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10 juin 2025
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MAGUI PASTEF, LE MOUVEMENT DES PATRIOTES DU 3ÈME ÂGE, VOIT LE JOUR
Le Parti Pastef s’enrichit d’une nouvelle structure. Après les jeunes, les femmes, les cadres et les enseignants, il a procédé, hier, à l’installation de Magui Pastef qui regroupe ses militants du 3ème âge.
Le Parti Pastef s’enrichit d’une nouvelle structure. Après les jeunes, les femmes, les cadres et les enseignants, il a procédé, hier, à l’installation de Magui Pastef qui regroupe ses militants du 3ème âge. Lesquels comptent s’activer à leur tour dans la bonne marche du parti tout en accompagnant leur leader, Ousmane Sonko, dans son ambition de devenir le prochain président de la République, en 2024.
Les Patriotes de Pastef continuent leur structuration. Le parti fondé et dirigé par Ousmane Sonko a installé, hier, une nouvelle structure dénommée « Magui Pastef » (les sages de Pastef), qui vient compléter les mouvements de jeunes, de femmes et d’enseignants. Magui Pastef regroupe les militants âgés entre 55 et 90 ans. « L’objectif est de faire élire le président de Pastef, Ousmane Sonko, dès le premier tour de la présidentielle 2024 », a dit le doyen Alla Kane qui a donné le tempo de cette cérémonie.
Et le spécialiste des questions foncières de scander« Pastef-Sonko-Président ! » avant de continuer son discours. « On nous demande souvent qu’est-ce qu’on (3e âge) fait dans la politique ? On nous dit que notre place est à la mosquée ou chez nous. Nous, on a choisi de faire de la politique. Qu’est-ce que la politique ? C’est s’engager pour aider son pays à être sur les bons rails. C’est ainsi qu’on a choisi d’être derrière Ousmane Sonko, le président de Pastef / Les Patriotes. » D’après le doyen Alla Kane, le coût de la vie, la polémique née de la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, les problèmes de la santé, entre autres, sont dus à une mauvaise politique attribuée au régime du président Macky Sall en place. S’adressant aux jeunes, et en perspective de l’objectif fixé, à savoir la présidentielle de 2024, le coordonnateur de Magui Pastef les a invités à rester vigilants contre toute tentative visant à écarter leur leader de la course vers le scrutin présidentiel.
En réponse aux propos du vieux, les jeunes militants se sont écriés : « Ils nous trouveront en face ! » faisant allusion aux gens du pouvoir en place. Peu avant la prise de parole de M. Alla Kane, faisant la genèse du mouvement, Mayagué Mbaye, le coordonnateur du Comité d’initiatives de Pastef / Les Patriotes, rappellera qu’ils ont déjà organisé des marches après l’invalidation jugée illégale de la liste nationale de Yewwi Askan Wi (YAW) dirigée par le même Ousmane Sonko. Il ajoutera que leur rôle sera de « transmettre leurs expériences » aux jeunes en plus de les « orienter » et de les « guider » dans le cadre de la massification du parti créé en 2014. Magui Pastef entend s’investir également sur le terrain dès le mois de septembre prochain. Aïda Ndiaye, en charge d’animer la section féminine de Magui Pastef, annonce qu’elle s’engage à mener le combat.
Des délégations ont quitté différents départements du pays et de la diaspora pour prendre à ce lancement du mouvement des séniors du parti d’Ousmane Sonko. « C’est un grand jour pour nous. Pastef a besoin de ses anciens. Certains ont fait 600 km, d’autres ont pris un billet d’avion pour participer à cet événement. Le mouvement n’a pas démarré aujourd’hui. Les anciens abattent déjà un travail important au sein du parti », s’est réjoui le leader de Pastef, Ousmane Sonko. L’opposant qui a déjà déclaré sa candidature pour la présidentielle de février 2024 s’est engagé, de son côté, à ne pas décevoir les attentes de ces personnes du troisième âge membres de son parti.
KHALIFA SALL VEUT INSTALLER LE DOUTE DANS BBY
L’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, en politicien aguerri et stratège accompli est en train de jouer sa partition pour offrir à l’opposition une majorité confortable par le ralliement de députés de la mouvance présidentielle
L’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, en politicien aguerri et stratège accompli est en train de jouer sa partition pour offrir à l’opposition une majorité confortable par le ralliement de députés de la mouvance présidentielle. En effet, Khalifa, qui a gardé d’excellentes relations avec ses anciens camarades socialistes, ferait tout pour convaincre les députés élus sous la bannière de son parti ou de Benno Bokk pour ceux d’entre eux qui auraient transhumé —qu’ils risquent de s’enliser politiquement dans un régime finissant (celui de l’Apr). Une quarantaine de députés seraient dans sa ligne de mire.
S’activant dans l’ombre depuis des semaines, Khalifa Sall se livre à une partie de pêche qui pourrait être très profitable à l’opposition, notamment à la coalition Yewwi Askan Wii dont il est le maître à penser. Biberonné à la politique, un milieu dans lequel il évolue depuis l’âge de 13 ans, il est passé maître dans l’art d’élaborer des projets et de monter des coups. Très pondéré, posé et patient, l’ancien militant de l’Union progressiste sénégalaise puis du Parti socialiste est à l’origine des stratégies gagnantes de la coalition Yewwi Askan Wi. C’est ainsi qu’il était à la manœuvre pour le rapprochement entre cette dernière coalition et Wallu dans les départements avec, à l’arrivée, 80 députés et une peur bleue pour le camp présidentiel qui a échappé de peu à une cohabitation institutionnelle entre le président de la République et l’opposition qui aurait formé le gouvernement. La pratique de la politique étant un art, certains de ses adeptes comprennent bien les schémas de composition et de recomposition pour dynamiser leurs propres entités. Suivant leurs groupes d’appartenance et de références, ces experts politiques, loin d’être des novices, usent de leurs capacités d’anéantissement pour mettre en mauvaise posture des adversaires politiques. Dans ce lot de politiques très futés, figure en bonne place l’ancien maire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Après une excellente percée de sa coalition Yewwi Askan Wi, l’initiateur de Taxawou Sénégal s’est engagé sans tambour ni trompettes dans le « démackiage » des députés de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Autrement dit, dans leur débauchage !
Actes politiques hors hiérarchie, toujours gagnants
Bien formé à l’école politique de Léopold Sédar Senghor, d’Abdou Diouf et de Ousmane Tanor Dieng, si ce n’est lui qui a formé ce dernier, Khalifa Sall se présente ainsi depuis son élargissement de prison en fédérateur incontestable de l’opposition tout en posant des actes politiques toujours gagnants. Depuis quelques semaines, il se dit qu’il déroule ses schémas à l’instar du joueur d’échecs sans jamais se presser. Lentement et sûrement. Pour le moment, seule la socialiste Aïda Sow Diawara, ancienne mairesse de la commune de Golf, à Guédiawaye, qui a extériorisé devant le président Sall sa rencontre avec Khalifa Sall sans pour autant le nommer. En réalité, d’après nos sources, au-delà de la patronne des femmes socialistes de la région de Dakar, l’ancien maire de la capitale aurait dans son viseur une quarantaine de députés de BBY dont d’anciens camarades socialistes avec qui il entretient d’excellentes relations. Les personnes rapprochées par Khalifa Sall sont considérées comme des insoumises loin de partager les orientations du Président Sall avec qui elles sont en conflit sans pour autant oser le manifester pour des raisons stratégique. Des insoumis qui tenteraient de combattre à l’interne le chef de l’Etat, Macky Sall.
