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15 août 2025
AFFAIRE MISS SENEGAL, L'ACCALMIE APRES LA TEMPÊTE
L’Ong Jamra a renoncé à toute action judiciaire à l’encontre de la Présidente du concours Miss Sénégal, Amina Badiane. Cette dernière était au centre de la controverse dans l’affaire de viol présumé de Ndèye Fatma Dione, Miss Sénégal 2020
L’Ong Jamra a renoncé à toute action judiciaire à l’encontre de la Présidente du concours Miss Sénégal, Amina Badiane. Cette dernière était au centre de la controverse dans l’affaire de viol présumé de Ndèye Fatma Dione, Miss Sénégal 2020. Depuis l’éclatement de cette affaire, en novembre 2021, aucune preuve de viol n’est attestée. La montagne a bel et bien accouché d’une souris après un an de…gestation.
Le temps reste le meilleur juge. L’affaire de présumé viol de Ndèye Fatma Dione avait provoqué, une vague d’indignation au sein de certaines organisations religieuses et féministes. Certaines figures avaient fait porter le chapeau, à Amina Badiane, la promotrice de cet événement de beauté, Miss Sénégal. Mame Matar Guèye de l’Ong Jamra faisait partie des personnes qui s’étaient distinguées par leur prise de position contre le comité d’organisation du concours Miss Sénégal. Comme lui, d’autres religieux avaient voué aux gémonies le concours et les organisateurs.
Le 19 novembre 2021, le président de l’Ong Jamra, Mame Mactar Guèye avait porté plainte contre l’organisatrice. Le 22 novembre 2021, le président de la même structure avait annoncé une campagne de sensibilisation des sociétés commerciales notamment les sponsors afin qu’ils rompent tout contrat avec le comité d’organisation. Mieux, il avait également sollicité le retrait pur et simple de la « la licence de celle qui avait acheté les droits d’organisation du plus grand concours de beauté du Sénégal ».
Entre 2021 et 2022, l’eau a coulé les ponts. Et, on peut même déduire que la montagne a accouché d’une souris. Le religieux a décidé de retirer sa plainte car au fil du temps, il n’y a aucun élément pouvant attester un viol. Plus grave, il s’est révélé que les témoignages des anciennes Miss étaient faux et que ces dernières étaient animées par la mauvaise intention d’enfoncer l’organisatrice Miss Sénégal, Amina Badiane. C’est en foi de quoi, que le religieux a décidé de retirer sa plainte. Tout trame vers l’épilogue d’une affaire qui avait tenu en haleine le Sénégal pendant plusieurs semaines.
Quoi qu’il en soit, cette affaire était un fait marquant en 2021. Elle avait remis au goût du jour l’intérêt de l’organisation de ce concours, les critères de sélection et tout ce qui se passait dans les coulisses de l’organisation avant, durant et après le concours.
Pour se défendre, Amina Badiane a fait une sortie malencontreuse. Tous ont souvenance qu’elle avait affirmé que les filles victimes de viol sont consentantes (« Kouniou violer yawla nex »). Cette déclaration avait mis le feu au poudre. Les organisations de défense des droits des femmes étaient sorties de leur hibernation exigeant des excuses publiques de la part de Amina Badiane. La dame avait fini par retirer ses propos.
Pour l’histoire, Ndèye Fatma Dione, la Miss 2020 avait affirmé qu’elle était victime de viol après l’organisation du concours en insinuant la complicité des organisateurs. Les regards inquisiteurs étaient alors tournés vers le comité d’organisation avec sa tête, Amina Badiane. Un an plus tard, nous sommes loin de l’effet de bombe de novembre 2021
ACCUSÉ POUR DETOURNEMENT, SEYDOU SANE S'INDIGNE
Le président du Casamance sporting club (Casa Sports), Seydou Sané, cité dans une affaire de détournement d’un montant de 100 millions de F Cfa par des membres du comité des supporters « d’Allez Casa », a affirmé que cette « histoire est ridicule
Le président du Casamance sporting club (Casa Sports), Seydou Sané, cité dans une affaire de détournement d’un montant de 100 millions de F Cfa par des membres du comité des supporters « d’Allez Casa », a affirmé que cette « histoire est ridicule et fabriquée » par des gens du camp politique adverse au lendemain de sa prise de position sur leur leader.
ZIGUINCHOR – Le Casa Sports risque de connaître une crise dans les jours ou semaines qui suivent si le vent d’accusation auquel est mêlé le président dudit club continue d’y souffler. Il n’est pas le seul puisque le président du Comité des supporters, Malamine Tamba est aussi cité. Les deux sont accusés d’avoir détourné une somme globale de 100 millions de F Cfa. Un montant qui serait prélevé dans les caisses « d’Allez Casa ».
Faux, a rétorqué Seydou Sané. Joint par téléphone, le président du Casa Sports dit ne pas comprendre le bien fondé de tels agissements. « Je suis le président de ce club. J’ai été élu par des gens qui ont voulu que je devienne le président. Pour votre information, j’ai tout fait pour le Casa Sports qui, aujourd’hui, a une bonne image. Je suis en train de construire un centre pour ce club d’un montant de deux milliards de F Cfa. Alors, que des gens ne viennent pas me parler de détournement. Je ne sais même pas combien gagne ‘Allez Casa’. Et je ne veux même pas savoir. Je ne gère pas cet argent », a-t-il confié au « Soleil ».
