SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
15 août 2025
«NI LE COS PETROGAZ, NI LE COMITE NATIONAL DE SUIVI DU CONTENU LOCAL N’ONT DE PRESENCE FEMININE»
La gouvernance et l’implication des femmes dans la prise de décision, notamment dans le secteur extractif, restent à désirer : c’est la conviction de la présidente de l’Association « Women In Mining Sénégal (Wim), Aïda Diop Ndiaye
En partenaire avec Open Society Fondation Osiwa (Osf Africa), l’Association « Women In Mining Sénégal (Wim) a présenté hier son rapport sur l’étude de faisabilité pour l'élaboration d'un indice genre sur la situation des femmes dans le secteur extractif. Co-présidant la rencontre, Aïda Diop Ndiaye, présidente de ladite structure, révèle que sur les 26 entreprises qui sont dans le périmètre de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (itie), les femmes ne constituent que 7,69% en termes d’emplois formels. Par ailleurs, elle a déploré l’absence de la gent féminine au niveau du Cos Petrogaz et au comité national de suivi du contenu local.
La gouvernance et l’implication des femmes dans la prise de décision, notamment dans le secteur extractif, restent à désirer : c’est la conviction de la présidente de l’Association « Women In Mining Sénégal (Wim), Aïda Diop Ndiaye. Elle s’exprimait ainsi en marge de la présentation de leur rapport de faisabilité sur la construction d’un indice de Genre dans le secteur extractif.
Poursuivant, elle estime en effet qu’il y a des efforts à faire en termes de représentativité des femmes dans les instances de gouvernance notamment dans le secteur extractif. « Pour les instances de gouvernance publique et multi-acteurs, il n’y a que le groupe multipartite de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (l’itie) qui, récemment, a su avoir un équilibre en termes de représentativité hommes-femmes mais aujourd’hui, ni le Cos Petrogaz , ni le comité national de suivi du contenu local, n’ont de présence féminine », se désole la présidente de WIM.
Elle renseigne d’ailleurs que sur les 26 entreprises qui sont dans le périmètre de l’Itie, les femmes ne constituent que 7,69% en termes d’emplois formels. « C’est très faible ! Pourtant l’indice sur l’étude de faisabilité a pu montrer qu’il y a une nécessité et une urgence d’élargir le périmètre de l’Itie parce qu’aujourd’hui, près de 315 autres entreprises ne sont pas dans l’Itie, alors qu’il y a nécessité de pouvoir évaluer ou bien mesurer les conditions de travail.
Par exemple au niveau du contenu local, les femmes n’arrivent pas jusqu’à présent à saisir les opportunités entrepreneuriales dans ce secteur malgré la manne financière », indique Aïda Diop Ndiaye. Ases yeux, ce projet permettra de renforcer les capacités de plaidoyer des acteurs et parties prenantes sur la question du genre dans le secteur des industries extractives pour la définition et la mise en œuvre de politiques efficaces d'inclusion des femmes et d'amélioration de leurs conditions d'existence et de travail.
Il s'agira spécifiquement, dira-t-elle, de développer un modèle d'indice qui permettra une traduction fiable de la réalité des femmes du secteur dans le cadre d'un processus multipartite et inclusif, d’assurer la disponibilité d'une information fiable et pertinente couvrant les différents domaines de la problématique et permettant d'alimenter l'indice et surtout de mobiliser l'ensemble des acteurs et parties prenantes pour la définition de stratégies efficaces de plaidoyer, en s'appuyant sur les résultats du processus de réflexion et sur les productions de l'indice. « D’autant que l’étude de faisabilité a pu montrer des évidences en termes de similitude pour certaines régions mais également en termes de particularité pour certaines régions, si on prend par exemple les régions de Matam et de Thiès, nous avons pu constater que la plupart des impacts que nous avons identifiés sont relatifs aux impacts industriels, notamment la pollution entre autres et les régions pétrogazières comme Saint-Louis et Fatick. C’était plus une crainte des femmes par rapport à leur activité économique car dépendant pour la plupart des produits halieutiques pour leurs activités génératrices de revenus », explique la présidente de Wim.
Revenant par ailleurs sur le choix porté sur la région de Kédougou pour mener la phase pilote, Aïda Diop Ndiaye indique que celle-ci répond à un besoin de pouvoir couvrir l’ensemble des dimensions de la problématique du genre dans le secteur des industries extractives. « Kédougou a pu polariser toutes ces discriminations, les vulnérabilités ainsi que les disparités que nous avons identifiées dans les autres régions et avec une particularité qui est l'activité de l’orpaillage. Donc cet indice a 5 dimensions qui sont en parfaite corrélation avec les différentes problématiques. De plus, Kédougou est la région qui à elle seule a pu polariser les 5 dimensions de l'industrie ; donc c'est dans ce sens que nous avons initié la phase pilote dans la région pour pouvoir tester l’indice avant de passer à l’échelle nationale », affirme la présidente de l’Association « Women In Mining Sénégal (Wim).
Moctar Diakhaté raccroche après près de 30 ans de service
Des petits changements sont également notés au ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion à l’issue de la réunion de conseil des ministres. Soulèye Kane, inspecteur de spécialité, est nommé Directeur de l’Apprentissage en remplacement du professeur Ousmane Adama Dia qui fut conseiller de Mamadou Talla. De toutes ces nomination, celle relative au départ du directeur de l’Artisanat Moctar Diakhaté aura le plus marqué « L’As». Le désormais ex D A fut un homme compétent, sociable et très apprécié de tous les ministres qui se sont succédé à la tête de ce département depuis 1993. Il aura traversé le régime de Diouf, celui de Wade. Devant aller à la retraite depuis 2014, l’Etat a dû le maintenir tant il maîtrise le secteur tant sensible de l’Artisanat. Moctar Diakhaté est un énarque qui a une passion tyrannique pour l’Etat et le service public. Il mérite un repos mérité et tous les honneurs de la République. Il sera remplacé par Cheikh Ahmadou Bamba Sarr, précédemment Directeur de l’Administration générale et de l’Équipement au Ministère de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel. Par ailleurs le Directeur du Renouveau du Service public au Ministère de Fonction publique et du Renouveau du Service public, Amadou Diallo est parachuté Directeur de l’Administration générale et de l’Équipement au ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion.
Enfin l’Université du Sénégal oriental évoquée
En conseil des ministres hier, le chef de l’Etat a entamé sa communication sur la distinction de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) classée première en Afrique francophone. A cet effet, le Président Sall a adressé ses félicitations au ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, au Recteur, aux enseignants, aux étudiants et aux personnels de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) pour la distinction. Il a saisi l’occasion pour réitérer au gouvernement ses directives visant l’amélioration continue des performances du système d’enseignement supérieur et de recherche en concertation permanente avec tous les acteurs de la communauté universitaire. Dans le même sillage, le Président Macky Sall a demandé au ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation d’entamer la réflexion sur les curricula et les sites d’installation de la future Université du Sénégal oriental.
Amadou Bâ fait le point
Restons à la réunion hebdomadaire du gouvernement pour dire que le Premier ministre a fait le point sur plusieurs sujets, notamment l’état d’avancement des concertations sur la lutte contre la vie chère. Amadou Ba a également rappelé la réception de matériel roulant destiné aux services du ministère de l’Élevage et des Productions animales ; la réunion de coordination entre le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération et le ministère des Finances et du Budget ainsi que la réunion sur les projets hospitaliers initiés par le président de la République. Le chef du gouvernement a évoqué aussi la réunion sur la situation sociale dans le secteur de la santé et celle sur la souveraineté alimentaire.
Le ministre Doudou Ka tient ses hommes
Il y a eu encore un jeu de chaises musicales. Pratiquement depuis l’avènement du gouvernement d’AmadouBa, le chef de l’Etat procède à des nominations à chaque conseil des ministres. Hier, il a promu le commissaire aux enquêtes économiques, Makhtar Lakh, secrétaire général du ministère des Transports aériens et du Développement des Infrastructures aéroportuaires. Mamadou Wade, lui, devient inspecteur des Affaires administratives et financières audit ministère. Spécialiste en gestion de la mobilité, des transports et de la logistique, Cheikh Diouf est également bombardé directeur des Infrastructures aéroportuaires au ministère des Transports aériens et du Développement des Infrastructures aéroportuaires. Ibrahima Sorry Sarr hérite de la Direction de l’Administration générale et de l’Équipement.
