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14 août 2025
par l'éditorialiste de seneplus, benoit ngom
LA CHINE DE XI JINPING ET L’AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - En décidant de s'allier avec les Africains selon leurs besoins, au lieu de leur imposer ses désirs, l'Empire du milieu a bouleversé les fondements de la diplomatie économique des partenaires du continent
Le 20e Congrès du Parti Communiste chinois qui vient de s’achever a été marqué par la reconduction de Xi Jinping à la tête de l’Etat et du parti. En clair, la ligne diplomatique tracée par le dirigeant chinois sera maintenue et l’Afrique n’aura rien à craindre dans l’évolution de ses relations de coopération avec la Chine.
Dans un contexte de rivalité accrue avec les puissances occidentales, la Chine est accusée d'entraîner des pays africains dans le « piège de la dette », Pourtant, il est généralement reconnu que les annulations de dettes de la Chine en faveur l'Afrique n'ont rien de nouveau. Celles de ces dernières années témoignent seulement d’un comportement régulier de la part de ce pays devenu un géant économique mondial prêt à accompagner les pays africains qui le désirent. Cette vision concertée du multilatéralisme a sonné le glas de l'Afro-pessimisme
L'afro-pessimisme ébranlé
L’Afrique,aujourd’hui parée des titres les plus pompeux, de continent de l'avenir, marquant les nouvelles frontières de toutes les aspirations humaines a été, il n'y a pas si longtemps, la terre méprisée, décriée, des épidémies et des famines. Continent oublié des droits de l’homme et du développement. Cette Afrique, souvent chahutée tellement moquée que seuls des optimistes les plus invétérés, ou les utopistes les plus marginaux lui accordaient la plus petite chance d'échapper à son destin de « zoo humain », à la faune surabondante et à la flore luxuriante pour le bon plaisir des touristes en mal d'exotisme.
Alors que s’est-il passé pour que ce continent dans la pénombre de l’humanité vienne brusquement sous les feux de la rampe ? Pourquoi sans crier gare ce continent "maudit" des « damnés de la terre » s’est bonifié pour que soit jetée aux orties toute tentative de le dévaloriser. À l’afro-pessimisme s’est substitué un afro-optimisme que rien ne semble pouvoir remettre en question.
C’est comme si brusquement l’humanité découvrait les valeurs culturelles et les potentialités économiques de ce continent. Mais, qu'est-ce qui a pu être à l'origine de ce changement ?
L’épicentre de ces grands mouvements pour la « rédemption » de l'Afrique me semble-t-il, est la République populaire de Chine. En effet, tout a commencé à changer quand ce pays a permis à ceux pour qui d’autres avaient pensé qu’ils n’avaient pas encore besoin d’autoroutes, de chemins de fer, d’hôpitaux de qualité, de découvrir qu’en réalité cela leur était accessible.
La Chine, en décidant de réaliser en partenariat avec les Africains sur la base de ce dont ces derniers avaient besoin, au lieu de leur imposer ses désirs, a bouleversé les fondements de la diplomatie économique des partenaires du continent. La Chine a montré qu’on pouvait traiter économiquement avec les Africains sans chercher à leurs imposer leur modèle de développement au nom de théories très souvent hypocrites de l'universalité de la démocratie ou les droits de l’homme.
La Chine, a appris en s’inspirant de sa propre histoire, qu’il appartient à chaque peuple de faire librement le choix des voies de son développement et de l’organisation de son évolution politique. La Chine a compris qu’il n’y a pas de modèle universel de démocratie et que chaque peuple, librement à son rythme propre, doit être capable de se doter du système politique qui lui garantira la paix et l’harmonie sociale sans laquelle il n’y a point de développement durable.
Cette lecture de la réalité des Relations Internationales a conduit la Chine, bien avant l’indépendance des pays africains, à opter pour l'avènement d'une politique concertée d'aide au développement.
Le Focac, cadre d'une cooperation concertee
C'est ainsi qu'il y a une vingtaine d’années que l’Afrique et la Chine, en décidant de renforcer et de porter leurs relations historiques à un niveau supérieur, créèrent le Forum on China-Africa Cooperation (FOCAC) dont la 8e édition tenue à Dakar 29 au 30 Novembre 2021 avait pour objet d’approfondir le partenariat sino-africain et de promouvoir le développement durable des pays du Continent.
À cette réunion avaient participé Félix Antoine Tshisekedi, Abdel Fattah al Sisi, Azali Assoumani, et Cyril Ramaphosa, ainsi que le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et le président de l’UE Moussa Faki Mahamat.
À cette occasion, le président Macky Sall du Sénégal, au nom de ses pairs, prononça le discours d’ouverture qui peut être considéré comme le bréviaire des relations entre la Chine et l’Afrique. Le président Sall, après avoir rappelé l’historique des relations entre la Chine et l’Afrique, la qualité de cette coopération, indiqua aux autorités chinoises les cinq priorités de l’Afrique pour les années à venir telles qu'elles ont été définies et exprimées par les africains.
Lors de cette conférence les participants lancèrent aussi un appel pressant pour la modernisation de l’agriculture afin d’assurer la souveraineté alimentaire du Continent et de faire de la transformation locale de ses produits agricoles un facteur d’émergence économique et de lutte contre le chômage et la pauvreté. En effet, avec plus de 30 millions de km2, plus d’un milliard d’habitants et d’importantes réserves hydriques, l’Afrique a le potentiel de ressources nécessaires pour assurer sa nourriture et contribuer à nourrir le monde.
Le souhait de bénéficier de la coopération chinoise pour la formation technique et professionnelle, l’apprentissage des métiers et l’éclosion des talents dans l’entreprenariat des jeunes a fut exprimé par les participants.
Enfin, malgré les critiques contre l’endettement de l’Afrique à l’égard de la Chine, les dirigeants africains ont tenu à saluer ce pays pour le formidable travail de réalisation d’infrastructures de base en Afrique.
Les leaders africains soulignèrent, à cet égard, que dans le cadre des « Nouvelles Routes de la Soie », politique de projection de la diplomatie économique et culturelle élaborée et lancée par le Président Xi Jinping, et dans le contexte du Programme de Développement des Infrastructures en Afrique et de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), un large potentiel s’offre au partenariat sino-africain en matière de projets d’infrastructures structurantes. Cette coopération mise en œuvre devrait, selon eux, contribuer à moyen terme au développement des capacités industrielles africaines.
Coopération dans le respect de la souveraineté des parties
La coopération entre l’Afrique et la Chine tant décriée par l’Occident n’a pas été imposée aux pays africains, mais bien au contraire, ils y ont vu leur intérêt et y se sont sentis plus respectés. En effet dans cette relation, l’Afrique indique ses projets que la Chine accepte ou non de réaliser en fonction de ses conditions techniques et financières. Par conséquent, les États africains s’endettent auprès de la Chine pour la réalisation de projets qu’ils jugent utiles et parfois nécessaires à leur peuple.
En vérité la dette en soi n'est pas le problème, mais sa raison d’être.
Dans cette coopération dite « gagnant-gagnant », ce n’est pas le partenaire étranger qui dit aux Africains ce qui est bon pour eux et à quelle condition politique il accepte de le financer.
C’est pourquoi, pour le commun des Africains, c’est à tort que la Chine est accusée d'entraîner des pays africains dans le « piège de la dette » pour une nouvelle recolonisation. Les contempteurs de la « Chine qui endette l’Afrique », n’ignorent pourtant pas que l’importance de la dette des USA à l’égard de la Chine n’a pas empêché à ce pays de demeurer encore la première puissance du monde.
Pourrait-on demander alors à ces "nouveaux sympathisants" de l’Afrique qui pensent veiller sur ses intérêts d’avoir, ne serait-ce qu’un peu de générosité, même feinte, de reconnaitre aux Africains la capacité d’évaluer leurs besoins et de choisir librement leurs partenaires ?
Benoit Ngom est président de l’Académie Diplomatique Africaine (ADA).