Poursuivant ses explications, le président du Casa a soutenu que, ce qui lui préoccupe en ce moment, c’est de travailler davantage à faire du Casa, un club rayonnant et aimé de tous. « Rien que pour les salaires, je paie plus de 100 millions de F Cfa. Je loue une maison à Dakar et une autre à Ziguinchor pour le siège du Casa Sports. Parce que le Casa n’a jamais eu de siège. Il faut qu’on arrête avec cette petite histoire fabriquée par des hommes politiques qui ne veulent pas qu’on parle de leur leader », a martelé Seydou Sané. Être président de club n’est pas une mince affaire, a reconnu le président de l’équipe fanion de Ziguinchor. Car, a-t-il insisté, rien que pour son fonctionnement, le Casa Sports a besoin d’un budget de 250 millions de F Cfa par an. « Les gens qui parlent de détournement de 100 millions ne savent même pas comment ont fait pour mobiliser l’argent pour payer les salaires, le déplacement de l’équipe à l’intérieur du pays ou à l’étranger. Ce n’est pas facile. Mais, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre tout le monde dans de bonnes conditions. Donc, il faut qu’on arrête avec ces accusations fallacieuses », a insisté Seydou Sané. Mêlé également à cette histoire, le président du Comité des supporters « d’Allez Casa », Malamine Tamba, contacté avant-hier, dit ne pas être dans les dispositions de faire un quelconque commentaire sur cette affaire pendante devant la Justice. Le dossier a été appelé à la barre le 13 octobre dernier au tribunal correctionnel de grande instance de Dakar, suite à une sommation interpellative du secrétaire général « d’Allez Casa », Abdou Karim Diatta et Cie. Cette sommation date depuis le mois de novembre 2018.
Chercheuse et Dr en Géosciences, Ndèye Marame Ngom a soutenu une thèse sur la problématique de l’orpaillage artisanal au Sénégal en vue de proposer une solution de gouvernance dans ce secteur.
Dans le but de valoriser ses résultats, la jeune chercheuse a créé une application afin de suivre en temps réel l’exploitation artisanal de l’or au Sénégal en utilisation les outils des sciences spatiales au Sénégal l’exploitation minière artisanale et ses impacts. Ndèye Marame est l'une des spécialités de l'intelligence artificielle.
Nous l’avons interviewée lors de la conférence mondiale des journalistes scientifique de l’espace francophone tenu du 10 au 17 octobre à Dakar.
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DANS LA TÊTE DES ASPIRANTS ORATEURS
Un aspect de la formation qui a souvent a été négligé dans la formation scolaire et académique des élèves et étudiants, se fait de plus en plus visible. Certains s'y mettent afin de combattre leur glossophobie ou peur de prendre la parole en public
Un aspect qui a souvent a été négligé dans la formation scolaire et académique des élèves et étudiants, se fait de plus en plus visible : la prise de parole en public et le leadership. Elle n’est pas un exercice toujours aisé pour tous. Elle peut même se révéler périlleuse pour beaucoup de personnes. Mais depuis quelques années des offres de formation en la matière et partout dans le monde se multiplient.
Des ateliers sont proposés çà et là, aussi bien aux personnalités politiques, aux managers ou autres leaders. Des étudiants l'ont aussi compris et n'attendent pas d'être diplomés, managers avant de se mettre à jour par rapport à cette aptitude. C’est le cas de ces jeunes étudiants, porteurs de projets de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar qui s’initient aux techniques dédiées avec l’appui de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF).
À la fin de leur atelier, nous leur avons posé la question sur leurs motivations et leurs attentes concernant ce coaching.
Pour sûr, la glossophobie ou peur de prendre la parole en public est une réalité. Et elle serait même bien plus répandue dans la société que la thanatophobie qui est la peur ou l’angoisse de la mort.
Suivez les réponses de ces futurs dirigeants dans cette vidéo.
LE SENEGAL VISE SA 7EME ETOILE
Champions d’Afrique en titre, les Lions du beach soccer remettent en jeu leur titre, en faisant face, pour leur première sortie, à l’Ouganda aujourd’hui à 12h Gmt.
Ils règnent sur le beach soccer africain depuis plusieurs années maintenant. Déjà auréolés de 6 titres de champions d’Afrique, les Lions de la plage, qui ouvrent le bal à midi contre l’Ouganda, visent le 7e ciel en terre mozambicaine.
Champions d’Afrique en titre, les Lions du beach soccer remettent en jeu leur titre, en faisant face, pour leur première sortie, à l’Ouganda aujourd’hui à 12h Gmt. Un adversaire que les Sénégalais connaissent pour l’avoir rencontré et battu en demi-finale lors du tournoi Cosafa Cup, disputé en Afrique du Sud, que le Sénégal avait remporté en tant qu’invité.
Avec ces retrouvailles, les partenaires du capitaine Al Seyni Ndiaye voudront confirmer l’étiquette de favoris qui leur colle à la peau en dominant leur adversaire du jour. Une première sortie à ne pas rater pour les hommes de Mamadou Diallo, déjà 6 fois champions d’Afrique, et qui aspirent à s’offrir un 7e sacre en terre mozambicaine. Une tâche qui ne sera pas aisée dans le jardin du pays hôte, finaliste de la dernière édition, et qui ambitionne de détrôner le «Roi d’Afrique». Mais il est sûr que le Sénégal sera difficile à faire bouger, au regard de la qualité de son groupe, symbolisé par le meilleur gardien d’Afrique, Al Seyni Ndiaye.
Après avoir fini d’en découdre aujourd’hui avec l’Ouganda qui a été demi-finaliste lors de la dernière Can au Sénégal, éliminé par le Mozambique, vice-champion d’Afrique, les Lions vont livrer leur deuxième rencontre demain dimanche, à la même heure, contre l’Egypte, qu’ils retrouvent après l’avoir dominé lors de la dernière finale du tournoi Cosafa Cup. Le Madagascar constitue le dernier adversaire que les champions d’Afrique en titre vont croiser après, lundi, pour boucler les matchs de poule.
Les partenaires du capitaine Al Seyni Ndiaye veulent conserver le trophée remporté chez eux et par la même occasion, se qualifier à la prochaine Coupe du monde, après avoir réussi à être demi-finalistes au Brésil avant de finir à la 4ème place de la compétition.