Mamour Diallo recasé directeur général de l’Onas
Coucou ! Revoilà Mamadou Mamour Diallo ! En disgrâce depuis plusieurs années, l’inspecteur des Impôts et des Domaines revient aux affaires. Il est nommé Directeur général de l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (Onas), en remplacement de Ababacar Mbaye. Le chef de l’Etat a également promu l’administrateur de l’Apr Maël Thiam ci devant vice président du Hcct, président du Conseil d’administration de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones), en remplacement de Monsieur Mody Sy. Juriste en service au ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Coumba Sow est nommée inspecteur technique au ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération.
Le maire de Matam devient Pcs de l'’Ageroute
Il y a un petit mouvement à l’Agence des travaux et de gestion des routes (Ageroute). Mamadou Mory Diaw, spécialiste en développement territorial et en Santé, devient président du Conseil de surveillance de l’agence des travaux et de gestion des routes (Ageroute), en remplacement de Sylvain Alphonse Boyer. Ce dernier, pharmacien de profession, est parachuté à la présidence du Conseil de réglementation de l'Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (Arp). Un poste qu’avait occupé Pr Chérif Baldé promu directeur général du Cereeq.
Remue-ménage au ministère de la Culture
Le chef de l’Etat a chamboulé le ministère de la Culture et du Patrimoine historique. ElHadji Ousmane Barro Dione, titulaire d’un master d’Etudes supérieures diplomatiques jusque-là secrétaire général de la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, prend la Direction générale de la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, en remplacement de Abdoulaye Koundoul. Abel Ngor Marone succède à El Hadji Ousmane Barro Dione au Secrétaire général de la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano. Ahmadou Ndiaye est nommé président du Conseil d’administration du Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, en remplacement de Khadija Sy. Enfin, le Président Macky Sall anommé Alioune Palla Mbaye, Directeur de l’Administration générale et de l’Équipement au ministère de la Culture et du Patrimoine historique, poste vacant.
Grogne des agents municipaux à Pikine et Keur Massar
Ça rouspète chez certains agents municipaux de Pikine et de Keur Massar. A l'origine de leur colère, les salaires impayés du mois de septembre. Les agents des communes de Mbao, Dalifort, Thiaroye sur mer, Guinaw rails Nord, Guinaw rails Sud, Pikine-Nord, Diamaguène Sicap Mbao, Pikine-Est et Thiaroye Gare attendent toujours d'être payés. Il en est de même dans certaines collectivités territoriales du département de Keur Massar. Ce qui a poussé le syndicaliste Ndiaga Diop à sortir de ses gonds pour demander à l'Etat de décanter la situation pour éviter des dysfonctionnements.
Le G20 sonne l’alerte
Le G20, structure qui regroupe plus d'une vingtaine d'organisations syndicales des enseignants, est très remonté contre les autorités. Les enseignants dénoncent la discrimination qui prévaut dans le système éducatif entre les fonctionnaires et leurs camarades décisionnaires et contractuels. Cette même situation est notée, disent-ils, entre fonctionnaires concernant l'allongement de la retraite à 65 ans. Le coordonnateur du G20, Hamidou Ba qui a fait face à la presse hier, a invité l'Etat à corriger ces injustices pour éviter à nouveau une paralysie de l'école, avant de déplorer par ailleurs le retard de démarrage des cours dans certaines écoles qui sont inondées ou privées d'eau potable, et celles qui ont de nombreux abris provisoires.
Escroquerie foncière
Promoteur immobilier et âgé de 52 ans, S.Diouf a rejoint en prison son collaborateur C.Thiam impliqué dans une histoire d'escroquerie foncière portant sur 29 millions. Car le sieur Diouf qui avait pris la tangente lors de l’arrestation de son collaborateur, a été par la suite alpagué et envoyé à la prison de Rebeuss. Sur ordre du procureur de la République, il a été extrait de sa cellule pour être remis aux limiers de la Division des investigations criminelles (Dic). Selon nos sources, S. Diouf avait encaissé des mains de la dame D. Mbodj la rondelette somme de 27 millions en vue d’acheter 100 parcelles à Diamniadio. Après avoir empoché l'argent, S.Diouf fait dans le dilatoire. Interrogé sur les faits qui lui sont reprochés, le récidiviste a peiné à convaincre les hommes du Commissaire Adramé Sarr. Ce qui va motiver sa garde à vue et son défèrement au parquet pour escroquerie foncière.
Démantèlement d’un réseau de trafic de migrants
La Division des investigations criminelles (Dic) a déféré au parquet trois individus membres d’un réseau de trafic de migrants. Il s'agit de S. Diaw habitant à Keur Massar, M. Diaw domicilié Cité Apix et B. Soumaré. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, trafic de migrants entre autres. La bande est tombée dans les filets des éléments de la Dic. Ils se faisaient passer pour des démarcheurs de visas via France
Marième Faye se faisait passer pour un procureur
Marième Faye alias Marième Tandian a usurpé l'identité de Me Ndèye Fatou Sarr pour arnaquer des vendeurs en ligne. Mère d'une fille et d'un garçon âgés respectivement de 22 et 19 ans, elle se faisait passer soit pour une procureure, soit pour une avocate. Son modus operandi consistait à mettre sur son profil WhatsApp la photo de Me Ndèye Fatou Sarr. C’est ainsi qu’elle contactait les vendeurs en ligne via WhatsApp pour commander des bijoux en or, des habits ou des sacs. Pour la livraison, elle ciblait une maison où se tenait une cérémonie funéraire ou des festivités. Ce qui lui permettait de se fondre facilement dans la masse après avoir récupéré la marchandise. Elle a réussi à subtiliser à Abdou Lahat Bèye des bijoux en or d'une valeur de 4,6 millions Fcfa. La victime qui avait déposé une plainte à la gendarmerie de Ouakam a rencontré fortuitement la dame à Touba. Arrêtée dans la capitale du mourisdime, Marième Faye a été transportée à Dakar avant d’être déférée au parquet. Interrogée par les pandores, l’usurpatrice de fonction a balancé son complice, Babacar Diop. Elle a aussi avoué avoir grugé Abdou Lahat Bèye, Thierno Abou Diallo, Adja Fatou Thiam et Arame Magasouba. Amy Gaye et Falilou Dioum ont été aussi inculpés pour recel. Face au juge du tribunal des flagrants délités de Dakar, Marième Faye a retourné sa veste. Pour se tirer d’affaires, elle argue que c’est son complice Babacar Diop qui l’a instruite d'aller récupérer des bijoux en or auprès d’Abdou Lahat. Elle souligne qu’elle suivait tout simplement les directives de son acolyte, M.Diop.Des accusations que ce dernier a balayées d’un revers de main. Fallou Dioum et Amy Gaye ont abondé dans le même sens. «J’ai connu Marième Faye dans une voiture de transport en commun. Au cours d’une discussion, je lui ai fait savoir que je m'activais dans le commerce de l'or, mais elle ne m’a rien vendu», a précisé cette dernière. Interrogée à son tour, Me Ndèye Fatou Sarr renseigne que lorsqu’elle a eu échos que Marième Faye se faisait pour elle, elle l’a contactée pour lui demander d'arrêter d'utiliser son nom dans ses basses activités. L’autre partie civile, Thierno Abou Diallo, a expliqué avoir livré des sacs à Marième Faye. La plaignante Arame Magasouba renseigne que la récidiviste avait commandé auprès d’elle des robes. Concernant Adja Fatou Thiam, elle lui avait pris des bijoux en or estimés à 4 millions francs. L’avocat de Me Ndèye Fatou Sarr, Me Oumar Guèye, a informé que Babacar Diop se faisait passer pour l'époux de Marième Faye. « Ils ont terni l'image des avocats. Une personne est venue au tribunal pour demander après Me Ndèye Fatou Sarr. Elle a brandi sa photo en disant qu'elle avait passé des commandes qu'elle n'a jamais honorées», a indiqué la robe noire qui a réclamé le franc symbolique. Dans ses observations, le ministère public a requis trois ans ferme contre Marième Faye et six mois ferme à l'encontre Babacar Diop et Falilou Dioum. Pour leurs acolytes, le parquetier demande la relaxe. La Défense plaide une application bienveillante de la loi.
Délibéré au 26 octobre prochain.
