustement incarcérés. Il n’y a donc aucune raison qu’ils soient à nouveau inquiétés », explique-t-il.
Il critique également le rejet par la majorité de la proposition de loi de Thierno Alassane Sall visant à supprimer totalement la loi d’amnistie. Selon lui, cet argument repose sur une interprétation erronée de l’article 82 de la Constitution, qui encadre les propositions de loi impliquant des charges budgétaires nouvelles.
« Ce rejet constitue une forme d’euthanasie parlementaire, car si l’on suit cette logique, plus aucune proposition de loi ni amendement émanant des députés ne serait recevable sous prétexte d’une incidence budgétaire », prévient-il. Il ajoute que cette position pourrait se retourner contre la majorité elle-même, car ses propres initiatives législatives risqueraient d’être rejetées pour les mêmes raisons.
Moussa Tine invite les autorités et les parlementaires à privilégier l’intérêt général en permettant l’abrogation totale de la loi d’amnistie. Pour lui, cette démarche est une obligation morale et politique afin de rétablir la confiance des citoyens dans les institutions et d’éviter que l’histoire ne se répète.
LE SÉNÉGAL, CHAMPION DES PRIX À LA POMPE
La vie chère trouve une illustration frappante dans le prix de l'essence qui, à 990 FCFA le litre, est le plus élevé de toute l'Afrique de l'Ouest selon les données de la BCEAO
De nombreux Sénégalais décrient la cherté du coût de la vie dans le pays. Aucun produit n’est presque épargné y compris l’essence dont le coût est le plus élevé au Sénégal, plus que partout ailleurs en Afrique de l’ouest.
L’inflation n’épargne pratiquement aucun pays en Afrique. Ses conséquences sont plus fâcheuses si elle touche des secteurs cruciaux comme l’énergie. Et certains pays sont plus affectés que d’autres en ce qui concerne particulièrement le prix de l’essence.
Selon l’agence Ecofin, dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les prix de l’essence à la pompe varient fortement d’un pays à l’autre. Non sans indiquer, en se référant aux dernières données de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), que le Sénégal détient le record du prix le plus élevé, tandis que le Niger reste le pays où l’essence coûte le moins cher.
D’après les chiffres officiels, souligne l’agence Ecofin, le Sénégal arrive en tête avec un prix de 990 FCFA le litre, bien audessus de ses voisins. Un coût qui s’explique, dit-elle, par la fiscalité sur les hydrocarbures, les coûts d’importation et la politique de subvention du pays. A en croire toujours l’agence Ecofin qui reprend les données de la BCEAO, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, l’essence se vend également à un prix élevé, autour de 875 et 850 FCFA le litre. À l’inverse, précise-t-elle, le Niger affiche un prix largement inférieur à ses voisins, avec 499 FCFA par litre. Une différence qui s’explique par la production locale de pétrole et les subventions mises en place par l’État, note-t-on.
A en croire toujours Ecofin, ces différences de prix ont un impact direct sur les populations et les économies locales. Il ajoute que dans les pays où le carburant est plus cher, les coûts de transport augmentent, ce qui pèse sur le prix des denrées alimentaires et des biens de consommation.
Il faut juste rappeler que si les prix sont aussi chers au Sénégal, c’est parce qu’en 2023, le gouvernement s’est engagé à supprimer d’ici à 2025 les subventions de l’électricité, du supercarburant et du gasoil en mettant en œuvre une stratégie comprenant plusieurs étapes. Il a ainsi enregistré une baisse de 158,5 milliards de francs de la subvention en 2023 en mettant en application sa stratégie. Ainsi, les prix du supercarburant et du gasoil ont été augmentés dans les proportions suivantes : une hausse de 100 francs sur le prix du litre de gasoil, qui est passé de 655 à 755 francs, soit le même niveau d’augmentation que le litre de supercarburant, qui passe de 890 à 990 francs CFA.
