Il ne fait pas bon d’être piéton à Dakar. Entre le désordre causé par les motos communément appelés «deux-roues», des rues impraticables surtout après la pluie, des trottoirs occupés, marcher dans la capitale sénégalaise relève d’un parcours d’un combattant pour ne pas dire les douze travaux d’Hercule. Les piétons affrontent des obstacles en permanence pour vaquer à leurs occupations. Du coup, la survie à ce capharnaüm reste un défi au quotidien.
Un énième accident évité de justesse ! Sur l’Avenue Bourguiba, une jeune femme a failli se faire percuter par une moto hier, mardi 30 août. Profitant de la file de véhicules qui roulaient lentement pour traverser la chaussée, elle se retrouve face-à-face avec une moto jakarta. Le conducteur n’a pas hésité à lui proférer des injures, lui incombant la faute. Ce genre de scène qui a suscité la curiosité des passants, se passe presque tous les jours à Dakar.
Ceux qui parcourent les rues de la capitale peuvent en témoigner. Le danger est permanent pour les passants à cause des motos qui se glissent entre les véhicules. En effet, il ne fait pas bon d’être un piéton à Dakar. Se déplacer à pied au quotidien dans la capitale relève de l’exploit. Un véritable parcours de combattant pour ne pas dire les douze travaux d’Hercule.
Au trafic automobile à travers les rues et ruelles de la ville devenu un obstacle que le piéton doit affronter, s’ajoute le désordre des deux-roues à l’origine des affres de la circulation. Ils roulent à des vitesses très souvent démesurées, dans tous les sens.
Certains ignorant les dangers et les règles du code de la route. «Vraiment, c’est très difficile de traverser la route à cause des motos. Parfois, un automobiliste ralentit pour te permettre de passer mais les motos surgissent de partout et ce n’est pas sûr. Elles peuvent vous tuer. Ça failli m’arriver plusieurs fois», témoigne une jeune fille du nom de Fatou Diouf. Les piétons subissent aussi la foudre des conducteurs. «Certains d’entre eux sont très indisciplinés. Même s’ils savent qu’ils ont tort, ils ne te demandent même pas pardon. Ils vous accusent de n’avoir pas bien regardé devant vous avant de traverser. Ils sont rapides les Jakarta-men. J’ai toujours peur quand je dois traverser les grandes artères », confie encore la jeune fille.
Le calvaire des piétons ne se limite pas seulement au désordre des deux-roues mais va plus loin. Les embouteillages des rues en font partie. Il n’y a presque plus de trottoirs à Dakar. Les piétons slaloment entre les garages des mécaniciens, les gargotes, les étals des vendeurs, les chevalets et les tables de café qui fleurissent sur les trottoirs. Ses propriétaires ont fini par prendre carrément possession de la chaussée au vu et au su de tout le monde. C’est le cas par exemple au rond-point Liberté 6 où vendeurs, automobilistes et passants se disputent le chemin à leurs risques et périls.
L’anarchie qui sévit dans le stationnement, rend aussi plus pénible la marche. Faute de parking, les automobilistes sont de plus en plus enclins à se garer sur les trottoirs. Du coup, les usagers sont obligés de se rabattre sur la chaussée pour les contourner et s’exposer ainsi au danger. «Il est difficile de marcher ici. Tu ne sais pas par où passer à cause de l’encombrement des rues et personne ne dit rien. On est obligés de marcher sur la route. Ce qui n’est pas sans danger car, à Dakar, il y a beaucoup de véhicules», regrette un jeune homme.
Après la pluie, c’est la gymnastique à Dakar. Ce n’est pas trop dire. Il faut s’exercer à marcher sur la pointe des pieds, tout en redoublant de vigilance pour voir où mettre le pied. Pour cause, la tombée des eaux empire l’état des rues déjà impraticables à cause des canaux qui déversent des eaux usées tout le temps ou encore des bouches d’égout béantes. Ce qui fait que la circulation dans les rues de Dakar n’a rien de plaisir pour les piétons après chaque pluie. Pas plus tard qu’hier, ceux qui étaient dehors, ont subi la loi et les caprices des eaux. Il faut surtout apprendre à naviguer entre les flaques d’eau qui jonchent le sol tout en évitant aussi de se faire aspergés d’eau par les véhicules qui passent. Comme pour dire que chaque sortie de son domicile devient un véritable cauchemar à Dakar.