PAR Mamadou Abdoulaye Sow
FAUX JUSTIFICATIF DE LA PRÉSENCE DES MINISTRES ÉLUS DÉPUTÉS À LA SESSION INAUGURALE DU PARLEMENT
EXCLUSIF SENEPLUS - La majorité parlementaire s’est trompée sur la législation applicable au règlement de l’incompatibilité du mandat parlementaire avec la fonction de ministre : l’article LO 172 du Code électoral n’est pas la disposition pertinente
L’analyse des textes relatifs aux incompatibilités parlementaires permet de réfuter la thèse selon laquelle l’incompatibilité du mandat parlementaire avec la qualité de membre du gouvernement prend effet, en vertu de l’article LO 172 du Code électoral, huit jours après l’entrée en fonction du député, c’est-à-dire après le premier jour de la première session à laquelle il est appelé à siéger.
D’emblée, il apparait que cette thèse entretient, par méconnaissance ou à dessein, une confusion sur le texte applicable en la matière. En effet, le principe de l’incompatibilité du mandat de député avec la qualité de membre du gouvernement repose non pas sur une norme organique (la législation sur les incompatibilités fixées par le Code électoral) mais sur une norme constitutionnelle (l’article 54 de la Constitution de 2001) . Très clairement, le texte régissant l’incompatibilité du mandat législatif avec la fonction de membre du gouvernement est distinct du texte règlementant les autres situations d’incompatibilités applicables au mandat de député [1].
L’incompatibilité entre l’exercice du mandat parlementaire et celui d’une fonction de membre du gouvernement est fixée par la Constitution
L’article 54 de la Constitution de 2001 rend incompatible la qualité de membre du gouvernement avec l’exercice du mandat de député [2]. Les modalités d’application de cette incompatibilité sont précisées par la loi organique n° 78-45 du 15 juillet 1978 relative aux incompatibilités avec les fonctions de ministre ou de secrétaire d’État, modifiée par la loi n° 83-64 du 3 juin 1982 [3].En effet, à défaut d’abrogation expresse par la loi n° 2001-03 du 22 janvier 2001 portant Constitution de la République du Sénégal, les dispositions de la loi organique du 15 juillet de 1978 précitée sont toujours en vigueur. Elles sont d’autant plus en vigueur que son article 3 sert encore de base légale au paiement pendant six mois d’une indemnité égale au traitement qui lui était alloué à tout ministre qui cesse ses fonctions. À moins qu’il n’ait repris auparavant une activité publique rémunérée.
Les autres incompatibilité applicables au mandat de député sont fixées par la loi organique conformément à l’article 59 de la Constitution
Le législateur organique est habilité par l’article 59, dernier alinéa, de la Constitution pour fixer les autres incompatibilités parlementaires. Ce régime est actuellement défini par les articles LO 163 à LO 172 formant le chapitre III du titre III du Code électoral en vigueur [4]. Ces dispositions ont été reprises par les articles 109 à 118 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Le législateur organique doit corriger la rédaction défectueuse de l’article LO 163 du Code électoral afin d’éviter toute fausse interprétation de l’article LO 172 du même Code.
L’article LO 163 prévoit que « le mandat de député est incompatible avec la qualité de membre du gouvernement » [5]. On doit remarquer que cette disposition fait double emploi avec l’article 54 de la Constitution qui énonce: « La qualité de membre du Gouvernement est incompatible avec un mandat parlementaire ». Les rédacteurs de l’article LO 163 ajoutent à la confusion en reprenant dans des termes différents l’article 54 de la Constitution. Dans le fond, il n’existe aucune différence entre ces deux phrases qui disent la même chose : elles excluent le cumul des fonctions de député et de membre du gouvernement.
Précisons que la disposition de l’article LO 163 trouve sa source dans l’article 12 de l’ordonnance n° 63-04 du 06 juin 1963 précitée. Or, ledit article 12 ne reprenait pas l’interdiction posée à l’article 45 de la Constitution de 1963 [6] . Ce qui fait que le non cumul du mandat législatif avec la fonction ministérielle n’était pas inclus dans les cas d’incompatibilités visés à l’article 21 du titre III de l’ordonnance n° 63-04 [7].
La mauvaise rédaction de l’article LO 163 est à l’origine de l’incohérence légistique qui existe entre l’article premier de la loi organique de 1978 précitée et l’article LO 172 du Code électoral. La solution au problème soulevé par l’article LO 163 se trouve dans la modification du début dudit article par la suppression des termes suivants : « de membre du gouvernement ». Par suite de cette modification, la nouvelle rédaction de l’article LO 163 se trouverait ainsi conçu : « Le mandat de député est incompatible avec la qualité de membre du Haut Conseil des Collectivités territoriales ou de membre du Conseil chargé des Affaires économiques ».
Les rédacteurs de l’article LO 163 n’auraient pas dû reprendre le principe de l’interdiction du cumul expressément prévu par la Constitution qui a une force obligatoire supérieure à la norme législative organique. La même remarque s’applique à l’article 109 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. En effet, « dans un texte de nature législative, il y a lieu d’omettre les dispositions qui n’ont d’autre objet que de rappeler des dispositions de force obligatoire supérieure, soit en les reproduisant, soit en les paraphrasant [8]».
Les incompatibilités prévues par le Code électoral prennent effet à l’expiration d’un délai de huit jours
Aux termes du premier alinéa de l’article LO 172, « le député qui, lors de son élection, se trouve dans l’un des cas d’incompatibilités visés au présent chapitre, est tenu d’établir dans les huit jours qui suivent son entrée en fonction qu’il s’est démis de ses fonctions incompatibles avec son mandat » [9]. Concrètement, les mots « présent chapitre, » renvoient au chapitre III du titre III de la loi électorale c’est-à-dire aux articles LO 163 à LO 171. En d’autres termes, cet article prévoit que « les députés ont huit jours après leur entrée en fonction, c’est-à-dire le premier jour de la première session à laquelle ils sont appelés à siéger, pour rendre leur situation conforme … au Code électoral, sous peine de destitution d’office ».
Le délai de huit jours de l’article LO 172 de la loi électorale ne vise que les cas de figure ci-dessous:
1°) l’exercice de la fonction de membre du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, ou de membre du Conseil chargé des Affaires économiques, sociales et environnementales (article LO 163);
2°) l’exercice de toute fonction publique non élective (article LO 164);
3°) l’exercice des fonctions de Président et de membre du Conseil d’Administration et de toute profession salariée dans les entreprises du secteur parapublic ainsi que la qualité de conseil auprès de ces mêmes établissements ou entreprises. (article LO 166);
4°) l’exercice des fonctions de chef d’entreprise, de président de conseil d’administration, d’administrateur délégué, de directeur général, de directeur adjoint ou de gérant (article LO 167) ;
5°) l’exercice, en cours de mandat, de la fonction de membre du conseil d’administration ou de surveillance ou toutes fonctions exercées de façon permanente en qualité de conseil (article LO 168).
Ce délai de huit jours s’applique également à la compatibilité du mandat de parlementaire avec une mission publique confiée par le pouvoir exécutif (article LO 165) ainsi qu’à certaines interdictions, notamment :
l’interdiction à tout avocat d’accomplir directement ou indirectement un acte de profession dans les affaires à l’occasion desquelles des poursuites pénales sont engagées devant les juridictions répressives et de plaider ou consulter contre l’Etat, les collectivités territoriales ou établissements publics et les sociétés placées sous le contrôle de l’Etat.(article LO 170);
l’interdiction de faire ou de laisser figurer son nom suivi de l’indication de sa qualité dans toute publicité relative à une entreprise financière, industrielle ou commerciale (article LO 171).
À notre sens, le délai de huit jours s’analyse non point comme un délai d’option mais plutôt comme un délai donné pour faire une déclaration certifiée sur l’honneur exacte et sincère comportant la liste des fonctions incompatibles dont s’est démis le parlementaire.
L’incompatibilité édictée par l’article 54 de la Constitution prend effet à l’expiration d’un délai d’option de trente jours
Il a été démontré que le délai de huit jours s’applique exclusivement aux incompatibilités prévues par le Code électoral. Dès lors se pose la question de savoir quel est le délai de règlement de l’incompatibilité établie par l’article 54 de la Constitution. La réponse à cette question se trouve dans l’article premier de la loi organique n° 78-45 du 15 juillet 1978 qui fixe un délai de trente jours. Pour le ministre élu à l’Assemblée nationale, l’incompatibilité prend effet « à l’expiration des trente jours qui suivent son élection » et pour le député à l’Assemblée nationale nommé ministre, le point de départ du délai est fixé à la date de sa nomination comme membre du gouvernement [10].