Bineta DIOUF
Par Ayib DAFFÉ
ACCAPAREMENT ET BRADAGE DES TERRES DOMANIALES AU SENEGAL
L’immobilisme, l’incohérence et l’inconséquence sont la marque des politiques foncières et urbaines de l’Etat qui agit trop peu pour dissiper la confusion institutionnelle et juridique profitable aux affairistes et préjudiciable aux citoyens.
L’affaire du troc opaque d’une partie du domaine hospitalier de Le Dantec n’a pas encore refroidi que le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) alerte sur l’octroi d’un généreux bail au profit d’un promoteur immobilier privé sur le domaine universitaire de Dakar, précisément sur le site de l’Ecole Supérieure d’économie appliquée (ESEA). Le gouvernement, face au tollé soulevé par ce scandale de plus, adopte la posture du pompier-pyromane avec un communiqué du Ministère chargé de l’Enseignement Supérieur visant à étouffer l’incendie allumé par les services du Ministère des Finances et du Budget et le Gouverneur de Dakar, qui ont signé le bail incriminé au nom de l’Etat du Sénégal. Le Gouvernement est comme atteint de schizophrénie, tant la cacophonie est manifeste entre les administrations qui agissent en parallèle et non de concert. Ces contradictions dévoilent un manque de coordination de l’action gouvernementale, rôle constitutionnel dévolu au Premier ministre dont la nomination est suspendue à la volonté du Président de la République depuis près de dix longs mois
Comme disait Alphonse Allais « une fois qu’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites ». Les secteurs et domaines jadis préservés (santé, éducation, cimetières, domaine maritime et forestier) de la spéculation foncière sont profanés, les barrières juridiques contournées, les verrous administratifs sautent, les digues éthiques cèdent. Dans la jungle foncière, les lois et les institutions sont soumises à la volonté sans partage de l’argent-roi.
Indignation généralisée au sein de tous les corps sociaux
Face à l’accaparement des terres et la gloutonnerie foncière d’une meute de prédateurs à l’appétit carnassier, l’indignation se généralise au sein de tous les corps sociaux et de tous les territoires pour défendre, malheureusement en rangs dispersés, leurs lieux de travail et leurs cadres de vie menacés comme du gibier.
Faisant fi des dispositions constitutionnelles sur la bonne gouvernance des ressources naturelles, des critères d’intérêt général et d’utilité publique au fondement des législations sur le domaine national et le domaine public, des affairistes, avec la bienveillance des autorités politiques et administratives, font systématiquement et méthodiquement main basse sur les dernières réserves foncières du triangle Dakar-Thiès-Mbour et des agglomérations urbaines de l’intérieur. Cette spéculation poussée au paroxysme se fait au détriment des citadins, locataires à perpétuité, qui sont exclus financièrement des circuits d’accès à la propriété individuelle des terrains et des logements dont les prix exorbitants (acquisition ou loyer) prennent l’ascenseur pendant que les revenus sont gelés comme la banquise.
En zones rurales, les terres agrosylvo-pastorales les plus attrayantes du domaine national sont accaparées par une poignée de firmes étrangères et de « happy few » au détriment des exploitations agricoles et pastorales familiales. Face aux accaparateurs couvés par l’administration, les paysans sans terre sont réduits à la misère et poussés à l’exode voire l’exil.
L’accaparement des terres est la conséquence des stratégies de neutralisation et d’obstruction volontaire des législations foncières, d’aménagement du territoire et d’urbanisme par les acteurs publics et privés organisateurs du banquet foncier.
Les imperfections de la législation sur le domaine national et de l’Etat
Les imperfections de la législation sur le domaine national et le domaine de l’Etat persistent et s’aggravent malgré l’annonce d’une réforme foncière dans la loi d’orientation agrosylvo-pastorale de 2004.
La Commission nationale de réforme foncière (CNRF) créée par décret le 06 décembre 2012 avait pour missions, d’une part, de mettre en place un cadre juridique et institutionnel attractif, offrant des garanties aux investisseurs et assurant la sécurité et la paix sociale, en vue d’une gestion rationnelle du domaine de l’Etat et du domaine national, et d’autre part, de proposer des solutions durables aux conflits fonciers résultant de l’occupation du domaine national et du domaine de l’Etat. Elle a été dissoute par le Chef de l’Etat par décret du 16 mai 2017 sans avoir achevé sa mission.
La CNRF, dirigée par feu Pr Moustapha Sourang, avait pourtant remis, le 20 avril 2017, lors d’une séance spéciale, un Document de politique foncière au Chef de l’Etat qui n’a jamais donné suite. La décision d’enterrer le débat sur la réforme foncière a été prise dans un contexte de recrudescence et d’aggravation des scandales et conflits fonciers sur le domaine national et le domaine de l’Etat. Elle s’accompagne d’une politique des petits pas et d’un opportunisme réglementaire comme en atteste l’adoption lors du Conseil des Ministres du 16 septembre 2020 d’un projet de décret modifiant le décret n° 72-1288 du 27 octobre 1972 relatif aux conditions d’affectation des terres du domaine national comprises dans les communautés rurales. En lieu et place d’une réforme foncière, on assiste à une série de réformettes visant l’accélération de la mise à disposition du foncier au profits des multinationales et d’entrepreneurs opportunistes, au détriment des exploitations familiales rurales et des PME. Les terres du domaine national étant déjà fortement menacées par le recours compulsif à l’immatriculation et le déclassement frénétique des portions toujours plus importantes du domaine forestier classé et du domaine public maritime.
Il faut relever la situation dramatique du littoral, espace vulnérable, qui en plus des effets néfastes des changements climatiques (érosion côtière, élévation du niveau de la mer, pertes de plages, submersion des zones côtières basses, déplacement des communautés côtières, destruction d’infrastructures côtières, salinisation des nappes phréatiques et des terres agricoles), subit les assauts répétés des spéculateurs fonciers avides. Ces derniers, en complicité avec des autorités politiques et administratives, profitent opportunément des effets d’aubaine de la réalisation d’investissements publics comme les routes et autoroutes (Corniche Ouest, VDN 3 et future Côtière sur l’axe Dakar-Saint Louis), des autorisations de complaisance et du déclassement du domaine public maritime, pour réaliser des projets immobiliers haut standing avec de mirifiques bénéfices. L’imprécision juridique et institutionnelle du littoral justifie en partie les occupations anarchiques et irrégulières constatées sur son emprise. Elles s’expriment en toute impunité par des occupations sans titre ; lorsque les titres existent, souvent les bénéficiaires en abusent.
Une large concertation nécessaire pour corriger les insuffisances
Pour corriger ces insuffisances, un avant-projet de loi sur le littoral est élaboré mais se retrouvé coincé dans le circuit administratif depuis 2012. Une large concertation avait été organisée dans les différentes régions littorales du Sénégal en vue de recueillir l’avis des différentes parties prenantes à la gestion du littoral. L’avant-projet, après avoir été soumis aux observations d’un comité de lecture, a reçu l’avis de l’Assemblée Générale Consultative de la Cour suprême, mais tarde encore à passer en Conseil des Ministres avant son dépôt sur le bureau de l’Assemblée nationale.
Le 22 octobre 2016, lors de la Conférence nationale sur le développement durable (CNDD), le Premier Ministre annonçait vainement que le projet de loi sur le littoral sera articulé avec la réforme foncière enterrée pourtant depuis 2017. En conseil des Ministres du 10 juin 2020, le Chef de l’Etat proposait un énigmatique Plan global d’Aménagement durable et de valorisation optimale du Littoral national.
Pourtant le Sénégal dispose depuis 2013 d’une Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières dont l’actualisation, la création d’un organe de gestion du littoral et d’un observatoire du littoral, sont engagés dans le cadre du Programme de gestion du Littoral Ouest Africain (WACA, Projet d’investissement Régional de Résilience des Zones Côtières en Afrique de l’Ouest) financé par la Banque Mondiale et mis en œuvre par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD). Des options d’adaptation prioritaires pour les zones côtières sont également proposées dans la Contribution déterminée au niveau national (CDN) du Sénégal de décembre 2020, principal instrument de mise en œuvre des engagements internationaux sur les changements climatiques.
A l’analyse, l’immobilisme, l’incohérence et l’inconséquence sont la marque des politiques foncières et urbaines de l’Etat qui agit trop peu pour dissiper la confusion institutionnelle et juridique profitable aux affairistes et préjudiciable aux citoyens.
