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12 juin 2025
Par Colonel El hadji Alioune SECK
SENEGAL 2094 : ATTENTION A LA STIGMATISATION
Le Président Ndjombor-Sène N’Diaye, brillant vainqueur de l’élection présidentielle de mars 2094, engrange une nouvelle victoire suite au référendum de septembre 2094 (oui 95%, non 4% et abstention 1%) : modification de la Constitution.
Colonel El hadji Alioune SECK |
Publication 24/08/2022
Le Président Ndjombor-Sène N’Diaye, brillant vainqueur de l’élection présidentielle de mars 2094, engrange une nouvelle victoire suite au référendum de septembre 2094 (oui 95%, non 4% et abstention 1%) : modification de la Constitution.
Le Sénégal devient une République fédérale avec la même devise : un peuple, un but, une foi. La nouvelle capitale du Sénégal est la ville de Tambacounda. Le service militaire est universel et obligatoire.
Mois d’octobre 2094 : proclamation de la République fédérale, laïque et sociale du Sénégal autour des 20 Répu¬bliques suivantes : Bambouk, Baol Boundou, Cayor, Djolof, Fouladou, Foulbe-Dieri, Fouta-Firdou, Fouta-Toro, Gabou, Lébou, Ndoukou¬mane, Niani, Saint-Louis, Saloum, Sine, Tivaouane, Touba, Sud, Walo.
En novembre 2094, les 15 oligarques sénégalais du gaz et du pétrole, avec leurs familles, prennent la navette Spacex de la base secondaire de dégagement et de lancement Elon Musk de Thiès pour aller s’installer sur la planète Mars.
En décembre 2094, les For¬ces armées sénégalaises comp¬tent 500 000 soldats, la population, à 70%, a moins de 18 ans. Le service militaire est universel et obligatoire. La limite d’âge uniforme des militaires du grade de soldat à celui de colonel est fixée à 45 ans.
La ville de Lompoul abrite les 193 représentations diplomatiques et consulaires et est la ville de résidence des diplomates accrédités au Sénégal.
Lompoul devient après Nyc, Genève, la troisième ville de l’Onu, siège de la Commission multilatérale de gestion de l’«air que l’on respire». Lompoul, par une ligne hyperloop, est à 45 minutes de la capitale, Tambacounda.
Le président de la Répu¬blique tient son Conseil mensuel des ministres, en présentiel, à Tamba et organise la réunion hebdomadaire de son cabinet, en distanciel.
En janvier 2095, le Sénégal est la sixième puissance économique du monde. Le Sénégal reste le premier producteur mondial de lithium, de zircon et d’uranium. Les six premières universités du Sénégal caracolent dans les premières places du classement Shanghaï.
La vallée du lithium et du zircon, et de la nanotechnologie de Kédougou accueille les meilleurs ingénieurs et techniciens de toutes nationalités et d’horizons divers.
En juillet 2022, les élections législatives révèlent les indicateurs de vote ci-après :
Un vote régional, ethnique et affectif ;
Un vote local et religieux ;
Un vote urbain/rural, jeunes/vieux, cités/banlieues, hommes/femmes.
Les réflexes identitaires et communautaires, dans certains pays africains, incitent à tirer la sonnette d’alarme pour essayer de mieux attirer l’attention.
La volonté évidente ici étant d’appeler à la sagesse et à la prudence et de dire aux Sénégalais de ne pas jouer avec le feu de la stigmatisation d’une contrée, d’une région, d’un peuple, d’une race ou d’une ethnie à la suite de contentieux politiques qui seront, de toutes les façons, tôt ou tard, aplanis.
Je crois au génie des politiciens sénégalais. Ils sont très forts. Ils trouveront la solution.
Notre pays est encore sous des auspices bienheureux grâce à la volonté de bien faire de nos prédécesseurs et aux prières de nos saints et de nos ancêtres, et du travail acharné de quelques-uns d’entre nous. Mais de nos jours, survient l’imprévisible. Rien ne demeure définitivement acquis : la paix, la concorde et la solidarité doivent toujours régner ; mais à condition de voir la liberté, la Justice et l’égalité triompher pour toujours dans notre pays.
Car le Sénégal a traversé des périodes qui auraient été fatales à tout autre pays : l’éclatement de la Fédération du Mali, la crise institutionnelle et politique du 17 décembre 1962, mai 1968 (grève générale des élèves et étudiants, je me rappelle, j’étais en classe de quatrième secondaire ; l’année scolaire s’était arrêtée en fin janvier 1968), février 1969 (même scenario qu’en 1968 pour l’année scolaire et universitaire) ; j’étais surpris de me retrouver parmi les meilleurs élèves et de passer en classe supérieure après une scolarité qui n’aura duré que quatre mois (octobre, novembre, décembre, janvier) ; grève des policiers et licenciement de 6000 policiers (record du Guinness book unique dans les annales des Etats modernes), élection présidentielle de mars 1988, avril 1989 (contentieux avec la Mauritanie qui voit tout le commerce de détail, de demi-gros être arraché aux Mauritaniens qui en avaient le monopole pendant plusieurs décennies), mai 1993 (assassinat d’un juge constitutionnel), meurtres de policiers en face du siège de la Radiotélévision sénégalaise, naufrage du «Joola» en 2002 avec 2000 victimes au moins (record du Guinness book des catastrophes maritimes), enfin lutter pendant 40 années contre une rébellion tenace et coriace ; et réussir à maintenir les combats contre l’irrédentisme à un niveau de basse intensité, sans instituer un numerus clausus dans le recrutement des Armées, de surtout refuser dans les années 1990, la présence d’Operations de maintien de la paix de l’Onu en Casa-mance ! Ce qui fut une belle vision diplomatique stratégique. Nos diplomates sont aussi très forts.
Mais surtout réussir à vaincre, le 8 avril 2022, une rébellion sans les appuis et les aides de grandes puissances.