Par Catherine Lena Kelly
LES RÉSULTATS AUGURENT, CETTE FOIS, D’UN GRAND BOULEVERSEMENT POLITIQUE
Le Sénégal a réussi un nouveau scrutin pacifique :S’inscrivant dans une tradition de compétition multipartite vigoureuse, les électeurs sénégalais se sont rendus aux urnes en juillet 2022.
S’inscrivant dans une tradition de compétition multipartite vigoureuse, les électeurs sénégalais se sont rendus aux urnes en juillet 2022. Le Sénégal fait partie des rares pays africains à n’avoir jamais connu de coup d’État militaire. Le processus électoral en lui-même n’avait rien d’extraordinaire pour les Sénégalais, cependant les résultats de l’élection – et leurs conséquences pour le contrôle démocratique – sont sans précédent.
Pour la première fois dans l’histoire contemporaine du pays, aucune coalition n’a obtenu la majorité absolue au parlement. Depuis l’annonce des résultats, la coalition au pouvoir a obtenu une promesse de soutien de la part de Pape Diop, homme politique dont la coalition n’a remporté qu’un seul siège parlementaire. Grâce à son soutien, la coalition au pouvoir a réussi à former tant bien que mal une majorité. Le Sénégal se retrouve donc en terrain inconnu.
De sérieuses négociations pourraient être nécessaires pour permettre à la coalition de conserver sa très faible majorité législative et faire en sorte que les membres de son groupe parlementaire votent de manière disciplinée. La coalition au pouvoir, en outre, ne dispose plus de la majorité des trois cinquièmes, requise pour modifier la constitution. Cela pourrait peser sur la course à l’élection présidentielle sénégalaise de 2024, étant donné que le président Macky Sall n’est pas disposé à renoncer publiquement à l’idée de briguer un troisième mandat illégal.
Les camps du pouvoir et de l’opposition devront faire preuve de diplomatie et d’habileté politique pour gouverner dans ce contexte. Les enjeux ne pouvaient pas être plus importants. La jeunesse sénégalaise, toujours plus nombreuse, a déjà protesté contre les conditions socioéconomiques et le sentiment que les tribunaux sont utilisés contre des figures populaires de l’opposition. Certaines de ces protestations ont été violemment réprimées avec violence. L’inclusion des jeunes et leur engagement politique pacifique constitueront un facteur clé pour la stabilité du pays.
QUE S’EST-IL PASSÉ ?
Le 31 juillet, 46 % des 7 millions d’électeurs éligibles du Sénégal se sont rendus aux urnes pour choisir entre huit coalitions de partis politiques. L’élection s’est déroulée dans un contexte relativement tendu. Le Conseil constitutionnel sénégalais avait rejeté la liste des candidats titulaires d’une des coalitions de l’opposition ainsi que la liste des candidats suppléants de la coalition au pouvoir sur une partie du scrutin. Les deux décisions ont été prises au regard des erreurs techniques dans les documents de candidature.
La coalition Benno Bokk Yakaar (Unis dans l’espoir), dirigée par Macky Sall, et qui disposait auparavant d’une majorité législative qualifiée, a vu sa représentation être réduite de 125 à 82 sièges sur 125. Les deux coalitions d’opposition les plus populaires ont remporté 80 sièges ensemble. Elles sont composées de Yewwi Askan Wi (Libérer le peuple), affiliée au militant populiste anticorruption Ousmane Sonko ainsi qu’aux ancien et actuel maires de Dakar, Khalifa Sall et Barthélémy Dias, d’une part, et de Wallu Sénégal (Sauver le Sénégal), comprenant des figures de l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique sénégalais, d’autre part.