[1] Pour d’autres développements, voir notre contribution publiée le 30 septembre 2022 sous l’intitulé « À propos des ministres élus députés lors des élections législatives du 31 juillet 2022 : il y a eu violation de l’article premier de la loi organique n° 78-45 du 15 juillet 1978 qui prévoit le remplacement dans son mandat de tout ministre élu à l’Assemblée nationale à l’expiration des trente jours qui suivent son élection ».
[2] L’article 54 dispose : « La qualité de membre du Gouvernement est incompatible avec un mandat parlementaire et toute activité professionnelle publique ou privée rémunérée.
Le député, nommé membre du Gouvernement, ne peut siéger à l’Assemblée nationale pendant la durée de ses fonctions ministérielles».
[3] La loi organique n° 78-45 abroge et remplace l’ordonnance n° 63-03 du 6 juin 1963 portant loi organique relative aux incompatibilités avec les fonctions de ministre ou de secrétaire d’État, portant application de l’article 45 de la Constitution de 1963.
[4] Sous la Constitution de 1963 et jusqu’en 1982, ce régime était fixé par les articles 12 à 21 de l’ordonnance n° 63-04 du 06 juin 1963 portant loi organique fixant le nombre des membres de l’Assemblée nationale, leurs indemnités, les conditions d’éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités .Ce texte organique fixait les modalités d’application de l’article 49 de la Constitution de 1963. Depuis 1982, les dispositions de l’ordonnance précitée sont insérées dans le Code électoral.
[5] Cette erreur rédactionnelle est apparue pour la première fois dans le Code électoral de 1992 (article LO 155 issu de la loi organique n° 2006-41 du 11 décembre 2006).
[6] L’article 45 de la Constitution de 1963 (devenu l’article 54 de la Constitution de 2001) édictait ::« Le mandat de député est incompatible avec la qualité de ministre ou de secrétaire d’État ».
[7] L’article 21 de l’ordonnance de 1963 est remplacé aujourd’hui par l’article LO 172 de la loi électorale en vigueur et le titre III de l’ordonnance est devenu le chapitre III du titre III du Code électoral.
[9] La disposition de l’article LO 172 est inspirée de l’article 21 de l’ordonnance du 6 juin 1963 précitée. Selon la décision n° 3/C/2021 du 22 juillet 2022 du Conseil constitutionnel (Considérant 60), « l’article LO 172 tire les effets des incompatibilités; il met en place les mécanismes permettant, lorsqu’un député est en situation d’incompatibilité, d’y mettre un terme ».
L’article premier de la loi organique n° 78-45 dispose :
En cas d‘épuisement de la liste, il est procédé à une élection partielle ».
SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, NOUS SERONS TOUJOURS DANS L’INSÉCURITE ALIMENTAIRE SI…
La souveraineté alimentaire est l’un des maîtres-mots du gouvernement Amadou Ba. Et le secrétaire exécutif de l’Ong La Lumière a une explication.
La souveraineté alimentaire est l’un des maîtres-mots du gouvernement Amadou Ba. Et le secrétaire exécutif de l’Ong La Lumière a une explication.
Le Sénégal peine toujours à atteindre la souveraineté alimentaire tant chantée. À Tambacounda, l’Ong La Lumière propose des solutions. L’organisation a initié un programme ambitieux appelé « Entrepreneur à 20 ans » financé par L’Unicef. L’objectif, c’est d’aider ces jeunes à être autonomes et à devenir des entrepreneurs agricoles. Déjà, 120 jeunes âgés de 15 à 19 ans ont bénéficié de ces formations. Selon Ibrahima Sory Diallo, secrétaire exécutif de l’Ong et non moins promoteur de l’entreprise agricole sociale et solidaire, « Les Mines Vertes », le schéma c’est « d’amener des enfants à l’école où ils feront 80% de pratique et 20% de théorie ». Selon lui, « pendant la formation, on leur apprend à gérer l’entreprise pour qu’à la fin, ils aient un business plan ».
Après cette formation, ces jeunes sont accompagnés pour leur insertion, a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « Ce qui nous intéresse le plus, ce n’est pas la formation mais l’insertion pour procéder à la production et ensuite à l’industrialisation, les deux pôles du développement. » Le secrétaire exécutif de l’Ong La Lumière regrette « qu’au Sénégal, il n’y ait pas de producteurs ». « Vous ferez le tour aujourd’hui de beaucoup de communes rurales, vous verrez des banques céréales villageoises, des unités de production mais qui ne fonctionnent pas par ce qu’il n’y a pas de producteurs au Sénégal. Et tant que nous mangeons tous à partir de notre poche, c’est sûr que nous serons toujours dans l’insécurité alimentaire et nous ne penserons jamais à avoir la souveraineté alimentaire », a parié Ibrahima Sory Diallo.
L’accès à la terre, un défi à relever
Au Sénégal, l’accès à la terre constitue un problème majeur pour les jeunes entrepreneurs, souligne M. Diallo. Après avoir lancé ce programme qui forme de futurs entrepreneurs agricoles, le plaidoyer pour l’accès à la terre est entamé. Et c’est pourquoi, l’Ong La Lumière a convié les maires de la région de Tambacounda pour les sensibiliser afin d’accompagner ces jeunes dans l’accès à la terre. « Quelqu’un qui veut s’investir dans l’agriculture, s’il n’a pas de la terre, sa formation risque de devenir zéro », a-t-il encore ajouté. A travers ces initiatives, l’ambition affichée est grande pour l’Ong La Lumière. Il s’agit de lutter contre le chômage des jeunes, contre l’émigration clandestine et surtout contre l’insécurité alimentaire.
Ces formations sont financées par l’Unicef à près de 25 millions de FCFA. Selon Aïssatou Lo, spécialiste en éducation, c’est à l’issue de riches discussions entre l’Unicef et l’Ong La Lumière qu’est né le concept « Entrepreneur à 20 ans ».
PAR Farid Bathily
LA LUTTE SÉNÉGALAISE, ENTRE PAY-PER-VIEW ET MMA
La lutte sénégalaise cherche désormais son public à Barcelone et à New York en se projetant en "live" grâce au pay-per-view. Les lutteurs eux se rêvent en stars planétaires, attirés par les "arts martiaux mixtes" (MMA)
La lutte sénégalaise cherche désormais son public à Barcelone et à New York en se projetant en "live" grâce au pay-per-view. Les lutteurs eux se rêvent en stars planétaires, attirés par les "arts martiaux mixtes" (MMA).
Sport national au Sénégal, la lutte encore appelée "lamb" est en train de se réinventer. L’érosion des sponsors avec l’augmentation concomitante des cachets des lutteurs contraint les promoteurs à envisager une stratégie plus large, qui va au-delà du Sénégal. D’autant que la discipline suscite toujours autant d’engouement.
Le système du pay-per-view (PPV) ou paiement à la carte a ainsi été introduit à destination du public pour la première fois le 31 mars 2018, à l’occasion du combat Balla Gaye 2 à Gris Bordeaux. Il s’agissait d’accéder à la retransmission de la rencontre via sa tablette ou son téléphone portable contre l’achat préalable d’un pass de 1500 FCFA.
La révolution du pay-per-view
L’expérience proposée par le promoteur Luc Nicolaï a rencontré un succès mitigé. Elle a notamment été marquée par des ratés de diffusion, des piratages de la plateforme dédiée au PPV ou encore le partage du même accès entre plusieurs internautes.
Ces débuts difficiles du PPV dans la lutte sénégalaise ont toutefois fourni quelques signes d’encouragement pour la suite. Malgré quelques oppositions, l’offre tend désormais à se populariser avec son adoption à la fois par le public local mais aussi celui de la diaspora.
Gaston Mbengue, surnommé le Don King de la lutte au Sénégal, promoteur du grand combat Bombardier-Eumeu Sène du 27 mars 2022, reconnaît ainsi que la vente de tickets électroniques par PPV a rapporté plus de 100 millions FCFA de recettes. "En ce qui me concerne, j’estime que le PPV est une bonne chose. Ça permet aux lutteurs de gagner beaucoup plus d’argent", abonde Balla Gaye II, actuel détenteur du titre de roi des arènes.
