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15 août 2025
TOUT SUR LE DÉROULÉ DE LA COUPE DU MONDE
Le calendrier de la Coupe du Monde 2022 qui se déroulera au Qatar est connu. Les 32 équipes qualifiées sont réparties dans huit groupes, la date d’entrée de l’équipe nationale du Sénégal dans la compétition sera le 21 novembre face au Pays-Bas.
Le calendrier de la Coupe du Monde 2022 qui se déroulera au Qatar est connu. Les 32 équipes qualifiées sont réparties dans huit groupes, la date d’entrée de l’équipe nationale du Sénégal dans la compétition sera le 21 novembre face au Pays-Bas.
QUELLES SONT LES DATES DE LA COUPE DU MONDE 2022 ?
Le match d’ouverture de la Coupe du Monde 2022 aura lieu le dimanche 20 novembre 2022 au stade Al Bayt. Le Qatar y affrontera l’Équateur dans le groupe A.
Le tournoi devait initialement commencer un jour plus tard avec le match du Sénégal contre les Pays-Bas au stade Al Thumama, mais le match du Qatar a été avancé en août pour permettre à ce pays d’ouvrir son tournoi à domicile.
La France, tenante du titre affrontera l’Australie, le Danemark et la Tunisie lors de la phase de groupes.
La finale de la Coupe du Monde 2022 aura lieu le 18 décembre 2022 au Lusail Iconic Stadium.
QUELS SONT LES GROUPES AU PROGRAMME DE LA COUPE DU MONDE 2022?
Retrouvez les groupes de la Coupe du Monde 2022, avec 32 équipes réparties en huit groupes de quatre :
Groupe A : Qatar, Équateur, Sénégal, Pays-Bas
Groupe B : Angleterre, Iran, États-Unis, Pays de Galles
Groupe C : Argentine, Arabie Saoudite, Mexique, Pologne
Groupe D : France, Australie, Danemark, Tunisie
Groupe E : Espagne, Costa Rica, Allemagne, Japon
Groupe F : Belgique, Canada, Maroc, Croatie
Groupe G : Brésil, Serbie, Suisse, Cameroun
Groupe H : Portugal, Ghana, Uruguay, Corée du Sud CALENDRIER COUPE DU MONDE 2022 : LA PHASE DE POULES
Lundi 21 novembre :
Sénégal – Pays-Bas (Groupe A, J1) : 11 heures
Angleterre – Iran (Groupe B, J1) : 14 heures
Qatar – Équateur (Groupe A, J1) : 17 heures
États-Unis – Pays de Galles (Groupe B, J1) : 20 heures
Mardi 22 novembre :
Canada – Maroc (Groupe F, J3) : 16 heures
Croatie – Belgique (Groupe F, J3) : 16 heures
Japon – Espagne (Groupe E, J3) : 20 heures
Costa Rica – Allemagne (Groupe E, J3) : 20 heures
Vendredi 2 décembre :
Ghana – Uruguay (Groupe H, J3) : 16 heures
Corée du Sud – Portugal (Groupe H, J3) : 16 heures
Cameroun – Brésil (Groupe G, J3) : 20 heures
Serbie – Suisse (Groupe G, J3) : 20 heures LE CALENDRIER DE LA PHASE FINALE DE LA COUPE DU MONDE 2022
HUITIÈMES DE FINALE
Samedi 3 décembre :
Huitième 1 : 1er Groupe A – 2e Groupe B : 16 heures
Huitième 2 : 1er Groupe C – 2e Groupe D : 20 heures
Dimanche 4 décembre :
Huitième 3 : 1er Groupe D – 2e Groupe C : 16 heures
Huitième 4 : 1er Groupe B – 2e Groupe A : 20 heures
Lundi 5 décembre :
Huitième 5 : 1er Groupe E – 2e Groupe F : 16 heures
Huitième 6 : 1er Groupe G – 2e Groupe H : 20 heures
Mardi 6 décembre :
Huitième 7 : 1er Groupe F – 2e Groupe E : 16 heures
Huitième 8 : 1er Groupe H – 2e Groupe G : 20 heures
QUARTS DE FINALE
Vendredi 9 décembre :
Demie 2 : Vainqueur Quart 3 – Vainqueur Quart 4 : 20 heures PETITE FINALE
Samedi 17 décembre :
Perdant Demie 1 – Perdant Demie 2 : 16 heures FINALE
Dimanche 18 décembre :
Vainqueur Demie 1 – Vainqueur Demie 2 : 16 heures A QUELLE HEURE SERA DONNÉ LE COUP D’ENVOI DES MATCHS DE LA COUPE DU MONDE 2022 ?
La FIFA a confirmé que le coup d’envoi des deux premiers tours de matches sera donné à 13 heures, 16 heures, 19 heures et 22 heures, heure locale (11 heures, 14 heures, 17 heures et 20 heures en France).
Les coups d’envoi du dernier tour des matchs de groupe et des matchs à élimination directe seront donnés à 18 heures et 22 heures, heure locale (16 heures et 20 heures en France).
Le coup d’envoi de la finale est prévu à 18 heures le 18 Décembre 2022, heure locale (16 heures, heure de France).
Image Icon Sport
QUELS SONT LES STADES DE LA COUPE DU MONDE 2022 ?
Les matchs de groupe de la Coupe du Monde 2022 se dérouleront dans huit stades :
le stade Al Bayt
le stade international Khalifa
le stade Al Thumama
le stade Ahmad Bin Ali
le stade Lusail
le stade Ras Abu Aboud
le stade Education City
le stade Al Janoub. QUEL EST LE BALLON DE LA COUPE DU MONDE 2022 ?
Adidas a dévoilé le 30 mars le ballon officiel de la Coupe du monde 2022, baptisé “Al Rihla”.
Al Rihla, qui signifie “le voyage” en arabe, a un design qui s’inspire de l’architecture unique du Qatar, de ses bateaux “emblématiques” et de son drapeau national.
L’Al Rihla est censé se déplacer plus vite que tous les ballons des Coupes du monde précédentes et offrirait “le plus haut niveau de précision et de fiabilité sur le terrain de jeu”.