Les trois sièges parlementaires restants sont contrôlés par les leaders de coalitions plus petites : s un siège pour l’ancien maire de Dakar, Pape Diop de Bokk Gis-Gis ; s un pour Thierno Alassane Sall, ancien ministre et membre de la coalition Aar Senegal s un pour Pape Djibril Fall, un journaliste lié à l’empire médiatique du chanteur mondialement connu Youssou N’Dour. Ces trois Chefs de file de petites coalitions sont des faiseurs de roi. Après la publication des premiers résultats, pour pouvoir constituer une majorité parlementaire, il fallait pour la coalition Benno Bokk Yakaar qu’au moins un autre collègue vote avec elle et (et dans le cas de Yewwi-Wallu, les trois), même si ces députés rejoignaient pas leur groupe parlementaire. Diop a récemment annoncé qu’il allait rejoindre le groupe parlementaire de la coalition au pouvoir à l’Assemblée nationale. Cela permettrait à la coalition Benno Bokk Yakaar d’obtenir les 83 voix dont elle a besoin pour faire passer des lois, mais cette faible majorité la met dans une situation précaire. Elle ne perdurera que si les 83 votent systématiquement en leur faveur en s’alignant sur la position du groupe parlementaire. Ce qui n’est pas garanti. À l’approche de l’élection présidentielle de 2024, de nombreux politiciens des coalitions Benno Bokk Yakaar et Yewwi-Wallu pourraient envisager d’être candidats. Les deux coalitions pourraient par conséquent fragiliser leur cohésion au fil du temps.
POURQUOI C’EST IMPORTANT
Jusqu’à présent, l’Assemblée nationale sénégalaise a toujours été dirigée par un parti ou une coalition disposant d’une majorité qualifiée. Puisque désormais la coalition au pouvoir atteint à peine la majorité absolue, elle devra se livrer à plus de marchandages politiques pour pouvoir gouverner avec efficacité. Néanmoins, le président détient toujours un pouvoir considérable. Reste donc à savoir dans quelle mesure cette fragile configuration favorise les compromis et la négociation. Les résultats des élections pourraient influer sur un domaine précis, à savoir l’approche du président Sall en matière de limitation des mandats: la constitution sénégalaise les limite à deux. Sall arrivera au terme de son deuxième mandat présidentiel en 2024, mais ses détracteurs craignent qu’il se sert de la constitution issue du référendum de 2016 pour justifier une nouvelle candidature. Le référendum de 2016 a raccourci les mandats présidentiels, les portant de sept à cinq ans.
Comme il a été adopté pendant le premier mandat de Sall, celui-ci pourrait tenter de soutenir que ce changement lui permet de remettre le compteur à zéro. Sall subit des pressions de plus en plus fortes de l’opinion publique pour qu’il réaffirme son engagement en faveur des règles constitutionnelles. Toutefois, jusqu’à présent, il a évité de se prononcer de manière définitive. Il pourrait être affaibli sur le plan politique par les résultats des élections municipales de 2022 et législatives, qui ont démontré la popularité de l’opposition. Mais sans la majorité parlementaire des trois cinquièmes, il est peu probable que d’autres réformes constitutionnelles qui pourraient encourager la poursuite d’un troisième mandat soient adoptées. Il serait par ailleurs risqué de persister à briguer un troisième mandat dans le contexte actuel de tensions politiques liées aux demandes des citoyens pour une gouvernance plus transparente, l’état de droit et le respect des libertés civiques.
La configuration du Parlement permettra au président de faire voter de nouvelles lois, mais avec peut-être plus de difficultés. Les politiciens de l’opposition ont tout intérêt à former des coalitions de circonstance qui leur permet de puiser des voix au sein de cette majorité précaire. Si, par exemple, l’opposition pouvait travailler avec les deux faiseurs de roi qui ne se sont pas ralliés à Benno Bokk Yakaar et convaincre un autre parlementaire, elle pourrait proposer une législation affectant l’équilibre des pouvoirs. On peut citer à titre d’exemple, une diminution de l’influence du président sur les nominations des membres du Conseil constitutionnel serait un bon exemple. Cependant, le président a toujours le pouvoir de nommer les ministres. Même si la majorité parlementaire devait se fissurer et que l’Assemblée nationale fait passer une motion de censure contre le premier ministre choisi par le président, il ne pourrait y avoir qu’une seule motion de censure par session annuelle.
Ainsi, les choix du président pour la composition du gouvernement l’emportent finalement par rapport à un système semi-présidentiel où le gouvernement ne répond qu’au Parlement. Le président sénégalais peut également dissoudre le Parlement, mais seulement après ses deux premières années de session. Sall ne pourra pas exercer ce pouvoir avant les élections présidentielles de 2024, si celles-ci ont lieu comme prévu. Si ces conditions dissuadent Sall de briguer un troisième mandat, le Sénégal pourrait assister à ce qu’un expert appelle «l’élection présidentielle la plus ouverte de l’histoire».