«Ce ne sera pas facile, mais on y sera pour défendre notre titre et les couleurs nationales. Ce 4e sacre d’affilée, nous le voulons.» Telle est l’ambition affichée par Mamadou Diallo qui, en remplaçant Ngalla Sylla, nommé sélectionneur du Maroc, va vivre sa première Can en tant qu’entraîneur des Lions de la plage, avec qui il vient de remporter le tournoi Cosafa en Afrique du Sud.
D’ailleurs, Al Seyni avertit par rapport à leurs adversaires de la Poule B. «L’Ouganda s’est renforcé avec l’arrivée d’un technicien étranger sur le banc. Notre dernière défaite en Afrique, c’était contre le Madagascar. Le match Sénégal-Egypte est devenu une attraction. Nous serons l’équipe à battre. Mais nous restons concentrés sur l’objectif, qui est le 7e sacre. Et on espère l’atteindre», a-t-il promis lors de la cérémonie de remise du drapeau national.
Par Alassane SOULEYMANE
ENTRE DESIRS D’EMERGENCE ET SIRENES DU 3E MANDAT
Dakar, la capitale du Sénégal, reste une place urbaine, mondaine, culturelle et politique de premier choix en Afrique de l’Ouest
Dakar, la capitale du Sénégal, reste une place urbaine, mondaine, culturelle et politique de premier choix en Afrique de l’Ouest. Autant elle bouillonne de projets, autant elle focalise la respiration profonde d’un Sénégal qui veut émerger malgré les tumultes de tous genres. En séjour privé du 16 au 21 septembre 2022, le journaliste, Alassane Souleymane, a retrouvé la ville où il a vécu et étudié il y a 20 ans. Pendant presque une semaine, entre le Train express régional flambant neuf, les buildings de la nouvelle ville de Diamniadio et le campus de l’université Cheich Anta Diop, il a observé le Sénégal qui bouge, se construit, rêve d’émergence et débat comme toujours de politique et surtout actuellement, du troisième mandat.
Au moment de l’atterrissage de l’avion, ce vendredi 16 septembre 2022, un regard furtif par le hublot laisse voir une verdure qui contraste avec la latérite entourant la piste, en ce début de coucher du soleil. Connaissant le climat de la région dakaroise, on peut aisément deviner que nous sommes en hivernage.
L’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) est la principale frontière aérienne de la capitale sénégalaise pour tout visiteur étranger. Les vieux visiteurs connaissent ici l’existence de cet autre aéroport au cœur de la ville de Dakar, l’aéroport Léopold Sédar Senghor, tombé presque en «désuétude», pour ce qui est du transport civil. L’Aibd est la nouvelle porte d’entrée du trafic aérien et cela depuis son inauguration, en 2017. Son style architectural a l’ambition de montrer au visiteur, la recherche de modernité du Sénégal. Le voyageur de l’espace Cedeao, avec test Covid à l’appui, peut facilement et vite passer les formalités policières et douanières, et s’élancer vers la ville.
Les visiteurs habituels savent aussi que l’avènement de l’aéroport a surtout offert un défi dans le domaine de la mobilité urbaine. Si avec l’ancien aéroport, on entrait de plain-pied dans la ville, le nouveau, lui, est à environ 50 km de la ville de Dakar, avec heureusement, au moment de son inauguration, la présence d’une autoroute à péage. Justement, c’est cette autoroute qui régule presque les prix du transport.
En sortant du hall de l’aéroport, en termes de transport public, vous avez le choix entre le bus et le taxi. Si le premier propose le voyage à 6000 F Cfa, le second vous impose le «waxalé», c’est-à-dire la négociation avec le taximan. Si vous êtes chanceux, ce sera à 15 mille francs au plancher.
L’option du bus permet de découvrir une autre facette de ce transport public dakarois. Le voyage dure presque une heure sur une autoroute, avec six postes de péage facilement franchis grâce à un abonnement électronique à jour. La voie est bien fréquentée. L’on peut voir la nouvelle ville de Diamniadio avec des immeubles modernes sortis de terre grâce au programme Sénégal émergent du président de la République en exercice, Macky Sall. Hotels de luxe, stades de football et de basketball de part et d’autre de l’autoroute, buildings administratifs, représentation de firmes internationales, de services, etc. Plus on avance, plus on constate que le contraste est frappant, avec le changement de standing qui vire aux quartiers populaires. Entre temps, la Forêt classée de Mbao offre une vue verdoyante. Le chemin toise ce qui est un point stratégique ici, la Patte D’oie, espèce d’échangeur multiple qui fait la jonction entre la ville de Dakar et sa banlieue. Les quelques espaces libres pour le sport de masse sont transformés en mares, avec les grosses quantités de pluies qui ont mis à mal le système de canalisation urbaine.
Le point final du trajet en bus depuis l’aéroport Aibd se situe en face du vieux Stade Léopold Sédar Senghor, sis au quartier de Yoff. Si vous n’avez pas quelqu’un pour vous récupérer, des taxis sont disponibles pour toutes destinations dans la capitale.
Un débat politique omniprésent
En 20 ans, de la présidence de Abdoulaye Wade à celle du Président actuel, Macky Sall, les changements urbains notoires sont des échangeurs çà et là, des autoponts, la nouvelle ville de Diamniadio, l’autoroute à péage, la Corniche-Est des Almadies à Dakar-Plateau, etc.
En cette mi-septembre, la politique n’a jamais aussi bien animé le pays et surtout sa capitale. Des élections législatives viennent de se dérouler en juillet. Très disputées, elles ont vu l’inter-coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi (Yaw)-Wallu Senegaal, pousser la majorité à un ballotage très serré (82 contre 80) et tout s’est joué à un député près à l’Assemblée nationale, pour avoir les 83 députés de majorité absolue à l’Hémicycle. La rentrée de la nouvelle Assemblée est restée dans les mémoires, tellement la mise en place du Bureau a été tumultueuse, presque en mondovision. Dans ce contexte, la politique est dans tous les débats, notamment dans la presse, avec la promesse du Président Sall de réhabiliter cette fois le poste de Premier ministre dont il s’est départi depuis 2019. C’est dire combien les attentes sont grandes pour l’heureux nommé à ce poste. «Monsieur le Président, nous avons besoin d’un bon père, ou d’une mère, de famille, comme Premier ministre. Un technicien qui s’appuiera sur la compétence, l’efficacité, la loyauté et l’intégrité des agents de l’Administration pour stabiliser le niveau de vie des Sénégalais, promouvoir l’initiative économique, gommer les inégalités, renforcer la cohésion autour du contrat social qui nous unit, par-delà nos différences, nos croyances», glissait Amadou Bassirou Ndiaye, président de Bokk Defar Senegaal, dans une tribune publiée dans les colonnes du journal Le Quotidien dans sa parution du 17 septembre. Et pourtant la veille, le Président Macky Sall, dans un discours à la Nation, tentait de rassurer ses compatriotes au lendemain des Législatives et de la mise en place de la nouvelle législature, et au moment de nommer le nouveau Premier ministre et le gouvernement qu’il dirigera. «Ainsi et ensemble, mes chers compatriotes, j’ai confiance que nous poursuivrons la dynamique du Sénégal que nous aimons, une Nation unie, où bouillonnent sans cesse la passion et la joie de vivre ensemble, une Nation plus forte et plus prospère, dans la paix, la sécurité et la stabilité», tentait de rassurer le chef de l’Etat dans ce discours annonciateur d’une nouvelle ère politique.
D’un point de vue politique, la hantise des Sénégalais, élite et citoyens à la base, c’est de voir s’effriter l’image d’un pays stable et d’une démocratie exemplaire dans une sous-région ouest-africaine en ébullition avec l’avènement de régimes militaires au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, mais aussi avec un contexte sécuritaire fragile au Sahel.
En somme, ce samedi matin du 17 septembre, Dakar se réveille avec une température devant osciller entre 27 et 31 degrés. En bord de mer, un léger vent souffle, le soleil se fait menaçant par des rayons qui résistent à la brise maritime. Ce jour, le Sénégal attend un nouveau gouvernement. Cela commencera par la nomination du Premier ministre, attendue vers 12h, et l’équipe gouvernementale, en début de soirée. Une prouesse presque inédite dans les pays africains où l’on peut avoir 72h entre la nomination du chef du gouvernement et celle des ministres. Mais ce jour, le Président sénégalais et président en exercice de l’Union africaine veut aller vite : nommer le Premier ministre et connaître la composition du gouvernement ce samedi et partir le lendemain pour Londres, afin d’assister aux obsèques de la Reine Elisabeth II, puis rallier New York, les Etats-Unis, pour l’Assemblée générale des Nations unies.
Une des places fortes de l’espace public dakarois, propice à la discussion intellectuelle et politique, c’est bien la très vieille et glorieuse université Cheikh Anta Diop. Fait frappant pour le visiteur ce samedi matin, le calme sur cette double voie qui va de la Corniche à la Bibliothèque universitaire. Très peu de personnes en vue. L’université est en vacances et donc malheureusement, peu de débats politiques en l’absence d’étudiants et de professeurs. La forte participation du personnel enseignant à la politique, au débat politique, a substantiellement contribué au rehaussement de la qualité de la classe politique sénégalaise, au fil des ans, depuis l’indépendance. De Abdoulaye Wade à Macky Sall, de Sémou Pathé Guèye à Abdoulaye Bathily, de Cheikh Anta Diop à Amady Aly Dieng, de Ousmane Tanor Dieng à Moustapha Niasse, cette université a forgé des cadres et penseurs, qui ont consacré leur temps à l’animation intellectuelle et politique du pays. Leur dessein commun est de faire de leur pays, ce modèle politique et démocratique stable.
Le nom du nouveau Premier ministre est tombé : c’est Amadou Ba, ministre de l’Economie et des finances dans le précédent gouvernement. «Un choix attendu et sans surprise», lance un journaliste, fin connaisseur de la chose politique sénégalaise. «Le président de la République, Macky Sall, tient finalement son Premier ministre. Et pas le moindre, puisqu’il s’agit de Amadou Ba. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut pour avoir fait ses preuves partout où il est passé. Donc tout le monde s’accorde à reconnaître que le tout nouveau Premier ministre, Amadou Ba, est un très bon jockey doté d’un excellent «cheval» de bataille (gouvernement) pour la lutte contre l’injustice sociale, la flambée des prix des denrées alimentaires, l’insécurité et le chômage des jeunes», dira le site d’informations générales seneplus.com.
Le Ter, œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse)
Mais c’est xibaru.sn, un autre site, qui ramènera le débat sous l’angle d’achoppement du moment dans le landerneau politique sénégalais. «Aux yeux des hommes politiques, Amadou Bâ n’est rien d’autre qu’un directeur de campagne pour le chef de l’Etat en vue de la Présidentielle de 2024. Car ils estiment que l’actuel Premier ministre ne fera rien d’autre que valider une troisième candidature de Macky.»
La principale critique que nourrit l’opposition contre Macky Sall, c’est de vouloir briguer un 3e mandat présidentiel. Les Législatives houleuses, la nomination du Premier ministre et du gouvernement sont donc scrutées de très près par les partis d’opposition et leurs militants. Pour le moment, le chef de l’Etat ne confirme ni n’infirme cette intention qu’on lui prête. «Il dit former un gouvernement de combat, mais combat pour quoi pour un président sortant ?», fulmine un universitaire rencontré le jour de la formation du gouvernement. Pour les partisans du locataire du Palais à l’avenue Roume, le combat vaut pour les préoccupations des Sénégalais, les urgences sociales et l’ambition du projet proposé aux Sénégalais de faire de leur pays un pays émergent. C’est tout l’esprit et la lettre du Plan Sénégal émergent (Pse) que le Président Sall propose depuis son arrivée à la tête du pays.