Leadership du silence de Khalifa Sall
Khalifa Sall maintient donc un leadership du silence. « Il est plus dangereux en politique dans cette posture. Aucun signal dans ses options et orientations », confie un observateur de la scène politique. Tel le chasseur qui guette, et donc ne tousse pas, Khalifa Sall réussit de tout temps à atteindre ses objectifs et cibles de cette manière. Tout cela découle de sa capacité presque mathématique à faire des calculs politiques et sa maîtrise des voies de conquête des masses électorales. Selon un de nos interlocuteurs, Ousmane Tanor Dieng aurait dit à Macky que s’il n’emprisonne pas Khalifa Sall, ce dernier lui gâcherait ses projets. Plus qu’une réalité politique actuellement, et malgré son statut juridique non défini, Khalifa continue toujours à créer des surprises. Depuis sa sortie des geôles du régime en place, il est devenu encore plus dangereux. Exemple, sans être investi, il travaillait de manière technique à anéantir le rêve du président Sall d’avoir une grande majorité qui lui faciliterait l’obtention d’un 3ème mandat que lui interdit la Constitution. Plus que quiconque, Khalifa Sall comprend les enjeux de l’heure pour l’opposition. L’unique schéma salvateur pour cette dernière serait de grignoter dans l’effectif parlementaire de BBY pour mieux affaiblir la relative majorité parlementaire. Et la mettre en minorité à l’Assemblée nationale ! Une fois que des parlementaires hostiles à une 3ème candidature de Macky Sall seraient ferrés, l’opposition deviendrait alors majoritaire Place Soweto. Ce après la transhumance de Pape Diop et l’abstention de Pape Djibril Fall et de Thierno Alassane Sall.
Le poison du doute entre députés BBY
Il se dit que le doute se serait installé au sein de BBY, plus particulièrement de ses députés, du fait des coups de boutoirs portés par la grande coalition rivale, Yewwi-Wallu. L’absence de confiance et cette méfiance pourraient être fatales à BBY. Puisque chaque député va certainement penser que son collègue pourrait être, soit une taupe, soit un allié sournois qui traque des informations à transmettre à l’opposition. Une chose est sûre, le pouvoir, exposé à une éventuelle traitrise de ses propres élus au Parlement, ne devrait plus dormir tranquillement. Une approche qui montre encore les qualités de leader de l’ancien maire de Dakar. « Khalifa Sall, très expérimenté politiquement, n’est pas dans le populisme et parle peu. Mais il est capable de soulever des montagnes pour faire en sorte que l’opposition tienne tête au pouvoir » voire vienne à bout de celui-ci, résume un observateur de la scène politique. Seule certitude, au cours de cette 14e législature, les débauchages ne manqueront pas de part et d’autre des forces en présence. Opposition et pouvoir ne se feront pas de cadeaux. A défaut d’une cohabitation, il y aura fort probablement des confrontations d’idées et du spectacle entre l’opposition et le pouvoir à l’Assemblée nationale. Et tant mieux pour la démocratie !
CES GRANDS SPORTIFS AU «GRAND CŒUR»
Déjà au Panthéon dans leur domaine d'activité qui est le sport, Sadio Mané, Gorgui Sy Dieng sont devenus des champions de l’humanitaire et du social.
Déjà au Panthéon dans leur domaine d'activité qui est le sport, Sadio Mané, Gorgui Sy Dieng sont devenus des champions de l’humanitaire et du social. En dotant leurs localités de structures hospitalières, ces deux stars sénégalaises sont sorties du lot. Ces réalisations ne sont qu'un retour d'ascenseur pour une société qui leur a couvé, formé et porté vers le sommet. C’est aussi un défi lancé à leurs compatriotes qui évoluent dans les hautes sphères du sport mondial. Loin des parquets, des pelouses, des sautoirs ou autres gymnases, ils sont toutefois légions tous ces sportifs «au grand cœur» qui se sont illustrés, ces dernières années, par des actions humanitaires de premier plan au profit de leurs communautés.
GORGUI SY DIENG, UN BEAU CHAMPION DE L’HUMANITAIRE
«Sur ce projet, j’ai parlé avec plusieurs partenaires et la mairie aussi. Je n’attends rien en retour, je veux que mon exemple serve aux autres à participer dans le développement du pays sans toujours attendre l’Etat». Ses quelques mots prononcés le dimanche 14 août dernier, lors de la pose de la première pierre de l’hôpital de Kébémer sont assez indicatifs de l’engagement Gorgui Sy Dieng. Plus que sur les parquets de la NBA et sous les couleurs de l’équipe du Sénégal de basket, c’est bien dans le social et l’humanitaire que l’international sénégalais de basket continue de s’illustrer. Un domaine dans lequel, il est devenu depuis quelques années, un beau champion au regard de toutes les actions d’envergure qu’il n’a cessé de déployer à travers la fondation qui porte son nom. La structure hospitalière qui sera mise à la disposition des populations en février 2023 d’un coût de 4 milliards, n’est en effet que le dernier acte posé par le pivot des Lions du basket, par le biais de sa Fondation. Il avait déjà démarré ses activités sociales par le centre de santé de Kébémer qu’il a équipé à hauteur de 250 millions de FCFA, l’hôpital principal de Dakar où il a offert en 2017, huit machines d’hémodialyses. Mais aussi dans l’hôpital pour enfants à la structure sanitaire du département de Diamniadio. Ce, avec des équipements médicaux destinés à renforcer l’offre en soins au service d’urgence pédiatrique accueillant les bébés prématurés du département de Rufisque. Sans occulter le volet sportif du tournoi national qu’il a financé aux bénéfices de 400 jeunes basketteurs présents à Dakar. Autant d’actions qui illustrent éloquemment l’engagement du pivot des Lions, soucieux de renvoyer l’ascenseur à la société qui l’a vue grandir et largement contribuée à sa formation, à sa réussite et à l’éclosion de sa carrière international. «Tout ce que j’ai, je le dois au sport et à l’éducation parce que j’ai fait tout mon cursus et eu tous mes diplômes sans débourser le moindre franc. Je veux aider les jeunes à avoir les mêmes opportunités», indiquait-il au lendemain du don offert aux malades hémodialysés de l’hôpital Principal. Des propos qui sonnent encore comme un défi ou un appel lancé aux grands sportifs.
SADIO MANE, UN EXEMPLE ACHEVE DU SPORTIF ENGAGE
Il n’en manque pas ces champions au «Grand cœur» qui se sont montrés aussi charitables envers leurs communautés. Des personnalités sportives qui, à travers une fondation ou tout simplement par leurs implications personnelles, n’ont pas manquer de sortir le chéquier et de financier la construction d’écoles, d’édifices religieuses ou d’infrastructures hospitalières dans leurs localités. A ce titre, le footballeur international, Sadio Mané reste l’un des modèles achevés du sportif engagé pour la communauté nationale et pour sa localité. L’audience que le président Macky Sall avait accordée à l’enfant de Bambaly, Sadio Mané et Diao Baldé Keita, a d’ailleurs été hautement symbolique. Il témoignait de l’attachement du double Ballon d’or africain pour sa localité qui l’a vu naître. Après un lycée moderne financé à hauteur de 150 millions de FCfa, hôpital à Bambali, dans le département de Sédhiou, la star sénégalaise a annoncé au mois d’avril 2019, un hôpital qui prendra en charge les besoins sanitaires des populations non seulement de Bambali, localité où il est né et grandi. Diao Baldé Keïta, on le rappelle, s’était inscrit dans la même dynamique que le Double ballon d’Or sénégalais en offrant aux enfants de Vélingara une école. Loin des pelouses, des parquets, des sautoirs ou encore des pistes d’athlétisme, ils sont légions ces sportifs sénégalais qui ont inscrit leur action dans du marbre. Si la liste est loin d’être exhaustive, certaines personnalités sportives, sortent du lot.
KABIR PENE, L’ILLUSTRE AMBASSADEUR DU SPORT THIESSOIS
Dans la catégorie de ses sportifs «au grand cœur», l’engagement de l’ancien meneur des Lions du basket des années 2000, Mouhamadou Kabir Pène avec l’Association Ya thi’Breizh (Espoir en wolof «Yaakaar»; Thiès, sa localité et la Bretagne, sa région d’adoption est très illustrative. Après ses prouesses techniques sur les parquets du Sénégal (Us Rail, Us Gorée), El Kabir Pène s’est distingué dans l’humanitaire. Au sein de son club Rennes Basket, lancé en 2014, le Thiessois a réussi un excellent relais de coopération sportive aussi bien matière de santé, d’éducation et environnement. Comme l’illustre l’organisation d’un camp de basketball à Thiès et la distribution de matériels médicaux, scolaires à hauteur de centaines de millions de FCFA collectés annuellement aux bénéfices d’établissements scolaires et des hôpitaux non seulement destinés à la cité du Rail mais aussi dans des localités comme Kolda, Fatick ou à Gandiol.
Dans cette catégorie des champions au «grand cœur», le don de 6 562 489, il y a quelques années de Kalidou Koulibaly pour un adolescent sénégalais du nom de Cheikh Ndiaye défiguré par des brûlures et arrivé en urgence de Naples en provenance du Sénégal afin de subir une double intervention, est resté dans le mémoire. Touché par la situation du jeune homme, Koulibaly (27 ans) avait apporté trois maillots, dont un floqué à son nom. Il en avait profité pour donner un chèque de 10.000 euros à la maman de Cheikh Ndiaye pour assurer les frais médicaux. Au sommet de leur carrière, d’autres vedettes de l’équipe nationale sont restées dans le même sillage avec des investissements significatifs pour leur communauté, On peut citer l’international sénégalais Moussa Sow qui aura également laissé des traces dans son village d’origine de ses parents d’Agnam Thiodaye (département de Matam). Mais aussi gagné le respect de toute une localité en participant, à coup de plusieurs millions de francs Cfa, à la mise sur pied du forage de Thiodaye en vue d’atténuer la difficulté.
Son ancien partenaire en équipe nationale Demba Ba se faisait remarquer par son implication dans l’action sociale en érigeant en 2014 Dondou, village d’origine de ses parents au Fouta (Région de Saint Louis) une nouvelle Mosquée de Nasrullah estimée à plusieurs dizaines de millions de FCFA. Alors en activités à Londres, il n’avait pas hésité à organiser un grand gala de charité en partenariat avec Human Appeal pour la collecte de fonds pour les enfants de l’Association Empire des enfants au Sénégal. Non moins cadres de l’équipe nationale d’alors, leur coéquipier Papiss Demba Cissé n’était pas en reste avec une ambulance offerte, une centaine de médicaments ainsi que le financement pour la reconstruction d'une mosquée qui était dans un état très délabré.
Dans le lot des bienfaiteurs, il est difficile de ne pas évoquer le projet d’envergure de l’ancien international sénégalais, Alassane Ndour à travers la mise en place de l’association «Marmites du cœur» dont le but était de sillonner avec la caravane ‘’Ndogu pour tous’’, des quartiers de Dakar. Toujours dans le même ordre, son ancien coéquipier Salif Diao de la même «Génération 2002», portait avec son association «Sport 4 Charity», la promotion des valeurs de patriotisme et de solidarité avec la réalisation d’un centre socio-éducatif de Kédougou et d’autres infrastructures sportives de même nature au Sénégal. Son action était concrétisée par la remise symbolique d’un don d’équipements sportifs d’une valeur de 85 millions de francs Cfa à des écoles de foot, des lutteurs, aux ministères de la Jeunesse, des Sports et des Forces armées.
A ces footballeurs d’autres sportifs et non moins avait suivi la mouvance. C’est le cas de la judokate Hortanse Diédhiou avec son lot de vêtements et de vivres à l’orphelinat d’Oussouye en 2014. Ou encore du spécialiste du 400 m haies, Mamadou Kassé Hann qui avait lancé en 2014 le "Family Day". Un projet qui vise la promotion du concept sport-études et la récompense des meilleurs élèves des établissements scolaires de sa ville de Rufisque. Sans occulter Gnima Faye.
ZIGUINCHOR, LE BLOC OPÉRATOIRE DE L’HÔPITAL RÉGIONAL, «MALADE»
Plus d’interventions chirurgicales à l’hôpital régional de Ziguinchor depuis maintenant plus d’un mois à cause d’un manque de matériel.
Apres l’épisode du scanner tombé en panne puis remis en service, c’est le bloc opératoire qui souffre depuis plus d’un mois de matériel. Conséquences, les activités dans ce bloc sont au ralenti pour ne pas dire inexistantes. Une situation désobligeante pour les populations que tente d’atténuer le directeur de l’hôpital régional de Ziguinchor qui rassure sur le démarrage imminent des services de ce bloc opératoire paralysés.
Plus d’interventions chirurgicales à l’hôpital régional de Ziguinchor depuis maintenant plus d’un mois à cause d’un manque de matériel. Une situation qui a récemment suscité une grogne des agents de l’hôpital appuyé par l’activiste Guy Marius Sagna élu député.
La question de l’echanteite réglée, le bloc souffre de l’insuffisance de matériel indispensable pour des interventions chirurgicales dans cette structure sanitaire qui se débat souvent dans des difficultés infrastructurelles. Et les patients sont référés dans une autre structure sanitaire de la place. Ce genre de dysfonctionnement est récurrent dans cette structure sanitaire. Le directeur de l’hôpital interpellé sur la question tente de rassurer. Ndiame Diop estime que des efforts sont consentis pour mettre aux normes ce bloc opératoire. « Il est difficile pour l’hôpital de supporter certaines charges afférentes à l’achat de matériel pour ce bloc. Heureusement, la bienveillance des autorités a permis de trouver ce matériel et dans les prochaines heures, nous allons réceptionner ce matériel qui est en route », a déclaré le Directeur de la structure sanitaire. Des bâtiments qui suintaient, un scanner qui tombe souvent en panne, l'Hôpital régional de Ziguinchor montre des signes de souffrance de son plateau médical.
A cause aussi d’un manque de médicaments stratégiques dans sa pharmacie, les maux qui gangrènent la structure font légion. Et souvent les patients ne cachent pas leur dépit face à ce chapelet de passifs sous le regard impuissant d’un personnel de santé qui se débat pour honorer sa noble mission. La radiographie qui tombe parfois en panne mais un autre mal est là. La paralysie du bloc opératoire. De quoi pousser certaines populations à lancer cette métaphore « l’hôpital doit passer un scanner pour diagnostiquer définitivement son mal ».
En attendant l’arrivée des équipements pour le bloc opératoire, les interventions chirurgicales sont en stand-by à l’hôpital régional, la plus grande structure sanitaire de la région qui accueille même des malades venus de la sous-région. Parfois, ce sont les blouses blanches même de la structure sanitaire qui font un diagnostic alarmant de l’hôpital qui a tout de même réussi à pallier le manque de médecins spécialistes qui avait contraint les patients à se rabattre sur d’autres structures dans les autres régions. Aujourd’hui, l’hôpital est pourvu de cardiologue, de neurologue, d’urologue à la satisfaction des syndicalistes qui en avaient fait leurs préoccupations majeures.
Le déficit d’équipements reste cependant des maux qui gangrènent les structures sanitaires de la région qui font constamment face à la grogne des agents de santé qui déroulent un chapelet de revendications qui vont de la prise en charge correcte des patients à la question de paiement des indemnités en passant par la revalorisation de leurs salaires. Toutes ces choses plombent souvent le fonctionnement des structures sanitaires de la région.
Par Ahmed NDIAYE,
L’HOPITAL CENTRAL INDIGENE DE DAKAR, DU PROJET COLONIAL DE DÉLOCALISATION AU PROJET DE RECONSTRUCTION
Erigé sur l'emplacement situé au sud de la ville de Dakar, l’hôpital central était à l’origine destiné à ne recevoir que les malades indigènes de toutes catégories, particuliers payants ou indigents.