LES PERSPECTIVES
Les dirigeants sénégalais des deux camps doivent accomplir la tâche délicate de gérer une majorité parlementaire fragile. D’un côté, si celle-ci devient une justification rhétorique pour une troisième candidature inconstitutionnelle de Sall, cela pourrait porter préjudice à la démocratie sénégalaise et exacerber les divisions. Cela nuirait aux progrès de l’administration Sall en matière de développement économique et d’infrastructures et diminuerait, en outre, l’influence bien connue du Sénégal en matière de soft power en Afrique, actuellement amplifiée par la présidence de Sall à la Commission de l’Union africaine. En revanche, il existe une possibilité de créer des passerelles entre les camps politiques. Chercher à collaborer sur une base programmatique pourrait atténuer la polarisation politique et renforcer la démocratie sénégalaise bien au-delà de l’élection présidentielle de 2024, pour laquelle les récents résultats des législatives constituent un baromètre utile.
Catherine Lena Kelly
ASSOCIATE DEAN AND PROFESSOR, NATIONAl DEFENSE UNIVERSITY
Par Djibril Gningue
LES RÉSULTATS DES LÉGISLATIVES CONSTITUENT POUR LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE, UNE OPPORTUNITÉ
Depuis son accession à l’indépendance, le Sénégal se trouve confronté à une évolution mouvementée de son histoire politique, faite de succession de périodes d’ouverture et de fermeture de l’espace civique et politique
Depuis son accession à l’indépendance, le Sénégal se trouve confronté à une évolution mouvementée de son histoire politique, faite de succession de périodes d’ouverture et de fermeture de l’espace civique et politique.
Ce mode de progression de la démocratie sénégalaise, établît ainsi des moments de confrontation, alternés à des moments respiration démocratique et parfois même de restructuration du champs politique.
Aussi, sous ce rapport, nous a-t- il paru intéressant de tenter d’analyser les tendances que dessinent aujourd’hui, les résultats sans précédent des élections législatives du 31 juillet 2022 et leurs impacts sur l’état du modèle démocratique sénégalais.
A cet égard, on peut constater, que ces élections ont abouti pour la première fois, à la perte par la coalition au pouvoir, de la majorité absolue à l’Assemblée nationale, et consacré une forte percée de l’opposition, qui bénéficie d’une position non négligeable de contre- pouvoir au sein de la nouvelle assemblée.
Retenons qu’en outre cette situation est consécutive, à une séquence politique qui a duré, presque une décennie durant laquelle, l’on a assisté à une fermeture progressive de l’espace politique, que l’on peut faire remonter au procès de Monsieur Karim Wade, et à son emprisonnement pour ‘’enrichissement illicite’’ par la CREI.
Pour mémoire, rappelons que cette période se déroule jusqu’aux élections législatives de 2022, et se trouve jalonnée par de nombreuses tensions politiques, d’affaires politico- judiciaires, de manifestations interdites voire réprimées, de confrontations sur le processus électoral, de violences ainsi que d’emprisonnements.
Pourtant, conformément à notre assertion du début, on aura remarqué que durant la période située sous le magistère du président Wade qui a précédé, s’est développé une grande ouverture de l’espace politique marquée notamment, par un accroissement de la liberté de presse, la constitutionalisation de la liberté de marche, la mise en place de la CENA et du CNRA, l’explosion du paysage médiatique, ainsi que l’abaissement du nombre de députés à dix pour créer un groupe parlementaire.
Aujourd’hui, à la suite des dernières élections législatives du 31 juillet 2022, le Sénégal vient encore une fois, par la magie de l’histoire et sous la poussée de la volonté populaire, de jeter les bases d’une nouvelle ouverture de l’espace politique et institutionnel, vingt ans après le mouvement de réforme qui a accompagné et donné sens à la première alternance, de 1992 à 2000, et qui se prolonge jusqu’au lendemain de la seconde alternance.
On retiendra également, aussi curieusement que cela puisse paraître, que cette période d’ouverture et de réforme, sans doute la plus longue, est-elle même consécutive à une séquence politique tout aussi longue, de fermeture de l’espace civique et politique, de 1971 à 1992. C’est dire, que les résultats des législatives de juillet 2022, constituent pour la démocratie sénégalaise, une importante opportunité, en ce qu’ils ont montré le sens du vote des citoyens sénégalais, pour à la fois, l’institutionnalisation d’une ouverture de l’espace politique, et d’une démocratie parlementaire renouvelée, délibérative et participative, pleinement en phase avec les aspirations et préoccupations du peuple.