Cependant, on se demande si le gouvernement compte se limiter là dans la suppression de la subvention. Dernièrement, Amadou Moustapha Njek Sarré, ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, a annoncé que l’Etat du Sénégal avait décidé de prendre des mesures fortes pour apporter des solutions à la situation sombre des finances publiques. Parmi celles-ci, il y a la suppression de l’exonération ainsi que la suppression des subventions sur l’électricité, le carburant et l’eau. Des mesures qui vont à coup sûr avoir des impacts négatifs sur le niveau de consommation des ménages. Le Sénégal qui dépensait l’équivalent de plus de 4% de son PIB en subventionnant l’électricité, certains produits pétroliers (supercarburant et gasoil) ainsi que le gaz butane, travaille à limiter les subventions énergétiques à 2% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2025. On doute fort toutefois que l’Etat du Sénégal touche encore le prix de l’essence qui est foncièrement décrié. Peut-être qu’il jettera son dévolu sur les autres produits énergétiques.
En tout cas, cette décision de limiter les subventions énergétiques représente un véritable défi au vu du contexte économique actuel et de la forte demande des populations pour un meilleur accès à l’énergie.
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UNE VIE DEDIÉE À L’ÉGLISE ET UN PARCOURS INSPIRANT
Invité de l’émission Entretien Avec… sur la RTS, Monseigneur Benjamin Ndiaye est revenu à cœur ouvert sur sa prochaine retraite, son parcours pour devenir prêtre, la nomination de son successeur, Monseigneur André Gueye, et son enfance.
Invité de l’émission Entretien Avec… sur la RTS, Monseigneur Benjamin Ndiaye est revenu à cœur ouvert sur sa prochaine retraite, son parcours pour devenir prêtre, la nomination de son successeur, Monseigneur André Gueye, et son enfance.
Depuis deux ans, ayant atteint la limite d’âge prévue par la loi canonique, il a demandé au Pape François d’être déchargé de ses fonctions. Il explique que les dispositions de l’Église prévoient qu’à l’âge de 75 ans, les évêques soient libérés de leur charge, qui peut s’avérer lourde. Selon lui, cet âge respectable permet de prendre un temps de répit avant de rejoindre le Seigneur. Il estime même qu’à 70 ans, dans le contexte africain, cette mesure pourrait être appliquée, tant la mission est exigeante. Pour lui, au terme d’un service rendu, il est important de pouvoir prendre du repos.
La nomination de Monseigneur André Gueye comme son successeur a été une attente de plusieurs mois, depuis qu’il a présenté sa démission en octobre 2023. Il se réjouit de l’issue de cette décision et du choix porté sur Monseigneur André Gueye, ancien évêque de Thiès, qui dispose d’une solide expérience pastorale. Il est convaincu que son successeur saura mettre son intelligence, sa force et sa dimension apostolique au service de l’archidiocèse de Dakar, qui, bien que modeste en superficie, est l’un des plus importants du pays par sa population et sa position. « Je veux lui assurer de ma communion dans la prière pour un apostolat fécond. Il possède un excellent bagage qui plaide en faveur du choix qui a été fait », confie Monseigneur Ndiaye.
Abordant les attentes vis-à-vis des pasteurs, il rappelle que les populations, toutes confessions confondues, ont une grande estime pour leurs prêtres et leurs évêques. En retour, ces derniers doivent se donner entièrement au service des fidèles. La région de Dakar, en particulier, présente de nombreuses demandes, notamment dans les banlieues, où une étude sociologique réalisée avec un professeur de l’Université de Dakar a mis en lumière des besoins apostoliques urgents. Il insiste sur la nécessité d’être proche des populations, de prier avec elles et de les accompagner dans les services sociaux tels que l’éducation, la santé et la promotion humaine.
Concernant sa retraite, Monseigneur Ndiaye l’envisage comme un temps de recueillement, de lecture et d’écriture. Passionné par l’histoire, il prévoit d’approfondir ses recherches sur Léo-Paul Diouf, un prêtre sénégalais du siècle dernier originaire de Gorée, dont le parcours l’interpelle. Motivé par l’annonce de l’Évangile et soucieux des problèmes de son époque, ce prêtre a traversé des moments difficiles qui méritent, selon Monseigneur Ndiaye, d’être étudiés de plus près.