L’hôpital central indigène de Dakar est ouvert en 1913. A cette date, l’infrastructure sanitaire au Sénégal comprenait deux hôpitaux civils à Saint-Louis et à Gorée, un hôpital colonial à Dakar, deux ambulances à Gorée et à Dakar, des camps de dissémination, deux léproseries à Thiès et à Saint-Louis, où était installé un village de ségrégation pour les trypanosomés, enfin des dispensaires dans les postes de l’intérieur.
Erigé sur l'emplacement situé au sud de la ville de Dakar, l’hôpital central était à l’origine destiné à ne recevoir que les malades indigènes de toutes catégories, particuliers payants ou indigents. L’établissement fonctionne sur les bases d'une ségrégation voulue, que les autorités médicales ont justifiée dès le début. Les dernières observations scientifiques sur la transmission des maladies telles que le paludisme ou la fièvre jaune nous font une obligation de réaliser la ségrégation des Européens et des Indigènes autant, sinon plus, dans les formations sanitaires que dans les villes et les villages, note en 1913 l'inspecteur des services sanitaires civils .
A la création de la Circonscription de Dakar et Dépendances, l’arrêté du 30 novembre 1924 qui organise ses services, rattache l’hôpital indigène à l’administration de la commune. L’hôpital central indigène a connu beaucoup de projets d’extension de locaux à partir de 1914, avec la construction de pavillons de malades et de locaux annexes pour le confort des malades (lavabos, salles de bain).
La plupart des projets d’agrandissement initiés au début n’ont pas toujours abouti, en raison de difficultés financières de la période de guerre durant laquelle tous les travaux prévus dans le budget d’emprunt ont été gelés, à l’exception de ceux engagés sur le chemin de fer Thiès-Kayes. C’est en 1928 qu’on note des améliorations au niveau des trois plus importants pavillons d’hospitalisation (peinture, restauration des salles de pansements, installation de chasse d’eau), et le pavillon destiné aux malades chroniques, affecté au service de la chirurgie. Une cuisine est construite et un effort important est fait pour la lingerie de l’hôpital.
Tous les malades reçoivent un trousseau, et l’ensemble des lits sont équipés en draps et couverture. Cela a permis de mettre fin à une fâcheuse pratique consistant à hospitaliser les malades avec leur linge personnel, qui parasité à l’excès, contaminait toute la literie de l’hôpital . L’hôpital indigène s’est rapidement adapté à la diversité des pathologies, en ouvrant des services spécialisés, pourvus d’équipements modernes dès les années 20 : cabinet dentaire, ORL.
En 1932 est ouvert un service spécial de dermato-vénérologie, doté en 1942 d’un bâtiment spécial pour le traitement des prostituées souffrant de maladies vénériennes, et qui jusqu’à cette date étaient traitées au dispensaire du Cap Manuel.
L’hôpital central indigène a aussi contribué à la lutte contre la mortalité maternelle et infantile qui était une hantise pour les populations indigènes et les autorités coloniales dont un des slogans était faire du noir. Il fallait augmenter la population autochtone qui fournissait la main d’œuvre pour la mise en valeur de la colonie, et apportait des ressources en payant l’impôt par capitation. C’est justement pour répondre à une demande pressante de ces populations que les autorités administratives ont déclaré d’utilité publique en 1919 la construction de la maternité indigène.
La nouvelle maternité, construite sur un style soudanais, est ouverte le 1er juillet 1919 à côté de l’hôpital dont elle devient une division. Elle remplace les vieux locaux de la rue de Thiong, où sont conservés et étendus, en raison de leur situation au centre-ville, le service d’hygiène sociale, les consultations prénatales, gynécologiques et celles des nourrissons ; les centres de prophylaxie de la tuberculose et de la syphilis. La maternité indigène est dotée d’une crèche ouverte en 1921, et devient avec l’Institut d’hygiène sociale un centre de formation pratique pour les élèves sagesfemmes.
La maternité dispose d’une salle de conférences pour les élèves sages-femmes, d’une salle de baptême indispensable au respect de la coutume musulmane, et d’un logement pour les sages-femmes. Cependant l’hôpital central indigène, en dépit des efforts d’amélioration, a constamment souffert d’un mal congénital, l’exigüité et la non-conformité de ses locaux.
Une photographie de l’hôpital indigène donne une vue pleine de contraste, dans le paysage de l’époque. Jusque dans les années 40, les quatre bâtiments définitifs abritant certaines divisions et qui offrent de bonnes conditions d'hospitalisation aux malades, cohabitent avec d’anciens locaux dits semi-permanents, construits en briques légères, couverts de tôles, avec un sol en ciment, difficile à entretenir. Le service des contagieux qui n'est plus constitué par des baraques en planches comme dans les premières années de fonctionnement de l’hôpital, n’offre pas les conditions idoines pour l’isolement des malades en cas d'épidémie.
Les locaux d’hospitalisation d’une capacité de 395 lits sont insuffisants, et il est impossible de les augmenter du fait de la topographie du site abritant l’hôpital adossé à la mer . Pourtant, fait paradoxal, à côté de l’hôpital, se dressent les bâtiments d’une maternité bien équipée, d’un institut Pasteur et d’un institut zootechnique modernes et bien entretenus .
Face au lancinant problème de l’exiguïté et de la non fonctionnalité des locaux, les autorités administratives initient en 1938 un projet de délocalisation de l’hôpital central indigène. Le projet annonce un nouvel établissement plus vaste en superficie, doté d’équipements modernes et présentant l’avantage d’être plus proche de la ville indigène. Un arrêté du 29 juillet 1938 déclare ainsi d’utilité publique le transfert de l’hôpital indigène à la Médina. Les plans architecturaux en sont dressés. Cependant l’arrêté du 28 juin 1939 met fin au projet de transfert .
L’insuffisance des locaux continue donc de se poser dans les années 40, durant lesquelles la population de Dakar a augmenté considérablement par rapport aux capacités d'accueil de l'hôpital. Le recensement de 1942 évalue en effet la population de la Circonscription de Dakar à 163 861 habitants : 17 503 Européens, 49 094 Originaires, 98 119 Africains, et 2 145 Etrangers.
Du fait de cette pression démographique, à partir de 5 000 entrées annuelles, l'hôpital central indigène est à peu près constamment plein, et les locaux existants ne permettent pas de dépasser le nombre de 5500 entrées . Une telle situation est bien entendu source de beaucoup de désagréments pour les médecins. Le service de chirurgie en arrive très souvent à refuser les interventions jugées non urgentes, et à établir un tour entre les malades devant subir une opération . L'insuffisance des locaux remet d’ailleurs au goût du jour des pratiques tout à fait préjudiciables au rendement de l'établissement.
L'encombrement des salles est quasi permanent dans les services des malades contagieux et des aliénés où la promiscuité présente davantage de risques, avec l'absence d'entretien. L'environnement immédiat de l'hôpital suscite aussi des inquiétudes. Les grandes allées de l'établissement ne sont pas encore goudronnées.
Ainsi, au moindre vent, les salles de pansements et de petites interventions sont envahies par la poussière. L’hôpital central indigène a aussi connu un réel déficit de personnel, en particulier les médecins civils européens dont le recrutement a été un moment difficile dans toute l’AOF. Par exemple en 1937, l’hôpital principal de Dakar avec ses 268 lits dispose de six médecins, soit un médecin pour 44 lits, alors que l’hôpital central indigène pour 475 lits ne totalise que cinq médecins, soit un praticien pour 95 lits. Surtout que les médecins de l’hôpital central indigène doivent en plus du service hospitalier, faire de nombreuses consultations externes et participer à l’encadrement des élèves de l’école de médecine.