Dans cette perspective, en renouant avec les missions régaliennes avec lesquelles, elle n’aurait jamais dû rompre, de contre- pouvoir, de délibération et de représentation, qui constituent le bloc normatif sur lequel repose toute l’activité parlementaire, la nouvelle Assemblée nationale, contribuerait sans aucun doute, à la re légitimation et à la réorientation salutaire de l’action parlementaire...
Ainsi, l’action de l’institution parlementaire occuperait, de plus en plus, une place centrale dans l’équilibre et la séparation des pouvoirs, toutes choses qui pourraient garantir, â partir de maintenant, une ouverture et une démocratisation durables, de l’espace civique et politique sénégalais.
Cependant, en raison non seulement de la nature du régime politique hybride dans lequel nous sommes, de ses incohérences et de ses contradictions, mais aussi et surtout, de la conception asymétrique, que les hommes politiques ont gardé de la notion de rapport des forces, on peut affirmer sans risque de se tromper, que rien de tout cela ne sera possible si les acteurs politiques ne se hissent pas à la hauteur des enjeux et défis, que posent la nouvelle configuration de l’assemblée nationale â la quatorzième législature.
Dans ce contexte, force est de reconnaître, que la posture du Président de la République, qui sera déterminante, à bien des égards, en raison essentiellement de sa position de détenteur principal du pouvoir exécutif, dans un régime où le président demeure la clé de voûte des institutions, sera assurément un élément de complication supplémentaire, dans la capacité de la prochaine Assemblée nationale à relever les défis de la quatorzième législature.
C’est pourquoi, pour aborder avec succès cette nouvelle législature, il me parait plus que jamais utile, dans le cadre d’une transition dont les termes restent à définir, de mettre le modèle démocratique sénégalais sur le divan, pour l’ausculter, l’interroger, et lui administrer les remèdes appropriés, en dehors de toute approche historique d’analyse du processus politique de la démocratie sénégalaise. Il me semble, que c’est là, la seule option pour le débarrasser de ses pathologies paralysantes, chrisogènes, et déstabilisatrices, en vue de le placer définitivement dans la voie de la stabilité, de la paix sociale et du développement.
KEEMTAAN GI - PETITS CRIMES DE L’EXILE
A ce rythme, Père Wade se sentira bientôt tout seul. Kàccoor Bi qui le voyait gâteux à sa résidence de Versailles, entouré de Tata Vivi et Syndiely, lui massant les os, a été surpris de le découvrir, le 31 juillet dernier, sur ses deux pieds. Bon pied bon œil et toute sa tête. Eh oui, on lui prête la distribution des rôles au sein de sa formation politique. Avec bien entendu l’aval de l’exilé de Doha. Et sitôt de retour et à peine installé à sa résidence du Point E, ses enfants ont commencé à lui tourner le dos. Ce fut d’abord Toussaint Manga qui fit ses adieux au parti. Et hier, Cheikh Dieng, l’ancien maire de Djida Thiaroye Kao, a vigoureusement claqué la porte. Bien entendu, ce n’est pas pour rejoindre le « Macky ». Il reste résolument dans l’opposition. Sur la raison de son accès de colère qui motive son départ, il désigne du doigt l’exilé de Doha. Il faut dire qu’il est à l’origine de tous les départs des caciques du PDS. Loin du pays, pendant qu’on lui chauffe sa place, il fait le vide autour du père. Même celui qui portait la parole du parti et qui l’a annoncé plusieurs fois au pays sans qu’on ne voie une seule touffe de ses cheveux, a fait sa crise d’ado, pardon de dépit amoureux pour aller se réfugier chez l’ennemi. Et dire qu’il y a des messieurs et dames de son parti qui l’attendent tranquillement pour le porter au pouvoir. Le veinard ! Si loin et si près de ses militants à qui il n’accorde même pas une tranche de causerie par le biais d’une vidéoconférence. Lui, il est dans le registre de l’épistolaire. Tant pis pour ceux qui ne savent pas lire. Son discours, c’est pour un cercle de supporteurs qui ont le père dans le cœur. Ah, il parait que tout dernièrement, il a pris quelques minutes de son précieux temps pour accorder à ses délurés militants quelques minutes de conversations téléphoniques. L’une des dames du parti a été emballée par son wolof qui serait certainement plus châtié que celui que baragouine ce vilain kàccoor qui ne maitrise ni la langue de Kocc ni celle du colon. Bon, tout cela pour dire que quand le « gosse » en aura fini avec ses petits crimes, il ne restera rien du parti du père. Et tant pis pour ceux qui le voient au Palais. Kaccoor Bi - le temoin