Les 20 panneaux du ballon ont pour but d’améliorer l’aérodynamisme, ce qui permet aux joueurs d’améliorer la précision et la trajectoire de leurs tirs. Le produit est entièrement fabriqué à partir d’encres et de colles à base d’eau – une première pour un modèle de la Coupe du monde.
Franziska Loeffelmann, qui occupe le poste de directrice de la conception au sein du département des graphiques et des vêtements de football chez Adidas, a présenté un résumé des principales caractéristiques.
Elle a notamment déclaré : “Le jeu devient de plus en plus rapide, et à mesure qu’il s’accélère, la précision et la stabilité du vol deviennent d’une importance capitale. Le nouveau design permet au ballon de maintenir sa vitesse nettement plus élevée lorsqu’il se déplace dans l’air.”
CALENDRIER COUPE DU MONDE 2022 : QUI SONT LES FAVORIS ?
Le Brésil, qui a repris la première place du classement de la FIFA, est le favori de betclic pour remporter la Coupe du monde au Qatar.
La Selecao a remporté la compétition à cinq reprises, mais son dernier succès remonte à 20 ans, au Japon et en Corée du Sud.
La France, championne en titre, avec des joueurs comme Kylian Mbappé et Paul Pogba à sa disposition, est également très appréciée et pousse le Brésil à se rapprocher de la tête d’un marché des paris très encombré.
L’Angleterre, qui a atteint les demi-finales de la Coupe du monde 2018 et la finale de l’Euro 2020, a constitué une équipe jeune et passionnante qui pense pouvoir mettre un terme à 56 ans de souffrance en 2022.
L’Espagne et l’Allemagne complètent le top cinq des principaux prétendants à la gloire mondiale, tandis que l’Argentine – qui cherche à offrir à Lionel Messi sa première couronne – se situe juste en dehors de ce peloton.
La “génération dorée” de la Belgique n’a pas réussi à obtenir des résultats tangibles lorsqu’elle était au sommet de sa forme. Elle a donc du pain sur la planche pour gagner la faveur des parieurs, tandis que le Portugal pense que tout est possible avec Cristiano Ronaldo dans ses rangs.
Les Pays-Bas sont un autre outsider qui pourrait faire un bon parcours s’il y a un début d’élan.
REVALORISATION SALARIALE DE ALIOU CISSE, DÉMENTI FORMEL DU MINISTRE
A la suite d’une publication d’un quotidien de la place, ce 20 octobre, faisant état d’une revalorisation du salaire du coach de l’équipe nationale de football, Aliou Cissé qui passerait de 15 à 25 millions FCA, le ministère des Sports dément formellement
A la suite d’une publication d’un quotidien de la place, ce 20 octobre, faisant état d’une revalorisation du salaire du coach de l’équipe nationale de football, Aliou Cissé qui passerait de « 15 à 25 millions FCA », le ministère des Sports dément formellement et signale que cette information est erronée et n’engage que son auteur.
Le ministère des Sports précise à travers un communiqué parvenu à notre rédaction que l’opinion nationale sera informée relativement à la prise en charge salariale du sélectionneur national.
« Les Sénégalais seront informés le moment venu, en toute transparence, et en conformité avec les orientations du Président de la République et du Gouvernement étant entendu que le coach Aliou Cissé est un employé de l’État mis au service de la Fédération sénégalaise de football », souligne la note.
Toutefois, le ministre des Sports, Yankhoba Diatara et ses équipes continueront de veiller, conformément aux instructions du Chef de l’Etat, Son Excellence Macky Sall, et sous la supervision du Premier ministre Amadou Bâ, au respect des engagements du Gouvernement pour que le sélectionneur national, le staff technique et les Lions soient dans les meilleures conditions de performance pour une excellente participation du Sénégal à la phase finale de Coupe du Monde Qatar 2022, ajoute la même source.
LA 14E LEGISLATURE, AU DEFI DE CONTROLE DU BUDGET !
Le projet de loi de règlement pour l’année 2021 n’a pas été distribué aux députés le vendredi 14 octobre dernier, à l’ouverture de la Session ordinaire unique de l’année 2022- 2023.
Le projet de loi de règlement pour l’année 2021 n’a pas été distribué aux députés le vendredi 14 octobre dernier, à l’ouverture de la Session ordinaire unique de l’année 2022- 2023. Selon les dispositions de l’article 62 de la Loi N°2011-15, loi organique relative aux lois de finances, ce texte est déposé sur le bureau du Parlement et distribué au plus tard le jour de l’ouverture de la session ordinaire de l’année suivant celle de l’exécution du budget auquel il se rapporte. Ce qui n’aurait pas été le cas et constituerait une entorse à un travail parlementaire de rupture.
A peine installés dans leurs fonctions de représentants de la nation, le 12 septembre dernier lors de la première session extraordinaire de l’Assemblée nationale, les députés de la 14e législature font déjà face à leur première équation dans le cadre de leur mission de contrôle parlementaire.
En effet, lors de l’ouverture de la Session ordinaire unique de l’année 2022-2023 de l’Assemblée nationale, tous les 165 députés, en plus des copies du projet de loi de finance initiale 2023 en vue du marathon budgétaire dont le démarrage est prévu dans dix jours, devaient également recevoir le projet de loi de règlement pour l’année 2021. Cependant, aucun d’entre eux n’a reçu une copie de ce texte qui devait leur permettre d’exercer le contrôle parlementaire a posteriori de l’exécution du budget.
Et ce, contrairement aux dispositions de l’article 62 de la Loi N°2011-15, qui sont claires et précisent que : « Le projet de loi de règlement est déposé sur le bureau du Parlement et distribué au plus tard le jour de l’ouverture de la session ordinaire de l’année suivant celle de l’exécution du budget auquel il se rapporte. Il est accompagné des documents prévus aux articles 49 et 50 de la présente Loi organique. Le rapport sur l’exécution des lois de finances, la déclaration générale de conformité et, le cas échéant, l’avis de la Cour des comptes sur la qualité des procédures comptables et des comptes ainsi que sur les rapports annuels de performances prévus à l’article 50 de la présente Loi organique sont remis au Parlement sitôt leur adoption définitive par la Cour des comptes ».