L’attraction du MMA
Les arts martiaux mixtes (MMA en anglais), pourtant bien différents du "lamb" sénégalais, attirent les lutteurs pour sa promesse de revenus plus importants ainsi que par sa notoriété internationale.
De Siteu à Reug Reug, sans oublier l’incontournable Bombardier, toutes les célébrités de la lutte avec frappe rêvent d’une carrière au sein de cette discipline qui combine à la fois la boxe classique, le karaté, le jiu-jitsu, etc., et ce depuis son premier gala organisé à Dakar le 14 décembre 2019.
Reug Reug a notamment marqué les esprits par sa victoire par KO technique au deuxième round contre le Russe Batradz Gazzaev chez les poids lourds le 29 septembre 2022 à Singapour. Cinq jours plus tôt, Bombardier s’illustrait en terrassant le champion brésilien Zuluzinho.
Ces deux lutteurs visent désormais à figurer dans le top 10 du MMA africain, aux côtés des Nigérians Israel Adesanya et Kamaru Usman, et du Camerounais Francis Ngannou.
D’ores et déjà, la très populaire lutte sénégalaise semble construire son avenir sur le chemin tout à fait inattendu du pay-per-view et du MMA.
L’INTÉGRATION AFRICAINE POUR ASSURER LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Le Forum des opérateurs pour la garantie de l’émergence économique en Afrique (Fogeca) s’est tenu samedi, à Dakar. Cette rencontre internationale a pour objectif d’intensifier les échanges commerciaux intra-africains ...
Le Forum des opérateurs pour la garantie de l’émergence économique en Afrique (Fogeca) s’est tenu samedi, à Dakar. Cette rencontre internationale a pour objectif d’intensifier les échanges commerciaux intra-africains et de promouvoir davantage l’investissement privé sur le continent.
La 15ème édition du Forum des opérateurs pour la garantie de l’émergence économique en Afrique (Fogeca), organisé annuellement, s’est tenue samedi à Dakar. Son ambition est de fédérer les opérateurs économiques africains autour des idéaux d’intégration, de compétitivité et d’émergence. Selon le président du forum, Amadou Diagne, cet évènement placé sous le signe de l’intégration africaine est un creuset de partages et un rendez-vous pour le secteur privé, les autorités publiques et les institutions internationales. « Le renforcement de l’unité africaine est un objectif recherché par tous depuis longtemps. Avec les différentes crises que traversent le monde, la nécessité de renforcer davantage l’intégration régionale est plus que d’actualité afin de resserrer les liens économiques, politiques entre les pays africains en vue d’assurer notre souveraineté économique », a déclaré M. Diagne.
Plusieurs thématiques ont été développées : le cadre d’action prioritaires Cap 2025 de l’Uemoa, la Zlecaf et la mission de régulation de la Cour commune de justice et d’arbitrage (Ccja) de l’Ohada. Pour le commissaire de l’Uemoa chargé du département du développement de l’entreprise, des mines, de l’énergie et de l’économie, Paul Koffi Koffi, l’ambition du « Cap 2025 » est de converger vers des marchés communs. « Mais il faut d’abord assainir le cadre réglementaire, renforcer les dispositifs d’intégration et développer les activités sectorielles. L’objectif, en termes de fiscalité, est que les États parviennent à 20% de recettes fiscales. La moyenne aujourd’hui, c’est 13% et si on ne fait pas d’effort, on risque l’endettement », prévient le représentant du président de la commission de l’Uemoa.
Concernant la mise en œuvre de la Zlecaf, le conseiller spécial du président de la République, Dr Fallou Samb, a accentué son intervention sur les questions de gouvernance pour développer le commerce interafricain, impliquer le secteur privé dans le processus d’industrialisation. Pour le Garde des sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, modérateur du panel, les Etats africains n’ont jamais abandonné l’intégration. « C’est le cas de l’Ua, la Cedeao, la Zlecaf, etc. Nous avons des mécanismes et de bons textes, mais il faut de l’effectivité et l’engagement des Etats et les opérateurs économiques privés pour l’effectivité des accords », a conclu le garde des sceaux.
Par Amadou Lamine Sall
FORUM INTERNATIONAL DE DAKAR, PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE
La paix et la sécurité en Afrique sont inséparables de celles du reste du monde. C’est un tout global et indivisible. La Russie, l’Ukraine, les premiers, devraient être les invités de marque de ce Forum de Dakar. L’Afrique a un rôle à jouer
La paix et la sécurité en Afrique sont inséparables de celles du reste du monde. C’est un tout global et indivisible. La Russie, l’Ukraine, les premiers, devraient être les invités de marque de ce Forum de Dakar. L’Afrique a un rôle à jouer dans ce douloureux et inacceptable conflit. Elle ne doit pas le laisser à l’Europe en lui disant presque : débrouillez-vous donc ! Le format doit être revu en laissant bien sûr à l’Afrique la conduite. Oui, l’Afrique en famille d’abord mais on sait tous qui allument les feux et pourquoi ils sont allumés. Les enjeux dépassent les frontières de l’Afrique comme les enjeux en Europe dépassent les frontières de l’Unin Européenne seule.
Dans la perspective de cet important Forum que le président de la République Macky Sall, de surcroit Président en exercice de l’UA, recevra à Dakar les 24 et 25 octobre 2022, voici ce que nous écrivions, au nom de la PAIX, il y a 20 ans. En effet, du 07 au 08 octobre 2002, s’ouvrait à Dakar le 1er Congrès mondial des poètes et écrivains de la paix initiée et organisée par la Maison Africaine de la Poésie Internationale. Le drame du Diola était encore tout frais dans les esprits et tout le Sénégal était en deuil. Nous disions alors au président Abdoulaye Wade venu présider ce rendez-vous, malgré la douleur qui frappait tout un pays : « Monsieur le Président de la République, le deuil qui frappe notre pays est porté par tous les poètes, écrivains et hommes de culture ici présents. Mon ami Wole Soyinka, Prix Nobel de littérature, empêché au tout dernier moment, vous a écrit toute son immense peine. En un mot, ce sont toutes les nations du monde qui portent notre deuil. Mais nous sommes un peuple de foi. Et c’est dans cette pénible épreuve que se tient finalement notre congrès sur la paix, comme pour apaiser, pour juguler les fureurs, les adversités de l’histoire et de la nature. Ce congrès s’ouvre sur les combats de l’avenir. Ils ne seront pas faciles. Mais nous serons plus forts que les épreuves. Nous voulons que ce jour et ces assises soient une tribune pour rassembler les cœurs et réfléchir, méditer sur le sens élevé et la valeur suprême qu’il nous faut conférer à l’homme. Ce qui nous conforte dans l’idée que nous devons tenter encore et toujours de répondre aux questions de l’âme et de l’esprit, là où personne n’y répond plus. En un mot, c’est par l’esprit, je veux dire " l’élévation ", que nous bâtirons les chemins de la paix. Nous devons être animés de ce besoin de savoir chaque jour au petit matin ce qui arrive à d’autres hommes. Nous ne devons baisser ni nos bras ni nos cœurs pour ensemble consolider « les fondements de la solidarité intellectuelle et morale de la Famille humaine. » Ces propos restent actuels.
C’est la culture, et disons-le sans tarder, qui est le lieu du dialogue. C’est la culture le lieu de l’échange, c’est elle le moteur de « l’intime connexion » entre la politique, le social et l’économique. Le Forum de Dakar doit en faire son viatique. Heureux de voir allumer ici à Dakar la flamme de la Paix, de la sécurité, à partir de la terre africaine.
Nous vivons dans un monde où souvent « la mort est moins cruelle que les hommes ». Nous devons cultiver l’art de vivre et de concevoir le monde, de recevoir le monde. Bref, bâtir une vision du monde vers la Paix. Il s’agit aujourd’hui, pour nous, de s’aimer ou de périr. Il n’incombe qu’à nous d’accomplir ou de trahir l’espérance de ce qui fonde l’existence humaine.
Ce n’est pas vrai que les questions auxquelles nous avons à faire face ne se posent qu’en termes économiques et techniques. Si cela était le cas, il y a longtemps que dans les pays développés et dits riches, le chômage, la pauvreté, l’insécurité, l’obscurantisme même seraient éradiqués et bannis à jamais. Autre chose doit guider nos actes. Quelque chose d’autre doit commander notre terre. Il s’agit de valoriser et d’honorer l’homme en osmose avec l’épanouissement de l’esprit scientifique.
Nous avons toujours pensé qu’il est « plus courageux de faire la paix que de faire la guerre ». Le prix de la paix est plus noble que le tribut de la guerre. C’est d’une révolution mentale qu’il s’agit, d’abord par un appétit immense de changement car ce nouveau siècle qui commence est déjà dès sa naissance meurtri par la barbarie. Nous devons placer au cœur du pouvoir politique un vaste appel d’air qui commence par le rêve, l’imagination, l’écoute de la jeunesse, le respect des minorités, le partage, l’écoute et l’humilité.
La paix n’est possible que dans la justice du monde. C’est elle qui est garante de la meilleure des sécurités, alimentaires comme militaires. Si les poètes et les écrivains avaient voulu convoquer l’attention des Etats et des Gouvernements et la solidarité particulière du Secrétaire général des Nations-Unies pour la création d’un GRAND PRIX DES NATIONS UNIES POUR LA PAIX, c’est qu’il faut davantage élaborer les armes de prévention qui pourront nous aider à tuer l’esprit de haine et de guerre, les intérêts et les élans de mort qui germent et mûrissent dans la marche des peuples. Nous devons bâtir ensemble ces murailles de la paix contre la mort. Nous refusons de croire dans l’échiquier géo-politique contemporain et en vertu des nouvelles logiques qui structurent nos sociétés, que les politiques, les pouvoirs publics, ont perdu l’initiative historique au profit d’autres assises du mal. Nous avons besoin d’Etats forts, moins dessaisis, moins contestés, moins désavoués. L’État doit être préservé, respecté, protégé et pour cela il faut que l’État commence par lui même. Il n’appartient qu’aux Etats alors de reconquérir la garantie et la crédibilité de leur rôle dans la conduite et la marche favorable de leur peuple vers la paix sociale, le développement, la prospérité.
Nous voulons que le Grand Prix des Nations Unies pour la Paix soit créé et remis chaque année dans la première semaine du mois de décembre, au siège même de l’ONU, à un Etat ou un Gouvernement dont les actions en faveur de la Paix et de la stabilité intérieure et extérieure ont été reconnues. Ce serait une sorte de Prix Nobel de la paix décerné à un État membre des Nations Unies. Il nous faut un monde de paix, de concorde et de dialogue. Nous savons que nous ne ferons pas face au désespoir des peuples par des incantations. Tous les économistes, rentiers, banquiers, institutions internatioanles et maîtres du monde à leurs manières, ne tiendront pas non plus leurs promesses en comptant sur les fruits du capital international si injustement accaparé par la minorité de pays riches. C’est pourquoi, la charge symbolique d’un continent comme l’Afrique nous est nécessaire. Elle comble le temps du désenchantement. Elle ralentit le processus de désintégration culturelle où nous conduit l’explosition incontrôlée des technologies déshumanisantes.
Notre monde est installé dans une pénurie du cœur, une sécheresse de l’émotion et du « pathétique ». La ruine de l’esprit et du cœur, la misère spirituelle, sont pires que toute misère politique et économique. La créativité et l’engagement en faveur de la Paix sont deux moteurs de l’équilibre de notre planète ayant comme source d’énergie la liberté et l’épanouissement de l’homme dans la justice. Il n’y a pas de liberté sans droit de l’homme. Il n’y a pas de droit de l’homme sans la Paix. La paix c’est la justice. La plus grande humiliation de l’homme, c’est l’injustice.
Nous le savons tous, le sous-développement est encore considérable dans le monde. « Plus de deux milliards d’hommes aujourd’hui n’ont jamais fait une conversation téléphonique ». Alors les avancées technologiques dont on parle sont pour qui ? « Il existe des pays où un enfant sur deux n’ira jamais à l’école une seule journée dans sa vie ». Si on ne recherche pas la paix et la justice, c’est à dire si on ne partage pas les savoirs et les richesses du monde, comment préserver notre terre des révoltes, des frustrations, des guerres ethniques, des génocides ? Aujourd’hui que l’homme franchit par les sciences et les technologies les murs de l’impensable, il franchit en même temps les limites de l’horreur sur ses semblables.
Nous devons aider à rechercher les équilibres de la Paix dans la démocratie, la justice, le partage, les pactes de stabilité et de croissance des politiques budgétaires nationales mais, également, dans la prise en compte des grands ensembles sous-régionaux et régionaux. La Paix ne consiste pas seulement à arrêter les conflits et les guerres. Elle est aussi une réponse à la faim, à l’analphabétisme, à l’obscurantisme sans jamais oublier cette écoute et ce respect dus à toutes les minorités culturelles. Il est fort à parier que ce siècle qui commence sera celui du défi des identités et à leur libre épanouissement.
Les fondements de la démocratie, des droits de l’homme et de la paix, doivent être recherchés au fond de nous mêmes et souvent contre nous mêmes, nos égoïsmes et nos vanités. Nous voici tous au cœur du paradoxe d’un monde qui dit se « mondialise » qu’autant qu’il se « tribalise ». Il s’agit, pour nous tous de contenir cette pulsion de mort pour donner la parole à l’amour et au pardon. Nous voulons être optimistes dans l’initiative et optimistes dans l’action. Regardons l’avenir avec confiance. Nos responsabilités à tous sont énormes. Chaque femme, chaque homme, compte, parce que tous porteurs d’une espérance et d’une humanité invincibles. Inventons ensemble une autre saison de l’histoire !
L’Afrique a ses atouts. Son pouvoir de l’efficacité imaginaire et son capital symbolique peuvent agir là où la réalité de ses moyens font pour le moment défaut. Il lui faut cultiver cette mystique de paix dans la marche de sa conquête économique. Les obstacles sont nombreux sur sa route. Des obstacles visibles, d’autres invisibles. Mais ce qui compte, c’est la foi de l’Afrique en l’Afrique. Sa transcendance. Notre destin est entre nos propres mains.
Voyez-vous, les poètes, les artistes, les écrivains, ont plus de responsabilités que de pouvoir immédiat. Changer la vie de leur peuple n’est qu’utopie ! C’est leur vie au quotidien, souvent dans l’isolement, l’humilité et le long travail qui nous les montrent dans la réalité de leur être, de leurs œuvres de création, de leur pouvoir de transcendance et d’imagination. Ils ont besoin du pouvoir politique et institutionnel pour aller vite. C’est dans ce sens que l’imaginaire des poètes et des écrivains doit être relayé par l’imaginaire de l’Etat. C’est ce qui différencie, dit-on, la démocratie de la dictature. Les créateurs devraient également être conviés à ce genre de forum. Leurs idées comptent et diffèrent toujours de ceux dits des experts. « Le pouvoir politique est fragile sans le pouvoir culturel ». Ce qui nous préoccupe, c’est comment mener les hommes à ne pas choisir un monde contre un autre, mais bien au contraire, comme le dit Salah stétié, « tenter de les concilier en forgeant un langage qui leur soit commun ». Aux maîtres de la guerre nous voulons opposer les maîtres de la paix.
Léopold Sédar Senghor aimait à rappeler : « que l’indépendance de l’esprit, l’indépendance culturelle en un mot, est le préalable nécessaire aux autres indépendances : politique, économique et sociale ». Inspirons nous de lui mais en le dépassant, car comme il aimait à le dire lui même : « Dépassement n’est pas supériorité mais différence dans la qualité ".
L’histoire aujourd’hui semble retenir très peu les lois et les décrets. Les temps ont changé. Il y a comme un nouveau temps du monde. « Le champ de la volonté politique se rétrécit. » Le temps politique n’est pas celui de la mémoire. Les hommes semblent moins grands. Les ambitions plus étriquées. Les mythes sont de plus en plus désacralisés. Les héros souvent vite oubliés. Les peuples exigent d’être payés au comptant et tout de suite. Le romantisme est vite avalé par les réalités quotidiennes. L’affaissement de l’esprit des élites participe à l’accélération de l’immobilisme et de l’effritement du pouvoir d’inspiration, celui-là même qui est le dernier porteur de flamme. C’est le temps de l’abîme et de la civilisation du doute. Il ne reste alors que l’humilité et les filiations spirituelles en marche pour consolider la mémoire irréductible de l’humanité : celle qui œuvre pour la Paix, la beauté, le respect et la dignité de l’homme !