En dépit de ses multiples problèmes de croissance, l’hôpital central indigène qui portera après le nom de Aristide Le Dantec, (médecin qui révéla en 1905 l’existence de la bilharziose au Sénégal, s’est illustré aussi avec des études sur le choléra asiatique et qui est le premier directeur de l’hôpital et père fondateur de la Maternité indigène), a participé à beaucoup de prouesses médicales.
L’établissement en effet est très tôt impliqué dans la prise en charge des différentes maladies qui ont sévi au sein des populations indigènes pendant la période coloniale. Parmi ces maladies, il y avait les grandes épidémies comme la peste, et la fièvre jaune.
A titre indicatif, c’est sur un jeune malade libano-syrien François Myeli, hospitalisé dans cet hôpital que l’équipe du Dr Sellards mena les recherches qui permirent d’isoler le virus de la fièvre jaune à Dakar, pour la préparation du vaccin anti-amaril.
Le cancer revenait aussi fréquemment dans les statistiques des maladies traitées dans cet hôpital. Par exemple, sur la période 1921 à 1926, on relève 8 hospitalisations pour cancer à l’hôpital central indigène, ainsi répartis : cancer du foie (10), cancer de l’utérus (2), tumeur abdominale (1), cancer de l’ovaire (1), cancer du péritoine (1), cancer de l’œsophage (1), tumeur maligne de la vessie (1), cancer du sein (1). L’hôpital central indigène a surtout contribué à la formation du personnel médical africain.
Le premier amphithéâtre pour la formation du personnel est construit en 1929, et les services spécialisés devant accompagner les activités de formation ont été mis en place avec des équipements modernes dès les années 20 : cabinet dentaire, ORL, radiologie et électrothérapie. Le plateau technique hérité de la période coloniale s’est enrichi après l’indépendance et a fait de l’hôpital Le Dantec un hôpital universitaire ouvert sur l’Afrique et le monde.
Ahmed NDIAYE,
Pr D’ARCHIVISTIQUE, EBAD-UCAD
Référence : Ahmeth Ndiaye, La santé au Sénégal, entre médecine curative et médecine préventive, Thèse de Doctorat d’Etat, Université Paul Valéry, Montpellier 3, 2004
1Archives du Sénégal (ANS), 2G 13/26 Sénégal. Service de Santé. Rapport médical annuel 1913. 254 p 2Archives du Sénégal (ANS),
2G28/21. Hôpital Central Indigène. Rapport annuel, 1928. 10 p
3Archives nationales de France section Outre-Mer (ANSOM), Ecole de médecine Affaires politiques. Carton 3238.
4Archives du Sénégal (ANS), 2G39/12. Circonscription de Dakar et Dépendances. - Service de santé. Hôpital central indigène. Rapport annuel 1939 (partie administrative), 22 plus 77 p.
5.Ibidem.
6.Ibidem
7Archives du Sénégal (ANS), 2G40/18. Hôpital central indigène. Rapport médical annuel 1940.
8 .Ibidem
LES EPS 3 PLOMBENT LES STRUCTURES INTERMÉDIAIRES
Avec quatre établissements de santé de niveau trois à Dakar (puisque le Dantec n’est plus fonctionnel) et des districts de référence sous la tutelle du ministère de la Santé et de l’Action sociale, ce n’est pas le matériel qui manque
Le Sénégal travaille à mettre aux normes les structures de santé publique. Avec quatre établissements de santé de niveau trois à Dakar (puisque le Dantec n’est plus fonctionnel) et des districts de référence sous la tutelle du ministère de la Santé et de l’Action sociale, ce n’est pas le matériel qui manque. La demande est plutôt tournée vers un personnel qualifié dans des spécialités comme la chirurgie sans occulter un manque criard de techniciens en anesthésie mais aussi, de biologistes. Pour le personnel spécialisé, ils sont nombreux à préférer officier au plus haut niveau de la pyramide sanitaire (les Eps 3), délaissant ainsi, le niveau régional et périphérique dont les districts. Il s’y ajoute l’accueil dans les urgences qui doit être amélioré.
Le Sénégal garde une bonne couverture sanitaire avec l’implantation de structures de santé sur toute l’étendue du territoire national. Des postes de santé sont devenus plus proches des populations et le couplet gagnant infirmier et sages-femmes pour répondre aux besoins des communautés, y est une réalité. La région de Dakar reste plus fournie que les autres régions en infrastructures hospitalières avec une forte concentration des hôpitaux de niveau trois qui sont à vocation nationale et qui constituent le niveau le plus élevé de prise en charge des soins dans la pyramide sanitaire. En plus de couvrir les paquets de soins existants dans les autres hôpitaux, les EPS 3 comme c’est le cas des centres hospitaliers universitaires (Chu) de Dalal Diam, d’Idrissa Pouye de Grand Yoff, de Fann et encore de Thiaroye, délivrent aussi des soins spécialisés de hautes technologies et des soins palliatifs. Les pathologies les plus rares et complexes sont ainsi référées à Dakar pour le traitement et la recherche. Le matériel de pointe est aussi concentré à Dakar avec une forte mobilisation des professeurs dans les spécialités, délaissant ainsi les régions surtout les plus reculées du pays.
INIQUITE DANS LA REPARTITION DES RESSOURCES
Malgré une couverture en infrastructures sanitaires à Dakar, un problème d’équité se pose en matière de personnels qualifiés. Des centres de santé secondaires ou encore des districts de référence gardent des plateaux techniques pouvant faire de la chirurgie. Cependant, ils sont confrontés à un manque de personnel qualifié surtout dans le domaine de l’anesthésie et de la chirurgie. Une situation qui avait amené la ministre de la Santé et de l’Action sociale, quand elle occupait le poste de Directrice générale de la Santé publique sous le magistère d’Abdoulaye Diouf Sarr, à demander aux districts de santé mais surtout à la région médicale de travailler à optimiser le personnel qualifié afin que ce dernier puisse se rendre quand il y a urgence dans ces structures pour poser l’acte. Pour des acteurs de la santé, certes beaucoup de médecins spécialistes sont installés à Dakar mais cette région qui concentre le quart de la population sénégalaise, subit relativement une pénurie de cette catégorie de médecins et par ailleurs, ce que leurs aînés ont accepté et enduré, les plus jeunes spécialistes ne veulent plus le subir. Il s'y ajoute selon eux, que la rémunération n’est pas motivante, et au Sénégal, le métier ne semble pas être considéré à sa juste importance. « La formation d’un spécialiste de médecine en chirurgie, gynécologie obstétricale, pédiatrie, dure 12 années au moins après le baccalauréat : elle est longue et pénible et de surcroît, le métier de médecin spécialiste est rempli de contraintes, de sacrifices », font savoir certains spécialistes.
UN PROBLEME DE MAINTENANCE
Des structures de santé sont dotées de matériels de pointe. Seulement au bout de quelques années, les bénéficiaires voient leur outil tombé en panne. Faute de maintenance, les hôpitaux sont devenus des cimetières de ferrailles. Au niveau de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff, le ministère de la Santé et de l’Action sociale est passé à la pose de la première pierre du Centre de maintenance des hôpitaux. Avec l’appui de l’extérieur, les techniciens devaient être formés et les matériels en panne révisés dans ce site. Depuis plus de quatre ans, le Sénégal est toujours en attente et le centre peine à sortir des cendres.
LA PROBLEMATIQUE DES URGENCES
La prise en charge des urgences dans les structures de soins reste le grand défi des centres hospitaliers universitaires concentrés à Dakar. Le manque de médecins urgentistes rend difficile l’organisation de la prise en charge. La plupart du personnel est composé d’étudiants en spécialités ou d’internes. Au niveau de l’accueil, les plaintes et les complaintes de patients ne cessent de se multiplier. Des malades sont laissés à eux même sans la moindre indication pour rejoindre les services. Une situation qui contribue à retarder la prise en charge sanitaire.
LE PRESIDENT MACKY SALL S’Y MET
En Conseil des ministres du 01 juin dernier, le Président de la République Macky Sall avait invité le ministre de la Santé et de l’Action sociale à préfigurer, d’ici fin juin 2022, même si les réformes ne sont pas effectives, « les bases stratégiques d’une réforme hospitalière intégrale et de grande envergure, en veillant notamment à l’optimisation et la complémentarité de la carte sanitaire pour évoluer vers des pôles d’excellence hospitaliers spécialisés; l’évaluation et la professionnalisation des personnels de santé ; la fonctionnalité des constructions et équipements requis, au renforcement et à la maintenance du plateau médical ; la mise à niveau des services d’accueil et d’urgence ; l’efficience du modèle économique des hôpitaux prenant en compte la dette et la facturation maîtrisée des prestations ; la bonne gouvernance et aux performances des structures ». Le Chef de l’Etat avait, en outre, demandé au chef du département de la Santé, d’engager, sans délai, la généralisation des processus de management qualité dans toutes les structures sanitaires du pays, en vue d’améliorer l’accueil des patients, les offres de soins et la gouvernance sanitaire.
KEEMTAAN GI - OCCUPONS-NOUS DE NOS OIGNONS !
Le prix de l’oignon qui grimpe et voilà tout un peuple qui s’affole. L’oignon, un des ingrédients essentiels pour relever la saveur de nos plats. Même pauvre qui ne peut agrémenter sa table avec de la viande ou du poisson noble a besoin de son « soblé » pour donner du goût à ses mets. Certains se plaignent même de voir nos femmes de plus en plus maigres. Rien de gracieux dans le popotin, rattrapées qu’elles sont par la crise. La bonne race des « Diongoma » — ne pas confondre avec « Drianké, la différence est de taille, parole de connaisseur ! — étant en voie d’extinction. L’art de se mettre en relief avec la bouillie de mil tend à disparaitre. Le fameux « Jaay fonde » qui nous rendait si dingues. A défaut de bouillie de mil si enrichissante, on a tendance à se rabattre sur la farine. Un produit que le Chef était allé négocier en Russie pour épargner l’Afrique d’une famine. Son ministre de l’Agriculture nous vend, lui, depuis quelques jours du vent. Des chiffres qu’il est le seul à voir alors que l’on sait que ce qui manque le plus, c’est l’engrais que la Russie peine à livrer. Bon, la bonne pluviométrie pourrait expliquer les digressions du ministre. Pour le moment, c’est le bon peuple qui est pris à la gorge. Laissé à la merci de commerçants qui se plaignent, eux-mêmes, de l’incompréhension de l’Etat, insensible à leur sort. Tous les prix prennent l’ascenseur sans aucune réaction de l’autorité qui est en vacances. Ministres, directeurs généraux et tous ces messieurs et dames qui ont la vie suspendue à un décret sont dans la brousse à la recherche du bon charlatan ou auprès de leurs distingués marabouts censés les protéger du sabre du chef. Les plus radicaux de nos faucons sont dans le jeu de l’élimination. Après avoir presque supplié leur Général d’en finir avec l’ennemi public numéro un, ils ont remis hier la chanson en mettant hors course trois prétendants au fauteuil présidentiel. En tout cas, si ça ne tenait qu’à eux ni Sonko ni Khalifa Sall ni Karim, autant de victimes de leur « justice » ne feraient face à leur Champion dont personne ne sait les desseins, mais qui aura fort à faire durant pour le peu de temps qui reste de son mandat. On ne va pas s’ennuyer ! Kaccoor Bi
SPORTING CLUB
Voilà une affaire foncière qui va encore faire du bruit, n’en doutons pas. Alors que le Sénégal entier est focalisé sur les trois hectares de l’hôpital Le Dantec devant être vendus, on apprend qu’à seulement quelques centaines de mètres de là, en bordure de mer, l’Etat vient de céder le site de 10.000 mètres carrés, soit un hectare si nos cours de géométrie ne nous ont pas abandonnés, du Sporting club à un certain Ron Yeffet. Es nom ou via une société. Un bienheureux qui n’est autre que ce sulfureux hommes d’affaires juif qui a fait le montage de la « Maison du Sénégal » à New York et dont on dit aussi qu’il était le tuteur d’Amadou, le fils du président de la République, aux Etats-Unis. La cession s’est faite par voie de bail. Quand on sait que dans la zone le mètre carré se négocie entre deux millions et trois millions de francs le mètre carré, devinez la bonne affaire que notre homme va faire rien qu’en construisant des appartements de luxe qu’il va vendre… En attendant, bye-bye le sporting club !
CAISSE DE SÉCURITÉ SOCIALE
A la suite de la contreperformance de la majorité présidentielle aux législatives du 31 juillet dernier, et aussi après l’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale et la formation du gouvernement, il y aura du monde à recaser assurément ! Seul problème : les places de recasement vont manquer cruellement au président de la République. Il y aura en effet beaucoup d’appelés et très peu d’élus. Justement, il y en a une qui va se libérer dès la fin du mois apprend-on. C’est la direction générale de la Caisse de sécurité sociale avec le départ à la retraite de l’actuel titulaire du poste, Assane Soumaré. Parmi les prétendants, nous chuchote-t-on, Aymérou Gningue, le président sortant du groupe parlementaire de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale. Non réélu, il pourrait peut-être trouver là un point de chute d’autant plus qu’au début de son magistère, le président de la République avait déjà tenté de le nommer à la tête de la Caisse de sécurité sociale. A l’époque, Racine Sy, Mody Guiro et Mademba Sock s’étaient opposés à cette nomination. Maintenant qu’ils mangent dans la main du Président, tout devrait être possible !
EPIDÉMIE DE DIVORCES CHEZ LES LIBANAIS !
Réagissant par téléphone à notre article sur l’abstention massive des Libanais de Dakar-Plateau aux élections législatives du 31 juillet, l’un d’entre eux, au détour de la conversation, nous a fait une révélation surprenante. A en croire notre interlocuteur, en effet, la communauté libanaise serait traversée par une cascade de divorces puisque, rien que ces 45 derniers jours, soit un mois et demi, 55 divorces auraient été enregistrés dans cette communauté ! A ce rythme, il n’y aura bientôt plus de couples libanais mariés…Sauf, pour les femmes « libanaises », à accepter d’être « niarels » ou « niétels » chez les Sénégalais de souche…
RALLONGE BUDGÉTAIRE : L’ETAT DÉBLOQUE PLUS DE 08 MILLIARDS CFA POUR LA SANTÉ
En application des accords signés entre l’Etat et les syndicats des travailleurs de la santé et de l’action sociale, l’Etat vient de débloquer une enveloppe de 08 milliards cfa au profit des Etablissements Publics de Santé (Eps). Il s’agit d’une rallonge budgétaire octroyée par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo. Il l’a notifiée aux établissements publics de santé à travers un courrier dont « Le Témoin » a obtenue copie. A l’attention du ministre de la Santé et de l’Action sociale, l’argentier de l’Etat tient à préciser que ces fonds sont destinés à la prise en charge des contractuels des Eps et autres accords conclus entre le Gouvernement et les syndicats du secteur public de la Santé.
MME NDÈYE SALY DIOP DIENG PRISE AU PIÈGE DE GABRIELLE KANE
Nos ministres ayant tendance à l’ouvrir à tout -va, on ne s’étonnera pas d’avoir droit à ce genre de sortie. En effet, le ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Mme Ndèye Saly Diop Dieng, a sorti hier un communiqué pour démentir la demoiselle Gabrielle Kane qui l’accusait de l’avoir presque éconduite quand elle était venue lui parler de l’affaire Adji Sarr. Et pour se disculper, la ministre s’est carrément lâchée. Donnant du grain à moudre à ceux qui considèrent le dossier Sonko - Adji Sarr comme politique. Et c’est pour prendre parti dans un dossier qu’elle dit être pendant au niveau de la Justice. Quand donc un ministre soutient une partie dans un dossier, ça fait assurément désordre. Se taire face aux déclarations d’une écervelée aurait mieux valu que ce genre de déclaration…
LE PRÉSIDENT DES MARAICHERS ACCUSE : LE MINISTRE MOUSSA BALDÉ « DÉCHIRE » LA LETTRE DE RECOMMANDATION DE MACKY ?
A la présidence de la République, les courriers destinés au chef de l’Etat Macky Sall s’enlisent dans la routine. Dès la réception des dossiers et lettres envoyés par les citoyens ou sénégalais ordinaires, M. Mahmoud Saleh, le directeur de cabinet du président de la République, sert, en guise de réponse, du copier-coller du genre : « Votre correspondance rappelée en référence, relative à la question visée en objet, est bien parvenue à son Son Excellence Monsieur le président de la République (…) Aussi , voudrais-je vous informer que votre requête a été transmise au ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural (…) » Patati, Patata !!! Inutile de vous dire que ce genre de lettres signées par Mahmoud Saleh n’est jamais pris au sérieux. Ou alors, aux yeux de certains ministres comme Pr Moussa Baldé, ces recommandations « copier-coller » de la Présidence semblent être du temps perdu ! Pour preuve, M. Moustapha Sène, président de la Fédération des coopératives maraîchères du Sénégal (Fécomasse) a saisi votre quotidien « Le Témoin » pour fustiger et condamner la façon dont le ministre de l’Agriculture, Pr Moussa Baldé, a « déchiré » la lettre de recommandation du président Macky Sall. « Non seulement le ministre refuse de m’accorder une audience pour l’intérêt du pays mais refuse même de me prendre au téléphone. Ce alors que je voulais seulement discuter avec lui de la filière oignon et autres questions relatives à l’agriculture sénégalaise. Ce refus de donner suite à une lettre d’imputation de la Présidence prouve que ces ministres ne prennent plus au sérieux les directives du président Macky Sall comme s’ils sentaient un régime finissant. C’est déloyal ! Pire, cela montre que l’agriculture du Sénégal souffre d’un père et d’une mère pouvant l’allaiter à sa juste valeur » déplore Moustapha Sène de la Fécomasse. A l’en croire, depuis trois mois, il peine à rencontrer le ministre de l’Agriculture Pr Moussa Baldé. Et de se demander : « Si une seule pénurie d’oignon fait un écho, alors que deviendrait le pays si l’Agriculture était mise au premier plan de l’émergence ? » Mieux, soutient-il, aujourd’hui beaucoup de jeunes entrepreneurs ont abandonné lors de la mévente en janvier 2021 à cause de prêts contractés à la banque qu’ils ne parviennent plus à rembourser convenablement au moment où les financements sont accordés à une clientèle politique et non aux jeunes entrepreneurs agricole en activité. C’est ça le Sénégal du fast track que chantait Macky Sall… » s’étrangle le patron des maraichers du Sénégal.
COMMISSION : 696 CARTES NATIONALES DE PRESSE DISTRIBUÉES
‘’Depuis l’ouverture des dépôts, nous avons pu examiner 1 400 dossiers, nous avons validé 794 demandes qui répondent aux critères édictés par le code de la presse. Nous avons distribué à ce jour 696 cartes et 98 sont présentement en production’’, a dit le président de la Commission nationale de la carte de presse, Daouda Mine, hier lors de la cérémonie de remise des cartes à des journalistes et techniciens des médias. Selon lui, au total, 1 522 demandes ont été reçues par le Commission nationale de distribution de la carte de presse. Il a rappelé que la date d’exigibilité de la carte nationale de presse est fixée au 1er septembre 2022. ‘’A partir de cette date, suivant les dispositions du Code de la presse, seuls les titulaires de la carte nationale de presse peuvent se prévaloir de la qualité de journaliste ou de techniciens des médias. Cela veut dire qu’à partir du 1er septembre lorsque vous devez aller couvrir une manifestation, ce ne seront plus les cartes maison qui feront foi, mais la carte nationale de presse’’, a fait savoir Mine. La carte nationale de presse a une validité de trois ans, selon Daouda Mine, qui ajoute que la commission, en cas de manquements du journaliste par rapport à ses obligations, ‘’peut s’autosaisir via son Tribunal des pairs et appliquer une suspension de trois, six mois ou même de manière définitive’’.
ANCIEN DG DU PORT : ABDOULAYE DIOUF A TIRÉ SA RÉVÉRENCE
L’ancien directeur du Port autonome de Dakar, Abdoulaye Diouf, est décédé ! Un homme aux qualités sociales et professionnelles sans commune mesure dont la réputation s’était bâtie sur sa grande rigueur dans le travail, sa courtoisie, son honnêteté et son humilité. Un homme, surtout, très respecté de tous ses collaborateurs. Et aussi de l’ensemble de la famille portuaire. Il se raconte qu’un dimanche après- midi, alors qu’il s’adonnait à son passe temps favori, la pêche à la ligne qu’il pratiquait à la jetée du port de Dakar, il a été surpris et embarqué manu militari par des gendarmes dans le fourgon du port pour être amené à la brigade en compagnie d’autres personnes. N’ayant rien dit aux gendarmes au moment de son interpellation, c’est le commandant de brigade himself qui l’avait reconnu avant de se confondre en excuses. « Rien que cela prouve ùo combien Abdoulaye Diouf était un modèle d’humilité comme il n’en existe presque plus aujourd’hui sous nos cieux. Notre regretté Abdoulaye était également un père de famille exemplaire, un homme très ouvert, conciliant et généreux ! » témoigne Elimane Ly, un proche du défunt. La rédaction du « Témoin » présente ses condoléances à la famille du défunt Abdoulaye Diouf et à l’ensemble de ses anciens collaborateurs du PAD. Que la terre lui soit légère.
MACKY SALL DOS AU MUR
Entre le marteau de l’inflation quasi généralisée des prix et l’enclume des résultats très décevants des dernières élections législatives, le président semble aujourd’hui contraint d’abandonner son projet de troisième candidature
Entre le marteau de l’inflation quasi généralisée des prix de consommation et l’enclume des résultats très décevants des dernières élections législatives, le président Macky Sall semble aujourd’hui contraint d’abandonner son projet de troisième candidature en perspective de 2024.
Le Sénégal a vécu hier, mercredi 24 août, sa troisième semaine d’affilée sans Conseil des ministres. Rendez-vous hebdomadaire du chef de l’Etat avec les membres du gouvernement consacré aux affaires d’Etat, le Conseil des ministres prévu à l’article 42 de la Constitution.
Organisée au Palais de la République sous la présidence du chef de l’Etat, cette rencontre est le cadre solennel d’échange et de délibération sur certaines questions relatives notamment aux textes de portée générale, aux décrets, aux projets de lois, aux ordonnances, aux nominations des hauts fonctionnaires pour lesquels une délibération du Conseil est nécessaire et au suivi également de l’état d’avancement des activités gouvernementales de même que la situation internationale.
Seulement, depuis le 3 août dernier, les réunions de Conseil des ministres ne se tiennent plus sur décision du Président Macky Sall. Le Sénégal se trouve ainsi privé de ce cadre stratégique de coordination des affaires de l’Etat alors que le pays traverse de graves crises liées aux inondations, à l’inflation quasi généralisée des prix dans plusieurs secteurs de la vie économique qui ont fini d’affecter pas mal de Sénégalais. Tout simplement parce que le président de la République, Macky Sall, tarde à mettre en œuvre sa décision de remaniement du gouvernement qui va consacrer le retour du poste de Premier ministre dont la loi a été votée en procédure d’urgence depuis le mois de décembre 2021.
QUAND LES LEGISLATIVES REMETTENT LES COMPTEURS A ZERO
C’est un secret de Polichinelle : le retard noté dans la nomination du nouveau gouvernement est lié à des calculs politiciens du Président Macky Sall. Avec la déconvenue historique de sa coalition lors des législatives du 31 juillet 2022, Macky Sall est aujourd’hui plus préoccupé par le profil de son prochain chef de Gouvernement que celui des membres de son équipe gouvernementale. Car, à force de manœuvrer pour se donner des chances d’une troisième candidature en 2024, le Président Macky Sall semble être aujourd’hui pris dans son propre piège. Donc, obligé de remettre aux calendes grecques son projet de troisième candidature qui avait poussé son prédécesseur Me Abdoulaye Wade à quitter le pouvoir par la petite porte.
En effet, avec la réintroduction du poste de Premier ministre dont la loi a été adoptée en procédure d’urgence depuis le vendredi 10 décembre 2021 par l’Assemblée nationale, Macky Sall est aujourd’hui contraint de composer avec des camarades de parti qu’il avait jetés en pâture lors du dernier remaniement ministériel de novembre 2020. Il s’agit entre autres d’Aly Ngouye Ndiaye, Amadou Ba, El Hadj Oumar Youm et même Aminata Touré.
Écartés du gouvernement à la surprise générale lors de ce remaniement ministériel du 1er novembre 2020 qui a consacré le retour d’Idrissa Seck et de son parti, Rewmi, dans le camp du pouvoir, ces ex-bannis de la République souvent cités comme de sérieux candidats à la succession, sont devenus par le concours des circonstances liées aux résultats des dernières législatives, les derniers remparts sur qui le régime actuel est obligé de s’appuyer s’il tient à terminer les dix-huit mois qui nous séparent de 2024. Seulement, le véritable casse-tête chinois est de savoir lequel d’entre eux, Macky Sall, doit choisir pour diriger le prochain gouvernement sans que cela ne sape l’unité de sa majorité en place.
En effet, entre Aly Ngouye Ndiaye et Amadou Ba, il est évident que personne ne voudra se ranger derrière l’autre surtout en cette dernière ligne droite vers la prochaine présidentielle. Après avoir largement remporté son département de Linguère lors des législatives, l’ancien ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique va s’attendre à une récompense à la hauteur de son exploit. Dans ce cas, seuls deux postes pourraient répondre à ses attentes : la présidence de l’Assemblée nationale ou la Primature.
De l’autre, l’ancien tout-puissant ministre des Finances, Amadou Ba, coordonnateur de la coalition au pouvoir à Dakar s’attend également à une telle récompense. Souvent présenté comme le principal artisan des victoires de la coalition au pouvoir dans la capitale depuis sa descente dans l’arène politique sur instruction du chef de l’Etat en 2016 lors du référendum, Amadou Ba qui était présenté pour diriger la liste de Benno Bokk Yakaar est certainement prêt à tout sauf une troisième humiliation. Il en est de même pour Mimi Touré, tête de liste de la coalition au pouvoir aux dernières législatives sans oublier le maire de Thiadiaye et ancien ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Me El Hadj Oumar Youm.
Par Abdoulaye THIAM
VACANCES DU POUVOIR ?
Il n’y a pas eu de conseil des ministres hier, mercredi 24 août. Un fait rarissime pour ne pas être relevé ; surtout que le président de la République est au palais présidentiel, sain, sauf et jouit de toutes ses facultés physiques et mentales
Il n’y a pas eu de conseil des ministres hier, mercredi 24 août. Un fait rarissime pour ne pas être relevé ; surtout que le président de la République est au Palais présidentiel. Il est sain et sauf et jouit de toutes ses facultés physiques et mentales. Sauf qu’en lieu et place de cette rencontre hebdomadaire où les ministres rendent compte au Chef de l’Etat de leurs activités relatives à l’exécution de la politique de la Nation qu’il définit lui-même, il a préféré gérer ses audiences. Dans un excellent papier paru avant-hier, à la UNE de nos confrères du journal EnQuête, annonçant que notre «pays est en stand by». Effectivement, il est à l’arrêt.
Ce, depuis novembre–décembre 2021, date de l’annonce de la restauration du bicéphalisme au sommet de l’Etat avec le retour du poste du Premier ministre. Un slogan anglo-saxon «Fast Track» avait été brandi contre toute attente pour légitimer la suppression du fusible juste après la réélection du Président de la République, Macky Sall à la tête de la magistrature suprême le 25 février 2019 avec 58,26 %.
Le 14 mai 2019, il avait promulgué la loi constitutionnelle portant suppression du poste de Premier ministre, renvoyé certains caciques du régime supposés à tort ou à raison d’avoir des ambitions présidentielles. Ce qui lui permet désormais de piloter, seul, l’action du gouvernement. «Quand on aspire à l’émergence et qu’on est tenu par l’impératif du résultat, l’urgence des tâches à accomplir requiert de la diligence dans le travail. Ce qui doit être fait aujourd’hui ne peut être remis à demain. Voilà le cap que j’entends fixer aux équipes qui m’accompagneront dans ce nouvel élan de réformes transformatives», justifiait alors Macky Sall, qui venait ainsi d’administrer un coup de Jarnac à toute la classe politique sénégalaise mais aussi aux analystes politiques.
Mais 31 mois après, à la surprise générale, le Chef de l’Etat, brandit sa nouvelle charge, celle du futur président en exercice de l’Union africaine, pour annoncer le retour d’un Premier ministre. La décision tombe, comme un couperet, en conseil des ministres le 24 novembre 2021, qui a adopté le projet de loi portant révision de la Constitution. Le texte passe ensuite comme lettre à la poste à l’assemblée nationale le 10 décembre 2022, avec 92 députés en faveur de la loi portant restauration du poste de Premier ministre, deux contre et huit abstentions.
Les «aboyeurs» sont envoyés sur les plateaux de télévisions et autres radios pour justifier la décision. Argument plus que fallacieux brandi : la charge est trop lourde pour que le Président Sall puisse s’occuper et du Sénégal et de l’Afrique. Diantre ! Sauf que l’urgence va se transformer en une véritable arlésienne. La fumée blanche attendue n’est toujours pas sortie du Palais. Et pour cause. Empêtré dans ses calculs de dauphinat et/ou de 3ème mandat, le Président Sall renvoie l’échéance jusqu’après les élections locales du 23 janvier 2022.
Mais, la perte des grandes villes comme Dakar, Thiès, Mbacké, Ziguinchor entre autres, fait encore hésiter le Chef de l’Etat, qui avait pourtant demandé à ses ministres de faire leurs dossiers. Ensuite, ils seront appelés à exécuter les affaires courantes. Ce qui durera 8 longs mois. Record absolu ! Arrivent ensuite les élections législatives du 31 juillet 2022. L’inter-coalition Yewwi Askan Wi et Wallu corse l’addition, installe une quasi-cohabitation à l’hémicycle et une panique généralisée au sein de la majorité. Ce qui explique d’ailleurs les réactions épidermiques contre chaque sortie de Ousmane Sonko qu’ils ont créé de toutes pièces en faisant de lui, le principal leader incontesté et incontestable de l’opposition. Sinon comment comprendre ses mises en demeure contre des ministres et autres directeurs de sociétés nationales qui ne mouilleraient pas le maillot ?
Face à l’expression de la volonté du peuple qui a envoyé au Chef de l’Etat un premier avertissement lors des Locales du 23 janvier 2022, puis un deuxième lors des Législatives du 31 juillet, il a annoncé face à «ses» députés lors d’une réunion marathonienne «chercher des combattants». Nous osons espérer que c’est pour sortir le Sénégal des ténèbres avec la cherté du coût de la vie suite à des flambées des prix tous azimuts dans un contexte international où chaque Etat se bat pour que ses industries ne mettent pas la clé sous le paillasson