Jusque dans la journée d’hier, pas de trace de ce document qui constate le montant définitif des encaissements de recettes et des ordonnancements de dépenses inscrit dans le budget de l’année 2021 que le gouvernement devait mettre à la disposition de l’Assemblée nationale pour permettre aux députés d’effectuer leur travail de contrôle parlementaire.
Par conséquence, l’Assemblée nationale risque de commencer l’examen de la loi de finance de cette année sans avoir cette loi de règlement de l’année 2021 pour savoir est-ce que les prévisions budgétaires étaient réalisées ou pas. En effet, interpellées sur la disponibilité de ce texte, beaucoup de députés nous ont dit qu’ils n’ont pas encore de document relatif au projet de règlement de 2021.
D’ailleurs hier, jeudi 20 octobre, lors de la réunion de la conférence des présidents consacrée à la programmation du prochain passage des ministres devant les députés pour défendre leur budget, cette question a été soulevée par certains députés de l’opposition. Mais, le représentant du gouvernement a imputé cet impair à la Cour des comptes qui, selon lui, n’a pas déposé les documents qui certifient la conformité du projet de loi de règlement que le gouvernement lui a transmis. De son côté, le groupe de Yewwi Askan Wi a annoncé qu’il adressera un courrier à cet effet à la Cour des comptes pour situer les responsabilités.
ALIOUNE SOUARÉ, SPÉCIALISTE DU DROIT PARLEMENTAIRE : «Contrôle parlementaire : premier exercice raté !»
« II était beaucoup attendu le jour de l’ouverture de la session ordinaire que les députes reçoivent le projet de la loi de règlement pour la gestion 2021, différent du nouveau projet de loi des finances pour l’année 2023. C’est à ce moment seulement où le projet de la loi de règlement est déposé à l’Assemblée nationale puis distribué aux députés (je dis bien déposer et distribuer mais pas examiner). Également, faute de ne pas leur distribuer cela, au moins les députés devaient le réclamer pour marquer un premier acte de rupture. L’art. 62 de LOLF (loi organique de la loi des finances n°2020-07 du 26 février 2020) dit ceci : « le projet de la loi de règlement est déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale et distribué au plus tard le jour de l’ouverture de la session ordinaire de l’année suivant celle de l’exécution du budget auquel il se rapporte ».
ABDOU KARIM FOFANA, MINISTRE DU COMMERCE, PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT : «Le ministre des Finances a déposé le texte depuis le 29 juin dernier à l’Assemblée nationale en 200 exemplaires et à la Cour de comptes»
Interpellé sur cette question, le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes entreprises, PorteParole du Gouvernement, Abdou Karim Fofana dégage la responsabilité du gouvernement. Selon lui, « le ministre des Finances a déposé le texte depuis le 29 juin dernier à l’Assemblée nationale en 200 exemplaires et à la Cour des comptes». Poursuivant son propos, le ministre porte-parole du Gouvernement en a même profité pour préciser que le Sénégal est l’un des rares pays de la sous-région et même dans le monde à être aussi à jour sur la loi de règlement. « Je peux vous assurer que la loi de règlement afférent au budget de l’année 2021 a été déposé depuis le 29 juin aussi bien à l’Assemblée nationale qu’au niveau de la Cour des comptes. Nous avons même des décharges attestant le dépôt ». Et le ministre Abdou Karim Fofana d’ajouter. « Je pense qu’un député de l’opposition a même ouvert le débat en disant qu’ils ont reçu plus de 60 kilos de documents. Et même l’honorable député Cheikh Abdou Bara Dolly Mbacké a également fait une sortie dans ce sens ».
DOUDOU WADE, ANCIEN PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE LIBERAL : « Le principe est qu’à chaque fois qu’on dépose une loi de finances initiale d’une année donnée, on doit l’accompagner de la loi de règlement n°1»
«La loi de règlement est déposée en même temps que la loi de finances initiale. Autrement dit, à chaque fois qu’on dépose une loi de finance initiale, on dépose en même temps la loi de règlement de l’année impaire. Donc, en déposant la loi de finance initiale 2023, on doit déposer la dernière loi de règlement de l’année impaire autrement dit, celle de 2021. Le principe est qu’à chaque fois qu’on dépose une loi de finance initiale d’une année donnée, on doit l’accompagner de la loi de règlement « n moins un ». Quand on va déposer la loi de finance initiale 2024, c’est en ce moment qu’on déposera en même temps la loi de règlement 2022 puisque les dépenses inscrites à la loi de finance 2022 vont jusqu’au 31 décembre 2022. Cela permettra aux députés, au moment d’étudier la loi de finance de 2023, d’avoir la loi de règlement de l’année écoulée pour savoir si les prévisions budgétaires étaient réalisées et si les dépenses affectées ont été effectuées. Le gouvernement est tenu de déposer cette loi de règlement dans les délais parce que la loi dit clairement que la loi de finance initiale est déposée dans la première quinzaine du mois d’octobre et l’Assemblée nationale a 60 jours pour l’adopter. L’Assemblée nationale peut bel et bien exiger du gouvernement le dépôt de ce texte puisqu’elle dispose de tous les pouvoirs. Ce qui manque, c’est le courage de jouir de ses pouvoirs. Elle pouvait, à la première séance avec le ministre des Finances lui dire : Monsieur le ministre, nous sommes dans l’obligation de vous demander de nous déposer la loi de règlement afin que nous puissions effectuer notre travail de contrôle du budget. Si vous ne le faites pas, nous ne pourrons pas effectuer notre travail et par conséquent, nous allons suspendre les débats de la commission. Et si nous sommes arrivés à cette situation, c’est que les députés ne s’intéressent pas aux lois de règlements. Dans la pratique parlementaire, les députés étaient là pour demander des écoles, des dispensaires, des augmentations de salaires… Quand tu demandes de l’argent, ce n’est pas la même chose quand tu demandes qu’on te rende compte sur la gestion de cet argent. Maintenant qu’on est dans le cadre du budget programme où c’est le gouvernement qui vient avec ses programmes, nous devons aller vers le contrôle des résultats. D’où l’importance de la loi de règlement. Quand nous sommes arrivés au pouvoir en 2000, la loi de règlement de 1986 n’avait pas été réglée. Et c’est en 2002 que nous l’avons adopté. Mais, ce retard a été finalement comblé par les différentes législatures sous notre régime et le régime actuel du Président Macky Sall. Aujourd’hui, le retard porte seulement sur la loi de règlement de 2021».