Ainsi la récurrence et la gravité des inondations dans les grandes villes sont plus liées à la mal urbanisation (imperméabilisation des sols, lotissement/ construction des zones inondables, obstruction des voies naturelles de drainage, habitat irrégulier et déstructuré, insuffisance des infrastructures d’assainissement et des systèmes de drainage des eaux pluviales) qu’aux conséquences du changement climatique devenu un alibi idéal pour des gouvernants qui refusent d’assumer leur part de responsabilité dans l’échec des politiques d’aménagement du territoire.
Ayib DAFFÉ
Député à l’Assemblée nationale juriste environnementaliste
Par Maevel NDOYE
LE HCCT CONFIRME MALGRE LUI SON INUTILITE ET L’URGENCE DE SA SUPPRESSION
Le cice-président du HCCT, qui confirme que l’institution mérite bien le nom de « Haut Conseil des Chômeurs et Transhumants »
Le HCCT, plus communément perçu par les sénégalais comme le « Haut Conseils des Chômeurs et Transhumants », a par instinct de survie cru nécessaire de réagir, par voie de point de presse, à la clameur populaire réclamant sa suppression pour cause de ses activités fantômes et de son inutilité dans la bonne marche du pays. Mal lui en a pris car son Vice-Président Maël Thiam a confirmé malgré lui le caractère fictif de leurs emplois, mais également le gros scandale financier que cela constitue si l’on s’en tient à ce que son Mr Thiam énumère comme étant les œuvres du HCCT. Ce que nous avons entendu est un travail qui aurait pu être effectué par un seul et unique consultant recruté pour quelques semaines de travaux.
En effet le Vice-Président du HCCT, qui confirme que l’institution mérite bien le nom de « Haut Conseil des Chômeurs et Transhumants », nous révèle :
1° Que le HCCT aurait produit 4 rapports annuels et un rapport quinquennal. Et pour le prouver il agite 5 documents d’une centaine de pages chacun reliées avec des spirales. Il indique que ces documents ont été remis au Président de la République.
Tout d’abord, le HCCT confirme lui-même qu’aucun des sénégalais qui payent les salaires des politiciens chômeurs et transhumants qu’ils sont n’a croisé une quelconque de ses soi-disant productions. Révéler que leurs rapports sont destinés exclusivement à, Macky Sall, celui qui les a casés là en leur demandant de faire semblant de travailler est un aveu du caractère hautement fictif de leurs travaux.
2° Que le HCCT aurait également produit 4 contributions, 6 études et 26 avis répartis en 548 recommandations motivées. Ces productions auraient permis au Président Sall et à son gouvernement de procéder à des réformes, blablabla, blablabla …..
Non seulement rien ne vient prouver ces affirmations, mais si nous prenons son Vice-Président au mot, c’est vraiment un scandale que 150 adultes, payés une fortune pendant 5 longues années, soit 1825 jours de travail supposé chacun, ou 273 750 jours / homme tous ses membres confondus, ne puissent se targuer d’avoir produit que 5 rapports, 4 contributions, 6 études et 26 avis, et de surcroit une production inconnue de leur employeur qu’est le peuple sénégalais.
A supposer que ces documents ou textes existent, de quoi le HCCT et Macky Sall ont-ils peur pour refuser de les rendre publiques ? Depuis quand cache-t-on aux populations des productions supposées les concerner ? Pourquoi le HCCT n’a-t-il même pas cru nécessaire d’avoir un site web d’information à l’image de toute institution du même type ? Veulent-ils éviter que l’on en rigole ?
Le ridicule ne tuant pas, Maël Thiam avance le fait que la création du HCCT fait partie des recommandations des Assises Nationales. Comment peut-on ignorer 99% des recommandations des Assises Nationales, allant même dans le sens totalement opposé à ces recommandations, et invoquer ces mêmes Assises Nationales pour justifier l’existence du HCCT qui a été composé de la pire des manières ?
En effet c’est par son désir politicien de nommer discrétionnairement 50% des membres du HCCT parmi ses laquais, et de désigner de façon indirect la majorité des autres 50% que Macky Sall a complètement dévoyé le rôle que pouvait jouer un HCCT. Tout le monde a vu comment Macky Sall débarrasse de son entourage tout collaborateur estampillé compétent, honnête, intègre, patriote.
Pour ses nominations il va chercher ce que le Sénégal compte de pire en matière d’éthique, de morale, de probité, de rigueur. C’est donc ainsi qu’il a fait du HCCT un Haut Conseil des Chômeurs et Transhumants, et de quelques membres de la Société Civile Alimentaire. Donnez une Ferrari à un chauffard ivrogne, il n’en fera rien de bon.
Le HCCT est un gros scandale financier, l’une des plus grosses surfacturations du régime Sall. En effet, le travail qu’il affirme avoir produit aurait pu être effectué par un simple consultant expert en Collectivités Territoriales, ou le plus modeste des cabinets de consultance en politiques publiques.
Le coût de telles productions serait de quelques dizaines ou centaines de millions au maximum, à l’issue de quelques mois de travaux et consultations. 100 à 200 Millions si on veut du travail d’orfèvre. Au lieu de cela c’est près de 41 MILLIARDS (selon les budgets 2017 à 2021) de nos pauvres francs qui ont été distribués à 150 employés fictifs qui ont probablement passé 99% de leur temps ailleurs ou à faire autre chose.
Rappelons-nous que Macky Sall a dépensé 2,5 milliards de nos francs pour produire les rapports de son PSE (Plan Sénégal Emergent). Rappelons-nous également que les travaux de la CNRI si utiles au Sénégal, mais ignorés par Macky Sall, ont couté 700 millions de nos francs. D’autres rapports et avis sont produits pour bien moins que cela, ou parfois gratuitement par des organisations.
Question 1 : Comment peut-on alors dépenser plus de 40 Milliards en 5 ans pour 5 rapports de 100 pages au contenu totalement inconnu de l’opinion ?
Question 2 : Comment peut-on oser proposer de poursuivre un tel carnage financier, d’offrir 40 autres milliards à des politiciens déjà enrichis sans cause, qui ont pour seul mérite d’accepter de servir de chiffon pour chaussures à Macky Sall, à sa famille et sa belle-famille ?
Pendant ce temps chaque pluie, aussi courte soit sa durée, cause son lot de dégâts et de désolation chez les pauvres contribuables après le détournement des Milliards du Plan Décennal de lutte contre les inondations.
Pendant ce temps on magouille avec les 3 hectares de l’hôpital LE DANTEC pour soi-disant financer la réhabilitation de l’hôpital, envoyant à la mort certains de ses malades. Ces dirigeants donnent l’impression d’être des psychopathes qui se nourrissent du malheur des populations.
« L’ETAT VEUT RATTRAPER CERTAINS MANQUEMENTS »
Selon l’économiste Mor Gassama, enseignant-chercheur, la réalité est que ce budget dit social est motivé par une envie du chef de l’Etat de se faire réélire et de rattraper certains manquements.
Pour l’exercice 2023, le président de la République a décidé de faire un budget social qui règlerait les problèmes auxquels les Sénégalais sont confrontés, en particulier la vie chère. Mais pour l’économiste Mor Gassama, enseignant-chercheur, la réalité est que ce budget dit social est motivé par une envie du chef de l’Etat de se faire réélire et de rattraper certains manquements. C’est ce qui explique, selon lui, la décision de l’Etat de poursuivre certaines subventions ou encore de maintenir les programmes de filets sociaux.
L’Etat, depuis l’arrivée de Macky Sall à la tête du pays, a toujours donné des appellations à ses budgets nationaux. C’est ainsi que, par le passé, on a eu des budgets programmes ou des budgets d’investissements. Pour l’année 2023, le projet de loi de finances s’élève à 6 400 milliards de francs CFA contre 5 150 milliards de francs CFA en 2022, soit une hausse de 1 250 milliards de francs CFA. Un budget dit « de solutions » selon le président de la République, qui pense qu’avec ce montant, il va régler plusieurs problèmes, notamment liés à la vie chère.
Pour Mor Gassama, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le gouvernement a décidé de déclarer 2023 une année sociale et d’affecter les 45 % de ce budget dans le social. « On ne peut pas le refuser à un gouvernement en période pré-électorale vu que le président de la République est certainement animé par le souci de réélection. De ce point de vue, 2023 est une année exceptionnelle où il doit impérativement fournir des efforts exceptionnels pour essayer un tant soit peu de rattraper certains manquements’’, explique Mor Gassama. L’économiste estime que la volonté est certes manifeste, mais précise que l’environnement international n’est pas favorable à ce genre de libéralités.
Selon lui, cet environnement ne plaide pas en faveur des souhaits du gouvernement. ‘’Cela signifie en d’autres termes que la tâche ne sera pas facile. Il y a plusieurs éléments qui échappent au contrôle du gouvernement malheureusement. Par exemple, notre forte dépendance à l’extérieur nous expose facilement aux chocs extérieurs’’, souligne l’enseignant-chercheur. Gassama soutient qu’en situation de crise, il faut privilégier souvent les mesures conjoncturelles pour faire face à la situation et s’en sortir au plus vite. D’après lui, cela ne signifie nullement qu’on doit négliger les mesures structurelles destinées à trouver des solutions durables. Dans l’entendement de notre interlocuteur, un budget de solutions laisse entendre la résolution des problèmes liés aux inondations.
Subventions et filets sociaux
Or, déplore l’économiste, dans ce budget 2023, il n’est pas prévu d’apporter des solutions à ce phénomène qui cause pourtant d’énormes difficultés aux populations, notamment celles de banlieue. ‘’C’est clair qu’il n’aura pas comme ambition de régler ce problème. Il pourrait participer à améliorer la situation, mais tout dépendra de la volonté des autorités gouvernementales. Je pense que la situation des inondations est beaucoup trop complexe et mérite une solution radicale pour soulager efficacement et durablement la souffrance des populations.
Concernant le choix de l’Etat de continuer à subventionner le prix du carburant et de rester dans la dynamique de ses différents programmes de filets sociaux, l’économiste soutient que les deux aspects ne sont pas mutuellement exclusifs. « En subventionnant, l’Etat cherche à permettre aux agents économiques de conserver leur pouvoir d’achat. A ce niveau, un bon ciblage serait plus efficace », recommande Gassama.
Pour cette année, le budget a encore connu une augmentation s’inscrivant dans la lignée de la tendance haussière observée depuis plusieurs quelques années. Il s’élève exactement 6 400 milliards de francs CFA. De la même façon, les dotations budgétaires de certaines institutions de la République comme le Conseil économique, social et environnemental (CESE), l’Assemblée nationale ou encore le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) ont pris l’escalier. Dans le sens de la montée, bien sûr !
L’ETAT EXPLORE DE NOUVELLES NICHES
Exonérations rationnalisées, taxes spécifiques sur les produits pétroliers et les compagnies d’assurances, imposition sur les transactions financières frontalièress… dans le viseur du Fisc.
Exonérations rationnalisées, taxes spécifiques sur les produits pétroliers et les compagnies d’assurances, imposition sur les transactions financières frontalières… L’Etat recherche tous azimuts de novelles niches pour une mobilisation accrue des recettes fiscales.
La Loi de finances 2023 révèle que l’Etat va mettre en place un nouveau système de mobilisation plus accrue des recettes fiscales en vue d’améliorer progressivement le taux de pression fiscale tout en veillant à une répartition plus équilibrée de la charge de l’impôt. « Dans cette perspective, il a été envisagé de rationnaliser progressivement les exonérations pour assurer une meilleure justice fiscale et une plus grande performance du système fiscal. C’est ainsi que l’exonération en matière d’Impôt sur le revenu des intérêts des sommes inscrites sur les livrets d’épargne des personnes physiques servis par une banque, un systùème financier décentralisé, un établissement financier ou une caisse d’épargne situés au Sénégal est revue pour être désormais subordonnée à un seuil audelà duquel les rémunérations sont taxées. C’est également le cas de l’exonération de la TVA sur les locations de chambres et autres commodités hôtelières pratiquées dans les établissements privés de santé qui est supprimée en raison de la non répercussion de cette mesure aux usagers par lesdits établissements » expliquent les techniciens du ministère des Finances et du Budget. Dans le même ordre d’idées, les tarifs de la taxe spéciale sur les conventions d’assurances, qui avaient fortement baissé à la suite de la réforme fiscale de 2012, ont été revus à la hausse tout en étant alignés à ceux observés dans la sous-région.
Par ailleurs, selon le Gouvernement, dans le cadre du renforcement des moyens d’investigation de l’Administration fiscale, il est envisagé d’instaurer, à la faveur des nouveaux articles 642 ter et 650 bis, un quitus fiscal désormais indispensable aux redevables de la taxe spécifique sur les produits pétroliers pour obtenir à leur profit le déstockage de produits pétroliers effectivement imposables à ladite taxe. La mise en place de ce mécanisme est dictée, selon les services du ministre Moustapha Ba, par le souci d’assurer un meilleur contrôle sur le versement effectif des montants de taxes sur les produits pétroliers préalablement collectés par les redevables concernés.
Imposition des biens, prestations et services immatériels réalisés à partir de l’étranger
Jusqu’ici notre pays n’a jamais su capter des dividendes sur l’ampleur des transactions économiques transfrontières qui mettent actuellement en jeu d’importants flux financiers. Il est clair que, pour que le Trésor puisse en capter des dividendes, cela requiert un dispositif particulier de taxation permettant d’assurer une meilleure préservation des ressources fiscales de l’Etat, selon les techniciens de la Direction générale des Impôts et Domaines. C’est ainsi qu’il est prévu de revoir le dispositif de façon à assurer, grâce à l’insertion d’un article 355 bis, l’imposition à la TVA des biens et prestations de services immatérielles réalisées au profit d’un particulier non assujetti établi au Sénégal à partir de l’étranger et ce, au moyen d’un réseau informatique et/ou électronique. L’insertion dans le code d’une telle disposition permet de garantir un traitement fiscal uniforme pour toutes les activités relevant de la TVA quel que soit le procédé d’intervention du vendeur ou du prestataire tout en assurant dans le même temps une égalité de charge fiscale entre les différents bénéficiaires, entreprises comme ménages.
L’évasion fiscale des entreprises pétrolières étrangères attaquée
La faiblesse du dispositif fiscal contre les évasions organisées par certaines entreprises étrangères a poussé les autorités à instituer une retenue à la source libératoire pour appréhender les revenus réalisés par les entreprises étrangères n’ayant pas leur domicile fiscal au Sénégal mais qui cèdent, notamment à l’étranger, à partir de nos zones portuaires, des hydrocarbures dont elles disposent dans des bacs édifiés au Sénégal soumis au régime douanier de la consignation. Désormais une retenue à la source égale à 0,5 francs par kilogramme vendu est due par les entreprises n’ayant pas leur domicile fiscal au Sénégal mais qui cèdent directement aux importateurs agréés locaux ou étrangers les hydrocarbures dont elles disposent dans des bacs édifiés au Sénégal. La retenue est opérée par les dépositaires des stocks d’hydrocarbures et reversée au Bureau de recouvrement compétent au plus tard le 15 du mois suivant celui du prélèvement. « Ce mode de taxation, en plus de préserver la compétitivité de nos ports par rapport à ceux de la sousrégion permet d’appréhender des activités dont la nature se prête facilement à l’évasion fiscale » indique l’exposé des motifs.
Prélèvement sur les compagnies d’assurances
La loi n° 2018-24 du 06 juillet 2018, portant loi de finances rectificative pour l’année 2018 avait institué un prélèvement fiscal sur les compagnies d’assurance (PCA). Ainsi, l’article 45 de ladite loi, définissait le champ d’application qui couvre les sociétés et compagnies d’assurances agréées au Sénégal et l’article 46 de la même loi fixe le taux du prélèvement à 1%. « Cependant, après quelques années de mise en œuvre de ces dispositions, il a été constaté que les mêmes primes sont doublement imposées d’abord au niveau des compagnies d’assurance directes ensuite au niveau des compagnies de réassurance. Cela a eu notamment pour effet d’affecter la compétitivité de l’unique société de réassurance implantée au Sénégal dont le marché est exclusivement tourné vers l’extérieur » reconnaît le ministère des Finances et du Budget. Il est institué au profit du budget de l’État une taxe dénommée « Prélèvement sur les Compagnies d’Assurances ». Sont passibles de la taxe, les sociétés ou compagnies d’assurances agréées au Sénégal à l’exclusion des sociétés ou compagnies de réassurance. Le taux de la taxe est fixé à 1 % du chiffre d’affaires hors taxes des sociétés ou compagnies d’assurances. Toutefois, pour les primes d’assurance vie, le taux est ramené à 0,5 %. Le paiement de la taxe se fait sous forme de versements à effectuer dans les quinze premiers jours suivant la fin de chaque trimestre de l’année civile, sur le montant trimestriel du chiffre d’affaires hors taxes des sociétés ou compagnies d’assurances assujetties.
INTRONISE «ROI» EN PAYS SERERE, SONKO VEUT CONQUERIR LE DEPARTEMENT DE MBOUR EN 2024
Contre vents et marées, Ousmane Sonko poursuit son « Neemeku Tour ».
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 20/10/2022
La pêche est bonne pour Ousmane Sonko dans le département de Mbour. Déjà deux pontes de la commune de Malicounda ont rejoint le camp des « Patriotes » et font monter la pression sur le maire Maguette Sène et, par extension, tous les responsables de la mouvance présidentielle. Ousmane Sonko continue de séduire les populations de la Petite côte dans ce « Neemeku Tour » original. Rassuré par l’élan formidable de mobilisation constaté depuis le début de sa tournée, il a exprimé hier à l’étape de Sandiara son souhait de conquérir ce département qui se refuse à lui jusqu’à présent lors de la présidentielle de 2024. En « roi » adulé en pays sérère conquis par les liens du cousinage inter-ethnique, l’opposant a égratigné la politique de développement rural du président Macky Sall.
Contre vents et marées, Ousmane Sonko poursuit son « Neemeku Tour ». Hier, au quatrième jour d’un périple stratégique pour la massification de son parti, le maire de Ziguinchor était dans les communes de Sandiara et de Sessène, deux communes dans le giron de la mouvance présidentielle comme Popenguine, Ndayane et Sindia visitées la veille. À Sandiara, le chef des « Patriotes » a été accueilli par l’imam Sall qui a prié pour lui. Dans la capitale de cette contrée du Jëgëm, l’ancien député a acculé le maire Serigne Guèye Diop, défait lors des dernières élections législatives et n’avait dû son salut qu’aux autres villages. Le Pastefien en chef a exprimé vivement son souhait de voir le département de Mbour tomber entre ses mains au soir de la présidentielle de 2024.
Accompagnés d’une forte délégation dont le coordinateur départemental Mamadou Lamine Diaïté, les opposants ont rencontré les responsables politiques de leur parti, les autorités coutumières et religieuses. Après l’étape du chef-lieu de la commune de Sandiara, le président de Pastef a fait le tour des villages.
Vers 16h, Ousmane Sonko est arrivé dans la commune de Sessène voisine. Reçu par les chefs de village et imams ainsi que les prêtres, il s’est livré devant les populations attentives à son discours au même exercice d’ explication de son projet politique. A chaque étape, les populations sont sorties massivement suivre le cortège, certains, téléphones en main ne se sont guère empêchés de prendre des images pour immortaliser ces moments.
C’était la ruée à chaque étape chez les jeunes, les femmes, et même chez les personnes d’âge avancé qui ont tenu à manifester leur soutien au président du Pastef. Ce dernier, exploitant avec aise les bienfaits du cousinage à plaisanterie entre Diolas et Sérères, n’a pas cessé de dire qu’il est dans son terroir.
A Godaguène, une vieille dame bénit « son fils »
Les notables, ravis par cette démarche du président du Réel (Réseau des élus locaux), ont exprimé leur joie d’accueillir un « fils » sur la base des liens du cousinage inter-ethnique. « Vous êtes notre fils. J’ai entendu dire que votre mère est Sérère et chez nous, on accorde plus d’importance au neveu qu’au fils. Et de l’autre côté vous êtes un Diola, ce qui lie le Diola au Sérère est plus solide que ce qui lie deux Sérères. Vous êtes un des nôtres, que Dieu guide vos pas, vous protège et exauce nos prières. Soyez courageux, le chemin est long et épineux, parsemé d’embûches mais peut être surmonté » a lancé à Ousmane Sonko une vieille femme dans le village de Godaguéne.
A Ndiefer, le leader du PASTEF a égratigné le président Macky Sall et son régime qu’il accuse d’avoir oublié le monde rural. « Dans les grandes villes, Macky Sall ne peut pas gagner malgré les efforts qu’il fait, paradoxalement dans le monde rural où les populations sont oubliées il gagne. Pourtant, quand on veut développer un pays, on doit commencer par investir dans la campagne parce que, quand cette zone se développe, le pari sera gagné. Donc, je vous demande de participer au changement pour que le Sénégal connaisse le développement » a exhorté Ousmane Sonko.
Dans le cadre du cousinage, il s’est permis de lancer une pique aux Sérères en leur disant que, depuis qu’il a débuté la tournée, il n’a pas encore reçu un bol de couscous, ce qui a déclenché une hilarité générale au sein de l’assistance.
Après quatre jours de tournée dans le département de Mbour, les bases de Pastef se sont élargies hier encore avec le ralliement de deux cadors dans la zone de Malicounda nord. Il s’agit de Maguette Ndoye Ndiaye, responsable du mouvement M2M, et du responsable du mouvement AGIR de Malicounda, Mamadou Dia.
Tombée dans l’escarcelle de la coalition Yewwi Askan Wi avec comme moteur le Pastef aux dernières législatives, la commune de Mbour n’est pas inscrite dans le planning de cette tournée du leader, mais les militants ont dit à haute voix qu’ils souhaitent que leur leader y fasse un crochet. Un souhait d’autant plus motivé que, depuis hier, le maire Cheikh Issa Sall a soutenu qu’il entamera lui aussi des visites de proximité auprès des dignitaires religieux et coutumiers de la commune, histoire, dit-il, de faire le suivi des engagements pris dans le cadre de son programme « Yessal Mbour ». C’est dire que cette étape de Mbour qui se dessine pourrait être celle de tous les dangers après l’incident malheureux de Joal dimanche dernier au premier jour du « Nemeeku Tour », vu la détermination du maire de Mbour à « régler des comptes » avec son ancien camarade de promotion à l’ENA et « ami ».
TUBERCULOSE, DES CHIFFRES QUI INQUIÈTENT
La tuberculose fait beaucoup de victimes à Guédiawaye où 540 cas ont été recensés de janvier à octobre 2022. Elène Tacko, responsable du traitement de la maladie dans le district de Guédiawaye, a fait le point hier.
La tuberculose fait beaucoup de victimes à Guédiawaye où 540 cas ont été recensés de janvier à octobre 2022. Elène Tacko, responsable du traitement de la maladie dans le district de Guédiawaye, a fait le point hier.
Venue prendre part hier à une activité de sensibilisation sur la tuberculose, tenue à Marché Bou Bess de Guédiawaye, la responsable du traitement de la tuberculose a fait le point. Une telle activité entre dans le cadre du programme dénommé « Vigilance transport ». Et les chiffres sont inquiétants. « De janvier à octobre, nous avons enregistré 540 cas de tuberculose dans le district de Guédiawaye. Le pic, qui est de 780 cas, sera bientôt atteint », a d’emblée informé Elène Tacko. Face à cette situation, elle dit miser sur la sensibilisation. « Nous ne cesserons jamais assez de sensibiliser les populations sur la tuberculose. La maladie existe ici à Guédiawaye, car les cas ne cessent de monter », a dit la responsable du traitement de la tuberculose dans le district sanitaire de Guédiawaye. En évoquant la situation de la maladie, elle ajoute : « Ce qui est plus ahurissant, c’est que le district a enrôlé des cas qui ne se traitent pas sur place. Nous démarrons le traitement puis les malades retournent dans leurs localités d’origine. Dans le district de Guédiawaye, la plupart de nos malades sont âgés entre 17 et 50 ans. Et les hommes sont plus nombreux que les femmes. La plupart des malades nous viennent des hôpitaux de Roi Baudouin, Dalal Jam et de Pikine ».
Mme Tacko a souligné les raisons du refus de certains malades de se faire soigner dans les structures sanitaires de leurs localités. Adama Niang, coordonnateur du Réseau national des associations de lutte contre la tuberculose avance l’argument de la stigmatisation. « À cause de la stigmatisation, un malade de la tuberculose refuse toujours de se faire soigner dans sa localité d’origine. Il emprunte les transports pour aller ailleurs. En cours de route, cet individu malade pourra contaminer plusieurs personnes », a-t-il regretté. Pour régler ce problème, M. Niang annonce la mise en place du programme « Vigilance transport » pour sensibiliser les chauffeurs et tous ceux qui gravitent autour. « Le message sera axé sur la contamination et la prévention », a fait savoir l’agent communautaire.
LE «NEMEKOU TOUR» AUSCULTÉ PAR DES SPECIALISTES
Echappée solitaire ou stratégie politique géniale ? Le leader du Pastef, Ousmane Sonko, après avoir restructuré son parti, sillonne le pays dans le cadre de son « Nemekou tour » sans ses alliés de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW)
Le leader du Pastef, Ousmane Sonko, après avoir restructuré son parti, sillonne le pays dans le cadre de son « Nemekou tour » sans ses alliés de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW). Certains pensent que cette échappée solitaire pourrait fragiliser l’unité de la coalition Yewwi Askan Wi. D’autres, au contraire, soutiennent que cela n’entrave en rien les acquis consolidés de la coalition. Au contraire, disent-elles, elle pourra faciliter un rapprochement de ces leaders avec les potentiels votants à la présidentielle de 2024.
La politique étant une épreuve pénible puisque, en plus d’énormes moyens financiers et d’efforts physiques inhumains, elle exige des stratégies et des stratagèmes. Ceux qui s’y adonnent doivent avoir plusieurs cordes à leur arc pour espérer conquérir les suffrages des électeurs. Ousmane Sonko, en choisissant de faire son « Nemekou tour », est sans doute conscient de la nécessité de descendre sur le terrain à la rencontre des populations. Lesquelles sont de potentiels électeurs. Le but de ces rencontres serait de mieux comprendre les enjeux et les attentes des administrés. Ce afin de pouvoir concocter une offre politique à même d’emporter leur adhésion et, donc, de se traduire en bulletins dans les urnes.
Malgré l’engagement politique et la détermination d’Ousmane Sonko, ses adversaires politiques refusent de lui laisser le terrain. Même s’ils ne l’attaquent pas directement avec des jets de pierre et autres, certaines attitudes des forces de sécurité semblent taillées sur mesure pour le gêner aux entournures dans ses déplacements. L’exemple de l’étape de Joal avec des jets de lacrymogènes de gendarmes sur le cortège du leader de Pastef en attesterait.
Il n’empêche, cette tentative d’intimidation — ainsi a été considéré cet incident — a été mal appréciée par les populations au niveau national. Ce vent de sympathie provoqué par un acte pas très intelligent a semblé conforter Ousmane Sonko dans sa quête d’aura et d’électeurs. Même s’il déclare qu’il n’a demandé à personne de se joindre à lui sur le terrain politique, les images montrent qu’il draine parfois des foules et décroche par ricochet des leaders de divers camps.
Seul, sans Khalifa Sall, Barthélémy Diaz, Déthié Fall et Cie, Ousmane Sonko se comporte comme une sorte d’éclaireur pour l’opposition. Sa descente politique pourrait, dans le cadre de la coalition, être un catalyseur pour motiver les populations à faire le choix du changement. A l’arrivée, seul le résultat des urnes compte. Rien d’autre ne tient. Ousmane Sonko en est conscient. Et laboure donc inlassablement son champ électoral, sourd aux cris d’orfraie de ses adversaires du pouvoir.
SEYBANI SOUGOU, POLITOLOGUE : « Le Nemekou Tour ne doit pas être confondu avec une campagne électorale »
Seybani Sougou, politologue, considère que ce serait une erreur d’avoir une lecture axée sur les bains de foule pour juger de la réussite ou de l’échec du « Nemekou Tour ». D’après lui, cette activité, étant une stratégie politique qui vise à aller à la rencontre des populations, à tâter leur pouls et à évaluer la situation, ne doit pas être confondue avec une campagne électorale.
Il indique qu’on doit permettre à Sonko d’ajuster son programme sur certains points au contact des réalités du terrain. Et il est logique que Khalifa Sall et Déthié Fall n’aient pas accompagné Sonko dans sa tournée. Pour cause, eux aussi sont à la tête de mouvements et de partis et sont de potentiels candidats (sauf s’ils déclarent le contraire). On voit mal de potentiels candidats se mettre au service d’un autre candidat !
Ainsi, selon M. Sougou, on peut tout de même noter que lorsque les gendarmes ont utilisé des gaz lacrymogènes sur le cortège de Sonko à Joal, la conférence des leaders de Yewwi a publié un communiqué pour lui témoigner un soutien total, tout en dénonçant les agissements illégaux des forces de l’ordre. « La solidarité entre membres de la coalition Yewwi, à ce stade, n’est pas remise en cause », constate-t-il.
Seybani Sougou a évoqué les résultats des élections législatives du 31 juillet dernier qui ont eu pour conséquence, à ses yeux, une recomposition totale de la scène politique. Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, rappelle-t-il, la mouvance présidentielle ne dispose pas d’une majorité confortable pour pouvoir mener ses réformes. « Cette configuration nouvelle a créé un contexte favorable à la coalition Yewwi Askan Wi dont les résultats spectaculaires, en termes de sièges, à l’Assemblée nationale portent l’empreinte personnelle de Sonko. Puisque sa participation active dans la campagne a été déterminante. A 15 mois de la présidentielle, l’approche d’Ousmane Sonko, consistant à réorganiser et restructurer son parti pour se mettre en ordre de marche est pertinente. Car, une élection présidentielle n’est pas une élection comme les autres. Elle nécessite une stratégie politique, une machine électorale parfaitement huilée, et une organisation capable de porter et de vulgariser son projet », explique Seybani Sougou.
L’analyste politique ne pense pas que le fait qu’Ousmane Sonko ait décidé de faire un « « Nemekou Tour » sous le label de son parti Pastef soit un handicap. Etant donné qu’il a déclaré publiquement qu’il sera candidat à la présidentielle de 2024, il est cohérent qu’il occupe et anime le terrain politique. D’après Sougou, cette stratégie peut même s’avérer payante. « A ce jour, aucun autre membre de la coalition Yewwi, y compris Khalifa Sall, n’a fait état publiquement de sa volonté d’être candidat. Même si, une ou deux autres candidatures émergeaient au sein de la coalition Yewwi, ça ne devrait pas générer des tensions. D’autant qu’on a l’habitude de dire que l’élection présidentielle, c’est avant tout la rencontre entre un homme et un peuple », rappelle Seybani Sougou.
N’empêche, il reste d’avis que la logique d’élections législatives n’est pas celle d’une élection présidentielle. Ce qui importe, retient-il, c’est que les membres de la coalition Yewwi Askan Wi puissent s’accorder sur les termes de l’alternance souhaitée par une majorité de Sénégalais. Du moins selon notre interlocuteur.
AMADOU TIDIANE WONE, ANALYSTE POLITIQUE : « Le Pastef, dans sa restructuration adopte une démarche d’ouverture et d’écoute à saluer »
Amadou Tidiane Wone, en observateur attentif de la scène politique nationale, évoque la restructuration politique du parti Pastef. Il dit avoir constaté que ce jeune parti innove en se dotant de structures de conseil, parfois confiées à des personnalités non encartées. Il s’agit, d’après l’ancien ministre de la Culture du résident Wade, d’une démarche d’ouverture et d’écoute qui mérite d’être saluée. La publication des décisions prises par la direction du Pastef révèle également que plusieurs générations d’hommes et de femmes d’expérience, en provenance de divers horizons, se retrouvent autour du projet Pastef. Cette convergence d’expertises et d’expériences laisse croire à une maturité consacrée. Et, certainement, à des formes nouvelles d’expression du projet de Pastef. Pour élargir la base sociale, c’est une démarche salutaire et porteuse de sens, pense l’ancien ambassadeur du Sénégal au Canada.
Amadou Tidiane Wone refuse cependant la thèse d’un éloignement entre Ousmane Sonko et la coalition Yewwi Askan Wi. Bien au contraire ! Selon lui, il ne faut pas oublier que Yewwi est une coalition électorale qui a bien fonctionné. Mais chaque organisation membre garde la latitude d’organiser ses structures et de les animer. En fonction des enjeux à venir, les modalités d’une organisation nouvelle verront certainement jour. « Ne cherchons pas à voir le mal partout ! », prévient-il.
Amadou Tidiane Wone rappelle que le Sénégal n’est pas encore en période de campagne électorale pour la présidentielle. Dans son entendement et sa compréhension, le « Nemeku Tour » est une innovation basée sur des visites de proximité et des causeries intimistes entre le leader du Pastef et le Sénégal des profondeurs. Il s’agit pou Ousmane Sonko de tâter le pouls du Sénégal profond. Il s’agit aussi de fouetter l’ardeur militante de la base de son parti, de poser un regard sur les réalités vécues dans les coins et recoins du Sénégal.
Aussi, l’analyste croit que les forces de l’ordre gagneraient à garder leur sérénité et surtout à ne pas créer de problèmes là où, manifestement, il n’y en a pas. En revanche, la politique a ses échéances et les postures qui s’y rattachent. « Vous croyez que Barthélémy Diaz, maire élu de Dakar, a le temps de quitter la capitale pour faire du ‘Nemeku Tour’ ? Laissons le travailler ! Mise à part la période de la campagne électorale, chacun des leaders que vous avez cités a des activités professionnelles et politiques », préciset-il. Des activités qui peuvent ne pas s’inscrire dans la dynamique de la gestion interne du parti Pastef… « Rien de plus à mon humble avis ! », estime Amadou Tidiane Wone.
Ailleurs, il relève qu’à la sortie d’une campagne électorale plutôt victorieuse, Yewwi, Wallu et toute autre organisation ou personnalité politique intéressée, maintiendront la cadence au lieu de se lancer dans des batailles fratricides qui les éloigneraient du message sorti des urnes. « Unis vous êtes forts, divisés vous êtes faibles ! Telle est la voie indiquée par le Peuple », conclut l’ancien ministre de la Culture.
Alioune Tine, fondateur Afrikajom Center, regrette les intimidations des forces de l’ordre
Alioune Tine, fondateur Afrikajom Center, a livré son sentiment sur la présence des forces de l’ordre dans le « Nemekou Tour » du leader du Pastef. Selon lui, un chef de parti politique qui va sur le terrain à la rencontre des populations pour faire la promotion de son projet, ce n’est pas le problème du préfet ni celui de la gendarmerie ou de la police à part s’il y a nécessité de l’encadrer pour éviter un désordre public. Ces forces de l’ordre peuvent l’accompagner. Mais, il n’y a pas de sens de faire des pressions pour l’intimider.
Le fondateur d’Afrikajom Center a indiqué de manière claire que la liberté de circuler fait partie des prérogatives des partis politiques. Et Alioune Tine rappelle que le Président, lui-même, va dans quelque temps faire sa tournée, alors que le préfet, la police et la gendarmerie sont dans l’administration. Ces derniers, insiste-t-il, doivent se comporter de manière à ce que personne n’imagine qu’ils appartiennent à un parti. L’Etat, relève-t-il, doit faire protéger tous les citoyens.
Le droit-de-l’hommiste rajoute que dans son tweet, il a rappelé à Ousmane Sonko que « maintenant ce serait bien que toi, PROS, que tu dises que tu es prêt à rencontrer le président Macky Sall pour discuter afin d’apaiser le champ politique et avoir des relations saines de nature à civiliser et dédramatiser la compétition politique et la démocratie.» Voilà ce qu’on appelle un vœu pieux au vu du contexte actuel !
LES LEADERS POLITIQUES ET L’HOMME D’AFFAIRES KABIROU MBODJ A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE JEUDI
Les quotidiens se sont notamment préoccupés des sujets politiques et de l’affaire de viol concernant l’homme d’affaires sénégalais Kabirou Mbodj.
Dakar, 20 oct (APS) - Les quotidiens se sont notamment préoccupés des sujets politiques et de l’affaire de viol concernant l’homme d’affaires sénégalais Kabirou Mbodj.
Quand Macky Sall s’abstient de dire s’il sera candidat ou pas à l’élection présidentielle de 2024, il adopte "une posture lourde de conséquences" dans la mesure où, "quelle que soit l’issue" de son silence, "sa crédibilité et son image pourraient en pâtir", écrit WalfQuotidien.
Le journal tire cette analyse d’un entretien avec Jean-Charles Biagui, un enseignant-chercheur de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
Dans son entourage, les leaders politiques "ne se piffent pas, mais gardent le sourire (…) devant le chef de l’Etat. Même s’ils refusent d’afficher leurs [divergences] pour éviter d’affaiblir Macky Sall (…), ils commentent de petits meurtres entre eux et gardent tous un œil sur l’horizon 2024", commente Kritik’.
Les visites rendues à ses partisans par l’opposant Ousmane Sonko, depuis quelques jours et en dehors de la coalition Yewwi Askan Wi, suscitent des réactions divergentes chez les analystes politiques, selon Le Témoin Quotidien.
"Certains pensent que cette échappée solitaire pourrait fragiliser l’unité de la coalition Yewwi Askan Wi. D’autres (…) soutiennent que cela n’entrave en rien les acquis (…) de la coalition", résume-t-il.
"Tempête au palais", titre EnQuête, affirmant que "la nomination de Matar Ba (ex-ministre des Sports) au poste de ministre, chef de cabinet du président [de la République] a fait l’effet d’une bombe".
"Pape Samba Diop, un fidèle d’entre les fidèles, était pressenti pour le même poste", ajoute EnQuête.
Selon Vox Populi, Macky Sall a fustigé la "déloyauté" de certains de ses anciens collaborateurs, lors d’un séminaire gouvernemental tenu récemment au palais de la République. "On ne devient pas ministre pour le rester éternellement (…) Etre ministre, c’est un honneur d’avoir été choisi parmi de nombreux compatriotes (…) On est appelé à une mission, lorsque celle-ci est achevée, on est libéré. Au besoin, on peut être rappelé", écrit le journal en citant le chef de l’Etat.
"Il ne faut pas se faire trop d’illusions. Les urgences économiques et sociales ont beau être prégnantes, elles risquent d’être éclipsées et reléguées au second plan durant les dix-sept mois qui nous séparent de l’élection présidentielle de 2024", soutient Le Vrai Journal.
Il ajoute que "la politique politicienne restera au centre de toutes les préoccupations".
"Hier, en Conseil des ministres, le président de la République a insisté sur certains dossiers qui lui tiennent à cœur. Il en est ainsi de la [prise en charge médicale] des patients insuffisants rénaux dans les hôpitaux et les centres de dialyse", lit-on dans L’As.
La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal s’emploie à "trouver des solutions à la crise qui secoue" de nombreux secteurs d’activité, rapporte Le Quotidien en citant son secrétaire général, Mody Guiro.
Le Soleil affirme que "Mody Guiro s’est longuement entretenu avec la presse, hier, pour mettre en évidence la situation sociale tendue et proposer des solutions".
"Descente aux enfers"
"Manque d’eau courante, toilettes inappropriées, infrastructures vétustes, abris provisoires (paillotes servant de salles de classe)… La face hideuse des écoles sénégalaises", titre Sud Quotidien, notant que "de nombreux maux minent le secteur de l’éducation".
L’Observateur est préoccupé par la cherté du poulet. "Le poulet et l’œuf de poule sont (…) des denrées rares, voire [introuvables] sur les étals", s’inquiète-t-il.
L’info et d’autres journaux annoncent l’inculpation en France de l’homme d’affaires sénégalais Kabirou Mbodj.
Quatre plaintes ont été déposées auprès des services judiciaires français pour des faits de viol, affirme L’info, ajoutant que M. Mbodj "a nié fermement toute implication dans ce dossier".
"L’homme est soupçonné d’avoir commis trois viols lors d’une même soirée et un quatrième plus tôt dans l’année", lit-on dans Libération.
Le Quotidien note que "le fondateur de Wari (une plateforme numérique de transfert d’argent), dont les activités sont à l’arrêt au Sénégal, a été placé sous contrôle judiciaire, mais il continue de nier, évidemment, les faits", écrit Le Quotidien.
"Le mis en cause, qui nie tout, estime que ses présumées victimes ont inventé cette affaire pour lui soutirer de l’argent", affirme Bés Bi Le Jour.
Le même journal s’intéresse au parcours de l’homme d’affaires qui "a fait connaître au grand public l’accès au système électronique de transfert d’argent" en créant en 2008 la plateforme de transfert d’argent Wari, implantée dans plus de 50 pays africains.
"Cette procédure vient allonger la liste [des dossiers judiciaires] qui plombent la carrière du riche homme d’affaires", signale EnQuête.
"La descente aux enfers continue pour le (…) propriétaire de la société de transfert d’argent Wari", fait remarquer Le Témoin Quotidien.