Si la politique n’emprunte pas son visage à la liberté, à la démocratie, à la paix, il est à parier que ceux qui l’exercent seront les jouets de l’histoire qu’ils font. Méditons ces mots du poète : " l’homme n’est pas ancien comme le monde. Il ne porte que son avenir ".
Ce Forum international sur la paix et la sécurité à Dakar est le bienvenu. La terre est belle et indivisible vue d’en haut. Faisons que celle sur laquelle nous marchons, dormons, soit plus belle encore.
Puisse de ce Forum naître des actes qui renforceront le leadership du Sénégal, du continent africain, la paix et la sécurité dans le monde en aidant à éteindre ses grands feux qui menacent les États et notre terre en partage.
PROJET DE BUDGET 2023, LE GROUPE PARLEMENTAIRE BBY S'ACCORDE AVEC LE GOUVERNEMENT
A travers un communiqué, ayant sanctionné le séminaire de préparation du marathon budgétaire, le groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (bby) déclare avoir pris connaissance des grandes orientations de la loi de finances pour l’année 2023.
A travers un communiqué, ayant sanctionné le séminaire de préparation du marathon budgétaire, le groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (bby) déclare avoir pris connaissance des grandes orientations de la loi de finances pour l’année 2023.
Me El Hadj Oumar Youm et ses collègues députés se sont, d’ailleurs, réjouis de « la volonté du Gouvernement, au travers de mesures pertinentes contenues dans le projet de budget 2023, d’atténuer l’impact de la crise économique mondiale sur la vie de nos compatriotes tout en consolidant les efforts consentis en matière de sécurité et d’équité sociale et territoriale ».
A ce titre, le groupe parlementaire de la majorité présidentielle engage ses membres à « soutenir, avec fierté et détermination, lesdites mesures qui sont le reflet de l’ambition transformatrice du Sénégal portée par Son Excellence, Macky Sall, Président de la République et leader de la Coalition Bby ».
« Relativement à la loi de règlement, le groupe informe que conformément aux dispositions de la loi organique relative aux lois de finances, le Gouvernement a satisfait aux obligations légales en déposant le projet de loi de règlement pour l’année 2021 à bonne date, précisément le 27 juin 2022, tout comme ont été déposés les projets de loi de règlement pour les exercices 2018, 2019 et 2020 », relève le communiqué. Qui indique que l’Assemblée nationale attend le dépôt des documents annexes produits par la Cour des comptes dans le cadre de sa mission d’assistance à l’Assemblée, telle que prévue par la Constitution, pour programmer l’examen des projets de loi de règlement.
S’agissant de la déclaration de politique générale par le Premier ministre, le groupe parlementaire Bby rappelle qu’au terme des dispositions de l’article 97 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale « la déclaration de politique générale doit intervenir au plus tard trois mois après l’entrée en fonction du Gouvernement ».
En d’autres termes, selon la même source, le Premier ministre a jusqu’au 17 décembre 2022 pour se présenter devant l’Assemblée nationale à l’effet de sacrifier à cette obligation.
Il se réjouit, par ailleurs, de la volonté du Premier ministre de se soumettre à cet exercice solennel, dans le délai légal, et dès que l’agenda des travaux parlementaires le permettra.
En tout état de cause, le groupe parlementaire Bby considère que ni la loi de règlement encore moins la déclaration de politique générale ne constituent des documents indispensables à l’examen et à l’adoption du projet de loi de finances dont est saisi l’institution parlementaire pour y donner suite.
Par Amadou Lamine Sall
PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE -24-25 OCTOBRE 2022
La paix et la sécurité en Afrique sont inséparables de celles du reste du monde. C’est un tout global et indivisible. La Russie, l’Ukraine, les premiers, devraient être les invités de marque de ce Forum de Dakar
La paix et la sécurité en Afrique sont inséparables de celles du reste du monde. C’est un tout global et indivisible. La Russie, l’Ukraine, les premiers, devraient être les invités de marque de ce Forum de Dakar. L’Afrique a un rôle à jouer dans ce douloureux et inacceptable conflit. Elle ne doit pas le laisser à l’Europe en lui disant presque : débrouillez-vous donc ! Le format doit être revu en laissant bien sûr à l’Afrique la conduite. Oui, l’Afrique en famille d’abord mais on sait tous qui allument les feux et pourquoi ils sont allumés. Les enjeux dépassent les frontières de l’Afrique comme les enjeux en Europe dépassent les frontières de l’Union Européenne seule
Dans la perspective de cet important Forum que le président de la République Macky Sall, de surcroit Président en exercice de l’UA, recevra à Dakar les 24 et 25 octobre 2022, voici ce que nous écrivions, au nom de la PAIX, il y a 20 ans. En effet, du 07 au 08 octobre 2002, s’ouvrait à Dakar le 1er Congrès mondial des poètes et écrivains de la paix initiée et organisée par la Maison Africaine de laPoésie Internationale.
Le drame du Diola était encore tout frais dans les esprits et tout le Sénégal était en deuil. Nous disions alors au président Abdoulaye Wade venu présider ce rendez-vous, malgré la douleur qui frappait tout un pays : « Monsieur le Président de la République, le deuil qui frappe notre pays est porté par tous les poètes, écrivains et hommes de culture ici présents. Mon ami Wole Soyinka, Prix Nobel de littérature, empêché au tout dernier moment, vous a écrit toute son immense peine. En un mot, ce sont toutes la nations du monde qui portent notre deuil. Mais nous sommes un peuple de foi. Et c’est dans cette pénible épreuve que se tient finalement notre congrès sur la paix, comme pour apaiser, pour juguler les fureurs, les adversités de l’histoire et de la nature. Ce congrès s’ouvre sur les combats de l’avenir. Ils ne seront pas faciles. Mais nous serons plus forts que les épreuves. Nous voulons que ce jour et ces assises soient une tribune pour rassembler les cœurs et réfléchir, méditer sur le sens élevé et la valeur suprême qu’il nous faut conférer à l’homme. Ce qui nous conforte dans l’idée que nous devons tenter encore et toujours de répondre aux questions de l'âme et de l'esprit, là où personne n'y répond plus. En un mot, c'est par l'esprit, je veux dire "l'élévation ", que nous bâtirons les chemins de la paix. Nous devons être animés de ce besoin de savoir chaque jour au petit matin ce qui arrive à d'autres hommes. Nous ne devons baisser ni nos bras ni nos cœurs pour ensemble consolider « les fondements de la solidarité intellectuelle et morale de la Famille humaine. » Ces propos restent actuels.
C'est la culture, et disons-le sans tarder, qui est le lieu du dialogue. C’est la culture le lieu de l'échange, c'est elle le moteur de « l'intime connexion » entre la politique, le social et l'économique. Le Forum de Dakar doit en faire son viatique. Heureux de voir allumer ici à Dakar la flamme de la Paix, de la sécurité, à partir de la terre africaine.
Nous vivons dans un monde où souvent « la mort est moins cruelle que les hommes ». Nous devons cultiver l’art de vivre et de concevoir le monde, de recevoir le monde. Bref, bâtir une vision du monde vers la Paix. Il s'agit aujourd'hui, pour nous, de s'aimer ou de périr. Il n'incombe qu'à nous d'accomplir ou de trahir l'espérance de ce qui fonde l'existence humaine.
Ce n'est pas vrai que les questions auxquelles nous avons à faire face ne se posent qu'en termes économiques et techniques. Si cela était le cas, il y a longtemps que dans les pays développés et dits riches, le chômage, la pauvreté, l'insécurité, l'obscurantisme même seraient éradiqués et bannis à jamais. Autre chose doit guider nos actes. Quelque chose d'autre doit commander notre terre. Il s'agit de valoriser et d'honorer l'homme en osmose avec l'épanouissement de l'esprit scientifique.
