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12 juin 2025
L'OIGNON, ENTRE CHERTE ET RARETE, LES RAISONS D'UNE DEREGULATION
L’oignon est rare et cher ces temps-ci. Une situation récurrente malgré les tentatives de l’État pour réguler le secteur. Entre gel et ouverture des importations, les acteurs identifient les « raisons d’une dérégulation ».
L’oignon est rare et cher ces temps-ci. Une situation récurrente malgré les tentatives de l’État pour réguler le secteur. Entre gel et ouverture des importations, un soutien faible aux producteurs et l’insuffisance des infrastructures de stockage, les acteurs identifient les « raisons d’une dérégulation ».
Un sac d’oignons à presque 50 000 FCfa. Cette nouvelle, venue de Touba, la semaine dernière, a ému plus d’un. Une situation déplorable aussi bien pour les clients que pour les producteurs locaux. La faute n’est pas du côté de ces derniers, selon Malick Bâ, président des producteurs des Niayes. Pour lui, ces derniers ont fait leur part du boulot qui était de produire en quantité. « Notre responsabilité est de produire. Et nous l’avons fait. Dans toutes les zones, les récoltes ont été au rendez-vous », soutient-il. Quels sont alors les facteurs d’une dérégulation ? M. Bâ semble avoir la réponse. À ses yeux, le bât blesse dans l’organisation et l’accompagnement de l’État. « Le problème de la filière, c’est d’abord les pertes post-récolte causées par l’insuffisance d’infrastructures de stockage. Ainsi, les producteurs sont obligés de tout brader et de constater, ensuite, une pénurie occasionnant l’explosion des prix », remarque-t-il. Cette situation vécue actuellement pouvait être évitée s’il y avait un système d’accompagnement efficace en moyens techniques et financiers. « La quantité d’oignon perdue équivaut à quatre mois de consommation. Donc, les pertes post-récolte participent à la rareté du produit et à l’envolée des prix », souligne Malick Bâ.
À côté des producteurs, les commerçants constituent un maillon essentiel de la chaine. Listant les raisons d’une dérégulation, le Directeur exécutif de l’Association des commerçants et industriels du Sénégal, Oumar Cissé, déplore la spéculation. « Ceux qui avaient des stocks encore disponibles ont spéculé. Et nous ne cautionnons pas ces actes. Mais, notons qu’il y a des brebis galeuses partout », regrette-t-il.
Plus de 100 milliards de FCfa de retombées pour l’économie locale
En dépit de ces deux facteurs, Oumar Cissé pointe du doigt le retard des importations. « La rareté de l’oignon est aussi due au retard de la levée du gel des importations, intervenue le 12 août. Et tenez-vous bien, si nous n’avions pas anticipé, le sac aurait pu coûter 100 000 FCfa », assure-t-il.
Évoquant, à son tour, les raisons d’une dérégulation, le Directeur de l’Autorité de régulation des marchés (Arm), Amadou Abdoul Sy, soutient que d’importants efforts sont faits dans ce cadre. « La production locale a occupé le marché du 1er janvier au 11 août 2022. Ainsi, les importations ont repris le vendredi 12 août. Depuis lors, 8000 tonnes d’oignons ont été importées, mais cela ne couvre pas totalement la demande. L’année passée, le prix d’achat maximum en Hollande était de 8 € (5240 FCfa). Cette année, il est de 13,80 € (9000 FCfa). Ce renchérissement est dû à de mauvaises récoltes, une rotation lente des bateaux et un coût du fret élevé », explique-t-il. Pour lui, le gel des importations aussi a des avantages, notamment pour la balance commerciale. « Le gel des importations d’oignon a duré du 1er janvier à mi-août pour l’oignon. Quand on estime le niveau de consommation de 30 000 tonnes pour l’oignon, 7500 tonnes pour la pomme de terre et 3000 tonnes pour la carotte, avec des prix de 200 000 FCfa/la tonne d’oignons, 250 000 FCfa pour la pomme de terre et à 125 000 FCfa pour la carotte, vous conviendrez avec moi que plus de 100 milliards de FCfa ont été générés par le gel comme revenus des producteurs et des transporteurs. Les commerçants aussi font des chiffres d’affaires importants. En plus, rester huit à dix mois sans importation améliore aussi notre balance commerciale », développe Amadou Abdoul Sy.
MAGAL, GAMOU…
L’approvisionnement sécurisé
Pour M. Sy, il est anormal que le kilogramme d’oignons soit vendu à 1500 FCfa alors que le sac coûte 14 000 FCfa. « On s’est battu dès qu’on a eu l’information sur Touba pour la disponibilité du produit. Et dans la même journée, trois camions ont été chargés et près de 7000 sacs livrés dans la ville sainte. Les investigations menées par le Service départemental du commerce de Mbacké ont permis de constater des infractions de rétention de stocks qui ont abouti à des saisies et des amendes contre les auteurs », souligne-t-il. Malgré tout, la tension persiste alors que le Magal et le Gamou, deux importantes fêtes religieuses, se profilent à l’horizon. Ainsi, les autorités mettent les bouchées doubles pour rétablir la situation. « À la suite des évènements qui ont eu lieu à Touba, le Comité de veille sur les approvisionnements s’est réuni, le mardi 23 août, pour échanger avec tous les acteurs. De manière spécifique, l’Arm et la Dci (Direction du commerce intérieur), ont été instruit de rencontrer les importateurs des filières oignon et pomme de terre. Cette réunion a constaté l’arrivée de quantités d’oignons entre le 24 août et le 13 septembre et qui sont capables de couvrir les besoins du pays », rassure le Directeur de l’Arm.
COHABITATION ENTRE L’OIGNON LOCAL ET CELUI IMPORTÉ, FLEXIBILITÉ DES PROCÉDURES
Les doléances des commerçants
Plus jamais ça, semble dire le Directeur exécutif de l’Association des commerçants et industriels du Sénégal (Acis), Oumar Cissé. Ainsi, il formule des recommandations, parmi lesquelles une cohabitation entre l’oignon local et l’oignon importé que pendant un mois. « Il faut opter pour une cohabitation, ne serait-ce que pendant un mois, pour éviter la rareté du produit. Quand le produit est disponible, les prix chutent forcément », explique Oumar Cissé. Pour lui, il faut également de la diligence dans le traitement des procédures douanières. « Dix de nos conteneurs ont été bloqués au port en pleine crise. Il faut plus de diligence pour faciliter l’approvisionnement correct du marché. Nous faisons l’ensemble des formalités, mais peinons à sortir la marchandise à temps », déplore-t-il. Ces mesures doivent, à son avis, être accompagnées par un soutien aux producteurs locaux afin de favoriser les exportations.