Mais il est également méritoire de faire comprendre que le Sénégal ne peut pas se passer d’un service militaire universel obligatoire. La masse critique de jeunes âgés de 18 à 38 ans est atteinte. Dans la seule région de Dakar, se réveillent tous les jours 500 mille jeunes de cette catégorie, sans emploi, sans qualification, inoccupés, au chômage, mais surtout… désespérés. Ils n’attendent rien du système actuel. Pire, ils veulent le casser. Ils sont deux millions sur l’ensemble du territoire national. Le défi pour le Sénégal, c’est donc de résoudre l’équation de la jeunesse.
C’est une catégorie de jeunes. Cette catégorie de jeunes, âgés de 18 à 38 ans, se distingue par une indépendance dans ses interactions sociales, politiques et économiques. Elle dispose de plus de liberté pour la sélection de ses accointances. Donc, elle s’identifie plus facilement aux personnes qui les appellent vers la lutte contre les systèmes politiques, économiques et sociaux auxquels elle ne s’identifie pas.
Et en face, les parents ont du mal à trouver un compromis dynamique entre le suivi vigilant et méticuleux et l’appui soutenu aux enfants adolescents ou adultes. Il n’est même pas rare de voir les enfants des tenants des régimes politiques en place, être fortement attirés par les appels des sirènes du large qui préconisent la révolte ; peut-être même violente si nécessaire. Pour ces derniers, le système doit dispa¬raître. Dans la mesure où leur émergence et leur développement paraissent de plus en plus difficiles. En définitive, puisque ces jeunes âgés de 18 à 38 ans ne sont pas employés, et ils sont au chômage. Mais ils sont surtout désespérés. Alors, ils n’ont pas de «yaakaar». Un apport en vertus civiques et patriotiques pourrait atténuer la levée brusque de violence de cette jeunesse. Et alors, seul le système des Forces armées peut aider par une formation, en masse, accompagnée de modules sur le civisme et le patriotisme. Le dernier exemple le plus révélateur est l’épisode des 13 étudiants de l’Iam en voyage découverte en France et qui refusent de revenir au Sénégal. Et pourtant, ces jeunes sont du niveau du Master. Alors que penser de la vaste majorité, non scolarisée et sans qualification professionnelle ?
Les Forces armées fournissent des opportunités de qualification professionnelles qui durent 6 à 12 mois et 45 à 60 jours pour l’obtention du permis de conduire.
L’Arsm, l’agence alfa, les directions de service, les Armées de terre, de l’air et la Marine proposent l’opportunité exceptionnelle d’animer et de valoriser nos campagnes agricoles et nos mers si riches en produits halieutiques. Mais soyons clairs et précis, il ne s’agit point d’embrigader ou de caporaliser les Sénégalais, individus d’un Peuple si rétif aux mesures autoritaires. Il faut surtout noter qu’il ne s’agit que d’une alternative puisque depuis les années 1990, toutes les solutions possibles et imaginables ont été essayées.
Colonel El hadji Alioune SECK
Usa naval Postgraduate School graduate
ISSA BALDÉ, PHILANTHROPE PAR CONVICTION
Le héros de Kandia se raconte et déconseille l’émigration irrégulière
De zéro à héros. C’est à partir du troupeau de vaches et du champ de la famille que Issa Baldé, 50 ans, a fait fortune dans l’agriculture. Aujourd’hui, ce néo-politicien sublime l’agriculture tout en partageant ses revenus avec tout le monde. Le héros de Kandia se raconte et déconseille l’émigration irrégulière.
Il ne fait jamais les choses comme ses camarades de classe. De la classe politique. Issa Baldé, 50 ans, ne distingue pas les militants et sympathisants de ses adversaires politiques quand il s’agit d’appuyer les habitants de sa commune natale de Kandia, département de Vélingara. Ses contre-performances électorales non plus, ne suffisent point à décourager dans sa prodigalité le fils prodigue du village de Dialakégny. Au courant de cet été, après sa candidature malheureuse aux Locales passées, Issa Dialakégny, comme on l’appelle, a distribué 36 millions de F Cfa à 72 groupements féminins de la commune, en raison de 500 mille francs par groupement. Ousmane Bamina Sabaly, un de ses lieutenants en politique, indique : «Issa avait promis, pendant la campagne des Locales, d’aider au financement de la campagne agricole des femmes. Il tient sa promesse sans tenir compte des résultats issus des urnes par village. D’ailleurs, comme par hasard, ce sont les villages qui ont le moins voté pour son camp qui se sont précipités à la Caisse du Crédit mutuel du Sénégal pour récupérer leur enveloppe. Il refuse que l’on mêle ses actions humanitaires à des considérations politiques, familiales ou autres.»
Ce bel homme de teint clair avec un petit embonpoint, haut sur son mètre 78, ne fait pas la politique comme les autres. C’est qu’il est entré en politique par effraction. Par nécessité pour être plus juste, aux côtés de l’allié des Locales passées, l’ancien maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. «Il s’est décidé à entrer en politique et à être candidat pour le poste de maire de Kandia à 6 mois du scrutin. Il l’a fait par amour pour son terroir, parce qu’il n’arrivait pas à faire avancer certains de ses projets de développement pour la localité, du fait des blocages voulus par des hommes politiques de la commune qui le voyaient déjà comme un concurrent sérieux…» Et ce n’est pas Elhadji Malick Dia (Apr), son tombeur aux Locales, qui dira le contraire. La Coalition Bby a devancé le néophyte de 177 voix. Soit 1552 voix pour le maire sortant (Bby) et 1375 pour Issa Baldé et l’Ucs.
«L’agriculture est le meilleur des métiers»
L’ancien élève de l’école élémentaire de Kandia puis du Cem Chérif Samsidine Aïdara de Vélingara où il s’est arrêté en classe de 3ème, a fait fortune à partir de l’exploitation des terres et du troupeau de vaches de sa famille. A 50 ans, Issa Baldé est actuellement à la tête d’un important patrimoine immobilier, foncier, animalier (bovins, caprins et ovins) et roulant (tracteurs et véhicules). Il construit cases de santé, logements de personnel de santé, logements pour enseignants, mosquées, miradors dans des places publiques et finance des groupements de femmes. Mais aussi, il prend en charge la scolarité d’élèves qui se sont illustrés par leurs bons résultats.
En ce qui concerne l’origine de cette fortune, Issa renseigne : «Après avoir abandonné les études en classe de 3ème, je me suis installé au village auprès de mes parents. Mon papa a refusé que je voyage comme je le voulais. Je me suis plié à ses volontés et il m’a obligé à me marier pour libérer ma maman vieillissante des tâches ménagères. J’ai commencé par le coton comme culture de rente et ça me réussissait bien. Avant d’intégrer le bassin de l’Anambé avec la riziculture. Et la riziculture a aussi marché pour moi. Je me fais toujours une obligation de respecter tous les itinéraires techniques conseillés par les techniciens. L’agriculture est le meilleur métier au monde. Surtout dans ces zones où la terre est disponible et fertile, et la pluie suffisante.»
L’actuel président de la Fédération des producteurs du bassin de l’Anambé (Feproba) ajoute : «Avec l’agriculture, on entretient sa famille à la sueur de son front, on est autonome, ne dépendant que de la pluie et de la terre, de la nature en fait, et non de quelque individu. On nourrit animaux, oiseaux et l’on fertilise la terre à partir des résidus des récoltes. C’est le côté charmant et hautement bonifiant du métier d’agriculteur. L’agriculture nourrit son homme.» Il ajoute : «On n’a pas besoin de quitter son terroir si l’on accepte de se donner à fond dans le travail de la terre. Je voyage souvent en Europe, mais je trouve qu’il est plus valorisant de travailler la terre chez soi et pour soi que de le faire en Europe», tranche-t-il, un brin fier de ses performances.
Cette année encore, Issa Dialakégny a emblavé près de 100 hectares en riz, maïs et arachide. Son chiffre d’affaires annuel ? Il refuse de le dévoiler. Mais informe : «J’ai un encours de créances de près de 63 millions de F Cfa. Des individus me doivent ce montant d’argent. Certains sont décédés et d’autres ne sont plus capables de me rembourser. Dieu rétribue les bonnes œuvres.» Chez Issa, «la politique, la bonne et la seule qui vaille, c’est celle qui développe les terroirs en appuyant le développement individuel. N’importe qu’elle autre politique n’est que saupoudrage et ruse», affirme-t-il avec fermeté.
par Ibra Pouye
ODE À LA JOIE POUR UN SÉNÉGAL NOUVEAU
EXCLUSIF SENEPLUS - De Léopold Sedar Senghor à Macky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, gaccé ngalama et place à une renaissance du Sénégal, lavé de toutes ses souillures
L'heure est-elle aux supputations ? L'heure est-elle aux logorrhées ? Cette heure que nous vivons au Sénégal, terre de nos aïeuls, n'est plus à la politique. Non plus dédiée à la caste des politiciens, cette espèce se nourrissant des sarcasmes de la vie de la cité.
Les législatives de 2022 ont eu leur lot de désillusions et de happy few. L'heure est venue de dire que le temps des promesses et des excuses est révolu ! L'heure est à l'amour ce que le temps est aux victoires électorales où naîtrait une cohabitation incertaine et des lendemains enchantants et désenchantants.
Décidément le Sénégal et la politique ne font qu'un corps homogène amoureux. Par essence, le Sénégalais kiffe la politique comme le bébé tète le sein de sa mère. Nous sommes tombés dans la soupe politique comme ruisselle naturellement l'eau de pluie, notre joie et notre malheur. Qu'il n'en déplaise aux aigris, aux jaloux, le Sénégal, terre de métissage et de condensé ethnique, est-il une bénédiction voire une exception ? Le fou du village, heureux et convaincu de détenir un savoir inné, dirait oui. Ce Sénégal-là est une île de paix entourée par le chaos risquant de le consumer. Armes à la main et non tête engoncée, nous avançons tel un homme à la quête de ce développement qui nous a tant échappé depuis le soleil des indépendances.
Nous aimons ce pays, terre de la Téranga, cette hospitalité légendaire depuis les temps immémoriaux, du royaume du Sénégal à la République du Sénégal. République, terme qui vaut ce qu'elle vaut même s’il est indigne de notre culture à nous tous. République et démocratie, des termes exportés et travestis par quelques fils, félons d'Afrique. Ô oui, l'Afrique, terre de Lucie, mérite mieux. Elle vivait mieux avant l'arrivée du colon. Les racines de la colonisation, cette pseudo-mission civilisatrice est dans notre peau de soi-disant civilisés et nous hante encore. De Cheikh Anta Diop, illustre fils d'Afrique qui disait'', quand la science coulait dans la vallée du Nil, l'Europe était dans la barbarie''.
Qu'il nous plaise de dire, le temps des cerises oups des promesses électorales voire mondaines et des excuses est fini ! Place au travail ! Place à l'amour que nous portons par-devers nous ce beau pays de femmes et d'hommes intègres ! Même si tant va la calebasse, elle se cassera en miettes un jour ! Ce qui se dit et peu nous chaut ! Haro sur les oiseaux de mauvais augure ! Haro sur les corbeaux couvrant de leur bec ce chant guttural annonçant la fin tragique de l'homosenegalensis !
Une stabilité politique insolente, une belle jeunesse, du pétrole, du gaz, du zircon, des terres arables à perte de vue et tutti quanti ; un espoir qui fait tant vivre et renaître en chacun de nous cette espérance tant rêvée et des envies d'ailleurs. Que 2024, l'année de l’élection présidentielle, ce lointain et en même temps proche horizon nous couvre de son manteau de mansuétude et de joie, sous le regard complice du Seigneur.
De Léopold Sedar Senghor à Macky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, gaccé ngalama et place à une renaissance du Sénégal, lavé de toutes ses souillures. Vivement l’ode à la joie pour un nouveau type de politique dans une société éprise de justice, de dynamisme économique, d’éthique et de liberté. Uni et indivisible sera le Sénégal ad vitam aeternam.
«IL FAUT QUE LES CHIFFRES DE LA MORTALITÉ MATERNELLE NOUS REVOLTENT»
Engagée dans la lutte contre la mortalité maternelle, la Docteure (elle insiste sur le e) Ndèye Khady Babou, médecin spécialisée en santé publique, est indignée que les chiffres de la mortalité maternelle ne révoltent pas plus que cela les Sénégalais
La cause féministe embrasse de nombreux segments de la vie de la société. La première édition de «Jotaay ji», le festival féministe sénégalais, a installé le débat sur des questions qui touchent spécifiquement les femmes. Engagée dans la lutte contre la mortalité maternelle, la Docteure (elle insiste sur le e) Ndèye Khady Babou, médecin spécialisée en santé publique, est indignée que les chiffres de la mortalité maternelle ne révoltent pas plus que cela les Sénégalais. Un combat légitime dans un pays où, chaque année, ce sont 236 femmes qui meurent pour 100 000 naissances, alors que l’Oms attend un chiffre de 70 décès maternels pour 100 000 naissances.
Vos recherches portent surtout sur la problématique de la mortalité maternelle au Sénégal. Est-ce un engagement féministe pour vous ?
C’est un engagement féministe pour moi parce qu’à travers le monde, les femmes qui sont en état de grossesse et qui accouchent ont les mêmes complications que les femmes du Sénégal ou de l’Afrique. Mais ailleurs, les femmes n’en meurent pas et des solutions pratiques et peu coûteuses sont trouvées. Mais si aujourd’hui, dans nos pays, nous continuons à avoir des mortalités aussi élevées, autant chez la mère que chez l’enfant, c’est problématique. Il faut quand même qu’on se pose des questions par rapport aux politiques mises en place pour lutter contre cette mortalité maternelle, leur application et leur applicabilité et les ressources qui sont mises en place pour lutter contre ce fléau. C’est juste une aberration qu’en 2022, que l’on soit encore à 236 femmes qui meurent pour 100 000 naissances, là où on a promis à l’Oms d’être à 70 décès maternels.
Pour vous, l’Etat ne fait pas ce qu’il faut ?
Il y a des politiques mais derrière chaque politique, derrière chaque financement, il faut un suivi. Par exemple, sur plein d’études, on a montré que le fait de résoudre la problématique de la mortalité maternelle dans un pays résolvait presque tous les problèmes de santé. C’est un système tellement bien réfléchi, pensé et applicable que sa résolution améliorerait toutes les autres problématiques de santé. Pour la mortalité maternelle par exemple, il y a l’exemple des banques de sang. Parmi les causes de la mortalité maternelle, il y a les hémorragies de la femme enceinte pendant l’accouchement ou après. Et rien qu’en réglant ce problème de l’hémorragie, on règlerait tous les problèmes de banque de sang au Sénégal. Et là, il y a des politiques qui sont faisables. Pourquoi on ne les applique pas ? En tant que population sénégalaise, en tant qu’homme ou femme du Sénégal, on n’est pas plus exigent que ça par rapport à la mortalité maternelle. On a beau avoir réussi son système de santé, mis des choses en place, comme dans les pays du Nord par exemple, mais des gens vont quand même mourir du cancer. Mais la mortalité maternelle, on n’en meurt plus, c’est ça la différence. On a des morts évitables, des raisons pour lesquelles plus personne ne meurt aujourd’hui et nous, on continue d’en mourir. Des femmes continuent d’en mourir.
On continue encore d’évoquer le péché originel, les croyances culturelles pour expliquer ces morts…
Dans nos représentations populaires, quand une femme tombe enceinte, on commence déjà à formuler des prières pour elle, parce que sa vie serait en jeu. Mais ailleurs, c’est un évènement heureux que d’attendre un enfant. Parce que tu sais que tu ne vas pas en mourir, tu ne t’attends pas à mourir en donnant la vie. C’est dans nos cultures, dans nos sociétés, qu’on te dit : «Daguay mouth !» (Tu vas être sauvée). Du coup, on est tellement imprégné de ces notions de destinée qu’on ne se pose pas de questions. Et dès l’instant où on ne le fait pas, on remet tout entre les mains de Dieu. Et on ne se pose plus de questions sur nos responsabilités personnelles, sur celles de l’Etat, des professionnels de soins pour aujourd’hui oser se plaindre. Il faudrait que l’on puisse en arriver là parce que ça ne ferait qu’améliorer le système de santé.
Vous pensez à une action d’envergure des femmes ?
Pas porter plainte à proprement parler, mais être plus exigent. J’évoquais tantôt les décès liés au manque de sang. Le sang n’est pas produit par l’Etat. Mais ce que peut faire l’Etat, c’est de mettre sur pied des centres de transfusion, les fonds nécessaires pour rendre disponibles les poches de sang et pour que la population à son tour, aille donner du sang de manière régulière et ne pas seulement attendre que les banques soient vides pour le faire. Il faut qu’on ait cette culture et c’est ce qu’on appelle responsabilité partagée. Il y a une part que l’Etat doit faire, il y a une part que la gouvernance sanitaire doit faire et il y a notre responsabilité. Moi, en tant qu’homme dont la femme est en état, qu’est-ce que je fais pour concourir à son bien être ? Est-ce qu’elle fait ses consultations ? Son alimentation, sa prise en charge ? Il faut qu’on apprenne à être exigent et que les chiffres de la mortalité maternelle nous révoltent. Tant qu’on n’en sera pas là, on risque de ne pas changer les choses. On risque de penser que c’est la destinée, que c’est Dieu. C’est prouvé maintenant qu’une femme qui meurt, c’est une grosse perte pour l’économie parce qu’elle pèse très lourd pour tout ce qui concerne la prise en charge de la famille, le développement économique du pays.
Est-ce la même chose pour les violences conjugales ? Vous disiez dans votre intervention qu’il y a un protocole de prise en charge et une autre paneliste disait qu’il n’y en a pas…
Il y a un protocole par rapport à la prise en charge des violences basées sur le genre. C’est un modèle qui a repris ce que l’Oms avait mis en place mais que les autorités ont adapté à nos réalités. Main¬tenant, il faudrait juste démocratiser cela. Ces protocoles doivent pouvoir être fonctionnels pour tout le personnel médical et paramédical. Aujourd’hui, vu le nombre de personnes victimes de violences basées sur le genre, il ne devrait plus seulement s’agir de dire qu’on va former un groupe de personnel et laisser les autres. Cela devrait même être dans les curricula du personnel soignant de manière générale. Et qu’on puisse l’appliquer. Sinon, si une personne n’est pas outillée pour diagnostiquer ou détecter ces violences faites à une victime, celle-ci n’est pas prise en charge à temps ou n’est pas prise en charge du tout. Et c’est ce qui explique parfois les cas de féminicide ou de violences physiques beaucoup plus graves et qu’on aurait peut-être pu éviter.
Une femme victime de violence, il y a moyen de la repérer ? Comment ?
Au niveau du personnel médical par exemple, ce qui est sûr, c’est que quand il y a des victimes qui ont été brutalement abusées, il y a des signes physiques. Pour ces victimes-là, prendre le temps de discuter avec elles et voir les causes de ces blessures pourraient être plus faciles que pour une victime qui est sous le coup de violences verbales, psychologiques ou économiques. Et par rapport à ça, il y a aussi des choses à faire, pas seulement par le personnel médical, mais par tous les relais communautaires comme les badienou gox, etc. Pour le médecin par exemple, ce serait de se dire que cette femme, c’est la 3e ou la 5e fois que je la vois. Et chaque fois, ce sont des céphalées alors qu’au niveau physique, il n’y a rien. Peut-être qu’il y a autre chose. Et il prend le temps de l’écouter et de l’examiner, de chercher des blessures de défense qui sont localisées sur certaines parties du corps quand la personne essaie de se protéger des coups. Ce sont des formations à avoir avec le personnel médical mais surtout les déconstruire. Nous appartenons tous à un système où, plus ou moins, on banalise la violence et le personnel médical n’est pas épargné. Il faut donc faire en sorte que toutes les personnes, qui sont dans le circuit de prise en charge, puissent accéder à ces modules et prendre en charge d’éventuelles victimes. Parce que rien que dans l’écoute, l’information, dire à la victime ses possibilités, c’est un grand pas. Et les victimes de violence n’ont pas cela actuellement.
RECONSTRUCTION DE LE DANTEC, LE FONDS DU DOSSIER
Les projets de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec et les montages financiers ont été aussi nombreux que variés. De 2000 à 2022, ce fut un long processus.
Les projets de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec et les montages financiers ont été aussi nombreux que variés. De 2000 à 2022, ce fut un long processus.
Si la société espagnole Quantum et Ghesa devra construire le nouvel hôpital Aristide Le Dantec fermé le 15 août dernier, Genitec international a du mal à cacher sa déception. En tout cas, le projet de reconstruction de Hald a toujours été un débat sans fin.
En juillet 2019, le ministère de la Santé et de l’action sociale et le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) avaient scellé un partenariat pour la réhabilitation d’infrastructures hospitalières à travers le pays, notamment l’hôpital Aristide Le Dantec, l’hôpital Mame Abdoul Aziz «Dabakh» de Tivaouane, le Centre national Mathlaboul Fawzaini de Touba et l’opérationnalisation de l’hôpital Dalal Jamm. «C’est une occasion pour nous de signer une convention historique entre le Fonsis et notre département pour la mobilisation des ressources visant à financer des projets extrêmement importants dans ce secteur», avait réagi Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’action sociale.
Pour lui, c’était une révolution d’aller sur le marché pour mobiliser les ressources nécessaires en vue de leur réalisation. «C’est un partenariat privé-public extrêmement important, qui voit un partenaire financier comme le Fonsis venir prendre position dans un secteur qui, par définition, n’est pas considéré comme étant rentable», avançait Abdoulaye Diouf Sarr.
En écho, le directeur du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) appuyait en soutenant que sa structure «mettra à disposition toutes les ressources humaines et financières nécessaires et ne ménagera aucun effort pour l’aboutissement de ces projets».
Le Dantec et Dalal Jamm
Trois ans après la signature de cette convention, la reconstruction de Hald est entrée dans sa phase active. Mais, les polémiques ne s’éteignent pas. Selon le plan actuel des autorités, la durée maximale prévue pour les travaux de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, fermé depuis le 15 août dernier, est de 20 mois et le coût de 60 milliards F Cfa. Ce budget prend essentiellement en compte les coûts de la reconstruction, l’acquisition des équipements, le suivi et l’évaluation des travaux.
A terme, Le Dantec, qui sera de niveau 4, devrait avoir une capacité de 600 lits et 24 salles d’opération. Alors que sous le régime de Me Abdoulaye Wade, le foncier de Le Dantec était aussi convoité. Car Dalal Jamm devait prendre la suite de Hald dont l’espace devait servir à la construction d’un hôtel 5 étoiles. Mais, il avait cédé sous la pression des travailleurs comme il l’avait fait au lycée Lamine Guèye.
PRODUCTION DE NOUVEAUX VACCINS, PASTEUR AUGMENTE LA DOSE
L’Institut Pasteur de Dakar n’attend pas la fin des travaux de construction du Centre Madiba de Diamniadio pour asseoir son rôle futur qui est de faire du Sénégal, un hub pour la santé en Afrique.
L’Institut Pasteur de Dakar est en partenariat avec Satio, entreprise pharmaceutique basée en République tchèque. L’objectif est d’anticiper sur la disponibilité de vaccins en cas de nouvelles pandémies, en attendant l’achèvement des travaux du Centre Madiba de Diamniadio.
L’Institut Pasteur de Dakar n’attend pas la fin des travaux de construction du Centre Madiba de Diamniadio pour asseoir son rôle futur qui est de faire du Sénégal, un hub pour la santé en Afrique. Hier, un nouveau partenariat pour la fourniture des technologies médicales a été signé entre Ipd et Satio, firme pharmaceutique installée en République tchèque. Cette entente vise à permettre un accès à faible coût aux vaccins et aux diagnostics.
Ainsi, Satio, qui est une société privée, s’engage à développer des solutions révolutionnaires de diagnostic et d’administration de médicaments axées sur le consommateur. Dans un communiqué annonçant ce partenariat, il est dit ceci : «En combinant les patchs intradermiques SatioRx TM et les technologies de l’Ins¬titut Pasteur de Dakar, le partenariat vise à accélérer le développement clinique et l’accès aux patchs vaccinaux pour lutter contre les épidémies, ainsi que les patchs de diagnostic pour le prélèvement sanguin, les tests génétiques et la surveillance des agents pathogènes.»
Par ailleurs, pour matérialiser l’entente, les deux entités vont collaborer avec Intact, une entreprise innovante d’emballage aseptique. «La collaboration permettra l’accès à l’immunisation en explorant des solutions de rechange aux flacons comme les sachets en plastique pour les vaccins et en remplaçant les aiguilles traditionnelles par des timbres intradermiques SatioRx TM et la technologie de transfert de liquide aseptique Intact. La collaboration tripartite se concentrera sur les épidémies à potentiel pandémique», a détaillé un communiqué des deux organisations.
Pour Dr Amadou Alpha Sall, Administrateur général de l’Ipd, «l’accès aux technologies de santé innovantes pour les épidémies est essentiel pour assurer une réponse efficace aux menaces mondiales. Cette collaboration vise à placer l’Afrique au cœur de l’innovation vaccinale».
Pour expliquer le bien-fondé de cette collaboration, Namal Nawana, Chair-man et Fondateur de Satio, a affirmé dans le document que «les technologies de Satio sont conçues pour transformer les flux de travail dans les soins de santé pour les prélèvements sanguins, les diagnostics et l’administration de médicaments transdermiques à l’aide de notre technologie basée sur les patchs. C’est un honneur de s’associer à l’Institut Pasteur de Dakar sur ses initiatives importantes, spécifiquement pour l’Afri¬que».
C’est le même son de cloche du côté de Sharad Joshi, le président et chef de la direction de Satio. «La pandémie mondiale du Covid-19 a en outre mis en évidence la nécessité d’un accès rapide et large aux vaccins et aux diagnostics en Afrique et au-delà. La technologie de Satio a le potentiel de simplifier radicalement les flux de travail des soins de santé et de permettre une prestation à un coût total nettement inférieur dans les systèmes de santé du monde entier», a-t-il affirmé.
Par Yoro DIA
LES ETATS-UNIS, UNE DÉMOCRATIE DU TIERS-MONDE
La rhétorique de Trump et sa stratégie sont celles qu’on retrouve exactement dans les démocraties du tiers monde, comme ce fut le cas au Benin entre le Président Talon et son prédécesseur, Yayi Boni.
Jimmy Carter n’a pas été un grand Président mais tous les Américains reconnaissent qu’il est un grand ancien Président. Le meilleur ancien Président, disent-ils. On connait maintenant le plus mauvais ancien Président de l’histoire des Etats-Unis. Il s’agit de Donald Trump. Il sera difficile dans l’histoire et dans l’avenir de faire pire que Trump.
Heureusement que les institutions américaines sont solides et que le système y est plus fort que les acteurs. C’est parce qu’elles sont solides que Trump y a été soluble pendant quatre ans. Aujourd’hui, Trump est le pire ancien Président parce qu’il est en train de transformer la vieille democratie américaine en une démocratie du tiers monde. C’est quand même incroyable qu’un Président des Etats-Unis quitte le Bureau Ovale en emportant des archives et des documents confidentiels.
Comme dans les démocraties du tiers monde, la police est partie perquisitionner le domicile de l’opposant et probable candidat qui se met à accuser la Justice et la police d’avoir des motivations politiques et d’agir sous la dictée de l’Exécutif. La rhétorique de Trump et sa stratégie sont celles qu’on retrouve exactement dans les démocraties du tiers monde, comme ce fut le cas au Benin entre le Président Talon et son prédécesseur, Yayi Boni. Depuis George Washington, la tradition veut qu’un ancien Président se retire de la vie politique, écrive ses mémoires ou devient un sage qu’on vient consulter de temps en temps, ou crée une fondation. Le phénomène Trump est la preuve des faiblesses des démocraties face au populisme qui a permis au Caporal Adolph Hitler de faire main basse sur l’Allemagne, le pays qui a donné au monde Goethe, Kant, Schiller, Beethoven. Le Caporal Hitler et son gang de nazis se sont emparés du 2e plus grand pays de la pensée après la Grèce, grâce à la terreur et la manipulation, devant lesquelles les démocraties sont si vulnérables.
La terreur ne pouvant prospérer aux Etats-Unis, la manipulation est la principale arme de Trump, avec ses «vérités alternatives».
Cette manipulation des foules, qui est la principale arme des populistes et que Thucydide dénonçait déjà comme «cette multitude athénienne qui décidait des affaires de l’Etat sans rien y connaître» comme le relate Moses Finley dans son livre l’Invention de la Politique. Ce que Cicéron appellera plus tard «un ramassis d’hommes universellement incompétents, frustes et ignorants». Cicéron ne savait pas si bien dire parce qu’il n’y a que l’audace, l’ignorance accentuée par la manipulation, qui peuvent expliquer l’attaque et la profanation du Capitole.
Même si Donald Trump a des pratiques et des méthodes d’une démocratie du tiers-monde, il y a une grande différence entre la démocratie américaine et celles de la plupart du monde, parce qu’aux Etats-Unis, nous avons comme dit Aristote, «le gouvernement des lois, pas celle des hommes». C’est pourquoi personne, à part les partisans fanatiques de Trump, ne croit à l’instrumentalisation de la Justice et de la police contre Trump.
Malheureusement, le retour du Gourou Trump à la Maison Blanche n’est pas à exclure, comme beaucoup s’y étaient trompés quand il avait lancé sa candidature, parce qu’en démocratie, ce sont ceux que Cicéron appelle dédaigneusement «un ramassis d’hommes universellement incompétents, frustes et ignorants» qui décident et ils sont très vulnérables à la manipulation. C’est d’ailleurs pourquoi les pères fondateurs des Etats-Unis ont immédiatement adopté une Constitution après la révolution, pour brider les ardeurs et instincts populaires et montrer qu’on était passé de la Démocratie à la République. C’est la démocratie qui a amené Trump dans le Bureau Ovale, mais c’est la République qui va sauver l’Amérique de la menace Trump.
TABAGISME, LA LISTAB SONNE L'ALERTE
400 bars à chicha ont été enregistrés à Dakar. L’annonce a été faite par le président de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab).
400 bars à chicha ont été enregistrés à Dakar. L’annonce a été faite par le président de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab). Selon Moustapha Gaye, ces bars à chicha sont des moyens qui poussent les jeunes âgés entre 10 et 18 ans à s’adonner au vapotage au vu et au su de tous. « Nous attirons l’attention du Président Macky Sall, et de la nouvelle ministre de la Santé, Docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye sur la situation de NON-APPLICATION de la loi Anti-Tabac du Sénégal votée depuis le 14 Mars 2014. La situation de la lutte contre le tabac au Sénégal mérite un traitement urgent et direct du chef de l’État, et nous profitons de cette tribune pour solliciter publiquement son intervention », a-t-il soutenu.
Avant de continuer : « une enquête épidémiologique des autorités sanitaires nationales montre que l’âge d’initiation au tabagisme est tombé à 7 ans, contre 10 ans en 2013. Nous alertons encore une fois sur les risques que la présence du tabac fait peser sur nos pays, nos économies, nos populations dont les franges les plus ciblées sont les femmes, les jeunes et surtout les enfants qui sont particulièrement fragiles et sensibles aux produits du tabac ».
Il faut dire qu’au Sénégal, renseigne la Listab, le coût annuel du tabagisme est estimé à près de 122 milliards de FCFA, dont 74 milliards rien que pour les dépenses de soins de santé liés au tabagisme (coûts directs). Les ménages supportent 71 milliards des coûts par an et l’Etat dépense 51 milliards pour le traitement des patients souffrant des maladies liées à la consommation des produits du tabac. Et les pertes de revenus dues à l’absentéisme des patients et leurs accompagnants au travail et celles liées au décès des patients avant la retraite s’élèvent à 48 milliards de FCFA. Le traitement des maladies non transmissibles imputables à la consommation des produits du tabac absorbe 17% du budget que le Sénégal alloue annuellement au secteur de la santé. Au Sénégal, les jeunes et les enfants sont encore très exposés au tabac. La preuve est l’enquête du GYTS, environ 13 % des jeunes sénégalais sont exposés au tabagisme secondaire chez eux, et plus de 25 % à l’intérieur des lieux publics.
LES CONTRÔLEURS AÉRIENS DE L’ASECNA SUSPENDENT LEUR MOT D’ORDRE DE GRÈVE
Apres leur rencontre avec le président Macky Sall, La grève que les contrôleurs aériens de l’agence pour la Sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) devaient observer ce jeudi 25 août n’aura finalement pas lieu.
La grève que les contrôleurs aériens de l’agence pour la Sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) devaient observer ce jeudi 25 août n’aura finalement pas lieu. Ces derniers ont fait machine arrière suite à l’implication du Président Macky Sall qui travaille à ce que des solutions pérennes soient réservées aux revendications des contrôleurs aériens. Des promesses qui ont été faites lors de l’audience que le chef de l’état a accordée lundi dernier à l’union des Syndicats des Contrôleurs aériens (usycaa).
C’est une bonne nouvelle pour les 17 pays membres de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). L’Union des Syndicats des Contrôleurs Aériens (Usycaa) a décidé de suspendre son mot d’ordre de grève de 48 heures qui devait démarrer demain (jeudi 25 août). Une décision qui fait suite aux échanges que le syndicat a eus avec le Président Macky Sall. Selon le secrétaire général exécutif de l'Usycaa, «le Président Sall, conscient de l'impact désastreux d'une grève des Contrôleurs Aériens sur l’économie de toute la sous-région au regard de la spécificité de leur métier, a pris la ferme résolution de porter les revendications des Contrôleurs Aériens et de s'impliquer personnellement afin que des solutions pérennes soient réservées à leur traitement».
Pour sa part, François Paul Gomis se dit heureux que le président du Comité des ministres, après sa rencontre avec le Syndicat des Contrôleurs Aériens du Niger (Sycan)) hier, ait pris l’engagement de s'impliquer personnellement dans la recherche de solutions aux 19 points de revendications des contrôleurs. Pour ce faire, il demande de poursuivre le dialogue avec les 11 syndicats légalement constitués et signataires du préavis de grève et que les résultats des négociations lui soient présentés dans un délai de dix (10) jours, conformément à la résolution N° 2022 CM-CD-001 du 22 août 2022 de la réunion extraordinaire du Comité des ministres, organe suprême de l'Asecna qui fixe le cadre des discussions en instruisant le Directeur général. «Ainsi, nous avons décidé de suspendre le préavis de grève dont l'entrée en vigueur est prévue ce jeudi 25 août 2022 à partir de 08h00» TU, en vue de donner une dernière chance au dialogue », annonce François Paul Gomis. Toutefois, il tient à préciser que le syndicat n’exclut pas de réactiver son préavis de grève, si d'aventure les conditions d'un dialogue direct et franc sont compromises ou si les conclusions de ce dialogue ne sont pas satisfaisantes.
CES POINTS QUI ONT FAILLI BLOQUER LE TRANSPORT AÉRIEN EN AFRIQUE
Déplorant le traitement réservé à ses revendications par la direction générale, l’Usycaa avait déposé un préavis de grève comportant 19 points de revendications. Ces revendications sont essentiellement relatives au renforcement des capacités opérationnelles, à l’épanouissement professionnel et au plan de carrière du contrôleur aérien de l’Asecna. Trois piliers essentiels qui continuent dangereusement de s’effriter, selon l’union des syndicats, depuis la prise de fonction du directeur général Mohamed Moussa en 2017, menaçant au passage la sécurité aérienne dans le ciel africain. Suppression des stages en facteurs humains, arrêt des échanges, contrôleurs, discontinuité des cours d’anglais et commissions mixtes de qualifications des ATCO, aggravation du sous-effectif dans les centres, refus d’arrimage de la prime de licence prenant compte des responsabilités induites par les nouveaux moyens de contrôle (guidage radar), plan de carrière figé, sont entre autres griefs mis sur la table. Des faits exposés qui, regrettent-ils, persistent et s’accentuent.
Poursuivant leurs revendications, les contrôleurs aériens de l’Asecna renseignent qu’ils ont voulu croire à la possibilité d’avoir enfin un dialogue constructif et à une normalisation des conditions de travail dans le cadre de la dernière réunion (Douala, décembre 2021) de l’Organe communautaire de Concertation et de Négociation (Occn). Malheureusement, cela s’est avéré être à nouveau un marché de dupes. D’où la non-signature par eux du contrat d’entreprise 2022-2024. Cependant, ils affirment avoir consenti d’énormes efforts au pic de la crise sanitaire, acceptant le gel des primes régaliennes et la suppression de certains acquis.
ARISTIDE-LE-DANTEC, L’OFFRE DE GENITEC INTERNATION N’ENTRAINERA NI ENDETTEMENT NI VENTE DE FONCIER
Le Groupe Genitec International, par la voix de son directeur Souleymane Diagne, appelle le président de la République, Macky Sall, à prendre connaissance de son offre pour la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec
Dakar, 23 août (APS) - Le Groupe Genitec International, par la voix de son directeur Souleymane Diagne, appelle le président de la République, Macky Sall, à prendre connaissance de son offre pour la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, laquelle, assure-t-il, n’entrainera ni endettement ni vente du foncier dudit établissement hospitalier.
"Nous sommes sûrs que le président de la République n’est pas au courant de notre offre. (…)", a déclaré M. Diagne lors d’une conférence de presse à Dakar.
Il a rappelé qu’"une correspondance lui a été envoyée’’ par son groupe le 25 mars 2022, date depuis laquelle il attend toujours une réponse.
"Nous sommes le promoteur de ce projet. Quand nous avons mobilisé le financement, nous avons adressé un courrier en décembre 2021 pour pouvoir démarrer les travaux", a-t-il indiqué.
Selon lui, "l’Etat n’aura pas à s’endetter ni à vendre le foncier pour reconstruire. C’est Genitec International qui a cherché le financement pour reconstruire et l’hôpital pourra payer le financement sur 23 ans après son exploitation".
"Nous appelons l’Etat et les Sénégalais à aller vers l’essentiel, c’est-à-dire financer et construire Le Dantec, car notre ambition, c’est d’avoir une solution innovante avec un hôpital de niveau 4", a-t-il ajouté.
"L’hôpital pourra payer à travers ses recettes de façon mensuelle ou annuelle selon le modèle de sécurisation des recettes fixé", a-t-il poursuivi.
"Le Groupe Genitec va récupérer l’argent qui avait servi de financement à travers les recettes de l’hôpital, sur une durée de 23 ans, dont 3 ans de différé avec un taux d’intérêt de 2%", a expliqué le directeur général de Genitec international.
Il a rappelé que son groupe est constitué de Sénégalais ‘’formés à la bonne école et capables de développer leur pays’’.
Le projet de reconstruction de l’hôpital Aristide-Le-Dantec de Dakar a été présenté le 19 avril dernier au chef de l’Etat.
L’établissement de santé doit être reconstruit sur un espace de trois hectares situé sur son site actuel. Le coût des travaux est estimé à 60 milliards de francs CFA. Pour financer cette rénovation, les autorités ont décidé de vendre trois autres hectares du terrain de l’hôpital, suscitant une levée de boucliers, notamment de l’association pour la défense de Le Dantec.
Le 3 août dernier, le chef de l’Etat avait demandé au gouvernement de faciliter le lancement, début septembre au plus tard, des travaux de sa reconstruction.
En perspective du démarrage des travaux, l’hôpital a fermé ses portes le 15 août dernier. Ses services et son personnel soignant sont en train d’être redéployés vers d’autres structures de santé.
Le nouvel hôpital aura une capacité d’accueil de 600 lits et de 24 salles d’opération.