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10 juin 2025
POURQUOI LES PAYS AFRICAINS PRÔNENT-ILS LE NON-ALIGNEMENT À PROPOS DE L'INVASION DE L'UKRAINE ?
Six mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la majorité des États d'Afrique se refusent à prendre parti pour ou contre Moscou. Une attitude qualifiée de « non-alignement » qui a plusieurs motivations
Mercredi 2 mars, l’Assemblée générale de l'ONU avait adopté, par une très large majorité, une résolution exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine. Si le texte a été approuvé par 141 pays, 35 s'étaient abstenus. Plus de la moitié de ces derniers étaient des pays africains. Une décision qui s'expliquerait par la vision du bloc occidental, selon Paul-Simon Handy, chercheur à l'Institut d'études de sécurité (ISS), à Dakar.
« C’est peut-être un non-alignement dans le sens de ce que les pays se refusent de faire un choix face à un conflit qui est très complexe, que les Africains comprennent mal. Ils pensent que l’Occident (ou du moins l’Europe), les États-Unis et les pays alliés, sont très mal placés pour donner des leçons de morale internationale, compte tenu l’histoire récente où on a vu des blocs occidentaux remettre en question la souveraineté d’États comme en Libye, et l'Irak récemment », affirme-t-il au micro de Claire Fages du service Afrique.
« Il y a une sympathie de plus en plus affirmée pour la Russie et son chef, le président Poutine. Cette fascination tient beaucoup moins de l’admiration du président Poutine que d’un certain rejet de ce que beaucoup de pays africains considèrent être des formes de néocolonialisme. La Russie apparaît surtout comme un partenaire sécuritaire et de défense en Afrique, à un moment où la construction d’États africains fait face à des assauts répétés qui remettent en question leur souveraineté », continue Paul-Simon Handy.
MACRON, DE LA RELECTURE DE L'HISTOIRE COLONIALE DE LA FRANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - La France devrait privilégier la réalisation effective des désirs exprimés par les Africains et éviter les discours moralisateurs que la réminiscence des effets négatifs de son passé colonial peut rendre inaudible
La prochaine visite du président Macron en Algérie à partir du 25 août, après le Bénin et le Cameroun, semble indiquer sa détermination à maintenir le cap vers une relecture de l’histoire coloniale de la France.
La configuration de la nouvelle Assemblée nationale française pourrait favoriser l’émergence de débats plus crédibles pour refonder la politique africaine de la France et satisfaire les aspirations de la jeunesse française qui souhaite en savoir plus et mieux sur l’histoire coloniale de son pays qu’elle vit à travers le prisme de la présence des immigrés en France.
Une relecture moins passionnelle de l’histoire coloniale peut être profitable à une France tiraillée entre des conservateurs nostalgiques d'un passé et d'une gloire que rien ne peut ressusciter et des forces du progrès, pragmatiques et réalistes qui savent que le renforcement mondial d’une bonne image de leur pays est le gage de la perpétuation de son influence morale, intellectuelle et économique qui lui permettrait de continuer de jouer dans la cour des grands.
Macron sait aussi que si la France perd son glacis francophone d’Afrique, sa voix risque de ne plus être plus audible que celle de l'Italie.
Volonté de refonder la relation Afrique-France
Monsieur Macron, pourrait-on dire, a commencé sa campagne pour une relecture de l’histoire coloniale de la France avec sa déclaration en Algérie en février 2017 en déclarant que « La colonisation est un crime contre l'humanité ».
Lors de la célébration du 75e anniversaire du débarquement de Province, il rappela à certains de ses compatriotes la contribution des ancêtres des Africains dont certains vivent aujourd'hui en France. À cette occasion, il déclarait que « la France a une part d’Afrique en elle et sur ce sol de Provence, cette part fut celle du sang versé ".
Le président français continua son intervention en soulignant que "c’est pourquoi je lance aujourd’hui un appel aux maires de France pour qu’ils fassent vivre par le nom de nos rues et de nos places, par nos monuments et nos cérémonies la mémoire de ces hommes qui rendent fiers toute l’Afrique et disent de la France ce qu’elle est profondément : un engagement, un attachement à la liberté et à la grandeur, un esprit de résistance qui unit dans le courage ».
Macron a eu aussi le courage de garder dans ses mains la patate chaude du dossier des Harkis, que ses prédécesseurs se sont refilés les uns après les autres, en exprimant d'une façon lucide la responsabilité de la France dans cette affaire. Ainsi, lors de la cérémonie d’hommage qui leur était consacrée au palais de l'Élysée, le président Macron a demandé "pardon" aux harkis, qui "ont prêté leur force, ont versé leur sang, ont donné leur vie pour la France". .........C'est l'occasion, a-t-il ajouté, pour la France de reconnaître et de réparer ses manquements", et de dire « aux harkis et à leurs enfants à voix haute et solennelle que la République a alors contracté à leur égard une dette." Dans cet esprit, il a également annoncé le vote prochain par l’Assemblée Nationale d'un texte de loi de reconnaissance et de réparation »
Cependant, cette volonté mainte fois exprimée par le président français de procéder à une relecture de l'histoire coloniale française ne devrait pas se faire en sautant certaines pages dont celles relatives aux massacres de Thiaroye en 1944 et Madagascar en 1947.
Toujours est-il qu'armé de la conviction que seule une relecture honnête et humaniste de son histoire coloniale peut rapprocher durablement la France des peuples qu’elle avait dominés, Macron s'est lancé dans la tentative de trouver une solution à la restitution des biens culturels africains. Le processus de restitution, d'abord rejeté par le gouvernement français au nom du principe d'inaliénabilité des collections publiques, commence à prendre forme avec le retour de certains objets culturels au Bénin et au Sénégal.
L’ambiguité d’une diplomatie de refondation
Cependant, la volonté de restituer les biens culturels africains, la reconnaissance de certaines erreurs du passé ne sauraient à elles seules fonder une diplomatie de refondation des relations entre la France et l’Afrique. En effet, une certaine cohérence dans le discours et la pratique des autorités françaises donnerait plus de visibilité à cette volonté exprimée de dépoussiérer l’histoire des relations entre la France et les États africains.
À cet égard, certaines prises de position du président Macron dont l'opportunité et la pertinence ne peuvent être contestées ont été obscurcies par des postures oratoires inutiles et inappropriées adoptées par les personnes à qui il avait confié la politique étrangère et de défense de son pays, mais parfois aussi par ses propres déclarations malencontreuses du point de vue de la jeunesse africaine attentive à la considération et au respect qu'on doit à leur continent.
Ainsi en est-il de sa récente déclaration au Cameroun ou il qualifiait d’ « hypocrisie » le fait que des États africains n’aient pas condamné comme la France, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Peut être qu’il aurait pu se passer d’un tel commentaire quand on sait que quelques jours après, à la suite de la visite du président des USA en Arabie Saoudite, le président Macron a reçu solennellement le Prince Bin Salman que l’Occident avait décrit comme un pestiféré dont il ne fallait nullement s’approcher. Comme s'il fallait comprendre que ce qui est « realpolitik » au Nord serait « hypocrisie » au Sud.
La jeunesse africaine frustrée par l’attribution aléatoire des visas ou leur réduction drastique a du mal à comprendre cette posture de la France qui en plus du manque de considération n’exprime aucune empathie à son égard. Ces jeunes qui pensent avoir rempli toutes les conditions pour bénéficier d’un visa qui souvent leur est refusé , ce qui les oblige parfois à emprunter les voies de la clandestinité, voient que les jeunes français peuvent venir chez eux sans avoir besoin de ce sésame.
Cette diplomatie à géométrie variable et ce mépris à l’égard d’une jeunesse qui a cru, à tort ou à raison, que ses ancêtres ont contribué à la libération de l’Europe ne peut que nuire aux intérêts de la France en Afrique. Ce qui peut expliquer ce sentiment anti français, qui a été exacerbé dans certains pays de l’Espace francophone comme au Burkina Faso, au Niger, au Mali et au Sénégal qu’il convient de contenir avant qu'il n'atteigne des situations difficilement contrôlables.
Porter les revendications legitimes des africains
Le mouvement de contestation de la politique française est essentiellement animé par des jeunes africains, souvent en dehors de tout embrigadement partisan, et qui sont loin d’accepter les relations que leurs dirigeants entretiennent avec l'ancienne puissance coloniale. Le sommet Afrique-France de Montpellier, en donnant l’occasion à la jeunesse africaine de s’exprimer sans détours, offrait à la France tous les éléments pouvant servir à une réelle refondation de ses relations avec l’Afrique.
En sa qualité d'ex-puissance coloniale qui porte sa part de responsabilité dans la situation actuelle de l'Afrique, ses dirigeants devraient d'avantage essayer de soutenir les revendications légitimes des Africains et éviter les discours et postures qui n'ont aucune prise sur une jeunesse africaine très informée, sure d'elle-même et vivant au rythme d'une société internationale mondialisée.
La France, grâce à sa connaissance du continent, devrait s’évertuer à privilégier la réalisation effective des désirs exprimés par les Africains et éviter les discours moralisateurs que la réminiscence des effets négatifs de son passé colonial peut rendre inaudible.
HAUSSE DE 0,8% DES PRIX DES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION EN JUILLET
Les prix des matériaux de construction ont enregistré en juillet une augmentation de 0, 8 %, comparativement à leur niveau du mois précédent, a annoncé l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Dakar, 24 août (APS) – Les prix des matériaux de construction ont enregistré en juillet une augmentation de 0, 8 %, comparativement à leur niveau du mois précédent, a annoncé l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Dans une note flash consacrée à l’évolution de l’indice dédiée au secteur, la structure lie cette évolution haussière à celle des prix des matériaux de base, de menuiserie et des peintures.
En variation annuelle, les prix des matériaux de construction ont progressé de 10, 7%, rapporte le document consulté par l’APS.
HOSPITALISATION DE CHOGUEL MAIGA, REPOS FORCE OU AVC
Certains disent que le Premier ministre malien Choguel Maïga est toujours très malade, d’autres qu’il va mieux. Certains affirment qu’il a été évacué vers la Turquie, d’autres vers le Maroc. une source malienne très bien informée répond à RFI
Certains disent que le Premier ministre malien Choguel Maïga est toujours très malade, d’autres qu’il va mieux. Certains affirment qu’il a été évacué vers la Turquie, d’autres vers le Maroc… Au-delà de toutes ces conjectures sur l’état de santé du chef du gouvernement, une source malienne très bien informée répond à RFI avec humour : « Vous le savez bien, à Bamako, sans la rumeur, la rue meurt ».
Ce 24 août 2022, Choguel Maïga était toujours à la clinique privée Pasteur de Bamako, l’une des structures médicales les plus huppées de la sous-région. Il y occupe, d’après nos informations, l’une des deux chambres VIP. La pièce dans laquelle est depuis le 10 août le Premier ministre a une numérotation à trois chiffres.
Mais elle a reçu avant lui deux autres célèbres hommes politiques maliens. D'abord l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubéye Maïga, poursuivi par la justice et qui s’est éteint dans la clinique Pasteur le 21 mars 2022. Et avant lui, l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), a été transféré dans le même lit, peu après le coup d’État qui l’a renversé le 18 août 2020. D’après nos informations, outre le lit, la pièce dispose d’un petit salon et d’une petite cuisine. Depuis son arrivée sur les lieux, les meilleurs médecins maliens se relaient à son chevet 24 heures sur 24.
De quoi souffre Choguel Maïga ?
L'unique bref communiqué officiel publié sur la page Facebook de la Primature depuis son hospitalisation est titré : « Le Premier ministre mis en repos forcé ». D'après le texte, « après 14 mois de travail sans répit, le Premier ministre, chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, a été mis en repos forcé par son médecin. » Trop confiant, son auteur termine : « Il [Le Premier ministre Choguel Maïga ; Ndlr] reprendra ses activités la semaine prochaine. Inch’Allah. »
Non seulement ce dernier n’a pas repris ses fonctions, mais le 21 août, le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta a désigné un autre colonel, Abdoulaye Maïga, pour assurer l’intérim. « Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, est désigné pour assurer l’intérim de M. Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre, chef du gouvernement », précise le décret.
Cette nomination a relancé les rumeurs sur l’état de santé réel du chef du gouvernement. D’après nos informations, Choguel Maïga souffre d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique. Selon une source médicale, « l’AVC ischémique se produit généralement lorsqu’une artère cérébrale est obstruée ».
Deux sources au cœur du dossier interrogées séparément par nos soins se prononcent sur l’évolution de son état : « Il faut respecter le secret médical. Ce que je peux dire, c’est confirmer l’AVC ischémique. Mais je veux ajouter qu’il est au stade actuel en bonne voie de récupération. » Selon la seconde source, « pour le moment, on peut dire que l’évolution est favorable. Globalement, ça va. À ce jour, il articule, mais il marche un peu difficilement. »
Les deux sources citées séparément insistent cependant : même si la clinique privée Pasteur de Bamako au sein de laquelle Choguel Maïga est hospitalisé est équipée pour faire face à la situation, son évacuation vers l’extérieur sera nécessaire en vue de soins plus poussés. « L’ancien président IBK [décédé en janvier dernier ; Ndlr] a eu quasiment le même mal. Hospitalisé ici à Pasteur, on a bien fini par l’évacuer malgré le haut niveau du plateau technique », achève de convaincre un des deux interlocuteurs cités plus haut.
Choguel Maïga pourra-t-il revenir dans le jeu politique ?
Officiellement, le Premier ministre est déchargé temporairement de ses fonctions et devrait donc, en principe, revenir occuper son fauteuil une fois la santé recouvrée. « Ça dépend de plusieurs facteurs, et le maître des horloges reste le président Assimi Goïta », consent à dire un diplomate malien à la retraite, qui a plutôt ses entrées dans les rouages de l’État malien.
Le retour de Choguel Maïga sur la scène va d’abord dépendre de son rétablissement total. « Peut-il travailler encore 14 heures par jour ? Pour le moment, j'en doute. Il faut avoir les reins solides pour occuper les fonctions de Premier ministre. Si son rétablissement doit nécessiter plusieurs mois, ça va être difficile de le revoir à la Primature. Le temps n’attend pas », analyse un ancien chef du gouvernement qui est toujours actif dans le marigot politique local. Plus philosophe et malicieux, un administrateur malien connu pour sa longue expérience professionnelle confie : « Héraclite disait qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. »
Selon un parent proche de Choguel Maïga, « la principale préoccupation pour le moment n’est pas du tout le retour sur la scène politique, mais se soigner. Entre sa santé et la politique, nous préférons sa santé. »
L’homme tombe malade au moment où il est de plus en plus question de rebattre les cartes politiques, d’ouvrir les portes du gouvernement à d’autres formations politiques, avec plusieurs options. La première, avec son maintien à la tête du gouvernement, la deuxième, avec son départ. La nomination d’un intérimaire est considérée politiquement par certains comme son premier pas vers le chant du cygne.
Un Premier ministre en perte de soutiens
C’est vrai que politiquement, depuis quelques mois, Choguel Maïga a quitté l’autoroute, pour une vicinale, un chemin étroit. Il a perdu plusieurs de ses soutiens et le cercle de ses adversaires s’est agrandi. Impopulaire au sein d’une frange du Conseil national de Transition (le parlement de transition), cet ingénieur titulaire d’un doctorat en télécommunications a par ailleurs perdu une importante partie de ses alliés au sein du M5-RFP, mouvement hétéroclite qui a contribué à la chute de l’ancien président IBK.
Créé le 5 juin 2020 et composé de partis et de mouvements politiques, le Rassemblement des forces patriotiques avait désigné Choguel Maïga comme son « président du Comité stratégique ». Aujourd’hui, le M5-RFP a deux branches : une pro-Choguel, et une anti.
Écarté momentanément de la gestion des affaires de l’État au plus haut niveau, l’homme âgé de 64 ans pourrait également avoir du mal à se relever politiquement pour une autre raison. Son parti, le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) reste « un petit parti » sur l’échiquier politique, et n’a pas véritablement pu s’implanter sur le territoire national. Depuis sa maladie, ses partisans sont également beaucoup moins actifs sur les réseaux sociaux. Une absence supplémentaire de visibilité.
Une autre question revient depuis son hospitalisation : va-t-il manquer aux militaires ? De notoriété publique, l’homme avant son AVC ne faisait plus l’unanimité au sein des colonels auteurs de deux coups d’État. « Il était en tout cas plus toléré qu’accepté par certains », analyse un observateur local. Sa maladie serait, comme dit plus haut, une occasion pour « le débrancher politiquement ».
« Tant qu’un homme politique est en vie, tout peut arriver »
Cependant, les partisans du Premier ministre alité, qui s’affichent toujours, rappellent sa « ténacité ». L’homme est effectivement tenace : ministre à deux reprises, en 2002, pour quelques années (il détient alors le portefeuille de l’Industrie et du Commerce), puis en 2015, lorsqu'il revient au gouvernement, plus précisément au ministère de l’Économie numérique et de la Communication...
Et pour parvenir à ses fins, il peut manger à plusieurs reprises un bout de son chapeau. Lui, par exemple, qui exigeait un président civil pour la Transition, va finalement travailler avec le colonel Assimi Goïta, avant de devenir son porte-parole virulent contre l’ancien partenaire, la France. Il a également mangé son chapeau sur ce qui est un peu le Graal de son parcours politique : l’accord de paix d’Alger, signé entre les ex-rebelles du Nord et le gouvernement. Il a toujours estimé que cet accord conduirait inévitablement à la partition du Mali. Adepte d’un nationalisme ombrageux, il est néanmoins aujourd’hui prêt à appliquer l’accord « de manière intelligente ».
Choguel Maïga a désormais abandonné une autre de ses revendications : la dissolution du Conseil national de Transition (CNT), organe législatif de la Transition. Au nom du M5-RFP qu’il dirigeait à l’époque, il avait même demandé à la justice de déclarer « illégal » cet organe. Saura-t-il rebondir ? Mamadou Cissé, sociologue et enseignant malien, rappelle une formule connue : « Tant qu’un homme politique est en vie, tout peut arriver. »
POURQUOI LA RTS NE PEUT PAS SIGNER CE GENRE DE CONTRAT
Le match entre le Groupe Emedia et New World concernant les droits de transmission de la Coupe du Monde Qatar 2022 vient de connaître un nouveau rebondissement.
Le match entre le Groupe Emedia et New World concernant les droits de transmission de la Coupe du Monde Qatar 2022 vient de connaître un nouveau rebondissement. Interpelé sur le sujet qui occupe le landerneau médiatico-sportif Iradio, Le Pdg de la 2sTv, El Hadji Ndiaye, par ailleurs Président du Conseil d’administration de la Société sénégalaise de télédiffusion du Sénégal (TDS-SA), semble avoir mis les points sur les « i ». D’abord, pourquoi TDS-SA ? Parce que c’est la structure qui est chargée du passage des chaînes de télévision de l’analogie au numérique. Mais aussi et surtout d’assurer le transport, le multiplexage et la collecte des signaux télévisuels au Sénégal.
Ainsi, pour le PCA de TDS-SA, ce qui vient de se passer entre la RTS et New World, c’est-à-dire la signature du contrat pour les droits de diffusion du Mondial Qatar 2022 sur le territoire sénégalais, n’a aucune base légale. « la réalité est que le Dg de la RTS, Racine Talla, ne doit pas signer ce contrat. Ce sont des choses qui reviennent à TDS », affirme El Hadji Ndiaye sur les ondes de iradio. Ce dernier de préciser : « Cette société a été créée pour se substituer à la RTS en son article 6. Racine Talla connait très bien les textes qui ont été signés depuis 2017-2018, et je suis formel là-dessus. Mieux, le patrimoine comme le personnel, au nombre de 75 personnes, ont été transférés à la TDS. S’il se permet de signer un contrat du genre Droits de transmission de la Coupe du monde, il l’a fait exprès. Et depuis, il refuse de répondre à nos interpellations ».
Le Protocole-Transfert de l’activité de diffusion entre la RTS et TDS
La loi 2017-28 du 14 juillet 2017 autorisant la création de la société anonyme dénommée Société de Télédiffusion du Sénégal (TDS-SA) pose le principe du transfert de l’activité de diffusion de la RTS à l’opérateur de diffusion. Cette consécration entre en droite ligne avec la Directive n° 01/2015/CM/UEMOA portant harmonisation du cadre réglementaire de la TNT dans l’espace UEMOA et le code de la Presse. Ainsi, lit-on sur le site de TDS, « l’esprit de ces textes est de marquer l’éclatement de la chaine de valeur audiovisuelle et l’interdiction du cumul des activités par les différents acteurs ».
En d’autres termes, il s’agit de noter que dans la sphère de la communication audiovisuelle, il y a trois métiers codifiés : l’édition, la diffusion et la distribution de contenus ; et aucun acteur n’est admis à exercer le métier d’un autre, aux yeux de la loi citée ci-dessus. Ainsi, afin de fixer les modalités de mise en œuvre de ce cadre juridique, les directeurs généraux de la RTS et de TDS-SA, (Messieurs Racine TALLA et Amadou Abdoulaye DIOP, ndlr) ont été mandatés par le comité technique chargé d’organiser le transfert pour signer un protocole d’accord pour affecter l’activité de diffusion de l’éditeur public à l’opérateur de diffusion qui est TDS.
En tant qu’opérateur de diffusion, c’est TDS-SA qui doit permettre aux éditeurs et distributeurs d’être présents dans tous les foyers en déployant un réseau de diffusion qui va couvrir les populations sénégalaises.
Dans ce dossier des droits de retransmission du mondial Qatar 2022, et après la sortie du PCA de TDS-SA, El Hadji Ndiaye, deux interrogations, entre autres, attendent des réponses : Pourquoi le contrat liant la RTS et New World a été signé sans résiliation du contrat liant auparavant cette dernière et Emedia concernant le même marché ? Pourquoi la RTS s’est substituée à TDS-SA pour signer ledit contrat ?
VOICI LA COMPOSITION DES CHAPEAUX POUR LE TIRAGE DE LA CHAMPIONS LEAGUE
Le Real Madrid, le Paris SG et Manchester City têtes de série; Liverpool et Barcelone dans un chapeau N.2 très dense: voici la composition des chapeaux, avant le tirage au sort de la Ligue des champions, jeudi (18h00) à Istanbul.
Le Real Madrid, le Paris SG et Manchester City têtes de série; Liverpool et Barcelone dans un chapeau N.2 très dense: voici la composition des chapeaux, avant le tirage au sort de la Ligue des champions, jeudi (18h00) à Istanbul.
– Chapeau N.1 (têtes de série) –
Real Madrid (ESP)
NDLR: Trois équipes du chapeau 4 restent à déterminer lors de matches de barrages retour ce mercredi.
Par Colonel El hadji Alioune SECK
SENEGAL 2094 : ATTENTION A LA STIGMATISATION
Le Président Ndjombor-Sène N’Diaye, brillant vainqueur de l’élection présidentielle de mars 2094, engrange une nouvelle victoire suite au référendum de septembre 2094 (oui 95%, non 4% et abstention 1%) : modification de la Constitution.
Colonel El hadji Alioune SECK |
Publication 24/08/2022
Le Président Ndjombor-Sène N’Diaye, brillant vainqueur de l’élection présidentielle de mars 2094, engrange une nouvelle victoire suite au référendum de septembre 2094 (oui 95%, non 4% et abstention 1%) : modification de la Constitution.
Le Sénégal devient une République fédérale avec la même devise : un peuple, un but, une foi. La nouvelle capitale du Sénégal est la ville de Tambacounda. Le service militaire est universel et obligatoire.
Mois d’octobre 2094 : proclamation de la République fédérale, laïque et sociale du Sénégal autour des 20 Répu¬bliques suivantes : Bambouk, Baol Boundou, Cayor, Djolof, Fouladou, Foulbe-Dieri, Fouta-Firdou, Fouta-Toro, Gabou, Lébou, Ndoukou¬mane, Niani, Saint-Louis, Saloum, Sine, Tivaouane, Touba, Sud, Walo.
En novembre 2094, les 15 oligarques sénégalais du gaz et du pétrole, avec leurs familles, prennent la navette Spacex de la base secondaire de dégagement et de lancement Elon Musk de Thiès pour aller s’installer sur la planète Mars.
En décembre 2094, les For¬ces armées sénégalaises comp¬tent 500 000 soldats, la population, à 70%, a moins de 18 ans. Le service militaire est universel et obligatoire. La limite d’âge uniforme des militaires du grade de soldat à celui de colonel est fixée à 45 ans.
La ville de Lompoul abrite les 193 représentations diplomatiques et consulaires et est la ville de résidence des diplomates accrédités au Sénégal.
Lompoul devient après Nyc, Genève, la troisième ville de l’Onu, siège de la Commission multilatérale de gestion de l’«air que l’on respire». Lompoul, par une ligne hyperloop, est à 45 minutes de la capitale, Tambacounda.
Le président de la Répu¬blique tient son Conseil mensuel des ministres, en présentiel, à Tamba et organise la réunion hebdomadaire de son cabinet, en distanciel.
En janvier 2095, le Sénégal est la sixième puissance économique du monde. Le Sénégal reste le premier producteur mondial de lithium, de zircon et d’uranium. Les six premières universités du Sénégal caracolent dans les premières places du classement Shanghaï.
La vallée du lithium et du zircon, et de la nanotechnologie de Kédougou accueille les meilleurs ingénieurs et techniciens de toutes nationalités et d’horizons divers.
En juillet 2022, les élections législatives révèlent les indicateurs de vote ci-après :
Un vote régional, ethnique et affectif ;
Un vote local et religieux ;
Un vote urbain/rural, jeunes/vieux, cités/banlieues, hommes/femmes.
Les réflexes identitaires et communautaires, dans certains pays africains, incitent à tirer la sonnette d’alarme pour essayer de mieux attirer l’attention.
La volonté évidente ici étant d’appeler à la sagesse et à la prudence et de dire aux Sénégalais de ne pas jouer avec le feu de la stigmatisation d’une contrée, d’une région, d’un peuple, d’une race ou d’une ethnie à la suite de contentieux politiques qui seront, de toutes les façons, tôt ou tard, aplanis.
Je crois au génie des politiciens sénégalais. Ils sont très forts. Ils trouveront la solution.
Notre pays est encore sous des auspices bienheureux grâce à la volonté de bien faire de nos prédécesseurs et aux prières de nos saints et de nos ancêtres, et du travail acharné de quelques-uns d’entre nous. Mais de nos jours, survient l’imprévisible. Rien ne demeure définitivement acquis : la paix, la concorde et la solidarité doivent toujours régner ; mais à condition de voir la liberté, la Justice et l’égalité triompher pour toujours dans notre pays.
Car le Sénégal a traversé des périodes qui auraient été fatales à tout autre pays : l’éclatement de la Fédération du Mali, la crise institutionnelle et politique du 17 décembre 1962, mai 1968 (grève générale des élèves et étudiants, je me rappelle, j’étais en classe de quatrième secondaire ; l’année scolaire s’était arrêtée en fin janvier 1968), février 1969 (même scenario qu’en 1968 pour l’année scolaire et universitaire) ; j’étais surpris de me retrouver parmi les meilleurs élèves et de passer en classe supérieure après une scolarité qui n’aura duré que quatre mois (octobre, novembre, décembre, janvier) ; grève des policiers et licenciement de 6000 policiers (record du Guinness book unique dans les annales des Etats modernes), élection présidentielle de mars 1988, avril 1989 (contentieux avec la Mauritanie qui voit tout le commerce de détail, de demi-gros être arraché aux Mauritaniens qui en avaient le monopole pendant plusieurs décennies), mai 1993 (assassinat d’un juge constitutionnel), meurtres de policiers en face du siège de la Radiotélévision sénégalaise, naufrage du «Joola» en 2002 avec 2000 victimes au moins (record du Guinness book des catastrophes maritimes), enfin lutter pendant 40 années contre une rébellion tenace et coriace ; et réussir à maintenir les combats contre l’irrédentisme à un niveau de basse intensité, sans instituer un numerus clausus dans le recrutement des Armées, de surtout refuser dans les années 1990, la présence d’Operations de maintien de la paix de l’Onu en Casa-mance ! Ce qui fut une belle vision diplomatique stratégique. Nos diplomates sont aussi très forts.
Mais surtout réussir à vaincre, le 8 avril 2022, une rébellion sans les appuis et les aides de grandes puissances.
Mais il est également méritoire de faire comprendre que le Sénégal ne peut pas se passer d’un service militaire universel obligatoire. La masse critique de jeunes âgés de 18 à 38 ans est atteinte. Dans la seule région de Dakar, se réveillent tous les jours 500 mille jeunes de cette catégorie, sans emploi, sans qualification, inoccupés, au chômage, mais surtout… désespérés. Ils n’attendent rien du système actuel. Pire, ils veulent le casser. Ils sont deux millions sur l’ensemble du territoire national. Le défi pour le Sénégal, c’est donc de résoudre l’équation de la jeunesse.
C’est une catégorie de jeunes. Cette catégorie de jeunes, âgés de 18 à 38 ans, se distingue par une indépendance dans ses interactions sociales, politiques et économiques. Elle dispose de plus de liberté pour la sélection de ses accointances. Donc, elle s’identifie plus facilement aux personnes qui les appellent vers la lutte contre les systèmes politiques, économiques et sociaux auxquels elle ne s’identifie pas.
Et en face, les parents ont du mal à trouver un compromis dynamique entre le suivi vigilant et méticuleux et l’appui soutenu aux enfants adolescents ou adultes. Il n’est même pas rare de voir les enfants des tenants des régimes politiques en place, être fortement attirés par les appels des sirènes du large qui préconisent la révolte ; peut-être même violente si nécessaire. Pour ces derniers, le système doit dispa¬raître. Dans la mesure où leur émergence et leur développement paraissent de plus en plus difficiles. En définitive, puisque ces jeunes âgés de 18 à 38 ans ne sont pas employés, et ils sont au chômage. Mais ils sont surtout désespérés. Alors, ils n’ont pas de «yaakaar». Un apport en vertus civiques et patriotiques pourrait atténuer la levée brusque de violence de cette jeunesse. Et alors, seul le système des Forces armées peut aider par une formation, en masse, accompagnée de modules sur le civisme et le patriotisme. Le dernier exemple le plus révélateur est l’épisode des 13 étudiants de l’Iam en voyage découverte en France et qui refusent de revenir au Sénégal. Et pourtant, ces jeunes sont du niveau du Master. Alors que penser de la vaste majorité, non scolarisée et sans qualification professionnelle ?
Les Forces armées fournissent des opportunités de qualification professionnelles qui durent 6 à 12 mois et 45 à 60 jours pour l’obtention du permis de conduire.
L’Arsm, l’agence alfa, les directions de service, les Armées de terre, de l’air et la Marine proposent l’opportunité exceptionnelle d’animer et de valoriser nos campagnes agricoles et nos mers si riches en produits halieutiques. Mais soyons clairs et précis, il ne s’agit point d’embrigader ou de caporaliser les Sénégalais, individus d’un Peuple si rétif aux mesures autoritaires. Il faut surtout noter qu’il ne s’agit que d’une alternative puisque depuis les années 1990, toutes les solutions possibles et imaginables ont été essayées.
Colonel El hadji Alioune SECK
Usa naval Postgraduate School graduate
ISSA BALDÉ, PHILANTHROPE PAR CONVICTION
Le héros de Kandia se raconte et déconseille l’émigration irrégulière
De zéro à héros. C’est à partir du troupeau de vaches et du champ de la famille que Issa Baldé, 50 ans, a fait fortune dans l’agriculture. Aujourd’hui, ce néo-politicien sublime l’agriculture tout en partageant ses revenus avec tout le monde. Le héros de Kandia se raconte et déconseille l’émigration irrégulière.
Il ne fait jamais les choses comme ses camarades de classe. De la classe politique. Issa Baldé, 50 ans, ne distingue pas les militants et sympathisants de ses adversaires politiques quand il s’agit d’appuyer les habitants de sa commune natale de Kandia, département de Vélingara. Ses contre-performances électorales non plus, ne suffisent point à décourager dans sa prodigalité le fils prodigue du village de Dialakégny. Au courant de cet été, après sa candidature malheureuse aux Locales passées, Issa Dialakégny, comme on l’appelle, a distribué 36 millions de F Cfa à 72 groupements féminins de la commune, en raison de 500 mille francs par groupement. Ousmane Bamina Sabaly, un de ses lieutenants en politique, indique : «Issa avait promis, pendant la campagne des Locales, d’aider au financement de la campagne agricole des femmes. Il tient sa promesse sans tenir compte des résultats issus des urnes par village. D’ailleurs, comme par hasard, ce sont les villages qui ont le moins voté pour son camp qui se sont précipités à la Caisse du Crédit mutuel du Sénégal pour récupérer leur enveloppe. Il refuse que l’on mêle ses actions humanitaires à des considérations politiques, familiales ou autres.»
Ce bel homme de teint clair avec un petit embonpoint, haut sur son mètre 78, ne fait pas la politique comme les autres. C’est qu’il est entré en politique par effraction. Par nécessité pour être plus juste, aux côtés de l’allié des Locales passées, l’ancien maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. «Il s’est décidé à entrer en politique et à être candidat pour le poste de maire de Kandia à 6 mois du scrutin. Il l’a fait par amour pour son terroir, parce qu’il n’arrivait pas à faire avancer certains de ses projets de développement pour la localité, du fait des blocages voulus par des hommes politiques de la commune qui le voyaient déjà comme un concurrent sérieux…» Et ce n’est pas Elhadji Malick Dia (Apr), son tombeur aux Locales, qui dira le contraire. La Coalition Bby a devancé le néophyte de 177 voix. Soit 1552 voix pour le maire sortant (Bby) et 1375 pour Issa Baldé et l’Ucs.
«L’agriculture est le meilleur des métiers»
L’ancien élève de l’école élémentaire de Kandia puis du Cem Chérif Samsidine Aïdara de Vélingara où il s’est arrêté en classe de 3ème, a fait fortune à partir de l’exploitation des terres et du troupeau de vaches de sa famille. A 50 ans, Issa Baldé est actuellement à la tête d’un important patrimoine immobilier, foncier, animalier (bovins, caprins et ovins) et roulant (tracteurs et véhicules). Il construit cases de santé, logements de personnel de santé, logements pour enseignants, mosquées, miradors dans des places publiques et finance des groupements de femmes. Mais aussi, il prend en charge la scolarité d’élèves qui se sont illustrés par leurs bons résultats.
En ce qui concerne l’origine de cette fortune, Issa renseigne : «Après avoir abandonné les études en classe de 3ème, je me suis installé au village auprès de mes parents. Mon papa a refusé que je voyage comme je le voulais. Je me suis plié à ses volontés et il m’a obligé à me marier pour libérer ma maman vieillissante des tâches ménagères. J’ai commencé par le coton comme culture de rente et ça me réussissait bien. Avant d’intégrer le bassin de l’Anambé avec la riziculture. Et la riziculture a aussi marché pour moi. Je me fais toujours une obligation de respecter tous les itinéraires techniques conseillés par les techniciens. L’agriculture est le meilleur métier au monde. Surtout dans ces zones où la terre est disponible et fertile, et la pluie suffisante.»
L’actuel président de la Fédération des producteurs du bassin de l’Anambé (Feproba) ajoute : «Avec l’agriculture, on entretient sa famille à la sueur de son front, on est autonome, ne dépendant que de la pluie et de la terre, de la nature en fait, et non de quelque individu. On nourrit animaux, oiseaux et l’on fertilise la terre à partir des résidus des récoltes. C’est le côté charmant et hautement bonifiant du métier d’agriculteur. L’agriculture nourrit son homme.» Il ajoute : «On n’a pas besoin de quitter son terroir si l’on accepte de se donner à fond dans le travail de la terre. Je voyage souvent en Europe, mais je trouve qu’il est plus valorisant de travailler la terre chez soi et pour soi que de le faire en Europe», tranche-t-il, un brin fier de ses performances.
Cette année encore, Issa Dialakégny a emblavé près de 100 hectares en riz, maïs et arachide. Son chiffre d’affaires annuel ? Il refuse de le dévoiler. Mais informe : «J’ai un encours de créances de près de 63 millions de F Cfa. Des individus me doivent ce montant d’argent. Certains sont décédés et d’autres ne sont plus capables de me rembourser. Dieu rétribue les bonnes œuvres.» Chez Issa, «la politique, la bonne et la seule qui vaille, c’est celle qui développe les terroirs en appuyant le développement individuel. N’importe qu’elle autre politique n’est que saupoudrage et ruse», affirme-t-il avec fermeté.
par Ibra Pouye
ODE À LA JOIE POUR UN SÉNÉGAL NOUVEAU
EXCLUSIF SENEPLUS - De Léopold Sedar Senghor à Macky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, gaccé ngalama et place à une renaissance du Sénégal, lavé de toutes ses souillures
L'heure est-elle aux supputations ? L'heure est-elle aux logorrhées ? Cette heure que nous vivons au Sénégal, terre de nos aïeuls, n'est plus à la politique. Non plus dédiée à la caste des politiciens, cette espèce se nourrissant des sarcasmes de la vie de la cité.
Les législatives de 2022 ont eu leur lot de désillusions et de happy few. L'heure est venue de dire que le temps des promesses et des excuses est révolu ! L'heure est à l'amour ce que le temps est aux victoires électorales où naîtrait une cohabitation incertaine et des lendemains enchantants et désenchantants.
Décidément le Sénégal et la politique ne font qu'un corps homogène amoureux. Par essence, le Sénégalais kiffe la politique comme le bébé tète le sein de sa mère. Nous sommes tombés dans la soupe politique comme ruisselle naturellement l'eau de pluie, notre joie et notre malheur. Qu'il n'en déplaise aux aigris, aux jaloux, le Sénégal, terre de métissage et de condensé ethnique, est-il une bénédiction voire une exception ? Le fou du village, heureux et convaincu de détenir un savoir inné, dirait oui. Ce Sénégal-là est une île de paix entourée par le chaos risquant de le consumer. Armes à la main et non tête engoncée, nous avançons tel un homme à la quête de ce développement qui nous a tant échappé depuis le soleil des indépendances.
Nous aimons ce pays, terre de la Téranga, cette hospitalité légendaire depuis les temps immémoriaux, du royaume du Sénégal à la République du Sénégal. République, terme qui vaut ce qu'elle vaut même s’il est indigne de notre culture à nous tous. République et démocratie, des termes exportés et travestis par quelques fils, félons d'Afrique. Ô oui, l'Afrique, terre de Lucie, mérite mieux. Elle vivait mieux avant l'arrivée du colon. Les racines de la colonisation, cette pseudo-mission civilisatrice est dans notre peau de soi-disant civilisés et nous hante encore. De Cheikh Anta Diop, illustre fils d'Afrique qui disait'', quand la science coulait dans la vallée du Nil, l'Europe était dans la barbarie''.
Qu'il nous plaise de dire, le temps des cerises oups des promesses électorales voire mondaines et des excuses est fini ! Place au travail ! Place à l'amour que nous portons par-devers nous ce beau pays de femmes et d'hommes intègres ! Même si tant va la calebasse, elle se cassera en miettes un jour ! Ce qui se dit et peu nous chaut ! Haro sur les oiseaux de mauvais augure ! Haro sur les corbeaux couvrant de leur bec ce chant guttural annonçant la fin tragique de l'homosenegalensis !
Une stabilité politique insolente, une belle jeunesse, du pétrole, du gaz, du zircon, des terres arables à perte de vue et tutti quanti ; un espoir qui fait tant vivre et renaître en chacun de nous cette espérance tant rêvée et des envies d'ailleurs. Que 2024, l'année de l’élection présidentielle, ce lointain et en même temps proche horizon nous couvre de son manteau de mansuétude et de joie, sous le regard complice du Seigneur.
De Léopold Sedar Senghor à Macky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, gaccé ngalama et place à une renaissance du Sénégal, lavé de toutes ses souillures. Vivement l’ode à la joie pour un nouveau type de politique dans une société éprise de justice, de dynamisme économique, d’éthique et de liberté. Uni et indivisible sera le Sénégal ad vitam aeternam.
«IL FAUT QUE LES CHIFFRES DE LA MORTALITÉ MATERNELLE NOUS REVOLTENT»
Engagée dans la lutte contre la mortalité maternelle, la Docteure (elle insiste sur le e) Ndèye Khady Babou, médecin spécialisée en santé publique, est indignée que les chiffres de la mortalité maternelle ne révoltent pas plus que cela les Sénégalais
La cause féministe embrasse de nombreux segments de la vie de la société. La première édition de «Jotaay ji», le festival féministe sénégalais, a installé le débat sur des questions qui touchent spécifiquement les femmes. Engagée dans la lutte contre la mortalité maternelle, la Docteure (elle insiste sur le e) Ndèye Khady Babou, médecin spécialisée en santé publique, est indignée que les chiffres de la mortalité maternelle ne révoltent pas plus que cela les Sénégalais. Un combat légitime dans un pays où, chaque année, ce sont 236 femmes qui meurent pour 100 000 naissances, alors que l’Oms attend un chiffre de 70 décès maternels pour 100 000 naissances.
Vos recherches portent surtout sur la problématique de la mortalité maternelle au Sénégal. Est-ce un engagement féministe pour vous ?
C’est un engagement féministe pour moi parce qu’à travers le monde, les femmes qui sont en état de grossesse et qui accouchent ont les mêmes complications que les femmes du Sénégal ou de l’Afrique. Mais ailleurs, les femmes n’en meurent pas et des solutions pratiques et peu coûteuses sont trouvées. Mais si aujourd’hui, dans nos pays, nous continuons à avoir des mortalités aussi élevées, autant chez la mère que chez l’enfant, c’est problématique. Il faut quand même qu’on se pose des questions par rapport aux politiques mises en place pour lutter contre cette mortalité maternelle, leur application et leur applicabilité et les ressources qui sont mises en place pour lutter contre ce fléau. C’est juste une aberration qu’en 2022, que l’on soit encore à 236 femmes qui meurent pour 100 000 naissances, là où on a promis à l’Oms d’être à 70 décès maternels.
Pour vous, l’Etat ne fait pas ce qu’il faut ?