Le Plan Sénégal émergent, Pse, est le nouveau cadre de référence des politiques de la «gouvernance Macky Sall» visant à conduire le Sénégal sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035. Dans la première phase des actions prioritaires, 27 projets phares et 17 réformes, touchant tous les secteurs, sont mis en œuvre. Ils participent à donner un nouveau visage à l’économie et à la société sénégalaises, grâce à leur impact sur le taux de croissance et la redistribution équitable de la richesse nationale. Après une première phase 2012-2019 axée sur son 1er mandat, la deuxième phase du Pse entend se concrétiser par des projets d’envergure à travers la vision 2019-2024. Ses cinq grandes initiatives nationales sont : Pse Jeunesse 2035, Pse Economie sociale et solidaire, Pse Société numérique inclusive, Pse Vert ou la Reforestation durable du territoire national, Pse Cap sur l’industrialisation.
La nouvelle ville de Diamniadio est le terreau idéal pour jauger de l’élan du Pse pour un visiteur. Pour y aller, vous avez plusieurs choix dont le plus parlant est le Train express régional (Tse), objet de fierté mais aussi de critique. Fierté pour sa modernité, l’offre de service. Critique surtout pour son coût : de 568 milliards de francs Cfa, le coût du Train express régional (Ter) est passé à 800 milliards, sans compter la tranche additionnelle de 17 km jusqu’au nouvel aéroport de Blaise Diagne. Tout compte fait, le Train express régional (Ter) est l’un des projets phares du Plan Sénégal émergent (Pse) initiés par le Président Macky Sall. Inauguré le 27 décembre 2021, le Ter relie aujourd’hui le centre-ville de Dakar à la nouvelle ville de Diamniadio.
Articulé avec d’autres modes de transport par un système de rabattement intelligemment pensé, le Ter entend être l’épine dorsale du transport dans la capitale sénégalaise. Le projet est prévu en deux phases : la première, allant de la gare de Dakar à Diamniadio (36 km), est finie. La seconde phase, allant de Diamniadio à l’Aibd (19 km), est en cours d’exécution.
Pour le passager-visiteur qui veut bien jauger la merveille technologique, il faut se rendre à la vieille gare ferroviaire de Dakar, point de départ. Dans le hall, aux heures de pointe, la file est longue devant les guichets. Les rangs se veulent disciplinés et entre gens «civilisés». Pour Diamniadio, la destination finale, c’est 1500 F Cfa en aller simple et le double en aller-retour en 2e classe. Il y a un train toutes les 10 mn et la fréquence est respectée. Précisément, toutes les 10 minutes, du lundi au samedi, de 5h 35 (départ de Diamniadio) et 5h45 (départ de Dakar) à 20h 55, et toutes les 20 min de 21h 05 à 22h 05, dernier départ.
Diamniadio, ville du futur
La chaleur ambiante, dans le hall et sur le quai, se dissipe dès qu’on entre en voiture. La climatisation est parfaite et dès qu’on tombe dans un fauteuil, on retrouve une certaine sérénité. C’est le départ, et une voix automatisée annonce le départ et rappelle quelques conseils de sécurité. La vitesse est maîtrisée, pratiquement pas de bruit de rail à l’ancien comme sur l’historique train Dakar-Niger, aucune secousse. Le freinage est pratiquement imperceptible. Le premier arrêt à Colobane, un quartier jadis connu pour son pont et son marché, avec une mauvaise réputation de nid de «bandit Colobane». Cet arrêt de Ter va sans doute lui donner une meilleure réputation. Dans les voitures, le syndrome du smartphone est quasi présent, surtout chez la frange juvénile des passagers. Chacun a les yeux rivés sur l’écran de son téléphone, souvent écouteurs à l’oreille, ignorant le voisin et attendant d’arriver à son arrêt de Ter. Par les fenêtres, on peut apercevoir une succession de villas, de baraquements, de tassement de ferraille ou de terrains inondés. Souvent l’on aperçoit la mer à quelque 100 mètres. Il faut dire que le premier tracé de Ter suit presque le littoral. A chaque arrêt, le nom de la gare est écrit en graffiti sur le mur, comme pour rappeler la grande culture de graffiti de l’agglomération dakaroise.
«Nous sommes aujourd’hui à 11 millions de passagers, avec un trafic de fréquentation en moyenne de quatre-vingt-cinq mille passagers par jour, depuis sa mise en service en décembre 2021», selon le Directeur général sortant de l’Agence pour les investissements (Apix), Mountaga Sy, le 7 octobre 2022, lors de sa passation de services avec son successeur.
Il a aussi révélé que «le Ter a atteint le pic de quatre-vingt-quinze mille passagers le 5 août 2022, le jour où Dakar était bondé d’eau et que les Sénégalais avaient abandonné les véhicules, et c’est le Ter qui les a tous ramenés à la maison dans des conditions confortables et de sécurité».
Dakar, Colobane, Hann, Dalifort, Beaux-Maraichers, Pikine, Thiaroye, Yeumbeul, Keur Mbaye Fall, Pnr, Rufisque, Bargny, Diamniadio, en tout treize gares sont desservies par ce train moderne urbain, pour un voyage de 45 mn pile-poil.
La gare de Diamniadio est la plus grande après celle de Dakar au départ. Le plan architectural démontre l’ambition de hub qu’on donne à cette partie qui fait le lien entre l’ancienne ville et sa banlieue et la nouvelle ville de Diamniadio. Des agents sont postés à plusieurs endroits pour orienter les passagers.