ASSEMBLEE NATIONALE WALLU-YEWWI CACHE SON JEU
D’habitude très prolixe, la coalition Wallu-Yewwi n’a pas voulu dévoiler les contours de sa stratégie pour l’ouverture de la 14e législature prévue le 12 septembre. Hier après de longues conciliabules, nos antennes n’ont pas pu obtenir les échos de ce que les dirigeants de la coalition se sont dit. Nos antennes indiquent les présences de Mamadou Lamine Diallo, de Lamine Thiam, de Cheikh Tidiane Youm, d’Aïda Mbodj, de Khalifa Sall et de Déthié Fall. Nous n’avons pas pu vérifier les présences de Ousmane Sonko et de Barthélémy Diaz. Naturellement rien n’a filtré sur le choix attendu de la coalition sur le poste de Président de l’Assemblée nationale et les contours des groupes parlementaires qui seront constitués par la coalition. Et sur la volonté du président Wade de voir Lamine Thiam au perchoir. Une source indique une volonté des leaders de Wallu-Yewwi de cacher leur jeu. Elle parle d’une stratégie qui n’a pas été adoptée pour pouvoir être révélée au public.
DÉMISSION DE DR CHEIKH DIENG DU PDS
Le Parti démocratique sénégalais de Me Abdoulaye Wade dont nous vantions dans notre précédente édition la percée dix après sa perte du pouvoir semble aussi être dans l’œil du cyclone. En effet, après la démission de son ancien député, Toussaint Manga, membre du Secrétariat national, du Comité directeur et de Fédération de Ziguinchor, c’est au tour du Dr Cheikh Dieng, Secrétaire général national adjoint du parti, membre du Secrétariat national, du Comité directeur et président de la section de Djidah Thiaroye Kao de rendre le tablier. Dans une lettre d’information en date du 29 août adressée à son frère Secrétaire général national du parti, le Président Abdoulaye Wade, le désormais Secrétaire général national adjoint de la formation libérale indique que sa démission fait suite aux profondes divergences intervenues avec Karim Wade en charge de la gestion du parti notamment sur les options stratégiques lors des deux précédentes élections (locales et législatives) et la démarche opérationnelle pour la prochaine présidentielle de 2024.
DÉMISSION DE DR CHEIKH DIENG DU PDS (BIS)
«Ces divergences n’ont cependant pas entamé mon engagement pour une large victoire de l’intercoalition dans ma commune et le département de Pikine. Ce défi qui répondait en effet à une attente forte des populations, était au-dessus de toute autre considération», écrit le Dr Cheikh Dieng. Et de poursuivre : «Toutefois, mon option demeure pour une alternance véritable à l’échéance de 2024 avec une opposition forte et déterminée, à l’exclusion de tout compromis avec le pouvoir du Président Macky Sall qui a fini de montrer ses limites objectives dans sa capacité à prendre en charge la commande urgente des populations sénégalaises. Pour cela, l’échéance ne pourrait être différée pour marquer le point de départ de cette perspective, encore moins faire l’objet de compromis politiques. C’est pourquoi il est de notre responsabilité de poursuivre résolument notre engagement politique dans un autre cadre qui nous semble plus adéquat pour répondre à la demande urgente et légitime du peuple sénégalais pour un mieux-être, dans une société de droit, de solidarité, d’équité, de justice sociales et de progrès économique». Comme Toussaint Manga, le nouveau démissionnaire a vivement remercié le Pape du Sopi qui lui a accordé le privilège d’une grande complicité intellectuelle et lui a témoigné sa profonde gratitude pour toutes ces années riches d’enseignements à ses côtés.