Il y a des politiques mais derrière chaque politique, derrière chaque financement, il faut un suivi. Par exemple, sur plein d’études, on a montré que le fait de résoudre la problématique de la mortalité maternelle dans un pays résolvait presque tous les problèmes de santé. C’est un système tellement bien réfléchi, pensé et applicable que sa résolution améliorerait toutes les autres problématiques de santé. Pour la mortalité maternelle par exemple, il y a l’exemple des banques de sang. Parmi les causes de la mortalité maternelle, il y a les hémorragies de la femme enceinte pendant l’accouchement ou après. Et rien qu’en réglant ce problème de l’hémorragie, on règlerait tous les problèmes de banque de sang au Sénégal. Et là, il y a des politiques qui sont faisables. Pourquoi on ne les applique pas ? En tant que population sénégalaise, en tant qu’homme ou femme du Sénégal, on n’est pas plus exigent que ça par rapport à la mortalité maternelle. On a beau avoir réussi son système de santé, mis des choses en place, comme dans les pays du Nord par exemple, mais des gens vont quand même mourir du cancer. Mais la mortalité maternelle, on n’en meurt plus, c’est ça la différence. On a des morts évitables, des raisons pour lesquelles plus personne ne meurt aujourd’hui et nous, on continue d’en mourir. Des femmes continuent d’en mourir.
On continue encore d’évoquer le péché originel, les croyances culturelles pour expliquer ces morts…
Dans nos représentations populaires, quand une femme tombe enceinte, on commence déjà à formuler des prières pour elle, parce que sa vie serait en jeu. Mais ailleurs, c’est un évènement heureux que d’attendre un enfant. Parce que tu sais que tu ne vas pas en mourir, tu ne t’attends pas à mourir en donnant la vie. C’est dans nos cultures, dans nos sociétés, qu’on te dit : «Daguay mouth !» (Tu vas être sauvée). Du coup, on est tellement imprégné de ces notions de destinée qu’on ne se pose pas de questions. Et dès l’instant où on ne le fait pas, on remet tout entre les mains de Dieu. Et on ne se pose plus de questions sur nos responsabilités personnelles, sur celles de l’Etat, des professionnels de soins pour aujourd’hui oser se plaindre. Il faudrait que l’on puisse en arriver là parce que ça ne ferait qu’améliorer le système de santé.
Vous pensez à une action d’envergure des femmes ?
Pas porter plainte à proprement parler, mais être plus exigent. J’évoquais tantôt les décès liés au manque de sang. Le sang n’est pas produit par l’Etat. Mais ce que peut faire l’Etat, c’est de mettre sur pied des centres de transfusion, les fonds nécessaires pour rendre disponibles les poches de sang et pour que la population à son tour, aille donner du sang de manière régulière et ne pas seulement attendre que les banques soient vides pour le faire. Il faut qu’on ait cette culture et c’est ce qu’on appelle responsabilité partagée. Il y a une part que l’Etat doit faire, il y a une part que la gouvernance sanitaire doit faire et il y a notre responsabilité. Moi, en tant qu’homme dont la femme est en état, qu’est-ce que je fais pour concourir à son bien être ? Est-ce qu’elle fait ses consultations ? Son alimentation, sa prise en charge ? Il faut qu’on apprenne à être exigent et que les chiffres de la mortalité maternelle nous révoltent. Tant qu’on n’en sera pas là, on risque de ne pas changer les choses. On risque de penser que c’est la destinée, que c’est Dieu. C’est prouvé maintenant qu’une femme qui meurt, c’est une grosse perte pour l’économie parce qu’elle pèse très lourd pour tout ce qui concerne la prise en charge de la famille, le développement économique du pays.
Est-ce la même chose pour les violences conjugales ? Vous disiez dans votre intervention qu’il y a un protocole de prise en charge et une autre paneliste disait qu’il n’y en a pas…
Il y a un protocole par rapport à la prise en charge des violences basées sur le genre. C’est un modèle qui a repris ce que l’Oms avait mis en place mais que les autorités ont adapté à nos réalités. Main¬tenant, il faudrait juste démocratiser cela. Ces protocoles doivent pouvoir être fonctionnels pour tout le personnel médical et paramédical. Aujourd’hui, vu le nombre de personnes victimes de violences basées sur le genre, il ne devrait plus seulement s’agir de dire qu’on va former un groupe de personnel et laisser les autres. Cela devrait même être dans les curricula du personnel soignant de manière générale. Et qu’on puisse l’appliquer. Sinon, si une personne n’est pas outillée pour diagnostiquer ou détecter ces violences faites à une victime, celle-ci n’est pas prise en charge à temps ou n’est pas prise en charge du tout. Et c’est ce qui explique parfois les cas de féminicide ou de violences physiques beaucoup plus graves et qu’on aurait peut-être pu éviter.
Une femme victime de violence, il y a moyen de la repérer ? Comment ?
Au niveau du personnel médical par exemple, ce qui est sûr, c’est que quand il y a des victimes qui ont été brutalement abusées, il y a des signes physiques. Pour ces victimes-là, prendre le temps de discuter avec elles et voir les causes de ces blessures pourraient être plus faciles que pour une victime qui est sous le coup de violences verbales, psychologiques ou économiques. Et par rapport à ça, il y a aussi des choses à faire, pas seulement par le personnel médical, mais par tous les relais communautaires comme les badienou gox, etc. Pour le médecin par exemple, ce serait de se dire que cette femme, c’est la 3e ou la 5e fois que je la vois. Et chaque fois, ce sont des céphalées alors qu’au niveau physique, il n’y a rien. Peut-être qu’il y a autre chose. Et il prend le temps de l’écouter et de l’examiner, de chercher des blessures de défense qui sont localisées sur certaines parties du corps quand la personne essaie de se protéger des coups. Ce sont des formations à avoir avec le personnel médical mais surtout les déconstruire. Nous appartenons tous à un système où, plus ou moins, on banalise la violence et le personnel médical n’est pas épargné. Il faut donc faire en sorte que toutes les personnes, qui sont dans le circuit de prise en charge, puissent accéder à ces modules et prendre en charge d’éventuelles victimes. Parce que rien que dans l’écoute, l’information, dire à la victime ses possibilités, c’est un grand pas. Et les victimes de violence n’ont pas cela actuellement.