A la sortie de la gare, ici, le contraste entre les buildings qui sortent de terre et les terrains non bâtis frappe. C’est vraiment une nouvelle ville en construction. Un bus fait la navette entre la gare et certains points de cette zone urbaine qui promeut l’avenir de Dakar. «Entrez ! Le grand stade est devant, mais ce n’est pas loin. Le bus va partir», lance le convoyeur du bus. Un trajet sinueux, dans une succession de latérite et de bitume, laisse entrevoir de tous côtés, des buildings imposants, de près ou de loin. Bâtiments de l’Administration publique, le stade géant Abdoulaye Wade, le Dakar Arena pour le basketball, des hôtels et centres de conférence, etc. C’est ce décor qu’offre la ville de Diamniadio, avec des voies larges qui attendent d’autres bâtiments. Ces infrastructures sont situées de part et d’autre de l’autoroute à péage qu’on observe aisément avec une circulation dense.
Macky Sall : quelle nouvelle offre politique aux sénégalais ?
Le soleil est au zénith et il est ardent. Le moment n’est pas très propice pour une visite non guidée et sans véhicule.
Plus on l’approche, plus le Stade Abdoulaye Wade ressemble à un gros œuf blanc aplati. C’est lui qui a accueilli le match qualificatif des Lions du Sénégal au Mondial 2022 qui démarre en novembre au Qatar.
D’un point de vue d’ensemble, la nouvelle ville de Diamniadio entend projeter le Sénégal et sa capitale dans le futur. Les projets d’infrastructures sont modernes, innovants et futuristes. Ils entendent donner la meilleure explication du Plan Sénégal émergent.
En discutant avec des citoyens sénégalais, dans la ville de Dakar ou dans le Ter vers Diamniadio, on sent une certaine fierté. L’aéroport Blaise Diagne, l’autoroute à péage, le Ter, les routes en construction sont des éléments de progrès indéniables. Sachant leur pays en chantier, ils en veulent plus. Serait-ce dans la continuité avec Macky Sall, au prix d’un troisième mandat, ou faut-il un progrès continu dans l’alternance politique en 2024 ? Tel est le dilemme des Sénégalais, entre les désirs d’émergence qu’offre le Pse de Macky et les frissons du 3e mandat dont les sirènes sonnent aux oreilles des partisans du Président actuel. Il est épié, interrogé à chaque interview, que ce soit par la presse nationale ou celle internationale. Intelligent, pondéré, habile tacticien, fin stratège, le successeur de Abdoulaye Wade connait le passé politique de son pays. «Ce débat, je le traiterai à temps voulu et les Sénégalais seront édifiés. Ce qui est clair, c’est que je ne poserai jamais un acte qui soit antidémocratique ou anticonstitutionnel. Parce que je suis profondément démocrate. Maintenant, je décide de parler quand le moment sera venu. Pas maintenant», répondait-il le 9 décembre à France 24 dans un entretien exclusif.
Des leaders de l’opposition comme Ousmane Sonko du Pastef, des associations de la Société civile comme Y’en a marre ou Afrikajom Center de Alioune Tine élèvent la voie contre cette suspicion de 3e mandat.
Le débat reste donc sénégalo-sénégalais, dans un pays où la politique se discute dans les ministères, les universités, les taxis, les marchés et sur les eaux de pêche. Macky Sall sait ce qu’il veut pour lui et pour le Sénégal, de même les Sénégalais ont leur rêve d’un meilleur Sénégal, dans la lignée de ce que la Présidence actuelle leur offre ou dans une autre vision.
Au Président Macky Sall, beau joueur et homme de paix, de prendre la mesure de la marche du monde et de ses concitoyens. A un moment où le nationalisme se mêle au populisme, où le modèle démocratique occidental est malmené par de fortes aspirations de démocratie à l’africaine, le Président sénégalais n’a plus beaucoup de temps pour expliquer sa volonté à l’horizon très prochain de 2024. Mais quelle que soit la décision de Macky Sall pour 2024, il est constant que la marche vers l’émergence qu’il a initiée semble irréversible car le Pse est passé de slogan à une sorte de lame de fond dont la ville de Diamniadio, le Ter, le Brt et le Pont de Foundiougne sont les incarnations.
SAUT DANS L’HISTOIRE
Dans le Golfe, c’était une bataille contre l’oppresseur irakien. Petit pays avec une grande réputation militaro-diplomatique, le Sénégal envoie quelque 400 soldats dans le bourbier irakien, après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein.
Dans le Golfe, c’était une bataille contre l’oppresseur irakien. Petit pays avec une grande réputation militaro-diplomatique, le Sénégal envoie quelque 400 soldats dans le bourbier irakien, après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein. Qu’a apporté cette mission ?
«Cette participation apporta une grande crédibilité internationale à notre pays. Notre diplomatie a bénéficié d’une bonne perception à travers le monde, et le Sénégal a fait l’objet de nouvelles sollicitations pour des missions d’observateurs militaires ou de règlement de conflits (Angola, Liberia, Cambodge)», raconte Général Keïta, interrogé par Weekend Magazine en 2012. Il ajoute : «De cette guerre, l’Armée sénégalaise a tiré beaucoup de leçons de conduite opérationnelle, développé l’expérience de ses personnels, affiné sa capacité d’intégration dans une grande unité multinationale et noué des relations avec les forces amies.»
Dans la foulée de cette guerre, Dakar abrita en 1992, le Sommet de l’Organisation de la conférence islamique, renforça ses liens avec l’Arabie saoudite et le Koweït. Après la guerre, des entrepreneurs furent sollicités pour participer à la reconstruction du Koweït. «L’Armée est bien le microcosme sacré de notre Nation. Par son engagement, le Sénégal a apporté une légitimité universelle à la Guerre du Golfe et une autre grille de lecture qui s’écarte des critères et motivations usuels basés sur la proximité géographique, l’idéologie ou les considérations économiques», enchaîne-t-il.
Si le Président Abdou Diouf fit le déplacement sur le terrain, en Arabie Saoudite, accompagné de Médoune Fall, à l’époque ministre des Forces armées, il fut reçu avec les honneurs à Washington, par le Président Bill Clinton.