«LE SENEGAL GAGNE ENTRE 50 ET 64% DU BENEFICE GENERE», SELON PETROSEN
En ce qui concerne les contrats pétroliers, Petrosen invite les non convaincus à faire la différence entre «les parts de Petrosen et celles de l’Etat dans le contexte d’un contrat de recherche et de partage de production»
Un communiqué de Petrosen Holding.SA reçu hier, jeudi 20 octobre informe que l’Etat du Sénégal va se retrouver « avec des parts comprises entre 50 et 64% du profit généré par le pétrole et le gaz sénégalais, compte non tenu des obligations fiscales de la compagnie étrangère ». Cette sortie fait suite au débat-polémique soulevé par le député Thierno Alassane Sall et le leader du Pastef, Ousmane Sonko.
En réponse à ce qu’elle (Petrosen, société nationale détenue à 100% par l’Etat) qualifie de «débat insidieusement entretenu par des individus qui ignorent tout de l’industrie pétrolière peut semer le doute et la confusion dans l’esprit de certains de nos compatriotes», Petrosen fait savoir qu’elle s’est inscrite de manière volontaire, en toute transparence et responsabilité, dans une gestion rigoureuse, inclusive et durable de ses ressources pétrolières et gazières.
En ce qui concerne les contrats pétroliers, Petrosen invite les non convaincus à faire la différence entre «les parts de Petrosen et celles de l’Etat dans le contexte d’un contrat de recherche et de partage de production». En effet, dans ce type de contrat, précise le document «la compagnie étrangère est obligée de s’associer à Petrosen qui dispose dans tous les contrats de 10% de parts portées en phase d’exploration (elle ne participe à aucun investissement pendant cette phase). Mais en cas de découvertes économiquement rentables, Petrosen peut porter sa part jusqu’à 20% en phase d’exploitation et contribue à l’investissement. Et c’est le cas actuellement pour GTA et SANGOMAR», explique le communiqué.
Quant à la part de l’État, détaille le document «elle est fonction de la production journalière». En effet, selon les dispositions de l’article 22 du Contrat de Partage de Production, «les parts de l’État varient en fonction de la production journalière en nombre de barils ou équivalent gaz entre trente-cinq pour cent (35%) et cinquante-huit pour cent (58%) du profit obtenu après soustraction de la part d’hydrocarbures destinée au remboursement des coûts pétroliers».
Enfin, Petrosen Holding SA dit être disposé à éclairer la lanterne de tous les compatriotes qui veulent en savoir davantage dans le cadre d’un débat contradictoire, non sans rappeler qu’après les premières découvertes, notre pays a entrepris un renforcement de son dispositif législatif et réglementaire pour un meilleur encadrement de la gestion de ses ressources. C’est ainsi qu’il a été procédé depuis «décembre 2016 à la création du COS PETROGAZ, élargie à la société civile et à l’opposition, à la réforme du Code pétrolier, au vote de plusieurs lois notamment celles portant sur le contenu local et la répartition des revenus pétroliers, sans oublier plusieurs concertations tenues pour poser le débat au niveau citoyen».
Par Vieux SAVANE
PAULIN HOUNTONDJI, LEÇONS DE PHILOSOPHIE AFRICAINE
L’Africain serait-il un tout autre dont la spécificité serait logée dans une détermination qui lui refuserait toute distanciation critique, enfermé qu’il serait dans l’immuabilité de son éternité ? Ce sont quelques questionnements agités dans ce livre
L’Africain serait-il un « tout autre», une «figure de l’altérité radicale» dont la spécificité serait logée dans une détermination qui lui refuserait toute historicité, toute distanciation critique, enfermé qu’il serait dans l’immuabilité de son éternité ? Ce sont là quelques questionnements importants agités dans le livre de Bado Ndoye : « Paulin Hountondji. Leçons de Philosophie africaine. » Aussi, interroge-t-il le statut de la philosophie en Afrique .
Question de savoir si cette dernière se livre sous la forme de mythes, de légendes, voire de manières de faire et d’être, ou plutôt sous forme de réflexion autonome portée par un sujet ? Processus d’individuation ou processus collectif ? Aussi, l’auteur convoque-t-il Lévy Bruhl (La pensée primitive) et surtout le Révérend Père Placide Tempels dont la publication du livre, « la philosophie bantoue », en 1947, marque un tournant décisif dans l’histoire de la pensée en Afrique.
Pour la première fois, l’existence d’une philosophie africaine est attestée, ce qui vaut à l’ouvrage d’être salué par nombre d’intellectuels africains dont Alioune Diop de la maison « Présence africaine », qui en assuré l’ édition, Léopold Sédar Senghor, Cheikh Anta Diop. Tous y ont vu la réfutation magistrale des thèses racistes « qui, de Hume, Kant et Hegel jusqu’à Lévy-Bruhl, ont jeté les bases philosophiques de l’ethnologie coloniale ». Ce livre sera donc célébré comme une « réhabilitation de la dignité de l ‘homme noir ». Un bémol toutefois avec Aimé Césaire qui y décèle plutôt « une philosophie vaseuse et méphitique à souhait » à cause de l’usage qui pourrait en être fait. On assistera ainsi dans les années 70 à une critique philosophique systématique des thèses de Tempels sous la houlette de Paulin Hountondji, Marcien Towa et Fabien Eboussi Boula.
Pour Hountondji, peut en effet s’appeler « philosophie africaine un ensemble de textes : l’ensemble précisément des textes écrits par des Africains et qualifiés par leurs auteurs « eux-mêmes » de « philosophies ». Une manière d’invalider la perspective qui établit une équivalence entre « philosophie et vision du monde , manière de voir et de faire d’une communauté humaine ». En d’autres termes, une philosophie déjà faite et qui se déploie de manière impersonnelle suivant un dynamisme qui lui est propre. Bien éloignée d’une « pensée préconstituée », la philosophie selon Hountondji suppose au contraire « l’intention philosophique de son auteur », de ses auteurs.
Aussi, s’il existe incontestablement une littérature ethnophilosophique l’est-elle pour les personnes qui ont recueilli une manière de voir avec des poncifs tel que le refus de l’historicité. En tout état de cause, la posture de distanciation de Hountondji vis-à- vis d’une telle vision qualifiée par lui d’ethnophilosophie, le fait percevoir par ses détracteurs comme quelqu’un qui a de la « philosophie une conception eurocentrée », pour ne pas dire « éliste et scientiste ».
Tout ceci prenant place dans un débat intra-européen où l’Afrique n’est présent qu’à titre d’objet puisqu’elle serait constituée par des « sociétés froides » enfermées dans une circularité qui en obstrue toute perspective d’avenir. Au contraire des « sociétés chaudes », européennes, rythmées par le conflit , la quête et la conquête qui ouvrent les champs du possible. Une perspective qui à n’en pas douter réconforte la thèse de la supériorité de l’Europe et sa prétention au monopole de la raison logique et de la technologie . Hountondji interpelle alors sur le fait de savoir s’il est question de prendre à son compte des représentations élaborées par d’autres ?
Effectuant un rapprochement avec Husserl, l’auteur relève que pour tous deux, la philosophie est « structurellement histoire », « tension continue vers un idéal de vérité qui borne son horizon et lui prescrit son devenir ». Ne pouvant se réduire à une pensée globale, fossilisée et ossifiée qu’on exhume, la philosophie suppose « un sujet anonciateur » et par conséquent, « il ne saurait y avoir de « sujet collectif » susceptible de produire « spontanément une pensée implicite dont on ne prendrait conscience qu’après coup ».
C’est à la déconstruction de toutes ces thèses que s’attelle Bado Ndoye. Aussi le regard qu’il jette sur l’ homme se donne-t-il comme une invite à aborder l’humain comme un ensemble de caractéristiques globales articulées autour de sensibilités matérielles et spécifiques spécifiques. L’universel dont il est question ici appelle à un monde commun « ouvert sur la pluralité des perspectives ».
Pour Hontondji en effet , il est plutôt question d’ « inventer une autre forme de mondialisation qui ne se réduise pas à un Centre unique dictant ses volontés à de multiples périphéries, mais qui soit l’oeuvre commune d’une pluralité de centres négociant les uns avec les autres sur un même pied d’égalité, pour la construction d’un monde de partage, d’un monde plus juste et plus humain ».
Critiquer l’etnophilosophie n’est donc pas mettre au rebut « l’exigence de reconstruction des savoirs dits traditionnels comme procédant d’une seule et même intention ». Il ne s’agit aucunement de s’aligner derrière une universalité rythmée par l’occident mais « d’un universel à réinventer sur les ruines des philosophies eurocentrées qui ne voyaient l’Autre que sur les ruines du Barbare ».
Spécialiste de phénoménologie, d’épistémologie et d’histoire des sciences qu’il enseigne à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Bado Ndoye revisite à travers cet ouvrage remarquable toute la richesse et la profondeur de la pensée de Hountondji en ce sens qu’elle a anticipé nombre de débats d’aujourd’hui.
KEEMTAAN GI - DEREGLEMENT SOCIAL
Notre propos ne concerne pas ces ministres chassés par la porte et qui reviennent en masse par les fenêtres. La grande opération de « réinsertion sociale » pour chômeurs milliardaires va se poursuivre. Ce n’est pas non plus, le recyclage de personnes épinglées par l'Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption, dont la présidente est en fin de mission, qui justifie notre sang d’encre. Encore moins un scandale de plus dans ce charmant pays où l’on a vu des personnes citées dans de douteuses affaires promues ministres. Normal car, dans leur bled, elles disposent d’un fonds de commerce sous la forme d’un bétail électoral qui leur garantit un maintien à vie — ou en tout cas jusqu’en 2024 — aux affaires. La gestion sobre et vertueuse, c’est pour les gogos et seules les personnes crédules y ont cru. Et puis, avezvous vu une seule personne accusée de prévarication de nos deniers publics en prison depuis 2012 ? Sauf les opposants soupçonnés de compromettre une réélection en 2019, bien sûr. Le cachot, c’est pour les autres. Tant pis pour ceux qui ont cru à cet attrape-nigauds de gestion sobre et vertueuse ! Ou de Patrie avant le Parti. Nous voulons parler ici de dérèglement social à propos de nos mœurs si dissolues. Les pages de nos périodiques sont chaque jour noires de faits les uns plus scabreux et ignobles que les autres. C’est l’enfance qui est en danger et malmenée avec tous ces pédophiles en circulation dont l’un, reconnu comme tel, a été libéré il y a quelques jours. En l’espace de trois jours, deux garçons ont été sauvagement violés et l’un sévèrement corrigé pour avoir résisté à son bourreau avant de subir la force du maniaque dans une pirogue. Si ce ne sont pas des garçons, ce sont d’innocentes fillettes qui voient leur vie écorchée voire écourtée comme à Kaolack. Des fillettes violées et souvent tuées. Des faits devenus à ce point récurrents et banals qu’on a l’impression qu’ils n’émeuvent plus personne. On entend rarement l’indignation du ministre chargé de l’Enfance dont les collaborateurs sont plus préoccupés à courir derrière les associations féminines pour des raisons électoralistes qu’à se préoccuper du sort de l’enfance si malmené dans un pays dont les dirigeants sont si prompts à capter les fonds destinés à améliorer le sort de ces pauvres innocents. KACCOOR BI - LE TEMOIN
MODY GUIRO TAPE SUR LE MACKY
Quand la première centrale syndicale tire sur le Macky, les dégâts sont immenses. La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), qui a toujours prôné la participation responsable n’est pas contente du régime du président Macky Sall. Alors préoccupée par la situation sociale des populations, la CNTS, par la voix de son secrétaire général Mody Guiro, a organisé une conférence de presse pour tirer la sonnette d’alarme face aux menaces sociales qui guettent les travailleurs. La CNTS qui dit être solidaire à tous les travailleurs dans les différents secteurs, n’exclut pas de mettre en place « un large front afin de pousser le gouvernement à une prise en charge urgente et rapide des préoccupations des populations et des travailleurs. » Lors de sa conférence de presse, le secrétaire général de la Cnts a listé les difficultés auxquelles font face les travailleurs. « De la santé à l’éducation en passant par l’agriculture, l’élevage, le transport, les industries hôtelières, la pêche, les industries alimentaires, l’économie informelle aucun secteur n’est aujourd’hui épargné par la crise » a dit Mody Guiro. Le problème c’est qu’il y a longtemps que la CNTS a laissé ces pauvres travailleurs à leur triste sort !
PORT DE DAKAR MOUNTAGA SY IMPRESSIONNE ET REVIENT À L’ANCIENNE DIRECTION
L’adage ouoloff dit que « tchin sou nare nekh sou bakhe xeeñ ». En tout cas, ce ne sont pas les portuaires qui nous démentiront puisqu’ils sont soumis à un train d’enfer par leur nouveau directeur général Mountaga Sy. Ce dernier, nommé le 29 septembre, n’a pas encore bouclé un mois dans la fonction mais donne déjà l’impression d’avoir toute sa vie été un portuaire. Il maitrise déjà le discours portuaire qui est si particulier mais surtout il sait comment résoudre la question majeure qui est la décongestion du Port. En effet, samedi dernier, il a lancé une grande opération de désencombrement qui a duré de minuit jusqu’à …6 heures du matin. Si, à la fin, certaines de ses collaborateurs trainaient les pieds, Mountaga Sy affichait une forme physique impressionnante. Rien que la nuit du samedi 15 octobre, il s’est attaqué au Mole 4, tout ce qui trainait sur les lieux a été enlevé et expédié à Diamnadio. L’APROSI a accepté de mettre 09 hectares à la disposition du Port sur la plateforme de Diamniadio, une plateforme sécurisée et sous douane. Du coup, près de 5 ha de terre-pleins ont été libérés permettant de garantir la fluidité du trafic à l’intérieur du port. Ainsi durant toute la nuit du samedi 15 octobre, une cohorte de plus d’une dizaine de camions-plateau s’est ébranlée vers le site de Diamniadio avec à bord une importante quantité de marchandises enlevées sur le site du môle 4 de la zone nord du port de Dakar. Cette opération de libération d’espaces et de désencombrement s’est poursuive sur toutes les zones (nord comme sud du port de Dakar) durant toute cette semaine. Et tenez-vous bien, le Dg Mountaga Sy s’arrangeait avec son emploi du temps surbooké pour se rendre dans les zones de désencombrement afin de vérifier l’effectivité de la continuité des travaux. En termes de travaux, l’ancienne et célèbre direction générale logée au Terminus Leclerc fait peau neuve depuis quelques jours. Mountaga Sy a préféré revenir s’installer dans ces lieux contrairement à son prédécesseur qui avait érigé son quartier général à l’immeuble St-Michel à côté du célèbre collège éponyme.
PASSATION DE SERVICE AU COSEC PLUIE D’ÉLOGES SUR MAMADOU NDIONE
Sans folklore, ni tintamarre, la passation de service entre Mamadou Ndione et Abdoulaye Diop à la tête du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) s’est déroulée ce jeudi 20 octobre dans la sobriété. Il faut dire que les deux hommes s’étaient déjà pliés, il y a 1834 jours, au même exercice. En effet, le 04 octobre 2017, Abdoulaye Diop passait déjà le témoin à la tête du COSEC à Mamadou Ndione, après 7 ans de bons et loyaux services. Depuis, le Cosec a pris de l’essor entre les mains de cet économiste, logisticien et spécialiste des questions portuaires qui a travaillé 22 ans durant comme cadre supérieur dans une multinationale privée évoluant dans les secteurs maritime, portuaire et de la logistique. De la retraite complémentaire pour les agents et cadres à la cité des chargeurs en passant par la couverture médicale avec une prise en charge de 80 %, la formalisation des artisans, la mise en place de 28 chambres consulaires subventionnées annuellement et l’acquisition de navires de trafic de fret entre autres acquis, Mamadou Ndione et son équipe ont assurément fait passer un cap au COSEC devenu, par la force des choses «l’aiguillon, la boussole de notre économie dans l’objectif d’une émergence économique à portée de main». Et les lignes ont bougé, selon Mamadou Ndione, dans les six axes que sont la gouvernance, la promotion et l’assistance aux chargeurs, la promotion du transport maritime, les investissements, la gestion des ressources humaines, la communication et les relations publiques. Travailleur infatigable, sincère, au service de son pays et du président de la République qui inspire ses actions à travers son PSE, Mamadou Ndione a reçu une pluie d’éloges du personnel, de ses collaborateurs à la direction générale et de son conseil d’administration. De 78 travailleurs à son arrivée en 2017, Mamadou Ndione quitte le COSEC avec un personnel plus étoffé de 90 personnes. Son remplaçant, Abdoulaye Diop, qui ne sera point en terrain inconnu, aura la lourde charge de maintenir et de consolider les acquis tout en s’inscrivant dans une dynamique innovante.
ALD CORA FALL, UN AN DÉJÀ SOUS TERRE
Rufisque s’est souvenu hier de la disparition de son ancien sénateur-maire Cora Fall. Le défunt a passé une année sous terre ce 20 octobre. La vieille ville le pleure toujours. Son absence accentue le vide d’un leadership fort que Rufisque peine à trouver depuis son décès et celui de son ancien rival Me Mbaye Jacques Diop. Il était devenu le patriarche qui réussissait à réunir toutes les sensibilités concurrentes de la majorité présidentielle pour des réconciliations à la veille des grandes échéances politiques. Ce qui fait qu’il était écouté par le président Macky Sall qui le considérait comme un père. Cora Fall a marqué sa ville, mais aussi son pays par son engagement politique, mais surtout sa générosité légendaire dont tous les Rufisquois se souviennent. En attestent les nombreux homonymes qu’il compte dans la ville et à travers le Sénégal. Le 20 octobre 2021, un malaise subit avait eu raison de lui. Cora Fall est mort à 83 ans. C’est comme si la foudre s’était abattue sur Rufisque. Reconnaissante, cette vieille cité s’était mobilisée comme un seul homme pour accompagner le président Cora Fall au cimetière de Diokoul où il repose pour l’éternité.
LA FILLE DU DG DE L’ARTP ENTERRÉE CE SAMEDI
Le corps de Néné Fatimata Ly, fille du directeur général de l’ARTP, Abdoul Ly, rappelée à Dieu le 16 octobre dernier à Nantes, en France, est attendu ce vendredi à Dakar. La levée du corps est prévue ce samedi 22 octobre, à 10h00, à la mosquée de Dieuppeul suivie de l’enterrement au cimetière musulman de Yoff. Les condoléances seront reçues, le même jour, à la villa 1512 de la Sicap Liberté 2 à côté du stade Demba Diop…
Par Alioune TINE
PLAIDOYER POUR UNE TRANSITION CIVILE
Une transition civile est une transition politique qui fait suite à un basculement politique consécutif à une élection démocratique où intervient un changement ou une redistribution des rapports de force politique
Une transition civile est une transition politique qui fait suite à un basculement politique consécutif à une élection démocratique où intervient un changement ou une redistribution des rapports de force politique susceptible d’avoir une incidence sur la gouvernance politique, quand ça peut donner lieu à une cohabitation ou à une alternance démocratique.
La transition civile peut également découler d’un basculement géopolitique, comme lors de la chute du mur de Berlin en 1989 qui avait donné l’illusion de l’existence d’un monde unipolaire ou la démocratie libérale et les droits humains étaient les moteurs de l’histoire et des relations internationales. Un véritable changement paradigmatique qui avait également permis l’émergence des conférences nationales souveraines, l’émergence du multipartisme et des premières alternances démocratiques dans les pays africains.
Les évènements du 11 septembre 2001 avaient également créé un nouveau basculement géopolitique qui a déplacé l’agenda international faisant de la question sécuritaire et de la lutte contre le terrorisme le nouveau moteur des relations internationales.
La transition civile peut également faire suite à un coup d’Etat militaire « réparateur » des dysfonctionnements démocratiques en mettant en place une coalition gouvernementale dirigée par des civils, à la différence des juntes militaires où ce sont les militaires eux-mêmes qui gouvernent le pays.
Aujourd’hui, force est de reconnaitre l’épuisement des marqueurs et des normes politiques, géopolitiques, économiques, sociaux et technologiques (GAFA, AI) qui ont caractérisé les transitions démocratiques en Afrique depuis les années 1990/2000.
Il est temps de notre point de vue avec les symptômes et les marques de dysfonctionnements et de dégradation de la situation politique, économique, sociale et surtout sécuritaire, de réfléchir et de dessiner ensemble un nouvel horizon d’invention et de réinvention de la démocratie, de l’Etat de droit et de l’Etat social pour garantir la durée et la stabilité de notre vivre ensemble.
Il ne serait pas inutile de réexaminer le cas du Sénégal considéré partout comme l’un des laboratoires démocratiques du continent. Au Sénégal, on vit l’illusion d’une absence de discontinuité démocratique de l’indépendance à nos jours. Ce pays est réputé n’avoir jamais connu de coup d’Etat militaire, ni de transition civile, comme agir politique, pensé et théorisé. Ce qui constitue à la fois un miracle autoproclamé mais en même temps un problème parce que tout le monde constate que la démocratie sénégalaise comme la démocratie dans le monde, piétine, tourne en rond et éprouve toutes les peines du monde à progresser et donne l’impression de s’enliser et de plonger dans l’impasse.
La récurrence des violences politiques avec des morts à chaque veille d’élections, les signes inquiétants de radicalisme politique, de polarisation extrême, de colères, de ressentiments profonds que nous avons vécu en mars 2021 (en pleine Covid), les violences et les morts aux législatives 2022, les violences lors de l’installation de la quatorzième législature montre à satiété les symptômes palpables des dysfonctionnements palpables de la douloureuse agonie d’un système démocratique.
Il est bon à partir de ce moment de prévenir les risques d’effondrement que d’autres pays dans la même situation n’ont pas pu faire. Car, la fièvre des tentations populistes semble s’emparer de toute la sous-région de l’Afrique de l’ouest du fait des frustrations, des fractures et inégalités sociales, des exclusions de toutes natures qui viennent tragiquement nous rappeler les inachèvements de la démocratie qui ne peut être confinée aux seules élections et au multipartisme
Il faut ajouter une donnée nouvelle de taille dans le contexte mondial à laquelle nos sociétés n’étaient pas suffisamment préparées : les réseaux sociaux qui élargissent à l’infini l’espace public avec des outils de communication tout à fait nouveau, avec des circuits courts et qui investissent plus dans l’émotion.
Avec les vidéos et les audios des réseaux sociaux, on n’a pas le temps d’approfondir la réflexion ou simplement de raisonner, on transmet un ressenti, on est dans l’éphémère et le passage à l’acte.
Le résultat qu’on peut constater en Afrique de l’ouest aujourd’hui c’est l’influence qu’exerce de plus en plus les gens d’en bas qui pratiquement inversement proportionnel avec celles des intellectuels qui abhorrent souvent les réseaux sociaux, un terreau fertile à l’expression des ressentiments, du populisme politique, du complotisme et des fake news. Cette situation est entrain de bouleverser entièrement la situation géopolitique de la sous-région que les autorités nationales comme sous-régionales ont du mal à contrôler. Surtout quand le jeu d’influence géopolitique est l’affaire de grandes puissances qui s’appuient sur des acteurs locaux. D’où tout l’intérêt que nous avons au Sénégal de jeter un regard lucide, sans complaisance sur les failles et les faiblesses de notre système ensemble et de trouver ensemble les réponses les meilleures et les plus consensuelles.