NECROLOGIE DÉCÈS DE WORÉ GANA SECK
Mme Woré Gana Seck a tiré hier sa révérence. La directrice de l’Ong GREEN Sénégal était présidente de la commission de l’Environnement du Conseil économique social et environnemental (CESE). Originaire de Bargny, elle était une militant écologiste. « Elle fait partie de ces Sénégalaises qui ont décidé bien avant tout le monde de se battre pour des combats qui n’avaient pas encore pris place dans le quotidien des citoyens et des citoyennes du Tiers monde : l’environnement. Elle est aujourd’hui une icône pour les femmes et pour les défenseurs de l’environnement et de l’agriculture durable », avait écrit le site Scienceetbiencommun sur elle. La source de renseigner que c’est en 2000, «la Lionne, comme la surnomment les femmes victimes de l’érosion côtière a mis sur pied Green Sénégal ». Une organisation qui lutte pour la préservation de l’environnement, le développement et la modernisation de l’agriculture et la gestion concertée du littoral. «Le projet d’adaptation à l’érosion côtière consiste à former les riverains du littoral à construire des infrastructures pour stopper l’érosion. Déjà à son actif, on peut dénombrer entre autres la digue de protection promenade de Thiawlen (quartier de Rufisque sous la menace de la mer), en collaboration avec le centre de suivi écologique et le ministère de l’environnement, les brise-lames à Saly et la digue anti-sel de Joal. Aussi engagée dans le domaine de l’éducation, Green Sénégal a réussi à réhabiliter des écoles et à les doter de de matériel d’assainissement », a-t-on témoigné.
BARGNY 200 KG DE CHANVRE INDIEN RETROUVÉS DANS UNE PIROGUE
Après la saisie de drogue réalisée par la brigade territoriale de Kalifourou, un autre stock de chanvre indien a été pris par la police à Bargny. Une autre belle prise a été faite par la gendarmerie. En effet, hier lundi, tôt le matin, 200 kg de cette drogue ont été saisis par la police à la plage de Bargny. D’après Libération, qui donne l’information ce mardi, les policiers sont intervenus alors que les trafiquants débarquaient le produit d’une pirogue. Ces derniers ont réussi à s’enfuir, laissant sur place la marchandise. Une enquête est ouverte car les opérations de démantèlement des réseaux de trafic de chanvre indien s’enchaînent ces derniers jours. Cette saisie intervient presque au même moment que celle des 125 kg de chanvre indien retrouvés dans une ambulance du district sanitaire de Colobane.
DIAMA LA DOUANE SAISIT DE FAUX MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
Les agents du poste de Douanes de Diama, subdivision de Saint-Louis, région douanière du Nord, ont intercepté une cargaison de faux médicaments vétérinaires d’une contrevaleur de 71.150.000 francs CFA. La saisie a eu lieu la nuit du vendredi 26 au samedi 27 août 2022 aux environs de Mboundoum (commune de Diama, département de Dagana). Lesdits produits étaient chargés à bord d’un véhicule de type L200, moyen de transport prisé des trafiquants opérant dans cette zone. Cette saisie entre dans le cadre des opérations « Bouclage » contre les réseaux et couloirs de trafics illicites. Elle fait suite à une autre importante saisie de faux médicaments vétérinaires réalisée également par les unités douanières du Nord en début juillet 2022 et portant sur 7000 boites d’une contrevaleur de plus de 70 millions de francs CFA.
AFFAIRE DES 11 BEBES TOUS LES MIS EN CAUSE LIBRES!
Liberté provisoire ce mardi pour Fodé Dione, la dernière personne qui restait en détention, parmi celles inculpées dans l’affaire de l’incendie du service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane, ayant coûté la vie à 11 nouveaux nés. Avec cette libération de Fodé Dione, chef de division maintenance de l’établissement hospitalier, inculpé pour « homicide involontaire », toutes les personnes inculpées dans ce dossier sont libres. La sage-femme, Awa Diop et l’aide-infirmière, Coumba Mbodji, inculpées pour «délaissement d’enfants dans un lieu solitaire ayant entraîné la mort », avaient bénéficié d’une liberté provisoire, le 24 août dernier. Rappelons que le jeudi 26 mai 2022, un incendie a causé la mort de 11 bébés à l’hôpital de Tivaouane. Le feu aurait été provoqué par un court-circuit électrique, selon les premiers témoignages recueillis sur place. A la suite de ce drame, le ministre de la Santé de l’époque, Abdoulaye Diouf Sarr, avait été limogé, puis aussitôt remplacé par sa directrice de la Santé, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye.