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14 juin 2025
Par Yoro DIA
NOSTALGIE DE LA TYRANNIE
A l’heure du bilan, le seul pays qui a réussi sa révolution du Printemps arabe est la Tunisie, parce que c’est l’une des rares sociétés arabes avec une Société civile que la dictature de Ben Ali n’avait pas réussi à détruire
En voyant l’anarchie qui sévit en Libye après la mort de Kadhafi et celle qui déchire l’Irak depuis la chute de Saddam Hussein, on comprend la vieille sagesse populaire arabe qui dit qu’«il est préférable d’avoir 60 ans de tyrannie que vingt-quatre heures d’anarchie».
En Libye et en Irak, il y en a probablement beaucoup qui regrettent la chute des tyrans Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi parce qu’au moins dans une tyrannie, il y a comme aurait dit Weber, «un monopole de la violence» dont on connaît le lieu d’origine et que l’on peut éviter par conséquent. Ce qui n’est le cas dans l’anarchie car, en Libye, on ne sait même plus qui se bat contre qui. Ces situations anarchiques en Libye et en Irak, permettent aussi de comprendre pourquoi Rastum Pacha, l’un des rares gouverneurs ottomans de l’Arabie, qui a réussi à mettre fin aux guerres tribales, était appelé «Abu Jarida», c’est-à-dire le «Père du bâton».
En Egypte, le Marechal Al Sissi, le nouveau Abu Jarida, a rapidement fermé la parenthèse démocratique du Printemps arabe, alors que le Abu Jarida syrien, Bachar Al Assad, n’a même pas laissé la parenthèse s’ouvrir.
Du temps de la splendeur de l’empire abbasside, Haroun Al Rashid avait édifié une «baytil hikmati», une maison de la sagesse dans sa capitale Bagdad, la plus belle ville du monde à l’époque.
A Bagdad, l’ancienne capitale de l’empire, on disait que «si les livres sont écrits en Egypte, ils sont vendus au Liban, mais lus à Bagdad». Aujourd’hui la sagesse a quitté la capitale de Haroun Al Rashid où les livres ont été remplacés par les armes et la sagesse par la violence, depuis que George W. Bush a ouvert la boîte de Pandore du conflit sunnite/chiite lors de la 2e guerre d’Irak. Même si le régime de Saddam Hussein était marqué par l’hégémonie des Sunnites qui sont minoritaires, l’allégeance des Chiites à l’Etat irakien n’a jamais été prise à défaut lors de la longue guerre contre l’Iran chiite, parce que l’Irak de Saddam était un Etat laïc.
Ce primat de l’allégeance à l’Irak se joue encore aujourd’hui avec des partisans de Moktada al Sadr qui refusent l’inféodation de l’Irak à l’Iran, contre ceux qui pensent que l’appartenance au chiisme doit primer sur l’appartenance nationale. Après l’invasion de l’Irak par Bush, à Téhéran, les ayatollahs ont pensé que le Président américain avait réalisé leur plus grand rêve, rendant possible une sorte «d’arc chiite» entre Téhéran, Bagdad et Damas. Ce qui se passe en Irak va gripper la machine, avec la remontée à la surface du vieux conflit entre Arabes et Perses, au-delà de l’appartenance commune au chiisme.
Ce vieux conflit s’exprime aujourd’hui en Irak dans le cadre d’une démocratie plus que surréaliste, fondée sur la logique tribale et la violence qui lui est consubstantielle. Cette tradition de violence ancestrale fait aujourd’hui qu’il n’y a presque pas de Société civile dans les Etats dynastiques arabes, les seules forces organisées étant celles de l’appareil de l’Etat dynastique et son appareil répressif qui fait face aux islamistes. Ce qui fait que les indépendances ont produit des dictatures, des Etats dynastiques, et la démocratisation a produit l’islamisme (Algérie, Irak, Palestine et Egypte).
A l’heure du bilan, le seul pays qui a réussi sa révolution du Printemps arabe est la Tunisie, parce que c’est l’une des rares sociétés arabes avec une Société civile que la dictature de Ben Ali n’avait pas réussi à détruire. La Société civile y est tellement forte qu’un de ses membres, le constitutionnaliste Kais Saied, a doublé les islamistes en se faisant élire Président.
LE DERNIER COUP DE POKER DE MACKY SALL
D'Amadou Ba à Ahmadou Makhtar Cissé, en passant par Félix Antoine Diome et Aly Ngouille Ndiaye, les supputations vont bon train quant au futur locataire de la primature
Restauré le 10 décembre 2020 à la faveur d’un projet de loi largement adopté par l’Assemblée nationale, le poste de Premier ministre continue toujours de susciter les convoitises des uns et des autres. A coups de lobbying, des pontes de la mouvance présidentielle envoient des ballons de sonde afin de focaliser l’attention du chef sur eux.
De Amadou Ba à Ahmadou Makhtar Cissé, en passant par Félix Antoine Diome et Aly Ngouille Ndiaye, les supputations vont bon train quant au futur locataire de la primature. Pourtant les choix et les espérances des uns et des autres sur le futur chef d’orchestre du nouvel attelage gouvernemental pourraient ne pas correspondre aux attentes du seul maître du jeu, Macky Sall qui aurait, selon des sources dignes de foi, déjà trouvé son oiseau rare. Entre quelques pontes de l’aristocratie financière internationale, des alliés stratégiques et des oligarques du parti présidentiel, le Président Macky Sall dispose d’une large palette pour choisir celui qui devra mettre en œuvre sa politique ces derniers mois qui nous séparent de la présidentielle de 2024. Le dernier poker du Président Sall.
Un membre de l’aristocratie financière internationale
Ministre de l’Economie et des Finances dans le gouvernement dit de l’Alternance et conduit par Moustapha Niasse sous le régime libéral de Abdoulaye Wade, l’économiste chevronné qu’est Makhtar Diop est un illustre membre de l’aristocratie financière internationale. Vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures de juillet 2018 à février 2021, il est le premier Africain francophone à occuper le poste de vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne où il a supervisé des engagements d’un montant record de 70 milliards de dollars afin de répondre aux grands défis de développement du continent. Avec l’ancienne ministre de la Santé, le Pr Awa Marie Coll Seck, elle-même ancienne Directrice du département «Appui aux pays et aux régions à l’ONUSIDA Genève» de février à mai 2001 et Directrice du département «Politique, stratégies et recherches» à l’ONUSIDA de 1996 à février 2001, ils constituent des profils rares recherchés par le Palais. Tous les deux ont déjà été dans un gouvernement, disposent d’un impressionnant carnet d’adresses et pourraient impulser un nouveau souffle au régime du Président Macky Sall qui ne cracherait pas sur du sang neuf.
Le deal de 2019
Classé deuxième derrière le président sortant, Macky Sall, avec plus de 20% des suffrages lors de la Présidentielle de 2019, Idrissa Seck, le candidat malheureux, avait «fermement» rejeté dans la cour de sa maison au Point E, entouré de nombreux sympathisants, ces résultats proclamés par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV). Il avait aussi indiqué que lui et les trois autres candidats défaits (Ousmane Sonko, Madické Niang et Issa Sall) ne feront aucun recours devant le Conseil constitutionnel. Une posture qu’il aurait adoptée pour se conformer aux recommandations du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.
Emmuré par la suite dans un silence alourdissant dont il a seul le secret, le leader de Rewmi revient sur la sellette, 10 jours après sa nomination, le 1er novembre 2020, à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE) en remplacement de l’ancienne Première ministre Aminata Touré pour annoncer son ralliement à la majorité présidentielle. Selon nos sources, le deal parrainé par Touba consistait de faire de Idrissa Seck le principal allié du Président Macky Sall jusqu’à la prochaine présidentielle de 2024. Et son avènement à la tête d’une institution qu’il voulait lui-même supprimer ne serait qu’un raccourci qui devrait le mener à la Primature dans un premier temps et candidat de substitution en 2024 au cas où l’actuel locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor serait recalé en 2024. La France, l’ancienne puissance coloniale, aurait déjà donné son onction pour cette possibilité. Compétent et avec une bonne culture de la fonction qu’il a déjà occupée sous Abdoulaye Wade, il est resté loyal à Macky Sall malgré les intempéries passées et est régulièrement consulté sur certains dossiers chauds de la République. Il ferait un bon rempart et serait à même d’insuffler une nouvelle dynamique à un gouvernement. Le Président Macky Sall sait pouvoir compter sur lui et s’attachera davantage les services de Touba en respectant un deal qui a été scellé dans cette cité religieuse.
Le véto de Moustapha Niasse contre Idy, Mbaye Ndiaye remis en selle
Pour le moment, seul Moustapha Niasse, le président sortant de l’Assemblée nationale et leader de l’Alliance des forces de progrès (AFP), mettrait son veto sur la nomination de Idrissa Seck. Un véto qui ne devrait cependant nullement freiner Macky Sall qui s’est fait une idée de l’apport de certains alliés lors des dernières joutes électorales organisées entre janvier et juillet 2022. Pour ce qui est de l’Alliance pour la République (APR), le Président Macky Sall a remis son premier ministre de l’Intérieur, Mbaye Ndiaye, sur la sellette pour colmater les brèches. Le responsable politique des Parcelles assainies a ainsi la lourde charge de recoller les morceaux avec les responsables de la première heure frustrés ou jetés aux oubliettes par le régime, tout en mettant l’accent sur l’importance primordiale du monde rural après la perte des grandes agglomérations. Et pendant ce temps, Mahmout Saleh est aux abonnés absents…
LES CANCÉREUX DE LE DANTEC DANS UN DÉSARROI TOTAL
Dans le plan de redéploiement des différents services de l’hôpital Aristide Le Dantec pour reconstruction, le suivi du traitement des malades du cancer est prévu à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye et à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba
Face à la question de l’archivage du dossier médical du malade et du déficit de logistique au niveau des sites d’accueil, le ministère de la Santé et de l’Action sociale va devoir établir un nouveau plan de déploiement du grand service de cancérologie de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Dans le plan de redéploiement des différents services de l’hôpital Aristide Le Dantec pour reconstruction, le suivi du traitement des malades du cancer est prévu à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye et à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba pour ceux venant des régions. Mais 15 jours après le déménagement des différents services de Le Dantec, la cancérologie n’a toujours pas pu déployer ses matériels et transférer ses malades et son personnel. C’est une révélation du directeur de l’Institut de Cancérologie de l’hôpital Aristide Dantec. «Pour le moment, aucun site d’accueil n’est prêt pour recevoir les malades du cancer. Aucun service n’a bougé. Ce n’est pas un seul service. Quand j’ai posé la situation au niveau du ministère de la Santé pour dire que la cancérologie, ce n’est pas un seul service, c’est plusieurs services, et que les archives sont ultra importantes pour la gestion des malades, et la stratégie de traitement sont établies de manière collégiale. Il faut des délais.
Et il faut respecter les délais entre les différents types de traitement. Ce n’est pas un déménagement qui se fait suivant des deadlines où il faut dire qu’à partir de telle date, il faut qu’il n’y ait personne. Non, non ! Cela ne peut pas se faire comme ça. Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas de site d’accueil précis pour que le personnel puisse se déployer et que le matériel puisse être déplacé et que la transition puisse se faire sans qu’il y ait d’impact négatif sur la survie. Parce qu’il y va de la survie des malades du cancer», a fait savoir Pr Mamadou Diop.
Selon le cancérologue, la contrainte majeure, c’est l’archivage. C’est le dossier médical. «Le dossier médical, il suit le malade. C’est un même dossier médical où il y a toutes ses analyses, tous ses résultats de radiologie, tous ses résultats d’anapat, la preuve de son cancer. Mais il y a aussi les protocoles de traitement que ce soit la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Alors, si ces différentes spécialités sont dispersées, comment est-ce que le dossier va voyager ?». C’est aujourd’hui cette grande question que se pose tout le personnel du service de cancérologie de l’hôpital Le Dantec. Le suivi du dossier du malade est donc la grande problématique qui doit être réglée dare-dare pour éviter de compliquer davantage le traitement du patient cancéreux.
En plus de cette question liée à l’archivage, se pose également une autre plus prégnante. Il s’agit du déficit de logistique dans les structures devant accueillir ces malades à savoir «Dalal Jamm» et «Cheikh Ahmadoul». A ce propos, Pr Diop explique les difficultés de l’hôpital Dalal Jamm. «Les accélérateurs sont à l’arrêt depuis quelques jours, alors qu’il y a des malades en traitement continue. On ne peut pas les interrompre pour déménager. Il faut assurer la poursuite du traitement», dit-il.
Alors que «Dalal Jamm» n’a jusque- là pas rempli les conditions pour une bonne radiothérapie des patients, au niveau de Touba, le médecin cancérologue note un «double problème». «Actuellement, l’appareil n’est pas fonctionnel, en plus de cela, si vous envoyez des malades à Touba, l’hébergement, il faudra y penser parce la radiothérapie c’est du lundi au vendredi pendant à peu près un mois». Sans compter les soins palliatifs pour «ceux-là qui sont en fin de vie et qu’on ne peut pas guérir, mais à qui on peut apporter du soulagement en luttant contre la douleur, l’anémie...».
Autant de difficultés qui préoccupent aujourd’hui la présidente de l’Association Cancer du Sein au Sénégal, Mme Mame Diarra Guèye Kébé. «Ce qui nous inquiète, c’est cette précipitation qui se fait. Du jamais vu. On ne ferme pas un hôpital de cette façon. C’est ce que nous déplorons. Nous nous battons depuis des années pour le relèvement de ce plateau technique. Mais je pense que toute chose a un préalable. Il faut penser à ceux qui sont déjà là et qui sont malades et qui sont sous traitement. Ce n’est pas organisé et cela nous inquiète. Les malades sont carrément dans le désarroi», s’est-elle indignée par rapport à ce véritable problème de coordination et de communication lié au transfert des services de cancérologie, leurs malades et le personnel soignant dans des sites accueillants. Lesquels, pour le moment, ne sont «pas bien portants».
Maintenant qui va accueillir les malades de cancers de Le Dantec dans un délai si court ? Comment va-t-on coordonner les soins et les rendez-vous entre les différents types de traitement chez les malades ? Deux problématiques majeures qui constituent aujourd’hui le frein au redéploiement des différents services de cancérologie de l’hôpital Aristide Le Dantec au niveau des structures accueillantes.
JÉRUSALEM, TE VOICI DANS TES MURS
Les 350 pèlerins sénégalais ont foulé la terre sainte de Jérusalem. Ainsi, ils ont commencé la première étape d’un long pèlerinage 2022 aux lieux Saints de la chrétienté
De Jérusalem, Frère Yves Maximin Sagna |
Publication 31/08/2022
Les 350 pèlerins sénégalais ont foulé la terre sainte de Jérusalem. Ainsi, ils ont commencé la première étape d’un long pèlerinage 2022 aux Lieux Saints de la Chrétienté. De Jérusalem, un récit de notre correspondant Frère yves Maximin Sagna de la Paroisse Saint Joseph de Médina.
Après sa suspension avec la pandémie de Covid 19, les paroles du Psaume 121, 3, « Jérusalem, te voici dans tes murs… », disent bien l’action de grâce des 350 Pèlerins de la Synodalité. Arrivés le jeudi 25 août 2022 à l’aéroport David Ben Gourion de Tel Aviv, l’accueil y fut chaleureux, tout comme à Jérusalem où nous sommes hébergés. A Bethléem, devoir nous incliner pour franchir la Porte de l’humilité qui introduit à la basilique de la Nativité nous a secoués et enseigné l’humilité divine elle-même.
Quelle joie alors d’embrasser la terre où Marie a mis au monde son Fils Jésus et de prier pour les enfants et les familles qui demandent la grâce de l’enfantement ! Nous avons visité aussi la grotte où Saint rôme a séjourné pour traduire la Bi ble de l’hébreu au latin, la Vulgate. Éprouvante fut ensuite la montée vers l’église de la Visitation à Ein Karem, avec sa fresque représentant Marie chez sa cousine Elisabeth (Luc 1, 39-56), mais réconfortant d’y chanter le Magnificat, traduit en 47 langues.
Le lendemain samedi 27 août, nous sommes allés au Mont des Oliviers, lieu de l’entrée triomphale ou messianique de Jésus. De là, nous avons admiré de loin la Vieille Ville, la plus sainte au monde pour les juifs et les chrétiens, et la troisième pour les musulmans après la Mecque et Médine. Il y a aussi les murailles autour, le splendide Dôme du Rocher et la Mosquée Al Aqsa sur l’esplanade du Temple. Devant le Mur Occidental long de 77 mètres, adossé au Saint des Saints et où prient les Juifs, nous pouvions dès lors nous appliquer le Psaume 121, 3 et dire vraiment : « Jérusalem, nous voici dans tes murs … » !
A l’Eglise Saint Etienne
La journée du 28 août a débuté avec l’Eucharistie dominicale célébrée à l’église Saint Etienne de l’École biblique de Jérusalem. Puis, sous une chaleur accablante, nous avons traversé le désert de Judée qui est entre Jérusalem et Jéricho. En plus d’être la première ville conquise par le peuple israélite dans sa marche vers la Terre promise, et aujourd’hui la cité des palmiers dattiers, Jéricho rappelle aussi pour nous chrétiens le lieu du jeûne de Jésus, la guérison de l’aveugle Bartimée et la conversion de Zachée le publicain. Pas loin de là, à Qumran, il y eut le groupe juif des Esséniens, qui recopièrent les Manuscrits de Qumran ou de la Mer Morte. Aux bords de la Mer Morte, considérée le point le plus bas au monde (440 mètres au-dessous du niveau de la mer), il y avait des produits minéraux : calcium, magnésium, phosphate, sel, ainsi que plusieurs qualités de produits cosmétiques.
Le lundi 29 août, la rencontre de familles chrétiennes à Beit Jala, près de Bethléem en territoire palestinien et leurs messages, ont réchauffé nos cœurs. Savoir que nous étions le premier groupe aussi grand à y venir depuis au moins deux ans, nous a fait comprendre ce que disait un des prêtres : « désormais, leur Diocèse est devenu plus grand avec notre présence » ! Après ces chrétiens Palestiniens, nous avons visité aussi le Mémorial de Yad Vashem, édifié en mémoire de la Shoah où six millions de Juifs furent exterminés par l’Allemagne nazie. Ce mémorial nous a rappelé que la suite du Psaume 121, 3, « Jérusalem, te voici dans tes murs … », reste encore à réaliser par chacun de nous là où il se trouve : « ville où tout ensemble ne fait qu’un » ! Ainsi, Jérusalem sera vraiment la Cité de paix, le lieu de la communion fraternelle.
Par Abdou SANÉ,
POUR UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION DE LA FOUDRE…!
La foudre comme l’inondation est alors un aléa naturel et non une catastrophe.
La foudre est l’un des phénomènes les plus destructeurs de la nature. Il n’existe aucun dispositif capable d’empêcher la formation de la foudre, mais il est possible de minimiser ses effets grâce à un système de protection contre la foudre.
La foudre comme l’inondation est alors un aléa naturel et non une catastrophe. La foudre correspond à une décharge naturelle d’électricité statique, qui se produit par temps d’orage. Ce phénomène est induit par la différence de potentiel électrique qui se crée alors entre les nuages et le sol. Il s’accompagne d’un éclair et d’une détonation : le tonnerre.
Précision relative à la sémantique
Un aléa est un phénomène dangereux, une substance, activité humaine ou condition pouvant causer des pertes en vies humaines, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, des pertes de moyens de subsistance et des services ,des perturbations socio-économiques, ou des dommages à l’environnement(UNISDR ,2009). Par contre la catastrophe est une rupture grave du fonctionnement d’une communauté ou d’une société impliquant d’importants impacts et pertes humaines, matérielles, économiques ou environnementales que la communauté ou la société affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources. (UNISDR ,2009).
Manifestation de la foudre
La décharge peut avoir lieu entre deux nuages ou entre un nuage et la terre. Dans ce deuxième cas de figure, le courant emprunte le chemin offrant le moins de résistance : arbres isolés, câbles conducteurs, animal ou homme exposé. Une telle décharge peut causer, directement ou indirectement, de nombreux traumatismes sur l’organisme humain. Si le courant ne touche le corps qu’en surface, il occasionne des brûlures superficielles plus ou moins graves. Mais il peut aussi passer à travers le corps et générer une électrocution mortelle ou des lésions profondes. Il existe également un risque important de lésions oculaires, auditives et d’accidents secondaires. Les conditions de survenue et donc les risques d’être frappé par la foudre sont bien identifiés.
La foudre frappe souvent une personne isolée, mais il arrive parfois également qu’un groupe entier soit foudroyé. L’effet de la foudre sur l’organisme humain dépend de la façon dont celle-ci l’atteint. Elle peut en effet frapper de façon directe ou indirecte. On distingue différents mécanismes d’atteinte directe, au cours desquels le courant traverse le corps. Quand la foudre se décharge directement sur la victime. Ce type de fulguration est le plus grave des accidents.
On parle de foudroiement. L’électrisation de contact : lorsque le corps humain est en contact avec un élément conducteur lui-même foudroyé. L’éclair latéral (ou flash latéral) : quand le courant se propage de l’élément directement foudroyé à un élément proche. L’accident survient par exemple lorsqu’une personne s’abrite sous une structure conductrice (arbre, tente ...) recevant elle-même la foudre. Il peut également avoir lieu dans une habitation : après foudroiement des lignes téléphoniques extérieures, le courant se propage le long du réseau alentour, jusqu’aux utilisateurs.
Le courant peut enfin passer d’une personne à une autre au sein d’un groupe de personnes dense. Le foudroiement par tension de pas : la foudre frappe la terre et le courant se diffuse dans le sol, autour du point d’impact.
Plus la résistivité du sol est importante (roche, eau, terre), plus le courant est intense et se propage loin. Un être vivant proche de l’impact sera parcouru par un courant de dérivation et risque une forte commotion voire la mort. Plus la distance entre les points de contact au sol (pieds) est grande ; plus la décharge est importante. La zone dangereuse se situe dans un rayon de 30 mètres autour du point d’impact. Ces courants de sol sont plus dangereux cependant pour les animaux que pour les hommes.
La foudre n’est pas une fatalité .Se protéger de la foudre est possible à l’aide de quelques règles de base.
La foudre frappe généralement en extérieur. Certaines précautions permettent de réduire les risques de fulguration. La première mesure de sécurité consiste à consulter la météo avant d’entreprendre toute activité d’extérieur, et d’éviter de sortir durant un orage. Les recommandations sont ensuite fondées sur deux principes: Éviter les situations qui risquent de créer une différence de potentiel électrique entre deux parties du corps. Si un orage se déclare alors que vous vous trouvez en plein air : S’éloigner de toute structure métallique pylônes, clôture, afin d’éviter une éventuelle tension de toucher ; Eviter de s’abriter sous un arbre
En l’absence d’un abri : Étendre au sol un matériau isolant (bâche, rouleaux de cordes…), ou à défaut, une toile de tente ou autre élément de même nature. S’accroupir ou se coucher en boule sur la surface couverte afin de s’isoler du sol. En l’absence de matériau isolant, la position couchée, jambes repliées sous toi ou sur le thorax reste la position de moindre risque. Il est déconseillé de se tenir debout les jambes écartées ou de marcher à grandes enjambées lorsqu’on se trouve sous un orage. On risque en effet une commotion ou électrocution par une «tension de pas».
Si on est en groupe, s’écarter d’au moins trois mètres les uns des autres, pour éviter le risque d’éclair latéral. En espace ouvert (champs, pré), ne porter aucun objet, en particulier métallique, qui émerge au-dessus de la tête :. De même, ne pas s’abriter sous un parapluie ouvert. Toute pièce conductrice doit au contraire être abaissée ou déposée au sol. Vérifier qu’aucun objet ou élément métallique n’est porté. Sinon, il faut les ôter. Si l’on est en train de se baigner ou que l’on a les pieds dans l’eau : il faut alors sortir de cette eau. E
n montagne, il faut s’éloigner du sommet dès que l’on voit un éclair ou entend le tonnerre. Descendre au moins 30 mètres sous le point culminant. Se tenir à l’écart de toute paroi, accroupi ou assis sur un élément isolant aussi sec que possible, genoux repliés et pieds joints. La foudre peut également frapper une habitation ou ses environs, et se répercuter sur ses occupants, notamment par la ligne téléphonique. D’où la nécessité d’un parafoudre. La première solution pour protéger une habitation est l’installation d ‘un paratonnerre sur la toiture. Ce dispositif de protection extérieure permet de dériver le courant vers la terre.
Évitez d’utiliser une ligne de téléphone fixe durant un orage. Si la ligne est touchée par la foudre, la surtension occasionnée peut se propager sur plusieurs kilomètres. La seule façon de supprimer tout risque à l’intérieur consiste à faire effectuer une «équipotentialisation», c’est à dire d’interconnecter toutes les pièces métalliques. Cette opération permet d’éviter toute surtension du circuit électrique. Elle ne peut être réalisée que par un installateur agréé de parafoudre.
Dans une habitation non équipée de parafoudre, il faut éviter de toucher les pièces métalliques telles que les conduites et robinets d’eau, ainsi que les appareils électroménagers durant un orage, même si le bâtiment dispose d’un paratonnerre. Il est également recommandé de débrancher la prise secteur du câble d’antenne du téléviseur en cas d’orage, et de la poser à au moins un mètre du poste. Le téléviseur peut en effet «imploser» lors d’une forte surtension. Il est de même conseillé de débrancher les ordinateurs. La prévention collective contre les effets de la foudre est possible. La mise à disposition de para tonnerres sur les édifices les plus hauts des zones d’habitation est aussi un moyen de s’en prévenir collectivement.
Le paratonnerre est la pièce essentielle du système de protection contre la foudre. Il doit constituer le point d’impact contrôlé d’une décharge, de manière à fournir au courant de la foudre un cheminement jusqu’au sol sans endommager la structure protégée. Les paratonnerres protègent les bâtiments et les sites contre le foudroiement et ses effets destructeurs. Quant aux parafoudres, ils protègent les équipements et les réseaux électriques contre les surtensions provoquées par la foudre.
En définitive, il faut éviter de s’enfermer dans la fatalité et se donner les moyens de renforcer le dispositif de prévention contre ce risque naturel qu’est la foudre. Ce qui permettrait de sauver des vies, d’être conforme à l’idée émise dans le préambule de notre constitution selon laquelle la vie humaine est sacrée.
Abdou SANÉ,
géographe –environnementaliste
Expert en réduction des risques de catastrophes.
Chevalier de l’Ordre International de la protection civile.
Les conventions d’entraide judiciaire relèvent d’une tradition bien établie, dans les rapports entre Etats. De ce point de vue, la signature le 7 septembre 2021, entre la France et le Sénégal, d’une convention d’entraide judiciaire en matière pénale et d’une convention d’extradition ne dérogent pas à la règle. Le projet de loi enregistré à la Présidence de l’assemblée nationale française le 24 aout 2022 rappelle d’ailleurs la coopération en matière judiciaire entre la République française et la République du Sénégal, signée à Paris, le 29 mars 1974.Dans le cas d’espèce, la question est de savoir si les sénégalais, précisément des opposants politiques au régime de Macky SALL, établis en France encourent des risques, notamment du fait des termes de ces conventions.
Primo, l’article 1er de ladite convention énonce « l’engagement de principe des Parties de s’accorder mutuellement l’entraide judiciaire la plus large possible dans toute procédure visant des infractions pénales dont la répression est, au moment où l’entraide est demandée, de la compétence des autorités judiciaires de la Partie requérante ». . La notion d’un engagement de principe atténue considérablement la portée de l’engagement de chaque partie.
Secundo, l’article 2 qui traite des restrictions qui peuvent être apportées à l’entraide, précise « que la demande peut être refusée si elle se rapporte à des infractions considérées par la Partie requise comme politiques ou des infractions connexes à des infractions politiques ». C’est clair, net et précis : les demandes liées à des motivations politiques ou connexes sont exclues d’office du champ de la convention.
Tertio, s’agissant de la convention d’extradition, le régime juridique est différent selon qu’on a affaire à un citoyen français ou un ressortissant sénégalais qui bénéficie du statut de résident en France. La loi du 10 mars 1927 dispose « que l’extradition n’est pas accordée lorsque l’individu objet de la demande est un citoyen ou un protégé français, la qualité de citoyen ou de protégé étant appréciée à l’époque de l’infraction pour laquelle l’extradition est requise ».
C’est bien connu que la France n’extrade pas ses nationaux, à fortiori vers des pays du « tiers monde » qui ne font pas partie de l’espace Schengen. S’agissant d’un ressortissant étranger, le Gouvernement français peut livrer, sur leur demande, « aux Gouvernements étrangers tout individu non Français ou non ressortissant français qui, étant l’objet d’une poursuite intentée au nom de l’Etat requérant ou d’une condamnation prononcée par ses Tribunaux, est sur le territoire de la République ».
Il est faux d’affirmer que l’extradition est exclusivement traitée par les 2 ministres de la Justice des pays concernés. En effet, la procédure relative à une extradition est strictement encadrée et comprend 2 phases (une phase administrative et une phase judiciaire). Dans la première phase administrative, l’État requérant adresse au gouvernement français la demande d’extradition. Une fois saisi, le ministre de la Justice dispose de 48 h pour saisir le procureur de la République de la demande d’extradition. La seconde phase, judiciaire est marquée par 2 étapes : 1) Le procureur de la République adresse une convocation à la personne visée par la demande d’extradition qui a le droit d’être assistée par un avocat) ; 2) Le procureur saisit la chambre de l’instruction qui délivre un avis favorable ou défavorable dans le mois suivant l’audience d’extradition.
Les conventions d’extradition entre pays, font souvent l’objet d’une révision périodique pour tenir compte des nouvelles formes de criminalité et lutter plus efficacement contre le terrorisme, au sens véritable du terme (ce terrorisme n’a strictement rien à voir avec celui invoqué par les républiques bananières, dont les motivations sont politiques et portent sur des questions de politique intérieure). Il convient de signaler que dans la pratique, les conventions d’extradition donnent très peu lieu (pour ne pas dire quasiment jamais) à une réelle extradition.
Les citoyens sénégalais établis en France, qui n’ont pas commis d’infractions pénales graves, de crime au Sénégal ou qui n’ont pas fui le Sénégal après avoir commis un crime ou ne sont pas impliqués dans des actes de terrorisme (pas ceux inventés) ne doivent nourrir aucune crainte. Il faut savoir raison garder. Les jours de Macky SALL à la tête du Sénégal sont comptés. Qu’il pleuve ou qu’il neige, il quittera le pouvoir, de gré ou de force en 2024. Les conventions d’entraide judiciaire et d’extradition brandis pour créer une psychose et une peur fausse et artificielle n’y changeront strictement rien.
APPRÉCIATION DU DOLLARS US, L’ÉTOUFFEMENT ÉCONOMIQUE LATENT
Après les chocs conjoncturels de la pandémie de Covid 19 et de la crise ukrainienne, les pays développés entrevoient-ils une sortie de crise à court terme ?
Après les chocs conjoncturels de la pandémie de Covid 19 et de la crise ukrainienne, les pays développés entrevoient-ils une sortie de crise à court terme ? En tout cas, nos pays dans l’espace UEMOA ont connu une progression de l’activité économique de l’ordre de 6% en 2021 contre 1,8% en 2020, le Sénégal avec une croissance du PIB de 5% en 2021 traîne derrière la Côte d’Ivoire. Malheureusement le retour de l’inflation établi 6% annuel efface toute la richesse et tout le pouvoir d’achat générés par cette croissance économique.
Les fortes importations de céréales, de denrées de toutes sortes et de produits pétroliers ont négativement impacté les comptes extérieurs malgré l’exportation de matières premières, d’or brut; de café et de cacao.
En langage courant notre déficit commercial (total des importations – total des exportations) est toujours supérieur à 2.200 milliards de FCFA.
A titre illustratif - pour le cas du Sénégal - nos exportations de poissons, d’or brut, de phosphates et d’arachides sont loin de compenser nos importations de riz et pétrole. Les entrées au port de Dakar de ces deux derniers produits – les céréales, le pétrole et produits raffinés- nous reviennent à 2 000 milliards de FCFA annuellement selon les notes de conjoncture de la BCEAO. Nos habitudes alimentaires et énergétiques sont trop lourdes, insoutenables et même ruineuses.
A ce fardeau s’ajoute maintenant l’appréciation du dollar américain. Le dollar domine le commerce international, 70 % des échanges mondiaux sont libellés en dollars. Pour le pétrole et le gaz le billet vert reste hégémonique comme monnaie de facturation.
Aux facteurs conjoncturels et géopolitiques qui expliquent l’appréciation du billet vert s’ajoutent des politiques monétaires souvent divergentes entre l’Europe et les USA. En effet, le dollar est perçu comme une valeur refuge en temps de crise. L’attractivité du billet vert est renforcée par le différentiel de taux en défaveur de l’euro : la Banque centrale américaine (la Fed), pour lutter contre l’inflation, a commencé en mai 2022 un cycle assez vigoureux de hausses des taux directeurs situés entre 2,25% et 2,50% en juillet 2022 ; alors que la Banque centrale européenne était encore au début de ce mouvement. Les taux d’intérêt – en zone euro - sur les opérations de refinancement, de facilité de prêt et de dépôt passent sont passés de 0,50%, 0,75% et 0,00% à compter du 27 juillet 2022. Pour les cambistes et investisseurs le billet redevient très rémunérateur par rapport à l’euro surtout dans un contexte de crise économique dans la zone euro avec le rationnement du gaz russe. L’Europe a peur de relever vigoureusement ces taux pour ne pas compromettre une relance trop fragile de l’économie.
Ainsi Le dollar américain a le vent en poupe : il s’est apprécié d’environ 11 % depuis le début de l’année et a atteint, pour la première fois en vingt ans, la parité avec l’euro. Les investisseurs abandonnent leurs positions en Europe, dans les pays émergents et ailleurs, ils cherchent refuge dans les actifs libellés en dollars américains et, évidemment, ils ont besoin de dollars pour les acheter.
Pour notre pays, la facture pétrolière et céréalière sera revue fortement à la hausse et le paiement de la dette et des services qui s’y rattachent va augmenter considérablement
Nos pays – le Sénégal y compris - sont des « preneurs de prix » : nos États faibles ne sont pas en mesure de négocier avec nos partenaires, donc nos politiques n’ont aucun impact sur les marchés mondiaux. Ce qui fait que nous sommes largement tributaires du commerce mondial et un dollar fort peut avoir des répercussions majeures sur l’économie nationale, notamment un rebond de l’inflation.
Pour l’endettement du continent qui a atteint des sommets avec la mise à disposition des DTS par le FMI il faut s’attendre à une vague de crise sur les dettes souveraines, les pays africains devront supporter le fardeau des taux de change. Aucun investisseur ne voudra être payé en Euro qui est devenu une devise déclinante et peu rémunératrice.
Les mouvements dans le marché des capitaux à l’échelle mondiale donnent le tournis. Avec les plateformes informatiques des milliards de devises peuvent quitter à la seconde un pays à un autre sans aucune régulation internationale. L’appréciation du dollar doit figurer dans l’agenda de la présidence sénégalaise de l’Union Africaine pour conjurer un énième choc économique qui peut être fatal pour l’économie africaine. Espérons dans l’urgence que les experts de la place Peytavin à Dakar nous rassurent sur les conséquences du billet vert sur l’endettement croissant du Sénégal. Le prochain Premier Ministre à un gros dossier qui l’attend.
Moustapha DIAKHATÉ
expert et consultant en Infrastructure
ex-cons Spécial Pr CESE
MANQUE DE COMPETITION DES LION, QUELS IMPACTS POUR LA COUPE DU MONDE?
La coupe du Monde s’approche. La lutte pour gagner une place en équipe nationale s’intensifie chez les joueurs. Mais pour y parvenir, il faut d’abord être compétitif et montrer des qualités qui puissent convaincre son entraîneur.
La coupe du Monde s’approche. La lutte pour gagner une place en équipe nationale s’intensifie chez les joueurs. Mais pour y parvenir, il faut d’abord être compétitif et montrer des qualités qui puissent convaincre son entraîneur. Pour le cas du Sénégal, c’est loin d’être le cas puisque sur l’équipe type qui a remporté la dernière CAN, seuls quatre joueurs parmi lesquels Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Edouard Mendy et Ismaela Sarr sont titulaires indiscutables dans leur club. De quoi s’interroger...
En 2002, lorsque le Sénégal réussissait une percée historique en Afrique d’abord en disputant pour la première fois une finale de CAN et dans le monde en allant jusqu’en quart de finale au Mondial, il avait présenté une sélection dont l’essentiel des joueurs évoluaient en championnat de France. Un championnat dont le niveau était considéré comme inférieur à d’autres du continent européen comme l’Angleterre, l’Italie, l’Allemagne...
Mais malgré tout, cette sélection avait réussi à émerveiller toute la planète de par ses résultats et le niveau de jeu qu’il avait développé. Ceci était lié au fait qu’ils étaient tous titulaires dans leur club respectif. Et par conséquent, ils avaient le temps de jeu nécessaire pour tenir tête à n’importe quel adversaire fut-il le meilleur. Les Thuram, Thierry Henry, Le Boeuf, Lizarazu et autre Dassailly ne diront pas le contraire.
Après la France, ce fut au tour du Danemark et de l’Uruguay d’avoir leur part de la machine compresseur des « Lions « du Sénégal en frôlant de peu de subir le même sort que les champions du Monde en titre battus en match d’ouverture. Ensuite, face à la Suède invaincue depuis longtemps, la bande à Diouf et Henry avait convaincu de leur talent et installé la frayeur chez leurs futurs adversaires. Ce petit rappel historique trouve tout son sens dès lors que vingt ans après, l’équipe devant bientôt nous représenter à Qatar risque d’être confrontée à un problème de temps de jeu nécessaire de ses joueurs. Et pire, à quelques jours de cette compétition, il est difficile de donner le classement type de l’équipe nationale. Tout le contraire de celle coachée par feu Bruno Metsu en 2002 dont la liste des titulaires était connue d’avance à un ou deux éléments près.
Quatre titulaires sur seize, quels impacts...
Parmi les seize titulaires du Sénégal, onze de départ et cinq potentiels entrants, il n’y a que Sadio Mané du Bayern, Kalidou Koulibaly et Édouard Mendy de Chelsea et Ismaela Sarr de Watford qui ne rasent pas les murs. Tous les autres, pourtant fraîchement sacrés champions d’Afrique, ont du mal à s’imposer dans leur club s’ils ne jouent pas à des niveaux inférieurs de leur championnat ou ne sont pas dans l’attente d’un contrat qui tarde à s’éclaircir.
Nampalys Mendy, Bamba Dieng, Abdou Diallo, Bouna Sarr, Pape Gueye ne s’imposent toujours pas. Cheikhou Kouyaté, Boulaye Dia, Gana Gueye, Pape Matar Sarr nouvellement transférés ont besoin de temps pour retrouver leurs repères. Saliou Ciss en National1 est toujours dans le doute. Voilà la situation que vit une bonne partie du groupe sur lequel compte Aliou Cissé pour répondre présent à Qatar. Donc attention ! L’équipe peut s’exposer aux conséquences du manque de compétition de ses joueurs. Ce qui peut être lourd de conséquences. C’est en tout cas la position de l’ancien international Lamine Mboup «Ce qu’il faut craindre dans ce cas, c’est le manque de confiance chez l’entraîneur qui ne pense pas à les aligner sauf s’ils ne disposent de qualités exceptionnelles. Et même s’ils jouent avec l’équipe réserve de leur club, ils peuvent être moins performants puisque le niveau de la coupe du Monde est plus relevé.»
Toutefois, il reconnaît que «Il y a des joueurs qui ont acquis une certaine expérience de la haute compétition. Il peut arriver que même s’ils ne jouent pas régulièrement dans leur club, ils puissent avoir un avantage sur un novice en équipe nationale qui pourtant est titulaire dans son équipe». C’est pourquoi, poursuit-il, «Il faut tenir compte des paramètres comme le talent, la responsabilité, le moral, la hargne sur le terrain. C’est le coach côtoie ses joueurs et qui les connait mieux que quiconque» a ajouté l’ex sociétaire de la Jeanne d’Arc.
Quelles solutions face à cette situation...
Dans une haute compétition comme la coupe du Monde, il faut être prêt à tous les niveaux. L’équipe du Sénégal qui y sera avec en bandoulière son écharpe de champion d’Afrique, et dans son groupe trois parmi les meilleurs du monde à leur poste, sera pris très au sérieux par ses adversaires. Une telle posture l’oblige à présenter sa meilleure sélection possible. Et dans un contexte où beaucoup d’entre eux ne sont pas inamovibles en club, le coach peut selon notre interlocuteur «penser à les remplacer par d’autres qui sont titulaires même s’ils évoluent en Afrique ou alors miser sur eux en tenant compte des matchs joués dans leurs clubs réserves.»
Et d’ajouter que « le football a une part d’irrationnel, il peut arriver qu’un joueur, qui n’était pas titulaire, vienne en équipe nationale et prouve plus que les cadres», et d’illustrer sa pensée par un exemple «Un joueur comme Nampalys Mendy s’est imposé au Cameroun et a été élu meilleur à son poste en Afrique. Et pourtant il était souvent sur le blanc en club». Mais avertit-il «Ce sont des cas très rares puisqu’il faut en plus d’être doué, d’avoir un esprit de gagneur, un mental fort et une confiance en soi».
L’analyste des plateaux de télévision, qui espère tout de même voir l’entraîneur disposer de la meilleure sélection possible, pense aussi que les deux prochains matchs amicaux (Ndlr: Bolivie et Iran les 24 et 27 septembre 2022) peuvent constituer un bon test pour se faire une idée de l’état de forme des protégés de Aliou Cissé. Interpellé en tant qu’ancien international des années 1980 sur le cas de Roger Mendy qui, en 1986 au Caire, bien que n’ayant pas competi avec son club d’alors de Toulon pour un problème de papier, avait réussi une excellente coupe d’Afrique des Nations, il a simplement lancé avec beaucoup de nostalgie «Roger était un joueur exceptionnel».
L’OPPOSITION JOUE LES TROUBLE-FÊTE
Le séisme des élections législatives du 31 juillet dernier risque de perturber profondément le fonctionnement de l’Assemblée nationale. L'opposition entend elle aussi, briguer la présidence du parlement
Le contrôle du perchoir ne semble pas parti pour être une partie de plaisir pour le groupe parlementaire affilié au pouvoir en place. Pour cause, l’opposition forte des 80 députés de l’inter-coalition Wallu-Yewwi et des deux parlementaires de la coalition Aar Sénégal et du Mpr-Les Serviteurs, en l’occurrence Thierno Alassane Sall et Pape Djibril Fall, entend elle aussi briguer la présidence de l’Assemblée nationale. Surtout que pour cette 14ème législature, elle se retrouve face à une mouvance présidentielle dont la majorité parlementaire ne tient que sur un fil ténu.
Le séisme consécutif aux résultats des élections législatives du 31 juillet dernier qui ont écorné la majorité parlementaire mécanique du pouvoir en place risque de perturber profondément le fonctionnement de l’Assemblée nationale, notamment en sa quatorzième législature.
A commencer par le perchoir qui pourrait connaitre une véritable guerre de nerfs avec l’élection de son titulaire au poste, lors de l’installation prévue le 12 septembre prochain des députés issus du dernier scrutin législatif. Alors que cette élection s’effectuait quasiment de façon mécanique lors des dernières législatures, tant la majorité du pouvoir en place était manifeste, la donne a sérieusement changé pour cette fois.
Le président de la République et son camp qui comptaient disposer d’un effectif assez confortable de députés-maison, afin d’accompagner sans aspérité les politiques publiques lors des deux dernières années du quinquennat se retrouvent, contre toute attente, sans majorité réelle. Crédités de 82 députés seulement contre 125 lors de la treizième législature, le parti présidentiel et ses divers alliés ont été obligés de piocher dans l’opposition pour se garantir une majorité absolue qui ne tient cependant qu’à un fil.
Et c’est l’ancien président de l’Assemblée nationale sous Me Abdoulaye Wade, en l’occurrence Pape Diop de la Convergence Bokk Gis Gis Ligguey, qui lâchera l’opposition pour gonfler les rangs des députés du pouvoir en place. Lesquels passent de 82 à 83 parlementaires seulement, une majorité ténue dans un hémicycle fort de 165 membres. C’est dire à quel point le remplacement de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse de l’Alliance des forces de progrès (Afp) qui a dirigé l’hémicycle pendant 10 années (2012-2022), ne sera pas mécanique pour Macky Sall et son camp.
D’autant que l’opposition forte dans sa globalité de 82 parlementaires, dont les 80 sont de l’inter-coalition Wallu-Yewwi et les deux autres parlementaires de la coalition Aar Sénégal et du Mpr-Les Serviteurs, en l’occurrence TAS et Pape Djibril Fall, se dit déterminée à batailler ferme pour le contrôle du perchoir.
Quelques jours avant l’installation de la 14ème législature, le président Abdoulaye Wade aurait ainsi trouvé celui qui peut être placé à la tête de l’Assemblée nationale. Il s’agirait bien de Mamadou Lamine Thiam, l’ancien questeur de l’Assemblée nationale et mandataire national de la coalition Wallu Sénégal aux Législatives. Une proposition qui aurait été validée par les membres de la coalition en question en faveur de ce parlementaire qui sera cette année à sa quatrième législature.
Du côté de Yewwi Askan Wi, la coalition qui regroupe Pastef-Les Patriotes d’Ousmane Sonko, Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, Pur de Serigne Moustapha Sy et leurs alliés, le temps serait aussi à la concertation ou aux réglages pour la journée cruciale du 12 septembre prochain qui consacrera l’élection du président et/ou présidente de l’Assemblée nationale, l’installation du bureau de cette institution et des commissions parlementaires. Des sièges non seulement juteux mais d’importance politique majeure dans le format de la 14ème législature marquée par le coude-à- coude entre la majorité (83 députés) et l’opposition (82 députés).
SILENCE, ON MEURT
Lésions cutanées des pêcheurs, 14 morts lors des émeutes de mars 2021, l’incendie du service néonatal de l’hôpital Maguette Lo de Linguère, mort d’Astou Sokhna, Ces affaires dramatiques qui éclatent puis disparaissent
La maladie qui s’est déclarée chez les pêcheurs en 2020 n’a pas toujours pas livré ses secrets. Les autorités avaient pourtant annoncé d’autres tests après ceux confirmant la piste algale. Sauf que depuis lors, il n’y a plus aucune nouvelle de ces tests. Le drame de l’ile des Madeleines en décembre 2010 n’a pas non plus livré ses secrets. Les résultats de l’enquête annoncée, n’ont jamais été publiés.
Des affaires souvent dramatiques éclatent, occupent les Unes des journaux, des radios et télévisions ; et puissent disparaissent. Plusieurs actualités ont tenu en haleine le pays. La maladie dermique qui avait attaqué les pêcheurs en 2020 en est un exemple. Revenus de haute mer, ces derniers avaient des légions cutanées. Après plusieurs expertises, la version officielle n’avait pas trouvé l’origine. C’est en conférence de presse que finalement l’ancien ministre de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, avait soupçonné la piste algale. «Jusqu’ici, l’origine de la maladie demeure inconnue, mais la piste algale est une piste qui peut être sérieuse si l’on se réfère aux résultats des premières analyses effectuées sur les algues prélevées», avait-il déclaré précisant que la même maladie a été notée au Cuba.
Abdoulaye Diouf Sarr, avait aussi soutenu qu’«il faut attendre les résultats des autres tests croisés, dans les prochains jours, pour en définitive confirmer ou non cette la thèse algale». Depuis cette date aucune suite n’a été donnée à cette affaire. Les résultats des tests annoncés ne sont toujours pas dévoilés. L’origine de la maladie reste toujours un mystère. Bien avant cela en septembre 2019, en pleine hivernage, une excursion à l’ile des Madeleines avait viré au drame.
Surpris par la pluie, quatre (4) personnes y ont perdu la vie en plus d’une trentaine de blessés. Une enquête avait été annoncée. Mais depuis alors, aucune déclaration n’a été faite sur les conclusions de celle-ci. Pis, alors que le site a été fermé après le drame, sa réouverture n’a toujours fait l’objet d’aucune déclaration officielle.
L’enquête sur les 14 morts suite à la convocation du leader du Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, suite à sa convocation dans l’affaire de Sweet beauty, n’a pas fait des pas de géants. Aucune conclusion n’est pour le moment tirée de ces évènements malheureux. Ibrahima Mbow, mis sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Reubeuss n’a pas survécu à la mutinerie qui s’est déclarée dans la détention en septembre 2016.
Une enquête indépendante avait été promise. Mais, c’est toujours le statu quo. Les récents événements survenus dans les hôpitaux depuis l’incendie du service néonatal de l’hopital Maguette Lô de Linguère, la mort d’Astou Sokhna à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye à l’incendie de l’hopital Mame Abdou Aziz Sy de Tivaouane, viennent allonger la si longue liste des drames. Même si pour ce dernier exemple, l’affaire a été vidée par la justice.