Nous avons toujours pensé qu'il est « plus courageux de faire la paix que de faire la guerre ». Le prix de la paix est plus noble que le tribut de la guerre. C'est d'une révolution mentale qu'il s'agit, d'abord par un appétit immense de changement car ce nouveau siècle qui commence est déjà dès sa naissance meurtri par la barbarie. Nous devons placer au cœur du pouvoir politique un vaste appel d'air qui commence par le rêve, l'imagination, l’écoute de la jeunesse, le respect des minorités, le partage, l’écoute et l’humilité.
La paix n'est possible que dans la justice du monde. C’est elle qui est garante de la meilleure des sécurités, alimentaires comme militaires. Si les poètes et les écrivains avaient voulu convoquer l'attention des Etats et des Gouvernements et la solidarité particulière du Secrétaire général des Nations-Unies pour la création d'un GRAND PRIX DES NATIONS UNIES POUR LA PAIX, c'est qu'il faut davantage élaborer les armes de prévention qui pourront nous aider à tuer l'esprit de haine et de guerre, les intérêts et les élans de mort qui germent et mûrissent dans la marche des peuples. Nous devons bâtir ensemble ces murailles de la paix contre la mort. Nous refusons de croire dans l'échiquier géo-politique contemporain et en vertu des nouvelles logiques qui structurent nos sociétés, que les politiques, les pouvoirs publics, ont perdu l'initiative historique au profit d'autres assises du mal. Nous avons besoin d’Etats forts, moins dessaisis, moins contestés, moins désavoués. L’État doit être préservé, respecté, protégé et pour cela il faut que l’État commence par lui même. Il n'appartient qu'aux Etats alors de reconquérir la garantie et la crédibilité de leur rôle dans la conduite et la marche favorable de leur peuple vers la paix sociale, le développement, la prospérité. Nous voulons que le Grand Prix des Nations Unies pour la Paix soit créé et remis chaque année dans la première semaine du mois de décembre, au siège même de l'ONU, à un Etat ou un Gouvernement dont les actions en faveur de la Paix et de la stabilité intérieure et extérieure ont été reconnues. Ce serait une sorte de Prix Nobel de la paix décerné à un État membre des Nations Unies. Il nous faut un monde de paix, de concorde et de dialogue. Nous savons que nous ne ferons pas face au désespoir des peuples par des incantations. Tous les économistes, rentiers, banquiers, institutions internationales et maîtres du monde à leurs manières, ne tiendront pas non plus leurs promesses en comptant sur les fruits du capital international si injustement accaparé par la minorité de pays riches. C’est pourquoi, la charge symbolique d’un continent comme l’Afrique nous est nécessaire. Elle comble le temps du désenchantement. Elle ralentit le processus de désintégration culturelle où nous conduit l’explosition incontrôlée des technologies déshumanisantes.
Notre monde est installé dans une pénurie du cœur, une sécheresse de l’émotion et du « pathétique ». La ruine de l'esprit et du cœur, la misère spirituelle, sont pires que toute misère politique et économique. La créativité et l'engagement en faveur de la Paix sont deux moteurs de l'équilibre de notre planète ayant comme source d'énergie la liberté et l’épanouissement de l’homme dans la justice. Il n'y a pas de liberté sans droit de l'homme. Il n'y a pas de droit de l'homme sans la Paix. La paix c'est la justice. La plus grande humiliation de l'homme, c'est l'injustice.
Nous le savons tous, le sous-développement est encore considérable dans le monde. « Plus de deux milliards d'hommes aujourd'hui n'ont jamais fait une conversation téléphonique ».Alors les avancées technologiques dont on parle sont pour qui ? « Il existe des pays où un enfant sur deux n'ira jamais à l'école une seule journée dans sa vie ». Si on ne recherche pas la paix et la justice, c'est à dire si on ne partage pas les savoirs etles richesses du monde, comment préserver notre terre des révoltes, des frustrations, des guerres ethniques, des génocides ? Aujourd'hui que l'homme franchit par les sciences et les technologies les murs de l'impensable, il franchit en même temps les limites de l'horreur sur ses semblables.
Nous devons aider à rechercher les équilibres de la Paix dans la démocratie, la justice, le partage, les pactes de stabilité et de croissance des politiques budgétaires nationales mais, également, dans la prise en compte des grands ensembles sous-régionaux et régionaux. La Paix ne consiste pas seulement à arrêter les conflits et les guerres. Elle est aussi une réponse à la faim, à l'analphabétisme, à l'obscurantisme sans jamais oublier cette écoute et ce respect dus à toutes les minorités culturelles. Il est fort à parier que ce siècle qui commence sera celui du défi des identités et à leur libre épanouissement.
Les fondements de la démocratie, des droits de l'homme et de la paix, doivent être recherchés au fond de nous mêmes et souvent contre nous mêmes, nos égoïsmes et nos vanités. Nous voici tous au cœur du paradoxe d'un monde qui dit se « mondialise » qu'autant qu'il se « tribalise ». Il s'agit, pour nous tous de contenir cette pulsion de mort pour donner la parole à l'amour et au pardon. Nous voulons être optimistes dans l'initiative et optimistes dans l'action. Regardons l'avenir avec confiance. Nos responsabilités à tous sont énormes. Chaque femme, chaque homme, compte, parce que tous porteurs d'une espérance et d'une humanité invincibles. Inventons ensemble une autre saison de l'histoire !
L'Afrique a ses atouts. Son pouvoir de l'efficacité imaginaire et son capital symbolique peuvent agir là où la réalité de ses moyens font pour le moment défaut. Il lui faut cultiver cette mystique de paix dans la marche de sa conquête économique. Les obstacles sont nombreux sur sa route. Des obstacles visibles, d'autres invisibles. Mais ce qui compte, c'est la foi de l'Afrique en l'Afrique. Sa transcendance. Notre destin est entre nos propres mains.
Voyez-vous, les poètes, les artistes, les écrivains, ont plus de responsabilités que de pouvoir immédiat. Changer la vie de leur peuple n’est qu’utopie ! C'est leur vie au quotidien, souvent dans l'isolement, l'humilité et le long travail qui nous les montrent dans la réalité de leur être, de leurs œuvres de création, de leur pouvoir de transcendance et d’imagination. Ils ont besoin du pouvoir politique et institutionnel pour aller vite. C'est dans ce sens que l'imaginaire des poètes et des écrivains doit être relayé par l'imaginaire de l'Etat. C'est ce qui différencie, dit-on, la démocratie de la dictature. Les créateurs devraient également être conviés à ce genre de forum. Leurs idées comptent et diffèrent toujours de ceux dits des experts. « Le pouvoir politique est fragile sans le pouvoir culturel ». Ce qui nous préoccupe, c’est comment mener les hommes à ne pas choisir un monde contre un autre, mais bien au contraire, comme le dit Salah stétié, « tenter de les concilier en forgeant un langage qui leur soit commun ». Aux maîtres de la guerre nous voulons opposer les maîtres de la paix.
Léopold Sédar Senghor aimait à rappeler : « que l'indépendance de l'esprit, l'indépendance culturelle en un mot, est le préalable nécessaire aux autres indépendances : politique, économique et sociale ». Inspirons nous de lui mais en le dépassant, car comme il aimait à le dire lui même : « Dépassement n'est pas supériorité mais différence dans la qualité ". L'histoire aujourd'hui semble retenir très peu les lois et les décrets. Les temps ont changé. Il y a comme un nouveau temps du monde. « Le champ de la volonté politique se rétrécit. » Le temps politique n'est pas celui de la mémoire. Les hommes semblent moins grands. Les ambitions plus étriquées. Les mythes sont de plus en plus désacralisés. Les héros souvent vite oubliés. Les peuples exigent d'être payés au comptant et tout de suite. Le romantisme est vite avalé par les réalités quotidiennes. L'affaissement de l'esprit des élites participe à l'accélération de l'immobilisme et de l'effritement du pouvoir d'inspiration, celui-là même qui est le dernier porteur de flamme. C'est le temps de l'abîme et de la civilisation du doute. Il ne reste alors que l'humilité et les filiations spirituelles en marche pour consolider la mémoire irréductible de l'humanité : celle qui œuvre pour la Paix, la beauté, le respect et la dignité de l'homme !
Si la politique n'emprunte pas son visage à la liberté, à la démocratie, à la paix, il est à parier que ceux qui l'exercent seront les jouets de l'histoire qu'ils font. Méditons ces mots du poète : " l'homme n'est pas ancien comme le monde. Il ne porte que son avenir "
Ce Forum international sur la paix et la sécurité à Dakar est le bienvenu. La terre est belle et indivisible vue d’en haut. Faisons que celle sur laquelle nous marchons, dormons, soit plus belle encore. Puisse de ce Forum naître des actes qui renforceront le leadership du Sénégal, du continent africain, la paix et la sécurité dans le monde en aidant à éteindre ses grands feux qui menacent les États et notre terre en partage.
Par Amadou Lamine Sall
Poète Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
«ON NE DOIT PLUS PARLER D’EGALITE DANS NOS SOCIETES, CE SONT DES CONCEPTS QUI NOUS ONT ETE AMENES DE L’OCCIDENT»
Selon Mariétou Mbaye «Ken Bougoul», il ne s’agit nullement de discuter des conditions de la femme.
Pour la 2e édition du Forum Exclusivement Féminin (Fef), des centaines de femmes venues d’horizons divers se sont réunies à Saint-Louis pour discuter du thème : «Défaire les codes et repenser l’équité ». Les membres du FEF ont passé en revue les difficultés auxquelles sont confrontées leurs sœurs et réfléchir sur les actions à mettre en œuvre pour encore faire valoir l’ensemble de leurs droits et exiger l’équité.
Les participantes ont décodé et trouvé de nouvelles stratégies de déconstruction ou de déconditionnement pouvant permettre à la femme de s’épanouir et de participer au développement du Sénégal. Selon Mariétou Mbaye «Ken Bougoul», qui a pris part à la rencontre, il ne s’agit nullement de discuter des conditions de la femme. «Il s’agit plutôt de parler du statut de la femme dans nos sociétés. On ne doit plus parler d’égalité dans nos sociétés, parce que ce sont des concepts qui nous ont été amenés de l’Occident. Même en Occident, on ne peut parler d’égalité et c’est dommage ! Ce qui est important, c’est de tout faire pour qu’il y ait équité par rapport à la condition de la femme. Mais pour y arriver, il faut surmonter beaucoup de facteurs culturels, religieux, traditionnels et refuser la fatalité», a indiqué l’écrivaine.
Poursuivant son argumentaire, Mariétou Mbaye recommande de mettre en œuvre toutes les initiatives pour favoriser équité dans l’éducation, entre hommes et femmes, entre adultes et enfants parce que tout le monde est concerné». S’ l’on en croit l’auteure du livre «Baobab fou», ce processus nécessite une déconstruction sociale et économique qui implique une volonté politique. Devant l’assistance féminine acquise à sa cause, l’écrivaine trouve qu’il beau de faire des discours, mais ceux-ci «doivent être accompagnés d’une volonté politique manifeste. Parce que l’application sur le terrain sera très difficile. Pour réaliser l’équité entre hommes et femmes dans nos sociétés, il faut briser le plafond de verre et refuser la fatalité».
La position de Mariétou Mbaye est partagée par les autres femmes panelistes. Selon Ndèye Marème Thiam, directrice des Arts et des Cultures Africains, les travaux de la 2e édition du Forum Exclusivement Féminin de Saint-Louis permettent de mieux revaloriser le statut social des femmes. «Il est temps qu’on démystifie certains aspects culturels pour remettre la femme à la place qu’elle mérite. Puisque, c’est elle qui a révolutionné le monde, en étant dans les champs, au foyer et dans tous les domaines de la vie économique, sociale, politique, culturelle, environnementale, sportive», souligne Isabelle Boiro Gruet. La Directrice Déléguée de l’ICL de Saint-Louis soutient que les participantes de la seconde édition du forum exclusivement féminin « incarnent, par des voix différentes et de diverses manières, un exemple de réussite et les jeunes filles de la nouvelle génération pourront s’en inspirer pour affirmer leurs multiples talents avec confiance et fierté ». Le mois Octobre Rose a été mis à profit par les initiateurs de la rencontre pour sensibiliser davantage les femmes sur les ravages des cancers du sein et du col de l’utérus.
UNE ENSEIGNANTE PROMUE DIRECTRICE D’ECOLE RETROUVÉE MORTE DANS DES BUISSONS
Enseignante pieuse, sans histoire et qui aime souvent être seule, Farmata Ibrahima Ly, âgée de 35 ans, a été rattrapée par le coup du sort à Thiès, alors qu’elle se rendait à Dakar, en provenance de son village au Fouta
Farmata Ibrahima Ly, enseignante âgée de 35 ans, ne rejoindra pas son nouveau poste de directrice de l’école à Thilogne. Et pour cause, sur le chemin de Dakar pour préparer la rentrée scolaire, elle a fait une escale improvisée à Thiès le 19 septembre, avant de disparaître. Malheureusement, son corps en état de décomposition très avancé a été retrouvé presque un mois après, c’est-à-dire le vendredi 21 octobre dernier.
Enseignante pieuse, sans histoire et qui aime souvent être seule, Farmata Ibrahima Ly, âgée de 35 ans, a été rattrapée par le coup du sort à Thiès, alors qu’elle se rendait à Dakar, en provenance de son village au Fouta, pour préparait l’ouverture des classes. Elle a été retrouvée morte, après une disparition de presque un mois. Toutes les recherches effectuées par ses parents se sont révélées vaines. Malgré les divers communiqués diffusés à travers les médias, elle est restée introuvable. Et c’est vendredi dernier que son corps en état de décomposition très avancé a été retrouvé.
A la faveur du dernier mouvement national des enseignants, Farmata Ly avait été promue directrice d’une école à Thilogne (département de Podor). Mais elle ne prendra jamais service dans cet établissement scolaire, parce que le destin en a décidé autrement. Pourtant, elle était déjà dans des bonnes dispositions pour aller remplir sa mission. D’autant qu’elle a quitté son village natal au Fouta dans la nuit du 18 septembre 2022, pour se rendre à Dakar afin de mieux préparer la rentrée scolaire. Mais Fatimata Ly n’arrivera jamais à destination. En effet, c’est à Diassap (entrée de Thiès en venant de Tivaouane) qu’elle est descendue du véhicule qui la transportait vers Dakar. Malheureusement, cette escale improvisée intervenue le 19 septembre lui a été fatale.
Selon des sources proches de sa famille, l’enseignante souffrait d’un abcès très douloureux au niveau de la tête et cela explique en partie son déplacement à Dakar, pour être prise en charge médicalement. Se plaignant de terribles maux de tête, elle a quitté le véhicule avant d’être victime d’un malaise qui lui a fait perdre le sens de l’orientation. C’est dans ces circonstances qu’elle s’est retrouvée dans un verger non loin de là. Depuis lors, elle a totalement disparu de tous les radars, jusqu’à ce que son corps sans vie soit découvert dans des buissons situés dans la même zone entre Kawsara Fall et Pognène, non loin du chemin de fer, le vendredi 21 octobre aux environs de 17 heures. Des jeunes talibés qui erraient dans les parages ont fait la découverte macabre.
C’est ainsi que les propriétaires de la ferme ont alerté la police, les sapeurs-pompiers et le service d’hygiène. Le corps était en état de putréfaction très avancé. Du coup, il a été inhumé dans la même soirée au cimetière musulman Madoki de Grand Thiès, conformément à la Souna du Prophète Mohammed (PSL) et en présence de parents et d'amis. Selon un de ses proches, Fatimata Ly était déjà très affectée en 2018 par le décès de sa sœur, étudiante de l’Université Gaston Berger. Traumatisée par la situation, elle était devenue solitaire.
Née en 1987, Fatimata Ly faisait partie de la 17ème génération de volontaires de l’éducation formée au Centre Régional de Formation des Personnels de l’Education (Crfpe) de Matam. Elle a successivement servi à Doumga Goly son premier poste dans l’enseignement, puis à Agnam Goly en 2014, à l’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) de Diourbel et enfin à l’IEF de Matam. Et à la faveur du dernier mouvement, elle avait été désignée au poste de Directrice de l’école de Thilogne qu’elle n’occupera jamais.