Interrogé sur son non-élévation au cardinalat, il exprime sa sérénité et son absence de regrets. Il rappelle que c’est Dieu qui fait son œuvre à travers la médiation du Pape, qui choisit ses cardinaux en fonction de leur capacité à l’aider dans la gouvernance de l’Église. Il affirme comprendre que son profil ne correspondait peut-être pas à ce choix et accepte avec humilité la vocation qui a été la sienne : « L’appel que Dieu m’a donné, je crois l’avoir accompli en devenant archevêque de Dakar, ce que je n’avais jamais imaginé. Je lui rends grâce pour ce que j’ai pu faire. »
Revenant sur son enfance, il raconte avoir grandi à Fadiouth, une île au sein d’une famille chrétienne très pratiquante. Dès son plus jeune âge, il était attiré par la foi et aimait reproduire à la maison les gestes du curé pendant la messe. Il entra au petit séminaire à 11 ans, poursuivit sa formation à Ngazobil jusqu’à l’obtention de son BEPC en 1967, puis au collège des Maristes à Dakar, où il obtint son baccalauréat en 1970.
Cependant, son engagement spirituel connut des remises en question, notamment en 1968, marqué par les bouleversements de Mai 68. Contestataire, il passa trois jours en prison après avoir été interpellé à Thiès pour violation du couvre-feu. Cette période fut pour lui une phase de doutes sur sa vocation. Il envisagea même de faire des études universitaires avant d’intégrer pleinement le séminaire.
Monseigneur Thiandoum, alors archevêque de Dakar, lui rappela fermement que son chemin devait le mener directement à Sébikhotane s’il voulait poursuivre sa vocation sacerdotale. Lors d’une visite à Sébikhotane, il envisagea d’abandonner son engagement. Mais une rencontre marquante avec un homme nommé Amadou Sarr changea sa décision. Ce dernier, voyant son trouble, lui dit simplement : « Si Dieu vous appelle, vous devez répondre oui. » C’est ainsi qu’il retourna à Dakar et reprit sa formation en octobre suivant.
Avec humilité et reconnaissance, Monseigneur Benjamin Ndiaye s’apprête à clore son service actif au sein de l’Église, laissant derrière lui un parcours inspirant et un engagement indéfectible au service de la foi et des fidèles.
L'ULTIMATUM DE LA CITÉ FAYÇAL
Cinquante-deux familles, dont d'anciens hauts fonctionnaires et ministres, font face à des sommations de déguerpissement malgré leurs baux emphytéotiques de 99 ans signés en bonne et due forme
La très paisible cité Fayçal est devenue bruyante depuis que la Sogepa dirigée par l’ancien patron du syndicat des impôts et domaines Elimane Pouye a envoyé des sommations de déguerpissement à 52 familles parmi lesquelles d’anciens hauts fonctionnaires et d’anciens ministres de libérer les lieux, malgré le fait que les occupants disposent de baux emphytéotiques en bonne et due forme.
Située dans la commune de Golf Sud sise dans le département de Guédiawaye, la Cité Fayçal est au-devant de l’actualité avec la décision du nouveau gouvernement dirigé par des inspecteurs des impôts et domaines de reprendre en main les maisons et d’expulser les occupants dont certains y vivent depuis plus de 40 ans. Aux 52 ans familles, il est demandé de quitter les lieux avant le mois d’août prochain, cela malgré le contrat de bail de 99 ans qui lie l’Etat à l’occupant. En réaction, le collectif mis en place par ces hauts fonctionnaires ayant servi l’Etat avant de faire valoir leurs droits à une retraite paisible a répondu à la Sogepa avec ampliation au président de la République pour s’opposer à cette mesure «inique» qui fragilise l’Etat de droit.
Pour ceux qui ne connaissent pas la cité Fayçal, il faut savoir que c’est un projet immobilier d’El Hadji Djily Mbaye qui l’a réalisé dans les années 1980 en prélude au sommet de l’Organisation de la conférence islamique. L’Etat prévoyait d’y loger ses hôtes lors du sommet de l’Oci tenu finalement au Sénégal en 1991. Mais l’aéroport étant éloigné de cette cité, le Roi Fahd, à l’époque pour des raisons de sécurité, a fait construire l’hôtel King Fahd pour y loger ses hôtes de marque. L’Etat du Sénégal a, par la suite, racheté la cité Fayçal de El Hadji Djily Mbaye pour y loger ses hauts fonctionnaires. Ce qui n’est pas un phénomène nouveau. Les présidents successifs dont Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ont autorisé les ventes de villas administratives à d’éminentes personnalités dont on ne peut douter de leur probité morale, intellectuelle et professionnelle. Seulement, la Sogepa trouve cette mesure illégale. D’après Elimane Pouye et Cie, une transaction sur le patrimoine bâti de l’Etat relève d’une loi devant être adoptée par l’Assemblée et non d’un décret comme cela est le cas dans cette affaire dite de la cité Façal.
Le ministre Ousmane Diagne sur la liste
Et pour le cas spécifique de la cité Fayçal, les occupants sont pour la plupart des retraités de l’État du Sénégal qui ont passé plus de 30 ans dans leurs villas. Ils ont été affectataires depuis 1990 pour certains. Et compte tenu du niveau des charges d’entretien des villas, le président Abdou Diouf avait décidé de vendre les villas aux occupants. Un vœu qu’il n’a pas pu réaliser. Et c’est le Président Wade qui le fera plus tard et en a fait bénéficier d’autres occupants qui étaient dans le gouvernement. C’est le 26 février 2008 qu’il a émis cette lettre décision de vente des villas imputée à l’ancien ministre d’État chargé des Finances, Abdoulaye Diop. Ainsi, l’État a délivré des «baux emphytéotiques» compris entre 50 et 99 ans aux occupants. Ces baux donnent des droits réels aux bénéficiaires. Parmi les bénéficiaires, il y a des anciens ministres, des Ige, des magistrats de tous les régimes qui se sont succédé. On peut citer l’actuel garde des Sceaux Ousmane Diagne, l’Ige et l’ancien ministre Sg de la Présidence Maxime Jean Simon Ndiaye, l’ancien Sg du gouvernement Ousmane Ndiaye, les anciens Dg Cheikh Issa Sall, Maguette Sène, Aliou Sall, les anciens ministres Kouraichi Thiam, Kansoumbaly Ndiaye, l’ancien vice-président du conseil constitutionnel, le professeur Abdoulaye Elimane Kane, etc. Si certains ont vendu, d’autres étant confortables dans leurs droits y ont investi plusieurs millions pour continuer non seulement à rendre habitables les villas mais aussi améliorer l’environnement de la cité souvent exposée à « des inondations» provenant du refoulement des eaux du Lac Technopôle et des pluies. D’ailleurs, une visite de la cité nous a permis de constater plusieurs désagréments. Il y a actuellement une maison inoccupée construite depuis 1990, devenue la niche de chiens errants comparée à certaines occupées bien entretenues par leurs résidents qui y ont même fait des modifications.
Pire encore, une partie du mur qui sépare la cité au Lac Technopôle est complètement abimée. Les rues ont perdu leurs revêtements à l’exception de celle dite de contournement qui a été refaite en autobloquant grâce au concours des gens de la cité. Nos sources nous renseignent d’ailleurs qu’une collecte a été effectuée auprès des résidents pour remettre en service l’éclairage public de Fayçal, exposée à l’insécurité due à des agressions et vols de jour comme de nuit ainsi qu’une fréquentation de reptiles sauvages dont des varans et autres bêtes provenant du Lac et de ses envions. «Sans les efforts conjugués par les occupants, la cité Fayçal allait disparaître du patrimoine de l’État du fait de l’état de ruine très avancé des villas construites depuis les années 1980», confie un occupant. Avec leurs titres, ils s’acquittent des redevances à l’État sur la base de la valeur vénale expertisée et contenue dans ces baux en loyer au niveau de l’administration. Pour le loyer annuel, il est égal à la valeur vénale du bien immobilier divisé par la durée du bail. « Ces loyers sont payés sur la base de modiques pensions de retraités de ces hauts fonctionnaires qui ont tout donné à l’État. Et n’eût été l’assistance de leurs enfants, l’État les aurait abandonnés dans la pauvreté et la misère totale du Sans domicile fixe», ditil.
En lieu et place de 52 villas, explique-t-on, c’est 45 familles qui sont visées par les avis. «Au moment où l’État achetait les maisons à El Hadji Djily Mbaye, il faut soustraire une maison de la veuve du riche homme d’affaires et 02 propriétaires privés et les 04 villas réservées et à des adjoints au Gouverneur, soit au total 07 maisons. Ce qui porte donc à 45 au total le nombre de villas occupées par de hauts fonctionnaires qui sont pour la plupart des retraités. «Nous avons l’impression que l’État n’a pas de mémoire, ni d’archives sur le foncier pour la bonne et simple raison que ces dignes fonctionnaires se sont réveillés un jour devant un avis de résiliation de baux emphytéotiques servis par ce même Etat alors qu’il est attesté qu’un bail emphytéotique de 99 ans ne peut être résilié que par un juge. Ce qui veut donc dire que l’État ne peut pas être juge et partie à un contrat qu’il a lui-même établi et qui de surcroît est un contrat d’adhésion. Donc cet avis est un document nul et non avenu. Il doit donc être annulé». C’est ce que notre interlocuteur demande à l’actuel directeur de la Sogepa, Elimane Pouye qui les a reçus le 13 août 2024.
CHEIKH TIDIANE DIEYE ANNONCE LE DÉMARRAGE BARRAGE DE SAMBANGALOU
Le chantier du barrage de Sambangalou, une composante clé du projet énergétique de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), connaît une avancée significative.
Le chantier du barrage de Sambangalou, une composante clé du projet énergétique de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), connaît une avancée significative. En visite sur le site ce week-end, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a assuré que les travaux allaient bientôt démarrer de manière effective, sous un « dispositif de suivi très serré » afin d’atteindre les objectifs fixés.
« Il y aura rapidement un démarrage de ce chantier important, et les experts nous ont déjà donné un certain nombre de repères et de dates. On peut considérer que le démarrage est déjà effectif et cette visite est une sorte de déclencheur », a déclaré Cheikh Tidiane Dièye.
Le ministre effectuait cette visite en compagnie de ses homologues de Guinée-Bissau, Malam Sambou (Ressources naturelles), et de Guinée, Aboubacar Camara (Énergie, Hydraulique et Hydrocarbures). Le ministre gambien de l’Environnement et des Ressources naturelles, Rocky John Manjang, était également présent, aux côtés du haut-commissaire de l’OMVG, Demba Diallo, et de la gouverneure de la région de Kédougou, Mariama Traoré.
Lors de cette visite, les échanges entre les experts et les entreprises en charge du projet ont permis d’aboutir à de nouvelles décisions visant à améliorer la mise en œuvre des travaux.
« Les experts ont bien travaillé avec les entreprises. Des décisions ont été prises en termes d’engagement et de rediscussions parce qu’on s’est beaucoup entendu sur la façon de changer certaines choses pour aller de l’avant et faire mieux », a précisé Cheikh Tidiane Dièye.
Le ministre a insisté sur le respect des engagements pris, notamment en matière de gestion des aspects économiques et financiers.
Le chantier du barrage de Sambangalou représente une opportunité d’emploi pour de nombreux jeunes de la région de Kédougou, et le ministre a tenu à les rassurer sur leur réintégration dans le projet.
« Le responsable de l’entreprise vient de nous montrer tout le matériel déjà sur place, et à très brève échéance, la remobilisation du personnel se fera. Beaucoup de jeunes de Kédougou vont sans doute reprendre leur travail », a affirmé Cheikh Tidiane Dièye.
Avec cette relance, le projet de Sambangalou franchit une étape décisive pour l’amélioration de l’accès à l’énergie et au développement des infrastructures hydrauliques dans la sous-région.