FIN DE LA COMMISSION D’INDEMNISATION
Après avoir versé 52,4 milliards de dollars d’indemnités, la Commission d’indemnisation de l’Onu, créée à la suite du déferlement de l’Armée de Saddam Hussein, qui occupa le Koweït pendant 7 mois, a été enterrée le 22 février dernier
Après 30 ans d’existence, la Commission d’indemnisation de l’Onu, créée à la suite du déferlement de l’Armée de Saddam Hussein, qui occupa le Koweït pendant 7 mois, a été enterrée le 22 février dernier. La résolution «décide de mettre fin au mandat de la commission» et juge qu’elle «a rempli son mandat». Le texte «confirme que le gouvernement irakien n’est plus tenu de verser au fonds» géré par la commission, «un pourcentage du produit des ventes à l’exportation de pétrole, de produits pétroliers et de gaz naturel». Le Conseil de sécurité «confirme que le processus de réclamation de la commission est maintenant achevé et définitif et qu’aucune autre réclamation ne lui sera faite», indique la résolution rédigée par le Royaume-Uni.
Créée en mai 1991 par la résolution 692 du Conseil de sécurité, la commission a été chargée de gérer les compensations financières dues par l’Iraq et financées par une taxe de 5% prélevée sur les ventes de pétrole et de produits pétroliers d’Iraq. Au cours des trois décennies écoulées, ce sont près de 3 millions de demandes d’indemnisation qui ont été honorées. Les compensations ont été distribuées à des personnes privées, des sociétés, des organisations gouvernementales et d’autres organisations qui ont subi des pertes directement causées par l’invasion et l’occupation irakiennes. La commission est considérée comme un modèle en matière de réconciliation. Son rapport final au Conseil de sécurité avait été formellement adopté à Genève le 9 février.
Ces 30 dernières années, l’Iraq a versé au Koweït, 50 milliards de dollars de réparations de guerre. Mais, en difficulté financière en raison de la pandémie et de la chute des prix du pétrole, Bagdad avait demandé un délai pour payer les deux milliards de dollars restants.
Au total, la commission a versé 52,4 milliards de dollars d’indemnités à plus d’1,5 million de requérants du monde entier. L’organisme de l’Onu, chargé des réparations pour la Guerre du Golfe, a ainsi reçu environ 2,7 millions de demandes et a terminé son examen de toutes les demandes en 2005.
Les fonds, validés par la Commission d’indemnisation des Nations unies établie en 1991, proviennent d’une taxe prélevée sur les ventes de pétrole et de produits pétroliers d’Iraq. Ce pourcentage a été fixé en application de diverses résolutions du Conseil de sécurité et décisions du Conseil d’administration de la commission et a été fixé dernièrement à 3% en vertu de la décision 276 (2017) du Conseil d’administration.
PLUS DE 30 ANS D’ATTENTE
Le Collectif des «Jambaars» du Golfe, qui avait organisé une marche à la Place de l’Obélisque en 2017, pour réclamer leur indemnisation, va relancer le combat avec l’organisation d’une conférence de presse le 31 octobre prochain
Le Collectif des «Jambaars» du Golfe, qui avait organisé une marche à la Place de l’Obélisque en 2017, pour réclamer leur indemnisation, va relancer le combat avec l’organisation d’une conférence de presse le 31 octobre prochain. Si les conclusions de la commission mise en place pour étudier la question sont sur la table du chef de l’Etat depuis plus d’un an, les survivants et leurs familles sont las d’attendre.
La bataille pour l’indemnisation n’est pas toujours réglée. Après la guerre, la Commission d’indemnisation des Nations unies (Cinu), chargée d’étudier les demandes d’indemnisation des victimes de l’invasion et de l’occupation du Koweït par l’Iraq en 1990-91, a été mise en place et avait récolté 500 milliards F Cfa avant sa dissolution en février dernier (Voir ci-contre). Plus de 30 ans après la fin de la Guerre du Golfe, les militaires et les veuves des 93 Jambaars, qui ont péri lors du crash, attendent toujours leur argent. Le collectif a décidé de relancer le combat en organisant un point de presse le 31 octobre prochain.
En 2017, le Collectif des survivants de la première Guerre du Golfe, des veuves et orphelins avait organisé une marche pour réclamer le versement de leur indemnisation à l’Etat du Sénégal. Avec les réclamations, l’Etat avait mis en place une commission tripartite chargée d’étudier la question, composée du ministère des Forces armées, de l’Etat-major et de la Primature. Sans oublier la médiation de l’Ong Jamra. Jusqu’ici, rien n’a été fait alors que la commission a déposé les rapports sur la table du chef de l’Etat depuis plusieurs mois.
Le dossier sur la table du chef de l’Etat
Aujourd’hui, les survivants veulent relancer le combat pour pousser l’Etat à vider ce contentieux. A l’époque, les avocats du collectif avaient annoncé, lors de cette marche, la saisine d’un juge compétent pour vider ce dossier. Avec la médiation, il n’y a pas eu de suite. «On était sur le point de saisir la Commission (d’indemnisation) des Nations unies et la Cour de justice de la Cedeao. Mais avec l’intervention de Mame Mactar Guèye dans cette affaire, nous avons suspendu notre démarche», rappelle Me Assane Dioma Ndiaye. Il ajoute : «Nous demandons à l’Arabie Saoudite de dédommager toutes les victimes. Elles avaient emprunté un avion de l’Armée saoudienne pour aller en pèlerinage à la Mecque. Mais l’Arabie Saoudite dit qu’elle a dédommagé les victimes. Mais, au Sénégal, les victimes disent qu’elles n’ont reçu que la somme d’1 million concernant les frais de campagne, mais pas de réparations. Nous n’avons pas la certitude que l’Arabie Saoudite ait dédommagé les victimes. Nous n’avons aucune preuve. Même si une Commission de réparation des Nations unies a été créée et qu’elle avait confisqué le pétrole irakien qui devait servir à alimenter cette réparation, nous pensons que c’est l’Arabie Saoudite qui doit dédommager toutes les victimes.»
Il faut savoir que le Sénégal avait envoyé 495 hommes pour renforcer les 33 contingents envoyés par 33 pays, afin de protéger le territoire saoudien. La mission a duré 6 mois, de septembre 1990 à mars 1991. Avec le décès de 93 militaires, il restait 402 survivants. Accompagnés des 93 veuves et de leurs orphelins, ils réclament toujours leur indemnité de guerre. Après la capitulation de Saddam Hussein, le Conseil de sécurité de l’Onu a mis en place la Commission d’indemnisation (Cinu). Chargée d’étudier les demandes d’indemnisation des victimes de l’invasion et de l’occupation du Koweït par l’Iraq en 1990-91, la Cinu était chargée de payer des réparations pour les dommages causés par l’invasion du Koweït par l’Irak en août 1990.
L’ONECCA TRAQUE LES FAUX EXPERTS
Usurpation de fonctions L’Ordre national des experts comptables et des comptables agréés fait l’état des lieux de la profession
L’Ordre national des experts comptables et des comptables agréés fait l’état des lieux de la profession. Procédant à l’ouverture de leur retraite stratégique à Saly, Mor Dieng, nouveau président de l’Onecca, a passé en revue les menaces qui pèsent sur leur profession.
Le nouveau président de l’Ordre national des experts comptables et des comptables agréés (Onecca), Mor Dieng, n’a pas usé de la langue de bois pour éplucher les menaces qui guettent la profession. Faisant l’état des lieux hier, lors de la retraite stratégique de l’Ordre, Mor Dieng a affirmé que «la garantie d’une information financière fiable et sincère est gravement menacée au Sénégal par le fléau de l’exercice illégal de la profession». Il relève qu’une «confusion totale s’est installée et certaines personnes, qui portent le titre d’experts dans des domaines autres que celui de l’expertise comptable, sont identifiées comme étant des illégaux qui font de la tenue de comptabilité jusqu’à l’élaboration des états financiers. L’exercice illégal de la profession d’expert-comptable ou de comptable agréé a un impact très négatif sur le niveau des recettes fiscales de l’Etat ; c’est un fléau qui plombe le développement économique et social du Sénégal». Et de l’avis du président de l’Onecca, «les états financiers élaborés dans le cadre de l’exercice illégal de la profession ne sont ni réguliers ni sincères, et ils favorisent la fraude fiscale, le blanchissement de capitaux et le financement du terrorisme».
Malgré les efforts inlassables de la Direction générale des impôts et domaines (Dgid) et le visa obligatoire des états financiers, dénonce l’expert-comptable, «beaucoup d’états financiers sont déposés sans visa d’un membre de l’Ordre et le dispositif actuel des visas n’empêche pas la multiplicité des états financiers».
C’est pourquoi les experts comptables et comptables agréés attendent «l’institutionnalisation du Guichet unique de dépôt des états financiers (Gudef) par la Dgid, en collaboration avec l’Onecca, l’Ansd, la Bceao et le Greffe du Tribunal de commerce, conformément à la directive de l’Uemoa portant sur le Gudef».
Car, considèrent-ils, «le chef d’entreprise qui confie sa comptabilité à un non-membre de l’Onecca et celui qui fait l’exercice illégal, ainsi que l’expert-comptable et le comptable agréé qui couvrent le praticien illégal, sont des complices qui engagent leur responsabilité pénale».
«Dumping et non-respect des barèmes, fléau dangereux»
Au-delà, l’Onecca signale que «la confusion dans les domaines d’expertise est aussi possible au niveau des tribunaux, dans le cadre de certaines missions d’expertise qui relèvent de la compétence de l’expert-comptable, mais qui sont confiées à d’autres experts compétents dans d’autres domaines. Avec le programme de digitalisation du Tribunal de commerce hors classe de Dakar, nos préoccupations devraient être prises en compte. A l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, la question est de savoir comment réinventer notre profession et garantir des débouchés à nos membres. Le dumping et le non-respect des barèmes est un fléau dangereux qui menace nos missions», souligne M. Dieng.
Avant d’évoquer les problèmes liés à la communication et au développement de la profession. A ce propos, déplore-t-il, «nous avons accusé beaucoup de retard dans le domaine de la communication, ce qui a facilité en partie, la confusion avec d’autres qui sont très différents de nous. Le moment est venu de nous faire connaître sur toute l’étendue du territoire national, surtout dans ce contexte critique ou la Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Lcbc/ft) est au centre des préoccupations des pouvoirs publics et de l’Onecca».
Face à ces enjeux, l’Onecca envisage «de créer un Centre de gestion agréé (Cga) dans chaque capitale départementale disposant d’un centre fiscal où aucun membre de l’Ordre n’est installé. Ces Cga faciliteront l’accompagnement de l’installation des regroupements de jeunes experts comptables et comptables agréés débutants dans le cadre des centres d’incubation, pour leur permettre de récupérer les portefeuilles des Cga pour leurs comptes personnels».
Les experts comptables et comptables agréés considèrent également que «pour une garantie de célérité, de professionnalisme, de transparence et d’indépendance, l’Ordre devrait pouvoir, sur la base de protocoles d’accord, apporter son assistance à l’Assemblée nationale et à la Cour des comptes dans leurs missions de contrôle des dépenses publiques prévues par la loi organique relative aux lois des finances».
En effet, argue Mor Dieng, «la crédibilité du Sénégal serait renforcée si l’audit des comptes de toutes les collectivités territoriales était confié aux membres de l’Onecca dans le cadre d’un protocole. C’est le cas en Côte d’Ivoire, où toutes les collectivités sont auditées par des experts comptables». Toutes ces préoccupations seront le socle des travaux qui seront menés durant ces 3 jours de retraite à Saly Portudal. L’objectif est de faire en sorte que l’Onecca soit doté d’une feuille de route stratégique solide, à la hauteur de ses ambitions.