Quand il nous arrive, nous citoyens sénégalais par un exercice de démocratie directe, de réfléchir collectivement sur un agir politique susceptible de renforcer la démocratie, l’Etat de droit, les droits humains, ou pour dire autrement comment renforcer notre contrat social, notre pacte républicain, démocratique et social, ce sont souvent les élites au pouvoir qui n’y adhèrent pas : c’est le cas des Assises nationales. Parfois, les tentatives de dialogue national sont également boycottées par l’opposition du fait d’une défiance politique profondément ancrée dans notre culture politique.
Ce qui caractérise le modèle démocratique sénégalais c’est le fait que les élites politiques qui arrivent au pouvoir en remplacement d’un chef d’Etat démissionnaire (cas du Président A. Diouf) ou au travers d’une alternance démocratique (cas du Président Wade et Macky Sall) ne saisissent jamais ces opportunités pour susciter une réflexion collective permettant d’évaluer les failles du régime et des institutions démocratiques pour trouver les réponses qui permettent de renforcer les institutions démocratiques, un Etat de droit non partisan et de faire émerger un Etat social.
Je vais tenter rapidement d’évoquer les occasions ratées :
- Le départ de Senghor en 1981 ;
- En 2000 avec l’alternance, c’était un grand moment d’euphorie démocratique qui ouvrait la porte à une transition civile ;
- Enfin en 2012, avec l’arrivée du Président Macky Sall, on avait l’occasion rêvée après une réflexion collective qui avait permis d’accoucher des Assises nationales et une lutte collective qui avait mobilisé toutes les énergies avec le M23 pour empêcher le troisième mandat de Abdoulaye Wade.
En 2000 comme en 2012, nous avons vécu une souveraineté démocratique négative, une souveraineté d’empêchement caractérisée par le dégagisme : en 2000 on vote Wade pour empêcher Diouf ; en 2012 également on vote Macky pour empêcher Wade. On ne vote pas pour choisir mais on exerce un pouvoir d’empeachment.
Faut-il encore tourner en rond et continuer la remontée sans issue de Sisyphe ! se remobiliser pour polémiquer, s’insulter, se battre contre les forces de l’ordre ! continuer à compter nos morts, nos blessés, nos détenus et nos exilés ! faut-il continuer ses efforts inutiles et sans issue dont le coût humain, politique, économique et social est indécidable.
L’horizon 2024 malheureusement semble présenter la même figure dépressive et stérile qui risque d’être dominé comme en 2012 par le débat pour ou contre le troisième mandat.
Un véritable cauchemar dans le contexte où le Sénégal grâce à l’exploitation du pétrole et du gaz pourrait devenir un vrai eldorado qui profiterait à tous les citoyens, si les leaders politiques toutes tendances confondues avec la société civile et les citoyens décident ensemble en toute souveraineté et en toute liberté de changer de logiciel pour créer les conditions d’une paix et d’une stabilité dans la durée.
Le moment historique dans lequel nous sommes où nous n’avons jamais eu une si formidable opportunité pour s’asseoir et dialoguer, changer et sortir d’une situation politique malsaine qui pourrait dans la durée constituer une vraie menace pour notre vivre ensemble.
Il nous faut absolument saisir ce moment historique pour rompre durablement avec la régulation par le rapport de force, par les tensions, les violences politiques et sociales. Il est temps de rompre avec cette forme de souveraineté démocratique négative, qui est la marque de la démocratie d’empêchement, du dégagisme : quand en 2011/2012 on a brandi le slogan « Wade dégage », répéter aujourd’hui : « Macky dégage », signifie qu’on n’a guère avancé, et pour les mêmes raisons. Ce modèle d’alternance sans alternative est une des causes des crises profondes qui secouent violemment sur tous les plans notre sous-région où les institutions nationales, régionales et internationales sont totalement impuissantes et incapables de les réguler.
C’est pour cette raison, que nous proposons de changer de paradigme en passant par l’étape de la transition civile, à un moment historique et inédit de la démocratie sénégalaise où le basculement politique et démocratique intervenu avec les élections législatives et auquel ni l’opposition, ni le pouvoir ne semblait avoir été préparé. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, l’électorat sénégalais en imposant par leur vote l’égalité des forces politiques à l’assemblée nation ale semble faire cette injonction à la classe politique : trouver l’équilibre qui permet de garantir la paix, la stabilité et la sécurité. Ce n’est pas par hasard d’ailleurs si le fantôme de la cohabitation n’a cessé de planer sur le débat public tout au long du processus électoral. Il faut saisir ce contexte inédit pour procéder aux changements, aux réformes et aux refondations qu’appelle ce moment historique caractérisé par les crises, les malaises et les désaffections démocratiques qui accouchent des coups d’Etat militaires, de nouvelles formes de populisme, de dictature politique.
La transition civile nécessite avant tout un grand débat national pour savoir quel contenu mettre dans ce processus de transformation de notre démocratie, de notre régime politique, de nos institutions politiques, économiques et sociales.
Il s’agit ici de partir des acquis des Assises nationales pour voir comment les renforcer au regard des changements que nous avons connus sur tous les plans depuis lors.
Il ne m’appartient pas à moi de définir et de mettre du contenu dans ce qu’on appelle la transition civile, il appartient aux acteurs politiques, de la société civile et aux citoyens de réfléchir collectivement pour y mettre du sens.
Cette mission historique incombe d’abord au Président Macky Sall dont le bilan en matière de sécurité, de diplomatie, d’infrastructures et même de luttes contre les inégalités sociales peut être honnêtement reconnu. Les reproches concernant les questions démocratiques, ne sont pas abstraites et c’est l’occasion exceptionnelle de les corriger et de placer le Sénégal dans le peloton de tête des plus grandes démocraties et de garantir sa stabilité, sa sécurité et son unité dans la durée.