ABOU MBAYE, DIRECTEUR DU MARCHÉ D’INTÉRÊT NATIONAL
« Il faut que cette situation serve de leçon à tout le monde »
Le Marché d’intérêt national de Diamniadio va ouvrir ses portes le 1er septembre prochain. Il peut être d’un apport considérable dans le stockage et la commercialisation des produits agricoles à des prix raisonnables, soutient son Directeur général, Abou Mbaye. Pour lui, tout ce qui est achat et vente en gros doit désormais se faire au niveau de ce marché. « Il faut, aujourd’hui, que l’État prenne ses responsabilités, car on ne peut pas laisser les gens faire ce qu’ils veulent et quand ils le veulent. On a investi 55 milliards de FCfa pour cette infrastructure. Aujourd’hui, il y a des structures, telles que le Marché d’intérêt national, qui doivent être des lieux d’achat et de vente en gros. À partir de là, les services du Ministère du Commerce peuvent réguler les prix à l’intérieur du marché », suggère-t-il. M. Mbaye rappelle que ces derniers mois, les producteurs de Ngomène avaient été autorisés à stocker environ 4000 tonnes d’oignons au niveau du Marché d’intérêt national. Et ce sont les marchés qui sont venus acheter sur place. Preuve, selon lui, que ce modèle peut marcher. La construction d’un hangar sur sept hectares permettra, à ses yeux, de faciliter le stockage et la commercialisation tout en luttant contre les pertes post-récolte. « Aujourd’hui, nous avons une extension de sept hectares. Nous voulons, d’ici la saison prochaine, bâtir un hangar de sept hectares pour résoudre les problèmes de stockage. Et ce sera aussi un lieu de vente et d’achat où l’Arm et le Ministère du Commerce vont fixer les seuils de vente. Ainsi, nous aurons la maîtrise des productions et des produits », ajoute Abou Mbaye. Pour lui, la rareté et la cherté de l’oignon constatées récemment doivent constituer une leçon. « Il faut que cette situation serve de leçon à tout le monde et qu’on prenne des décisions fortes. Tout ce qui doit se faire en gros doit passer par le marché d’intérêt national, car les gros porteurs vont désormais s’y arrêter. Il faut des décisions fortes des autorités pour mettre fin à la bamboula », estime-t-il.
GRANDES SURFACES, PETITES BOURSES
La plupart des consommateurs rencontrés dans trois grandes surfaces de Dakar confirment la hausse des prix. Ils s’ajustent et font l’impasse désormais sur certains produits. Malgré le déploiement d’une politique de bas prix par certaines enseignes
La plupart des consommateurs rencontrés dans trois grandes surfaces de Dakar confirment la hausse des prix. Ils s’ajustent et font l’impasse désormais sur certains produits. Malgré le déploiement d’une politique de bas prix par certaines enseignes, la faible affluence et le délaissement des « petits plaisirs » révèlent une conjoncture difficile.
La caresse de l’air conditionné qui accueille les clients une fois les portes du magasin « Auchan » franchies, contraste avec la chaleur d’hivernage du dehors. Mais quid de la température des prix ? Fin août, en pleines vacances, le peu d’affluence dans les magasins n’étonne pas. Pas de caddies achalandés de produits comme les fins de mois ou en période de fête, pas de longues files devant les caisses, pas de douce musique en sourdine. Comme si le mot d’ordre était à la réserve, à la retenue. Finies les dépenses tous azimuts, le temps semble être à la parcimonie. « Les poches sont vides, on prend le nécessaire », ronchonne un jeune retraité, chapeau Panama et sourcils froncés, trouvé penché devant le rayon des produits laitiers d’un Select adossé à une station-service. Alors que la clameur sur la hausse des prix est dans tous les esprits, les supermarchés, censés être « un refuge » en temps de surenchère des prix, accueillent des clients devenus regardants sur « les priorités ».
Propriétaire d’un salon de coiffure au quartier Amitié, une dame d’âge mûr explique ses choix : « Ici, au moins, l’accessibilité des produits est une réalité. Les légumes sont frais. On ne peut rien contre la hausse des prix et il faut bien vivre ; il faut s’ajuster et prendre l’essentiel », dit-elle en sortant de l’enseigne Auchan du Point E. L’essentiel pour elle, ce sont les produits de base, comme le riz, l’huile, les pâtes, les frites surgelées, le sucre, le savon. L’éventail de choix est appréciable. Pour le sucre, la différence entre le produit importé et celui de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) est nette : 975 FCfa/kg le « Beghin Say » de France contre 725 FCfa pour celui de Richard-Toll. « On ne peut plus se permettre certains écarts du genre fromage Gruyère ou chocolat Nutella », se désole-t-elle.
Stabilité des prix ?
La plupart des clients interrogés disent préférer les grandes surfaces aux marchés en raison de « la stabilité des prix et la qualité des produits ». Stabilité ? Rien n’est moins sûr car le renchérissement des coûts de certains produits dans les grandes surfaces est vérifiable. Pour un produit comme l’oignon importé, les coûts affichés différent selon les enseignes : 950 FCfa/kg vers Grand-Dakar, 975 FCfa/kg à l’Hyper Market du Point E, près de la Piscine Olympique. Dans les marchés de Fass et de Grand-Dakar, l’oignon est accessible entre 800 à 1000 FCfa le kg. « On ne peut saisir la différence quand on achète en gros, mais il est clair qu’il y a des produits inaccessibles maintenant », estime, pour sa part, une ménagère rencontrée devant le rayon « fruits et légumes ». Toutefois, elle estime que les prix sont plus abordables ici : « le piment rouge est à 2 690 FCfa le kg, l’ail à 1 490 FCfa, la tomate ronde à 1 100 FCfa et la pomme de terre à 600 FCfa ; c’est beaucoup plus cher dans les marchés, surtout en cette période d’hivernage ». Elle constate, cependant, que le prix du pot de lait caillé Dolima a « un peu grimpé ». Dans l’immense hall qui abrite le supermarché Supeco, sur le boulevard Dial Diop, à Grand-Dakar, c’est aussi le calme plat, ce jeudi. « J’ai vu que le prix de mon café a augmenté », explique un étudiant, intéressé par notre prise de notes. Le café soluble « Gold intenso » est vendu à 1 875 FCfa le pot de 100 grammes. « Je ne peux pas me permettre de l’acheter dans les boutiques de quartier, là-bas, c’est la jungle », juge-t-il.
Les vacances scolaires, la proximité de la fin du mois (indice probant de la conjoncture) expliquent sans doute la désaffection des grandes surfaces. Pourtant, il y a une réelle volonté de penser aux petites bourses. Entre le slogan de Auchan, « Tous les jours, plus de 2500 produits à moins de 1000 FCfa » et celui de Supeco, « Des économies tous les jours », on voit un discount qui cherche à toucher le plus grand nombre. C’est dans l’air du temps…
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PAPA SAMBA DIOUF, DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA COMMUNICATION D’AUCHAN SÉNÉGAL
« Nos prix n’ont pas augmenté »
Alors que les prix des denrées de premières nécessité connaissent une forte hausse sur le marché à Auchan les prix n’ont pas changé. C’est du moins l’assurance donnée par Papa Samba Diouf, Directeur du développement et de la communication d’Auchan Sénégal. « Nos prix n’ont pas changé », dit-il. Quid de la conjoncture mondiale et de l’impact de la guerre en Ukraine ? Sur ce point, l’enseigne française a été obligée de « réajuster » les prix de certains produits, notamment céréaliers, en provenance des deux pays en conflit à cause de la flambée des prix notée au niveau mondial pour éviter de faire du dumping, reconnait M. Diouf. « Et comme certains produits que nous vendons sont homologués, nous ne pouvons pas appliquer une hausse unilatérale, sinon nous tombons sous le coup des sanctions du ministère du Commerce. On essaie de tout faire pour être transparent », précise-t-il. Ainsi, malgré la rareté du produit sur le marché, l’oignon est vendu au prix normal. « Mais il ne s’éternise pas sur les rayons ; les clients viennent tout ramasser ». Selon M. Diouf, certains détaillants profitent même des périodes de promotion sur certains produits pour acheter une grande quantité qu’ils vont revendre sur le marché avec une importante marge. Pour minimiser l’impact de la hausse du coût du fret et la conjoncture mondiale, Auchan, qui compte 36 magasins au Sénégal, joue sur les achats groupés pour faire des économies d’échelle et la réduction de la marge pour maintenir une stabilité des prix. M. Diouf dit n’avoir pas senti une baisse d’affluence de la clientèle dans les différents magasins d’Auchan, malgré la conjoncture.
Par Cheikh Mbacké SENE
LA RESTRUCTURATION DES DEPARTEMENTS MINISTERIELS PRIMORDIALE SUR LA TECHNOSTRUCTURE
Nouvel attelage gouvernemental, A la manière dont se dresse actuellement l’attelage gouvernemental, le changement des hommes, aussi ingénieux qu’ils puissent être, n’apportera pas plus d’efficacité.
A la manière dont se dresse actuellement l’attelage gouvernemental, le changement des hommes, aussi ingénieux qu’ils puissent être, n’apportera pas plus d’efficacité. Tout simplement parce que cet attelage est en déphasage avec les réalités actuelles et les objectifs réels que le Sénégal d’aujourd’hui devrait se fixer pour l’efficience des immenses efforts infrastructurels (plus que structurels) consentis depuis 2012 par le Président Macky Sall.
Pendant que les Sénégalais se préoccupent de la technostructure devant composer le prochain gouvernement, moi, mon inquiétude est ailleurs. Je cogite depuis novembre 2020, sur la meilleure architecture gouvernementale qui intègre les réalités démographiques et socioéconomiques actuelles du Sénégal. Avec la nouvelle structuration démographique, le contexte de morosité dû à la récurrence des chocs exogènes et engrenage endogène, l’Etat ne peut plus et ne devrait plus fonctionner de la même manière.
L’architecture gouvernementale doit prendre forme en fonction des «nouvelles» attentes, plus complexes et plus pressantes, qui ont un impact direct sur les performances multidimensionnelles de l’Exécutif et pour la stabilité du pays.
A titre d’exemple, le difficile point de jonction sur la question du département de la Jeunesse émane d’ailleurs de ce déphasage entre la nouvelle réalité du ministère en question et la perception des Sénégalais qui, de facto et à tort, assimilent la gestion de la Jeunesse à celle de l’Emploi. Et ce, même si le ministère de l’Emploi existe parallèlement.
La Jeunesse, l’Emploi, mais surtout l’entrepreneuriat, doivent être attelés pour amorcer l’impératif virage entrepreneurial générationnel, lequel est, avec une bonne politique industrielle, un des passages obligés de la résorption du chômage.
L’attelage gouvernemental, de manière générale, doit aujourd’hui aller vers le sens d’une solution, avec comme objectifs majeurs la résorption du chômage et l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais.
Malgré tous les énormes efforts, le régime actuel est évalué sur trois principaux domaines : la jeunesse, le pouvoir d’achat ou conditions de vie des Sénégalais et la gouvernance (du Peuple, des ressources et des deniers publics).
Plusieurs projets sont en théorie salutaires, mais souffrent de tares corrigibles ou d’une absence de considération intégrée. Pourtant, il suffit de peu, et les compétences et envies ne manquent pas. Mais encore faudrait-il il accéder au président de la République pour lui signifier cela.
Le premier défi du président de la République ou du prochain Premier ministre doit se mener à ce niveau, avant le choix des hommes. Celui-ci doit être moins politique pour mettre le maximum de Sénégalais à l’aise par le sentiment que seuls la compétence et l’engagement doivent être pris en compte. Si ces deux conditions sont ratées, il sera difficile voire impossible de parler de rupture. Paroles d’un consultant qui a travaillé pendant 17 ans sur une douzaine de projets de jeunesse diverses en Afrique du Nord (Injaz Al Maghrib, Fondation du jeune entrepreneur, Fondation de l’éducation pour l’emploi, Hub Africa, Cjd International, Bourses L’Oréal-Unesco pour la recherche scientifique…).
Cheikh Mbacké SENE
Expert en communication et intelligence économique
Analyste économique
Conseiller technique en communication auprès du ministre de la Jeunesse
Diplômé de Harvard Kennedy School
Doctorant en Administration des affaires à l’Université internationale Atlantic de Honolulu, Hawaii, Etats-Unis. cmbacke.sene@gmail.com
Par Amadou DIOP
ESK JARNAKO
Peu importe dans quel parti tu milites, peu importe dans quel mouvement tu t’actives, rappelle-toi une chose : nul n’est indispensable
La politique, c’est pour les faibles. L’art de bâtir la cité, c’est pour les croyants. Bâtir une cité requiert une foi, fondement de tout succès.
Faibles parce que chez nous, kou mérr nguémbou, kouniou dakk nga fat’tou heuy porter presse, kouniou tiigneul nga cissou. Voilà ce que c’est la politique des faibles. Pour la plupart, il suffit d’avoir un problème avec le chef de l’Etat pour créer un parti, il suffit d’avoir un problème avec son boss pour créer un syndicat et au finish, il suffit d’avoir des lapins avec le comptable pour déclencher une grève.
Jamais d’effet sans cause.
Soit l’on est de bonne foi pour se faire accepter et non aimer par la population, car en leur disant la vérité sans promesse, elles ne te suivront jamais assez, sauf pour les personnes de bonne foi. La vérité fera toujours son chemin, seul, loin du mensonge.
Soit tu es de mauvaise foi, tu leur mens et leur fais des promesses, ces personnes vont t’aimer et pas t’accepter car en ces speech, tu cultives en elles l’espoir, celui d’un nouveau chapitre tout en ignorant que tu es de mauvaise foi : Lingay wax geumosi dara.
Avec la bonne foi, tu rassembleras les cœurs et non les intérêts. Avec la bonne foi, tu décrocheras l’estime et non l’opportunité. Avec la bonne foi, Dieu ne te laissera jamais seul sur ton chemin. On veut tous changer notre cité, le quotidien de notre voisin, de par l’entremise de nos relations, notre expertise, nos connaissances et acquis. Mais l’on a souvent peur des facteurs exogènes : Siiw, Worr, Fénn, Djoubadi, Tek Deal, Dor Marteau, etc.
Et même pour certains aux fonctions bien juteuses dans la sphère étatique ou sociétale, ils auront tout bonnement peur de s’exposer, montrer leur appartenance au risque de perdre leur job, leurs privilèges ou leur carnet d’adresse.
Pour d’autres au passé pas du tout reluisant, ou qui en cacherait des bisbilles avec la société voire la Justice, le mot d’ordre est simple : Faire profil bas.
Oui, car en s’engageant dans ce sacerdoce de bâtir une société meilleure, leur vie sera exposée dans la place publique et pire, ce sont leurs propres «amis» du bureau, du quartier ou d’enfance qui seront derrière le clavier, notamment pour te vilipender sur les réseaux sociaux. C’est le vendeur de journal du coin qui va fuiter l’information. C’est la dame à l’angle biy jaay guerté te sassou marché deugeuré nga diapaleko beneu djouni molay siweul, netali ba nétali li nek sa biir chambre à coucher. Le journaliste va tout flinguer, il ne ratera aucune occasion pour se faire du fric sauf si en lui siéent l’éthique et le professionnalisme pour ne pas faire de son job une forteresse à sous tel Jack Sparrow : le Pirate des Caraïbes.
Au bout du compte, existons-nous pour Dieu ou pour nous-mêmes.
Faisons-nous une chose pour Dieu ou pour nous-mêmes. Rappelle-toi l’adage : Kouy def nguir bopam, sunu borom até leu si seuy jeuff. Kouy def te yalla tax, sunu borom atté leu si yeurmandém. Yalla naniou yalla may moudj bou rafet.
Il n’est jamais facile de s’engager. Et pourtant ceux qui se portent volontaires pour être en tête, ce sont des humains comme vous et moi, avec une mère et un père insultés à longueur de journée. Ce sont des frères ou des sœurs, calomniés/diffamés selon l’humeur de l’antagoniste. Ce sont des époux, pères de famille comme vous et moi. Ils ont une vie qu’ils préfèrent donner pour la tienne. Ils ont des enfants qu’ils préfèrent parfois abandonner pour l’épanouissement de tes enfants. Ils ont un patrimoine qu’ils préfèrent délaisser et même perdre pour que tu aies gain de cause. Alors Bougn leu gueuneu goré.
Motive-les sans faire feu, encourage-les tout en gardant l’œil sur eux. C’est cela la Citoyenneté.
L’heure d’une nouvelle forme de politique est arrivée. Les conflits personnels ne nous intéressent pas. Le vécu des uns et des autres n’engage que les auteurs. Ce qui nous intéresse, c’est comment faire pour que nous puissions tous, sans distinction d’origine, de sexe, d’ethnie et sans discrimination sociale, manger à notre faim, se soigner dignement, apprendre aisément et surtout se faufiler en toute sécurité dans les artères du territoire.
Ne suis pas ton leader parce qu’il est tout bonnement charismatique, non suis-le car il t’associe aux projets de notre société.
Ne soutiens pas ton leader car tu vois en lui le changement, non, fais-le té yalla rek tax car l’homme est changeant, de la sédentarité d’esprit à la transhumance des vertus, l’homme mute au jour le jour. Et le jour où il changera de conviction, lui ton leader, il ne t’avisera pas. Il rejoindra le camp de ses intérêts sans scrupule. Soubhanalah à ce leader qui se dédit ou se contredit.
Ne suis pas un leader parce qu’il te plaît, non, car un bon jour tu le dénigreras lorsqu’il s’approchera de ton ennemi.
Ne vote pas pour lui car il est ton espoir ou celui de toute une génération, non, vote comme si Dieu est à coté de toi, et d’ailleurs Dieu est à coté de toi. Car si tu fais de lui ton espoir, cet espoir s’effondrera le jour où Dieu te montrera ce qu’il cache.
Peu importe dans quel parti tu milites, peu importe dans quel mouvement tu t’actives, rappelle-toi une chose : nul n’est indispensable. Tous ceux qui se croient indispensables ou incontournables finiront dans un trou, six pieds sous terre, pour devenir juste de la poussière et se retrouver sur nos meubles, sur la terrasse, sur nos habits et encore pire, à joncher le sol que nous piétinons tous les jours. Nous mourrons tous un jour. Yalla na yéx
Alors toi qui me lis, si tu peux aider, fais-le sans rien attendre. Si tu peux contribuer au mieux-être de ton voisin, fais-le sans hésiter. Nous ne ferons pas 130 ans sur cette magnifique planète et crois-moi, si chacun de nous savait quand, comment et où Mawt, l’ange de la mort, nous arrachera notre âme, wallahi tu ne serais pas là à lire ce texte, je ne serais pas là non plus à écrire ce chapitre. Fais un tour dans les blocs opératoires, dans les salles de réanimation, boba da xamni mana mana bi yeup, nitt dou dara et ndeysan kougn ko wax mou mérr.
Alors si tu t’engages avec nous, fais-en un sacerdoce sans rien attendre en retour. Dis-toi que yow yay kiy doxal Senegaal. Et kep kou beug seu reew, yangui diaamou Yalla.
Ḥubb al-Waṭani min al-Īmān
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LES INTERNES DENONCENT LEUR NON-IMPLICATION
L’Association des internes et anciens internes des hôpitaux déplore sa non-implication dans le processus de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, tout en reconnaissant l’état de délabrement très avancé de cet établissement hospitalier.
L’Association des internes et anciens internes des hôpitaux déplore sa non-implication dans le processus de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, tout en reconnaissant l’état de délabrement très avancé de cet établissement hospitalier.
«Nous n’avons pas été associés au processus qui a abouti à la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec», a dit Dr Assane Diouf, le président de l’Association des internes et anciens internes des hôpitaux. S’exprimant lors d’un point de presse organisé à la Résidence des internes à l’hôpital Fann, il a toutefois salué la décision prise par le chef de l’Etat de reconstruire l’hôpital Aristide Le Dantec. «Tous ceux qui fréquentaient l’hôpital, les malades, le corps médical, savaient qu’il était dans un état déplorable et avait besoin d’être reconstruit», a-t-il fait savoir. «Ce que nous regrettons, c’est la décision qui a été prise, sans nous y avoir associés», a-t-il déploré en présence de ses autres collègues.
Les internes des hôpitaux sont des étudiants en médecine, en pharmacie ou en psychiatrie, recrutés par le ministère de la Santé sur Concours d’internat. Ils deviennent après leur formation, des spécialistes, de futurs enseignants à l’université. «Le décret présidentiel instituant le Concours d’internat a précisé que l’hôpital qui doit recevoir le médecin interne lui doit en même temps un logement, à défaut une indemnité de logement», a rappelé M. Diouf. «Comment on peut demander à quelqu’un de quitter et de chercher un nouveau logement alors que vous lui devez des arriérés ?», s’est-il interrogé.
Il a renseigné que les premières notes d’affectation ne sont sorties que ce jeudi, soulignant qu’ils étaient en chômage technique. «Les internes sont en formation et c’est une formation à durée limitée, quatre à cinq ans ; si nous perdons une seule journée, c’est énorme pour nous», a-t-il fait remarquer.
«CONVERSATIONS FEMININES PARTICIPE A LA TRANSMISSION INTERGENERATIONNELLE»
Zoubida Fall est l’auteure d’un blog d’écriture dans lequel elle réagit à tout ce qu’elle observe et entend, tout ce qui l’interpelle, surtout lorsqu’il s’agit de violences et d’injustices. Un mardi sur deux, une nouvelle invitée converse pendant une heure et sur un ton intimiste, avec la créatrice du site Kokolam, une plateforme de production de contenus écrits et de créations sonores lancée en 2017.
Propos recueillis par Ousmane SOW – D’où vous est venue l’idée de faire ce podcast, «Conversations féminines», et pourquoi ?
De toutes mes conversations manquées. Je reste une grande nostalgique d’un temps que je n’ai pas connu. J’aurais aimé m’asseoir et converser avec toutes ces femmes qui ont, d’une manière ou d’une autre, contribué à faire de nous ce que nous sommes et qui ne sont plus de ce monde. Amplifier des voix, raconter nos histoires par nos voix et depuis nos centres sont la raison d’être de Conversations féminines.
Le monde du podcast est en effervescence. Quelles sont les principales raisons qui expliquent l’engouement autour ?
L’avantage du podcast réside dans le fait que vous pouvez le «consommer» en faisant autre chose. Dans un monde qui bouge de plus en plus et où nous disposons de moins en moins de temps libre, la possibilité d’apprendre, de découvrir, de lire, d’élargir son horizon de possibles, sans se couper de ce que nous sommes en train de faire, est immense. De ce fait, que ce soit au bureau, au volant, durant le ménage, au sport ou pendant une quelconque activité, il est possible de profiter d’un bon podcast.
Pensez-vous que l’avenir de cette technologie vocale est prometteur ?
Son présent l’est déjà même s’il reste encore très peu exploité dans nos pays. C’est un vrai marché avec près de 2,1 millions de podcasts à travers le monde et 424 millions d’auditeurs… Clairement, il y a de l’avenir.
Que préparez- vous pour les prochains podcasts ?
Encore plus d’épisodes, encore plus de rencontres avec encore plus de femmes inspirantes. Les femmes interviewées sont choisies parce qu’elles ont, à mon sens, marqué, d’une manière ou d’une autre, l’histoire du pays dans leurs domaines respectifs. Conversations féminines est un podcast qui participe au travail de documentation, de transmission dans le sens d’un dialogue intergénérationnel.
Pouvez-vous décrire les étapes de la conception d’un épisode ?
Il y a à peu près 5 étapes différentes, qui vont de la recherche de l’invitée à l’entrée en contact, suivie de la prise de rendez-vous avant d’espérer arriver au jour de l’enregistrement. Après l’enregistrement, arrive la partie «editing» que Mohamed Sow fait de fort belle manière. Ce n’est qu’à partir de ce moment qu’il peut être envisagé une diffusion et une promotion autour de l’épisode. En résumé, beaucoup de préparations en amont, une méthodologie claire et définie, des étapes avec des porteurs dûment identifiés ainsi qu’une rigueur sans faille à chaque étape. Un mardi sur deux, une nouvelle invitée arrive. Le prochain épisode est prévu le 30 août prochain. Tous les épisodes déjà publiés sont disponibles sur toutes les plateformes de podcast et accessibles partout dans le monde sur www.dukokalam.com
Comment avez-vous découvert le monde des podcasts ?
Par curiosité devant tout ce que l’accès à Internet et à la technologie peut offrir, mais aussi par une exploration de nouvelles sources de connaissances, d’apprentissage et de voyage.
Pour revenir aux retours des auditeurs du podcast, avez-vous été globalement satisfaite ?
Nous avons une communauté formidable et des auditeurs fidèles. L’accueil qu’ils réservent à Conversations féminines à chaque nouvel épisode, est aussi ce qui fait l’essence même de ce podcast.
A quoi reconnaît-on un bon podcast ?
Un bon podcast est pour moi celui que je prends du plaisir à écouter et que je reviendrai écouter à l’occasion ou de manière continue.
Y’a-t-il une analogie entre le podcast et la lecture ?
Je considère juste que lire se fait de plusieurs manières. Ecouter en est une.
Vous êtes également auteure du recueil de nouvelles «Les miroirs du silence» ? De quoi parle-t-il ?
Ce titre était le plus indiqué pour ce recueil né de l’observation des passants dans les rues de Dakar depuis un rétroviseur. Derrière chaque silence, une vie, une tranche de vie, des histoires…
L’AGE D’OR DU PODCAST
Effervescence sur les réseaux sociaux, Des contenus sonores, documentaires, reportages, fictions, interviews, souvent déclinés en séries et disponibles sur une multitude de plateformes numériques, fleurissent dans tous les coins, lancés par des créateurs
Pratique de niche il y a quelques années encore, le podcast est devenu très populaire aujourd’hui. Visible sur Twitter, Instagram, Facebook, LinkedIn, les réseaux sociaux en général, il est devenu un bon moyen de se faire une communauté. Avec le bouche-à-oreille, on se partage le nom des émissions qui valent l’écoute.
Des contenus sonores, documentaires, reportages, fictions, interviews, souvent déclinés en séries et disponibles sur une multitude de plateformes numériques, fleurissent dans tous les coins, lancés par des créateurs qui cherchent la bonne idée. Un traitement avec une visée éducative, pour aborder sans tabou de nombreux sujets. Aujourd’hui, certains medias testent même des podcasts en complément de leurs émissions diffusées sur le web. Présents en force sur les réseaux sociaux, les podcasteurs narrent des histoires sur des thématiques différentes, avec un public plus ou moins spécifique. La liberté qu’offre ce nouveau format laisse libre cours à la créativité. Et c’est la raison pour laquelle on voit émerger autant de contenus différents. Ce qui pousse à croire que l’avenir est prometteur pour cette technologie vocale. Malgré leurs différences, les podcasteurs partagent un objectif commun : être écoutés. Mohamed Sow est un mélomane dont l’amour pour les expressions artistiques en général, la musique en particulier, s’accompagne d’une passion saine et d’une connaissance fine. Ce qui confère un crédit certain à ses analyses, observations et critiques. Avec lui, l’approche allie l’intérêt et l’utilité de dresser l’archéologie des œuvres musicales et le plaisir de savourer de succulentes anecdotes. Le tout, facilité par ses formidables aptitudes de conteur.
Lancé dans le podcast depuis octobre 2019, Mohamed Sow soutient qu’il y a un problème de transmission et d’information de contenu historique, culturel au Sénégal. D’après lui, quand on a besoin d’une information sur la musique, on ne sait pas vraiment où chercher. En plus, ajoute-t-il, beaucoup de choses ne sont pas documentées, ni référencées. «Il y a un manque de précision dans les informations qui est assez profond et le podcast, c’est le moyen le plus simple que j’ai trouvé pour essayer de transmettre l’information», assure-t-il.
Le réalisateur du podcast L’envol du rossignol, indique qu’il s’agit là d’un moyen de partager sa passion pour la culture et le football. «Mon but, c’est de pouvoir parler de cette histoire de la musique sénégalaise pour que les générations qui viennent puissent avoir un contenu historique de qualité.» A la base, révèle-t-il, il faisait des podcasts juste pour partager avec ses amis mais puisque c’est un média assez souple que l’on peut partager sur les réseaux sociaux, ça a pris son envol. «Avec l’essor de la mobilité, des moyens de communication, le téléphone…, on peut parler à tout le monde. Et ce qui est bien dans le podcast, la personne n’a pas besoin d’écouter en direct. Elle écoute quand elle veut, quand elle a le temps et c’est cette souplesse-là aussi qui intéresse les éditeurs dans le podcast», explique-t-il.
«Le podcast, c’est le présent et le futur»
Auparavant, la plupart des auditeurs de podcasts africains et sénégalais en particulier, se trouvaient dans la diaspora, mais cette tendance est en train de changer, car davantage de Sénégalais basés dans le pays sont initiés à ce média. De plus, les auditeurs de podcasts répondent positivement au contenu des créateurs de podcasts et se connectent directement avec eux en ligne, tout en demandant plus de contenus. Ce qui pousse peut être à croire que l’avenir de ce type de contenu est prometteur. «Il y a le besoin parce que chacun va chercher ce qu’il a envie d’écouter, ce qu’il a envie de découvrir. J’ai choisi la musique parce que c’est une passion chez moi et je sais qu’il y a beaucoup de gens qui partagent cette passion de la musique surtout. Et c’est ce que j’essaie d’étendre à travers mon podcast», assure Mohamed Sow, bien conscient que ce type de contenu est le présent et le futur. «Tant que les gens auront des choses à dire et à raconter, je pense que le podcast survivra. Donc effectivement, c’est le présent et le futur», avance Mohamed Sow, ingénieur en informatique sénégalais basé en France depuis une vingtaine d’années. Aujourd’hui, il a réalisé à peu près 70 podcasts. Globalement, dit-il, «ce qu’on cherche à faire nous, c’est essayer de parler à tous ceux qui désirent écouter ce qu’on dit».
A l’en croire, même si les podcasts ne lui rapportent pas grand-chose, à une échelle bien supérieure à la nôtre, des gens vendent leurs podcasts et ils ont des annonceurs parce qu’ils ont des millions et des millions de visiteurs. «J’ai fait 40 épisodes sur Youssou Ndour spécifiquement. Et le reste, c’est sur les grands groupes musicaux du Sénégal et les grands artistes du passé comme les Touré Kunda, le Xalam, entre autres artistes du Sénégal», indique M. Sow, qui précise également que pour un bon podcast, il faut que la voix de celui ou celle qui raconte soit agréable, captivante et que les anecdotes qu’il raconte intéressent les gens.
Un podcast sur les cultures urbaines
Oumar Sall est un auteur et un critique d’art reconnu qui s’intéresse aux esthétiques sonores et visuelles du quotidien. Il est à l’origine de #Analysis, un podcast dédié aux cultures urbaines dont la première saison a été financée par le Fonds des cultures urbaines (Fdcu). Ces podcasts, qui donnent la parole à de jeunes artistes du hip-hop comme Gun Mor, Wizaby ou PPS, sont conçus en 3 parties. Chaque épisode propose d’abord un entretien avec l’artiste sur son processus créatif, ensuite un professeur de français, M. Ibnou Diallo, procède à une analyse des figures de style dans l’œuvre de l’artiste et, enfin, le socio-anthropologue, Abdou Ndukkur Kacc Ndao, procède à une analyse de la personnalité créative de l’auteur. Le succès ne s’est pas fait attendre puisque Khadidiatou Mbaye, qui met en œuvre le podcast, vient d’ailleurs d’être lauréate du premier Festival francophone du podcast africain.
«Démystifier le continent»
Beaucoup de ces personnes qui s’investissent dans les podcasts, misent également sur ce media au format audio pour déconstruire des clichés. «Après avoir voyagé dans différents pays occidentaux, j’ai ressenti ce besoin imminent de démystifier le continent et de montrer l’Afrique telle que je la vois», explique Sira Kadiake, journaliste et fondatrice du podcast L’autre côté de l’Afrique, un podcast dédié 100% à l’Afrique, à la zone subsaharienne plus précisément. Le but de ce podcast, assure-t-elle, c’est de montrer l’Afrique telle quelle, sans tabou, sans cliché et sans idée reçue. «J’ai suivi une formation en podcast pour avoir la technique, j’ai écouté et comparé d’autres podcasts pour avoir la pratique et je me suis lancée», justifie la podcasteuse sénégalaise basée en France. Selon elle, il serait intéressant d’avoir une plateforme sénégalaise dédiée uniquement à l’écoute de podcasts comme Spotify, Deezer ou Apple podcast, pour faciliter l’accès car, dit-elle, «c’est vraiment une cible spécifique qui nous écoute».
Le Podcast, un avenir prometteur
«L’intérêt des podcasts, c’est qu’on peut les écouter tout en étant en train de faire autre chose. Tu peux conduire, tu peux être dans les transports en écoutant ton podcast. Donc, c’est quelque chose qui est facile à consommer», soutient Djiby Anne, le réalisateur de Duo d’attaque, un podcast d’interviews où il reçoit des personnes remarquables issues de différents secteurs et domaines d’activité. «Aujourd’hui, je n’ai pas de restriction par rapport au domaine d’activité. Le dénominateur commun de ces personnes, c’est qu’elles sont toutes de vraies passionnées de football. Pendant un peu plus d’une demi-heure, nous découvrirons qui elles sont et quelle est leur histoire avec le football», a-t-il fait savoir.
Duo d’attaque a été lancé en en avril 2022 et l’objectif de ce podcast est de décrypter l’actualité du football, de partager des anecdotes, mais aussi de proposer des idées innovantes, pour le bonheur des amateurs, acteurs et passionnés du sport roi. «Bref, on discute de ballon, de terrain, de jeu, mais aussi des coulisses», raconte Djiby Anne, estimant qu’il y a un avenir prometteur pour le podcast parce que déjà ça passe par Internet. D’autres également comme Zoubida Fall apportent leur contribution sur d’autres thématiques. Avec Conversation féminines, une série d’épisodes sur la place des femmes au Sénégal, lancée en mars dernier, la créatrice du site Kokolam reçoit des femmes inspirantes de différentes professions un mardi sur deux pendant une heure, pour questionner leur place dans la société.
LE SÉNÉGAL INFLIGE AU SUD SOUDAN SA PREMIÈRE DÉFAITE AUX ÉLIMINATOIRES DU MONDIAL DE BASKET
C’est un bon début pour l’Equipe Nationale du Sénégal. Elle remporte son premier match de la 4e fenêtre des éliminatoires de la Coupe du Monde et met fin à l’invincibilité du Soudan du Sud qui jusqu’ici comptait 6 victoires.
C’est un bon début pour l’Equipe Nationale du Sénégal. Elle remporte son premier match de la 4e fenêtre des éliminatoires de la Coupe du Monde et met fin à l’invincibilité du Soudan du Sud qui jusqu’ici comptait 6 victoires.
On ne s’attendait pas à un match facile, les deux équipes ont donné le ton dés le coup d’envoi. Lamine Sambe et Lual Acuil ont lancé la guerre des paniers avec un tir primé réussit de part et d’autre. Un bon quart temps pour les meneurs sénégalais (Sambe et Badio) qui prennent l’envol avec 4 tirs primés réussis. Le Sénégal a fait preuve d’une agressivité dans le jeu défensif qui lui a permis de tenir devant les assauts des Soudanais. À 3 minutes de la fin, les deux équipes étaient à égalité (11-11). Mais un bon Youssou Ndoye et Mbaye Ndiaye (11 points – 9 rebonds – 3 passes décisives) ont permis à l’équipe sénégalaise de terminer devant à la fin du premier round (17-11).
UN DEUXIEME QUARTTEMPS COMPLIQUE
C’est un autre visage du Sénégal que l’on a vu pour ce deuxième round. Au moment l’équipe soudanaise mise sur la rapidité de son jeu pour noyer la défense des Lions qui valsent entre pertes de balle et panier ratés. Les coéquipiers de Buol Kuol en profitent pour claquer un 12-0 d’entrée. Mbaye Ndiaye va arrêter l’hémorragie avec un tir primé, des minutes après. Ce qui ne stoppe toutefois pas l’élan du Soudan du Sud qui a déjà pris confiance et passe devant à la pause (27- 24). Un quart temps faible pour le Sénégal qui ne réussit que 7 points inscrits contre 16 encaissés.
LE SENEGAL LIMITE LES DEGATS !
Il fallait retrouver l’agressivité dans la défense et marquer des points. Gorgui Dieng a mené le Sénégal vers cette réussite avec un 5-0 d’entrée. Les deux équipes seront à égalité (29A) et le Sénégal passera même devant avec Ibou Faye et Badio (34-29). Les changements apportés par le coach seront fructueux. Une bonne entrée de Pape Moustapha Diop (7rebonds) et Mo FAYE (6 points) qui apportent un plus au jeu défensif qui se rattrape encore l’écart laissé par le Soudan du Sud bien en place. Le Sénégal ne sera plus qu’à un point d’écart à la fin du 3e quart temps (42- 43).
COMME EN AOUT 2021 EN AFROBASKET, LES LIONS DOMPTENT ENCORE LES BRIGHTS STARS
Gorgui Dieng, le nouveau capitaine va encore guider ses coéquipiers lors du dernier round. Avec deux tirs primés encore, il termine meilleur marqueur avec 17 points inscrits (4 tirs primés) et 15 rebonds. Un double-double décisif pour cette belle victoire du Sénégal. Les Lions de DeSagana Diop ont arraché la victoire avec 3 points d’écart (69-66). Ce fut un rude duel lors du dernier quart-temps où les deux équipes ont joué le tout pour le tout. Chaque tir raté était fatal, heureusement que le Sénéga a été plus réaliste lors du money-time. Il réussit 27 points inscrits contre 24 encaissés. Moins flamboyant, Brancou Badio termine meilleur passeur avec 8 passes et 10 points inscrits. Lors de cette rencontre, seuls deux joueurs n’ont pas prit part à la rencontre: Khalifa Diop et Bamba Diallo. Le Sénégal jouera la Tunisie pour sa deuxième sortie de cette fenêtre. Le match démarre à 18h30. Notons que la Tunisie a perdu son premier match face à l’Egypte (61-67).
«RÉÉDITER L’EXPLOIT»
Bête noire du Sénégal pour l’avoir éliminé à 3 reprises, Lappé Bangoura, coach du Syli local guinée qui a fait face à la presse hier, matin, espère rester dans cette dynamique.
Bête noire du Sénégal pour l’avoir éliminé à 3 reprises, le sélectionneur du Syli national qui a fait face à la presse hier, matin, espère rester dans cette dynamique.
LA QUALIFICATION SE FERA EN MATCH ALLER»
“C’est notre souhait est que l’histoire se répète. Après, il faut reconnaître qu’on a eu des joueurs courageux, qui sont restés à l’écoute, qui ont su respecter le schéma tactique. C’est notre souhait de rééditer l’exploit mais le terrain, c’est autre chose... Je partage l’avis de Pape Thiaw (coach Sénégal). Le football ne se perd sans les détails. C’est impossible ! Je peux être plus performant et perdre devant un adversaire plus stratégique, pointu. Il y a aussi l’expérience, le rendement du jour et beaucoup de choses. La qualification se fera en match aller. Nous voulons nous qualifier sur l’ensemble des deux matchs. Mais je pense que cela doit partir du math aller. À défaut de la victoire, il faut savoir trouver un bon résultat. On viendra avec tout le respect qu’on a pour l’adversaire, savoir se protéger, chercher le résultat et le maintenir.”
«LA GUINEE VIENDRA AVEC SES ATOUTS»
«Ça dépendra de ce que le Sénégal va nous proposer. Chaque saison, les équipes ne se présentent pas de la même manière. Ce ne sont pas les mêmes joueurs, stratégies et niveaux. Peut-être que le niveau de l’équipe sénégalaise a été rehaussé. Certainement, on trouvera des arguments pour un peu freiner leur niveau. C’est une équation que chacun, de son côté, va essayer de résoudre. Le football sénégalais est à respecter à tous les niveaux. Mais, la Guinée viendra avec ses atouts. Et on va aborder ce match là avec beaucoup de volonté, de la prudence et du respect.” (…) Je ne peux pas trop juger l’adversaire. Le peu que j’ai vu est qu’il a joué sur deux tableaux (au tour précédent). Au match aller contre le Libéria (3-0), j’ai vu une grande équipe qui avait envie de gagner et qui a gagné. Au match retour (1-2), elle a chuté mentalement. Et je souhaiterai que cela soit le cas demain (ce samedi, Ndlr) pour que je joue à l’aise.”
«LE 12EME HOMME EST UN GRAND APPORT»
«Chaque équipe a besoin de son public. Le 12ème homme est un grand apport. Mais l’avantage est que le Mali, la Guinée, le Sénégal sont des pays voisins. Ça va nous manquer mais on aura un peu de public à Bamako. Il y a aussi moins de pression pour les joueurs quand on joue hors du pays. Il y a donc un avantage et un inconvénient.»
«ON EST SEREINS ET BIEN PRÉPARÉS»
Pape Thiaw, sélectionneur des «Lions» locaux, ne s’attend pas à un match facile contre la Guinée que le Sénégal croise ce samedi au stade Me Abdoulaye Wade pour le compte de la deuxième et dernier tour des éliminatoires du CHAN2023
Pape Thiaw ne s’attend pas à un match facile contre la Guinée que le Sénégal croise ce samedi au stade Me Abdoulaye Wade pour le compte de la deuxième et dernier tour des éliminatoires du CHAN2023. Après trois éliminations de suite subies devant le Syli local, le sélectionneur des Lions qui faisait face à la presse ce vendredi, espère que son équipe va mettre fin à cette mauvaise série. Il déclare que son équipe va éviter cette fois les erreurs qui ont permis au Syli local de prendre le dessus lors des précédentes qualifications.
«On est sereins et bien préparés. On ne s’attend pas à un match facile devant la Guinée qui est une grande équipe. On sait aussi qu’elle vient ici pour faire quelque chose mais nous jouerons devant notre public qui est un avantage pour nous. On s’est bien préparés parce que cela fait deux mois qu’on est ensemble sur plusieurs points. Les deux tournois, jeux de solidarité islamique et du COSAFA, nous sont beaucoup servis parce qu’il y avait des choses à corriger. On a réussi à les faire. Lors des JSI, l’équipe est montée en puissance avec une défaite, un nul et une victoire. Et en COSAFA, on a terminé à la 3ème place dans un tournoi relevé».
«C’EST IMPORTANT DE NE PAS PRENDRE DE BUTS ICI»
«Je ne crois pas au signe indien. On sait que la Guinée est une bonne équipe mais on sait aussi que les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Nous sommes bien prêts pour affronter cette équipe. La manche aller c’est chez nous, on a envie de partir au Mali avec des points positifs… Je dirais non parce qu’il reste un match de football. On sait que la Guinée est une bonne équipe qui a terminé 3ème lors du dernier CHAN. Même si elle nous a éliminé 3 fois, on fera tout pour l’éviter. C’est important de ne pas prendre de buts ici. Et de partir avec un avantage. Même si je n’étais pas là lors de ces 3 dernières participations, j’ai beaucoup appris. La Guinée a gagné le Sénégal sur des détails et nous, on évitera tout cela. On veut participer à ce CHAN. On a une dynamique avec le sacre de l’Equipe Nationale A, la sélection féminine et les Petites catégories. Et on espère que cela va continuer».
«RELEVER ET MONTRER LE NIVEAU DE NOTRE FOOTBALL LOCAL»
«Aujourd’hui, ce qui nous tient à cœur, c’est notre football local. On tient à le relever, à montrer le niveau qu’il a parce qu’on a fourni énormément de talents à l’étranger. Mais, cela se passe sur le terrain avec des qualifications. Retourner au CHAN passe par la Guinée, on y est. On n’a pris pas mal de buts. Et la remarque que j’ai aussi faite est quand on prend des buts c’est parce qu’on jouait à 10. Des joueurs étaient blessés ou sortaient… Il y a aussi des erreurs individuelles ce qui arrive souvent. Il faut avoir une bonne animation défensive et derrière on marque beaucoup de buts.»